mardi 30 octobre 2012

Exercices spirituels. Leçons de la philosophie antique

Xavier Pavie


 Novembre 2012 - Les Belles Lettres - 25 €

Toute la philosophie antique est exercice spirituel, c'est-à-dire une pratique destinée à transformer, en soi-même ou chez les autres, la manière de vivre, de voir les choses. C'est à la fois un discours, qu'il soit intérieur ou extérieur, et une mise en œuvre pratique. C'est ainsi que Pierre Hadot (1922-2010) a représenté la philosophie antique, comme une discipline destinée à aider l’homme à mieux-vivre.
Les trois grandes Écoles de l’Antiquité (épicurisme, stoïcisme, cynisme) ont développé techniques et méthodes pour parvenir à ce mieux-vivre. Toutes ont mis en exergue l’homme et sa sérénité, l’homme au sein d’une harmonie lui permettant de vivre avec la conscience que la vie est courte et que le temps à vivre est incertain.

Cet ouvrage poursuit les travaux de Pierre Hadot, comme ceux de Michel Foucault, sur cette notion d’exercice spirituel. Toutefois si l’expression arrive pour Hadot en conclusion de ses recherches, elle est ici le point de départ. Ce livre commence par définir ce qu’est un exercice spirituel. Quelle est cette notion, cette expression, qui est aussi une pratique dans l’antiquité ? Il analyse en détail l'expression en s'interrogeant sur les théories et les mises en oeuvre qui peuvent s'y référer dans l'antiquité: de l'ascèse à la méditation, de la conversion à la maîtrise de soi ou encore le travail de l'âme. Enfin, ce ouvrage questionne également la continuité des exercices spirituels des Anciens, leurs reprises à l'aube du christianisme, mais également par les philosophies de la Renaissance (Montaigne), des époques classique, moderne (Descartes) et par celle des Lumières (Shaftesbury, Kant, Rousseau).

Xavier Pavie est docteur en philosophie, chercheur-associé au sein de l'IREPH (Institut de recherches philosophiques) de l'université Paris-Ouest. Il est directeur de l'Institut ISIS de l'ESSEC Business school où il est également enseignant.

lundi 22 octobre 2012

Les Temps Modernes n°669-670 : "Derrida. L'événement déconstruction"

Sous la direction de Joseph Cohen et de Raphael Zagury-Orly


  Juillet-octobre 2012 - Gallimard - 28 €

Sommaire

Joseph Cohen et Raphael Zagury-Orly
Avant-propos
Claude Lanzmann
Salut éternel à Jacques Derrida    
Jacques Derrida
La déconstruction et l’autre. Un entretien de Richard Kearney
Jacques Derrida         
La mélancolie d’Abraham. Un entretien de Michal Ben-Naftali
Hadrien Laroche
Court traité de la décision en deux pages
Annabel Herzog
Monolinguisme et Optimisme : Derrida, Candide et la culture
François Raffoul
Chez lui chez l’autre
Jacques Rancière
La démocratie est-elle à venir ?
Michael Naas
Au commencement, le souffle… La genèse de la déconstruction
Stéphane Habib
Aux commencements
René Major
L’enfance (sans origine) de la déconstruction
Félix Heidenreich
Comment dire « nous » ?
Gérard Bensussan
La bête est sans pourquoi
Orietta Ombrosi
Non seulement un chien. Les bestiaires de Levinas et Derrida
John D. Caputo
Dieu, peut-être
Martin Hägglund
L’athéisme radical de Derrida
Avital Ronell
L’impossible Monsieur Bébé, cette déconstruction incessante
Andrew Haas
Not a notion what I meant : l’autre métaphysique
Timothey Mooney
Des motivations naturalistes et humanistes de la déconstruction
Jean Grondin
Le dialogue toujours différé de Derrida et Gadamer
Jacques Derrida et Hans-Georg Gadamer   
Correspondance
Joseph Cohen et Raphael Zagury-Orly
Déconstruire jusqu'à la résistance

mercredi 17 octobre 2012

Controverse Dialogue sur la politique et la philosophie de notre temps

Alain Badiou, Jean-Claude Milner. Animé par Philippe Petit


 Octobre 2012 - Seuil - 18,50 €

Ils sont issus de la même génération. Alain Badiou est né en 1937 à Rabat, Jean-Claude Milner en 1941 à Paris. Ils ont tous les deux traversé les « années rouges » à la fin des années 1960. Mais s’ils furent l’un et l’autre maoïstes, le premier fixait toute son attention sur la Chine quand l’autre s’en détournait déjà.
Cette polémique originaire sur le destin du gauchisme s’est nourrie au fil des années de nouvelles et profondes divergences à propos du rôle de la philosophie et de la politique. Qu’ils évoquent l’ère des révolutions, et en particulier la Commune et la Révolution culturelle chinoise, qu’ils se penchent sur les grands massacres de l’histoire, qu’ils discutent de l’infini, de l’universel, du « nom juif », de l’antisémitisme, de la violence, du rôle des intellectuels, du progrès, du capitalisme, de la gauche ou de l’Europe, le scepticisme théorique de Jean-Claude Milner se heurte constamment à la passion doctrinale d’Alain Badiou. L’amoureux de Lucrèce se frotte à la cuirasse de l’héritier de Platon. Les arguments minimalistes de Jean-Claude Milner croisent les propositions maximalistes d’Alain Badiou sans jamais s’y dissoudre. Et ce débat hors normes débouche finalement sur de nouvelles interrogations.
Car il n’est, sans doute, de meilleur remède à l’écrasante puissance de la raison médiatique que la reprise inlassable des grandes disputes de l’esprit.



mardi 16 octobre 2012

La transcendance comme problème phénoménologique. Lecture de Merleau-Ponty et Patočka

Emre Şan

  
2012 - Milan, Mimesis, collection “L’oeil et l’esprit - 24,70 €

L'ambition de cet essai est de montrer que la transcendance constitue un problème de fond pour toute la tradition phénoménologique. Nous nous proposons de mettre en lumière la spécificité de ce concept en tant que « concept opératoire » qui agit dans tous les textes de Merleau-Ponty et Patočka, sans qu’il y fasse pourtant l’objet d’une réflexion spécifique, et qui joue un rôle décisif pour la question de l’apparaître. Présente partout mais difficilement repérable, la notion de transcendance inaugure en fait un nouveau « mode de pensée » contre le « positivisme phénoménologique » : c’est elle qui délivre l’essence de la chose, ou du « quelque chose », et qui permet d’aborder ensuite l’ensemble des phénomènes. Ce n’est pourtant pas une notion qui serait parfaitement connue au préalable et qu’on appliquerait ensuite à la conscience, à la chose, à autrui ou au monde. L’élucidation véritable de cette notion ne peut en effet que s’effectuer autrement; nous entendons établir que c’est précisément à partir de la question de l’apparition qu’elle prend tout son sens.





Aliénation et émancipation

Lucien Sève


Septembre 2012 - Éditions La Dispute - 22 €

Avec la crise profonde du capitalisme, Marx est en plein retour, et particulièrement son concept-clef d’aliénation. Dans ce recueil de textes, le philosophe Lucien Sève propose une étude précise et une réactualisation de ce concept, en prise sur les enjeux théoriques et politiques contemporains, dans la perspective de l’émancipation collective et du dépassement du capitalisme.
Cet ouvrage propose une lecture inédite de Marx en montrant, nombreux textes à l’appui, que l’idée d’aliénation, centrale dans les Manuscrits de 1844, texte de jeunesse auquel s’arrêtent la plupart des commentateurs contemporains, non seulement ne disparaît pas du Capital mais y acquiert une tout autre portée. Au-delà de la dénonciation des souffrances de l’individu au travail, elle met en examen les logiques de base du capitalisme : faute d’appropriation collective, les productions humaines de tous ordres se convertissent en puissances sociales incontrôlables et écrasantes, menant le genre humain à sa perte. Avec Marx, l’auteur montre que travailler à surmonter cette aliénation est la tâche cruciale de notre temps, qu’il ne peut y avoir émancipation sociale sans émancipation de chaque individu, qu’on ne préservera pas la planète Terre sans sauvegarder le genre humain de la déshumanisation capitaliste.
« Urgence de communisme », texte inédit constituant la première moitié de l’ouvrage, affirme fortement la conséquence politique de ces analyses : le dépassement effectif du monde capitaliste aliénant exige d’inventer en pensée et en acte ce communisme radicalement émancipateur que visait Marx.


 

Penser entre les langues

Heinz Wismann


Septembre 2012 - Albin Michel - 22 €

« Tous les hommes vastes et profonds de ce siècle aspirèrent au fond, dans le secret travail de leur âme, à préparer cette synthèse nouvelle et voulurent incarner, par anticipation, l'Européen de l'avenir », écrit Nietzsche en 1885. C'est à cette tâche qu'Heinz Wismann s'est consacré en interrogeant les traditions intellectuelles qui, dans leurs différences et leurs contradictions, constituent la culture philosophique et scientifique contemporaine. Au centre de ses activités de passeur entre l'Allemagne et la France : l'analyse des mécanismes par lesquels une tradition se sédimente et tout à la fois innove. La conception des rapports entre les langues en est le terrain d'exercice privilégié, car ce qui se joue entre elles modifie leur structure syntaxique. En déployant son enquête à l'intérieur d'un triangle allemand-français-grec, il met en lumière différentes hypothèses de sens, chaque fois portées par une autre manière de parler. Ainsi découvrons-nous comment certains auteurs majeurs ont dit dans leur langue autre chose que ce qu'elle dit communément : ils inventent une langue dans leur langue. D'Homère à Benjamin, de Platon à Kant, de la philologie à la musique, de la langue au texte, c'est ce tissage de la pensée qu'Heinz Wismann évoque avec un savoir et un talent exceptionnels.


lundi 15 octobre 2012

Formes, systèmes et milieux techniques après Simondon

 Daniel Parrochia et Valentina Tirloni (ed.)


Septembre 2012 - J. André éditeur - Collection : Thériaka, remèdes & rationalités - 32 €

La réflexion sur l'histoire et la philosophie des techniques en France est ancienne : elle prend sa source dans la tradition cartésienne et s'est développée, après l'intérêt porté à l'artisanat par les encyclopédistes du siècle des Lumières, tout au long du XIXe siècle, en liaison évidente avec l'avènement des machines et de la grande industrie. Au XXe siècle, avec la complexité grandissante des problèmes posés par la technique, cette réflexion s'est beaucoup diversifiée, au point de faire apparaître différents courants de pensée, probablement plus complémentaires qu'antagonistes. Les rapports de la science à la technique (Canguilhem), la compréhension du phénomène technique comme système (Gille), l'étude des automates (Beaune) ou des réseaux (Chazal, Mathias, Parrochia), s'inscrivent aujourd'hui, qu'on le veuille ou non, au sein d'une société qui, à la lumière des effets - positifs ou négatifs - engendrés par la technique ou, en tout cas, certains de ces usages, ne cesse de réfléchir, et parfois de mettre profondément en cause, les décisions et les choix qui ont engagé l'Occident dans la voie du développement technologique. 
Ont contribué à cet ouvrage : Jean-Claude Beaune, Vincent Bontemps, Gérard Chazal, Robert Damien, Éric Guichard, Pierre Lamard, Yves-Claude Lequin, Pascal Maire, Paul Mathias, Odile N’Guyen, Daniel Parrochia, Frank Perret-Gentil, Frédéric Ricquebourg, Alain-Marc Rieu, Martine Robert, Jean-Christophe Thalabard, Valentina Tirloni, Mathieu Triclot, Franck Varenne,

dimanche 14 octobre 2012

De la torture

Jeremy Bentham


Octobre 2012 - Allia - 6,20 €

"La grande objection contre la Torture : son efficacité.
Ce qui forme la cause principale de l'antipathie qui semble si généralement prévaloir, auprès des représentants les plus pondérés de l'humanité, contre cet instrument de gouvernement – et ce n'est sans doute pas une raison à mépriser –, il semble que ce ne soit en fin de compte rien d'autre que sa force extrême, et son extrême efficacité. Elle est à la pharmacie politique ce que le mercure et l'antimoine sont à la pharmacie au sens médical du terme. Cette efficacité est si grande, que par son aide, quelques faibles lumières seront d'ordinaire suffisantes pour permettre au magistrat de dénouer par lui-même les fils les plus finement entremêlés d'un projet criminel, qu'il ait été ou non mis à exécution. Avec cette arme, il peut extorquer l'information à la personne qui la possède certainement : sans elle, le voilà contraint d'aller la mendier, sans garantie de succès, auprès de personnes qui, en supposant même qu’elles soient aussi disposées que possible à la partager, ne la possèdent peut-être pas."
Après avoir révolutionné le système pénitentiaire en donnant naissance au panoptique, ce modèle de prison circulaire permettant une surveillance omnisciente et permanente des détenus, le père de l'utilitarisme et philosophe libéraliste Jeremy Bentham s'attaque, dans ces deux manuscrits inédits en français, à la problématique de la torture. Récusant d'emblée la pratique destinée au passage à l'aveu du présumé coupable, l'auteur se penche sur celle qu'il conviendrait de réhabiliter pour son pouvoir persuasif. La "contrainte" douloureuse, si elle est brève mais suffisamment aiguë recouvrirait sa fonction première, à savoir faire avouer le nom de complices éventuels. Qu'en serait-il d’ailleurs d'une torture idéale qui, sous sa menace, offrirait le résultat escompté sans aller juqu'à en user ? Terrifier efficacement, tel est ce que défend Bentham. Bien que rédigés entre 1770 et 1790, ces deux textes sont là une preuve que la philosophie anglaise des Lumières peut s'avérer éclairante vis-à-vis de certaines pratiques encore actuelles
Traduit de l'anglais par Guillaume Coqui.



dimanche 7 octobre 2012

Individu premier. Cinématographie de Bernard Stiegler

Alain Jugnon


20 Octobre 2012  -Editions de l'Attente - Collection Philox

Ce livre, qui est une individuation en acte et une construction personnelle, veut remercier la technique et la pensée qui sont à l'œuvre dans nos vies (ainsi que leur cinéma) : Bernard Stiegler, le philosophe, depuis qu'il est sorti de prison, dans de nombreux livres publiés et qui resteront, passe à l'acte qu'il nous faut, pour, tels des poissons volants, nous donner le droit de combattre avec le poison et le remède psychique et social qui nous font. Ce livre veut enfin mettre à l'honneur le matérialisme de Bernard Stiegler, le seul matérialisme qui vaut pour enfin philosopher et aimer, selon la guerre de nos esprits.





Dieu n'a que faire de l'être. Introduction à l'oeuvre de Jean-Luc Marion

Stéphane Vinolo

  

31 octobre 2012 - Germina, collection "Les clés de la philo" - 15,90 €

La philosophie de Jean-Luc Marion est phénoménologique. A ce titre, elle décrit et interroge les manifestations phénoménales qui tissent notre condition. Mais le point de vue suivi est radical : il pousse philosophie et phénoménologie au coeur de la manifestation des choses, au lieu de leur déconcertante donation. Les phénomènes se donnent sans se soumetre au sujet qui les reçoit, et sous la forme d'un don sans limite. Ainsi de l'événement, de l'idole, de l'icône et de la chair, phénomènes exemplaires de la donation, telle que la pense Marion.
   Il n'est pas étonnant dès lors que cette phénoménologie se confronte à une certaine théologie. En mettant au jour le carcatère conceptuel et idôlatrique du Dieu de la métaphysique, Marion nous aide à penser un Dieu d'amour totalement délié du problème de l'être. L'amour en effet est don et donation purs. Il se donne antérieurement à l'être, voire en son absence.
   Sur le chemin de cette philosophie, nous croisons les objets techniques, la peinture, l'invisibilité, le don, la caresse, la confession, la prière... A chaque fois, il s'agit de décrire ce qui nous dépasse et par conséquent nous appelle.
 
   Né en 1976, docteur en philosophie, Stéphane Vinolo enseigne dans le département de Languages and Cross-Cultural Studies de Regent's College à Londres. Auteur de plusieurs livres consacrés à la philosophie française, il est membre du Regent's Center for Transnational Studies.


 

vendredi 5 octobre 2012

Hegel au présent. Une relève de la métaphysique?

Sous la direction de J.F. Kervégan et B. Mabille


 Octobre 2012 - CNRS Editions - 28 €

Quel rapport Hegel entretient-il avec la métaphysique ? Cette question engage un jugement quant à la nature des convictions fondamentales sur lesquelles repose sa philosophie : alors qu’elle a longtemps été louée (ou vilipendée) en tant que métaphysique spéculative, des approches récentes s’estiment en mesure de contourner ce problème. Les arguments hégéliens semblent alors pouvoir être reconstruits et évalués indépendamment des convictions métaphysiques professées par leur auteur ; la « conscience de soi métaphysique » de Hegel ferait en quelque sorte écran au potentiel rationnel et normatif de cette pensée. D’autres lectures actuelles résistent à une telle façon de voir : dissocier les analyses hégéliennes de leur arrière-plan métaphysique serait les priver de ce qu’elles ont de plus tranchant, les ramener au niveau de ce que Hegel nommait la pensée d’entendement. À vouloir actualiser sa philosophie, ne la condamne-t-on pas à l’insignifiance ?
Ce débat, au coeur du commentaire hégélien actuel, s’est développé au mois de juin 2009 à l’Université de Poitiers et à la Sorbonne, lors d’un colloque international qui a réuni au total plus de vingt contributeurs comptant parmi les commentateurs les plus réputés de Hegel. Ce volume contient les textes qui y ont été présentés. Il constitue une pièce majeure de la discussion contemporaine autour de cette philosophie et montre combien Hegel est plus que jamais présent.

jeudi 4 octobre 2012

Les matérialismes et la chimie. Perspectives philosophiques, historiques et scientifiques

François Pépin, Laurent Boiteau, François Henn, Bernard Joly, Joachim Schummer, Luc Peterschmitt, Jean-Pierre Llored


 Octobre 2012 - Editions matériologiques - "Collection "Sciences & Philosophie"  - 18  €

La chimie a longtemps été délaissée par la philosophie et l’histoire des sciences. Elle offre pourtant de riches perspectives, en particulier pour la réflexion sur le matérialisme. Elle peut tout d’abord servir de ressource pour argumenter une thèse matérialiste, comme le montre son usage par plusieurs penseurs matérialistes classiques (Gassendi, Diderot, d’Holbach). N’est-elle pas par excellence un savoir se prêtant à des analyses matérialistes, voire une science développant par son étude de la matière une sorte de matérialisme spontané ? Pourtant, elle a aussi pu être exploitée par des adversaires du matérialisme, devenant un terrain d’affrontement philosophique.
Mais son rôle le plus intéressant semble la manière dont la chimie rénove le questionnement matérialiste. Loin d’être une simple source de résultats exploitables, la chimie permet un nouveau rapport à la matière, plus opérationnel et pratique. L’accent sur la matière, ses forces et ses qualités est d’ailleurs un trait non trivial du matérialisme chimique. Le matérialisme peut-il par la chimie (re)devenir une philosophie de la matière ? Y a-t-il un matérialisme spécifiquement chimique ? La chimie invite la réflexion philosophique à prendre en considération les cultures expérimentales et pratiques, l’effort théorique mais aussi l’imaginaire développés au sein du travail de la matière.
Ce livre collectif s’intéressera aux questions originales que la chimie fait naître, en articulant la philosophie, l’histoire des sciences (de l’alchimie au XXIe siècle) et un état des lieux sur certains travaux de la science contemporaine.