vendredi 29 avril 2016

Adèle Van Reeth et Eric Fiat : La pudeur

Plon - Avril 2016 - Questions de caractère


Parce qu’elle est à la fois morale (la vertu de réserve) et érotique (« elle fait le charme de l’amour comme le prix des abandons », disait Louise de Vilmorin), la pudeur est sans doute la plus troublante des vertus.
Deux philosophes s’emploient ici à en faire l’éloge, et pour cela sont conduits à s’interroger sur le sexe des anges et la vie amoureuse de Kant.
Valeur désuète et même ringarde ? Loin de là : véritable piment du désir, infiniment plus charmante que ses sœurs la pruderie, la décence, la honte et l’escartefiguerie, la pudeur est sans doute le sentiment le plus propre à l’homme, être fragile oscillant à jamais entre l’ange et la bête.

Philosophe spécialiste de l'ordinaire et de cinéma, Adèle Van Reeth produit et anime les " Nouveaux Chemins de la connaissance ", l'émission quotidienne de philosophie de France Culture. 
Eric Fiat est philosophe et professeur des Universités. Auteur de nombreux ouvrages, il est spécialiste des questions d'éthique et de philosophie morale.

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jeudi 28 avril 2016

Vladimír Mikeš : Le paradoxe stoïcien. Liberté de l'action déterminée

Vrin - Avril 2016


L’action déterminée est-elle libre? C’est là une question centrale dans la théorie de l’action proposée par les premiers stoïciens (IIIe siècle av. J.-C.). Cette question est en effet au cœur de la tension qui surgit sous différentes formes dans la psychologie et dans l’éthique stoïcienne. Défendant une thèse « compatibiliste » qui associe déterminisme et autonomie, ce livre veut montrer, contre l’interprétation usuelle, que la relation entre liberté et déterminisme est, dans l’ancien stoïcisme, une relation de dépendance, car la détermination de l’homme est la condition de sa vraie liberté qui n’est, elle-même, que la manifestation d’un rapport à l’univers dont l’homme se perçoit comme l’une des parties. L’enjeu de cette interprétation est de révéler la cohérence de la théorie stoïcienne de l’action qui n’apparaît que si ses différentes parties – la psychologie de l’action, la théorie des vertus et celle de la liberté – ainsi que les paradoxes qu’elles engendrent sont pensés ensemble.

Vladimír Mikeš est chercheur à l’Institut philosophique de l’Académie des sciences de la République tchèque.

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Francis Métivier : Liberté inconditionnelle

Pygmalion - Avril 2016


La liberté est surtout une idée ? Certes, mais sans elle, nous tombons. Avec elle, nous courrons.
La liberté est notre musculature. Le bonheur, quant à lui, est un nuage cotonneux. C’est à partir de cette réflexion sur la liberté que nous pourrons, ensuite, peut-être, non pas nous poser la question du bonheur, mais voir si, en ayant mis à l’épreuve notre pensée, nous sommes devenus, sans nous en être aperçu, heureux. Car, le bonheur est comme le sommeil : c’est lui qui vient à nous. Cependant, pour qu’il vienne, il faut lui préparer la place.
Bref, tu l’as compris, je ne suis pas là pour te rassurer, t’instruire ou te distraire, mais pour te secouer. Veux-tu une consolation ? Entre en religion. Tu veux des connaissances ? Fais de la science. Tu veux prendre du plaisir ? Va au cinéma. Tu veux être libre ? Philosophe.

Philosophe et musicien, Francis Métivier a eu deux révélations à 13 ans : le grec ancien et Led Zeppelin, ce qui l'a amené ensuite à se confronter aux textes philosophiques et à apprendre la guitare. Rock'n philo est le résultat de la maturation de ces deux modes d'expression.
Il est le créateur du philoconcert (Rock'n philo en live), produit notamment au MK2 Grand Palais.

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mercredi 27 avril 2016

Arash Joudaki : La politique selon l'égalité. Essai sur Rancière, Gauchet, Clastres et Lefort

Editions L'Harmattan - Avril 2016 - Ouverture philosophique


La contribution majeure de la pensée politique de Jacques Rancière se résume par un apport double : définir en quoi consiste la politique et comprendre de quoi la philosophie politique est le nom. C’est ainsi que la mise en évidence du logos propre de la politique (la mésentente) et de sa condition (l’égalité) s’accompagne d’une prise de distance critique vis-à-vis de la philosophie politique. Ce livre tente de ressaisir la singularité de cette conception par la mise en place d’un dispositif de controverses où elle est confrontée à celles de trois autres penseurs : Marcel Gauchet, Pierre Clastres et Claude Lefort. La confrontation entre Gauchet et Rancière cherche à clarifier le sens d’une postdé- mocratie, tandis que celle opposant Gauchet à Clastres puis Lefort à Rancière se rapporte à l’institution de la politique. Le lecteur est ainsi invité à évaluer la teneur et l’efficace de l’approche qui donne accès à la compréhension de la vérification anarchique de l’égalité, par quoi la politique introduit une rupture dans l’ordre naturel de la domination. 

Arash Joudaki, né en 1968, quitte en 1993 son pays natal, l’Iran, et vit depuis à Bruxelles. Il est docteur en philosophie de l’Université de Namur.

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Véronique Le Ru (dir.) : L'Encyclopédie. 250 ans après, la lutte continue

Presses Universitaires Reims - Avril 2016


Pourquoi 250 ans après, ouvrir l'Encyclopédie ? Parce que la société de gens de lettres qui lui a donné vie a répondu de manière exemplaire à une question qui est encore la nôtre au XXIe siècle, à savoir comment l'homme peut-il lutter contre les formes d'oppression et de terreur qui l'enserrent voire l'anéantissent ? Aujourd'hui, la confusion du politique et du religieux est d'une sinistre actualité par la montée en puissance d'un prétendu État islamique, ou de «Républiques religieuses» qui sont, en réalité, de véritables théocraties et dans l'essor de mouvements fondamentalistes y compris dans les pays démocratiques. Or le combat des encyclopédistes, leur analyse critique de la superstition, du fanatisme et des formes d'intolérance en général peut nous aider à fourbir nos propres armes de résistance à toutes les formes d'intégrisme, pour écraser ce que Voltaire et les encyclopédistes appelaient «l'infâme» et que nous appelons la barbarie criminelle.

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Luc Brisson, Arnaud Macé, Anne-Laure Therme (dirs.) : Lire les présocratiques

Presses Universitaires de France - 2e édition revue et augmentée - Avril 2016 -
Collection : Quadrige Manuels


Qui sont les présocratiques ? Comment leur pensée nous est-elle parvenue, alors même que leurs oeuvres sont en grande partie perdues ? De Thalès et de Pythagore aux sophistes, d'Anaximandre à Empédocle, d'Héraclite à Parménide, d'Anaxagore à Démocrite, est-il possible de réunir sous une catégorie unique des penseurs aussi divers ? Introduction à la lecture de ces monuments engloutis des origines de la philosophie occidentale, ce volume interroge le concept de " présocratique " forgé par Hermann Diels au début du XXe siècle pour s'en distancer et adopter de nouvelles perspectives. Il situe ainsi chaque oeuvre dans le contexte social et culturel de son apparition : celui d'une Grèce archaïque où domine le discours poétique, vecteur d'un savoir commun sur les dieux, le monde et les hommes, où la curiosité savante est portée par une culture technique omniprésente et où s'épanouit le genre littéraire de l'" historia ". Tel est le premier visage que présente en Grèce ancienne la spéculation " philosophique " : celui d'une enquête savante sur la nature de toutes choses, soumettant à un examen rationnel l'ensemble des éléments évoqués par les mythes, de la genèse de l'univers à l'origine des hommes et à la formation de leurs cités.

Luc Brisson est directeur de recherche au CNRS (Paris). Arnaud Macé est maître de conférences à l'université de Franche-Comté. Anne-Laure Therme est professeur agrégé et docteur en philosophie.

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Pauline Schmitt-Pantel (dir.) : Citoyennetés et droits de l'Homme

Hazan - Avril 2016 - Catalogues d'exposition


Citoyennetés et droits de l’homme illustre la troisième singularité de la Méditerranée par rapport aux autres bassins de civilisations, comme ceux d’Asie du Sud-Est ou de Méso-Amérique. Ce volume s’attache à dégager les moments et principes clés de l’histoire de la citoyenneté depuis l’Antiquité. En Grèce, il y a 2 500 ans, être citoyen et participer à la vie publique et politique est un privilège. Dans l’Empire romain, la citoyenneté englobe, au fur et à mesure qu’il s’étend, les habitants des nouveaux espaces conquis, à l’exception des femmes et des esclaves. Au Moyen Âge et à la Renaissance, d’autres formes de citoyenneté s’épanouissent. Au sein des cités médiévales italiennes, par exemple, naît une figure nouvelle du citoyen, dotée de droits divers et protégée par des privilèges locaux. Au xviiie siècle, l’idée se fait jour qu’être humain c’est aussi être citoyen, que l’on soit homme ou femme, riche ou pauvre. Toutefois, si les Lumières et la Révolution française ont un lien direct avec la volonté d’établir des droits de l’homme et du citoyen, les révolutions qui ont suivi, ancrées dans des contextes sociaux ou coloniaux, n’ont pas toutes embrassé cet objectif. Les liens opérés dans l’ouvrage entre les articles d’historiens et les œuvres présentées sont autant d’occasions de réfléchir aux différentes formes de citoyenneté et aux rapports qu’elles entretiennent avec d’autres questions comme le genre, la défense et la santé.Coédition Mucem/Editions Hazan.

Pauline Schmitt Pantel est une historienne, professeur d’histoire grecque à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne et membre de l’équipe de recherche ANHIMA (ANthropologie et HIstoire des Mondes Anciens). Elle est spécialiste de l’étude de l’histoire du genre, de l’histoire des mœurs et du politique ainsi que des questions de religion grecque antique. Elle fait partie du comité scientifique de la revue Clio.

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mardi 26 avril 2016

Bénédicte Abraham : Au commencement était l'action. Les idées de force et d'énergie en Allemagne autour de 1800

Presses Universitaires du Septentrion - Mars 2016 - Dialogues entre cultures


Saisir l'évolution d’une époque ou d’un moment de crise, non plus par les événements qui la jalonnent ou les personnalités qui la dominent, mais par des notions ou concepts sensibles qui font figure de « marqueurs » de changement d’époque : tel est le projet à l’origine du présent ouvrage. 
Les termes 'Kraft’ (force) et ‘Energie’ (énergie) ont connu en Allemagne autour de 1800 une fortune sans précédent, présenté une grande variété de formes et fait l’objet d’un transfert depuis les sciences dites « dures » vers un vaste champ métaphorique s’étendant à de nombreux domaines tels que l’histoire, la politique, la philosophie de l’histoire, la littérature ou les Beaux-arts. 
Marqueurs de modernité, ces mots deviennent les mots-repères de toute une génération, révèlent une crise identitaire allemande et métaphorisent le moteur d’une évolution.

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Bruno Traversi : Le Corps inconscient et l'Âme du monde selon C.G. Jung et W. Pauli

L'Harmattan - Avril 2016 - Ouverture philosophique


En deçà de notre corps « ordinaire » (sensitif et réactif, « corps animal »), il existe une autre dimension du corps, qui nous relie à ce que C.G. Jung et W. Pauli appellent l’« inconscient collectif » et qu’ils identifient à l’Âme du monde des platoniciens. C’est ce « corps originel » que l’auteur nous décrit, en comparant les pratiques corporelles occidentales et orientales. Au confluent de l’Occident et de l’Orient (du Japon), Bruno Traversi fonde son étude sur la collaboration, 25 ans durant, de Carl Gustav Jung avec Wolfgang Pauli, l’un des « pères » de la physique quantique, autour du rapport de l’esprit et de la matière. De la même manière qu’il existe un arrière-monde (étranger à la lèche du temps et à la causalité) au sein de la matière, un arrière-monde au sein de l’esprit, il existe un arrière-monde au sein du corps – un « corps originel ». L’auteur décrit précisément, à partir d’observations faites en séances pendant 10 ans, la nature et la spontanéité de ce corps originel qui porte les marques de l’éternité. 

Bruno Traversi est docteur en philosophie de l’université Paris Ouest Nanterre, et diplômé de l’Aikikai de Tokyo. Il enseigne la philosophie, l’aï- kido, la danse Kagura Mai et le yoga. Ses recherches portent notamment sur les états modiiés de conscience. Il a cotraduit les écrits de Ueshiba Morihei et a dirigé la publication de plusieurs ouvrages sur le Japon.

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lundi 25 avril 2016

Tristan Garcia : La vie intense. Une obsession moderne

Autrement - Avril 2016



Maître argument de tout discours publicitaire, l'intensité est le leitmotive de la vie contemporaine. Quand cette valeur est apparue et pourquoi ? Avec le chemin de fer, l'industrie, la médecine, le confort domestique, ce nouveau fluide parcourt le monde du vivant et les choses inanimées. L'intensité est devenue un concept savant de philosophie et un idéal ordinaire de l'homme.

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Yann Schmitt : L'Être de Dieu. Ontologie du théisme

Ithaque - Avril 2016



Le théisme est la position métaphysique au cœur des religions monothéistes : 
il est l’affirmation qu’il existe un Dieu omniscient, omnipotent, parfaitement bon et créateur. Penser l’objet de ces croyances, à savoir Dieu, suppose donc une étude des catégories métaphysiques nécessaires à l’explicitation du théisme. 
Loin de tout rationalisme étroit et de toute exaltation mystique, le présent ouvrage mobilise les outils de la philosophie contemporaine afin de mettre au jour les choix théoriques qui sont requis pour concevoir un Dieu compris comme l’être ayant toutes les perfections. Les questions du réalisme, de la vérité, du premier principe, du possible et du nécessaire sont étudiées aussi bien à partir du contenu des croyances religieuses que de la métaphysique analytique contemporaine, en réponse aux 
critiques de Kant et de Heidegger. 
Car avant même de s’interroger sur l’existence ou sur l’inexistence d’un tel Dieu, ou encore de discuter de la rationalité ou de l’irrationalité des croyances religieuses, ce sont les outils conceptuels pour penser un Dieu qu’il nous faut examiner philosophiquement.

Yann Schmitt, docteur en philosophie, est professeur en classes préparatoires et membre du CéSor (Centre d’études en sciences sociales du religieux, EHESS-CNRS). Il est l’auteur de Qu’est-ce qu’un Dieu ? (Vrin) et d’articles sur la philosophie et les sciences sociales des religions. Il est rédacteur en chef de la revue ThéoRèmes.

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dimanche 24 avril 2016

Benoït Basse : De la peine de mort en philosophie

Editions L'Harmattan - Février 2016 - Ouverture philosophique


En examinant les discours les plus emblématiques produits par la philosophie moderne au sujet de la peine de mort, notre intention n’est nullement de « peser le pour et le contre » en vue de déterminer quelle position s’avère la plus raisonnable. Assumant d’emblée le point de vue abolitionniste, notre question est la suivante : dans quelle mesure est-il possible de fonder en raison le refus catégorique de la peine capitale ? À cet égard, le détour par l’histoire de la philosophie nous montre à quel point cette raison est avant tout divisée contre elle-même. En effet, au terme d’un travail visant à sonder la cohérence interne des partisans de la peine de mort (Locke, Kant, Stuart Mill) ainsi que de ses adversaires (Beccaria, Bentham), il nous est apparu impossible de conclure à un simple défaut de rationalité de la part des uns ou des autres. Ce que l’on constate au contraire, c’est que chaque démonstration se déploie à partir d’un certain nombre de principes éthiques indémontrables. Bien plus, chaque grande philosophie pénale est susceptible de donner lieu à des prises de position radicalement opposées. Mais pour peu que l’on se refuse à concevoir un abîme insurmontable entre la raison d’une part, et ce que d’aucuns nommèrent le « cœur » d’autre part, la philosophie morale peut bénéficier d’une approche dans laquelle le raisonnement et la sensibilité se complètent, au lieu de constituer une alternative. Paradoxalement, c’est dans l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau qu’il nous a semblé possible de repérer les éléments permettant de fonder au mieux l’abolition, tout en évitant le double écueil du rationalisme dogmatique et de l’émotivisme relativiste. 

Benoît Basse est docteur en philosophie (Université Paris Ouest Nanterre La Défense) et enseignant à Paris.

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Hélène Michon et Tamás Pavlovits (dirs.) : La sagesse de l'amour chez Pascal

Editions L'Harmattan - Avril 2016 - Ouverture philosophique


Dans la pensée pascalienne, la sagesse revêt plusieurs significations. Elle peut se définir comme la sagesse des philosophes, mais aussi comme la sagesse divine. Alors que la première est naturelle, la deuxième est l’effet de la grâce. La vraie sagesse est celle des saints et se situe dans l’ordre de la charité. En confrontant, dans l’œuvre, ces deux sortes de sagesse, on peut poser les questions suivantes : est-ce que la vraie sagesse des saints s’oppose à la sagesse naturelle des philosophes ou bien il est possible d’accorder les deux ? Est-ce que l’ordre de la charité sert à remplacer l’ordre de la raison ou bien ils peuvent coexister dans une structure bien définie ? Comment définir le rapport entre l’amour de la sagesse et la sagesse de l’amour dans la pensée pascalienne ? Les études recueillies dans cet ouvrage traitent cette problématique. 

Ce volume est le résultat d’une coopération entre les chercheurs français, hongrois, roumain et belge. Cet ouvrage a été réalisé en collaboration avec Vlad Alexandrescu (Université de Bucarest), Gábor Boros (Université de Eötvös Loránd, Budapest), Vincent Carraud (Université de Paris IV), Pierre Guenancia (Université de Bourgogne), Hélène Michon (Université François Rabelais, Tours), Tamás Pavlovits (Université de Szeged), Dániel Schmal (Université Catholique de Péter Pázmány, Budapest), Hanna Vandenbussche (Université Catholique de Leuven), Miklós Vető (Université de Poitiers). 

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Marie Gil, Frédéric Worms (dir.) : La vita nova. La vie comme texte, l'écriture comme vie

Hermann - 27 avril 2016


"Certains écrivains et penseurs ont ressenti le besoin, à un moment de leur vie et de leur création, d’affirmer une « renaissance » personnelle, encore appelée Vita nova. La Vita nova permet de saisir une forme essentielle du lien qui unit la vie et l’écriture, car ces nouvelles vies sont toujours des naissances de nouvelles écritures, qui refondent en profondeur le genre dans lequel elles s’inscrivent. Réciproquement, la Vita nova nous révèle qu’on ne peut parler d’une vie qui ne serait pas une écriture. Paradoxalement, l’acte de profération de la vie nouvelle est un acte répétitif, lui-même recommencement éternel de l’acte de « revivre » – d’où son lien, notamment chez Barthes, à la mort qui le conditionne. Il fonde le lieu et le temps de la création comme toujours reportés, comme « ailleurs ». "

Marie Gil est chercheur associé à l’ITEM et directeur de programme au CIPh. Elle a publié notamment Les Deux Écritures (2008), Roland Barthes. Au lieu de la vie (2012) et Est (2015).
Frédéric Worms est professeur de philosophie à l’ENS et directeur du centre international de recherches Philosophie, lettres, savoirs (ENS/CNRS). Il a publié récemment Revivre (2012), La Vie qui unit et qui sépare (2013) et Revivre (2012).

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vendredi 22 avril 2016

Illusio N° 14/15 : Théorie critique de la crise - Volume 3, Capitalisme, corps et réification

Le bord de l'eau - Février 2016


Ce troisième volume consacré à l'actualisation de la Théorie critique porte, essentiellement, sur la thématique du corps au sens large. Ce numéro aborde les sujets de la marchandisation du désir, de l'amour et de la sexualité, des pulsions de vie et de mort, ainsi qu'une critique radicale du sport comme analyseur déterminant de la réification contemporaine. Ces thématiques sont développées dans une démarche transdisciplinaire (psychanalyse, philosophie, anthropologie, sociologie, science politique), par des auteurs français et étrangers parmi lesquels Angela Davis, Christophe Dejours, Axel Honneth, Eva Illouz, Anselm Jappe, Herbert Marcuse, Gérard Rabinovitch, Roswitha Scholz, etc.

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Gérard Mairet : Les Enfants d'Héraclite. Une brève histoire politique de la philosophie des Européens

Editions du Félin - Avril 2016 - Les marches du temps


On trouve chez Héraclite la première – et décisive - élaboration du lien unissant le concept à l’action : il met ensemble Logos et Polemos, le discours et la guerre. Parcourir, comme le fait ce livre, le devenir de la parole de raison (logos) dans son rapport avec le conflit dans les choses, c’est à la fois comprendre le statut de ce genre particulier de pensée qu’est le logos philosophique et le caractère propre de la pensée des Européens. Né en Grèce d’Asie, le logos philosophique s’est finalement établi en Europe occidentale, après une longue éclipse médiévale, à la faveur d’une ample migration à laquelle, d’Orient en Occident, ont pris part juifs, chrétiens et musulmans. 
Il en est ainsi parce que le logos des origines a fait l’objet d’un détournement théologique : le logos-raison est devenu, au tournant des premier et deuxième siècles de notre ère, le Christ-Logos. Dès lors, les apologètes chrétiens ont pratiqué un vaste larcin en élaborant la figure paradoxale d’un logos de l’ineffable : ce n’est plus le raisonnement qui établit le vrai, c’est la révélation.
En pistant les effets politiques du larcin chrétien sur le devenir des Européens, ce livre manifeste à la fois l’essence polémique de la philosophie et comment les Européens, enfants d’Héraclite, ont rejeté, notamment au sein des universités de Paris et d’Oxford à partir du 13ème siècle, la captation chrétienne du logos grec. Une opération violente par où le théologico-politique s’est finalement effacé devant la philosophie, et l’Eglise devant l’Etat moderne.

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Gérald Sfez : Machiavel et la vérité politique

DEMOPOLIS - Avril 2016 - Philosophie en cours


Cet ouvrage mesure l'importance de la pensée politique de Machiavel et de sa théorie de la vérité afin d'éclairer
nos problèmes politiques les plus contemporains. Indépendamment de tout système philosophique, Machiavel
a élaboré une rationalité forte de la vérité immanente au politique, en prise sur le réel et clairement articulée à un savoir. Le fil directeur de la vérité effective de la chose jette aujourd'hui une lumière crue sur la pluralité des légitimités politiques, la diversité des formes tyranniques, la distinction à opérer entre « politiques » d extermination et politiques de domination, les relations complexes entre religion et politique, les liens conflictuels entre sécurité et liberté. Cet approfondissement est aujourd'hui indissociable d une reconstruction de la notion de vérité en politique.

Gérald Sfez, professeur de philosophie en Première supérieure au Lycée La Bruyère (Versailles), docteur d'État en philosophie politique, ancien directeur de programme au Collège international de philosophie, ancien maître de conférences à l'Institut d études politiques de Paris. Auteur de plusieurs ouvrages dont notamment : Machiavel, la politique du moindre mal (PUF, 1999), Machiavel, le Prince sans qualités (Kimé, 1998), Les doctrines de la raison d'État (Armand Colin, 2000), Leo Strauss, lecteur de Machiavel (Ellipse, 2003), Leo Strauss, foi et raison (Beauchesne, 2007), Lyotard, la partie civile (Michalon, Le bien commun, 2007), Leo Strauss et le problème de l interprétation (Scéren-CNRDP, 2010), Leo Strauss et les choses politiques ( Scéren-CNRDP, 2011), La Langue cherchée (Hermann, 2011).

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jeudi 21 avril 2016

Vincent Bontems (dir.) : Gilbert Simondon ou l'invention du futur. Colloque de Cerisy

Klincksieck - Avril 2016 - Collection : Continents philosophiques


La décade de Cerisy Gilbert Simondon ou l'invention du futur a rassemblé des philosophes tels que Jean-Hugues Barthélémy, Andrew Feenberg ou Bernard Stiegler, des chercheurs venus d'autres disciplines, tels qu'Armand Hatchuel, Gilles Cohen-Tannoudji ou Thierry Gaudin, et toute une génération de jeunes chercheurs. Il en résulte un livre foisonnant où l’astrophysique côtoie la psychothérapie, où l’architecture dialogue avec l’informatique, et où tous ces savoirs tendent vers une communication encyclopédique. Il débute avec les « transductions politiques de Simondon » pour penser la relation entre les évolutions technologiques et les normativités sociales. Puis, il aborde « la techno-esthétique » et le design, frayant la voie à une esthétique interne à la réalité technique qui ne repose plus sur la contemplation mais sur la participation à la technicité.
Avec la « culture technologique », il est question des techniques à l’échelle du nanomètre et des instruments astronomiques spatiaux, qui imposent à la Culture d’intégrer les schèmes de la communication entre échelles. Le quatrième volet, consacré au « préindividuel quantique », propose une ré-interprétation de la mécanique quantique fondée sur les notions de préindividualité, de potentialité et de phases. « L’information et les réseaux », leurs enjeux, sont ensuite étudiés en relation avec l’informatique et les TIC.
Ces technologies conditionnant aussi l’individuation psychique et collective, l’enquête se prolonge en direction du « sens du transindividuel ». Enfin, ce cycle de réflexions s’achève sur « une philosophie en devenir » et les interventions esquissant des lignes d’évolution possibles pour la philosophie de Simondon. Premier jalon dans l’internationalisation des études simondoniennes, cet ouvrage propose une perspective résolument orientée vers l’invention du futur.

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Michel Foucault : Sept propos sur le septième ange

Fata Morgana - Avril 2016


Quand ils partent à la recherche de l'origine du langage, les rêveurs se demandent toujours à quel moment le premier phonème s'est enfin arraché au bruit, introduisant d'un coup et une fois pour toutes, au-delà des choses et des gestes, l'ordre pur du symbolique. Folie de Brisset qui raconte, au contraire, comment des discours pris dans des scènes, dans des luttes, dans le jeu incessant des appétits et des violences, forment peu à peu ce grand bruit répétitif qui est le mot, en chair et en os. Ecrit en 1970, ce texte prend pour point de départ la Grammaire logique de Jean-Pierre Brisset, fou littéraire qui, par l'analyse des langues humaines a tenté d'établir que la grenouille est l'ancêtre de l'homme. André Breton, Jules Romains, Raymond Queneau lui ont rendu hommage et Michel Foucault s'en inspire ici pour développer une réfexion très personnelle sur le langage, l'origine des langues, et les mythes qui s'y rattachent.

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Pascale Gillot et Danièle Lorenzini (dirs.) : Foucault, Wittgenstein. Subjectivité, politique, éthique

CNRS - Avril 2016 - Collection : PHI.POL.HIS.


Foucault (1926-1984) et Wittgenstein (1889-1951) appartiennent, selon une présentation courante, à deux traditions de pensée différentes, pour ne pas dire rivales, dont chacun serait en quelque sorte une figure tutélaire. Au-delà des oppositions des philosophies continentale et analytique, tous deux partagent pourtant un fond commun : une critique radicale de la notion classique de subjectivité, une façon spécifique de concevoir et de pratiquer la philosophie comme manière d'être et de vivre. Tous deux, en philosophant, engagent un discours critique et un exercice de transformation de soi-même, des autres et du monde. Cet ouvrage ne cherche nullement à réconcilier deux traditions adverses. Nul oecuménisme ici, mais plutôt la volonté de faire ressurgir des problèmes dont la force et l'insistance se jouent des clivages institués : le rapport à soi, la conscience et ses illusions, le rapport entre le " je " et le " nous ". Une telle confrontation possède la vertu d'arracher ces deux auteurs au statut de doctrines instituées et figées et de susciter de nouvelles interrogations à propos d'oeuvres prétendument connues et reconnues. Un questionnement contemporain.

Pascale Gillot est maître de conférences au département de philosophie de l'Université de Tours. Ses travaux portent sur les modèles de l'esprit et de la subjectivité, de la philosophie moderne à la philosophie contemporaine. Citons parmi ses ouvrages Althusser et la psychanalyse (2009). Daniele Lorenzini, qui enseigne l'éthique à la Faculté de Médecine de l'Université Paris-Est Créteil, a établi l'édition critique de Foucault, L'origine de l'herméneutique de soi (2013), Qu'est-ce que la critique ? suivi de La culture de soi (2015).

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mercredi 20 avril 2016

Stéphane Lojkine, Adrien Paschoud, Barbara Selmeci Castioni : Diderot et le temps

Presses Universitaires de Provence - Avril 2016 - Collection : Textuelles


Le rapport de Diderot au temps est profondément original : à bien des égards, il déconcerte une approche classique de son oeuvre ; à bien d'autres, il nous fait entrer d'emblée dans la profonde modernité de sa pensée et de ses pratiques d'écriture. C'est d'abord parce que le temps diderotien n'est ni seulement ni même proprement narratologique. Diderot réfléchit au temps long, se confronte à l'atemporalité pure de l'éternité théologique, s'engage dans le débat sur la postérité, médite sur les ruines, imagine la création et l'évolution des espèces. Il aime à s'installer dans la pluralité des temporalités : celle de l'ennui et celle du songe, celle de la conversation et celle de l'expérience, celle de l'imagination et celle de la poésie, celle de la peinture et celle du spectacle. Rarement chez Diderot le temps est donné de l'extérieur. Il est plutôt saisi dans le jeu entre action et réaction, et se mesure, s'appréhende alors, non sans interférences, en termes de passion, de caractère, de physiologie, de chimie, mais aussi de hiéroglyphe poétique. Dans le temps de la réaction, un report se fait : report de pensée, report d'altérité, par quoi l'oeuvre se dialogise et se défait comme oeuvre même pour devenir coopération des temporalités. Ce temps défait et projeté, fragmentaire et multiple, définit et oriente une pratique poétique qui est une herméneutique, une expérience esthétique qui est une expérience de la philosophie. C'est cette pratique et cette expérience que le présent ouvrage entend interroger.

Stéphane Lojkine est professeur de littérature française du XVIIIe siècle à l'université d'Aix-Marseille et directeur du CIELAM. Il dirige la base de données et le site Utpictura 18. Adrien Paschoud est professeur assistant de littérature française du XVIIIe siècle à l'université de Bâle. Il mène actuellement un projet de recherche sur Diderot, financé par le Fonds national suisse. Barbara Selmeci Castioni est collaboratrice scientifique aux universités de Bâle et de Lausanne.

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Nicolas de Cues : L'icône ou la vision de Dieu

Presses Universitaires de France - Avril 2016 - Epiméthée


Traduction Hervé Pasqua

Le De visione Dei, ou De icona, a été composé entre le 14 septembre et le 23 octobre 1453. Ce traité, l'oeuvre la plus belle du Cusain, est né à l'occasion d'une controverse sur le rapport entre la connaissance et l'amour dans l'union à Dieu, qui portait sur l'interprétation de la théologie mystique de Denys l'Aréopagite. Né d'un problème précis, il soulève une question essentielle et rendue actuelle par l'oeuvre d'Emmanuel Levinas : quelle est la nature de la relation d'un visage face à un autre ? Dans l'église de Saint-Pierre-aux-Liens, à Rome, dont le Cardinal était titulaire, en face du Moïse de Michel-Ange, se dresse le tombeau de Nicolas de Cues. Un bas-relief le représente, en attitude d'humble soumission devant saint Pierre désenchaîné par un ange, à genoux, les mains jointes, le chapeau de cardinal à terre. On peut y contempler le portrait de ce serviteur de L'Eglise, surnommé l'"Hercule du pape Eugène IV". Nicolas de Cues est l'auteur d'une oeuvre remarquable. Celle-ci fait l'objet d'un regain d'intérêt auprès de chercheurs de plus en plus nombreux. Difficile à classer, le philosophe mosellan - parmi les plus profonds - se situe à la frontière du Moyen Age et de la Renaissance. Principal héritier de Maître Eckhart, il prolonge le passé par son rattachement au néo-platonisme et annonce les idées nouvelles par ses théories audacieuses. Il faut voir en lui un philosophe de transition, un "passeur".

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Pierre-Henri Gouyon, Cédric Gaucherel, Jean-Louis Dessalles : Le Fil de la Vie. La face immatérielle du vivant

Odile Jacob - Avril 2016


Et si certaines entités vivantes n’étaient pas matérielles ? Potentiellement éternelles, en lutte pour la survie, elles évoluent. Elles constituent ce qui unit les êtres à travers le temps. Elles sont le fil de la vie.
Ces entités vivantes immatérielles sont des informations. Elles existent à travers nous, dans nos gènes, dans notre culture, dans nos écosystèmes. La vie produit l’information, lit l’information et se définit par l’information qu’elle porte. Ce livre nous aide à comprendre le monde vivant d’une manière toute nouvelle !
Il est le résultat de discussions passionnées entre trois chercheurs qui, chacun à sa manière, étaient parvenus au même questionnement à propos de la nature. Ils nous proposent une nouvelle description du vivant, où la lutte pour l’existence n’est pas celle des êtres, mais des messages qui passent à travers eux et dont ils sont les hôtes éphémères.

Pierre-Henri Gouyon est professeur au Muséum national d’histoire naturelle, membre de l’Académie européenne des sciences.
Cédric Gaucherel est chargé de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra).
Jean-Louis Dessalles est maître de conférences à l’université Paris-Saclay.

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mardi 19 avril 2016

Cahiers de Philosophie de l'Université de Caen, N° 52/2015 : Le Je Empirique des Philosophes

PU de Caen - Avril 2016


Comment l'appel à l’expérience personnelle de l’écrivain-philosophe peut-il servir d’argument et faire partie du projet même d’une philosophie qui ne se satisfait pas d’un partage trop simple du singulier et de l’universel? En s’adressant à lui-même, Marc Aurèle réalise ce que Pierre Hadot a décrit comme un « exercice spirituel »; en décrivant son rapport à Dieu, en disant inlassablement « ego », saint Augustin « confesse » à la fois sa foi, ses péchés et l’attente du salut. Quant à Montaigne et Descartes, c’est en parlant d’eux-mêmes qu’ils font le récit de leur aventure de pensée entre doute et certitude. Et c’est encore dans des textes à la première personne que Biran, Comte et Nietzsche inscrivent la totalité de leur existence dans leurs écrits. Le présent volume interroge l’utilisation par la philosophie du « je » empirique, celui qui renvoie à une personne concrète et non au sujet transcendantal.

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Cités N° 65: La marchandisation de l'humain

PUF - Avril 2016


La marchandisation de l’humain est une pratique ancienne. Il suffit de penser à l’histoire de l’esclavage depuis l’antiquité ou à la prostitution. À l’époque moderne, la marchandisation de l’humain a été globalement liée au colonialisme. Qu’en est-il aujourd’hui ?
La mondialisation du capitalisme et son extension à tous les domaines, non seulement celui des biens matériels mais aussi celui des biens immatériels (culturels) et, au-delà, jusqu’aux biens communs indispensables à la vie, ont étendu le domaine de la marchandisation de l’humain.
Dans ce numéro de Cités, il s’agit d’analyser les processus et les effets des différentes formes contemporaines de la marchandisation du corps humain, lesquelles sont souvent recouvertes par des idéologies qui tentent d’en masquer la réalité. Les droits fondamentaux de la personne humaine se trouvent bien entendu niés par ces formes de servitude forcées ou prétendument volontaires.

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Cornelius Castoriadis et Paul Ricoeur : Dialogue sur l'histoire et l'imaginaire social

Editions de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales - Avril 2016 - Audiographie


Paul Ricœur invite en 1985 Cornelius Castoriadis dans l’émission Le bon plaisir (France Culture) pour s’entretenir avec lui du rôle de l’imaginaire social dans les transformations historiques. Tout semble opposer Castoriadis et Ricœur : deux tempéraments, deux styles, deux philosophies. Et c’est l’un des intérêts de ce dialogue dans lequel la parole incisive de l’un n’a rien à envier à celle de l’autre. L’enjeu de la controverse porte sur les possibilités de l’agir humain dans des circonstances données : à la création historique défendue par Castoriadis, Ricœur oppose une dialectique de l’innovation et de la sédimentation. Par-delà cette divergence, l’entretien met en évidence une position commune aux deux penseurs, leur refus d’indexer le politique sur l’économique.

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Alexandre Abensour : La Philosophie de l'Art

Ellipses Marketing - Avril 2016 - Apprendre à philosopher avec


Destinée aux étudiants et au grand public, cette collection propose une introduction très didactique aux grands philosophes et courants philosophiques majeurs. Elle offre une analyse rigoureuse et limpide à l'appui d'une dizaine d'extraits commentés. Peut-on penser l'art ? Comment mettre des concepts sur le sensible ? Y a-t-il un sens à parler de « philosophie de l'art » ? Mais que l'art relève du sensible pur, voilà peut-être un préjugé qui demande examen, et n'est-ce pas la tâche de la philosophie que d'interroger nos préjugés ? L'art n'est-il pas du sensible pénétré d'esprit ? Et, là encore, ce qui intéresse la philosophie, n'est-ce pas bien plus la rencontre du sensible et de l'intelligible que le « monde des idées » à l'état pur ? La philosophie de l'art peut ainsi aller jusqu'à faire de l'oeuvre un des lieux où se révèle l'absolu lui-même… Mais, cette lecture métaphysique a constamment rencontré l'effort inverse : réfl échir à cet effet particulier des oeuvres sur notre sensibilité : le plaisir, le goût sont aussi le lieu de vifs débats sur la place des arts dans l'éducation de l'homme et du citoyen. Ces problématiques n'ont pas disparu, même si les bouleversements des arts moderne et contemporain ont conduit le regard philosophique à examiner les limites mêmes de la signification et la possibilité de sa restauration dans un monde déserté par l'« absolu ».

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