Paul Audi
Parution : février 2010
Editeur : Verdier
Prix : 19,90 €
Pourquoi – au moins dans le monde « désenchanté » qui est le nôtre – l’être humain se sent-il porté à créer ? Que cherche-t-il, que vise-t-il à atteindre en allant « au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau » ? Cette finalité est-elle d’ailleurs la même à toutes les époques, ou change-t-elle de visage au cours de l’histoire ? Quelles différences y a-t-il entre créer et s’exprimer, mais aussi entre créer, produire, faire et œuvrer ? Quelles distinctions, au plan éthique, faut-il opérer entre créer et procréer ?
Si l’on a toujours le plus grand mal à « expliquer » l’acte créateur dans tous ses tenants et ses aboutissants, l’on peut quand même espérer en comprendre le ressort intime et secret en partant de la considération des enjeux qu’il met en branle. Aussi la théorie « esth/éthique » dont ce livre trace les linéaments ne consiste-t-elle pas en une théorie générale de la création mais en une théorie de l’enjeu éthique auquel s’attache l’acte de créer dans le cadre de ce qu’il est convenu d’appeler la modernité occidentale.
Dans ce contexte, et dans la perspective d’une intrication de l’éthique et de l’esthétique, l’acte de créer apparaît alors comme cet événement générateur et généreux, singulier et singularisant, vital et vivifiant, qui élève en plein cœur de la vie comme une protestation de survie, à tous les sens du mot « survie ».
dimanche 31 janvier 2010
samedi 30 janvier 2010
Cet obscur objet du dégoût
Julia Peker
Parution : janvier 2010
Edition : Le Bord de l'Eau
Collection : Diagnostics
Prix : 20 €
Spectacles sanguinolents, puanteur de l’immondice, grouillement des cafards, pourquoi ces évocations sont-elles bannies par le dégoût, vouées au bain sombre des égouts et des ellipses ? Pourquoi nos restes organiques sont-ils vécus comme de répugnants déchets ? Serrements de gorge et nausée escortent la montée d’un puissant signal de rejet, détournant l’esprit d’un champ tour à tour purulent, visqueux, puant. Pourtant comme le goût le dégoût s’éduque, l’insupportable varie et se déplace, mais pour désigner au cœur de la réalité la plus familière une part maudite, dévalorisée et teintée d’une obscure fascination, que nous apprivoisons par l’ignorance. A travers la sensation de l’immonde le dégoût affecte donc insidieusement les contours du monde, traçant le seuil d’arrière-cours sans fonds, exclues de l’ordonnancement des apparences.
Julia Peker est agrégée de philosophie et critique d'art, elle prépare actuellement une thèse de philosophie à l'Université Bordeaux III.
Parution : janvier 2010
Edition : Le Bord de l'Eau
Collection : Diagnostics
Prix : 20 €
Spectacles sanguinolents, puanteur de l’immondice, grouillement des cafards, pourquoi ces évocations sont-elles bannies par le dégoût, vouées au bain sombre des égouts et des ellipses ? Pourquoi nos restes organiques sont-ils vécus comme de répugnants déchets ? Serrements de gorge et nausée escortent la montée d’un puissant signal de rejet, détournant l’esprit d’un champ tour à tour purulent, visqueux, puant. Pourtant comme le goût le dégoût s’éduque, l’insupportable varie et se déplace, mais pour désigner au cœur de la réalité la plus familière une part maudite, dévalorisée et teintée d’une obscure fascination, que nous apprivoisons par l’ignorance. A travers la sensation de l’immonde le dégoût affecte donc insidieusement les contours du monde, traçant le seuil d’arrière-cours sans fonds, exclues de l’ordonnancement des apparences.
Julia Peker est agrégée de philosophie et critique d'art, elle prépare actuellement une thèse de philosophie à l'Université Bordeaux III.
mercredi 27 janvier 2010
Citoyenneté, démocratie, émancipation - Marx, Lefort, Balibar, Rancière, Rosanvallon, Negri…
Par Antoine Artous
Parution : février 2010
Editions Syllepse
La mondialisation capitaliste met à mal les territoires politiques et « réféodalise » l’espace public.
L’ordre libéral porté par la marchandisation promeut la « gouvernance » et les figures de l’égalité citoyenne et de la souveraineté populaire s’estompent.
Une politique d’émancipation doit les reprendre en charge, dans une perspective de démocratie radicale, qui invente de nouveaux territoires politiques, et d’un universalisme démocratique qui s’oppose au retour du sacré et des ethnies.
Pour en parler, Antoine Artous a choisi de revenir sur des débats qui se sont amorcés dans les années 1980 pour se poursuivre jusqu’à nos jours.
Ils concernent la logique de la démocratie moderne analysée, par exemple par Claude Lefort dans sa critique, devenue « classique » de La question juive de Marx. Ou encore les rapports entre territoire, citoyenneté et souveraineté populaire, autant de catégorie que récuse Antonio Negri.
Cette période a vu se développer un néolibéralisme à la française, bien représenté par Pierre Rosanvallon, et qui tourne au néoconservatisme avec Marcel Gauchet, mais elle a connu aussi une relance de la pensée démocratique radicale, au travers d’auteurs comme Étienne Balibar et Jacques Rancière.
Le retour sur ces discussions n’est pas académique, il vise à éclairer des problèmes politiques actuels. Mais il vise également à donner un peu de profondeur historique à la réflexion sur la reformulation d’un projet d’émancipation.
Parution : février 2010
Editions Syllepse
La mondialisation capitaliste met à mal les territoires politiques et « réféodalise » l’espace public.
L’ordre libéral porté par la marchandisation promeut la « gouvernance » et les figures de l’égalité citoyenne et de la souveraineté populaire s’estompent.
Une politique d’émancipation doit les reprendre en charge, dans une perspective de démocratie radicale, qui invente de nouveaux territoires politiques, et d’un universalisme démocratique qui s’oppose au retour du sacré et des ethnies.
Pour en parler, Antoine Artous a choisi de revenir sur des débats qui se sont amorcés dans les années 1980 pour se poursuivre jusqu’à nos jours.
Ils concernent la logique de la démocratie moderne analysée, par exemple par Claude Lefort dans sa critique, devenue « classique » de La question juive de Marx. Ou encore les rapports entre territoire, citoyenneté et souveraineté populaire, autant de catégorie que récuse Antonio Negri.
Cette période a vu se développer un néolibéralisme à la française, bien représenté par Pierre Rosanvallon, et qui tourne au néoconservatisme avec Marcel Gauchet, mais elle a connu aussi une relance de la pensée démocratique radicale, au travers d’auteurs comme Étienne Balibar et Jacques Rancière.
Le retour sur ces discussions n’est pas académique, il vise à éclairer des problèmes politiques actuels. Mais il vise également à donner un peu de profondeur historique à la réflexion sur la reformulation d’un projet d’émancipation.
Vivre, c'est croire - Portrait philosophique de David Hume
Pierre Zaoui
Sortie : 28/01/2010
Editeur : Bayard
Prix : 21 €
" Il faut lire et comprendre Hume au moins pour deux raisons.
D'abord parce que notre époque, qu'elle le reconnaisse ou non, est humienne, y compris dans ce qu'elle a de plus commun et de plus plat, dans ses croyances dominantes les plus apathiques : un naturalisme paresseux et un libéralisme sans horizon. Et ensuite, parce que Hume en constitue peut-être la meilleure médecine. " Pierre Zaoui
Sortie : 28/01/2010
Editeur : Bayard
Prix : 21 €
" Il faut lire et comprendre Hume au moins pour deux raisons.
D'abord parce que notre époque, qu'elle le reconnaisse ou non, est humienne, y compris dans ce qu'elle a de plus commun et de plus plat, dans ses croyances dominantes les plus apathiques : un naturalisme paresseux et un libéralisme sans horizon. Et ensuite, parce que Hume en constitue peut-être la meilleure médecine. " Pierre Zaoui
dimanche 24 janvier 2010
Deleuze - L'empirisme transcendantal
Anne Sauvagnargues
Sortie : 27/01/2010
Editeur : PUF
Collection : philosophie d'aujourd'hui
Prix : 29 €
Deleuze plonge la critique kantienne transcendantale dans le bain dissolvant d’un empirisme renouvelé. Ce livre se propose de restituer cette entreprise, et d’analyser l’étonnante création de ce concept, que Deleuze mène depuis ses premières monographies (1953) jusqu’à Différence et Répétition (1968) dans un dialogue fécond avec l’histoire de la philosophie. Par quelles opérations de distortion et de collage, Deleuze compose-t-il l’empirisme de Hume, la théorie du signe comme force de Nietzsche, le virtuel et les multiplicités de Bergson, les modes de Spinoza, les individualisations impersonnelles de Simondon pour renouveler la théorie kantienne du transcendantal ? C’est tout l’objet de cette enquête, qui permet d’entrer dans le laboratoire du penseur, pour saisir la philosophie se faisant, mais qui permet également d’expliquer l’insistance du transcendantal dans toute son œuvre.
Sortie : 27/01/2010
Editeur : PUF
Collection : philosophie d'aujourd'hui
Prix : 29 €
Deleuze plonge la critique kantienne transcendantale dans le bain dissolvant d’un empirisme renouvelé. Ce livre se propose de restituer cette entreprise, et d’analyser l’étonnante création de ce concept, que Deleuze mène depuis ses premières monographies (1953) jusqu’à Différence et Répétition (1968) dans un dialogue fécond avec l’histoire de la philosophie. Par quelles opérations de distortion et de collage, Deleuze compose-t-il l’empirisme de Hume, la théorie du signe comme force de Nietzsche, le virtuel et les multiplicités de Bergson, les modes de Spinoza, les individualisations impersonnelles de Simondon pour renouveler la théorie kantienne du transcendantal ? C’est tout l’objet de cette enquête, qui permet d’entrer dans le laboratoire du penseur, pour saisir la philosophie se faisant, mais qui permet également d’expliquer l’insistance du transcendantal dans toute son œuvre.
Jean-François Lyotard
Jean-François Lyotard, Mikel Dufrenne, Hubert Damisch, Daniel Charles - Collectif/L'Arc
Sortie le : 27/01/2010
Editeur : Inculte éditions
Collection : Collectif-Essai
Prix : 12 €
L’Arc - Lyotard est la réédition du numéro n° 64 de la revue, paru en 1976. Les contributeurs s’intéressent à l’oeuvre du philosophe français Jean-François Lyotard peu après la parution de son livre Économie libidinale, qui apparaît comme un tournant dans sa réflexion. La revue contient un texte inédit de Jean-François Lyotard, "Sur la force des faibles", et la réédition est augmentée d’une préface de Corinne Énaudeau, fille du philosophe.
LES AUTEURS
Ce numéro de la revue L’Arc rassemble des grands noms de la philosophie française : André Green, Michel Butor, Catherine Clément, Gilbert Lascault, Mikel Dufrenne, Hubert Damish, Michel Sicard, Gilles Lipovetsky, Dominique Bosseur, Daniel Charles et Adolfo Fernandez- Zoïla.
LA COLLECTION Arc - inculte
La collection L’Arc - inculte est la réédition de la très réputée revue L’Arc, publiée dans les années 1960 et 1970. Cette collection, forte de 12 numéros, a été saluée par la critique et récompensée dans de nombreux concours de design. Elle a été élue plus beau livre français en 2007 et a reçu une distinction de la fondation Aiga.
Sortie le : 27/01/2010
Editeur : Inculte éditions
Collection : Collectif-Essai
Prix : 12 €
L’Arc - Lyotard est la réédition du numéro n° 64 de la revue, paru en 1976. Les contributeurs s’intéressent à l’oeuvre du philosophe français Jean-François Lyotard peu après la parution de son livre Économie libidinale, qui apparaît comme un tournant dans sa réflexion. La revue contient un texte inédit de Jean-François Lyotard, "Sur la force des faibles", et la réédition est augmentée d’une préface de Corinne Énaudeau, fille du philosophe.
LES AUTEURS
Ce numéro de la revue L’Arc rassemble des grands noms de la philosophie française : André Green, Michel Butor, Catherine Clément, Gilbert Lascault, Mikel Dufrenne, Hubert Damish, Michel Sicard, Gilles Lipovetsky, Dominique Bosseur, Daniel Charles et Adolfo Fernandez- Zoïla.
LA COLLECTION Arc - inculte
La collection L’Arc - inculte est la réédition de la très réputée revue L’Arc, publiée dans les années 1960 et 1970. Cette collection, forte de 12 numéros, a été saluée par la critique et récompensée dans de nombreux concours de design. Elle a été élue plus beau livre français en 2007 et a reçu une distinction de la fondation Aiga.
mercredi 20 janvier 2010
Littérature et guerres. Sartre, Malraux, Simon
Philippe Sabot
Parution : janvier 2010
Editeur : PUF
Collection "Lignes d'art"
Prix : 27 €
En étudiant Le Diable et le bon Dieu de Jean-Paul Sartre (1951), Les Noyers de l’Altenburg d’André Malraux (1943) et Les Géorgiques de Claude Simon (1981), l’auteur entend mettre en lumière la manière dont ces œuvres singulières se saisissent de l’expérience de la guerre et ainsi rencontrent, en littérature, le problème de l’histoire.
Envisagée comme une puissance de renversement, la guerre détermine ici une série de révélations, qui concernent aussi bien l’essence de l’homme, sa permanence au sein de civilisations en proie au déclin (Les Noyers de l’Altenburg) que le statut et la possibilité de son engagement dans l’histoire collective (Le Diable et le bon Dieu), ou encore sa disparition pure et simple dans le mouvement même de cette histoire, rendue à la pure immanence de ses productions (Les Géorgiques).
Les figures de l’échec, de la chute, ou encore de la rematérialisation sauvage de l’homme au contact de l’histoire se trouvent ainsi placées au cœur de l’expérience littéraire du XXe siècle.
Parution : janvier 2010
Editeur : PUF
Collection "Lignes d'art"
Prix : 27 €
En étudiant Le Diable et le bon Dieu de Jean-Paul Sartre (1951), Les Noyers de l’Altenburg d’André Malraux (1943) et Les Géorgiques de Claude Simon (1981), l’auteur entend mettre en lumière la manière dont ces œuvres singulières se saisissent de l’expérience de la guerre et ainsi rencontrent, en littérature, le problème de l’histoire.
Envisagée comme une puissance de renversement, la guerre détermine ici une série de révélations, qui concernent aussi bien l’essence de l’homme, sa permanence au sein de civilisations en proie au déclin (Les Noyers de l’Altenburg) que le statut et la possibilité de son engagement dans l’histoire collective (Le Diable et le bon Dieu), ou encore sa disparition pure et simple dans le mouvement même de cette histoire, rendue à la pure immanence de ses productions (Les Géorgiques).
Les figures de l’échec, de la chute, ou encore de la rematérialisation sauvage de l’homme au contact de l’histoire se trouvent ainsi placées au cœur de l’expérience littéraire du XXe siècle.
La folie de Dieu : Du combat des trois monothéismes
Peter Sloterdijk
Parution : février 2010
Editeur : Libella-Maren Sell Editions
Les conflits entre les religions monothéistes jouent, à notre époque, un rôle prépondérant et profondément inquiétant. Dans La Folie de Dieu, Peter Sloterdijk interroge d'abord les conditions politiques, sociales et psychodynamiques qui ont encadré la naissance des trois monothéismes : le judaïsme, le christianisme et l'islam. Il décrit et analyse ensuite leur déploiement, leurs fronts et leurs croisades de plus en plus excessives : la guerre sainte des islamistes en est un exemple terrifiant. Selon lui, les zélateurs, qui réclament la suprématie de leur seul dieu, doivent se résoudre à intégrer la société civile et ainsi à entamer un " trialogue ", seule perspective afin d'éviter des luttes à mort dans l'avenir. Peter Sloterdijk prolonge ici, dans le champ religieux, une réflexion engagée de longue date sur la coexistence de structures antagonistes, telle qu'il l'avait notamment étudiée dans Bulles et Écumes. Il reprend, sur le mode constructif, l'examen critique auquel il s'était livré dans Colère et Temps, où il développait la thèse de l'utilisation de la religion comme " banque de vengeance métaphysique ". En proposant la reconversion des zélateurs en acteurs de la société, il projette une issue socio-philosophique aux désastres de la folie de Dieu qui tue au nom de la vertu.
Parution : février 2010
Editeur : Libella-Maren Sell Editions
Les conflits entre les religions monothéistes jouent, à notre époque, un rôle prépondérant et profondément inquiétant. Dans La Folie de Dieu, Peter Sloterdijk interroge d'abord les conditions politiques, sociales et psychodynamiques qui ont encadré la naissance des trois monothéismes : le judaïsme, le christianisme et l'islam. Il décrit et analyse ensuite leur déploiement, leurs fronts et leurs croisades de plus en plus excessives : la guerre sainte des islamistes en est un exemple terrifiant. Selon lui, les zélateurs, qui réclament la suprématie de leur seul dieu, doivent se résoudre à intégrer la société civile et ainsi à entamer un " trialogue ", seule perspective afin d'éviter des luttes à mort dans l'avenir. Peter Sloterdijk prolonge ici, dans le champ religieux, une réflexion engagée de longue date sur la coexistence de structures antagonistes, telle qu'il l'avait notamment étudiée dans Bulles et Écumes. Il reprend, sur le mode constructif, l'examen critique auquel il s'était livré dans Colère et Temps, où il développait la thèse de l'utilisation de la religion comme " banque de vengeance métaphysique ". En proposant la reconversion des zélateurs en acteurs de la société, il projette une issue socio-philosophique aux désastres de la folie de Dieu qui tue au nom de la vertu.
dimanche 17 janvier 2010
Marguerite Duras. Au risque de la philosophie
Françoise BARBE-PETIT
Parution : janvier 2010
Editions : Kimé
Prix : 21 €
Tout a été dit sur Duras, hormis son rapport à la philosophie. Présentée comme l'écrivaine du désir, du plaisir physique et de la jouissance du soi, l'auteure d'Hiroshima mon amour est aussi perçue comme celle qui a su saisir la douleur des autres. Mais on a ignoré, de fait, les références à Diderot ou à Rousseau. Paradoxalement, Duras qui se méfie des intellectuels, en appelle souvent à la sagesse des anciens pour s'interroger sur les métamorphoses du temps et de la matière. Comprendre pourquoi l'amour se défait, puis ensuite inscrire l'histoire de la passion qui n'est plus, telle est bien pourtant la trame des romans de Duras. La créatrice de Lol.V.Stein qui a si bien décrit la dépossession de son personnage au moment de la perte de l'amour ne pouvait qu'être séduite par les pensées de Pascal et de Kierkegaard lorsqu'elles s'emparent de la description du ravissement de l'homme par Dieu. N'être plus soi-même parce que l'on est envahi par un tout autre que soi, ne plus s'appartenir pour s'approcher de l'autre ou du grand Autre constituent des moments charnières chez la romancière comme chez les philosophes.
Sans le vouloir et sans le savoir, Duras serait-elle devenue, malgré elle et à son insu, une philosophe ?
Parution : janvier 2010
Editions : Kimé
Prix : 21 €
Tout a été dit sur Duras, hormis son rapport à la philosophie. Présentée comme l'écrivaine du désir, du plaisir physique et de la jouissance du soi, l'auteure d'Hiroshima mon amour est aussi perçue comme celle qui a su saisir la douleur des autres. Mais on a ignoré, de fait, les références à Diderot ou à Rousseau. Paradoxalement, Duras qui se méfie des intellectuels, en appelle souvent à la sagesse des anciens pour s'interroger sur les métamorphoses du temps et de la matière. Comprendre pourquoi l'amour se défait, puis ensuite inscrire l'histoire de la passion qui n'est plus, telle est bien pourtant la trame des romans de Duras. La créatrice de Lol.V.Stein qui a si bien décrit la dépossession de son personnage au moment de la perte de l'amour ne pouvait qu'être séduite par les pensées de Pascal et de Kierkegaard lorsqu'elles s'emparent de la description du ravissement de l'homme par Dieu. N'être plus soi-même parce que l'on est envahi par un tout autre que soi, ne plus s'appartenir pour s'approcher de l'autre ou du grand Autre constituent des moments charnières chez la romancière comme chez les philosophes.
Sans le vouloir et sans le savoir, Duras serait-elle devenue, malgré elle et à son insu, une philosophe ?
mercredi 13 janvier 2010
L'esthétique verte : de la représentation à la présentation de la nature
Loïc Fel
Parution : janvier 2010
Editeur : Champ-Vallon
Collection : Paysages
Prix : 26 €
L’histoire récente des sciences va de la représentation de la nature, avec l'émergence des disciplines scientifiques qui l'étudient, jusqu'à une présentation de la nature opérée par les résultats et les projections des écologues. Ce processus historique se caractérise par une modification profonde de l'idée de nature depuis le début du XIXe siècle. Il aboutit à la conception de la nature comme un ensemble dynamique reliant tous les êtres vivants et leurs environnements dans un processus de changement perpétuel et autorégulé. Cette conception a des implications nombreuses en science et en technique, en éthique et en morale, mais aussi, et cela rarement considéré, en esthétique.
L’écologie a largement inspiré des figures esthétiques nouvelles. Des artistes, urbanistes ou designers relient esthétique et écologie par des réalisations concrètes : coulées vertes, installations éphémères en matériaux naturels, esthétisation directe des objets et des vivants, œuvres in situ dans les espaces naturels, etc. Ce qui se joue implicitement dans ces œuvres est symptomatique de la diffusion de la responsabilité écologique.
Ces expériences se rattachent au champ du savoir, de la technique, de l’industrie et de l’aménagement du territoire, l’esthétique n’est donc plus décorellée de notre rapport quotidien au monde. Rassemblées sous la notion d’esthétique verte, c’est un processus vers une réconciliation avec notre environnement qui se déploie.
Mais le changement est progressif, complexe, et des formes d’appréhension de la nature différentes voire opposées coexistent. En les distinguant, l’importance de l’écologie en art et dans la culture commune s’en trouve renforcée.
Enfin, l'expérience esthétique peut servir de levier à la transition de notre rapport au monde ; c'est à partir de cette expérience sensible, ancrée dans l'individu vivant, que se développent les convictions nouvelles et les comportements qui constituent aujourd’hui une culture écologique. L’esthétique verte décrit aussi comment ce levier est activé auprès du public, par la sensibilisation, l’art ou la publicité.
Loïc Fel est né en 1981. Docteur en philosophie de l’Université de Paris-1-Panthéon-Sorbonne, il est responsable du développement durable en agence de publicité.
Parution : janvier 2010
Editeur : Champ-Vallon
Collection : Paysages
Prix : 26 €
L’histoire récente des sciences va de la représentation de la nature, avec l'émergence des disciplines scientifiques qui l'étudient, jusqu'à une présentation de la nature opérée par les résultats et les projections des écologues. Ce processus historique se caractérise par une modification profonde de l'idée de nature depuis le début du XIXe siècle. Il aboutit à la conception de la nature comme un ensemble dynamique reliant tous les êtres vivants et leurs environnements dans un processus de changement perpétuel et autorégulé. Cette conception a des implications nombreuses en science et en technique, en éthique et en morale, mais aussi, et cela rarement considéré, en esthétique.
L’écologie a largement inspiré des figures esthétiques nouvelles. Des artistes, urbanistes ou designers relient esthétique et écologie par des réalisations concrètes : coulées vertes, installations éphémères en matériaux naturels, esthétisation directe des objets et des vivants, œuvres in situ dans les espaces naturels, etc. Ce qui se joue implicitement dans ces œuvres est symptomatique de la diffusion de la responsabilité écologique.
Ces expériences se rattachent au champ du savoir, de la technique, de l’industrie et de l’aménagement du territoire, l’esthétique n’est donc plus décorellée de notre rapport quotidien au monde. Rassemblées sous la notion d’esthétique verte, c’est un processus vers une réconciliation avec notre environnement qui se déploie.
Mais le changement est progressif, complexe, et des formes d’appréhension de la nature différentes voire opposées coexistent. En les distinguant, l’importance de l’écologie en art et dans la culture commune s’en trouve renforcée.
Enfin, l'expérience esthétique peut servir de levier à la transition de notre rapport au monde ; c'est à partir de cette expérience sensible, ancrée dans l'individu vivant, que se développent les convictions nouvelles et les comportements qui constituent aujourd’hui une culture écologique. L’esthétique verte décrit aussi comment ce levier est activé auprès du public, par la sensibilisation, l’art ou la publicité.
Loïc Fel est né en 1981. Docteur en philosophie de l’Université de Paris-1-Panthéon-Sorbonne, il est responsable du développement durable en agence de publicité.
dimanche 10 janvier 2010
Une religion pour la République - La foi laïque de Ferdinand Buisson
Vincent Peillon
Paru le : 07/01/2010
Editeur : Seuil
Collection : La Librairie du XXIe siècle
Prix : 19 €
Présentation de l'éditeur - A travers la figure trop méconnue de Ferdinand Buisson (1841-1932), principal artisan de la laïcité française, cet essai restitue "la religion laïque" dans sa cohérence doctrinale, à la fois philosophique, morale, politique et pédagogique.
On comprend mieux dès lors comment Ferdinand Buisson, prix Nobel de la Paix en 1927, a pu concilier l'engagement du socialiste, anticlérical résolu, avec l'affirmation suivante: " la religion de Jésus est la religion de chaque citoyen républicain ". Disciple d'Edgar Quinet, héritier d'une puissante tradition révolutionnaire, Ferdinand Buisson a cherché le moyen de contrecarrer l'alliance de la contre-révolution et de l'Eglise catholique afin d'établir la République démocratique et sociale dans la durée.
Vincent Peillon souligne combien la laïcité, faite religion nouvelle, joue un rôle philosophique et politique. L'école et les "hussards noirs " y ont eu pour mission de faire de chaque élève un Christ républicain, de la raison une émotion, une passion et même une mystique. En montrant que la laïcité fut d'abord la formulation d'un théologicopolitique spécifiquement républicain, Vincent Peillon ouvre de nouveaux horizons de recherche et d'interrogation pour la philosophie politique contemporaine.
Paru le : 07/01/2010
Editeur : Seuil
Collection : La Librairie du XXIe siècle
Prix : 19 €
Présentation de l'éditeur - A travers la figure trop méconnue de Ferdinand Buisson (1841-1932), principal artisan de la laïcité française, cet essai restitue "la religion laïque" dans sa cohérence doctrinale, à la fois philosophique, morale, politique et pédagogique.
On comprend mieux dès lors comment Ferdinand Buisson, prix Nobel de la Paix en 1927, a pu concilier l'engagement du socialiste, anticlérical résolu, avec l'affirmation suivante: " la religion de Jésus est la religion de chaque citoyen républicain ". Disciple d'Edgar Quinet, héritier d'une puissante tradition révolutionnaire, Ferdinand Buisson a cherché le moyen de contrecarrer l'alliance de la contre-révolution et de l'Eglise catholique afin d'établir la République démocratique et sociale dans la durée.
Vincent Peillon souligne combien la laïcité, faite religion nouvelle, joue un rôle philosophique et politique. L'école et les "hussards noirs " y ont eu pour mission de faire de chaque élève un Christ républicain, de la raison une émotion, une passion et même une mystique. En montrant que la laïcité fut d'abord la formulation d'un théologicopolitique spécifiquement républicain, Vincent Peillon ouvre de nouveaux horizons de recherche et d'interrogation pour la philosophie politique contemporaine.
mercredi 6 janvier 2010
Merleau-Ponty, penser sans dualismes aujourd'hui
CHIASMI INTERNATIONAL
Publication trilingue autour de la pensée de Merleau-Ponty
N° 11 - nouvelle série
De l'Italie au Mexique, et jusqu'au Japon, puis retour aux Etats-Unis. En parcourant l'annus mirabilis qui a vu le centenaire de la naissance de Merleau-Ponty célébré partout, Chiasmi International en restitue quelques-uns des échos les plus significatifs dans ce numéro qui présente également d'importantes nouveautés dans la structure de la revue. Le transfert de son siège américain et un changement dans la direction accompagnent les contributions des spécialistes merleau-pontiens parmi les plus représentatifs de quatre générations différentes. Les comptes-rendus et une nouvelle section d'essais autour de la pensée de Merleau-Ponty complètent ce volume par lequel Chiasmi International passe le cap de son dixième anniversaire.
Textes de :
Suzy Adams, Emmanuel Alloa, Alia Al-Saji, Claudia Baracchi, Josep Maria Bech, Paride Broggi, Mauro Carbone, Paola Chiesa, Françoise Dastur, Daniela De Leo, Carmine Di Martino, Lester Embree, Véronique Foti, Simone Frangi, Giovanni Invitto, Stefan Kristensen, Mariana Larison, Federico Leoni, Enrica Lisciani-Petrini, Liu Zhe, Shôichi Matsuba, Rita Messori, Pierre Rodrigo, Davide Scarso, Emmanuel de Saint Aubert, Beata Stawarska, Luca Taddio, Jacques Taminiaux, Tommaso Tuppini, Luca Vanzago, Jean-Jacques Wunenburger.
Publication trilingue autour de la pensée de Merleau-Ponty
N° 11 - nouvelle série
De l'Italie au Mexique, et jusqu'au Japon, puis retour aux Etats-Unis. En parcourant l'annus mirabilis qui a vu le centenaire de la naissance de Merleau-Ponty célébré partout, Chiasmi International en restitue quelques-uns des échos les plus significatifs dans ce numéro qui présente également d'importantes nouveautés dans la structure de la revue. Le transfert de son siège américain et un changement dans la direction accompagnent les contributions des spécialistes merleau-pontiens parmi les plus représentatifs de quatre générations différentes. Les comptes-rendus et une nouvelle section d'essais autour de la pensée de Merleau-Ponty complètent ce volume par lequel Chiasmi International passe le cap de son dixième anniversaire.
Textes de :
Suzy Adams, Emmanuel Alloa, Alia Al-Saji, Claudia Baracchi, Josep Maria Bech, Paride Broggi, Mauro Carbone, Paola Chiesa, Françoise Dastur, Daniela De Leo, Carmine Di Martino, Lester Embree, Véronique Foti, Simone Frangi, Giovanni Invitto, Stefan Kristensen, Mariana Larison, Federico Leoni, Enrica Lisciani-Petrini, Liu Zhe, Shôichi Matsuba, Rita Messori, Pierre Rodrigo, Davide Scarso, Emmanuel de Saint Aubert, Beata Stawarska, Luca Taddio, Jacques Taminiaux, Tommaso Tuppini, Luca Vanzago, Jean-Jacques Wunenburger.
Nietzsche et l'ombre de Dieu
Didier Franck
Editeur : Presses Universitaires de France - PUF
Parution : 6 janvier 2010
Collection : Epiméthée
Prix : 29 €
Comment surmonter le nihilisme quand, pour Nietzsche, il se confond avec le christianisme ? L'essence de la technique est-elle exclusivement reconductible au destin de l'être ? N'accomplit-elle pas aussi la parole de l'Ancien Testament selon laquelle l'homme doit soumettre la terre et tout ce qui y vit ? L'achèvement de la métaphysique et la technique n'est rien d'autre requiert alors autant une explication avec la Révélation qu'une destruction de l'ontologie. Si la résurrection des corps et la justice de Dieu constituent le fondement de la Révélation et que l'être, la logique, la connaissance et la technique reposent sur des valeurs réactives auxquelles la moralité judéo-chrétienne a donné leur plus haute expression, alors seule une « transvaluation » des valeurs sacerdotales, ordonnée à une nouvelle justice, donnant lieu à la création d'un corps actif et supérieur, permettra de soustraire la philosophie à toute forme de théologie, c'est-à-dire de réduire le nihilisme.
Editeur : Presses Universitaires de France - PUF
Parution : 6 janvier 2010
Collection : Epiméthée
Prix : 29 €
Comment surmonter le nihilisme quand, pour Nietzsche, il se confond avec le christianisme ? L'essence de la technique est-elle exclusivement reconductible au destin de l'être ? N'accomplit-elle pas aussi la parole de l'Ancien Testament selon laquelle l'homme doit soumettre la terre et tout ce qui y vit ? L'achèvement de la métaphysique et la technique n'est rien d'autre requiert alors autant une explication avec la Révélation qu'une destruction de l'ontologie. Si la résurrection des corps et la justice de Dieu constituent le fondement de la Révélation et que l'être, la logique, la connaissance et la technique reposent sur des valeurs réactives auxquelles la moralité judéo-chrétienne a donné leur plus haute expression, alors seule une « transvaluation » des valeurs sacerdotales, ordonnée à une nouvelle justice, donnant lieu à la création d'un corps actif et supérieur, permettra de soustraire la philosophie à toute forme de théologie, c'est-à-dire de réduire le nihilisme.
dimanche 3 janvier 2010
Le monde sans fin des jeux vidéo
Maxime Coulombe
Parution : début février 2010
Editeur : PUF
Collection : "Condition humaine (la)"
Prix : 13 €
Cet ouvrage aborde les jeux vidéo en ligne par le plus célèbre d’entre eux, World of Warcraft, et vise à interroger les causes de leur prodigieuse popularité. Laissant de côté les argumentaires, souvent courts, rabattant cette popularité sur la question de la dépendance, il remonte en amont de celle-ci pour déterminer en quoi ces jeux se font une réponse à certains des malaises et des angoisses du sujet contemporain. On préfère ces univers en ligne à la vie réelle car ils offrent les moyens d’une fuite du monde réel. Par le truchement d’une identité de substitution appelée « avatar », ils rendent aussi possible de se déprendre des rôles sociaux vécus comme des fardeaux. Par les défis et les moyens de réussite qu’ils proposent, ils permettent une reconnaissance sociale fondée sur la valeur (force, richesse, expérience) de l’avatar. Enfin, ces univers partagés permettent de nouer de nouvelles relations, voire de nouvelles amitiés, où l’identité réelle sera toujours cachée, mais fonctionnant malgré tout sur des valeurs et des affinités électives : celles, souvent, les ayant menés à la pratique du jeu. Pourtant, on peut craindre un désinvestissement du sujet du monde l’entourant (désinvestissement politique, social, communautaire), au profit d’une existence toute virtuelle et enrichissant des compagnies privées.
Parution : début février 2010
Editeur : PUF
Collection : "Condition humaine (la)"
Prix : 13 €
Cet ouvrage aborde les jeux vidéo en ligne par le plus célèbre d’entre eux, World of Warcraft, et vise à interroger les causes de leur prodigieuse popularité. Laissant de côté les argumentaires, souvent courts, rabattant cette popularité sur la question de la dépendance, il remonte en amont de celle-ci pour déterminer en quoi ces jeux se font une réponse à certains des malaises et des angoisses du sujet contemporain. On préfère ces univers en ligne à la vie réelle car ils offrent les moyens d’une fuite du monde réel. Par le truchement d’une identité de substitution appelée « avatar », ils rendent aussi possible de se déprendre des rôles sociaux vécus comme des fardeaux. Par les défis et les moyens de réussite qu’ils proposent, ils permettent une reconnaissance sociale fondée sur la valeur (force, richesse, expérience) de l’avatar. Enfin, ces univers partagés permettent de nouer de nouvelles relations, voire de nouvelles amitiés, où l’identité réelle sera toujours cachée, mais fonctionnant malgré tout sur des valeurs et des affinités électives : celles, souvent, les ayant menés à la pratique du jeu. Pourtant, on peut craindre un désinvestissement du sujet du monde l’entourant (désinvestissement politique, social, communautaire), au profit d’une existence toute virtuelle et enrichissant des compagnies privées.
Platon et la cité
Jean-François Pradeau
Parution : janvier 2010
Editeur : PUF
Collection "Philosophies"
Prix : 15 €
La pensée politique de Platon est une réflexion sur l’excellence de la vie commune. Les dialogues platoniciens poursuivent, chacun à sa façon, une enquête sur les conditions de l’unité, c’est-à-dire aussi de l’intérêt et du bonheur, de la cité où les hommes vivent une vie commune. La définition de la cité peut être tenue pour le premier objet de cette enquête dans la mesure où la philosophie, qui doit son existence à celle de la cité, cherche avec Platon, et pour la première fois, à exposer et à expliquer la nature de la communauté politique, de son institution et de son devenir, en la désignant comme une réalité particulière — distincte du monde où elle apparaît, mais aussi des hommes qui y vivent — dotée d’une vie propre.
L’étude examine, parmi les textes platoniciens, ceux qui montrent le mieux comment le philosophe fait de l’unité de la cité la fin de la politique, puis de la recherche de cette unité la fin de la philosophie. Du modèle psychologique (la cité est comme une grande âme, comme un grand individu) à la définition physiologique (la cité est un être vivant), on peut ainsi parcourir l’œuvre entière de Platon et la comprendre comme une philosophie politique.
Parution : janvier 2010
Editeur : PUF
Collection "Philosophies"
Prix : 15 €
La pensée politique de Platon est une réflexion sur l’excellence de la vie commune. Les dialogues platoniciens poursuivent, chacun à sa façon, une enquête sur les conditions de l’unité, c’est-à-dire aussi de l’intérêt et du bonheur, de la cité où les hommes vivent une vie commune. La définition de la cité peut être tenue pour le premier objet de cette enquête dans la mesure où la philosophie, qui doit son existence à celle de la cité, cherche avec Platon, et pour la première fois, à exposer et à expliquer la nature de la communauté politique, de son institution et de son devenir, en la désignant comme une réalité particulière — distincte du monde où elle apparaît, mais aussi des hommes qui y vivent — dotée d’une vie propre.
L’étude examine, parmi les textes platoniciens, ceux qui montrent le mieux comment le philosophe fait de l’unité de la cité la fin de la politique, puis de la recherche de cette unité la fin de la philosophie. Du modèle psychologique (la cité est comme une grande âme, comme un grand individu) à la définition physiologique (la cité est un être vivant), on peut ainsi parcourir l’œuvre entière de Platon et la comprendre comme une philosophie politique.