Jean-François Pradeau
A paraître en mai 2010
Les Belles Lettres
13 €
Le football est le sport le plus pratiqué au monde. Il est aussi et surtout le plus commenté, le plus observé et le plus regardé. Chaque semaine, en France comme ailleurs, des centaines de milliers de supporters viennent peupler les tribunes des stades pour encourager leur équipe, chanter, danser, crier, deux heures durant. Dans les tribunes est une réflexion sur la vie des tribunes, sur ce qui s'y dit et s’y fait, sur la manière dont on y chante et on y danse. Une réflexion qui part du principe qu’en dénonçant souvent la violence ou la bêtise des supporters, on ne comprend rien à la célébration très particulière qui se déroule dans les tribunes et qui est l’une des particularités du football. Une célébration qui mêle l’amour et le savoir.
Car dans les tribunes des matchs de football, la cérémonie qui se déroule a bien quelque chose de sacré. Non pas qu’elle ressemble à une messe, mais parce que ceux qui s’y rendent accomplissent en son sein un rituel dont l’issue est à chaque fois une véritable révélation, ce que les anciens Grecs appelaient une « apocalypse » : une danse et une transe collectives à la faveur desquelles les hommes et les dieux se rencontrent. Les tribunes sont aujourd’hui l’équivalent de ce qu’étaient dans l’Antiquité les cultes à mystère.
Il fallait réunir le supporter et l’antiquisant pour le comprendre.
dimanche 28 mars 2010
Notes contre Fénelon
Jean Meslier
Paru le : 24/03/2010
Editeur : Coda
Prix : 19 €
Jean Meslier, curé de campagne auteur de l'extraordinaire Mémoire contre la religion, a eu sans doute le projet d'écrire un livre contre Fénelon.
A cet effet il a soigneusement annoté son exemplaire des Oeuvres philosophiques de Fénelon parues en 1718. A sa mort en 1729, cet exemplaire est trouvé. Il est copié, si bien qu'il circule assez couramment à la fin du XVIIIe siècle : " Il existe un grand nombre d'exemplaires de ce traité de Fénelon avec les notes de Meslier : il en passe souvent dans les ventes de livres ", écrit Jacques Naigeon dans son Encyclopédie méthodique consacrée à la Philosophie ancienne et moderne.
Juxtaposant les passages de Fénelon concernés et les commentaires de Meslier, ces Notes Contre Fénelon constituent pour le lecteur d'aujourd'hui un étonnant dialogue posthume témoignant du courage intellectuel, de la puissance visionnaire de cet humble curé, premier écrivain ouvertement athée de notre histoire.
Paru le : 24/03/2010
Editeur : Coda
Prix : 19 €
Jean Meslier, curé de campagne auteur de l'extraordinaire Mémoire contre la religion, a eu sans doute le projet d'écrire un livre contre Fénelon.
A cet effet il a soigneusement annoté son exemplaire des Oeuvres philosophiques de Fénelon parues en 1718. A sa mort en 1729, cet exemplaire est trouvé. Il est copié, si bien qu'il circule assez couramment à la fin du XVIIIe siècle : " Il existe un grand nombre d'exemplaires de ce traité de Fénelon avec les notes de Meslier : il en passe souvent dans les ventes de livres ", écrit Jacques Naigeon dans son Encyclopédie méthodique consacrée à la Philosophie ancienne et moderne.
Juxtaposant les passages de Fénelon concernés et les commentaires de Meslier, ces Notes Contre Fénelon constituent pour le lecteur d'aujourd'hui un étonnant dialogue posthume témoignant du courage intellectuel, de la puissance visionnaire de cet humble curé, premier écrivain ouvertement athée de notre histoire.
mercredi 24 mars 2010
De haut en bas - Philosophie des listes
Bernard Sève
Sortie prévue le : 25/03/2010
Editeur : Seuil
Collection : l'ordre philosophique
Prix : 19 €
Rien de plus simple qu’une liste ? Pourtant, que de paradoxes ! La liste est prosaïque, mais les poètes la font chanter ; la liste est mise en ordre, et elle incite à la dispersion ; la liste est indifféremment close et ouverte, statique et dynamique, finie et infinie, ordonnée et désordonnée, sans jamais cesser d’être liste. Qu’y a-t-il de commun entre la liste des conquêtes de Don Juan et une liste de termes scientifiques ou juridiques ?
La liste est rarement pensée pour elle-même, alors qu’elle est une pratique humaine fondamentale, de la liste de courses à la profération solennelle d’une liste de morts. Quelqu’un parle-t-il dans ou derrière la liste ? Que signifie agir et penser « en liste » ? Les listes ont-elles une valeur esthétique ? Prouvent-elles quelque chose ?
Le présent ouvrage prend la liste au sérieux. Il en analyse le concept et les usages, chez les écrivains, les poètes, les philosophes, mais aussi dans les pratiques artistiques et les pratiques sociales. Chacun écrit des listes, en général avec plaisir, sans toujours savoir pourquoi. Les listes, dans leur diversité, peuvent être lues comme autant de symptômes du fonctionnement de l’esprit humain.
Sortie prévue le : 25/03/2010
Editeur : Seuil
Collection : l'ordre philosophique
Prix : 19 €
Rien de plus simple qu’une liste ? Pourtant, que de paradoxes ! La liste est prosaïque, mais les poètes la font chanter ; la liste est mise en ordre, et elle incite à la dispersion ; la liste est indifféremment close et ouverte, statique et dynamique, finie et infinie, ordonnée et désordonnée, sans jamais cesser d’être liste. Qu’y a-t-il de commun entre la liste des conquêtes de Don Juan et une liste de termes scientifiques ou juridiques ?
La liste est rarement pensée pour elle-même, alors qu’elle est une pratique humaine fondamentale, de la liste de courses à la profération solennelle d’une liste de morts. Quelqu’un parle-t-il dans ou derrière la liste ? Que signifie agir et penser « en liste » ? Les listes ont-elles une valeur esthétique ? Prouvent-elles quelque chose ?
Le présent ouvrage prend la liste au sérieux. Il en analyse le concept et les usages, chez les écrivains, les poètes, les philosophes, mais aussi dans les pratiques artistiques et les pratiques sociales. Chacun écrit des listes, en général avec plaisir, sans toujours savoir pourquoi. Les listes, dans leur diversité, peuvent être lues comme autant de symptômes du fonctionnement de l’esprit humain.
L'Occident mondialisé - Controverse sur la culture planétaire
Hervé Juvin, Gilles Lipovetsky
Paru le : 24/03/2010
Editeur : Grasset
Collection : Nouveau Collège de Philosophie
Prix : 18 €
Le mode de vie occidental s'exporte, jusque dans son besoin de consommation frénétique auquel la culture n'échappe pas. Cette culture devient culture-monde, abondante, éphémère, monnayable. La gloire éternelle n'est plus de mise mais la reconnaissance immédiate qui passe par la valeur marchande. Pour la première fois donc, culture et globalisation coexistent, de façon déstabilisante, inquiétante peut-être. Dans un univers hypermoderne dominé par la logique de l'excès, qu'en est-il du capitalisme culturel ? Doit-on parler d'uniformisation à l'occidentale ou de réinvention de la différence ? La culture-monde signe-t-elle la fin de l'originalité ?
Paru le : 24/03/2010
Editeur : Grasset
Collection : Nouveau Collège de Philosophie
Prix : 18 €
Le mode de vie occidental s'exporte, jusque dans son besoin de consommation frénétique auquel la culture n'échappe pas. Cette culture devient culture-monde, abondante, éphémère, monnayable. La gloire éternelle n'est plus de mise mais la reconnaissance immédiate qui passe par la valeur marchande. Pour la première fois donc, culture et globalisation coexistent, de façon déstabilisante, inquiétante peut-être. Dans un univers hypermoderne dominé par la logique de l'excès, qu'en est-il du capitalisme culturel ? Doit-on parler d'uniformisation à l'occidentale ou de réinvention de la différence ? La culture-monde signe-t-elle la fin de l'originalité ?
dimanche 21 mars 2010
Revue "Philosophie" n°105
Mars 2010
Editions de Minuit, 10 euros
Ce numéro s'ouvre par la traduction d'un extrait de cours sur Platon, « La théorie des Idées », prononcé par Emil Lask à l’Université de Heidelberg durant le semestre d’hiver 1911-12 et publié à titre posthume en 1924 dans ses Œuvres complètes. Cherchant en Platon la source d’une forme d’objectivisme logique ou axiologique qui contraste avec le prétendu « subjectivisme » de Kant et Natorp, Lask entreprend d’y relire les principaux concepts-clés de la théorie platonicienne dans la perspective de la philosophie des valeurs propre à l’école néo-kantienne de Bade. Publié à la suite du texte de Natorp sur Platon, l’extrait ici traduit constitue un nouvel exemple d'interprétation néo-kantienne de l’idéalisme platonicien - interprétation contre laquelle s'est construite celle de Heidegger.
Dans le sillage de Roman Ingarden, l’idéalisme phénoménologique de Husserl est fréquemment associé à la thèse selon laquelle l’existence est équivalente à la perceptibilité. S’employant, dans « Intentionnalité, idéalité, idéalisme », à réfuter cette interprétation, dont il montre les faiblesses tant historiques que conceptuelles, Denis Seron en propose une nouvelle définition : l’idéalisme est une théorie non relationnelle de l’intentionnalité. Après avoir tracé les grandes lignes et tiré les conséquences philosophiques de cette théorie, il en rappelle les sources brentaniennes et en révèle quelques enjeux polémiques.
Dans « Mort et vérité : le problème de la certitude », Cristian Ciocan interroge la relation entre la vérité et le phénomène de la mort, telle qu’elle est déployée dans l’analytique heideggérienne du Dasein. Il montre que cette relation n'est concevable que si ses termes sont arrachés à leur signification habituelle : la mort n’est pas le point terminal de l’existence, mais le noyau qui son authenticité possible ; et la vérité n’est pas un caractère essentiel de l’énoncé, mais le phénomène fondamental de l’existence facticielle. En définitive, c’est sur le problème de la certitude que se focalise cette relation : la certitude existentielle du moribundus sum étant plus originaire que la certitude théorique du cogito cartésien, le Dasein n'est plus subjectivité pensante, mais se redéfinit comme mortel ou capable de la mort.
Enfin, dans « L'énigme de l'attribution d'expériences », Alexandre Billon propose une énigme analogue à celle de Goodman, qui concerne la confirmation, non des hypothèses inductives, mais des attributions d’expériences à autrui (dou-sir et plai-leur, au lieu de v-leu et bl-ert) ; il montre que l’exigence d’une justification (même minimale) est dans ce cas plus pressante et plus difficile à satisfaire. La possibilité d’une solution implique une thèse radicale : les données environnementales et comportementales que l’on peut obtenir sur autrui doivent permettre d’être certain qu’il a telle ou telle expérience. En mettant en avant une conception naturaliste de la croyance et de la certitude, il tâche de démontrer la plausibilité de ces thèses, avant d'en tirer les conséquences épistémologiques et ontologiques.
D. P.
Sommaire
EMIL LASK
La théorie des Idées
Traduit et présenté par Arnaud Dewalque
DENIS SERON
Intentionnalité, idéalité, idéalisme
CRISTIAN CIOCAN
Mort et vérité :
Heidegger et le problème de la certitude
ALEXANDRE BILLON
« Dousir » et « plaileur »
L'énigme de l'attribution d’expériences
Notes de lecture
Editions de Minuit, 10 euros
Ce numéro s'ouvre par la traduction d'un extrait de cours sur Platon, « La théorie des Idées », prononcé par Emil Lask à l’Université de Heidelberg durant le semestre d’hiver 1911-12 et publié à titre posthume en 1924 dans ses Œuvres complètes. Cherchant en Platon la source d’une forme d’objectivisme logique ou axiologique qui contraste avec le prétendu « subjectivisme » de Kant et Natorp, Lask entreprend d’y relire les principaux concepts-clés de la théorie platonicienne dans la perspective de la philosophie des valeurs propre à l’école néo-kantienne de Bade. Publié à la suite du texte de Natorp sur Platon, l’extrait ici traduit constitue un nouvel exemple d'interprétation néo-kantienne de l’idéalisme platonicien - interprétation contre laquelle s'est construite celle de Heidegger.
Dans le sillage de Roman Ingarden, l’idéalisme phénoménologique de Husserl est fréquemment associé à la thèse selon laquelle l’existence est équivalente à la perceptibilité. S’employant, dans « Intentionnalité, idéalité, idéalisme », à réfuter cette interprétation, dont il montre les faiblesses tant historiques que conceptuelles, Denis Seron en propose une nouvelle définition : l’idéalisme est une théorie non relationnelle de l’intentionnalité. Après avoir tracé les grandes lignes et tiré les conséquences philosophiques de cette théorie, il en rappelle les sources brentaniennes et en révèle quelques enjeux polémiques.
Dans « Mort et vérité : le problème de la certitude », Cristian Ciocan interroge la relation entre la vérité et le phénomène de la mort, telle qu’elle est déployée dans l’analytique heideggérienne du Dasein. Il montre que cette relation n'est concevable que si ses termes sont arrachés à leur signification habituelle : la mort n’est pas le point terminal de l’existence, mais le noyau qui son authenticité possible ; et la vérité n’est pas un caractère essentiel de l’énoncé, mais le phénomène fondamental de l’existence facticielle. En définitive, c’est sur le problème de la certitude que se focalise cette relation : la certitude existentielle du moribundus sum étant plus originaire que la certitude théorique du cogito cartésien, le Dasein n'est plus subjectivité pensante, mais se redéfinit comme mortel ou capable de la mort.
Enfin, dans « L'énigme de l'attribution d'expériences », Alexandre Billon propose une énigme analogue à celle de Goodman, qui concerne la confirmation, non des hypothèses inductives, mais des attributions d’expériences à autrui (dou-sir et plai-leur, au lieu de v-leu et bl-ert) ; il montre que l’exigence d’une justification (même minimale) est dans ce cas plus pressante et plus difficile à satisfaire. La possibilité d’une solution implique une thèse radicale : les données environnementales et comportementales que l’on peut obtenir sur autrui doivent permettre d’être certain qu’il a telle ou telle expérience. En mettant en avant une conception naturaliste de la croyance et de la certitude, il tâche de démontrer la plausibilité de ces thèses, avant d'en tirer les conséquences épistémologiques et ontologiques.
D. P.
Sommaire
EMIL LASK
La théorie des Idées
Traduit et présenté par Arnaud Dewalque
DENIS SERON
Intentionnalité, idéalité, idéalisme
CRISTIAN CIOCAN
Mort et vérité :
Heidegger et le problème de la certitude
ALEXANDRE BILLON
« Dousir » et « plaileur »
L'énigme de l'attribution d’expériences
Notes de lecture
Le pragmatisme et ses doubles : autour des frères James
Revue Critique n°754, mars 2010
Présentation (Élie During)
Jean-Pierre Cometti : Le pragmatisme est-il un empirisme ?
Stéphane Madelrieux, William James. L'attitude empiriste
Michèle Cohen-Halimi : William et Henry James. L'entr'expression du pragmatisme
David Lapoujade, Fictions du pragmatisme
Jean-Louis Jeannelle : Patience du mémorialiste. Daniel Cordier et le « temps des Mémoires »
Daniel Cordier, Alias Caracalla
Florian Pennanech : Un Genette à double entrée
Gérard Genette, Codicille
Michel Naepels : Jean Bazin de Machiavel à Wittgenstein. Une anthropologie d"un point de vue pragmatique
Jean Bazin, Des clous dans la Joconde. L’anthropologie autrement
Eugène Nicole : Le Tableau qui manquait à la Révolution
Pierre Michon, Les Onze
NOTES
Jean-Pierre Martin : Une autre histoire de l’après 68
Claire Brière-Blanchet, Voyage au bout de la révolution, de Pékin à Sochaux
Éric Bordas : Un dictionnaire de langage. Néologie de L.-S. Mercier
Louis Sébastien Mercier, Néologie
Jérémie Majorel, « Le monde n’est pas en faveur de l’amitié »
Maurice Blanchot, Lettres à Vadim Kozovoï
Présentation (Élie During)
Jean-Pierre Cometti : Le pragmatisme est-il un empirisme ?
Stéphane Madelrieux, William James. L'attitude empiriste
Michèle Cohen-Halimi : William et Henry James. L'entr'expression du pragmatisme
David Lapoujade, Fictions du pragmatisme
Jean-Louis Jeannelle : Patience du mémorialiste. Daniel Cordier et le « temps des Mémoires »
Daniel Cordier, Alias Caracalla
Florian Pennanech : Un Genette à double entrée
Gérard Genette, Codicille
Michel Naepels : Jean Bazin de Machiavel à Wittgenstein. Une anthropologie d"un point de vue pragmatique
Jean Bazin, Des clous dans la Joconde. L’anthropologie autrement
Eugène Nicole : Le Tableau qui manquait à la Révolution
Pierre Michon, Les Onze
NOTES
Jean-Pierre Martin : Une autre histoire de l’après 68
Claire Brière-Blanchet, Voyage au bout de la révolution, de Pékin à Sochaux
Éric Bordas : Un dictionnaire de langage. Néologie de L.-S. Mercier
Louis Sébastien Mercier, Néologie
Jérémie Majorel, « Le monde n’est pas en faveur de l’amitié »
Maurice Blanchot, Lettres à Vadim Kozovoï
Romantisme et critique de la civilisation
Walter Benjamin
Paru le : 17/03/2010
Editeur : Payot
Collection : critique de la politique
Prix : 21,50 €
Grâce à sa diversité, ce recueil devrait permettre au lecteur de mieux percevoir les différents visages de Walter Benjamin, le critique littéraire toujours soucieux de ne pas séparer la littérature de l'histoire, le philosophe dont la pensée flânant loin des corpus consacrés affronte des problèmes souvent peu traités, le "pêcheur de perles" (selon Hannah Arendt) à qui son intimité avec la littérature allemande permet de "sauver" des textes aussi beaux que puissants et, enfin, le théoricien critique réfléchissant sur les tendances du présent au regard de l'émancipation. Si le présent volume est composé de textes de Walter Benjamin inédits en français ou introuvables, car publiés dans des revues confidentielles ou difficiles à consulter, il ne s'agit pas pour autant de curiosa. Ces essais, en effet, sont porteurs, à des degrés divers, d'une critique authentique et radicale de la civilisation capitaliste-industrielle moderne. Que ce soit à propos des armes chimiques des guerres futures ou de la condition des ouvriers dans l'Allemagne nazie, la plupart de ces écrits portent un regard lucide, ironique ou tragique, sur le monde "civilisé" du XXe siècle - et parfois sur ses origines dans les guerres de conquête du XVIe siècle. Cette critique peut prendre des formes diverses, littéraires, théologiques ou philosophiques ; elle puise à trois "sources" principales : le messianisme juif, le romantisme allemand et - à partir de 1925 - un marxisme non étranger à l'esprit de l'utopie. Cultivant avec soin une certaine forme d'inactualité, l'approche de Walter Benjamin n'est pas moins chargée de Jetztzeit, d'actualité, de présent, une actualité qui ne demande qu'à exploser en ce début de XXIe siècle. La référence au romantisme est présente tout au long de cet itinéraire et n'a pas été effacée par la découverte de Marx ou celle de Lukacs, ni par la participation à l'Institut de recherche sociale dont le présent volume contient une précieuse analyse. Depuis le texte de jeunesse intitulé "Romantisme" jusqu'au compte-rendu du livre d'Albert Béguin, L'Ame romantique et le rêve (1939), en passant par les textes sur Johann Jakov Bachofen, Ernst Theodor Amadeus Hoffmann et Franz von Baader, Walter Benjamin ne cesse de construire, avec les pièces du kaléidoscope romantique , ses propres figures de la subversion culturelle. mars 2010 235 pages
Paru le : 17/03/2010
Editeur : Payot
Collection : critique de la politique
Prix : 21,50 €
Grâce à sa diversité, ce recueil devrait permettre au lecteur de mieux percevoir les différents visages de Walter Benjamin, le critique littéraire toujours soucieux de ne pas séparer la littérature de l'histoire, le philosophe dont la pensée flânant loin des corpus consacrés affronte des problèmes souvent peu traités, le "pêcheur de perles" (selon Hannah Arendt) à qui son intimité avec la littérature allemande permet de "sauver" des textes aussi beaux que puissants et, enfin, le théoricien critique réfléchissant sur les tendances du présent au regard de l'émancipation. Si le présent volume est composé de textes de Walter Benjamin inédits en français ou introuvables, car publiés dans des revues confidentielles ou difficiles à consulter, il ne s'agit pas pour autant de curiosa. Ces essais, en effet, sont porteurs, à des degrés divers, d'une critique authentique et radicale de la civilisation capitaliste-industrielle moderne. Que ce soit à propos des armes chimiques des guerres futures ou de la condition des ouvriers dans l'Allemagne nazie, la plupart de ces écrits portent un regard lucide, ironique ou tragique, sur le monde "civilisé" du XXe siècle - et parfois sur ses origines dans les guerres de conquête du XVIe siècle. Cette critique peut prendre des formes diverses, littéraires, théologiques ou philosophiques ; elle puise à trois "sources" principales : le messianisme juif, le romantisme allemand et - à partir de 1925 - un marxisme non étranger à l'esprit de l'utopie. Cultivant avec soin une certaine forme d'inactualité, l'approche de Walter Benjamin n'est pas moins chargée de Jetztzeit, d'actualité, de présent, une actualité qui ne demande qu'à exploser en ce début de XXIe siècle. La référence au romantisme est présente tout au long de cet itinéraire et n'a pas été effacée par la découverte de Marx ou celle de Lukacs, ni par la participation à l'Institut de recherche sociale dont le présent volume contient une précieuse analyse. Depuis le texte de jeunesse intitulé "Romantisme" jusqu'au compte-rendu du livre d'Albert Béguin, L'Ame romantique et le rêve (1939), en passant par les textes sur Johann Jakov Bachofen, Ernst Theodor Amadeus Hoffmann et Franz von Baader, Walter Benjamin ne cesse de construire, avec les pièces du kaléidoscope romantique , ses propres figures de la subversion culturelle. mars 2010 235 pages
mercredi 17 mars 2010
La guerre des civilisations - La culture de la peur, Tome 2
Marc Crépon
Sortie le : 18/03/2010
Editeur : Galilée
Collection : la philosophie en effet
Prix : 18 €
Il n’y a pas de « guerre des civilisations » – du moins pas au sens où celle-ci devrait supposer, comme le pensait Samuel Huntington, un affrontement qui tiendrait à l’ « essence » qu’on attribue à chacune d’elles au regard d’une compréhension toujours partielle et partiale, instrumentale et caricaturale de ce qu’on imagine les caractériser. Et pourtant l’hypothèse d’une impossible coexistence entre des communautés se reconnaissant des « appartenances différentes » ne cesse de revenir sur le devant de la scène et elle se prête aux manipulations politiques les plus hasardeuses – comme l’est, par exemple, l’existence d’un « ministère de l’identité nationale et de l’immigration ». Il faut donc en reprendre la réfutation : il n’y a pas d’hostilité (d’essence) entre les civilisations, mais il y a la lutte nécessaire que chacune d’elles mène, en tant que processus, contre la vie pulsionnelle des individus qui se réclament de l’une ou l’autre d’entre elles.
Et ce qui se produit alors, c’est la constitution diversifiée des surmois, dont cette lutte fait son arme principale – et, partout dans le monde, la concurrence des forces politiques, idéologiques et religieuses qui en ont pris le contrôle pour exercer et conserver leur emprise sur la vie. C’est de ces forces que vient le danger, c’est elles qui doivent être contrées. Mais de quel poids pèsent les discours qui se contentent d’en appeler au « dialogue des civilisations » ? Suffit-il d’exiger que les différences soient « tolérées », pour endiguer la violence ? Si ce n’est pas le cas, comment penser un au-delà de la tolérance ?
Sortie le : 18/03/2010
Editeur : Galilée
Collection : la philosophie en effet
Prix : 18 €
Il n’y a pas de « guerre des civilisations » – du moins pas au sens où celle-ci devrait supposer, comme le pensait Samuel Huntington, un affrontement qui tiendrait à l’ « essence » qu’on attribue à chacune d’elles au regard d’une compréhension toujours partielle et partiale, instrumentale et caricaturale de ce qu’on imagine les caractériser. Et pourtant l’hypothèse d’une impossible coexistence entre des communautés se reconnaissant des « appartenances différentes » ne cesse de revenir sur le devant de la scène et elle se prête aux manipulations politiques les plus hasardeuses – comme l’est, par exemple, l’existence d’un « ministère de l’identité nationale et de l’immigration ». Il faut donc en reprendre la réfutation : il n’y a pas d’hostilité (d’essence) entre les civilisations, mais il y a la lutte nécessaire que chacune d’elles mène, en tant que processus, contre la vie pulsionnelle des individus qui se réclament de l’une ou l’autre d’entre elles.
Et ce qui se produit alors, c’est la constitution diversifiée des surmois, dont cette lutte fait son arme principale – et, partout dans le monde, la concurrence des forces politiques, idéologiques et religieuses qui en ont pris le contrôle pour exercer et conserver leur emprise sur la vie. C’est de ces forces que vient le danger, c’est elles qui doivent être contrées. Mais de quel poids pèsent les discours qui se contentent d’en appeler au « dialogue des civilisations » ? Suffit-il d’exiger que les différences soient « tolérées », pour endiguer la violence ? Si ce n’est pas le cas, comment penser un au-delà de la tolérance ?
mardi 16 mars 2010
Rue Descartes n° 67 : Quel sujet du politique ?
Sous la responsabilité de Gabriela Basterra, Rada Ivekovic et Boyan Manchev - Mars 2010
Sommaire
/ Horizons
* Gabriela Basterra, Rada Ivekovic et Boyan Manchev
/ Corpus
* Antonio Negri : À la recherche du Commonwealth
* Chantal Mouffe : Politique et agonisme
* Gabriela Basterra : Subjectivité inouïe
* Boyan Manchev : Sujet événementiel et événement-sujet
* Rada Ivekovic : Subjectivation, traduction, justice cognitive
* Nancy Fraser : Qui compte comme sujet de justice ?
* Francisco Naishtat : Sujet du politique, politiquement sujet
* Judith Revel : Construire le commun : une ontologie
/ Parole
* Entretien avec Ernesto Laclau et Etienne Balibar
/ Périphéries
* Sandro Mezzadra et Brett Neilson : Frontières et inclusion différentielle
* Aihwa Ong : Les mutations de la citoyenneté
* Giovanna Zapperi : Micropolitiques de la visibilité : Florence Lazar
/ Répliques
* Eric Méchoulan : Peur et peuple
Sommaire
/ Horizons
* Gabriela Basterra, Rada Ivekovic et Boyan Manchev
/ Corpus
* Antonio Negri : À la recherche du Commonwealth
* Chantal Mouffe : Politique et agonisme
* Gabriela Basterra : Subjectivité inouïe
* Boyan Manchev : Sujet événementiel et événement-sujet
* Rada Ivekovic : Subjectivation, traduction, justice cognitive
* Nancy Fraser : Qui compte comme sujet de justice ?
* Francisco Naishtat : Sujet du politique, politiquement sujet
* Judith Revel : Construire le commun : une ontologie
/ Parole
* Entretien avec Ernesto Laclau et Etienne Balibar
/ Périphéries
* Sandro Mezzadra et Brett Neilson : Frontières et inclusion différentielle
* Aihwa Ong : Les mutations de la citoyenneté
* Giovanna Zapperi : Micropolitiques de la visibilité : Florence Lazar
/ Répliques
* Eric Méchoulan : Peur et peuple
Du courage. Une histoire philosophique
Thomas Berns, Laurence Blesin, Gaëlle Jeanmart
Editeur : Encore marine
Sortie : février 2010
Prix : 14 €
Après la longue mise en veilleuse par les Modernes de tout « discours sur les vertus », force est de constater un retour de la notion de courage dans les discours contemporains : non seulement dans le champ médiatique, prompt à ériger de nouveaux temples pour des héros d'un jour, mais plus encore dans un certain discours politique qui appelle les individus tantôt à la performance, tantôt à la responsabilisation de soi. Face à ce retour qui agit à la manière d'une injonction, cet essai veut se réapproprier la notion de courage par les chemins de son histoire philosophique, de manière à indiquer les présupposés et les conséquences de ce nouvel appel commun à l'héroïsme individuel.
Le courage est-il un acte héroïque, tel que mis en scène dans l'Iliade d'Homère, ou réside-t-il dans une patience discrète, valorisée par les chrétiens ? Doit-il être pensé comme modération, dans la lignée de la morale d'Aristote, ou comme excès politique à la façon machiavélienne ? S'agit-il d'une vertu individuelle, comme le suppose l'éthique grecque, ou d'une vertu collective et anonyme telle qu'une tradition républicaine plus romaine le suggère ? Est-il défini par l'action, comme chez Arendt, ou par la réflexion, comme chez Platon et Kant ? S'il est action, celle-ci doit-elle être pensée dans son caractère radicalement politique ou, au contraire, comme le réclame Dewey, dans son contexte social ? S'il est par contre réflexion, celle-ci n'est-elle pas alors d'abord celle du philosophe sur sa propre actualité, comme le suggère Foucault ?
Editeur : Encore marine
Sortie : février 2010
Prix : 14 €
Après la longue mise en veilleuse par les Modernes de tout « discours sur les vertus », force est de constater un retour de la notion de courage dans les discours contemporains : non seulement dans le champ médiatique, prompt à ériger de nouveaux temples pour des héros d'un jour, mais plus encore dans un certain discours politique qui appelle les individus tantôt à la performance, tantôt à la responsabilisation de soi. Face à ce retour qui agit à la manière d'une injonction, cet essai veut se réapproprier la notion de courage par les chemins de son histoire philosophique, de manière à indiquer les présupposés et les conséquences de ce nouvel appel commun à l'héroïsme individuel.
Le courage est-il un acte héroïque, tel que mis en scène dans l'Iliade d'Homère, ou réside-t-il dans une patience discrète, valorisée par les chrétiens ? Doit-il être pensé comme modération, dans la lignée de la morale d'Aristote, ou comme excès politique à la façon machiavélienne ? S'agit-il d'une vertu individuelle, comme le suppose l'éthique grecque, ou d'une vertu collective et anonyme telle qu'une tradition républicaine plus romaine le suggère ? Est-il défini par l'action, comme chez Arendt, ou par la réflexion, comme chez Platon et Kant ? S'il est action, celle-ci doit-elle être pensée dans son caractère radicalement politique ou, au contraire, comme le réclame Dewey, dans son contexte social ? S'il est par contre réflexion, celle-ci n'est-elle pas alors d'abord celle du philosophe sur sa propre actualité, comme le suggère Foucault ?
dimanche 14 mars 2010
Babel - Architecture, philosophie et langage d'un délire
Silvano Petrosino
Sortie : 18/03/2010
Editeur : Ed. du Félin
Prix : 22 €
Longtemps tenue pour la punition d’une révolte orgueilleuse par un Dieu jaloux de l’ombre que pourrait lui faire la grandeur humaine, la légende de Babel est ici soigneusement relue dans une tout autre perspective : « Qu’est-ce que tout cela – la construction de la Tour, la confusion des langues et la dispersion des hommes – a à voir avec le sens de la création ? » À l’ambiguïté d’une entreprise humaine inévitablement guettée par la perversion idolâtrique ne répond alors qu’une interruption renvoyant l’existence aux risques de sa responsabilité.
Partant de la littéralité même du récit, l’interprétation de Petrosino est particulièrement précieuse en raison du dialogue exigeant qu’elle tend à instaurer entre cette vieille légende et les modernes que nous sommes. Elle s’appuie aussi bien sur la tradition juive (Rachi, le Midrash, Scholem) que sur le meilleur de l’exégèse (von Rad, Beauchamp) ou de la théologie chrétienne (Balthasar, Gisel) ; mais elle sait également faire appel à l’histoire (Zumthor) ou à la littérature (Kafka), sans oublier les apports de la psychanalyse (Lacan, Balmary) ou ceux de la grande pensée philosophique (Hegel et Heidegger, Levinas et Derrida). Mouvement sans fin d’aller et de retour qui parvient à nous transmettre dans toute la force surprenante de son inquiétante actualité le cri d’alarme qu’il s’agit de faire résonner en nous et entre nous : prenons garde aux menaces mortifères qui se cachent derrière l’érection prétentieuse de nos tours !
Sortie : 18/03/2010
Editeur : Ed. du Félin
Prix : 22 €
Longtemps tenue pour la punition d’une révolte orgueilleuse par un Dieu jaloux de l’ombre que pourrait lui faire la grandeur humaine, la légende de Babel est ici soigneusement relue dans une tout autre perspective : « Qu’est-ce que tout cela – la construction de la Tour, la confusion des langues et la dispersion des hommes – a à voir avec le sens de la création ? » À l’ambiguïté d’une entreprise humaine inévitablement guettée par la perversion idolâtrique ne répond alors qu’une interruption renvoyant l’existence aux risques de sa responsabilité.
Partant de la littéralité même du récit, l’interprétation de Petrosino est particulièrement précieuse en raison du dialogue exigeant qu’elle tend à instaurer entre cette vieille légende et les modernes que nous sommes. Elle s’appuie aussi bien sur la tradition juive (Rachi, le Midrash, Scholem) que sur le meilleur de l’exégèse (von Rad, Beauchamp) ou de la théologie chrétienne (Balthasar, Gisel) ; mais elle sait également faire appel à l’histoire (Zumthor) ou à la littérature (Kafka), sans oublier les apports de la psychanalyse (Lacan, Balmary) ou ceux de la grande pensée philosophique (Hegel et Heidegger, Levinas et Derrida). Mouvement sans fin d’aller et de retour qui parvient à nous transmettre dans toute la force surprenante de son inquiétante actualité le cri d’alarme qu’il s’agit de faire résonner en nous et entre nous : prenons garde aux menaces mortifères qui se cachent derrière l’érection prétentieuse de nos tours !
mercredi 10 mars 2010
Grandeurs et misères des hommes - Petit traité de dignité
Eric Fiat
Paru le : 10/03/2010
Editeur : Larousse
Collection : Philosopher
Prix : 17 €
Ce masque à la place de traits singuliers, cette bave qui lui venait aux lèvres, ce besoin d’affection bruyant qu’elle manifestait souvent, cette insigne maladresse : tout cela rebutait Yvonne plus que le général, et sa foi ne l’aidait pas comme elle aurait dû… Lorsque Charles et Yvonne se recueillirent devant sa tombe, il lui prit la main, se pencha sur elle et lui dit : « Vous voyez Yvonne, maintenant elle est comme tout le monde. » L’amour et le respect que portait le général de Gaulle à sa fille trisomique : une histoire, parmi d’autres que traite ici l’auteur, qui nous parle de misère, de respect et du sacré présent en tout être humain. Tous les hommes sont-ils dignes de la qualité d’être humain ? La dignité est-elle inaliénable ? Peut-on la perdre sous la pression de ce que nous subissons ? Est-elle affaire de circonstances, de génétique, de condition ? Concept à la fois vague et à la mode, la dignité est souvent instrumentalisée afin de justifier tout et son contraire, comme dans le débat sur la légalisation de l’euthanasie. Employés à tort et à travers, le terme prête à confusion, confusion que cet essai tente de lever en lui redonnant sa véritable « vocation », son sens.
Paru le : 10/03/2010
Editeur : Larousse
Collection : Philosopher
Prix : 17 €
Ce masque à la place de traits singuliers, cette bave qui lui venait aux lèvres, ce besoin d’affection bruyant qu’elle manifestait souvent, cette insigne maladresse : tout cela rebutait Yvonne plus que le général, et sa foi ne l’aidait pas comme elle aurait dû… Lorsque Charles et Yvonne se recueillirent devant sa tombe, il lui prit la main, se pencha sur elle et lui dit : « Vous voyez Yvonne, maintenant elle est comme tout le monde. » L’amour et le respect que portait le général de Gaulle à sa fille trisomique : une histoire, parmi d’autres que traite ici l’auteur, qui nous parle de misère, de respect et du sacré présent en tout être humain. Tous les hommes sont-ils dignes de la qualité d’être humain ? La dignité est-elle inaliénable ? Peut-on la perdre sous la pression de ce que nous subissons ? Est-elle affaire de circonstances, de génétique, de condition ? Concept à la fois vague et à la mode, la dignité est souvent instrumentalisée afin de justifier tout et son contraire, comme dans le débat sur la légalisation de l’euthanasie. Employés à tort et à travers, le terme prête à confusion, confusion que cet essai tente de lever en lui redonnant sa véritable « vocation », son sens.
Les Parva naturalia d'Aristote - Fortune antique et médiévale
Christophe Grellard, Pierre-Marie Morel
Sortie prévue le : 11/03/2010
Editeur : Publications de la Sorbonne
Collection : philosophie
Prix : 26 €
Les Petits traités d'histoire naturelle ou Parva naturalia d'Aristote proposent, pour la première fois dans l'histoire de la philosophie occidentale, une analyse systématique des états « communs à l'âme et au corps » : la sensation, la mémoire, le sommeil et les rêves, la respiration ou encore la vie et la mort. Désormais la physiologie trouve une place nécessaire et parfaitement légitime dans le cadre de l'enquête psychologique. Appliquant les grands principes formulés dans le traité De l'âme, les Parva naturalia établissent un lien nouveau, avec une précision encore inégalée dans le corpus philosophique, entre la traditionnelle et vénérable conception de l'âme comme principe de mouvement et de connaissance, et celle qui naît avec la science du vivant, cette partie de la philosophie naturelle que développe le Stagirite.
Héritage considérable, aussitôt perçu comme tel dans l'Antiquité et au Moyen Âge. Les lectures, commentaires, traductions et paraphrases d'Aristote témoignent d'une attention constante à ces textes et aux questions qu'ils posent, ouvrant dès lors la philosophie naturelle à de nouveaux domaines comme la médecine, la cosmologie, l'anthropologie, etc. Avec ou contre Aristote, on doit lire et commenter les Parva naturalia.
Ce volume examine leur réception et leur fortune, dans la longue durée, et dévoile ainsi un aspect essentiel de l'histoire des
Sortie prévue le : 11/03/2010
Editeur : Publications de la Sorbonne
Collection : philosophie
Prix : 26 €
Les Petits traités d'histoire naturelle ou Parva naturalia d'Aristote proposent, pour la première fois dans l'histoire de la philosophie occidentale, une analyse systématique des états « communs à l'âme et au corps » : la sensation, la mémoire, le sommeil et les rêves, la respiration ou encore la vie et la mort. Désormais la physiologie trouve une place nécessaire et parfaitement légitime dans le cadre de l'enquête psychologique. Appliquant les grands principes formulés dans le traité De l'âme, les Parva naturalia établissent un lien nouveau, avec une précision encore inégalée dans le corpus philosophique, entre la traditionnelle et vénérable conception de l'âme comme principe de mouvement et de connaissance, et celle qui naît avec la science du vivant, cette partie de la philosophie naturelle que développe le Stagirite.
Héritage considérable, aussitôt perçu comme tel dans l'Antiquité et au Moyen Âge. Les lectures, commentaires, traductions et paraphrases d'Aristote témoignent d'une attention constante à ces textes et aux questions qu'ils posent, ouvrant dès lors la philosophie naturelle à de nouveaux domaines comme la médecine, la cosmologie, l'anthropologie, etc. Avec ou contre Aristote, on doit lire et commenter les Parva naturalia.
Ce volume examine leur réception et leur fortune, dans la longue durée, et dévoile ainsi un aspect essentiel de l'histoire des
dimanche 7 mars 2010
Le philosophe et ses pauvres
Jacques Rancière
Paru le : 03/03/2010
Editeur : Flammarion
Collection : Champs Essais
Prix : 10 €
La première question philosophique est une question politique : qui peut philosopher ? Pour Platon, les citoyens doivent accepter un " beau mensonge " : la divinité a donné aux uns l'âme d'or des philosophes, aux autres l'âme de fer des artisans. Si les cordonniers ne s'occupent que de leurs chaussures, la cité sera en ordre et la philosophie protégée de la curiosité des " bâtards ". Au XIXe siècle, les cordonniers s'agitent et des philosophes viennent proclamer le grand changement : le producteur désormais sera roi et l'idéologue esclave. Pourtant, à suivre le parcours de Marx, la science du nouveau monde prend une allure déconcertante : le " vrai " prolétaire est toujours à venir, le Livre interminable, et le savant récuse tous ceux qui tentent d'appliquer sa science. Sartre affronte ce paradoxe : l'ouvrier devient le gardien absent du monde du philosophe, et ce dernier doit loger ses raisons dans les raisons du Parti. Chez Bourdieu, la critique supposée radicale des distinctions culturelles et des illusions philosophiques condamne les dominés à avoir les goûts et les pensées imposés par la domination. Le philosophe n'est plus roi. Mais le professionnel de la pensée s'assure à bon compte d'un regard " lucide " sur l'aveuglement de son voisin, pour la bonne cause d'un peuple toujours prié de rester à sa place.
Paru le : 03/03/2010
Editeur : Flammarion
Collection : Champs Essais
Prix : 10 €
La première question philosophique est une question politique : qui peut philosopher ? Pour Platon, les citoyens doivent accepter un " beau mensonge " : la divinité a donné aux uns l'âme d'or des philosophes, aux autres l'âme de fer des artisans. Si les cordonniers ne s'occupent que de leurs chaussures, la cité sera en ordre et la philosophie protégée de la curiosité des " bâtards ". Au XIXe siècle, les cordonniers s'agitent et des philosophes viennent proclamer le grand changement : le producteur désormais sera roi et l'idéologue esclave. Pourtant, à suivre le parcours de Marx, la science du nouveau monde prend une allure déconcertante : le " vrai " prolétaire est toujours à venir, le Livre interminable, et le savant récuse tous ceux qui tentent d'appliquer sa science. Sartre affronte ce paradoxe : l'ouvrier devient le gardien absent du monde du philosophe, et ce dernier doit loger ses raisons dans les raisons du Parti. Chez Bourdieu, la critique supposée radicale des distinctions culturelles et des illusions philosophiques condamne les dominés à avoir les goûts et les pensées imposés par la domination. Le philosophe n'est plus roi. Mais le professionnel de la pensée s'assure à bon compte d'un regard " lucide " sur l'aveuglement de son voisin, pour la bonne cause d'un peuple toujours prié de rester à sa place.
jeudi 4 mars 2010
Univers parallèles
Thomas Lepeltier
Parution : mars 2010
Editions du Seuil
Prix : 20 €
Sachez, lecteur, que vous vivez peut-être en ce moment même un grand nombre d'histoires parallèles dans d'autres univers. C'est en tout cas une possibilité découlant de recherches parmi les plus novatrices de la physique moderne sur l'infiniment grand et l'infiniment petit. Dans le sillage des réflexions sur le « principe anthropique », l'idée que notre univers ne serait que l'un parmi une multitude d'univers différents a récemment fait une entrée en force dans la cosmologie. Une interprétation de la mécanique quantique actuellement en vogue suggère aussi que tous les dénouements possibles d'un événement se réalisent dans autant d'univers parallèles. De quoi remettre au goût du jour d'anciens débats théologiques et philosophiques sur la pluralité des mondes. Reste à savoir si ces spéculations relèvent de la science ou de la science-fiction. Mais pourquoi pas des deux à la fois ?
Parution : mars 2010
Editions du Seuil
Prix : 20 €
Sachez, lecteur, que vous vivez peut-être en ce moment même un grand nombre d'histoires parallèles dans d'autres univers. C'est en tout cas une possibilité découlant de recherches parmi les plus novatrices de la physique moderne sur l'infiniment grand et l'infiniment petit. Dans le sillage des réflexions sur le « principe anthropique », l'idée que notre univers ne serait que l'un parmi une multitude d'univers différents a récemment fait une entrée en force dans la cosmologie. Une interprétation de la mécanique quantique actuellement en vogue suggère aussi que tous les dénouements possibles d'un événement se réalisent dans autant d'univers parallèles. De quoi remettre au goût du jour d'anciens débats théologiques et philosophiques sur la pluralité des mondes. Reste à savoir si ces spéculations relèvent de la science ou de la science-fiction. Mais pourquoi pas des deux à la fois ?
mercredi 3 mars 2010
Activité artistique et spatialité
Anne Boissiere, Véronique Fabbri, Anne Volvey
Paru le : 25/02/2010
Editeur : L'Harmattan
Collection : Esthétiques
Prix : 24,50
Cet ouvrage rassemble onze textes pluridisciplinaires (géographie, philosophie, psychanalyse, arts) qui ont en partage un champ factuel commun, l’art, qu’ils abordent à travers le thème de la spatialité. C’est l’idée d’un espace se formant à travers l’activité artistique et inversement, impliquant une éventuelle reformulation de la spatialité de l’objet d’art.
Paru le : 25/02/2010
Editeur : L'Harmattan
Collection : Esthétiques
Prix : 24,50
Cet ouvrage rassemble onze textes pluridisciplinaires (géographie, philosophie, psychanalyse, arts) qui ont en partage un champ factuel commun, l’art, qu’ils abordent à travers le thème de la spatialité. C’est l’idée d’un espace se formant à travers l’activité artistique et inversement, impliquant une éventuelle reformulation de la spatialité de l’objet d’art.
Sartre - Une écriture critique
Jacques Deguy
Paru le : 25/02/2010
Editeur : PU du Septentrion
Collection : Littératures
Prix : 22 €
Ce livre veut rendre à Sartre la place qui lui revient dans la critique littéraire du XXe siècle. Une place paradoxale. Il renia l’héritage de Taine et Lanson, mais ne fut pas toujours contre Sainte-Beuve. Il s’appuya sur des sciences humaines comme la psychanalyse ou le marxisme, mais au prix de leur détournement. Sartre a publié au début de sa carrière des articles de « vraie » critique commandés par des revues littéraires aussi prestigieuses que La NRF. Ils offrent, entre autres aperçus, une poétique complète du roman nouveau, bien avant les manifestes du Nouveau Roman. On y trouve un éreintement programmé de Mauriac, un compte rendu ambigu de L’Étranger de Camus, une complice référence à l’ami Paul Nizan. Dans les écrits intimes de la même période (lettres et carnets), on voit aussi à quel point Sartre fut un lecteur insatiable. Dans Qu’est-ce que la littérature ? il analysera en philosophe cet acte de lecture, préfigurant l’esthétique de la réception d’après 1970. Les manuscrits des Mots témoignent de la culture de leur auteur, et de la lutte qu’il mena pour ne pas se laisser aliéner par cet héritage livresque, obstacle au monde réel. À propos des autres ou de lui-même, Sartre s’est toujours demandé : comment devient-on écrivain au lieu de rêver d’être un « chef » ? Son rapport à De Gaulle donne un début de réponse, dans des textes où la critique tourne à la polémique politique, composante incontournable de l’œuvre après la guerre.
Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé des lettres, docteur habilité, Jacques Deguy est professeur honoraire à l’université de Lille 3. Membre du centre Roman 20-50, il a publié en 2008 Simone de Beauvoir, écrire la liberté (avec Sylvie Le Bon de Beauvoir, Gallimard, coll. “Découvertes”).
Paru le : 25/02/2010
Editeur : PU du Septentrion
Collection : Littératures
Prix : 22 €
Ce livre veut rendre à Sartre la place qui lui revient dans la critique littéraire du XXe siècle. Une place paradoxale. Il renia l’héritage de Taine et Lanson, mais ne fut pas toujours contre Sainte-Beuve. Il s’appuya sur des sciences humaines comme la psychanalyse ou le marxisme, mais au prix de leur détournement. Sartre a publié au début de sa carrière des articles de « vraie » critique commandés par des revues littéraires aussi prestigieuses que La NRF. Ils offrent, entre autres aperçus, une poétique complète du roman nouveau, bien avant les manifestes du Nouveau Roman. On y trouve un éreintement programmé de Mauriac, un compte rendu ambigu de L’Étranger de Camus, une complice référence à l’ami Paul Nizan. Dans les écrits intimes de la même période (lettres et carnets), on voit aussi à quel point Sartre fut un lecteur insatiable. Dans Qu’est-ce que la littérature ? il analysera en philosophe cet acte de lecture, préfigurant l’esthétique de la réception d’après 1970. Les manuscrits des Mots témoignent de la culture de leur auteur, et de la lutte qu’il mena pour ne pas se laisser aliéner par cet héritage livresque, obstacle au monde réel. À propos des autres ou de lui-même, Sartre s’est toujours demandé : comment devient-on écrivain au lieu de rêver d’être un « chef » ? Son rapport à De Gaulle donne un début de réponse, dans des textes où la critique tourne à la polémique politique, composante incontournable de l’œuvre après la guerre.
Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé des lettres, docteur habilité, Jacques Deguy est professeur honoraire à l’université de Lille 3. Membre du centre Roman 20-50, il a publié en 2008 Simone de Beauvoir, écrire la liberté (avec Sylvie Le Bon de Beauvoir, Gallimard, coll. “Découvertes”).
Critique et subversion dans la pensée contemporaine américaine - Dialogues
Alfredo Gomez-Muller et Gabriel Rockhill
Paru le : 25/02/2010
Editeur : Ed. du Félin
Collection : Les marches du temps
Prix : 22 €
Au XIXe siècle et jusqu’aux années 70, les hérauts de la subversion morale et de la critique sociale étaient l’apanage dans l’Amérique du Nord des poètes, des écrivains, des musiciens et des peintres. Les grands universitaires comme Nancy Fraser, Judith Butler, Cornel West, Michael Sandel et quelques autres ont maintenant pris cette place.
Table des matières
7 • Alfredo Gomez-Muller et Gabriel Rockhill
La théorique critique aujourd’hui
Politique, éthique, cultures
35 • Seyla Benhabib
Universalité concrète et théorie critique sociale
57 • Nancy Fraser
La justice mondiale et le renouveau de la tradition de la théorie critique
81 • Judith Butler
Le récit d’un itinéraire philosophique.
Les généalogies du pouvoir et l’éthique de la non-violence
103 • Immanuel Wallerstein
L’actualité aux prises avec le passé
121 • Cornel West
Un prisonnier de l’espoir dans la nuit de l’empire américain
143 • Michael Sandel
Sur le libéralisme: la politique, l’éthique et le marché
159 • Will Kymlicka
Les droits culturels et les principes sociaux-démocrates
Paru le : 25/02/2010
Editeur : Ed. du Félin
Collection : Les marches du temps
Prix : 22 €
Au XIXe siècle et jusqu’aux années 70, les hérauts de la subversion morale et de la critique sociale étaient l’apanage dans l’Amérique du Nord des poètes, des écrivains, des musiciens et des peintres. Les grands universitaires comme Nancy Fraser, Judith Butler, Cornel West, Michael Sandel et quelques autres ont maintenant pris cette place.
Table des matières
7 • Alfredo Gomez-Muller et Gabriel Rockhill
La théorique critique aujourd’hui
Politique, éthique, cultures
35 • Seyla Benhabib
Universalité concrète et théorie critique sociale
57 • Nancy Fraser
La justice mondiale et le renouveau de la tradition de la théorie critique
81 • Judith Butler
Le récit d’un itinéraire philosophique.
Les généalogies du pouvoir et l’éthique de la non-violence
103 • Immanuel Wallerstein
L’actualité aux prises avec le passé
121 • Cornel West
Un prisonnier de l’espoir dans la nuit de l’empire américain
143 • Michael Sandel
Sur le libéralisme: la politique, l’éthique et le marché
159 • Will Kymlicka
Les droits culturels et les principes sociaux-démocrates
Merleau-Ponty. Penser sans dualisme aujourd’hui
Chiasmi international (collectif)
Vrin / Mimesis / Memphis U.P.
Coll. « Chiasmi International »
Prix : 30 €
De l’Italie au Mexique, et jusqu’au Japon, puis retour aux Etats-Unis. En parcourant l’annus mirabilis qui a vu le centenaire de la naissance de Merleau-Ponty célébré partout, Chiasmi International en restitue quelques-uns des échos les plus significatifs dans ce numéro qui présente également d’importantes nouveautés dans la structure de la revue.
Le transfert de son siège américain et un changement dans la direction accompagnent les contributions des spécialistes merleau-pontiens parmi les plus représentatifs de quatre générations différentes. Les comptes-rendus et une nouvelle section d’essais autour de la pensée de Merleau-Ponty complètent ce volume par lequel Chiasmi International passe le cap de son dixième anniversaire.
Ont collaboré à ce volume : S. Adams, E. Alloa, A. Al-Saji, C. Baracchi, J. M. Bech, P. Broggi, M. Carbone, P. Chiesa, F. Dastur, D. De Leo, C. Di Martino, L. Embree, V. Foti, S. Frangi, G. Invitto, S. Kristensen, M. Larison, F. Leoni, E. Lisciani-Petrini, L. Zhe, S. Matsuba, R. Messori, P. Rodrigo, D. Scarso, E. de Saint Aubert, B. Stawarska, L. Taddio, J. Taminiaux, T. Tuppini, L. Vanzago et J.-J. Wunenburger.
Vrin / Mimesis / Memphis U.P.
Coll. « Chiasmi International »
Prix : 30 €
De l’Italie au Mexique, et jusqu’au Japon, puis retour aux Etats-Unis. En parcourant l’annus mirabilis qui a vu le centenaire de la naissance de Merleau-Ponty célébré partout, Chiasmi International en restitue quelques-uns des échos les plus significatifs dans ce numéro qui présente également d’importantes nouveautés dans la structure de la revue.
Le transfert de son siège américain et un changement dans la direction accompagnent les contributions des spécialistes merleau-pontiens parmi les plus représentatifs de quatre générations différentes. Les comptes-rendus et une nouvelle section d’essais autour de la pensée de Merleau-Ponty complètent ce volume par lequel Chiasmi International passe le cap de son dixième anniversaire.
Ont collaboré à ce volume : S. Adams, E. Alloa, A. Al-Saji, C. Baracchi, J. M. Bech, P. Broggi, M. Carbone, P. Chiesa, F. Dastur, D. De Leo, C. Di Martino, L. Embree, V. Foti, S. Frangi, G. Invitto, S. Kristensen, M. Larison, F. Leoni, E. Lisciani-Petrini, L. Zhe, S. Matsuba, R. Messori, P. Rodrigo, D. Scarso, E. de Saint Aubert, B. Stawarska, L. Taddio, J. Taminiaux, T. Tuppini, L. Vanzago et J.-J. Wunenburger.
mardi 2 mars 2010
Les Limites du soi. Immunologie et identité biologique
Thomas Pradeu
Parution : mars 2010
Presses Universitaires de Montréal
Collection "Analytiques"
Quel est le lien entre immunologie et identité ? Au cœur de l’immunologie se trouvent les concepts de « soi » et de « non-soi », ainsi que ceux d’unicité et d’individualité. Les immunologistes contemporains affirment que, en se fondant sur le vocabulaire du soi et du non-soi, leur discipline apporte une réponse à la question de savoir ce qui fait l’identité d’un organisme à travers le temps.
Cet ouvrage met en doute cette affirmation. S’appuyant sur des données récentes sur la tolérance immunitaire, le chimérisme ou encore la symbiose, il montre que la théorie du soi et du non-soi, qui domine l’immunologie depuis plus de cinquante ans, n’est plus adéquate. Il propose une autre théorie, la théorie de la continuité, dont l’un des objectifs est de rendre compte des nombreux cas dans lesquels un organisme tolère des entités étrangères, en particulier des bactéries. L’organisme doit alors être compris selon une perspective écologique : il est ouvert à l’extériorité, à l’autre, et en grande partie constitué par l’appropriation d’entités initialement « étrangères ».
L’immunologie donne bien une définition de l’identité biologique, mais celle-ci est aux antipodes de la conception selon laquelle l’organisme serait une réalité fermée, définie de façon endogène et défendant son intégrité contre tout « non-soi ».
Parution : mars 2010
Presses Universitaires de Montréal
Collection "Analytiques"
Quel est le lien entre immunologie et identité ? Au cœur de l’immunologie se trouvent les concepts de « soi » et de « non-soi », ainsi que ceux d’unicité et d’individualité. Les immunologistes contemporains affirment que, en se fondant sur le vocabulaire du soi et du non-soi, leur discipline apporte une réponse à la question de savoir ce qui fait l’identité d’un organisme à travers le temps.
Cet ouvrage met en doute cette affirmation. S’appuyant sur des données récentes sur la tolérance immunitaire, le chimérisme ou encore la symbiose, il montre que la théorie du soi et du non-soi, qui domine l’immunologie depuis plus de cinquante ans, n’est plus adéquate. Il propose une autre théorie, la théorie de la continuité, dont l’un des objectifs est de rendre compte des nombreux cas dans lesquels un organisme tolère des entités étrangères, en particulier des bactéries. L’organisme doit alors être compris selon une perspective écologique : il est ouvert à l’extériorité, à l’autre, et en grande partie constitué par l’appropriation d’entités initialement « étrangères ».
L’immunologie donne bien une définition de l’identité biologique, mais celle-ci est aux antipodes de la conception selon laquelle l’organisme serait une réalité fermée, définie de façon endogène et défendant son intégrité contre tout « non-soi ».