jeudi 31 mars 2022

Aimé Forest : Du consentement à l'être et autres textes

 Hermann - Mars 2022


Lorsque Aimé Forest publie en 1936 son premier ouvrage de philosophie, Du consentement à l’être, il s’inscrit déjà dans une double tradition intérieure au réalisme spirituel et métaphysique : l’intériorité de l’esprit, issue de Maine de Biran et, plus en amont, de la philosophie française, et l’intériorité de l’être, propre au thomisme, et, plus largement, à la tradition médiévale. Ce maître ouvrage inaugure l’approche réflexive du réalisme métaphysique. Il n’est pas l’étude critique de l’opposition de deux systèmes philosophiques, l’idéalisme et le réalisme ; il s’agit surtout de refaire de l’intérieur « l’itinéraire qui conduit l’esprit à poser le problème métaphysique et l’amène à la croisée inévitable où se séparent conversion idéaliste et consentement à l’être ». C’est que pour Forest, l’être est accessible au regard de la sagesse qui se forme dans la lumière spirituelle du consentement, qui est attention, docilité, recueillement et reconnaissance.

Aimé Forest (1898-1985) est un philosophe spiritualiste français, augustino-thomiste, qui a enseigné à l'université, à Grenoble puis à Montpellier. Après sa thèse en 1931, La Structure métaphysique du concret selon saint Thomas d'Aquin, il se fait connaître avec Du consentement à l’être (1935), Consentement et création (1943), La vocation de l’Esprit (1953), Pascal ou l’intériorité révélante (1971), L’avènement de l’âme (1973), Essai sur les formes du lien spirituel (1981), et enfin, après sa mort, Nos promesses encloses (1985).

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Robert Legros : Qu'est-ce que la phénoménologie ? Réflexions à partir de Husserl, Arendt et Levinas

 Hermann - Mars 2022


Peut-on élucider le sens de la phénoménologie ? La première section est consacrée à Husserl, la seconde à Hannah Arendt et la troisième à l’expérience phénoménologique d’autrui. La première partie vise à montrer que la phénoménologie de Husserl porte en elle des thèmes par lesquels elle se soustrait au cadre métaphysique dans lequel elle s’est formée. La deuxième partie prétend que la phénoménologie politique de Hannah Arendt conduit à une mise en question de l’idéologie des droits de l’homme mais aussi à une justification de l’idée des droits de l’homme. Cette section comprend en elle la reproduction d’un débat oral qui avait eu lieu sur France culture entre Claude Lefort, Alain Finkielkraut et Robert Legros. La troisième partie porte sur l’expérience phénoménologique d’autrui. Elle montre que cette expérience prolonge et renouvelle d’une part la conception kantienne de l’expérience du proprement humain, et d’autre part la conception tocquevillienne de l’expérience du semblable. L’examen de l’expérience phénoménologique d’autrui s’achève par une confrontation entre Arendt et Levinas.

Robert Legros est professeur émérite de philosophie. Il a enseigné à l’Université de Caen-Normandie, à l’Université libre de Bruxelles, à Sciences-Po Paris et à l’Institut Catholique de Paris. Il a notamment publié L’humanité éprouvée (Classiques Garnier, 2014), Hegel. La vie de l’esprit (Hermann, 2016), Lévinas. Une philosophie de l’altérité (Ellipses, 2017), L’expérience de la liberté (Hermann, 2019) et Le jeune Hegel, avec une préface de Françoise Dastur (Ousia, 2019).

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Paul Cary, Nadia Garnoussi, Yann Le Lann (dir.) : Questionner l'effondrement. Reconfigurations théoriques et nouvelles pratiques

 Septentrion - Mars 2022


L’idée d’effondrement, médiatisée par la collapsologie comme destin probable de nos sociétés face aux crises écologiques, fait l’objet de multiples critiques alors même que les illustrations récentes d’effondrements en cours, de l’épidémie de Covid-19 aux mégafeux, ne cessent de se multiplier.
Devant ce paradoxe, les auteurs réunis ici prennent au sérieux l’hypothèse d’un coup d’arrêt majeur de nos dynamiques socio-économiques et politiques, tout en montrant que le rythme des effondrements se révèle variable selon les territoires. À partir d’enquêtes de terrain plurielles, ils examinent également la façon dont se mobilisent des acteurs, au Nord et au Sud, militants engagés ou citoyens discrets, pour tenter d’y faire face.
L’ouvrage souligne l’impérieuse nécessité pour les sciences sociales de renouveler leurs approches des questions écologiques et esquisse les premiers jalons d’un paradigme de l’effondrement.

Paul Cary est maître de conférences en sociologie à l’Université de Lille, chercheur au Centre de recherche « Individus Épreuves Sociétés ».
Yann Le Lann est maître de conférences en sociologie à l’Université de Lille, chercheur au Centre de recherche « Individus Épreuves Sociétés ».
Nadia Garnoussi est maître de conférences en sociologie à l’Université de Lille, chercheuse au Centre de recherche « Individus Épreuves Sociétés ».

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Claire Charrier : Du sublime dans l'oeuvre gravé de Rembrandt

 PU de Rennes - Mars 2022


Excellant à représenter les passions nobles, Rembrandt est qualifié d'artiste du sublime par ses contemporains. Or, depuis que la Renaissance a redécouvert le traité de Longin, le sublime - ou l'art qui dépasse l'art - est l'objet de débats dans les cercles artistiques et religieux.
Embrassant l'ensemble de l'oeuvre gravé de l'artiste, ce livre fait dialoguer philosophie et histoire de l'art. Il soutient l'idée selon laquelle, même s'il n'est pas théoricien, Rembrandt contribue à renouveler la tradition d'interprétation du sublime.
Le principe méthodologique consiste à dégager la pensée de l'artiste. Confronter la pratique du graveur à son iconographie religieuse, inédite dans un pays calviniste, aide à analyser la cohérence de cette pensée. Rembrandt renonce au modèle préalable du dessin pour s'immerger dans le sensible. Or son Christ est proche du Christ de la kénose tel qu'il est présenté par Paul dans ses épîtres : il s'incarne en se vidant de sa puissance. La contradiction entre l'humble et le sublime est au coeur de la pensée de Rembrandt, et on peut y voir un enjeu politique : figures de l'invisible social, ses mendiants évoquent la grandeur de l'homme.

Claire Charrier est docteur en philosophie. Auteur de nombreux articles, elle a contribué au Dictionnaire des Pays-Bas au Siècle d'or, publié sous la direction de Catherine Secretan et de Willem Frijhoff (CNRS), qui a reçu le prix de la Société d'étude du XVIIe siècle en 2018.

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mercredi 30 mars 2022

Joëlle Zask : Se réunir. Du rôle des places dans la cité

Premier Parallèle - Mars 2022


On connaît les places léguées par Jules César, Louis XIV, Napoléon III, Hitler, Staline ou Mao Zedong. Royales, impériales, nationalistes ou fascistes, elles jalonnent encore aujourd’hui nos villes et nos villages. Mais pourquoi les démocrates n’ont-ils pas, eux aussi, réfléchi au rôle politique des places ? D’où vient cette lacune ? Quelle est la nature de l’inconscient politique qui nous les rend invisibles ? Et comment y remédier, à l’heure où la démocratie a plus que jamais besoin d’être revitalisée ? Joëlle Zask enquête sur les conditions matérielles qui rendent l’exercice de la démocratie possible. Car « en démocratie, plus on se réunit, plus grandes sont nos libertés, plus les institutions qui nous protègent sont fortes ».

Joëlle Zask enseigne au département de philosophie de l’université Aix- Marseille. Spécialiste de John Dewey et de philosophie sociale (une branche de la philosophie assez ignorée en France), elle s’intéresse aux conditions d’une culture démocratique partagée. Ses réflexions l’amènent à plonger dans des domaines aussi différents que ceux de l’éducation, l’agriculture, l’économie, l’art, les politiques publiques et bien sûr l’écologie. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages, dont La Démocratie aux champs (La Découverte, 2016) et, aux éditions Premier Parallèle, Quand la forêt brûle (2019) et Zoocities(2020).

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Pascal Ory : Ce côté obscur du peuple

Robert Laffont - Mars 2022 - Bouquins


Les systèmes politiques modernes sont à peu près tous fondés sur la souveraineté populaire. Ce souverain intimide, enthousiasme ou effraie. Sauf qu’il n’est peut-être pas celui qu’on croit.
Dans les dix textes rassemblés ici dont quatre livres, publiés au long de quarante années et qui présentent tous un caractère d’étude historique, Pascal Ory questionne certaines figures récurrentes comme le populisme ou l’anarchisme de droite, et certaines conjonctures radicales, comme le fascisme ou la Collaboration.
Chemin faisant, l’historien démontre qu’il existe un « bon usage des catastrophes », en se fondant sur quelques idées simples et de bon goût : l’Histoire est une science expérimentale ; en Histoire il n’y a pas de causes, rien que des effets ; à des questions politiques on ne peut donner que des réponses politiques ; la souveraineté populaire n’est qu’un postulat ; dans la définition stricte de la démocratie, il n’y a pas de place pour la liberté.
« D’où il découle, conclut-il, que le Peuple peut être autoritaire, jusqu’à l’amour de la dictature, identitaire, jusqu’à la xénophobie. Ce qui n’est pas si grave, puisque le Peuple n’est qu’une fiction, au reste assez utile. »

Pascal Ory est professeur émérite des universités à la Sorbonne (Paris 1). Il a aussi enseigné, entre autres, à l'École des Hautes Études en sciences sociales, à l'École supérieure de Guerre, à l'INA, aux Langues O' et à Sciences Po Paris. Il est l'auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, qu'il classe en trois catégories : " histoires ", " fables " et " contes ". Derniers ouvrages parus : parmi les histoires : Qu'est-ce qu'une nation ? Une histoire mondiale (Gallimard) ; parmi les fables : De la haine du Juif. Essai historique (Bouquins/essai) ; parmi les contes : Jouir comme une sainte, etautres voluptés (Mercure de France). Il a publié dans la collection Bouquins quatre volumes : le Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France et ce qu'il a appelé ses " trois livres de gratitude " : Jean Delumeau, De la peur à l'espérance ; Alain Corbin, Une histoire des sens ; Edgar Morin. L'Unité d'un homme. Il vient de préfacer le volume consacré à Henriette Walter, Langues d'ici et d'ailleurs. Régent du Collège de 'Pataphysique, Pascal Ory a été élu en mars 2020 à l'Académie française.

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Jean-François Caron : Le grand confinement. L'Occident et la peur de la mort

 Hermann - Mars 2022


Au lieu de privilégier l’économie et les profits, les sociétés occidentales ont pris la décision de sauver des vies à tout prix. Voilà la leçon que nous devrions retenir de la pandémie de COVID-19. Une très grande majorité de citoyens et de chefs de gouvernement ont estimé qu’agir autrement n’aurait été que le symbole de la faillite morale de leurs sociétés. En revanche, les dirigeants qui n’ont pas fait ce choix ont été sévèrement critiqués pour ce qui a été considéré comme un profond manque d’humanisme.
Comment expliquer pareille attitude de la part des sociétés libérales ? A contrario, est-il possible que la conception de la vie privilégiée par ces sociétés se révèle en fait être une conception appauvrie de l’existence humaine qui, lorsqu’elle prévaut, peut mener à des dérives importantes ? Dans son troisième ouvrage sur la pandémie, Jean-François Caron explique les paramètres culturels qui ont mené au développement et à l’acceptation de cette manière typiquement occidentale de concevoir la vie, en plus de chercher à montrer les risques qui peuvent découler de celle-ci.

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Pascal Sévérac : Puissance de l’enfance. Vygotski avec Spinoza

 Vrin - Mars 2022


Comment éduquer un enfant? Renversons la question et demandons-nous d’abord ce que l’enfant, qui est pourtant dans un état de dépendance, peut faire par lui-même : ce qu’il peut, avec l’aide d’autrui, pour se transformer et devenir autre que lui-même. Il nous faut à cette fin élaborer une « anthropologie de l’enfance » qui considère par quelles voies, physiques et psychiques, l’enfant conquiert sa liberté. Vygotski, avec l’appui de Spinoza dont il use tout au long de son œuvre, nous y aide : il nous permet de penser la puissance affective du développement conceptuel de l’enfant, et de jeter les bases d’une psychologie spinoziste des affects, dont la pierre de touche est la pereivanie, expérience vécue pouvant devenir de plus en plus vivante.

Pascal Sévérac, spécialiste de Spinoza et de philosophie de l’éducation, est professeur de philosophie à l’Université Paris-Est Créteil, et membre du laboratoire LIS (Lettres, Idées, Savoirs).

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mardi 29 mars 2022

Véronica Thiéry-Riboulot : Laïcité : histoire d’un mot

 Honoré Champion - Mars 2022


En France, la laïcité est l’objet de vifs débats dans lesquels différentes conceptions s’opposent. Mais le concept et le mot sont souvent confondus. Ainsi, dans des discours partisans, on cherche parfois à convaincre en se référant à l’histoire du mot laïcité, ou à son étymologie. Mais quelle est cette histoire et permet-elle de fonder la légitimité d’un concept ? Ce livre montre qu’au contraire, un fait sémantique doit s’apprécier dans le contexte historique, pragmatique et linguistique dans lequel il se produit. On y trouvera l’étude chronologique des formes lexicales qui ont précédé laïcité et celle des évolutions sémantiques du mot depuis son apparition. Ce travail est fondé sur l’analyse empirique de corpus de textes de différentes périodes et a permis une antidatation des mots laïcisme et laïcité. L’ouvrage retrace donc l’histoire passionnante d’un mot mais aussi l’histoire des mentalités. Il montre également la complexité des causes d’une évolution sémantique. Il éclaire enfin la diversité des emplois contemporains du mot.

Véronica Thiéry-Riboulot est membre du laboratoire STIH de Sorbonne Université.

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Abram de Swaan : La Société transnationale. Langues, cultures et politiques

 Seuil - Mars 2022


Ce livre, aussi rigoureux qu’inventif, offre une perspective stimulante sur les questions de « l’internationalisation » et de « la mondialisation ». Il prend les choses à rebours : il s’intéresse aux institutions nationales mais au lieu d’adopter pour cela un point de vue lui-même national, Abram de Swaan fait apparaître que les États-nations et leurs institutions sont inextricablement imbriqués dans des structures transnationales souvent remarquablement prégnantes. Même dans des domaines considérés comme relevant par excellence des affaires intérieures, les questions de langue et du système scolaire par exemple, de Swaan révèle de manière inattendue le primat des structures transnationales. Les analyses des pratiques culturelles ou des programmes d’enseignement actuels et futurs qui se placent spontanément dans les limites des frontières nationales, oublient le caractère primordial de leur inscription dans ce qu’on peut concevoir comme une société transnationale émergente. Ce livre change ainsi radicalement la perspective dominante en sciences sociales et renouvelle la compréhension de plusieurs questions centrales notamment pour la poursuite de la construction européenne.

Abram de Swaan est professeur émérite de l’Université d’Amsterdam. Il a enseigné au Collège de France à Paris et aux universités dans plusieurs pays. Ses livres sont traduits en douze langues. En français, il a signé notamment Diviser pour tuer. Les régimes génocidaires et leurs hommes de main (Seuil, « Liber », 2016), et Contre les femmes. La montée d’une haine mondiale (Seuil, 2021).

Traduit du néerlandais par Bertrand Abraham et de l’anglais par Sophie Renaut.

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Didier Moulinier : Logiques de la perversion

 Les Contemporains favoris - Mars 2022 - Collection Psy-Poucet




Il ne suffit pas de dresser la liste des égarements polymorphes de la sexualité humaine - voire des comportements pernicieux, “narcissiques” ou “sadiques”, comme si ces termes résumaient tout ! - pour parvenir au diagnostic de « perversion ». La psychanalyse freudienne, puis lacanienne, insiste sur le fait que la perversion correspond à une structure subjective au même titre que la névrose ou la psychose notamment, répondant à une logique spécifique. Même si la psychanalyse ne fait pas consensus “scientifique”, elle reste ouverte et attentive aux nouveaux symptômes et au malaise dans la civilisation qui ne cesse pas ; elle est la seule à proposer une théorie, une éthique et une pratique cohérentes osant affronter et nommer la perversion sans faire abstraction du sujet. Autour de quelle construction fantasmatique et quel mode de jouissance (fétichiste), à partir de quel évitement de la castration et quel détournement du désir, enfin selon quelle interprétation très spéciale de la loi une telle structure peut-elle se construire ? Quelles formes prend-elle dans les comportements individuels et collectifs, voire en politique, et surtout dans l’art et la littérature où la perversion trouve peut-être une résolution honorable? Le sujet pervers est-il analysable ? Etc. Ce sont toutes ces questions qu’aborde cet ouvrage dans une série de chapitres dûment ordonnés, mais qui peuvent tout aussi bien se lire, chacun, de façon indépendante et aléatoire.

Didier Moulinier et docteur et professeur de philosophie, il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages.



I / La structure du sujet pervers et l’évitement de la castration

1 / La division spécifique du sujet pervers
2 / Théorie de la castration et perversion
3 / Le pervers choisit la tromperie plutôt que l’illusion
4 / La jouissance perverse et le déni de la castration

II / La jouissance perverse

5 / La théorie perverse de la jouissance
6 / La volonté de jouissance
7 / Le pervers et l'énigme de la jouissance de l'Autre
8 / L’Autre dans la structure perverse
9 / Destin des pulsions et perversion chez Freud
10 / La dérive perverse
11 / La perversion est-elle la fin du désir ?

III / Le fétiche et le fétichisme, éléments-clefs de la structure perverse

12 / De la trace au fétiche : une genèse de la perversion
13 / Fétichisme et sublimation, de concert et de structure
14 / Objet phobique et objet fétiche
15 / Totalitarisme et Fétichisme

IV / Pères-versions

16 / La fonction paternelle et ses aléas
17 / Du trait trait primaire au fantasme pervers selon Freud : « un enfant est battu »
18 / Père-version du temps
19 / Carence du Nom-du-Père et perversion
20 / Surmoi et masochisme : la voi(e)x paternelle
21 / L’hainamoration du Père
22 / Don Juan et le défi au Père. Séduction et subversion

V / Le pervers hors-la-loi ?

23 / La loi perverse
24 / La transgression de la loi chez le sujet pervers
25 / Signifiant et signification de la loi
26 / La perversion et l'évitement de l'inceste
27 / Amour pervers. Au sujet de la pédophilie
28 / L’acte pervers
29 / Le crime comme passage à l'acte
30 / Psychopathe !
31 / L’obligation de soin, un concept inadapté

VI / Formes diverses de la perversion

32 / Petite histoire psychiatrique de la Haine
33 / D’une prétendue "perversité morale"
34 / Généralité du masochisme
35 / Le mythe d’une perversion homosexuelle masculine
36 / Le couple pervers et son contrat
37 / Subversive passion
38 / Le fantasme du voyeur
39 / Mélancolie et mauvaise foi
40 / Sport et castration. La force de perdre

VII / La perversion et les femmes

41 / Jouissance féminine et perversion
42 / Le mythe d'une perversion homosexuelle féminine
43 / L’érotomanie entre psychose et perversion
44 / Le transvestisme et les femmes
45 / Le passage à l'acte de la "jeune homosexuelle" (Freud)

VIII / Le pervers et l’analyste

46 / Le pervers en analyse
47 / Le secret partagé du pervers
48 / Dérives perverses en analyse
49 / Du contrat pervers à la perversion de l'analyse

IX / Perversion, art et littérature

50 / La littérature comme perversion et transmutation
51 / L’écrivain, la mort et l’empereur
52 / Le fantasme sadien et son écriture
53 / Sublimité et nocivité de l’oeuvre
54 / Le chant divin (ou diabolique ?) de la jouissance
55 / Transe et transgression
56 / Plaisir du texte et subversion chez Roland Barthes
57 / Eloge de l'hystérique, politiquement et poétiquement incorrecte


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Alain Séguy-Duclot : La philosophie contemporaine, XXe et XXIe siècles

 Ellipses - Mars 2022


Dans cet ouvrage, il s'agira d'entrelacer trois perspectives différentes sur la philosophie contemporaine, afin de retracer pas à pas – autant que faire se peut, et sans prétendre à une impossible exhaustivité – le parcours exceptionnellement riche et complexe de celle-ci. Le plan de ce livre cherche à donner sens à ce qui s’est passé, mettant en dialogue tenants de la voie rationaliste et tenants de la voie antirationaliste et, par là, à dégager de nouvelles pistes de réflexion.

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lundi 28 mars 2022

Revue internationale de philosophie 2022/1 (n° 299) : Philosophie de la bêtise

De Boeck Supérieur - Mars 2022


Page 5 à 8 : Olivier Dubouclez - Présentation | Page 9 à 26 : Mathieu Hubert - Paradoxes de la sottise entre Montaigne et La Bruyère | Page 27 à 43 : Roland Breeur - « Des objets mêmes ! oh, que nous n’y sommes pas ! » Malebranche, sur l’esprit stupide et ses ténèbres | Page 45 à 64 : Olivier Dubouclez - Le stupide et l’obtus. Bêtise et usage des facultés dans la philosophie de Kant | Page 65 à 85 : Clémence Mercier - Grimper ou se tenir sur la crête. De Deleuze à Paul B. Preciado, ce (ceux.celles) qui nous force à penser | Page 87 à 103 : Maxime Rovère - Où trouver plus con que soi ? Éclairage philosophique sur les « fake news ».

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Phillipe Barbaud : L'instinct du sens. Essai sur la préhistoire de la parole

AMH Communication - Mars 2021


Cet ouvrage scientifique traite de l'origine de la parole chez une espèce de primate bipède qui a fini par perdre son langage animal au cours des 2 à 3 millions d’an-nées qui ont précédé notre époque. Relier cognition, évolution et langage dans une même problématique tel que proposé dans l'ouvrage est une démarche novatrice par rapport à la littérature consacrée à cette question fondamentale.
Dans une perspective aussi inédite, la parole, d'une part, est une créature du sens et le langage humain, d'autre part, tel que nous le connaissons, est une créature de la parole.
C'est pourquoi il est plus juste d'envisager l'apparition et l'évolution de la faculté de langage en termes d’une préhistoire du sens et de la parole.
Cette oeuvre apporte une réponse aux questions fondamentales que se pose un scientifique, à savoir : Pourquoi le langage est-il apparu chez les présapiens? Comment la parole s’est-elle inscrite dans le comportement de la nature humaine ? Quand les hommes se sont-ils mis à parler ? Quant à la question : De quoi le langage est-il fait ?, il faut convenir que depuis cent ans, les linguistes ont dressé un portrait détaillé et substantiel de tout ce qui participe à la nature et au fonctionnement des langues naturelles et du langage humain. En définitive, un livre qui va bien au-delà de la notion de proto-langage développée par Bickerton et ses émules, ou encore celle du recâblage neuronal génétiquement déterminé de Chomsky et son école, qui serait subitement intervenu il y a quelque 60 000 ans chez l’homo sapiens.

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dimanche 27 mars 2022

Florence Goyet : Penser sans concepts. Fonction de l'épopée guerrière (rééd.)

 Honoré Champion - Mars 2022


L’épopée guerrière est une gigantesque machine à penser. La guerre qu’elle décrit est une métaphore, qui mime une crise contemporaine du public pour lui donner les moyens de l’appréhender intellectuellement. En l’absence des outils conceptuels que nous connaissons (historiques, juridiques, philosophiques), l’épopée permet une compréhension obscure mais profonde, efficace.

Les outils conceptuels étant absents ou inopérants, la compréhension se fait dans et par le récit. C’est lui qui est chargé à la fois de rendre compte de la confusion radicale du monde et d’y tracer des perspectives lumineuses. Tous les procédés proprement littéraires trouvent là leur justification profonde. Ce sont les conflits apparemment psychologiques, la ritualisation du combat, le recours aux récits annexes, la juxtaposition et la variation, les parallèles, homologies et antithèses, qui font jouer les notions problématiques et permettent d’élaborer une vision profonde de la réalité.

L’épopée est un moyen, et non une fin. Elle permet d’apporter la lumière sur un sujet encore bien plus confus que la mêlée guerrière : la crise qui secoue le monde des auditeurs. Elle est le lieu où s’élaborent les valeurs nouvelles, où se pense le nouveau modèle politique : pour l’Iliade, la naissance de la Cité qui va se substituer à l’univers patriarcal, pour le Roland le renouveau royal du XIIe siècle, pour le Hôgen et le Heiji monogatari, la naissance de la féodalité.

La question que toutes posent, de la première à la dernière ligne, celle pour laquelle elles emploient tour à tour tous les moyens à leur disposition, c’est ainsi la question du politique : quelle forme de gouvernement, quels rapports entre les êtres dans une société qui émerge d’un âge sombre.

Professeure de Littérature Comparée (Université Grenoble Alpes), Florence Goyet a créé et dirige le Projet Épopée et sa revue en ligne, le Recueil ouvert.

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Arno Münster : Herbert Marcuse et le Grand Refus. Vers une société non répressive ?

 L'Harmattan - Mars 2022


S'inscrivant dans la démarche de l'École de Francfort, s'efforçant d'unir la dialectique matérialiste du marxisme avec la psychanalyse, dans le cadre d'un projet visant l'émancipation totale de l'homme, la philosophie sociale critique du « Grand Refus » esquissée par Herbert Marcuse est caractérisée par une lecture radicale des écrits de Freud, par l'effort de dépasser son fatalisme et la tentative de s'interroger sur le visage particulier que prennent la répression, la sublimation de la sexualité, le refoulement et l'agressivité dans nos sociétés modernes industrielles très avancées. Ainsi appelle-t-il « surrépression » la répression inutile et irrationnelle qui les caractérise. Cet ouvrage s'efforce de reconstruire l'itinéraire intellectuel et politique de ce grand penseur germano-américain incarnant le désir d'une société future non-répressive, dont l'oeuvre avait atteint, à l'époque de la révolte étudiante et de la Guerre du Vietnam, un rayonnement mondial.

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samedi 26 mars 2022

Liang Pang et Yves Charles Zarka (dir.) : Hobbes. Le pouvoir entre domination et résistance

Vrin - Mars 2022


La tension entre domination et résistance est au centre de la notion du pouvoir politique chez Hobbes. Or, celui-ci opère une mutation dans l’histoire de ces deux notions. La mutation intervenue dans la figure du gouvernant s’opère avec la notion de souveraineté, c’est-à-dire avec la mise en place d’un concept uniquement politique du pouvoir, la rupture corrélative intervenue dans la notion résistance consiste dans le passage du droit de résistance collectif du peuple au tyran à la notion de droit de résistance individuel face au pouvoir quel qu’il soit. Sont abordés ensuite, les lieux de tension entre domination et résistance : la rébellion, la guerre civile, le droit de punir, le statut de la liberté et la guerre interétatique. Enfin, on trouvera une analyse de la lecture critique que Foucault fait de Hobbes.

Ont participé à ce volume : J. Dunn, M. Dos Santos Matthes Da Costa, X. Gendre, J. Griffith, L. Pang, F. Pirola, V. Sorrentino et Y. Ch. Zarka.

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Elena Partene et Dimitri El Murr : Kant et Platon. Lectures, confrontations, héritages

 Vrin - Mars 2022


Platon et Kant ont en commun de figurer parmi les grands noms du panthéon philosophique. L’extraordinaire influence qu’ils ont exercée sur l’histoire de la philosophie les rapproche évidemment l’un de l’autre, mais pas seulement, car leurs philosophies respectives, par-delà les siècles et malgré les différences de style et de contexte, dialoguent. Kant a consacré de nombreuses réflexions à Platon et toujours sur des points philosophiquement déterminants. Il reconnait parfois une dette à son égard, quand par exemple il défend le concept d’Idée dans la Dialectique transcendantale. Le plus souvent, il le critique, quand il lui reproche son mépris du sensible ou son exaltation (sa Schwärmerei). Pour Kant, Platon est donc à un interlocuteur dont il restitue la position pour mieux la rejeter et spécifier la sienne.
« Comprendre un philosophe mieux qu’il ne s’est compris lui-même ». Ce principe célèbre, Kant le formule à l’occasion d’une remarque consacrée à Platon, et c’est à lui qu’il l’applique. C’est aussi le pari que fait cet ouvrage, qui examine l’usage que Kant fait de Platon, distinguant les vraies trouvailles des mauvais procès, mais qui s’intéresse surtout aux parentés conceptuelles qui lient leurs philosophies et qui font qu’elles se répondent sans nécessairement le savoir. Il s’agit donc de lire Platon avec Kant et Kant avec Platon, mais aussi de les lire à la lumière l’un de l’autre, en montrant ce qu’une telle lumière éclaire des angles inédits, des coins d’ombre et des lignes de fuite infinies qui naissent du rapprochement de ces deux figures monumentales de la philosophie.

Ont collaboré à ce volume : J. Benoist, P.J. Brunel, F. Calori, T. Dangel, S. Delcomminette, D. El Murr, F. Fronterotta, L. Guerpillon, C.M. Korsgaard et E. Partene.

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Camille Chamois : Un autre monde possible. Gilles Deleuze face aux perspectivismes contemporains

 PU de Rennes - Mars 2022


Cet ouvrage invite à une lecture critique de la philosophie de Gilles Deleuze en reconstituant le système perspectiviste qui le sous-tend. La thèse qui est défendue est qu'on ne peut comprendre le « perspectivisme » deleuzien qu'au regard de sa théorie de la « structure Autrui », c'est-à-dire de son analyse des interactions avec l'autre. C'est le cas des premiers écrits de Deleuze, marqués par l'influence de Sartre et de Ferdinand Alquié, jusqu'à des textes plus tardifs, coécrits avec Félix Guattari.
Chaque fois, l'autre est défini comme « l'expression d'un monde possible », c'est-à-dire comme celui qui perçoit ce que je ne perçois pas moi-même. C'est ce qui justifie une redéfinition d'autrui en termes de « disjonction de perspectives » ou de « perspective alternative ». Afin d'évaluer l'intérêt d'une telle redéfinition, l'auteur présente d'abord le système perspectiviste deleuzien à partir de la théorie de la « structure Autrui » qui le sous-tend. Puis il évalue les apports théoriques de ce modèle - que ce soit par rapport à un certain nombre de références canoniques ou en discutant les principaux commentateurs du corpus deleuzien, dans le champ francophone et anglo-saxon. Enfin, il articule la théorie deleuzienne aux différentes approches contemporaines qui se revendiquent de la notion de « perspectivisme » pour en indiquer à la fois les points de contact et d'incompatibilité.

Camille Chamois est chercheur postdoctorant au Fonds de la recherche scientifique (FNRS - ULB). Ses travaux de recherche portent sur les relations entre la philosophie française du xxe siècle et les sciences humaines et sociales.

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Tony Ferri : Notre société sous contrôle. Un processus d'enfermement

 Libre solidaire - Avril 2022


Ancré dans l'actuel, cet ouvrage a pour objet l'analyse de la société de contrôle et des évolutions de notre présent social sous l'angle de l'hypersurveillance. Le philosophe Tony Ferri, spécialiste du champ pénitentiaire, de l'application des peines et du contrôle social, offre une vue approfondie de la notion et des mécanismes du contrôle aujourd'hui, à la lueur de ce qui se joue au plus près de nos vies, de nos corps, de nos relations. Ce qui sous-tend l'élaboration de ce livre, c'est précisément l'effort pour circonscrire les prérequis du contrôle et son régime propre, comprendre les raisons de sa marche, identifier la racine et les ressorts de son extension, isoler tant sa forme canonique que ses procédés d'application, percevoir les liens qui unissent le social et le pénal, le contrôle et le pouvoir. Bref, qu'est-ce que le contrôle, comment et pourquoi fonctionne-t-il, quels problèmes et enjeux soulève-t-il, de quelle origine et de quelles prérogatives se réclame-t-il ? Telles sont quelques-unes des interrogations qui rythment le cheminement de l'ouvrage. Se dessinent alors progressivement les contours de ce que Michel Foucault appelle une « microphysique du pouvoir », une description rigoureuse de l'intrication du clos dans l'ouvert, du statique dans le dynamique, du judiciaire dans le social... Un livre de premier plan et de référence pour comprendre et évaluer le devenir de nos sociétés occidentales de plus en plus placées sous contrôle et ses effets.

Tony Ferri est philosophe, chercheur au Gerphau et conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation. Praticien de la criminologie appliquée, il est l'auteur de plusieurs ouvrages et articles portant sur le système punitif contemporain, le dispositif de surveillance électronique, la normalisation du contrôle en milieu libre et l'exportation d'une architecture d'enfermement, aussi bien en ville que chez soi. Il a écrit plusieurs ouvrages dont Pouvoir et politique pénale : de la prison à la surveillance électronique (Libre et Solidaire, 2016) et La Surveillance électronique pénale : son statut, son sens, ses effets (Bréal, 2017).

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vendredi 25 mars 2022

Iris de Rode : François-Jean de Chastellux (1734-1788). Un soldat-philosophe dans le monde atlantique à l'époque des Lumières

 Honoré Champion - Mars 2022


Ce livre présente une biographie intellectuelle du soldat-philosophe, François-Jean de Chastellux (1734-1788) située au croisement de l’histoire culturelle, militaire, sociale et atlantique. Méconnu de nos jours, François-Jean de Chastellux joue pourtant un rôle central au sein de l’alliance franco-américaine au moment de l’indépendance des États-Unis. Ce rôle se manifeste dans ses échanges militaires, mais aussi intellectuels, scientifiques, commerciaux et politiques. Cette étude jette une lumière nouvelle sur la naissance des relations franco-américaines dans toutes ses facettes. Basé sur le dépouillement des archives privées de la famille Chastellux pour la plus grande partie inexplorées, ce livre couvre la vie de Chastellux en cherchant dans ses origines familiales et sociales le moteur de son rôle en tant que soldat-philosophe dans le monde atlantique à l’époque des Lumières.

Iris de Rode, docteure en civilisation américaine de l’Université de Paris 8, travaille sur la Révolution américaine, les Lumières militaires et le monde atlantique. Elle enseigne l’histoire des États-Unis à SciencesPo.

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Marco Storni : Maupertuis Le philosophe, l'académicien, le polémiste

 Honoré Champion - Mars 2022


Aujourd’hui presque oublié, Pierre-Louis Moreau de Maupertuis (1698-1759) est pourtant une figure majeure de la vie intellectuelle et institutionnelle du siècle des Lumières. Cet ouvrage se propose de renouveler l’image du savant en approfondissant certains aspects saillants de sa vie et de son œuvre, et de lui restituer ainsi la place qu’il mérite dans l’histoire de son siècle. Il s’agit notamment d’interroger la genèse et l’évolution de sa pensée philosophique, en dévoilant l’originalité de son épistémologie et de sa métaphysique. L’identité du « Maupertuis philosophe » se construit en parallèle avec celle de l’« académicien » et du « polémiste ». C’est pourquoi ce volume consacre aussi un large espace à l’étude des milieux académiques où Maupertuis travailla, à Paris comme à Berlin, ainsi qu’aux controverses auxquelles il prit part.

Marco Storni est docteur de l’École normale supérieure de Paris et de l’Université de Bologne. Il a été collaborateur scientifique à l’Université de Neuchâtel, boursier Herzog-Ernst au Forschungszentrum Gotha de l’Université d’Erfurt et chercheur postdoctoral à l’Université Ca’Foscari de Venise. Depuis 2020, il est chercheur postdoctoral à l’Université de Neuchâtel.

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Andrea Bellantone et Jean-Louis Vieillard-Baron (dir.) : Figures du spiritualisme. De Biran à Boutroux

 Hermann - Mars 2022


À partir de la fin des Lumières, la philosophie française élabore une nouvelle forme de métaphysique. Connue sous le nom de spiritualisme, celle-ci propose une véritable constellation d’auteurs et de gestes dont les différents aspects sont souvent peu connus. Cet ouvrage collectif propose un panorama de certaines figures du spiritualisme, de Biran à Boutroux, en passant par Gratry, Ravaisson, Lequier, Renouvier, Ollé-Laprune et Lachelier.

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mercredi 23 mars 2022

Christophe Schaeffer, Jos Houben : Le chien de Bergson. Dialogue autour de l'art du rire

 Premier parallèle - Mars 2022


Illustrations de Marie-Élisabeth Cornet

Depuis de nombreuses années, le Belge Jos Houben arpente les scènes du monde entier avec L’Art du rire, un spectacle fondé sur le jeu et le geste, qui explore ce moment fugace où le rire se déclenche. Christophe Schaeffer, philosophe et écrivain français, est également créateur lumière pour le théâtre. La complicité artistique des deux hommes dure depuis plus de vingt ans. Ensemble, suivis par un mystérieux chien et tenant fermement le lecteur par la main, ils se lancent ici, trébuchants et facétieux, à la poursuite du rire.
Comment un simple geste suffit-il à faire déraper l’esprit ? Et finalement, qu’est-ce que jouer ? Dans la lignée des grands textes sur le théâtre et des dialogues philosophiques, Le Chien de Bergson s’amuse de nos certitudes et nousembarque dans un voyage improbable où les réflexions les plus sérieuses glissent toujours vers l’absurde et la poésie.

Christophe Schaeffer est docteur en philosophie, essayiste et poète. Il mène une double activité en tant qu’auteur et créateur lumière pour le spectacle vivant depuis 1996. Plusieurs de ses ouvrages ont pour fil conducteur le dialogue et l’altérité (La Vague et la falaise. Éloge de la passivité, avec Marie-Jeanne Lemal, Mols, 2010) et proposent une approche transdisciplinaire (Au revers de l’abîme, avec des peintures d’Isabelle Crampe, éditions de l’Improbable, 2018).
Né en Belgique, Jos Houben est, depuis les années 1980, une figure incontournable de la scène burlesque mondiale. Son célébre one-man-show, L’Art du rire, à l’origine de ce livre, tourne dans le monde entier depuis de nombreuses années. Il travaille auprès de compagnies théâtrales, d’opéras, d’écoles de cirque et de danse, de magiciens. Il enseigne désormais à l’École internationale de théâtre Jacques-Lecoq, ou il a été formé.

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Jean-Claude Monod (dir.) : Dictionnaire Claude Lévi-Strauss

 Robert Laffont - Avril 2022 - Bouquins


Ce dictionnaire, d’une ampleur et d’une ambition sans équivalent, rassemble, sous la direction de Jean-Claude Monod, les éléments d’une pensée et d’une vie qui se trouvèrent au point de convergence, et parfois de friction, de nombreuses disciplines – philosophie, anthropologie, linguistique, sociologie, mythologie comparée, histoire de l’art, poétique… – et de plusieurs continents – Europe, Amériques du Sud et du Nord, Asie… L’œuvre de Claude Lévi-Strauss transforma en profondeur non seulement les sciences sociales du xxe siècle, mais le regard que nos sociétés portent sur « les autres », d’abord sur ces peuples qu’on appela longtemps – avant Lévi-Strauss, justement – « primitifs » et, par là, sur nous-mêmes.
L’ouvrage parcourt l’intégralité des livres du grand anthropologue, les concepts qu’il a marqués de son empreinte, et nous éclaire aussi sur les rencontres qui ont été déterminantes dans son existence intellectuelle et personnelle. Sa vie est traitée comme un « fait biographique total » où les noms des maîtres et des collaborateurs, des lieux et des textes, des peuples et des notions sont autant d’entrées vers une œuvre-monde.
Riche de multiples contributions françaises et étrangères, ce volume montre combien la pensée de Lévi-Strauss est animée par une quête de « sagesse » pratique visant à réformer notre civilisation et à réorienter le cours de nos sociétés. Ses réflexions engagent non seulement une idée de l’humanité – dans son unité et ses différences, dans ses liens vitaux avec la nature –, mais une conscience aiguë des conditions précaires de sa survie.

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Manon Grimaud : Nolan, le temps et Bergson. Tenet, le cinéaste à la rencontre du philosophe

 L'Harmattan - Mars 2022


En une décennie, Christopher Nolan s'est imposé comme un réalisateur incontournable du paysage hollywoodien. Son oeuvre novatrice livre une passionnante réflexion sur le temps, ouvrant la voie à de nombreux recoupements en sciences et philosophie. Son film Tenet (2020) concrétise la singularité de son projet cinématographique, en proposant la vision vertigineuse d'une temporalité à rebours de nos conceptions usuelles. Ce nouveau regard porté sur un temps en dissonance avec nos certitudes acquises rappelle le travail du philosophe Henri Bergson, dont le concept fondateur de « durée » s'oriente autour de cette interrogation fondamentale : comment rendre compte de cequi défie notre raison ?

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Jean-Hugues Barthélémy & Ludovic Duhem (dir.) : Écologie et technologie. Redéfinir le progrès après Simondon

 Matériologiques - Mars 2022


Un constat s’impose : la civilisation hyper-technicienne qu’est l’Occident capitaliste mondialisé en vient aujourd’hui à se demander si l’écologie, nouvel impératif, et la technologie, nouvelle démesure, sont strictement compatibles dans l’optique d’une sauvegarde de la vie sur Terre. Une idéologie comme le transhumanisme, qui veut « augmenter » technologiquement l’humain pour le rendre capable d’affronter le pire plutôt que de protéger la biosphère terrestre des conséquences néfastes de nos désirs de puissance et de consommation, achève d’angoisser tous ceux qui s’inquiétaient déjà de la destruction accélérée des écosystèmes terrestres. L’idée de progrès humain, elle, s’est vue abandonnée en raison même des conséquences radicalement inhumaines du progrès technique tel qu’il fut mis en œuvre durant la Seconde Guerre mondiale. La « rationalisation technique » est devenue l’épouvantail au nom duquel rejeter l’idée de « Raison » et l’idéal du « Progrès » qui nous venaient des Lumières. Pourtant notre monde, tel qu’il est dominé par des motivations économiques et des désirs de confort et de consommation, reste soumis à une forme de rationalisation technique surproductive, sans doute moins radicalement inhumaine malgré les souffrances qu’elle génère, mais plus écologiquement ravageuse. La question est donc d’abord de savoir si, au lieu d’évacuer l’idée de progrès humain au profit de celles de « développement » et de « croissance », on ne devrait pas travailler à redéfinir le progrès humain pour donner réellement sa chance à l’impératif écologique dans son incontestable urgence. Or, cette question en entraîne une autre : avons-nous vraiment compris la réalité technologique, lorsque nous l’avons opposée à la fois à la culture et à la nature ? Ce livre, qui puise aux sources de la pensée de Gilbert Simondon (1924-1989), entend expliciter le lien entre ces deux questions, et nous réarmer ainsi conceptuellement pour nous rendre capables de dépasser certains faux débats contemporains, tel celui opposant le solutionnisme technologique et l’écologisme radical.

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lundi 21 mars 2022

Nicholas Hauck : L'inhumain poétique. Ghérasim Luca et Henri Michaux face à la 'crise' de l'humain

Presses de l’Université de Montréal - Mars 2022


Dans cet ouvrage, l’auteur examine la problématique du désir et celle du besoin de construire une subjectivité dans le contexte des crises langagières et identitaires qui ont marqué le xx e siècle. À partir de l’ontophonie vocale de Ghérasim Luca et de l’ontograffie visuelle d’Henri Michaux, il engage une réflexion sur ces procédés poétiques qui déjouent et décomposent le langage afin de trouver des formes d’expression inhumaines, sources ineffables du comment vivre autrement le corps dit humain. Dans un dialogue inspiré avec les écrits de Walter Benjamin, de Jean Laplanche et de Georges Bataille ainsi que de plusieurs artistes et penseurs qui interrogent la valeur de l’être moderne et de son expressivité, il élabore le concept d’inhumain poétique. Par une savante et étonnante démonstration, il dévoile tout le potentiel d’une transcendance profane et surtout poétique. À la question d’Hölderlin « À quoi bon des poètes en temps de détresse ? », il propose des réponses autant ludiques et stimulantes que profondes.

Nicholas Hauck est traducteur, poète et professeur adjoint au département de Modern Languages, Literatures and Cultures à l’Université Brock où il enseigne la traduction et la littérature et culture. Il est cofondateur du Toronto Experimental Translation Collective (tetcollective.com) et l’auteur de Walter Benjamin (Éditions Sémaphore, 2015).

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