jeudi 13 février 2014

De la forme à l’être. Sur la genèse philosophique du projet husserlien d’ontologie formelle.

Sébastien Richard
 
 
Editions d'Ithaque - "Science & métaphysique" - Février 2014
 
Les développements de la logique et de la mathématique nous ont donné accès à une conception renouvelée du formel. Mais celui-ci se limite-t-il à la déduction ? Ou y a-t-il au contraire une portée proprement ontologique de la forme ? C’est ce qu’a soutenu Edmund Husserl au tournant des XIXe et XXe siècles avec la notion d’ontologie formelle.
Cette théorie de l’objet n’est cependant pas sortie toute armée de la tête du futur fondateur de la phénoménologie. Le présent ouvrage a pour but de montrer qu’un tel projet ontologique émerge d’un réseau conceptuel complexe, où se rencontrent l’ontologie moderne et médiévale, la logique formelle, les mathématiques abstraites ainsi que la psychologie scientifique.
Dans cette perspective, le projet métaphysique d’ontologie formelle, s'il demeure original, est un héritier de la tradition ontologique moderne comprise comme tinologie et issue du processus de noétisation de l’objet de la métaphysique initié par le second commencement de la métaphysique à la fin du Moyen Âge, du problème des représentations sans objet dans la tradition philosophique brentanienne dont devaient sortir diverses Gegenstandstheorien, du problème des Gestalten dans cette même tradition et de l’émergence d’une nouvelle conception de la formalité dans la mathématique du XIXe siècle.
La rencontre de ces différents champs a donné naissance chez Husserl à une conception profondément originale de l’ontologie, qui nous enjoint de concevoir les relations qui structurent la réalité moins en termes de substance et d’accident qu’en termes de tout et de partie. La méréologie s'est vue ainsi dotée d’un rôle central au sein de l’ontologie, rôle qui est encore largement le sien dans la métaphysique analytique contemporaine.
 
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire