vendredi 26 décembre 2014

Jean-Yves Lacroix : Platon et l'utopie. L'être et l'existence

Vrin - Décembre 2014 - Collection : Tradition de la pensée classique


Platon, père de l’utopie : la chose semble aller de soi. L’utopie, vaguement comprise comme idéal séduisant mais irréalisable, serait d’essence platonicienne. Cet ouvrage entend revenir sur ce lieu commun en prenant pour référence fondamentale l’Utopiade Thomas More, qui est à l’origine du genre littéraire et en fixe les traits : sont à proprement parler des « utopies » des descriptions détaillées de populations supposées exister actuellement, découvertes au terme d’un voyage, et dont la vie est structurée par des institutions parfaites. Quels « utopismes » peut-on alors trouver dans les Dialogues?
La différence ontologique apparaît immédiatement radicale. Alors que l’entreprise utopique présente par une description imagée une réalité parfaitement intelligible et existant de façon complètement empirique, l’ontologie platonicienne distingue ces trois moments. Et ainsi, ni les formes intelligibles, ni l’immortalité de l’âme, ni le rapport aux dieux ne peuvent être dits « utopiques », et pas davantage l’atopie socratique ou la liberté.
Il se trouve pourtant que l’enjeu est dans les deux cas humain et terrestre : c’est de la vie bonne, heureuse, sur terre et pour les hommes qu’il s’agit. En particulier, l’exigence platonicienne de la participation implique une relation complexe à l’utopie pour ce qu’en termes modernes on qualifie de révolutionnarisme et de réformisme.


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