jeudi 26 avril 2018

Jérôme Porée : Phénoménologie de l'aveu

Hermann - Avril 2018


On ne peut qu’être frappé, quand on commence à réfléchir sur l’aveu, par ses multiples acceptions : de la confession privée à l’autocritique imposée par les États totalitaires, en passant par la fonction qu’il remplit dans la plupart des cours de justice. Ces multiples acceptions sont en rapport avec les multiples domaines où il joue un rôle et qui invitent à y voir un « fait social total » : la religion, la morale, le droit, la politique. La première ambition d’une phénoménologie de l’aveu est de réduire cette multiplicité à l’unité. La seconde est de répondre au soupçon dont l’aveu est devenu l’objet chez des penseurs qui, à l’instar de Foucault, voient seulement en lui une intériorisation pathologique de la violence sociale. Car ce soupçon, sans doute, est légitime, mais quelle est sa revendication la plus constante ? L’innocence. Or cette innocence présente parfois, aujourd’hui, des traits plus effrayants que toutes les maladies de la culpabilité, que tous les méfaits de l’auto-accusation, que tous les appels à la reddition du désir. Défense de l’aveu : tel aurait donc pu être aussi le titre du présent ouvrage. 

Jérôme Porée est professeur de philosophie à l’université Rennes 1. Il est l’auteur notamment de La philosophie à l’épreuve du mal (1993), Le mal. Homme coupable, homme souffrant (2000), Sur la douleur (2017), L’existence vive. Douze études sur la philosophie de Paul Ricœur (2017).

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