Mobiles, interactifs, capables de communiquer, les robots peuvent-ils pour autant « penser » ou prendre des décisions à la place des humains ? Faut-il les considérer comme des agents moraux ayant une « autonomie » ou leur donner un statut juridique particulier ? Qui est alors responsable de leurs actions – le concepteur informaticien, le fabricant industriel, l’usager consommateur ? Pour quelles finalités tous ces robots sont-ils conçus ?
Depuis peu, le public a découvert comment des robots pouvaient remplacer l’être humain dans un nombre croissant d’activités économiques, sociales et politiques. Les robots-drones sont utilisés dans les conflits armés ou encore dans des contextes non armés pour la surveillance ou l’assassinat ciblé. Des robots aux formes androïdes ont fait leur apparition dans le domaine de la santé et du bien-être. Dans les hôpitaux, des robots opèrent sous la direction du chirurgien, d’autres robots aux formes animales deviennent des « compagnons » pour les personnes âgées. Dans des écoles, des robots sont utilisés par des enseignants pour l’apprentissage des langues ou des matières scientifiques. Dans des maisons, des robots de service aspirent la poussière des tapis tandis que des jouets-robots s’occupent des enfants. Dans le domaine de l’agriculture, des robots traient les vaches et nettoient l’étable. Dans les usines, les robots accélèrent la productivité et l’efficacité de la production industrielle.
Tous ces robots qui remplacent les êtres humains dans des tâches devenues « robotisables » font-ils de notre société « une société robotisée » ? Tant par la réflexion théorique qu’à l’aide d’exemples précis, cet ouvrage multidisciplinaire examine comment les robots modifient la qualité de nos relations humaines, en quoi ils transforment certaines valeurs fondamentales comme la liberté et l’égalité, ou encore de quelle façon ils entraînent des changements sociaux et culturels, par exemple dans nos relations aux animaux ou à l’environnement.
Marie-Hélène Parizeau est professeure titulaire à la Faculté de philosophie de l’Université Laval (Québec). Elle dirige depuis 2003 la Chaire de Recherche du Canada en bioéthique et en éthique de l’environnement.
Kash Soheil est philosophe. Il a été professeur à la Faculté de droit, sciences politiques et administratives de l'Université libanaise à Beyrouth. Il est professeur associé à la Faculté de philosophie de l'Université Laval à Québec.
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