Sans abandonner le fléchage historien qui est au cœur de deux œuvres majeures de Walter Benjamin, Sens unique et Paris, capitale du XIXe siècle, Anne Roche, après Exercices sur le tracé des ombres, interroge les liens de l’auteur du Narrateur à l’espace urbain, à l’espace habitable ou inhabitable et aux modes de vie. S’écartant du mobilier bourgeois et de l’architecture néo-classique à la Schinkel qui ont pesé de tout leur poids sur Enfance berlinoise, Benjamin cherche là des alternatives.
Du côté de l’architecture vernaculaire d’une Ibiza encore intouchée par le tourisme; du côté, apparemment opposé, des matériaux de la modernité (verre, fer, béton) sans céder aux mirages d’un « progrès » dont il a vu, l’un des premiers, les ambiguïtés et les risques.
À égale distance des chantres de la décroissance et des apôtres du « progrès » indéfini, Benjamin, en relevant les rêves d’un Fourier ou d’un Scheerbart comme les analyses de Marx, se demande comment faire un monde habitable, où la nature ne soit pas exploitée par les empiètements de l’industrie et du profit mais redevienne « le corps inorganique de l’homme » (Marx).
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