jeudi 7 avril 2011

Le spectacle, stade ultime du fétichisme de la marchandise : Marx, Marcuse, Debord, Lefebvre, Baudrillard, etc.

Daniel Bensaïd

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Mars 2011 - Nouvelles éditions Lignes, Paris – “Fins de la philosophie” – 16 €

Dans cet ouvrage inédit, le dernier auquel il aura travaillé, Daniel Bensaïd établit, en philosophe, la généalogie du désespoir révolutionnaire et de ce qu'il appelle le « nihilisme de la renonciation » tels qu'ils s'inscrivent, selon lui, au coeur même de la pensée intellectuelle radicale, dès les années 1960.

Car c'est bien à une sorte de « front secondaire » que le philosophe et militant inlassable qu'il fut entreprend ici de s'opposer : le front de ceux qui s'emploient à démontrer - fût-ce pour le déplorer - que le capitalisme ne connaît aucun dehors et sa domination, aucune limite (Marcuse, Debord, Baudrillard...).

À ces thèses - ici décrites et analysées dans le détail -, Daniel Bensaïd oppose une nouvelle fois le « principe espérance » d'Ernst Bloch, et la nécessité stratégique d'accorder toute leur importance aux « refus divers », ceux appelant à un monde autre, même si aucun grand récit ne permet plus d'en définir le sens.

« Penser politiquement, c'est penser historiquement. C'est concevoir le temps politique, comme un temps brisé, discontinu, rythmé de crises. C'est penser la singularité des conjonctures et des situations. C'est penser l'événement non comme miracle surgi de rien mais comme historiquement conditionné, comme articulation du nécessaire et du contingent, comme singularité politique. »

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