mercredi 28 octobre 2015

Pascal Picq : La marche. Sauver le nomade qui est nous.

Autrement - Octobre 2015 - Les grands mots



La marche et la bipédie définissent l’homo sapiens depuis la nuit des temps. Les paléoanthropologues sont bien d’accord sur ce point avec les philosophes. Pour les péripatéticiens, Aristote, Kant ou Rousseau, l’homme est le seul animal avec les pieds ancrés au sol et la tête près du ciel : je marche, donc je pense, donc je suis. Mais là où la tradition philosophique établit les dualités animal/homme, nature/culture, le paléoanthropologue emprunte les chemins de l’évolution et repose la question : en quoi et comment la bipédie fait-elle de nous des humains ?
Pascal Picq retrace la longue marche de l’homo qui, au gré des variations, des sélections et des contingences, développe l’amplitude de son pas, deux millions d’années durant. Car si l’humain naît piéton, Picq affirme aussi que marcher s’apprend. Ce geste, cette éducation doivent se perpétuer et se travailler, car nos sociétés brutalement sédentaires et obèses, transhumanistes, risquent d’avoir raison de notre espèce. C’est l’effondrement de la marche qui fait triompher, de façon prémonitoire, les grands singes de la Planète des singes...

Pascal Picq est paléoanthropologue au Collège de France. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont : Darwin et l’évolution expliquée à nos petits-enfants (Seuil, 2009), L’homme est-il un grand singe politique ? (Odile Jacob, 2011), De Darwin à Lévi-Strauss l’homme et la diversité en danger (Odile Jacob, 2013)

acheter ce livre


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire