vendredi 17 février 2017

Collectif : Nietzsche et la guerre

Editions le Mono - Février 2017


L’un des penseurs les plus cités au monde, Nietzsche influence toujours de nombreux philosophes modernes. L’œuvre entière de Nietzsche est dominée par le fait capital de la guerre, et elle s’explique, d’un bout à l’autre, par l’ébranlement nerveux que la vue immédiate des combats produisit en cette sensibilité maladive. Car Nietzsche fut malade presque toute sa vie, mais un malade de constitution robuste, qui lutte désespérément contre son mal et qui ne veut pas s’avouer vaincu par lui. C’est en qualité d’ambulancier qu’il suivit les débuts de la campagne. Il assista peut-être aux combats qui se livraient sous Metz et parcourut les champs de bataille de Lorraine. Ce court passage au milieu des armées victorieuses de son pays, ce rapide contact avec la force brutale suffit pour le griser. Jusqu’à son dernier souffle, il fut ivre de cette mauvaise ivresse. - «Au désavantage de la guerre on peut dire : elle rend le vainqueur brute, le vaincu méchant. En faveur de la guerre : elle introduit la barbarie dans les deux conséquences susdites, et par là ramène à la nature : elle est pour la civilisation un sommeil ou un hivernage, l’homme en sort plus fort pour le bien et pour le mal. » (Nietzsche, dans Humain, trop humain.)

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