dimanche 2 septembre 2018

Cahiers philosophiques 2018/2 (N°153) : Le végétal, savoirs et pratiques (2)

Vrin - Septembre 2018


La crise écologique contemporaine nous enjoint à réformer nos pratiques du végétal. Elle nous somme aussi d’interroger la constitution de nos savoirs. Cet aiguillon a ouvert un nouveau champ scientifique, la neurobiologie végétale, née de la transposition des méthodes d’études du comportemental animal au comportement végétal. Nous découvrons donc que les plantes pensent, apprennent et sont capables de communiquer.

Confrontés à de tels énoncés, les philosophes sont appelés à croiser le fer avec les biologistes : qu’appelle-t-on ici mémoire, apprentissage, intelligence ? Mais ils doivent aussi se rendre attentifs au fait que les collectifs non modernes reconnaissent de longue date de tels pouvoirs aux plantes et règlent sur eux leur savoir-vivre. Le regard de surplomb qui marque l’ethnobotanique, et, ce faisant, la place des savoirs « locaux » dans les négociations internationales sur la biodiversité ne serait-il pas obsolète ? Le temps est venu de rapports cosmopolitiques nouveaux, facilité par le renouvellement du dialogue de l’anthropologie et les sciences de la nature. Faute de quoi les plantes risquent fort de continuer à être traitées comme des thermostats sophistiqués, et la forêt réduite à un puits de carbone, vouant l’ensemble des collectifs du monde – et pas seulement les peuples forestiers – au risque de la disparition.

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