mercredi 13 février 2019

Bruno Traversi, Jean-Jacques Wunenburger, Chrystel Delaigue, Florent Serena : Propos sur l'éducation selon C.G. Jung - L'inconscient collectif chez l'enfant et l'enseignant

Editions du Cénacle de France - Février 2019


L'enfant ne naît pas tabula rasa : il vient au monde avec un « savoir » inconscient, qui l'inscrit dans le monde : c'est à partir de ce constat que fait C. G. Jung qu'il faut considérer la portée de sa psychologie analytique pour l'éducation. La question de la « transmission » qui taraude les philosophes de l'éducation comme les pédagogues depuis l'émergence de l'Education nouvelle au XIXe siècle est à réinterroger à l'aune de la théorie d'un inconscient non seulement collectif, mais aussi psychoïde ou « neutre » (mi-physique mi-psychique) que Jung théorise, en partie avec Wolfgang Pauli, l'un des pères de la physique quantique. Selon Jung, tout enseignant, éducateur, devrait faire un travail sur soi. L'individuation de Pauli en est un exemple : Quelle place donner à l'autorité ? Quelle figure du Maître ? Comment « monter sur l'estrade ? » s'interroge Pauli avec Jung : à quelles conditions psychologiques et intellectuelles suis-je en mesure d'enseigner ? Ils associent le "savoir scientifique" et la "connaissance de soi" (individuation) comme deux aspects indissociables du savoir que doit incarner le "maître" pour enseigner la "nouvelle science". Les choix que fait la société en matière d'éducation sont relatifs aux connaissances scientifiques. Or, la physique moderne et la psychologie de l'inconscient de Jung, dans la première partie du XXe siècle, constituent un profond bouleversement de la situation de l'homme dans le monde et redéfinissent la théorie de la connaissance, en redonnant une place aux Idées innées et, comme moyen de saisie du réel, à l'introspection et à l'imagination, à côté de la raison - facultés qu'il faudrait développer chez l'enfant.

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