mardi 12 mai 2020

Vincent Holzer et Jérôme de Gramont (dir.) : La Révélation. Lectures philosophiques et théologiques

Hermann - Mai 2020


Lorsque, le 15 avril 1630, dans une lettre adressée à Mersenne, Descartes décréta que révélation et théologie étaient des réalités non seulement réversibles mais identiques, le destin philosophique de la notion de révélation fut scellé et consommé. L’identité posée entre théologie et révélation est un événement instaurateur, une décision philosophique et nullement théologique. Elle a pour conséquence de ne laisser à la théologie qu’un espace de plus en plus réduit, jusqu’à ce qu’il devienne indiscernable et relègue ainsi la théologie hors de toute vérification rationnelle. Si la théologie est identique à la révélation, elle n’en est plus l’interprète puisqu’elle se confond totalement avec son objet. Cette identification tendancielle laisse le champ libre à l’investigation philosophique qui s’empare du concept de révélation et le soumet à la critique. Ce faisant, théologie et philosophie ne peuvent plus se rencontrer puisque, pour théologiser, il faudrait « être plus qu’un homme ». Lorsque Kant réclame une « théologie de la raison », il réclame que la révélation ne soit plus conçue comme un phénomène. C’est à cet endroit que la théologie impose une résistance qui va lui permettre de renaître, réclamant que le rapport de l’Idée au phénomène se résolve selon les dimensions propres à un événement de révélation qu’aucune théologie naturelle ou rationnelle ne peut raisonnablement épuiser.

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