vendredi 6 août 2021

Stéphane Beaud et Gérard Noiriel : Race et sciences sociales. Essai sur les usages publics d’une catégorie

 Agone - Mars 2021


« Sur le terrain de la “race”, toute prise de position est perçue comme une concession à l’adversaire, voire à l’ennemi. L’urgence d’y voir clair n’en est que plus grande. D’abord parce que le langage identitaire est devenu incontrôlable et peut servir toutes les manipulations. Ensuite parce que dans les discours publics, la “race” fonctionne désormais comme une variable bulldozer qui écrase toutes les autres. Enfin parce que le langage identitaire prive le combat anti-raciste de son référent universaliste. Notre ambition est d’éclairer comment les sciences sociales d’aujourd’hui peuvent subir cette évolution ou y contribuer, et de rappeler qu’on ne peut rien comprendre au monde dans lequel nous vivons si l’on oublie que la classe sociale reste le facteur déterminant auquel s’arriment les autres dimensions de l’identité des personnes. »

Stéphane Beaud et Gérard Noiriel montrent comment l’explosion du langage racialisant s’enracine dans une longue histoire, qui commence à l’époque du premier empire colonial et aboutit à une rupture dans les années 1980. Le clivage qui opposait une droite associée à la nation à une gauche centrée sur la classe s’effondre alors, et des élites de tous bords convergent pour placer les polémiques identitaires au centre du débat public, qu’elles ne quitteront plus.

Fidèles au programme qu’ils se sont donnés pour la collection « Épreuves sociales » de toujours mettre leurs analyses à l’épreuve des recherches empiriques, les auteurs réservent la dernière partie de leur livre à l’étude de l’affaire des quotas dans le football français (avril 2011), un cas d’école de ce qu’ils décrivent par ailleurs.

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