Honoré Champion - Avril 2022
À la différence de la certitude ou de la probabilité, l’incertitude constitue dans l’histoire de la philosophie et de la culture un thème négligé. Rapportée à des événements, à des états de choses ou à leur représentation, l’incertitude est par définition une modalité vague ; rapportée à l’esprit lui-même, elle revêt, avec une valeur exclusivement négative, une coloration psychologique et affective que n’a pas, sinon à un moindre degré, le doute, disposition intellectuelle ou cognitive plus déterminée dans ses objets et dont il existe toute une culture. Il importait donc d’explorer le champ propre et de reconstruire la trajectoire de la notion d’incertitude, depuis la skepsis pyrrhonienne telle que restituée par Sextus Empiricus jusqu’à Wittgenstein et à la science du XXe siècle. Entre ces deux pôles, cette reconstruction, confiée à des spécialistes d’époques et de disciplines différentes, s’intéresse à des auteurs trop peu pratiqués (Gassendi, G. E. Schulze), mais aussi particulièrement à Cicéron, Montaigne, Descartes, Pascal et Hume.
Brigitte Pérez-Jean, professeure émérite de langue et littérature grecques à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, a publié plusieurs ouvrages dans le domaine de la philosophie antique, en particulier sur le scepticisme.
Anastasios Brenner, professeur de philosophie à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, est spécialiste de la tradition française en philosophie des sciences, dont il a exploré dans plusieurs ouvrages les origines et le développement.
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