Dans une société contemporaine dominée par le flux continu d’une information autoproclamée comme telle, l’événement tend à se dérober derrière l’anecdotique ou à se confondre avec l’événementiel. Médias et médiatisation amènent à saturation les éléments oraux-sonores et visuels-iconiques qu’à l’époque moderne on trouvait déjà dans la fabrique de l’événement. En effet, si ce qui fait événement semble souvent avoir subi un processus de dégradation, ce qui fait l’événement, tant le matériau que les phénomènes qu’ils animent, demeure identique.
Aussi les contributions réunies dans ce volume interrogent-elles ces deux aspects fondamentaux de la production de l’événement dans l’Espagne, la France et l’Italie de la modernité (XVe-XVIIe siècles), depuis une typologie de sources variées et saisies dans une diversité de contextes. Elles permettent d’apprécier le rôle de la parole et de l’oralité à travers les traces qu’elles laissent dans la configuration textuelle de l’événement, mais également dans la production ou la diffusion des images qui servent sa circulation et sa diffusion. On y observe en outre, selon différentes échelles, du privé à au public, de l’intime au politique et au religieux, les raisons et les enjeux de l’enregistrement et de l’activité mémorielle qui en sont, tout à la fois, le point de départ et l’horizon.
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