Dans la pensée du philosophe, existe une énigme tout à fait déterminante, la plupart du temps négligée : l’énigme de la liberté humaine articulée à une réflexion proprement politique. Ce travail se donne pour tâche d’expliciter cette dimension politique en parcourant le chemin de le pensée du philosophe, de 1968 à sa disparition, voulant combler une lacune dans les recherches richiriennes tout en donnant une voix à la phénoménologie de Richir au sein des réflexions philosophiques et politiques contemporaines.
Afin d’y parvenir, Jean-François Perrier a choisi d'adopter une démarche chronologique, en essayant chaque fois d’ancrer les réflexions politiques au cœur de son projet proprement phénoménologique. Nous désirons expliciter l’originalité de la phénoménologie (du) politique chez Richir – comme alternative anarchiste à la phénoménologie notamment d’obédience marxiste –, mais aussi montrer l’importance de la question politique dans l’élaboration même de sa refonte de la phénoménologie.
Sommaire
Introduction
Chapitre 1.
De l’humain à l’inhumain. Cosmologie, anthropologie et politique phénoménologiques
§1. Phénoménologie et révolution cosmologique
§2. La cosmologie classique : Dieu se fit espace
§4. Phénoménologie et cosmologie centrée
§5. L’au-delà du renversement copernicien
§6. La question du politique et de l’histoire dans l’au-delà du renversement copernicien
§7. La différance nature/culture comme division sociale
§8. La différence entre les êtres humains et les animaux : anthropologie politique et cosmologie
§9. L’institution de l’humanité : le narcissisme de la vision
§10. Cosmologie et politique
§11. Conclusion. De la cosmologie à la question du sublime
Chapitre 2.
De la révolution phénoménologique à la phénoménologie de la révolution.
La question du sublime en politique
§1. Une nouvelle anthropologie politique
§2. La matrice phénoménologique présidant à l’élaboration de la question du politique
2.1 La radicalité de l’épochè phénoménologique : au-delà de la subjectivité
2.2 La phénoménalité des phénomènes
2.3 Le sublime phénoménologique et la communauté originaire incarnée
§3. Entre rencontre et malencontre
§4. L’énigme de l’incarnation dans le christianisme
4.1 Le paradoxe métaphysique du christianisme
4.2 Église et dette infinie
§5. L’énigme de l’incarnation dans la Révolution française : de la révolution à la terreur
5.1 Révolution française et court-circuit du sublime
5.2 Révolution et phénomène-de-monde
5.3 Révolution et terrorisme
§6. Fichte et le terrorisme d’État
6.1 Déduction transcendantale de la chair et politique
6.2 Confusion de la liberté phénoménologique et de la liberté symbolique
§7 Hegel et l’économie de la dette infinie et de la servitude (volontaire)
7.1 Sublime et institution socio-politique
7.2 L’intériorisation de la servitude volontaire
7.3 Le sacrifice du soi singulier
§8 Heidegger et le nihilisme (l’être-pour-la-mort comme court-circuit du sublime)
8.1 La servitude volontaire du Dasein envers lui-même et nihilisme
8.2 Penser le politique après la métaphysique du Dasein
§9 Schelling, la dissolution du politique et l’effondrement du théologico-politique
9.1. L’essence de la liberté humaine : un écart « tragique »
9.2 Du champ phénoménologique comme giron transcendantal ou déferlement barbare 5
§10 Conclusion : penser le politique selon l’architectonique kantienne ? 1
Chapitre 3.
Phénoménologie de la Leiblichkeit tyrannique dans le mythico-mythologique
§1. Tyrannie de l’Un : vers le Multiple ?
§2. Pensée en concrétion et pensée en abstraction.
§3. Phénoménologie du mythe (Sociétés contre l’État). 3
§4. Phénoménologie du mythico-mythologique (la naissance de l’État)
§5. Phénoménologie du mythologique (Le récit d’une unification politique)
§6. La remise en question tragique : phénoménologie des passions tyranniques
§7. Conclusion. Vers une dissémination de la tyrannie
Chapitre 4.
Penser la fatalité : la contingence du Despote
§1. La transcendance du politique
§2. L’aperception du pouvoir comme « un » : phénoménologie du lien social
2.1 Qu’est-ce que le lien social ?
2.3 Du lien humain à l’interfacticité transcendantale
§3. Interfacticité transcendantale, utopie et « démocratie »
§4. La matrice Descartes/Machiavel
4.1 Descartes et le théologico-politique
4.2 Politique du Malin Génie
§5. Les structures transcendantales du Leib tyrannique
§6. Tautologie symbolique, Malin Génie et tyrannie originaire
§7. Conclusion. Le politique comme lieu vide du pouvoir
Chapitre 5.
Les machinations (Gestell) et les machineries.
Phénoménologie de l’animalité de l’humain.
§1. En deçà de la langue. Phénoménologie de la vie animale
§2. L’animal comme seulement vivant
2.1 L’organisme animal en tant qu’il n’est ni sujet ni objet
2.2 Le se-comporter (Sich behnemen) animal dans l’accaparement
§3. Décloisonnement de l’accaparement animal
3.1 La curiosité animale
§4. Domestication et auto-domestication de l’animalité et de l’humanité
§5. La sortie de l’ère Néolithique
§6. Hyper-animalité, simulacres et Malin Génie
6.1 Le Capital comme simulacre hénologique
6.2 Capital, simulacre ontologique et simulacre ontique
§7. Conclusion. Le Capital comme Machin totalitaire
Chapitre 6.
La Schwärmerei apocalyptique.
Révolution, anarchisme et subversion
§1. Révolution ou subversion ?
§2. Révolution et anti-totalitarisme
§3. L’institution symbolique de la transcendance pratique
3.1 La ruine de l’imaginaire religieux
3.2 La thèse politique : l’État moderne comme transcendance pratique
3.3 La thèse de la liberté et de la science modernes
3.4 La Schwärmerei apocalyptique
§4. Libéralisme, marxisme et fascisme
§5. La révolution ne peut pas être anti-totalitaire
§6. De la révolution à la subversion : la question de la métaphysique
§7. Phénoménologie et subversion
§8. Affectivité et subversion
Conclusion
§1. Une phénoménologie au-delà de la dette
§2. Vers une phénoménologie anarchiste
Bibliographie
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