Erès - Février 2025
Telles ces ruines majestueuses, celles du temple de Bacchus ou de Jupiter à Baalbek, l’antique alliance entre le corps et l’âme dresse l’arrogance de ses colonnes de granite contre le bleu aveuglant du ciel. Tremblements de terre, effondrement des empires et déclins des civilisations, rien n’y fait, la beauté exige l’éternité.
Plus d’un siècle après leur naissance, comment penser les images des âmes mises en circulation par le cinéma et la psychanalyse, derniers venus parmi les dispositifs d’observation et d’exploration de l’humain ? Comment suggérer les fissures de la représentation, comment éprouver les troubles étranges que ces deux approches déploient pour capter l’insaisissable ?
Cheminant ensemble au bord de la mer, deux promeneurs qui s’occupent de films et de séances psychanalytiques s’entretiennent à la nuit tombante. Ils tentent d’accorder leurs instruments, le regard et la parole, pour donner corps à leurs âmes. À leur passage s’élève une buée de mots et d’images que les embruns dispersent.
Jean-Michel Hirt est membre de l’Association psychanalytique de France (APF) et professeur des Universités. Il a publié de nombreux ouvrages sur les liens entre la croyance religieuse et la vie psychique. Il a créé, à l’université Paris XIII, le Master de Psychologie clinique interculturelle. Il vit à Paris et en Bretagne. Parmi ses derniers ouvrages : Paul, l’apôtre qui « respirait le crime » : Pulsions et Résurrection, Actes Sud, 2014 ; La vraisemblable ascension de John Coltrane, Domens, 2018 ; Le Socle d’argile. Essai sur le père et la paternité, Ithaque, 2021 (Prix Œdipe) ; Renoncer au naufrage, Paris Ithaque, 2022. Prix Écritures et spiritualités, 2022, pour Le Témoin des Écritures (Actes Sud).
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