Publié en 1887, ce livre est un réquisitoire contre l’idéal qui prédomine alors en Angleterre : s’enrichir en fournissant le moins d’efforts possible. Toute une population rêve en effet de parvenir à l’état de consommateur passif qui vit aux crochets des autres. À l’économie politique bourgeoise qui détruit la fraternité, Carpenter oppose un tout autre idéal : que chacun se dépouille du superflu et se retrousse les manches pour répondre à ses besoins, tout en partageant et en s’entraidant avec ses prochains. S’appuyant à la manière d’un Henry David Thoreau sur sa propre expérience de retour à la terre, sur sa sensibilité à la nature et sur les principes de la simplicité volontaire qu’il expose ici, l’écrivain-maraîcher plaide pour un socialisme anti-industriel. Soit une production à petite échelle fondée sur le travail des paysans et des artisans, qui maîtrisent leurs moyens de subsistance.
Non seulement une telle société décentralisée serait plus juste et égalitaire, mais elle permettrait aussi une plus grande liberté et un épanouissement des individus. Car l’homme n’est pas fait pour s’enfermer dans des villes fumantes, mais pour vivre au grand air et travailler avec ses mains. Voici l’une des leçons de ce magnifique traité de philosophie pratique.
Edward Carpenter (1844-1929) est un écrivain anglais, socialiste libertaire et « romantique ». Sa critique de la civilisation industrielle en fait un précurseur de la décroissance. Influencé par Emerson, Thoreau, Ruskin ou encore Whitman, ce poète-philosophe mettait ses idées en pratique tout en écrivant sur des sujets aussi divers que l’art, la sexualité et les mœurs de l’Angleterre victorienne, la sagesse orientale, le pacifisme... Il a été qualifié de « Henry David Thoreau britannique », ou encore de « Tolstoï anglais ».
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