En novembre 1921, Magritte, peintre abstrait aux couleurs chaudes et aux lignes franches, rejoint Servranckx comme dessinateur à l’usine de Haren. Magritte n’y travaillera qu’une année, mais la fréquentation accrue des deux peintres ne sera pas sans conséquence. L’influence de Servranckx se fait sentir : les teintes vives sont remplacées par des tons plus neutres et ses tableaux offrent une vision du monde plus mécaniste, et, ici ou là, surgissent des formes de moins en moins abstraites. Il n’empêche que le groupe qui s’est rencontré à l’Académie se fréquente toujours, comme en témoigne la photographie de mariage de Magritte en juin 1922 et qui réunit une bonne partie de l’avant-garde belge… Mais après la lune de miel, le point de rupture théorique se fait jour lorsque Servranckx et Magritte écrivent, courant de l’automne 1922, un pamphlet anti-7 Arts, L’Art pur, défense de l’esthétique, initialement prévu pour être publié par la maison d’édition anversoise ça ira !, future cheville ouvrière belge du surréalisme. Le pamphlet, consacré à l’art et à l’architecture et qui se présente comme un manifeste, en reprend pour mieux les tourner en dérision, les grandes lignes défendues par le journal qui, à ce moment-là, commence à paraître régulièrement.
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