vendredi 1 novembre 2024

Essaim n°53 : Manger le livre en psychanalyse

 Erès - Octobre 2024


« Manger le livre » est une expression que Jean reçoit, dans l’Apocalypse (10), d’une voix venant de l’au-delà et qui ordonne de transmettre aux autres la bonne parole. Cette formule est reprise par Lacan dans L’éthique de la psychanalyse (leçon du 22 juin 1960). Elle désigne pour lui l’incorporation pulsionnelle orale du signifiant, laquelle n’amène pas à un changement d’objet mais à une transformation de l’objet en lui-même, et participe d’une sublimation (satisfaction pulsionnelle sans refoulement). « Manger le livre » représente la métonymie du désir comme tel, qui se pose comme condition absolue dans une perspective de Jugement dernier, au-delà de la demande et du besoin.
Gérard Haddad, dans son ouvrage Manger le livre, remarque que la formule se trouve déjà dans le Livre d’Ézéchiel (2 et 3), mais non accompagnée d’amertume comme c’est le cas chez Jean. Il souligne, entre autres, combien elle contribue à cimenter les communautés des trois religions du Livre, juive, chrétienne et musulmane, ainsi que son rôle dans l’identification primordiale au père.
Il s’agit pour nous de continuer à revisiter la portée de cette formule dans son extension à la psychanalyse. Sans que cela soit exhaustif, plusieurs pistes peuvent être explorées.
Qu’est-ce qui fait objet de livre aujourd’hui ? Qu’en reste-t-il après qu’il a été mangé ?
Par quelles voies s’opère l’incorporation du signifiant ? Par le passage à la lettre, au chiffre, comme structure localisée du signifiant ?
Quelle est la résonance de cette formule pour les analystes, chacun particulièrement, dans les relations sociales entre eux, et dans leurs rapports aux textes de Freud et de Lacan ?
Qu’apporte-t-elle à la compréhension de certaines formes cliniques : le deuil, les psychoses (voir Le schizo et les langues de Louis Wolfson), les symptômes psychosomatiques, l’anorexie… ?
Quel rapport y a-t-il entre « manger le livre » comme sublimation et les symptômes ?

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Jean-Denis Dupuy : Apprendre à croire. Quatre études

 L'Harmattan - Octobre 2024


L’humanité au risque de son autoconstruction (L’Harmattan, 2023) appelait à fusionner deux directions de recherche indépendantes. L’étude suggérée par Russell de « la forme logique de ce qui arrive quand l’homme croit » écarte celle de ce qu’il croit, l’indicible de Wittgenstein, pour traiter ces comportements en faits, identifiant une aptitude à croire, source de certitude, distincte de celle à savoir, source de vérité. Dualité similaire à celle pascalienne, raison et raisons du cœur, et, plus encore, cartésienne, où sum, « l’être », se définit comme ce dont ces faits sont l’empreinte dans le monde : il est mais n’existe pas, et ce qu’il est est étrange ! Selon Chomsky, ils sont des données dont il faut abstraire la forme, fondant une science, la pistologie, pour « intégrer ainsi progressivement l’étude de l’esprit au sein des sciences biologiques ».
Quatre études l’appliquent, dans les domaines éthique – avec l’exploitation des sciences et technologies, dont l’IA générative_–, pistologique – avec le concept de martyr et sa perspective téléologique –, juridique – dans la lutte contre la désinformation et cette criminalité ontologique qui vise à assujettir l’être humain – et enfin sociologique – la forme statistique de ce qui arrive quand les hommes croient ensemble, les communautés.

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Federico Viri : Arts du langage et noétique. La notion d’attentio chez Pierre Abélard

 Vrin - Octobre 2024


Est-il possible de parler d’intentionnalité au Moyen Âge et notamment avant la redécouverte du De anima d’Aristote? Une réponse peut être recherchée au travers de l’étude de la notion d’attentio chez Pierre Abélard à laquelle ce livre est consacré. La fonction de l’attentio n’est pas seulement celle de viser un objet, mais également de gérer chez l’auditeur la formation des intellections engendrées à partir des sons vocaux proférés. Si l’attentio dirige tantôt le processus cognitif, tantôt le processus sémantique, alors un tel objet de recherche requiert une nouvelle perspective d’étude sur la sémantique et l’ontologie d’Abélard, à savoir une mise en relief de sa philosophie de l’esprit. L’éclaircissement de la noétique abélardienne s’impose alors comme un passage obligé pour tout essai d’interprétation originale de la philosophie d’Abélard.

Federico Viri est docteur en philosophie (Paris, La Sorbonne) et membre associé à l’Université de Genève. Ses recherches portent sur l’entrelacement entre philosophie médiévale et philosophie contemporaine.

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Franck Fischbach : Faire ensemble. Reconstruction sociale et sortie du capitalisme

 Seuil - Octobre 2024 - L'ordre philosophique


Il n’a jamais été aussi urgent de faire oeuvre commune pour faire face au changement climatique, à l’effondrement de la biodiversité, mais aussi pour assurer le soin des populations, remédier à la précarisation des vies, aux inégalités… Pourtant cette capacité à faire ensemble, à agir de manière véritablement sociale et à faire du collectif un véritable sujet pratique se trouve aujourd’hui minorée ou ignorée au profit de la seule rationalité de l’agent individuel. C’est que les fondements philosophiques d’un agir commun doivent encore être mis au jour.
En inscrivant ses pas dans la tentative encore méconnue des « Jeunes hégéliens », ce livre montre que l’essence humaine réside dans son oeuvre commune, qu’elle est un « faire ensemble ». Mais, loin de valoriser de manière abstraite ou incantatoire l’association et la coopération, il s’agit de faire comprendre que nous sommes d’ores et déjà engagés pratiquement les uns envers les autres. Cet engagement, de nature sociale, se distingue des dimensions économiques et politiques de l’existence qui occupent souvent le devant de la scène des pensées critiques. Or, la mutualité de nos relations constitue le meilleur antidote aux rapports de domination.
Ainsi, déployer ces relations par lesquelles nous nous associons les uns aux autres dans des liens de complémentarité et de réciprocité peut nous aider à nous approprier le sens social de nos vies et à en maîtriser démocratiquement les conditions de réalisation.

Franck Fischbach est professeur de philosophie allemande à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a notamment publié Manifeste pour une philosophie sociale (La Découverte, 2009), Après la production. Travail, nature et capital (Vrin, 2019) et Pour la Théorie critique. Raison, nature et société (Vrin, 2024).

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Martin Heidegger : 1. Les positions métaphysiques fondamentales de la pensée occidentale. 2. Pour s'exercer à la pensée philosophique

 Gallimard - Octobre 2024


Ce volume réunit les notes et les protocoles de deux "séminaires" que Heidegger a tenus durant les semestres d'hiver 1937-1938 et 1941-1942 à l'université de Fribourg-en-Brisgau. Dans le premier de ces séminaires, Heidegger explore la manière dont la question directrice de la métaphysique : "qu'est-ce que l'étant ?", a été traitée par différents penseurs de la tradition occidentale, et dégage leur position métaphysique fondamentale où s'exprime leur thèse sur l'être. Il montre que toute l'histoire de la métaphysique peut être placée sous un seul et même titre : "être et pensée", et qu'elle se confond à ce point de vue avec l'histoire de l'idéalisme et du platonisme, dans laquelle l'être comme tel demeure manquant. Le second séminaire est centré sur la question de la vérité envisagée à partir de deux figures majeures de la pensée occidentale, Héraclite et Nietzsche. Heidegger y revient longuement sur la conception traditionnelle de la vérité comme accord de la représentation et de la chose et rappelle qu'elle repose sur une vérité plus originaire à peine entrevue par les Grecs qui a été occultée à l'époque moderne par la relation sujet-objet. À travers la série des questions abordées, ce séminaire veut être d'abord et avant tout un "apprentissage" à la pensée philosophique elle-même, et nous livre à ce titre un aperçu inédit sur la pédagogie heideggérienne.

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Arno Münster : Pour une éthique du désir et du bonheur ? Un hommage à Robert Misrahi

 L'Harmattan - Octobre 2024


Selon Platon, le bonheur est « la foi la plus haute assignée à l’âme », tandis que pour Aristote, le bonheur est « la recherche du souverain bien vers lequel tend le désir. »
Le bonheur est-il une illusion ? Un impératif, une « passion » de l’âme ? Pascal a-t-il raison d’affirmer que « tous les hommes désirent être heureux » ? Mais comment y parvenir ? C’est en marchant dans les pas d’Aristote, de Spinoza et de Sartre que Robert Misrahi (1926-2023) nous esquisse une éthique du bonheur pour la modernité, dans une perspective laïque, à l’entrecroisement de la pensée spinoziste du « Conatus » et de l’existentialisme sartrien, dans le cadre d’une pensée critique émancipée de tous les dogmes théologiques, refusant toutes les formes de servitude et de soumission.

Arno Münster, philosophe franco-allemand, est maître de conférences honoraire à l’université de Picardie d’Amiens. Il est l’auteur, entre autres, d’une biographie d’Ernst Bloch (Kimé, 2001), de plusieurs livres sur Sartre, sur Adorno, sur Herbert Marcuse et sur André Gorz.

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jeudi 31 octobre 2024

Cahiers Charles Fourier n° 35 : René Schérer, un fouriérisme alerte

 Presses du Réel - Octobre 2024


Dans le sillage du colloque international Parier sur l'impossible, penser avec René Schérer organisé en février 2024 à l'université Paris 8, un an après la disparition de René Schérer, les Cahiers Charles Fourier s'ouvrent à ses contributrices et contributeurs. Non seulement pour montrer l'apport de notre ami à la connaissance contemporaine du « rêveur sublime », mais pour attester aussi l'usage de Charles Fourier par René Schérer pour penser le contemporain et en greffer les idées forces, les intuitions sur celles de Gilles Deleuze, de Félix Guattari, de Pier Paolo Pasolini ou, plus tardivement, de pensées anarchistes moins connues.
L'important est ici d'exposer comment la pensée qui se déploie chez lui est en permanence fécondée par l'utopie fouriériste, point qu'il assumera toujours jusqu'à donner à son dernier ouvrage le titre éloquent de Fouriériste aujourd'hui, suivant ainsi une voie dont il ne se sera jamais éloigné, celle d'un fouriérisme alerte : ouvert aux dehors, traversé d'anachroniques fulgurances, hospitalier aux déplacements, à une porosité parfois même problématique mais qui, sans cesse, avait pour objet de reconfigurer la pensée de Charles Fourier en une puissance de bouleversements.

René Schérer (1922-1923), professeur émérite à l'Université de Paris VIII – Vincennes, a été l'un des acteurs majeurs de la philosophie en France et des luttes qui lient la pensée et la liberté. Auteur d'ouvrages essentiels sur la communication, la phénoménologie, les problèmes de l'enfance et l'hospitalité, il compte parmi les grands introducteurs de la philosophie de Charles Fourier.

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Montesquieu : Œuvres complètes, t. 14-15 : Mes pensées

 Classiques Garnier - Octobre 2024



De 1731 jusqu’à sa mort en 1755, Montesquieu a recueilli dans les trois volumes des Pensées remarques et réflexions anciennes ou récentes, idées à retenir ou à approfondir, et rejets de ses œuvres. Ces 1 100 feuillets livrent la genèse de ses ouvrages majeurs et révèlent une activité incessante.

Éditeurs scientifiques : Casabianca (Denis de), Martin (Christophe), Méricam-Bourdet (Myrtille), Plavinskaia (Nadezda), Spector (Céline), Stewart (Philip), Terrel (Jean), Théré (Christine), Verdier (Caroline), Volpilhac-Auger (Catherine)

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Sarah-Anaïs Crevier Goulet, Keren Mock, Nicolas Rabain, Beatriz Santos (dirs.) : Julia Kristeva. Révolte et reliance

 Hermann - Octobre 2024


Toujours en acte, la pensée de Julia Kristeva est à l'écoute des bouleversements de l'histoire, des théories et des disciplines, tout comme des enjeux contemporains et des questions éthiques. Conçue dans les mouvements de révolte et de reliance, elle prend ancrage au cœur de ce qui relie l'intime et le social-historique : là se trouve la force créative d'une œuvre protéiforme, dont le rayonnement dépasse cultures et disciplines.
L'exigence de la vision humaniste de l'autrice oblige à suivre l'héritage des Lumières : c'est en confrontant les points de vue que, dans le vaste ensemble de leurs enchevêtrements, la complexité se dévoile. De la signifiance au récit intertextuel, de l'inscription inconsciente aux limites de la vie, de la révolte adolescente à la violence des pouvoirs de l'horreur, des portraits littéraires aux expressions esthétiques et artistiques, du besoin de croire à la pulsion de savoir, les trois volets de cet ouvrage, issu du colloque de Cerisy tenu en 2021 (humanités, littérature, psychanalyse), permettront de considérer à sa juste mesure la singularité du parcours kristévien.
Sans pour autant prétendre à l'exhaustivité, les réflexions éclairées par le débat avec de nombreux penseurs tant français qu'étrangers permettront d'entretenir un dialogue privilégié avec celle qui se définit comme un « monstre de carrefours », et qui est assurément non seulement une personnalité hors pair, mais aussi l'une des intellectuelles les plus importantes de notre temps.

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Florian Larminach : Histoire de « la fin de l'Histoire ». Une enquête philosophique

 PUF - Octobre 2024


On ne cesse de parler de « la fin de l'histoire ». Toute la géopolitique contemporaine semble se placer sous le signe de cette fin annoncée. C'est à une enquête philosophique sur le sens de cette expression galvaudée mais mystérieuse que nous convie Florian Larminach. Si l'Histoire a une fin, c'est qu'elle a un but et donc une signification : est-ce le cas ? Vers quoi s'achemine la marche des siècles ? De Kant à Fukuyama, en passant par Hegel et Marx, cette idée de « fin de l'histoire » a connu des métamorphoses. La thèse soutenue dans cet ouvrage est que l'on est passé de l'idée que cette fin n'était pas encore advenue à la certitude qu'elle avait déjà eu lieu. Que signifie alors notre présent ? Et vers quel avenir nous acheminons-nous ? Quel sens a encore l'histoire ? Des questions plus que jamais d'actualité.

Sommaire

Introduction. Qu’est-ce que la « fin de l’Histoire » ?
I. Kant, le démon de la fin
II. Hegel, le royaume de la fin
III. Marx, la fin des royaumes
IV. Comte
V. Cournot, la fin proprement dite
VI. Kojève
VII. Fukuyama, la fin dernière
Conclusions. Splendeur et misère de l’histoire

Florian Larminach est docteur en philosophie, membre associé des Archives Henri-Poincaré à Nancy.

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Jacques Derrida : Du même à l'autre. Deux cours sur Husserl, 1963

 Seuil - Novembre 2023


En 1963, Jacques Derrida consacre deux cours à Husserl dans le cadre de son enseignement à la Sorbonne : « Phénoménologie, téléologie, théologie : le Dieu de Husserl » et « La cinquième des Méditations cartésiennes de Husserl ». Chacun de ces deux textes soigneusement rédigés a les dimensions d’un cours, mené avec une clarté et une maîtrise singulières, mais surtout l’ampleur d’une recherche.
Derrida ne se contente pas d’y exposer les principes fondamentaux de la phénoménologie husserlienne, mais s’interroge sur deux cas-limites – Dieu et autrui – qui risquent de poser un problème à la phénoménologie. Si celle-ci constitue un « retour aux choses mêmes » et n’autorise à parler que de ce qui fait l’objet d’une présentation à la conscience, il n’est pas évident de voir comment elle peut parler de quelque chose comme un alter ego ou un Dieu.
L’examen de ces deux questions permet à Derrida d’éprouver les capacités de la méthode phénoménologique, de souligner sa force, et de montrer jusqu’où elle peut nous mener. Il est aussi l’occasion de montrer l’importance de notre rapport au langage : pour poser différemment certains problèmes métaphysiques traditionnels, et notamment pour comprendre vraiment notre rapport à l’autre (ou à l’Autre), la philosophie doit se mettre à parler autrement qu’elle ne l’a longtemps fait.
Par leur densité philosophique et leur valeur de témoignage dans la trajectoire d’éloignement progressif de Derrida vis-à-vis de la phénoménologie, ces deux cours dessinent l’identité philosophique de Derrida, à partir de son point de départ husserlien.

Édition établie par Raphaël Authier et Édouard Mehl.

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Rémi Lauvin : Le Cinéma des formes furtives. Résister en images au regard surveillant

 Mimesis - Octobre 2024


La surveillance ne cesse de générer de nouvelles images. Des portraits d’identité à la reconnaissance faciale, de la vidéosurveillance à la lecture des empreintes digitales, les modalités du regard surveillant sont nombreuses et en renouvellement permanent. Parce qu’il se fonde lui aussi sur la prise de vues, le cinéma peut faire l’objet d’un soupçon : ne contribue-t-il pas, en capturant des images, à prolonger le contrôle visuel ? Ce livre retrace un siècle de cinéma à la lumière de cette question. Pour y répondre, chaque chapitre détaille une double fascination, au sein des oeuvres, pour les dispositifs de surveillance et pour le spectacle de leur détournement. Cette cartographie des « formes furtives » suggère ainsi que la question politique des limites de la prise de vues implique une investigation esthétique.

Rémi Lauvin est chercheur associé à l'Université de Paris et auteur d'une thèse intitulée "La contrefaçon de soi. Le cinéma à l'épreuve de la surveillance". Lauréat de la bourse post-doctorale Balzan à l'Université Sorbonne-Nouvelle en 2022-2023, il a contribué aux revues Intermédialités, Sociétés et Représentations, InMedia et Débordements. Sa recherche porte sur les reprises et les détournements des gestes et techniques de surveillance au cinéma.

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mercredi 30 octobre 2024

Brook Ziporyn : Experiments in Mystical Atheism. Godless Epiphanies from Daoism to Spinoza and Beyond

University of Chicago Press - Octobre 2024


Western philosophy is stuck in an irresolvable conflict between two approaches to the spiritual malaise of our times: either we need more God (the “turn to religion”) or less religion (the New Atheism). In this book, Brook Ziporyn proposes an alternative that avoids both totalizing theomania and atomizing reductionism. What we need, he argues, is a deeper, more thoroughgoing, even religious rejection of God: an affirmative atheism without either a creator to provide meaning or finite creatures in need of it—a mystical atheism.
In the legacies of Daoism and Buddhism as well as Spinoza, Nietzsche, and Bataille, Ziporyn discovers a critique of theism that develops into a new, positive sensibility—at once deeply atheist and richly religious. Experiments in Mystical Atheism argues that these “godless epiphanies” hold the key to renewing philosophy today.

Brook Ziporyn is the Mircea Eliade Professor of Chinese Religion, Philosophy, and Comparative Thought in the Divinity School at the University of Chicago. He is the author and translator of many books, most recently Daodejing

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Alain Petit : Le monde et le divin. Études de philosophie antique et moderne

 Honoré Champion - Octobre 2024


Le présent ouvrage réunit vingt études dédiées à la longue Antiquité qui va de Pythagore (VIe siècle av. J.-C.) à Damascius (Ve-VIe siècle), en passant par Héraclite, Platon, Aristote, et Plotin. Ces études visent à dégager les différentes figures que prennent chez ces philosophes les rapports entre le monde et le divin. Pythagore rapporte le monde au divin en insistant sur l’unité des vivants. Cette unité, chez Héraclite, est pensée comme harmonie ; avec Aristote, elle sera fondée dans une théologie. Chez Plotin et Damascius, enfin, la relation entre le monde et le divin dépasse la théologie pour s’arrimer à un divin au-delà des dieux. Ces travaux explorent la tradition d’une métaphysique qui n’est pas assujettie à l’ontologie. Ils abordent également ses interprétations modernes, avec des auteurs tels que Franz Brentano, Walter Otto, Leo Strauss et Éric Weil. This volume comprises twenty studies dedicated to the Long Classical Period, from Pythagorus (6th century BC) to Damascius (5th-6th century), via Heraclitus, Plato, Aristotle, and Plotinus, on the metaphysics of the relationship between the world and the divine, and includes interpretations from modern authors on the question.

Alain Petit a enseigné durant trente ans la philosophie à l’Université Clermont-Auvergne où il est rattaché au Centre « Philosophie et Rationalités ». Historien de la philosophie ancienne, il a traduit Le Politique de Platon et plusieurs traités de Plotin, et publié de nombreuses contributions dans des revues et ouvrages collectifs.

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Adeline Barbin : La démocratie des techniques

 Hermann - Octobre 2024


La technique est un domaine de l’existence humaine où, de prime abord, les choses paraissent simples : pour prendre la bonne décision, il suffit de rechercher l’adéquation des moyens aux fins avec, pour principal critère de choix, l’efficacité. La technique peut bien sûr être utilisée à mauvais escient, et il convient alors que des sanctions pénales soient prévues. Mais nombreux sont ceux qui pensent qu’il n’est nul besoin de débattre longuement pour s’accorder sur des valeurs et des convictions.
Cette affirmation se voit cependant de plus en plus remise en cause dans le débat public, questionnée par les problèmes environnementaux d’un côté et la numérisation de nos pratiques de l’autre. Autoroutes, grandes bassines, technologies de surveillance, algorithmes des réseaux sociaux ou agents conversationnels sont clairement apparus comme des sujets dont une partie au moins des citoyens souhaite s’emparer, généralisant le questionnement sur le sens du progrès qui a lieu depuis le XVIIIe siècle.
Cet ouvrage propose ainsi une réflexion sur la démocratie des techniques. Interrogeant la façon dont nous pourrions organiser démocratiquement la réflexion et les décisions autour de nos choix techniques, il envisage également que les techniques puissent être, en elles-mêmes, porteuses de valeurs démocratiques à travers les modes d’organisation qu’elles proposent.

Adeline Barbin est docteure et agrégée de philosophie. Son travail se situe au croisement de la philosophie politique et de la philosophie des techniques. Elle est également l’autrice d’une introduction à la pensée d’André Gorz, Travail, économie et liberté.

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Jean-Louis Chedin : Contribution à la théorie de l'émergence

 Hermann - Octobre 2024


Dans l'esprit contemporain, un principe d'émergence a pris la place de conceptions dualistes ou foncièrement discontinuistes : s'agissant d'une origine à la vie, de son évolution, et du passage de l'évolution naturelle à une progression humaine d'ordre historique. À cet égard, l'ontologie n'a pas de données positive à faire valoir. Mais, sans elle, la possibilité de principe et le sens plus général d'un changement de régime ontologique, restent à l'état d'impensé.
Les compléments qui s'ajoutent, avec cette 2e version de Contribution à la théorie de l'émergence, précisent (compte tenu d'objections), la logique proprement existentielle de tournants et d'enchaînements objectifs, caractérisant la vie et l'histoire.

Jean-Louis Chedin est cocteur en philosophie (Paris 4, 1987). Maître de conférences à l'Université de Paris-IV Sorbonne (en 1994).

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Xavier Gendre : Le Prince aux XVIe et XVIIe siècles. Du prince miroir au prince souverain

 Classiques Garnier - Octobre 2024


L'image du prince a été renouvelée, aux XVIe et XVIIe siècles, par les transformations du concept de « miroir des princes ». Issu de la métaphorisation, en politique, de l'objet-miroir comme outil de représentation d'un idéal vertueux, ce concept a évolué jusqu'à désigner un genre de littérature adressée au pouvoir royal. D'un caractère idéal et idéel, forgée sur la morale chrétienne, l'image du prince s'est transformée par son inscription dans la réalité des faits politiques et historiques. Cet ouvrage suit l'évolution de l'utilisation de la métaphore du miroir des princes ainsi que du concept théorique de représentation de l'image idéale du gouvernant jusqu'à l'invalidation de la figure vertueuse du prince par la réflexion des théoriciens de la souveraineté.

Xavier Gendre est docteur en histoire moderne de l'université de Fribourg (Suisse) et en philosophie politique de l'université Paris Cité. Il est l'auteur d'une thèse en cotutelle internationale. Ses recherches portent sur les théories politiques à l'époque moderne, en lien avec la représentation du pouvoir et de la figure du souverain, dans l'Europe des XVIe et XVIIe siècles.

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mardi 29 octobre 2024

Louis Quéré : Avoir confiance

 PUF - Octobre 2024


À l'époque moderne, la confiance a souvent été considérée comme une attitude infantile, liée à la crédulité, tandis que la méfiance bénéficiait d'un crédit de maturité d'esprit, car soi-disant plus rationnelle. Aujourd'hui, on s'inquiète beaucoup du déclin de la confiance, au point que certains s'alarment du développement d'une culture de la suspicion, dont le complotisme est l'une des manifestations, remettant en cause le discours médiatique et même scientifique. Pourtant, si «?crise de la confiance?» il y a, il s'agit plutôt d'une crise de la «?déférence?», en partie liée à l'individualisme expressif contemporain. Quant à la «?culture du doute?», son développement est à rapporter aux transformations qu'ont subies la sphère de la communication sociale et la gestion de la res publica dans les formes récentes du libéralisme. ?En analysant rigoureusement le sens de la confiance et ses antonymes, cet ouvrage entend démontrer que la confiance n'est pas une faiblesse excusable, mais au contraire une forme d'intelligence dans la vie sociale.

Louis Quéré est directeur de recherche honoraire au CNRS. Il est l'auteur aux Puf de La fabrique des émotions (2021) et d'Il n'y a pas de cerveau des émotions (2023).

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