lundi 16 juin 2025

Valérie Mirarchi : Philosopher et apprivoiser la mort

 PU de Dijon


L’ouvrage explore une question universelle et intime : la réflexion philosophique et littéraire peut-elle vraiment apaiser notre peur de mourir ? Entre l’argument limpide d’Épicure (la mort n’est rien pour nous), les perspectives chrétiennes de Pascal et Kierkegaard, où la mort n’est plus une fin absolue, et les réflexions humanistes et existentialistes de Montaigne, Heidegger, Sartre et Simone de Beauvoir, ce livre ouvre un dialogue captivant entre sagesses antiques, foi et pensée contemporaine. Valérie Mirarchi interroge notre besoin de donner un sens à la vie et la manière dont la finitude transforme notre existence. Ne faisons-nous pas un procès injuste à la mort ? Que deviendrions-nous avec un temps infini ? Dans un style clair et accessible, ce livre invite chacun à repenser son rapport à l’éphémère et à embrasser les dimensions essentielles de la condition humaine.

Valérie Mirarchi, enseignante dans le secondaire, est Docteur en Philosophie de l'université de Reims et Agrégée de l'université catholique de Louvain-la-Neuve.

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Vanina Mozziconacci : Apprendre à philosopher en féministe

 La Dispute - Mai 2025


Suffit-il d’ajouter des femmes aux programmes scolaires pour que l’histoire de la philosophie cesse d’être sexiste ? Une éducation féministe peut-elle être autre chose qu’un endoctrinement ? Pour Vanina Mozziconacci, loin de s’apparenter à une « éducation à l’égalité des sexes » qui livrerait clef en main bonnes pratiques et bonne conscience, un apprentissage féministe de la philosophie vise au contraire à reproblématiser.
Car philosopher en féministe, c’est refuser de se laisser enfermer dans une façon masculiniste de poser les problèmes. C’est découvrir le contrat sexuel, racial et âgiste sous le contrat social ; déceler le caractère genré de certaines postures argumentatives ; retisser par des récits le lien entre la métaphysique et le quotidien ; constater que des concepts clefs de l’histoire de la philosophie tiennent par connivence misogyne ; c’est, enfin, se demander à qui profite une pensée qui se présente comme désintéressée.
Avec un ton engagé, parfois irrévérencieux, l’autrice montre qu’un tel travail de recadrage est nécessaire pour que la discipline cesse d’ignorer les expériences minorisées et qu’elle produise des concepts qui leur rendent justice. Et montre que le féminisme est aussi une lutte contre les injustices épistémiques.

Vanina Mozziconacci est philosophe, maîtresse de conférences à l’université de Montpellier Paul-Valéry et chercheuse au laboratoire CRISES.

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Michèle Montrelay : Frayages

 Campagne première - Juin 2035


On trouvera réunis dans ce volume les textes d’exposés et de conférences où Michèle Montrelay développe une pensée nourrie par une lecture précise et attentive des textes fondateurs de Freud et de Lacan et sa grande pratique de psychanalyste. Elle y expose une approche originale de la clinique et forge au cours du temps des concepts nouveaux qui interrogent toujours et lui confère une place indispensable pour la recherche aujourd’hui.

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Isabelle Moulin (dir.) : Altérité et inspiration de Platon à Kandinsky

 Hermann - Juin 2025


L’inspiration doit sans cesse se confronter à l’altérité. Altérité d’une transcendance qui vient modifier la vision de l’artiste sur le monde, que cette irruption prenne la forme d’une dis-continuité dans la temporalité ou qu’elle résulte d’un long mûrissement dans l’accueil de l’Esprit Saint, de la rumination des Mystères et de l’Écriture ; altérité dans les rencontres des cultures, soit de manière transversale dans la différence interculturelle, soit de manière historique dans l’étude des artistes du passé ; altérité qui enrichit le travail artistique de la pratique de l’écoute, du décentrement et de l’humilité, mais qui pose la question de la liberté et du discernement.
N’y a-t-il pas un risque à introduire l’hétéronomie dans la pratique artistique, et celle-ci est-elle compatible avec la créativité propre à l’artiste ? De Platon à Kandinsky, cet ouvrage suit un cheminement où se mêlent philosophie, théologie, littérature et arts.

Avec les contributions de :
Agnès Bastit, Paolo Bolpagni, Maxime Deurbergue, Michael Driscoll, David Bentley Hart, John Milbank, Dominique Millet-Gérard, Isabelle Moulin, Lidia Palumbo, Roger Pouivet, Thomas Sabourin, Philippe Sers, Matthieu Smyth, Philippe Vallin et Anca Vasiliu.

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Marie-Aimée Manchon : Phénoménologie du Royaume. En suivant L'Étoile de la Rédemption de Franz Rosenzweig

 Hermann - Juin 2025


La question du Royaume s’invite en philosophie comme celle du sens et de la transcendance. L’homme fait l’expérience, en effet, que ni le monde qui passe, et en qui il trépasse, ni la terre qui le porte, et qui sur lui l’emporte, ne lui suffisent à vivre, ou à survivre. Plus il s’y engouffre, et en souffre, plus il rêve d’un ailleurs, désire une éternité, aspire à une échappée, à en crier. Mais si le Royaume n’est ni de ce monde ni de ce temps, ni n’apparaît visiblement, comment donc l’appréhender philosophiquement sans sombrer dans l’imaginaire ou s’immiscer dans le religieux ? Il faudrait qu’il se laisse reconnaître à travers des phénomènes qui le médiatisent, tout en demeurant, sans doute, impropres à en révéler tout le mystère. Dans un ouvrage magistral et original qui mêle philosophie et Révélation, L’Étoile de la Rédemption, Franz Rosenzweig fait du Royaume de Dieu le cœur de sa « pensée nouvelle ». On peut y lire entre les lignes que l’expérience d’une parole de vérité, d’une liturgie chantée ou d’un amour reconnu « fort comme la mort » y est révélation de son advenue. Gageons que sa description philosophique, dialogique et eschatologique, dissociée de toute dimension politique ou historique, mais puisant aux sources du judaïsme et du christianisme, peut être le point de départ d’une véritable phénoménologie du Royaume, en bonne et due forme.

Docteur en philosophie contemporaine et titulaire d'une licence de Sciences religieuses, soeur Marie-Aimée Manchon est moniale des Fraternités monastiques de Jérusalem, chargée d'enseignements à la Faculté de Philosophie de l'Institut catholique de Paris et au Collège des Bernardins.

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Réforme, Humanisme, Renaissance 2025/1 N° 100 : Études en histoire de la pensée politique autour de Jean Bodin

Association d’études sur la Renaissance, l’Humanisme et la Réforme - Juin 2025


Introduction. « Portrait d’un humaniste moderne »
Par Myriam-Isabelle Ducrocq

Mario Turchetti, Bodin et l’histoire des idées politiques
Par Blandine Kriegel

Enquêtes historiographiques et modulations historicistes dans la recherche de Mario Turchetti
Par Gianfranco Borrelli

Mario Turchetti et les Involtini de l’Histoire
Par Mark Greengrass

Mario Turchetti: penser le politique en temps de crise
Par Gilles Bertheau

Mario Turchetti: un autre combat pour l’Histoire
Par Denis Crouzet

Mario Turchetti et la République bilingue de Jean Bodin
Par Sara Miglietti






dimanche 15 juin 2025

David Halperin : L'art d'être gai

 Gallimard - Juin 2025 - Tel


L’homosexualité masculine n’est pas qu’une orientation sexuelle, c’est aussi une culture. Telle est la thèse de David Halperin, pionnier des études LGBT, qui suggère, dans ce livre tiré d’un cours dispensé à l’université du Michigan et qui a suscité la controverse, qu’« être gay » , c’est aussi une manière d’être spécifique à laquelle il faut être initié.
Esthétisme, snobisme, sens du mélodrame et de l’ironie, goût pour le glamour, caricature des femmes, obsession pour les mères…
Plutôt que de répudier les clichés, David Halperin les réinvestit en instruments théoriques, mettant en exergue l’idée que le génie de la culture gay réside non seulement dans certaines de ses caractéristiques les plus méprisées, mais aussi dans une façon de détourner les valeurs de la majorité pour mieux les subvertir. Une façon donc d’opposer à l’abjection sociale qui a longtemps entouré l’homosexualité une manière d’être heureux. Un « art d’être gai ».

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Wajdi Mouawad : L'Ombre en soi qui écrit

Collège de France - Juin 2025 - Leçons inaugurales


« Tout héros qu'il est, Ulysse demande à être attaché au mât du navire pour résister au chant des sirènes. De même, le poète oppose une résistance farouche à l'attraction du savoir. Non pas qu'il soit contre le savoir, au contraire, mais obstinément, avec entêtement, il cherche à garder inaccessible un fragment qui échappe depuis toujours au savoir. Si chaque objet a une ombre portée, le savoir aussi a la sienne qu'il lui est, par définition, impossible d'éclairer de ses lumières. Pour s'aventurer dans cette ombre, il faut impérativement un stalker. Certaines choses ne s'enseignent pas. Non seulement elles ne s'enseignent pas, mais l'acte de vouloir les enseigner les annule aussitôt. Elles doivent leur présence à l'effacement de la raison. Peut-être à une folie, à une transe, une perte, une dérive. Peut-être aussi, sans doute même, au sang, qui y est pour beaucoup dans l'ardeur d'une ombre qui trouve ses origines dans les profondeurs de nos violences et de nos barbaries. »

Ce livre est issu de la leçon inaugurale prononcée au Collège de France le jeudi 6 février 2025 par Wajdi Mouawad, professeur invité en 2024-2025 sur la chaire annuelle L'invention de l'Europe par les langues et les cultures, créée en partenariat avec le ministère de la Culture.

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samedi 14 juin 2025

Bernard Baas : La communauté en reste. Inconscient et politique

 Stilus - Mars 2025


On a dit de la communauté qu’elle n’était qu’un idéal, certes comme tel jamais réalisé, mais toujours actuel en ce qu’il nous met en devoir de la faire advenir. En ce sens, la communauté reste à faire ; ou plutôt : la communauté est cela dont nous sommes toujours en attente (ce qui nous attend en poste restante). Ainsi sommes-nous en mal de communauté, en reste de communauté. Se plaçant du double point de vue philosophique et psychanalytique, Bernard Baas interroge le « sens » et l’« ab-sens » de la communauté, pour essayer de comprendre ce nouveau « malaise », sans prétendre le dépasser. Car la question est bien de savoir comment nous, nous qui nous sommes si longtemps bercés de l’idéal communautaire pour n’avoir pas à nous réveiller au chaos du monde, pouvons encore assumer quelque responsabilité à son égard. « Défens du sens », « Précarité du politique » et « Puissance du poétique » constituent les trois temps de cette réflexion, où s’explicite, en divers modes, le rapport entre inconscient et politique.

Bernard Baas, docteur en philosophie, professeur honoraire de khâgne (Strasbourg), a publié de nombreux ouvrages portant principalement sur l'intersection philosophie – psychanalyse.

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Thierry Paquot : Le paysage

 La Découverte - Juin 202


Issu du vocabulaire des peintres, le mot " paysage " a progressivement conquis d'autres domaines et acquis d'autres sens selon les disciplines. Simultanément, il s'émancipe du seul regard pour devenir polysensoriel et se placer entre " milieu ", " environnement " et " nature ", quitte à provoquer quelques confusions... L'art des jardins, la création de parcs, la nécessité d'attribuer à la nature une place plus importante dans les villes et les territoires urbanisés confortent le rôle grandissant du paysagiste dans la fabrication de " paysages " aux côtés des agriculteurs, ingénieurs des infrastructures, architectes, designers, urbanistes, concepteurs lumière, écologues, randonneurs...
Cet ouvrage, véritable état critique de la pensée en matière de " paysage ", examine aussi bien les paysages urbains que leur patrimonialisation, les transformations du sentiment de la nature que ses représentations. Il appelle à une " éthique paysagère " soucieuse des nouvelles exigences environnementales et conclut que le paysage s'apparente à un " don de sensations ", une poétique des écosystèmes.

Thierry Paquot, philosophe de l'urbain, participe depuis plus de trente ans aux débats sur la ville, l'architecture et l'urbanisation. Il dénonce dans ses écrits l'urbanisme de l'ère productiviste et propose des alter-architectures au nom de l'écologie existentielle. Il a publié de nombreux ouvrages Habiter l'utopie. La Familistère Godin à Guise, (collectif, Les Éditions de la Villette, 1982, 1998, 2004), Rêver demain : utopies, science-fiction, cités idéales (collectif, 1994), L'Utopie, ou l'idéal piégé (Hatier, 1996), Utopies et utopistes (La Découverte, 2007) et Introduction à Ivan Illich (La Découverte, 2012).

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Antoine Heemeryck : La fin de la société civile ? Une perspective anthropologique

 L'Harmattan - Juin 2025


La société civile est une notion hégémonique. Sa réémergence récente, en plein épilogue de la guerre froide, est étroitement liée au déploiement d’un impérialisme « démocratique ». C’est pourquoi elle est souvent réduite aux ONG dans une logique de bonne gouvernance. De leur côté, ces organisations tendent à devenir des entreprises de moralisation. Ecartelées entre étatisation et marchandisation, la capacité de contestation des ONG paraît s’étioler et de puissants mouvements sociaux les débordent cycliquement.
Dans le contexte actuel de raidissement autoritaire des États, cette évolution conduit à une réévaluation théorique et pratique de cette notion et à poser la question de son évanescence éventuelle.

Antoine Heemeryck est anthropologue, chargé de recherche au Musée national du paysan roumain (Bucarest) et chercheur associé au CESSMA (UMR 245). Ses enquêtes portent sur des sociétés postcommunistes. Il a mené des investigations dans des entreprises, sur la société civile, le patrimoine et l’urbain. Récemment, ses réflexions portent plus spécifiquement sur la gouvernance bionumérique et l’écomoralisation.

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Gian Maria Tore Revoir. Film, expérience et connaissance

 Vrin - Juin 2025


Revoir aborde un film sur le mode de l’affrontement. Ce n’est pas une étude sur un film, un travail d’érudition, l’application d’un savoir préalable. C’est un face-à-face avec lui, la traversée initiatique que chacun pourra réaliser moyennant une série de visionnages. Une épreuve en principe infinie.
Par l’œuvre choisie – Eternal Sunshine of the Spotless Mind – cet essai célèbre l’écart qui se creuse sous nos yeux entre ce qu’on a pu voir une première fois et ce que l’on voit et revoit. Ou entre un visionnage encore inabouti et sa énième réélaboration par la discussion et l’imagination. Sa révision, sa modification continue, son altération.
Le livre que voici parcourt et reparcourt le film, et lui seul. Il propose une méthode qui consiste à défier et à relancer sans relâche le commentaire; un exposé des gestes qui, à eux seuls, construisent la connaissance. En somme, un manuel expérimental d’analyse progressive et un éloge du travail de synthèse qu’impose la rencontre avec toute œuvre.

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Voltaire : Lettres d'Angleterre

 Rivages - Juin 2025


Préface de Linda Gil

Si les "Lettres philosophiques" de Voltaire sont un ouvrage très souvent réédité, sous un titre ou l'autre, on connaît moins en revanche le Voltaire anglais, auteur de cet ouvrage qui a marqué la génération des Lumières. Sa correspondance des années 1724-1730 permet de redécouvrir ce jeune Voltaire, qui se tourne vers l'Angleterre car Londres représente alors un espace de liberté. A travers la correspondance de Voltaire, on peut suivre ses démarches, voir se constituer son réseau et découvrir le premier Voltaire voyageur, hardi, intrépide, exilé et clandestin, écrivant des lettres secrètes à ses rares amis de confiance parisiens.

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Victor Béguin et Alexandre Fillon (dir.) : Les théories de la culture dans la philosophie allemande

 Vrin - Juin 2025 - Noésis n°43


Ce numéro rassemble dix articles couvrant une période s’étendant de Herder à Cassirer, depuis les prémices de la philosophie allemande classique dans le dernier tiers du XVIIIe siècle jusqu’à l’entre-deux-guerres. Le fil conducteur du numéro est les aventures du concept de culture. Sa place dans les élaborations conceptuelles et systématiques des auteurs étudiés et la manière dont sa signification se construit au carrefour de la philosophie et de l’émergence des sciences de l’esprit/de la culture sont interrogées tout au long du numéro, qui mêle les contributions sur des auteurs classiques et l’exploration de corpus moins étudiés.

Ont participé à ce volume : V. Béguin et A. Fillon avec des contributions de M. Amat, V. Béguin, E. Durand, L. Fabry, A. Fillon, Ph. Foray, G. Leblanc, G. Marmasse, A. N. Rizzo et P. Wotling.

Sommaire

Victor Béguin et Alexandre Fillon : Introduction

Philippe Foray : Kultur et Bildung dans les œuvres de Schiller et Goethe

Gilles Marmasse : Langage et culture chez Herder et Humboldt

Victor Béguin : Aspects de la culture dans la philosophie hégélienne de l’esprit

Alfio Nazareno Rizzo : La Kultur comme principe régulateur de l’histoire. Jacob Burckhardt au-delà de l’idéalisme

Patrick Wotling : Culture et typologie des formes de vie selon Nietzsche

Guillemette Leblanc : Une science de la culture est-elle possible ? Heinrich Rickert et le problème de la référence aux valeurs

Lucie Fabry : La spécificité épistémologique des sciences de la culture : Heinrich Rickert et Max Weber relus par Jean-Claude Passeron

Matthieu Amat : La philosophie de la culture : un programme et une pratique. La revue Logos de 1910 à 1914

Emeline Durand : Les langues de la Bildung. Rosenzweig et Humboldt

Alexandre Fillon : Les formes de l’esprit. Cassirer et la philosophie de la culture.

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vendredi 13 juin 2025

Pauline Nadrigny : Sonder le monde. Arts sonores, réalisme, environnement

 MF éditions - Juin 2025


À la croisée de la philosophie et des arts sonores contemporains, Sonder le monde pose la question de la signification du réalisme aujourd'hui. Où est le son ? Sa présence est évanescente et pourtant, dès la philosophie antique, il a noué avec l’idée de présence une relation étroite. Mais n’est-ce pas du fait de sa nature évanescente que le son se prête à la transmission de l’idée, mais aussi à l’imposition d’une autorité, transcendante comme politique. La crise tout juste passée de la pandémie peut cependant nous inviter à reconsidérer cette relation fondatrice. Dépendants de nos sessions « en distantiel », nous avons plus que jamais écouté, dans une conscience aiguë des bruits qui perturbaient le signal du monde dont nous étions coupés. Dans le même temps, l’évidement du monde nous a fait tendre de nouveau l’oreille vers un quotidien dont la structure ambiantale était profondément bouleversée. Face à cette invitation, il s’agit de poser la question autrement : non plus où est le son ? mais où se tient le monde ? Nous appelons à une pensée qui considère sous un nouvel angle les rapports entre son, réalité et présence, à partir de coordonnées nouvelles : réaliste et écologique. Il s’agit ici donc moins de comprendre ou de se représenter le monde que de le sonder. Or en tant qu’il peut être, dans certains de ses usages, une manière de sonder le monde, l’enregistrement sonore a bien une capacité à défendre un certain sens du réel, dont les enjeux sont aussi bien philosophiques qu’écologiques. En explorant les arts sonores contemporains, notamment le « field recording », en passant par le deep listening, jusqu’à l’audionaturalisme (Knud Viktor, Hildegard Westerkamp, David Dunn, R. Murray Schafer, Peter Cusack, Gavin Bryars, Pauline Oliveros, Chris Watson, Jana Winderen, Eliane Radigue, Palu Meursault et Thomas Tilly, Bernie Krause, Fernand Deroussen...), mais également la littérature quand elle se met à l’écoute de l’environnement (Ovide, Thoreau, Vesaas...), ou le cinéma (Werner Herzog, Apichatpong Weerasethakul...), cet ouvrage propose de penser la manière dont la piste sonore peut, dans son évanescence même, manifester le monde dans sa réalité.

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mercredi 11 juin 2025

Guy Lesoeurs : L'in-fini du rêve. Interprétation, interpénétration

Portaparole France - Mai 2025


L’in-fini du rêve, interprétation et interpénétration. En 1900, le neurologue Sigmund Freud publie Die Traumdeutung, L’Interprétation des rêves. Il y formule les bases de la psychanalyse et place le rêve comme une manifestation psychique essentielle de l’inconscient, lieu des désirs et pulsions refoulés qui s’expriment durant le sommeil. Encore de nos jours, le rêve demeure une énigme bien que le voile semble se découvrir petit à petit grâce aux investigations neuroscientifiques. En parallèle, les élucubrations diverses et les dictionnaires de symboles oniriques continuent à faire florès. Le rêve, porte ouverte sur l’inconscient, est in-fini dans le sens où il se poursuit et pénètre dans notre vie éveillée. C’est le fil rouge de cet ouvrage qui con­duit le lecteur profane et le professionnel de la santé psychique dans les méandres de l’inconscient. Un rêve, c’est l’esprit humain au travail dans un corps au repos, d’où l’intérêt d’en noter le souvenir et de l’interpréter car, en tant que produit par l’inconscient, il comporte des éléments qui peuvent éclairer la vie quotidienne de la personne. Si le rêve est comme un langage, comme l’ont formulé Sigmund Freud puis Jacques Lacan, il est nécessaire de le traduire et de le déchiffrer comme un rébus, c’est-à-dire de lui donner un sens. Guy Lesœurs se réfère à la psychanalyse, mais aussi à la neurophysiologie pour nous rappeler que le rêve est un conte métaphorique et métonymique qui nous aide à mieux comprendre le monde et notre propre psychisme. L’ouvrage est encadré par la préface de Gérard Ostermann, lui-même psychothérapeute ARS et psychanalyste et par la postface de Patrick Lemoine, psychiatre, docteur en neurophysiologie et spécialiste du sommeil.

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Catherine Vincent : Le corps vieux. Du paraître à l'être

 Michalon - Juin 2025


Que nous dit un corps qui vieillit – un corps vieux ? Faut-il résister, sous l'injonction au bien-vieillir (comprendre : rester jeune et tonique) ou bien l'assumer ?
Dans un essai nourri de témoignages et d'expériences vécues, Catherine Vincent explore la réalité du corps vieillissant sous toutes ses facettes pour mieux souligner son enjeu politique. Quelle réponse, en effet, la société offre-t-elle à un corps devenu dépendant, engoncé dans la maladie, objet de soins intimes, parfois trop encombrant ? Connaît-on suffisamment ses spécificités, ne pourrait-on mieux les entendre ? Et si se réapproprier son corps vieux était aussi se donner une meilleure chance de participer aux décisions le concernant ?

Ancienne journaliste au Monde, désormais journaliste indépendante, Catherine Vincent se consacre notamment aux sujets relatifs au vieillissement et au grand âge. Elle est l'auteure de La Mort à vivre (Seuil, 2022).

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