samedi 29 novembre 2014

Thierry Hoquet et Francesca Merlin : Précis de philosophie de la biologie

VUIBERT - 19 novembre 2014 - Collection : Philosophie des sciences


La philosophie de la biologie est un domaine extrêmement actif de la recherche dans la tradition philosophique anglo-saxonne. Elle réunit philosophes et biologistes autour de la question de la définition des concepts fondamentaux : gène, cellule, organisme, espèce, développement, évolution, adaptation, etc. 
Ce livre, qui rassemble les contributions d une trentaine de spécialistes français et étrangers, présente en 24 chapitres l état de la recherche actuelle dans tous les principaux domaines de la biologie.
Il peut être utilisé comme manuel pour les cours de philosophie des sciences au niveau Master. 
Sommaire : Introduction : Qu est-ce que la philosophie de la biologie ; I. Le cadre théorique de la biologie (1. Structuration intra-disciplinaire 2. Structuration inter-disciplinaire 3. Biologie et philosophie générale des sciences) ; II. Ontologie de la biologie (1. Le mobilier du monde biologique 2. Dynamiques et processus)



Figures de la Psychanalyse n°28 - Neurosciences, Psychanalyse et Psychiatrie : Quels Enjeux ?

Ed. Erès - Novembre 2014


La question qui s'impose avec une certaine urgence, c'est la possibilité ouverte ou fermée pour la psychanalyse de rentrer dans le nouveau marché du soin. En effet, si la problématique du sujet est tout à fait fondamentale pour la psychanalyse, c'est le contraire qui arrive dans la nouvelle cartographie nosographique de la psychiatrie actuelle. De fait, la description dans celle-ci des petits bouts de comportements associés toujours à de quelconques médicaments, efface la référence au sujet. Il faut se demander quels sont les effets catastrophiques, au point de vue psychique et symbolique, de cet effacement du sujet.

Coordination : Christian HOFFMANN - Monique LAURET - Jacques SEDAT

Ont participé à ce numéro : Gérard BAZALGETTE - Nedra BEN SMAIL - Joel BIRMAN - Jean-Pierre BOURGEOIS - Edith CAMPI - Patricia DESROCHES - Yorgos DIMITRIADIS - Olivier DOUVILLE - Claire GILLIE - Patrick LANDMAN - Cédric LEVAQUE - Pascale MACARY-GARIPUY - Gérard POMMIER - Patricia ROSSI-NEVES - Catherine VANIER 


Guy Le Gaufey : Une archéologie de la toute-puissance : D'où vient A barré ?

Epel - 21 novembre 2014 - Collection : Essais


La toute-puissance a mauvaise presse : on L'envisage soit comme pur mirage, soit comme dévoiement d'une surpuissance, alors qu'elle a d'abord été une façon d'affirmer une altérité irréductible.
Théologique, elle a contribué à établir la liberté de Dieu au-delà de l'ordre dont il était le garant. Politique, elle a été au fondement de l'absolutisme royal à la française. Juridique, elle s'est immiscée dans l'état d'exception, en plein coeur des systèmes démocratiques. Dans tous les cas, elle repose sur l'existence d'une volonté tenue pour insondable, et donc : toute Autre.
En destituant l'Autre de toute qualité subjective, Jacques Lacan a creusé l'espace d'une question médite au regard de cette tradition : et si le monde de la toute-puissance ne recelait aucun agent ? Ne serait-ce point là le véritable athéisme ?


Alexandra Roux (dir.) : Schelling. Philosophe de la mort et de l’immortalité. Études sur Clara (avec la traduction française du texte de Schelling)

PU Rennes - 21 novembre 2014 - Collection : PHILOSOPHICA


Ce volume est le premier ouvrage entièrement consacré à Clara, texte sans équivalent non seulement dans l’ensemble de la production de Schelling mais aussi dans l’histoire de l’idéalisme allemand. Après six contributions consacrées à cette œuvre, ce volume présente la traduction française de Clara que l’on doit à Élisabeth Kessler, entièrement révisée par Pascal David et Alexandra Roux.

Avant-propos de Bernard Mabille

Sommaire

Lectures historico-critiques
Lectures immanentes
Lectures chiffrées
Lectures thématiques

John Dewey : La quête de certitude: Une étude de la relation entre connaissance et action

Gallimard - 28 novembre 2014 - Collection : Bibliothèque de Philosophie - Traduction Patrick Savidan


Lorsqu'en 1929 John Dewey (1859-1952) publie La Quête de certitude, il se tient à un moment déterminant de sa trajectoire : il a, depuis le début des années 1920, fait successivement paraître Reconstruction in Philosophy (1920), Human Nature and Conduct (1922), Experience and Nature (1925). Cette séquence traduit l'effort hors du commun que produit alors le philosophe pour donner à sa pensée tous les moyens et les outils qu'elle requiert, pour expliciter les raisons qui justifient l'urgence, politique et éthique, de sa mise en oeuvre. La Quête de certitude, dont on a souvent dit qu'il constitue l'exposé le plus précis et le plus complet du pragmatisme de Dewey, rassemble et réagence de manière décisive les résultats obtenus. Le point de départ en est la dénonciation des difficultés que suscite le besoin de certitude lorsque celui-ci se confond avec une quête de l'immuable et du permanent. S'appuyant sur l'exemple de l'enquête telle qu'elle se pratique dans les sciences de la nature, John Dewey se demande comment conduire l'intelligence dans le domaine des valeurs. Renonçant à l'opposition de la connaissance et de l'action, de la théorie et de la pratique, il propose une méthode visant à garantir, par la considération des conséquences, la sûreté du jugement. Tel est l'axe autour duquel pivote la révolution copernicienne qu'il appelle de ses voeux. Tiré des Gifford Lectures que John Dewey fut invité à donner au printemps 1929, La Quête de certitude est une oeuvre philosophique de maturité qui constitue en même temps un point d'accès privilégié à l'ensemble de la pensée du philosophe.

jeudi 27 novembre 2014

Silyane Larcher : L'autre citoyen. L'idéal républicain et les Antilles après l'esclavage

Armand Colin - 26 novembre 2014 - Collection : Le temps des idées


En 1848, l’abolition de l’esclavage, par la Seconde République, a libéré des chaînes plus de 250 000 esclaves. Par l’application du suffrage universel, ceux des Antilles, de la Guyane et de la Réunion ont, en théorie, été dotés des mêmes droits civils et électoraux que tous les citoyens (masculins) de la métropole. La réalité a été fort différente. Ces citoyens colonisés sont longtemps restés soumis à un régime d’exception. Au Parlement, à Paris, leurs députés votaient des lois qui ne leur étaient pas applicables ! Le pouvoir exécutif et les gouverneurs locaux s’occupaient de leur sort. Comment, dans un pays construit sur une citoyenneté que l’on prétend universaliste et abstraite – et qui ne cesse de le répéter – a-t-on pu s’accommoder d’une telle contradiction ?
L’histoire que nous raconte ce livre est celle de luttes et de rapports de forces. Une histoire de violences dont les anciens esclaves sont les protagonistes anonymes. Dans une société française dite « postcoloniale », l’auteur invite à méditer les fondements complexes de l’articulation entre citoyenneté, question sociale, histoire et « race ».
Silyane Larcher est philosophe et politiste. Elle enseigne actuellement à l’École Supérieure du Professorat et de l’Éducation (ESPE) de la Martinique. Elle est aussi chercheure associée à l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain (IIAC) de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

Silyane Larcher est philosophe et politiste. Elle enseigne actuellement à l’École Supérieure du Professorat et de l’Éducation (ESPE) de la Martinique. Elle est aussi chercheure associée à l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain (IIAC) de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

Préface d'Étienne Balibar, philosophe, professeur à l’Université de Columbia.

Ouvrage publié avec le concours de l’Institut des Amériques.



mercredi 26 novembre 2014

Jean-Marie Chevalier et Benoît Gaultier : Connaître. Questions d’'épistémologie contemporaine

Ithaque - Novembre 2014


Qu'est-ce que la connaissance ? Que pouvons-nous connaître ? Et quelle confiance accorder à la perception ? À la mémoire ? L'art et les émotions sont-ils des outils de connaissance à part entière ? Que pourrions-nous savoir de Dieu ? Qu'est-il possible de connaître a priori ? Attentif aux enseignements des sciences de la cognition comme aux exigences normatives de la connaissance, le présent volume introduit aux questions les plus débattues de l'épistémologie contemporaine de façon nouvelle et accessible. Ses chapitres ont été rédigés par une nouvelle génération de philosophes francophones dont les recherches s inscrivent résolument dans les débats internationaux les plus vifs.

mardi 25 novembre 2014

Georges Bataille et Eric Weill : A en-tête de - Correspondance 1946-1951 (éd. Sylvie Patron)

Nouvelles Editions Lignes - 19 novembre 2014 - Collection : Fins de la philosophie
Editions établie, présentée et annotée par Sylvie Patron


Les revues sont nombreuses à naître à la Libération. Toutes n’eurent pas la même importance que Critique et rares sont celles à lui avoir survécu longtemps (a fortiori jusqu’à aujourd’hui). C’est l’une des raisons pour lesquelles la correspondance échangée par Georges Bataille, son fondateur et directeur, et Éric Weil, que Bataille associera – de fait – à la direction des premières années de la revue, est si intéressante.
On y lira certes les considérables difficultés éditoriales qu’elle a rencontrées d’abord : deux éditeurs en quatre années avant de trouver avec les Éditions de Minuit, en 1950, celui qui lui sera dorénavant fidèle. Mais là n’est pas l’essentiel. L’essentiel tient dans l’échange profond, souvent tendu, de deux intellectuels que presque tout oppose (dans une époque où les oppositions ne manquaient pas), excepté leur commune volonté d’œuvrer à la réussite d’une revue « savante » (différente en cela des revues que Bataille a animées avant la guerre – Documents, Acéphale), de recension (« représentant l’essentiel de la pensée humaine prise dans les meilleurs livres », français ou étrangers, ainsi que Bataille l’annonçait dès son premier projet), ce qui suffit à la distinguer d’entrée de jeu des revues d’opinion, qui connurent de fait le succès immédiat – attendu – que l’époque était prête à leur faire (Les Temps modernes, pour ne citer que la plus illustre des revues de laquelle Critique cherchait le plus à se différencier).
Cette volonté délibérément bibliographique (il faut le redire : c’est d’une revue de recension qu’il s’agit) n’en devra pas moins compter avec les passions politiques : délicat, sinon impossible équilibre à trouver entre les marxistes et les non marxistes, les communistes et les gaullistes, l’existentialisme et le surréalisme, les grandes œuvres canoniques, et les travaux qu’elles suscitent comme naturellement, et les petites œuvres hérétiques (Weil s’impatientant de l’intérêt récurrent Bataille montre pour Sade), petites œuvres que Bataille semble pourtant résolu de valoriser à l’égale des premières, entre les collaborateurs dont la « scientificité » n’est pas douteuse (les spécialistes) et les « intellectuels », pour la plupart amis de Bataille, revenant avec lui d’un entre-deux-guerres commun et passionné, etc.
Qu’on le mesure : du n°1 au n°3-4, signèrent – que Critique seul sut rassembler alors – Bataille et Weil eux-mêmes bien sûr, mais aussi, Georges Ambrosino, Georges Balandier, Maurice Blanchot (membre du Comité de rédaction dès le premier numéro), Théodore Fraenkel, Alexandre Kojève, Alexandre Koyré, Aimé Patri, etc. On se le représente sans peine : l’écart est parfois considérable, les livres recensés couvrent un champ étonnamment étendu qu’on ne voit pas d’autres revues réunir, les tons sont divers, sinon divergents. De tout cela, la correspondance échangée par Bataille et Weil se ressent profondément. Il s’y joue quelque chose de l’époque entière réduite pour l’occasion à deux seuls hommes.
À en-tête de Critique reproduit l’intégralité des lettres retrouvées que se sont échangé les deux hommes, tout le temps que ceux-ci ont travaillé ensemble à l’animation de la revue Critique. Soit 32 lettres de Weil à Bataille et 31 lettres de Bataille à Weil. À quoi l’éditrice à ajouté 23 lettres de Bataille à différents destinataires concernés par le projet (Maurice Nadeau, Pierre Prévost, Jean Piel, Charles Meyer, etc.) ; et 20 autres lettres « croisant » les précédentes. 27 planches sont données hors texte. Un index clôt l’ouvrage.
Sylvie Patron, qui a établi cette édition est maître de conférences habilitée à diriger des recherches à l’université Paris Diderot-Paris 7. Ses recherches actuelles portent sur l’histoire et l’épistémologie de la théorie littéraire, notamment dans le domaine de la théorie du récit. Elle a publié Critique (1946-1996). Une encyclopédie de l’esprit moderne (IMEC Éditions, 1999) et Le NarrateurIntroduction à la théorie narrative (Armand Colin, 2009). Elle a également dirigé l’ouvrage collectif Théorie, analyse, interprétation des récits / Theory, analysis, interpretation of narratives (Peter Lang, 2011).

dimanche 23 novembre 2014

Henry Corbin : Autour de Jung, le bouddhisme et la sophia

Entrelacs - Novembre 2014


Henry Corbin a rencontré Jung à de multiples reprises, avant de prendre sa succession, lors des rencontres d'Ascona, en Suisse italienne, où se sont réunis les plus grands spécialistes mondiaux de l'expérience religieuse pendant des années. D'où le texte, totalement inédit, sur les rapports de Jung à la « pensée » bouddhique, telle qu'elle était du moins présentée par quelqu'un comme Suzuki à l'époque et que l'on trouve dans ce livre. A quoi la veuve de Corbin, avant sa disparition, en remettant ces documents à Michel Cazenave, avait voulu qu'on y ajoute un certain nombre d'annexes qui n'avaient pas été publiées jusqu'alors, et, particulièrement, ce qu'avait écrit Corbin, après la parution de la « Réponse à Job » de Jung, sur la figure de la Sophia, la « divine Sagesse », chez ce dernier.

Philippe Büttgen, Michèle Gendreau-Massaloux et Xavier North (dir.) : Les pluriels de Barbara Cassin ou Le partage des équivoques

Editions Le Bord de l'eau - Novembre 2014


Barbara Cassin, philologue et philosophe, depuis ses premiers travaux sur la sophistique interroge la force active du langage, le nôtre en notre temps, mais aussi celui des autres, qu’il nous faut comprendre et traduire.

C’est cette force agissante qui nous met en mesure d’entendre les anciens, de penser les rapports d’une discipline académique, la philosophie, avec d’autres comme la poésie, la fiction, les arts visuels et plastiques ; avec le politique aussi, comme en témoigne la mise en place des commissions « Vérité et réconciliation ». Et en chacun de nous le langage agit, il est à la fois le matériau et le remède de la psychanalyse.

Avec le Vocabulaire européen des philosophies, Dictionnaire des Intraduisibles (2004), dont de nombreuses traductions sont en cours, elle nous aide à penser la diversité des langues et des cultures, et voici que se dessinent ici de manière lisible les nouveaux contours d’une communauté philosophique mondiale.

Face à l’universel et au lieu de l’unicité de la Vérité majuscule, que serait un relativisme conséquent du « plus vrai pour » ? Quelles pratiques de plus d’un livre, quelles pratiques de plus d’une langue faut-il pour penser jusqu’au bout le paradigme de la traduction, et rendre l’Europe, le monde, plus habitables ? 

Avec les contributions de : Éric Alliez, Emilie Apter, Alain Badiou, Étienne Balibar, Françoise Balibar, Marc Crépon, Michel Deguy, Vinciane Despret, Penelope Deutscher, Nicole Dewandre, Souleymane Bachir Diagne, Monique Dixsaut, Maria Cristina Franco Ferraz, Michèle Gendreau-Massaloux, Georges-Arthur Goldschmidt, Roland Gori, Jacques Lezra, Ana Lúcia M. de Oliveira, Fernando Santoro, Konstantin Sigov et Anka Vasiliu.

Michael Löwy : Avertissement d'incendie : une lecture des thèses sur le concept d'histoire de Walter Benjamin

Editions de l'Eclat - Novembre 2014 - Collection : Philosophie imaginaire


Critique révolutionnaire de la philosophie du progrès, nostalgique du passé qui rêve de l'avenir, romantique partisan du matérialisme, Walter Benjamin est dans tous les sens du mot, un philosophe "inclassable". Son dernier écrit rédigé dans l'urgence, peu avant son suicide pour échapper à la Gestapo en 1940, constitue un des textes philosophiques et politiques parmi les plus importants du siècle.
L'objectif de ce livre est d'essayer de comprendre, de mettre en évidence une certaine cohérence, de saisir le rapport complexe entre rédemption et révolution dans la philosophie de l'histoire de Benjamin, à partir du concept d'affinité élective, au modèle de la rencontre amoureuse du roman de Goethe.

lundi 17 novembre 2014

Ellen Meiksins Wood : Liberté et proprieté

Editeur : Lux - Novembre 2014 - Collection : Humanités


La meilleure façon de mettre en lumière les limites des doctrines dominantes, c'est de connaître la tradition canonique et le contexte historique qui les ont vu naître. Suivant ce précepte, Liberté et propriété retrace l'histoire sociale de la pensée politique de la modernité. Sondant les grands moments politiques de cette période (la cité-Etat de la Renaissance, la Réforme, les empires espagnol et néerlandais, l'absolutisme français et la Révolution anglaise), Ellen Meiksins Wood pense ensemble la naissance de l'Etat moderne et la formation du capitalisme. Cet ouvrage fait suite à Des citoyens aux seigneurs, qui couvrait la période allant de l'Antiquité à la fin du Moyen Âge. La grande thèse qui sous-tend cette imposante recherche peut être résumée ainsi : la pensée politique est intrinsèquement liée à l'évolution historique de la relation conflictuelle entre Etat et propriété privée, et c'est dans cette tension que les sociétés modernes ont accouché d'idées riches et équivoques encore vivantes de nos jours : les droits de la personne, la liberté, l'égalité et la propriété.



Richard Zrehen : L'Âme et la racine

Les Belles Lettres - 14 novembre 2014


Le présent ouvrage rassemble les principaux écrits de Richard Zrehen (1949-2011), avant tout connu de la communauté savante et notamment philosophique pour son activité d'éditeur : il a lancé et dirigé trois collections, deux aux Belles Lettres (Figures du savoir, L'arbre de Judée), une chez Klincksieck (Continents philosophiques). Nombre d'auteurs, dans des domaines divers, ont ainsi bénéficié, entre 1997 et 2011, de son aide et de sa confiance pour écrire et publier.
Le livre essaie de montrer la profonde originalité et la diversité de la pensée de Richard Zrehen. On y trouvera, notamment, les morceaux choisis du blog qu il avait créé en 2007 (blog dans lequel il avait repris des articles publiés çà et là tout au long de sa vie). Les réflexions qu il y développe portent, avec une tonalité inimitable et une grande générosité informative, sur la littérature et sur l art, sur les destins des individus et des groupes humains, et sur le fait juif, son grand souci, sa grande affaire.
En préambule à ces écrits ainsi distribués en trois parties, on trouvera une série de témoignages parfois sous forme de photographies de personnes ayant connu et aimé Richard Zrehen. Ce livre ne pourra qu intéresser ceux qui partagent un des intérêts de son auteur au moins (comme l Algérie, la bande dessinée ou l interdit mosaïque de l'image), et ceux qui sont sensibles à la singularité des itinéraires d existence et de pensée.


Françoise Coblence, Michel Enaudeau : Lyotard et les arts

Klincksieck - Novembre 2014 - Collection : Esthétique


Aucune discussion d’ensemble des écrits de Lyotard sur l’art n’avait été entreprise. Or sa réflexion sur les arts – musique, cinéma, peinture surtout – est une part essentielle de son œuvre, comme en témoignent les analyses proposées dans Discours, figure, Que peindre ?, Moralités postmodernesL’Inhumain et Les Écrits sur l’art contemporain et les artistes. Moins remarqué pourtant est le fait que Lyotard a collaboré avec des peintres (Monory, Guiffrey, Adami, Sam Francis, Appel, Buren, etc). Il a été commissaire d’une exposition en 1985 qui a fait date, « Les Immatériaux », au Centre Georges-Pompidou. Plusieurs textes du volume ainsi qu’un entretien inédit avec Bernard Blistène sont consacrés à cette manifestation.
Pour ce livre Françoise Coblence et Michel Enaudeau ont sollicité non seulement des lecteurs avertis de Lyotard (Christine Buci-Glucksmann, Élisabeth de Fontenay, Jean-Michel Rey, Jean-Loup Thébaud, Herman Parret, Anne Cauquelin, Gérald Sfez, Jean-Claude Rolland, Claudine Eizykman et Guy Fihman, Jean-François Nordmann, Jean-Patrice Courtois), mais aussi de plus jeunes chercheurs (Gaëlle Bernard, Frédéric Fruteau de Laclos, Claire Pagès, Jérôme Glicenstein, Maud Pouradier, Evelyne Toussaint) qui découvrent pour leur propre compte le travail de Lyotard sur les arts.
Les contributions rassemblées analysent les concepts forgés par Lyotard, tels que « figural », «libidinal », « sublime », « immatériau », « matière », « imprésentable » « affect », « écriture ». À travers eux, cette pensée de l’art veut rompre avec l’esthétique au sens académique du terme pour voir ou entendre dans les oeuvres l’événement de la couleur ou du son. C’est donc bien d’un enjeu « ontologique » qu’il y va : l’art est seul à nous présenter la frappe sensible de l’être.

Françoise Coblence est professeur émérite d'esthétique à l’Université de Picardie Jules-Verne, membre de la Societé psychanalytique de Paris, directrice de la Revue française de psychanalyse. Elle a notamment publié Le dandysme, obligation d’incertitude (PUF, 1988) ; Sigmund Freud 1886-1897 (PUF, 2000) ; Les attraits du visible (PUF, 2005).

Michel Enaudeau est journaliste. Codirecteur avec Jean-Loup Thébaud du colloque « Comment juger ? À partir du travail de Jean-François Lyotard » (Cerisy-la-Salle, 1982). Il a publié Fiction et vérité freudiennes, entretiens avec Laurence Kahn, Balland, 2004.

Bernard Carriquet : Le boson de Higgs philosophique

Persée - Novembre 2014


L’homme est-il une créature d’origine divine ? L’homme est-il un animal ? Un animal un peu particulier certes. Mais un animal quand même ? Vastes questions que nombre de philosophes se sont posées depuis toujours. Et la réponse est loin d’être tranchée. Si l’on prend le parti de considérer l’homme comme un animal, alors il n’est pas interdit de penser que les lois naturelles, comme celle de l’évolution, s’appliquent à lui, tout comme au monde végétal ou aux autres animaux. Ainsi, certains de nos comportements, de nos valeurs, de nos tabous, de nos cultures, de nos croyances, primordiales pour nous, ne seraient que la traduction de notre obéissance inconsciente aux forces de la nature. C’est ce que je m’appliquerai à mettre en évidence dans cet essai. Dans la recherche fondamentale, le Boson de Higgs est une particule prédite par le fameux « modèle standard » de la physique des particules élémentaires. Elle est supposée expliquer la construction de l’Univers ; une sorte de chaînon manquant et de pierre d’achoppement de ce modèle. Tout comme le Boson de Higgs, la théorie développée dans cet essai me semble, pompeusement peut-être, le chaînon qui manquait pour comprendre certains de nos fonctionnements humains a priori incohérents. J’ai titré mon ouvrage « le boson de Higgs philosophique » par analogie avec cette énigmatique particule, car des forces antagonistes voudraient que l’on soit de plus en plus humain, tandis que sans relâche celles-ci nous ramèneraient vers notre origine animale. Ce qui expliquerait nos comportements d’humain, parfois bizarres.

dimanche 16 novembre 2014

Miguel Abensour : La Communauté politique des « tous uns ». Entretien avec Michel Enaudeau

Les Belles Lettres - Novembre 2014


La Boétie n'a pas seulement conçu l'inconcevable, la servitude volontaire. Il a discerné, dans le champ politique, un contraste entre deux formes de totalité : soit le Tous Un ou l'État, soit la communauté politique des tous uns ou le Contr'Un. Notre histoire, depuis la Révolution, n'est-elle pas le théâtre d'un conflit récurrent entre ces deux formes, entre la démocratie insurgeante et l'État ?
De par l'articulation entre la critique de la domination et la pensée de la politique née de la tradition de la liberté, Miguel Abensour propose une philosophie politique critique qui s'oppose frontalement à la philosophie politique institutionnelle.
Le nouvel esprit utopique nomme un second trajet. Il affirme la persistance de l'utopie et invite à une conjugaison entre désir de liberté et désir d utopie. Cet entrelacs, tout au long de l'entretien, oriente l'action vers la lutte pour une société autre et vers une politique de l'émancipation, force active toujours en éveil.

mardi 11 novembre 2014

Annah Arendt : Qu'est-ce-que la politique ? (Nouvelle édition augmentée, nouvelle traduction)

Editeur : Seuil - Edition revue et augmentée = 6 novembre 2014 - Collection : L'ordre philosophique

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Ce recueil de fragments, restituant un projet inachevé d'introduction à la politique, reprend les thèmes familiers aux lecteurs de l'œuvre de Hannah Arendt. Les principaux arguments développés dans Condition de l'homme moderne et dans La Nature du totalitarisme s'y retrouvent : menace d'une disparition du politique, domination bureaucratique, primat des préoccupations économiques. Toutefois, les textes ici rassemblés pourront séduire le lecteur en raison du caractère incisif du ton adopté. Choisissant de traiter de front la question de savoir si "la politique a finalement encore un sens", Hannah Arendt, en quelques dizaines de pages lumineuses (Introduction à la politique II), propose une synthèse brillante de sa propre doctrine.
Si, comme elle l'affirme de manière si simple et concluante, le sens de la politique est la liberté, alors il nous reste encore beaucoup à faire. Comme le disait déjà Tocqueville que Arendt aimait à citer : "Un monde nouveau a besoin d'une nouvelle politique."
 
Nouvelle présentation
 
Hannah Arendt entreprend dans les années 1950, à la demande de son éditeur allemand, la rédaction d'un ouvrage sur la politique. Les textes qui composent ce grand projet, qui n'a finalement jamais abouti, revêtent un intérêt capital pour la compréhension de l'œuvre tout entière : ils ont été écrits à une période charnière au cours de laquelle ont été rédigés les ouvrages majeurs de la philosophe. A ces textes réunis dès 1995 sous le titre Qu'est-ce que la politique ? s'ajoute ici un ensemble de textes inédits en français, écrits par Arendt en anglais en 1953-1954, qui se situent dans la lignée de La Crise de la culture et reprennent les grands jalons de notre tradition philosophique politique, de Platon à Marx. Cette nouvelle édition critique, sous la direction de Carole Widmaier, confère, sans artifice et sans systématicité excessive, une unité à des aspects de la pensée d'Arendt qui, dans le reste de son œuvre, sont à peine effleurés ou traités séparément les uns des autres. En mettant ces textes en perspective en les confrontant à des ouvrages fondamentaux d'Arendt ( Les Origines du totalitarisme, La Crise de la culture, Condition de l'homme moderne, La Vie de l'esprit, etc.), elle apporte un nouvel éclairage sur l'œuvre de la philosophe allemande.
 

mercredi 5 novembre 2014

Georg Wilhelm Hegel : Le magnétisme animal. Naissance de l'hypnose

PUF - 2e édition - Novembre 2014 - Collection : Quadrige


Dans son Encyclopédie des sciences philosophiques, Hegel parle du magnétisme animal au début de la troisième partie intitulée « Philosophie de l'esprit ». Ces pages, traduites et commentées par François Roustang, pourraient peut-être éclairer la pratique de l'hypnose. La question est de savoir si l'on peut bénéficier des réflexions de Hegel sans pour autant se laisser enfermer par le système de pensée au sein desquelles elles ont été formulées. L'exercice est peut-être périlleux, mais pourquoi ne pas s'y prêter ? 
Dans l entourage de Hegel, plusieurs philosophes et apprentis philosophes étudient le phénomène, comme en témoigne leur correspondance. Hegel s'intéresse donc au magnétisme animal dans son analyse du développement de l'esprit, il l'utilise dans son combat philosophique : d'une part cela lui permet d attaquer la philosophie de l'entendement défendue par Wolf et aussi Kant, d'autre part il dénonce la prétention de Schelling qui voudrait considérer le magnétisme animal comme l'expérience de l'élévation de l'esprit à un principe universel.

Collectif : Émotions contemporaines - XIXe-XXIe siècles

Armand Colin - Novembre 2014 - Collection : Armand Colin / Recherches


Anne-Claude Ambroise-Rendu, Anne-Emmanuelle Demartini, Hélène Eck,Nicole Edelman

L'émotion occupe une place grandissante dans l'espace public : cet ouvrage permet de penser ce phénomène frappant de nos sociétés en même temps qu'il le valorise, voire le réhabilite; il permet également une mise en perspective historique de ce thème et de cerner l'évolution des mises en scène de l'émotion sur plus de deux siècles. Il fait aussi réfléchir à la question : comment faire l'histoire de l'émotion ou des émotions? Y a-t-il une spécificité du "régime contemporain des émotions"?
Le sujet est abordé par le biais de chercheurs internationaux et sous l'angle pluridisciplinaire (sociologie, politique, culturel) : mise en scène des émotions dans les médias, mobilisation des affects, instrumentalisation des expressions émotionnelles, etc.




lundi 3 novembre 2014

Marc Berdet : Walter Benjamin - La passion dialectique

Armand Colin - Octobre 2014 - Collection : Lire et comprendre


Écrivain et traducteur, philosophe, historien et critique littéraire, théoricien politique, de l’art et de la technique : décidément inclassable, Walter Benjamin fascine par son écriture kaléidoscopique et sa modernité protéiforme. Comment s’y retrouver dans cette œuvre foisonnante, boule réfléchissante d’objets d’études aussi hétéroclites que le théâtre baroque, Mickey Mouse, la grève révolutionnaire, Charles Baudelaire, le surréalisme ou l’architecture de verre ?
Pour suivre le geste critique de cet auteur majeur du XXe siècle, cet ouvrage emboîte le pas de sa dialectique singulière, pensée par contradictions qui finit par s’immobiliser dans un cristal d’images poétiques. Marc Berdet propose à la fois une introduction pour tous et une interprétation forte de cette œuvre visionnaire, dont les éclats ne cessent de frapper notre actualité.

Marc BERDET est chercheur à l’université Paris I-Panthéon-Sorbonne, à l’université de Potsdam et au CIERA. Auteur de "Fantasmagories du capital et de Chiffonnier de Paris", il anime le réseau de recherche "Anthropological Materialism".

Florent Bussy : Le totalitarisme. Histoire et philosophie d'un phénomène politique extrême

Cerf - Octobre 2014


Totalitarisme. La seule évocation du mot provoque l'effroi, l'incompréhension et la révolte. Le XXe siècle fut le témoin de l'émergence de ce régime politique alors inconnu et inimaginable. Pourtant ce mal sans borne ni frontière s'est instauré aux quatre coins du monde, de Cuba à la Corée du Nord, de l'Allemagne nazi au Cambodge en passant par l'URSS. Il bouleverse nos convictions les plus profondes car qu'il montre l'insuffisance et l'ambiguïté de nos valeurs défendues par la modernité. A la lumière des réflexions de ceux qui ont vécu au cœur de cet événement - Hannah Arendt et George Orwell pour ne citer qu'eux -, Florent Bussy présente le totalitarisme sous quatre angles historiques et philosophiques (ses liens à l'histoire, à la modernité, à l'idéologie et au monde) pour enfin comprendre ce qu'il est. Quel en est son origine ? Comment a-t-il pu se développer dans une société moderne ? Comment en vient-on à constituer un crime contre le fait même d'exister, contre la condition de l'homme ? Une étude aboutie pour répondre aux questions posées par les bouleversements qui ont traumatisé notre humanité.

François Charbonneau (éd.) : Figures de pensée - Vingt-cinq portraits de lucidité et de courage

Liber - Octobre 2014



Qu'ont en commun Cioran, Simone Weil, Curzio Malaparte, Denis de Rougemont et les autres intellectuels et écrivains dont l'oeuvre et la vie sont évoquées dans ces pages ? Il apparaît que, pour la plupart, ce sont des témoins dune époque à bien des égards exceptionnelle, ne serait-ce que par la profondeur et l'intensité des malheurs qui y ont connus les hommes et les femmes. Notre entreprise de ""célébration posthume"" peut paraître suspecte à une époque qui se targue d'avoir aboli toutes les idoles. Que vaut-elle, en somme, dès lors que chaque existence, même la plus noble, porte en elle une part d'obscurité si déterminante ? Et pourtant, à cette époque que l'on dit de toutes les fins, de lArt, de lHistoire, de lHomme, il a semblé nécessaire de renouer avec l'esprit de la tradition humaniste. Un jardin en soi, aurait pu écrire Montaigne, qu'on ne peut cultiver pour le mieux, car c'est là un art incertain, qu'en ayant à l'esprit un certain idéal. Or, renouer ainsi le fil rompu de la transmission de lIdéal, tel était, et tel demeure encore aujourd'hui, notre volonté en publiant ces figures de pensée.

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samedi 1 novembre 2014

Philosophie N° 123 - Foucault : a priori, phénoménologie et histoire de la raison

Editions de Minuit - Septembre 2014


Ce numéro consacré à Foucault s'ouvre par un texte de Wouter Goris, "L'a priori historique chez Husserl et Foucault". Il analyse l'oxymore philosophique qu'est l'a priori historique, dont il retrace l'origine dans le célèbre texte "L'origine de la géométrie" où Husserl thématise l'a priori de l'historicité, c'est-à-dire les structures formelles de tout horizon historique qui précèdent et fondent toute rationalité historiographique. 
Chez Foucault, il s'agit moins d'un a priori de l'histoire que d'un a priori dans l'histoire : formes a priori de la dicibilité et de la visibilité qui caractérisent une épistémè. Le numéro se poursuit avec "L'être de l'homme à travers limites et finitude : Foucault et la critique de l'ontologie heideggérienne", où Claude Vishnu Spaak réfléchit à la notion d'ontologie chez Foucault, pour montrer en quoi la construction foucaldienne de l'ontologie historique se distingue de sa conception heideggérienne comme science transcendantale de l'être. 
Il met en évidence le caractère central de la notion de finitude, ainsi que sa différence chez les deux auteurs : elle fonde chez Heidegger la possibilité de l'existence humaine, lui conférant son horizon de sens ; chez Foucault, la "pensée du dehors" à laquelle s'expose l'homme comme être fini conduit à une démarcation nette entre les registres de l'être et du sens. Dans "La phénoménologie manquée de Foucault : Husserl et le contre-modèle de l'anthropologisme kantien", John Rogove compare les interprétations husserlienne et foucaldienne de l'anthropologisme kantien : Foucault, comme Husserl, attribue à Kant la responsabilité de l'anthropologisation de la pensée occidentale qui, ensuite, a bifurqué en une philosophie du sujet (qui se serait déployée avec Husserl) et en un positivisme anthropologiste qui en serait le complément et le fondement secrets. 
Foucault semble par là méconnaître la critique radicale de la première par la phénoménologie, ainsi que la parenté qui relie la phénoménologie et son propre projet. Dans "L'histoire critique de la raison par Foucault comme remise en cause de la rationalité", Fabrice de Salies dégage la préoccupation centrale de Foucault par-delà la pluralité de ses enquêtes historiques sur les savoirs empiriques et la matérialité des pratiques : mettre en évidence l'historicité de la rationalité, son caractère relatif, variable, limité et subordonné aux jeux conflictuels des relations de pouvoir - dont toute rationalité n'est qu'une expression intellectualisée. 
Dessiner les motifs, modalités et visées de cette histoire critique de la rationalité doit permettre d'apprécier la nature du déplacement qu'il impose à la pensée : faire de la politique la philosophie première. Enfin, dans "Foucault et Lévi-Strauss en miroir", Daniel Liotta oppose les modes d'intelligibilité propres aux deux penseurs : repérer la continuité d'une fonction à travers la variation de ses matériaux pour l'un - l'objet étant défini par ses possibilités de transformation symbolique -, et identifier la continuité d'une forme à travers la variation de ses finalités pour l'autre - les objets de discours étant définis par le devenir multiple de leur "forme". 
Confrontation qui conduit à concevoir en miroir, mais non en opposition, les principes de l'invention culturelle et les figures de notre liberté chez les deux penseurs. D. P.

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Philosophie antique N° 14/2014. Le devoir : origines stoïciennes, postérité, réévaluations

PU du Septentrion - Octobre 2014


Les stoïciens sont les premiers à faire du "que dois-je faire ?" une question à part entière de l'éthique, qui ne se résout pas d'emblée dans la détermination du bien ou de la vertu et qui vise une détermination objective de l'action convenable ou kathekon. Quelques aspects de cette notion sont examinés dans ce numéro, en même temps que son inscription dans l'histoire de la causuitique et ses échos chez Descartes et Kant.

André Laks (Université Paris-Sorbonne/Universidad panamericana, Mexico) Ada Neschke in memoriam (1942-2013)

Le devoir Isabelle Koch (Aix-Marseille Université) Que dois-je faire ? Genèse d’une question morale

Jean-Baptiste Gourinat (Centre de recherches sur la pensée antique, CNRS/Paris-Sorbonne/ENS Paris) Comment se détermine le kathekon ? Remarques sur la conformité à la nature et le raisonnable

Tad Brennan (Cornell University) The Kathekon : A Report on Some Recent Work at Cornell

Christelle Veillard (Université Paris Ouest Nanterre La Défense) Comment définir son devoir ? Les enseignements du plan suivi par Panétius dans son Peri kathekontos

Terence Irwin (University of Oxford) Officia and Casuistry : Some Episodes

Donald Rutherford (University od California, San Diego) Reading Descartes as a Stoic : Appropriate Action, Virtue, and the Passions

Antoine Grandjean (Université de Nantes) « Moralische Schwärmerei » : Kant et l’oubli de la finitude morale

VARIA

Fabienne Jourdan (Laboratoire Antiquité classique et tardive, CNRS, Paris) La matière à l’origine du mal chez Numénius (fr. 43 et 52 Des Places)

Ilaria Ramelli (Università Cattolica del Sacro Cuore, Milan/Durham University) Alexander of Aphrodisias : A Source of Origen’s Philosophy ?

Isabelle Koch (Aix-Marseille Université) Le propylée et la statue : présence et absence du néoplatonisme dans la lecture foucaldienne de la philosophie antique

Comptes rendus Bulletin bibliographique

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Marc Crépon (dir.) et Yves-Jean Harder (préf.) : Friedrich Nietzsche. Les cahiers de l'Herne n° 73

Flammarion - 22 octobre 2014 - Collection : Champs Classiques


La philosophie de Nietzsche, à travers une morale cynique, dresse une affirmation de l'être et organise une violente critique du christianisme, allant jusqu'à affirmer que "Dieu est mort". L'effondrement des valeurs prédit par Nietzsche permettra de libérer l'être humain de ses afflictions tout en dénonçant le risque totalitaire. Cet ouvrage reprend le meilleur du Cahier de l'Herne paru en 2006, sous la direction de Marc Crépon. Les textes sélectionnés par Yves Jean Harder analysent la pensée de Nietzsche à partir de ses rapports avec la langue, les Grecs et la musique, pour se pencher sur sa critique de la métaphysique et l'histoire, la critique de la civilisation et de la morale, la conversion des valeurs. Comme Nietzsche le dit : la lecture de son oeuvre n'est pas de celles dont on sort sans que rien n'ait changé.

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Jean-Jacques Wunenburger : Gaston Bachelard, Poetique des Images

Mimesis. L'oeil et l'esprit - Octobre 2014


50 ans après sa disparition l’œuvre de G. Bachelard reste une source d’inspiration tant pour les débats sur la rationalité scientifique que pour les interprétations de l’imagination poétique, les deux grands versants de l’esprit à qui il a consacré des études devenues des références au delà des frontières. Sur le socle d’un imaginaire premier, l’esprit tantôt épure les images pour faire émerger le concept, lui-même toujours dialectisé ; tantôt s’y abandonne au contact de ses propres forces inconscientes et des puissances symboliques de la nature à travers les quatre éléments (feu, eau, air, terre). Bachelard se veut ainsi le fidèle témoin des rythmes de l’esprit humain qui, à travers des expériences antagonistes, se laisse porter par un même désir de créativité incessante, qui nous conduit à accroître notre puissance d’être et donc notre joie d’exister. Chez Bachelard la phénoménologie des images conduit donc vers une esthétique autant que vers une éthique. 

Jean-Jacques Wunenburger, professeur de philosophie à l’Université Jean Moulin Lyon 3, est auteur de nombreux ouvrages sur les images (Philosophie des images, La vie des images), sur l’imagination et l’imaginaire dans leurs expressions religieuses, politiques, médiatiques, médicales, etc.

Hermann Cohen : Le concept de philosophie

Cerf - octobre 2014 - Collection : Passages


Après La Théorie kantienne de l'expérience et Le Commentaire de la "Critique de la raison pure, voici enfin la traduction de deux textes incontournables du grand philosophe néokantien Hermann Cohen. L'"Introduction avec supplément critique" que Cohen rédigea pour l'oeuvre monumentale de Friedrich Albert Lange (1828-1875), l'Histoire du matérialisme et critique de son importance à notre époque, et l'Introduction à l'Ethique de la volonté pure (1904) sont considérées aujourd'hui comme les meilleures introductions à l'histoire de la philosophie. Dans ces textes, Cohen explicite et tente de résoudre le débat sur le matérialisme historique et sur le "naturalisme" en éthique. Un appareil critique important permet de mieux appréhender la pensée du maître de l'Ecole de Marbourg.