mardi 24 juillet 2012

Cahiers Philosophiques n°130 : Foucault, une politique de la vérité

3ème trimestre 2012


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Le Courage de la vérité est le dernier cours prononcé par Foucault au Collège de France durant l’année 1984. Celui-ci ne détermine pas le sens ultime de l’œuvre du philosophe pas plus qu’il ne déploie une totalisation unifiée de son parcours théorique. La parrêsia– le dire vrai ou le francparler – en est le fil conducteur et l’occasion de reprendre et déplacer, une fois encore, la question des rapports entre politique et vérité, de repenser une « politique de la vérité ».

L’association déroutante de ces deux termes s’inscrit dans une réflexion sur le gouvernement de soi et des autres, sur les implications politiques de nos manières de vivre. L’éthique du parrésiaste, celui qui dit vrai au mépris des convenances, participe d’un souci de soi dont les effets sont politiques dans la mesure où ses paroles manifestent une vérité qui n’est pas celle du pouvoir dominant et qui le met en crise.


Dossier: Foucault, une politique de la vérité
  • N. Chouchan, éditorial, pp.4-6. [version pdf]
  • J. Terrel, “De la critique de la volonté de vérité au courage de la vérité”, pp. 7-28.
  • Frédéric Rambeau, “La critique, un dire vrai”, pp. 29-38. [version pdf]
  • Jean-Claude Vuillemin, “Réflexions sur l’épistémè foucaldienne”, pp. 39-50.
  • Julien Cavagnis, “Michel Foucault et le soulèvement iranien de 1978 : retour sur la notion de « spiritualité politique”, pp. 51-71.
  • Mathieu Potte-Bonneville, “Les corps de Michel Foucault”, pp. 72-94.
Etudes
  • Arnaud Rosset, “Un autre regard sur les visions du monde modernes”, pp. 95-111.
Situations
  • “Foucault est un personnage extraordinaire”, Entretien avec le collectif théâtral F71, par Pierre Lauret, pp. 112-126. [version pdf]





mardi 17 juillet 2012

Les années d'apprentissage philosophique. Études fichtéennes (1795-96)

Novalis


Juillet 2012 - Presses Universitaires du Septentrion | Opuscules - 20 €

L'importance de Friedrich von Hardenberg alias « Novalis » (1772-1801) dans l'histoire de la littérature allemande et européenne est bien connue. En revanche, on ignore encore trop souvent que le poète romantique fût également philosophe. Lecteur passionné et subversif des grands penseurs de son temps (Kant, Fichte, Schelling, Reinhold, Jacobi, Schiller), Novalis se livre dans les Études fichtéennes (jamais parues de son vivant) à une interrogation de fond sur la philosophie transcendantale élaborée par ses maîtres, et en particulier par Kant et Fichte. D’une extraordinaire puissance spéculative, d’une précocité inouïe (l’auteur est un jeune homme de vingt-trois ans), Novalis fait se succéder à une vitesse vertigineuse, dans ces carnets totalisant 667 fragments, autant d’intuitions fulgurantes, de mécompréhensions et de transformations conceptuelles délibérées qui restent toutes à interpréter. La question essentielle de ces pages se présente rapidement comme celle de la manifestation. C’est plus précisément le thème de l’imagination, et par suite de l’image ou de l’apparence de l’être, c’est-à-dire de la perspective, qui se déplie nerveusement dans les fragments. Étroitement relié au problème du langage comme acte créateur, il apparaît dans le désordre, voire comme désordre. Car les méditations de Novalis ne suivent volontairement aucun protocole : pensées en acte à l’état pur, elles ne se soucient que de leur propre devenir, et tandis qu’elles affrontent jusqu’au non-sens, c’est à dessein qu’elle ne s’achèvent pas et qu’elles remettent en cause nos cadres de pensée hérités.

mercredi 11 juillet 2012

Oeuvres de jeunesse de Descartes (1616-1631)

René Descartes



Mai 2012 - PUF - "Epiméthée" - 35 €

Il s’agit d’une édition de fragments (titres et extraits de traités entrepris ou simplement projetés) et de commencements d’œuvres de Descartes qui nous sont parvenus par des sources variées mais parfaitement fiables, et dont Descartes lui-même a fait mention à un moment ou à un autre dans sa Correspondance ou dans le Discours de la méthode, mais qui n’ont jamais été pris en considération pour eux-mêmes. 
Nous avons réuni ces textes, nous les avons traduits quand ils étaient en latin ou en néerlandais – tout en plaçant les originaux en regard –, présentés, datés et annotés historiquement et philosophiquement. Nous insistons sur la Licence en droit (placard découvert en 1987), l’Étude du bon sens, dont nous restituons l’objet et l’ensemble des fragments non identifiés jusqu’ici, et La recherche de la vérité, pour la première fois traduite en français à partir de sa version néerlandaise et datée de façon sûre. 
Ces textes ainsi réunis et datés présentent pour la première fois un Descartes inédit, travaillant en philosophe, et non seulement en savant, dans les deux décennies qui précèdent le Discours de la méthode.

Capitalisme, travail et émancipation chez Marx

Richard Sobel


Juin 2012 - PU du Septentrion - "L'économie retrouvée" - 14 €

L'oeuvre de Marx est construite autour d'un triptyque "travailliste" - anthropologie générale, socio-économie historique et utopie sociale - dont il s'agit de montrer la puissance, la pertinence et l'actualité. Même si la centralité du travail ne s'institue et ne semble valoir que pour le seul monde moderne, il ne saurait y avoir de société qui n'ait fait, d'une manière ou d'une autre, l'expérience du travail comme forme essentielle de la condition humaine. 
Si la philosophie du travail définit fondamentalement l'être humain, il revient à la socio-économie des modes de production - en particulier le capitalisme où règne la "loi de la valeur" - de montrer que, dans l'histoire, le travail a toujours été l'objet de multiples aliénations qui obèrent la vérité anthropologique dont il est universellement porteur. Seule une société émancipée de toutes les formes de domination pesant sur le travail permettra à chacun de ses membres de s'épanouir pleinement. 
On peut bien sir discuter tel ou tel point du "travaillisme" marxien, à commencer par l'utopie communiste. Mais tant que notre horizon social restera dominé par le capitalisme, cette approche constituera une ressource incontournable pour comprendre le présent, le subvertir et dégager une perspective d'émancipation.

lundi 2 juillet 2012

La nuit de Gethsémani. Essai sur la philosophie de Pascal

Léon Chestov


Septembre 2012 (à paraître) - Editions de l'Eclat - 8 €

Présentation de l'éditeur

La nuit de Gethsémani, Pierre s’endormit et ne put prévenir le Christ de l’arrivée des soldats. Depuis, nous dit Pascal, «Jésus est à l’agonie jusqu’à la fin du monde : il ne faut pas dormir pendant ce temps-là ». C’est le point de départ de l’essai de Chestov, qui, à son tour, nous enjoint de rester éveillés pour qu’une nouvelle nuit de Gethsémani, pour l’homme, ne se reproduise pas; pour que l’homme ne se voie pas condamné à l’agonie jusqu’à la fin du monde, parce qu’il n’aura pas veillé sur sa liberté première que lui octroie la connaissance de ses propres limites.

Dans la lignée d’un Nietzsche ou d’un Kierkegaard, Léon Chestov (1886-1938) est un philosophe inclassable, « avec Dieu, sans maître », « dévastateur de la raison », qui a profondément marqué la pensée européenne à partir des années 1920 — si profondément qu’on l’aura oublié quelque temps, malgré les nombreuses traductions françaises, mais qu’il resurgit régulièrement, et encore récemment avec la réédition de ses œuvres les plus importantes aux éditions Le Bruit du temps.