jeudi 29 septembre 2022

Emmanuel Kant et Benjamin Constant : Sur le droit de mentir

 Flammarion - Septembre 2022 - GH philo


En 1797, Emmanuel Kant et Benjamin Constant s'affrontent dans une controverse fameuse sur le problème - moral et politique - du droit de mentir. Être véridique est un principe qui doit guider notre conduite. Si Constant reconnaît le bien-fondé d'une telle exigence, il s'oppose à Kant sur son application : selon lui, il ne faut pas en faire une obligation absolue.En donnant à lire une sélection de textes de Kant sur le mensonge et le devoir moral, les objections de Constant dans Des réactions politiques et la réponse de Kant dans D'un prétendu droit de mentir par humanité, cette édition permet d'examiner ce qui a pu être considéré comme la question du siècle : le rapport entre théorie et pratique.En GF PHILO', le texte de l'oeuvre est donné à lire sur la page de droite. En regard, des extraits tirés d'autres oeuvres viennent l'éclairer, le questionner, le prolonger.

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Imaginaire & Inconscient 2022/1 (n° 49) : Des identités en tout genre

L'esprit du temps - Septembre 2022 

Page 5 à 8 : Fabienne Sardas, Anne-Gaelle Ulloa et Clément Etienne-Raynal - Éditorial | Page 11 à 19 : Gérard Bonnet - Unique en son genre. L’identité sexuelle en question | Page 21 à 29 : Bénédicte Berruyer-Lamoine - Ligne de partage des eaux. Identité, genre et nomination de soi | Page 31 à 43 : Sylvain Tousseul - Le genre dans les sexualités | Page 45 à 54 : Lionel Mathieu - Penser les variances de genre à l’épreuve des modèles de violence intersubjective | Page 55 à 61 : Éric Hamraoui - Masculinité, rationalité sociale et existence | Page 65 à 76 : Éric Corbobesse - Love me Gender | Page 77 à 85 : Florian Houssier - Destin de l’Idéal du Moi à l’adolescence : mise en acte et fantasme magique de réalisation de soi | Page 89 à 96 : Emmanuel Todd et Anne-Gaelle Ulloa - En dialogue avec… Emmanuel Todd | Page 97 à 103 : Sandra Laugier et Anne-Gaelle Ulloa - En dialogue avec… Sandra Laugier | Page 107 à 115 : Georges Kassai et Clément Etienne-Raynal - La différence sexuelle dans le langage | Page 117 à 130 : Myriam Cases-Jolinon - Écarts, entre-deux et métissages. L’altérité au cœur du sujet | Page 133 à 134 : Allyson Courtat - Itinéraire bis | Page 135 à 141 : Joy Wielart - Quel genre d’identités ? | Page 145 à 153 : Annie Berriex - Paroles de Trans | Page 155 à

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Joël Biard : Hypothèse matérialiste et pensée radicale. La philosophie de la nature de Blaise de Parme

 Vrin - Septembre 2022


Dans sa philosophie de la nature, Blaise de Parme (Italie du Nord, fin du XIVe siècle et début du XVe) confronte les interprétations possibles de l'hylémorphisme aristotélicien avec une doctrine faisant de la matière le sujet unique des qualités. Les rapports entre qualités, combinés avec l'action des astres, conditionnent l'émergence et la succession des formes. Cet ouvrage explore la théorie de la matière, des éléments, de la génération, mais aussi les points de vue sur l'indépendance de l'âme par rapport au corps et le rapport entre liberté et influence astrale.

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Denis Fisette : La philosophie de Franz Brentano. Repères

 Vrin - Septembre 2022


Principalement connu pour avoir réintroduit l'intentionnalité dans le répertoire des concepts fondamentaux de la philosophie, Franz Brentano a influencé un des courants dominants de la philosophie contemporaine, la phénoménologie. Mais le maître de Husserl est aussi à l'origine d'un véritable programme philosophique : il se fait le défenseur d'une réforme, voire d'une « renaissance de la philosophie comme science », dont les deux branches principales sont la métaphysique et la psychologie. Dans son ouvrage Psychologie d'un point de vue empirique (1874), il jette ainsi les bases d'une psychologie en continuité avec les sciences empiriques, pour en faire une science des phénomènes mentaux. Auteur prolifique, Brentano laisse derrière lui une œuvre riche et diversifiée, et nombre de manuscrits dont seule une infime partie a été publiée à ce jour.

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Philippe Descola : Le Sport est-il un jeu ?

 Robert Laffont - Septembre 2022


En matière de football, chez les Achuar, en Amazonie, il ne s'agit pas du tout que l'un des camps triomphe sur l'autre. Comme dans de nombreuses sociétés non modernes, ce qui compte, c'est le jeu en soi, capturer la balle et marquer un but tout en s'arrangeant pour qu'il n'y ait pas d'inégalités au terme du jeu.

Philippe Descola, grande figure de l'anthropologie contemporaine, place face à notre rapport au sport et au jeu celui des sociétés amérindiennes. L'Occident a imposé au reste du monde le modèle du sport de compétition, qui porte en lui inégalités, individualisme et sentiment national, tout en créant un sens du commun.
Dans la lignée de sa réflexion sur le dualisme nature-culture, l'auteur s'empare de la question de l'hybridation de l'homme et de la machine.

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Susan Neiman : Penser le mal. Une autre histoire de la philosophie

Premier Parallèle - Septembre 2022


Un monde dans lequel des innocents souffrent peut-il avoir un sens ? Si la question du mal est éminemment philosophique, c'est qu'elle n'est pas seulement morale : elle interroge l'intelligibilité du monde. S'intéresser aux réponses qui y ont été apportées par les philosophes, c'est comprendre intimement leur manière de voir le monde, en écho à celle de leur époque. C'est aussi saisir que nous sommes toujours pris dans des carrefours de postulats qui nous dépassent.
Lorsqu'en 1755 Lisbonne est détruite par un tremblement de terre, l'événement provoque une onde de choc parmi les philosophes européens. Ce que l'on qualifierait aujourd'hui de catastrophe naturelle est considéré comme l'incarnation du mal. Deux siècles plus tard, la découverte des camps de la mort nazis agit comme une dévastation conceptuelle : la plupart des philosophes s'accordent à dire que nous manquons de ressources pour aller au-delà du témoignage. De " mal naturel ", le mal est devenu " mal moral " ; une bascule a eu lieu. Penser le mal fait le récit de cette bascule.
Pour Susan Neiman, la philosophie n'est pas affaire de spécialistes ; elle doit poser des questions universellement partagées. En retraçant la manière dont les philosophes modernes – depuis Bayle et Voltaire jusqu'à Arendt et Rawls, en passant par Hegel et Nietzsche – ont répondu à ces questions, elle retourne aux racines du questionnement et de l'émerveillement philosophiques.

Philosophe, Susan Neiman a d'abord enseigné à l'université de Yale, puis à Tel Aviv, avant de s'installer à Berlin, où elle dirige le prestigieux Einstein Forum. On lui doit de nombreux essais de philosophie, traduits dans le monde entier. Elle a récemment publié Grandir. Éloge de l'âge adule à une époque qui nous infantilise (Premier Parallèle, 2021).

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mercredi 28 septembre 2022

Analyse Freudienne Presse 2022/1 (N° 29) : Aux prises avec le réel de la mort : la passion de l'ignorance

Erès - Septembre 2022 


Page 9 à 12 : Avant-propos | Page 15 à 16 : Sylvie Muller-Mossé et Serge Granier de Cassagnac - Introduction | Page 17 à 27 : Laurent Ballery - Passion de l'Ignorance et « Volonté de Savoir » | Page 29 à 43 : Robert Lévy - Ne rien vouloir savoir du dit : responsabilité du sujet. Ne rien vouloir savoir de l’écrit : responsabilité de l’auteur. | Page 45 à 59 : Philippe Woloszko - Nul n’est censé ignorer la loi de la parole et du langage | Page 61 à 68 : Gilbert Poletti - Du rien du tout au semblant | Page 71 à 72 : Alain Guérin et Marcel Rockwell - Introduction | Page 73 à 80 : Vera Besset - L’ignorance, le savoir et le psychanalyste | Page 81 à 86 : Roque Hernández - Am-od-hiancia dans le transfert | Page 89 à 91 : Laetitia Duchatelle-Baïetto et Jean-Jacques Valentin - Introduction | Page 93 à 103 : Radjou Soundaramourty - Un savoir ignorant | Page 105 à 114 : Lola Monleón - Sur la passion de l'ignorance et l’angoisse | Page 115 à 125 : Marie-France Osterero - Le savoir ne peut-il être une des formes que prend la passion de l’ignorance ? | Page 127 à 138 : Céline Devalois - « Chut, ne le réveille pas il ne sait pas qu’il est mort » | Page 141 à 149 : Charles Marcellesi - L’outil de la topologie appliqué à la clinique des psychoses passionnelles dans leur rapport avec la passion de l’ignorance | Page 153 à 165 : Léandro De La Jonquière - À quoi sert le mot réel chez Lacan ? Psychanalyse, pensée scientifique et scientisme | Page 169 à 178 : Joëlle Wizman-Pelta - Entre déni et ignorance : quelles voies pour le sujet face au réel de la mort ? | Page 179 à 181 : Charles Marcellesi - Présentation du texte de Françoise Cosson | Page 183 à 188 : Françoise Cosson - Paix, paix, paix | Page 191 à 198 : Anna Konrad - Note de lecture.

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Wolfram Eilenberger : Les Visionnaires. 1933-1943

 Alisio - Septembre 2022


Au bord du gouff re du XXe siècle, quatre icônes mondiales ont incarné, de manière exemplaire et jusqu'à aujourd'hui, ce que cela signifie de mener une vie véritablement libre.
Les années 1933 à 1943 marquent le chapitre le plus noir de la modernité européenne. Face à la catastrophe, quatre femmes philosophes à l’aube de leur 30 ans, Simone de Beauvoir, Simone Weil, Ayn Rand et Hannah Arendt, développent leurs idées visionnaires : sur la relation entre l’individu et la société, l’homme et la femme, le sexe et le genre, la liberté et le totalitarisme, Dieu et l’homme.
Leur parcours aventureux en tant que fugitives, activistes, résistantes, les mène du Leningrad de Staline à Hollywood, du Berlin de Hitler au Paris occupé ; mais surtout à des pensées révolutionnaires sans lesquelles notre présent – et notre avenir – ne seraient pas les mêmes.

Wolfram Eilenberger a étudié la philosophie, la psychologie et la philologie. Il est le fondateur et rédacteur en chef de Philosophie Magazine en Allemagne. Son dernier ouvrage, Le Temps des magiciens (Albin Michel, 2019) a été lauréat du prix du Meilleur Essai étranger en 2019. Les Visionnaires est un best-seller en Allemagne et est en cours de traduction en neuf langues.

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John C. Harsanyi : L'éthique et le comportement rationnel

 Hermann - Septembre 2022


Si l’éthique porte une exigence d’universalité, comment peut-elle s’accommoder de la particularité des valeurs et des intérêts ? Tel est le problème, bien connu depuis Kant, auquel se confronte ici John C. Harsanyi.
Pour résoudre les tensions intrinsèques à la rationalité normative, Harsanyi aborde l’éthique en mathématicien : il utilise la théorie des jeux et les probabilités pour renouveler les méthodes de la philosophie morale. Il produit ainsi une éthique ancrée dans le réel, qui concilie l’exigence de rationalité, donc d’universalité, et la prise en compte de la singularité des valeurs et des intérêts.
Pour introduire à l’une des théories morales les plus marquantes du dernier demi-siècle, ce livre réunit plusieurs textes, traduits pour la première fois en français : l’article fondateur « La moralité et la théorie du comportement rationnel » et les écrits initialement regroupés sous le titre Essais sur l’éthique, le comportement social et l’explication scientifique.

Traduction et présentation de Jean-Pierre Cléro

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Georges Didi-Huberman : Pour quoi obéir ?

 Bayard - Septembre 2022

Qu'on soit enfant ou adulte, on n'arrête pas de nous demander d'obéir. Alors, pour quoi, en vue de quoi ? Quand est-ce qu'obéir nous sauve, et quand est-ce qu'obéir nous piège ? Quand est-ce qu'obéir nous préserve du pire... ou nous prive du meilleur ? Nous donne de l'espace ou nous immobilise ? Comment s'opère le glissement entre le fait d'être contraints d'obéir (dans les espaces carrément disciplinaires) et celui d'être libres d'obéir (dans les espaces qui sont les nôtres, les espaces « normaux » du commerce et de la communication) ? De fil en aiguille, Georges Didi-Huberman, dans cette Petite conférence lumineuse, en arrive à cet avertissement philosophique (qu'il faudra tenter de justifier, bien sûr) : ne vous précipitez pas sur les « promotions », elles sont des ordres déguisés !

Georges Didi-Huberman : Philosophe et historien de l'art, il a été maître de conférences à l'EHESS et est aujourd'hui directeur d'études. Il a publié une cinquantaine d'ouvrages.

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Jean-Jacques Wunenburger (dir.) : Imaginaire et neurosciences. Héritages et actualisations de l' uvre de Gilbert Durand

 Hermann - Septembre 2022


Dans les années 1960, Gilbert Durand, marqué par Gaston Bachelard, a développé une conception globale, complexe, transdisciplinaire, de l’imagination, centrée sur le mythe langagier et les langages visuels. Parallèlement à Claude Lévi-Strauss, qui mettait en avant la notion de structure mythique et d’enracinement neuronal de la culture, Gilbert Durand opta pour un « structuralisme figuratif » où la signification des images, tout en s’enracinant dans le biologique, relevait aussi d’une symbolisation, plus proche des psychanalyses et de Gaston Bachelard que de la sémiotique. L’imagination et ses œuvres individuelles et collectives sont la résultante d’un « trajet anthropologique » qui s’étend des soubassements neurobiologiques aux matrices des mythes sociaux et religieux et vice versa.
Plus de 50 ans après, les avancées des sciences physiques et biologiques, neurologiques et cognitives permettent de jeter un regard nouveau sur l’ensemble des fonctions mentales, et sur les théories modernes du vivant et du cerveau. En quoi ces savoirs nouveaux éclairent-ils l’imagination et l’imaginaire, dans quelle mesure viennent-ils converger avec les références anciennes de Gilbert Durand, quelle nouvelle anthropologie post-durandienne de l’imaginaire peut-on voir émerger ?

Avec les contributions de : Christian Abry, Rogério de Almeida, Alberto Filipe Araújo, Joaquim Machado de Araújo, Fabio Armand, Thierry Atzeni, Pascal Bouvier, Gabriella Brusa-Zappellini, Ionel Bu e, Valeria Chiore, Marie-Agnès Cathiard, Carlos F. Clamote Carreto, Chao-Ying Durand, Maria-Ying Durand, Yves Durand, Thácio Ferreira dos Santos, Pascal Hot, Ana Taís Martins, Juliana Michelli S. Oliveira, Adrien Morel, Artur Rozestraten, Catarina Sant’Anna, Blanca Solares, Joël Thomas, Laurent Vercueil, Philippe Walter et Jean-Jacques Wunenburger.

Jean-Jacques Wunenburger est professeur émérite de philosophie à l'université Jean Moulin Lyon 3, ancien directeur du Centre de recherches IRPHiL de Lyon, président de l'association internationale Gaston Bachelard et de l'association des amis de Gilbert Durand et directeur du Centre de recherches internationales sur l'imaginaire (CRI2i). Il a développé des recherches sur les images, l'imagination et l'imaginaire dans leurs relations avec la philosophie, les arts, les sciences et techniques, les médias, la santé, la politique, etc.

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Gilles Vervisch : Êtes-vous sûr d'avoir raison ?

 Flammarion - Septembre 2022


Tout le monde pense avoir raison. Et s'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, on peut faire confiance à la mauvaise foi de chacun pour défendre ses opinions lors des débats en famille ou sur les réseaux sociaux : vaccin, pass sanitaire, #MeToo, complotisme, climat, wokisme, politique, religion, etc.J'y mettrais ma main au feu, ma tête à couper. Mais comment puis-je être sûr de ne pas me tromper ? D'où nous viennent nos opinions et nos certitudes ? Pourquoi y sommes-nous tant attaché(e)s ? Et dans le fond, faut-il avoir raison ?

Né en 1974, à Rouen, Gilles Vervisch est agrégé de philosophie et enseigne dans un lycée de la région parisienne. Il essaie de rendre la philosophie à la fois ludique et accessible, dans des ouvrages comme Star Wars, la philo contre-attaque (Le Passeur, 2015) ou encore Peut-on réussir sans effort ni aucun talent ? (Le Passeur, 2018).

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lundi 26 septembre 2022

Alain Milon : La philosophie de Francis Ponge. La révolte des choses contre les mots

 Hermann - Septembre 2022


Francis Ponge, souvent qualifié de poète des choses ordinaires, écrit sur la chèvre, le savon, le crottin… Il tente ainsi, hors de tout procédé rhétorique et de toute technique poétique, d’entrer dans les choses comme telles ou telles qu’elles sont. Mais ce « telles qu’elles sont », souvent nous en faisons un « telles qu’elles nous paraissent être » à nous-mêmes, nous qui ne savons pas réellement rendre compte de la part sensible des choses. Comment comprendre alors cette immersion dans un univers sensible que l’on sait par avance hors des choses ? Cette immersion s’inscrit-elle dans une lecture philosophique de la réalité, une sorte de réduction phénoménologique merleau-pontienne, ou dans une vision naturaliste du monde faisant de la nature un principe fondamental, à la manière de la religion naturelle de Diderot ou de l’écriture naturaliste de Zola ? Francis Ponge écrit-il pour montrer les lacunes du langage courant, ou au contraire pour mettre en place un autre langage ? Écrit-il ou est-il dans une tentative d’écriture comme tous ces écrivains, tels Sarraute, Blanchot ou Beckett, qui résistent à l’écriture en écrivant ?

Alain Milon est professeur de philosophie des Universités à l’Université Paris Nanterre et membre senior de l’Institut Universitaire de France. Spécialiste de Maurice Blanchot, il travaille sur la question de l’acte de nomination et le corps de la langue à partir d’une étude croisée de la philosophie et de la littérature contemporaines. Ses recherches portent essentiellement sur la question de la relégation et la figure de l’étranger dans la langue et dans la communauté.

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dimanche 25 septembre 2022

Olivier Boulnois : Le désir de vérité. Vie et destin de la théologie comme science, d'Aristote à Galilée

 PUF - Octobre 2022 - Epiméthée


Comment la « science théologique », qui accomplissait par excellence le désir de savoir et constituait le sommet de la métaphysique d'Aristote, a-t-elle intégré dans un système rationnel (le néoplatonisme) les symboles et les rites du polythéisme grec ? Comment, chez les stoïciens, la théologie physique (philosophique) a-t-elle appris à rendre compte des rites de la théologie politique et des symboles de la théologie mythique ? Comment le christianisme s'est-il emparé du projet, au point de construire à son tour une rationalité discursive à partir des images et des récits contradictoires de l'Écriture ? Comment, en terre d'islam, la théologie métaphysique s'est-elle alliée à la théologie politique pour régler l'interprétation des mythes et rejeter l'apologétique religieuse ? Comment et pourquoi la théologie mystique et la théologie symbolique ont-elles été refoulées hors du champ de la théologie spéculative ? Enfin, comment et pourquoi, à partir de Galilée, la théologie a-t-elle cessé d'être la science suprême, et dû reconnaître l'autonomie critique de la science ? ― Telles sont les questions auxquelles cet ouvrage s'efforce de répondre.

Olivier BOULNOIS est directeur d'études à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes. Ses travaux portent principalement sur la philosophie médiévale et la métaphysique. Il a publié une dizaine d'ouvrages dont, aux Puf, Métaphysiques rebelles (2013) et Etre et représentation (2e éd. 2014). Il a reçu en 2008 le prix de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre.

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Jean Luc Viaux : Les incestes. Clinique d'un crime contre l'humanisation

Erès - Septembre 2022 


Cet ouvrage entend renouveler le regard sur l’inceste : L’inceste est un crime contre la famille et l’humanisation autant qu’un crime sexuel. À partir de nombreux exemples cliniques recueillis en quarante ans de pratique, l’auteur décrit les différentes configurations familiales menant à l’inceste et son effet de déshumanisation.
À partir de nombreux exemples cliniques recueillis en quarante ans de pratique, Jean Luc Viaux entend renouveler le regard sur l’inceste ou plus exactement les incestes, car il n’est pas une seule façon de fabriquer une famille incestueuse. L’inceste n’est pas qu’un crime sexuel. C’est un crime généalogique qui attaque la filiation en créant des liens innommables.
Revenant sur l’inceste père-fille dit « paradigmatique », l’auteur apporte une analyse des multiples configurations familiales construisant les incestes des pères, des mères, des fratries, etc., et leurs effets de déshumanisation. Le traumatisme de l’inceste ne se réduit pas aux seuls symptômes cliniques, c’est aussi un meurtre psychique par destruction des repères.
Les mouvements sociétaux récents, qui permettent que l’on entende la parole des victimes, ont engendré une frénésie législative pénale (quatre lois en cinq ans !). Or on ne peut combattre par la seule force répressive une problématique plurimillénaire et surtout solidement ancrée dans nos inconscients individuels et collectifs. Avant d’énoncer des réponses pour entendre/traiter/punir, il est important de s’interroger sur ce qu’il y a de plus troublant : pourquoi ce crime universellement réprimé continue de se perpétrer sur des millions d’êtres humains ?

Jean Luc Viaux est docteur en psychologie, professeur des Universités, expert honoraire, enseignant en psychologie légale.

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samedi 24 septembre 2022

Cités n° 2022/3 - N° 91 : La causalité diabolique : nouvelles figures

 PUF - Septembre 2022


Page 3 à 6 : Yves Charles Zarka - Éditorial | Page 9 à 19 : Virginie Tournay - Présentation | Page 21 à 34 : Gérald Bronner - L’anthropophobie : l’humain comme figure du mal contemporain | Page 35 à 46 : Jacques de Saint-Victor - « Le Mal blasphémateur » et le retour de l’éloge de la censure | Page 47 à 62 : Guy Saez - Diabolisation et dédiabolisation des cultures populaires | Page 63 à 74 : Virginie Tournay - La plume du diable et les écarts de la nature | Page 75 à 88 : Janine Mossuz-Lavau - Le diable au corps | Page 89 à 98 : Virginie Tournay et Guy Saez - Entretien avec un prêtre exorciste | Page 99 à 112 : Renée Fregosi - Ces réactionnaires du diable ou le retour des religions séculières | Page 113 à 120 : Pascal Perrineau - La logique du bouc émissaire en politique : usages et mésusages de la notion d’anti-fascisme | Page 121 à 137 : Avishag Zafrani - La diabolisation des Juifs : fonction d’une fiction | Page 139 à 154 : Valérie Kokoszka - Les deux sens du califat et la conversion du monde | Page 155 à 174 : Éric Marty - Jacques Lacan et la question de l’écriture | Page 175 à 179 : Jean-Pierre Cléro - Roger-Pol Droit et Claude Jeandel (dir.), Vie bonne et grand âge, Paris, Puf, 2021 | Page 181 à 183 : Marie-Anne Lescourret - Massimo Cacciari, Enfanter Dieu, trad. fr. J. Malherbe-Galy et J.-L. Nardone, Paris, Éditions de l’Éclat, 2022.

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Michael Löwy : La théorie de la révolution chez le jeune Marx

 Les éditions sociales - Septembre 2022


Classique de la pensée marxiste, traduit dans de nombreuses langues et épuisé depuis plusieurs années en France, ce livre est un essai d'analyse marxiste de la pensée du jeune Marx. Michael Löwy, spécialiste mondialement reconnu des études sur Marx, n'étudie pas cette pensée comme un tout abstrait, statique et homogène mais comme un itinéraire politico-philosophique qui mène Marx du néo-hégélianisme de gauche à la théorie de la révolution communiste (des années 1842 à 1847, moment de la publication du Manifeste communiste). L'auteur montre les rapports complexes entre l'évolution philosophique et la radicalisation politique du jeune Marx et leur aboutissement dans le fondement de la théorie de l'auto-émancipation révolutionnaire du prolétariat.

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vendredi 23 septembre 2022

Jeanyves Guérin : Albert Camus, La Peste et le coronavirus. Contribution à des humanités citoyennes

 Champion - Septembre 2022


Dès que le coronavirus appelé aussi covid-19 s’est installé dans toute la planète, les journalistes un peu partout ont relu et fait lire ou relire La Peste. Camus avait pensé son roman sous l’Occupation. Il l’a publié en 1947. Soixante-quinze ans ont passé. Ce qu’on a interprété justement comme un roman antitotalitaire est devenu aussi un récit épidémique où il est question de contagion et d’immunité. Le lecteur d’aujourd’hui croit qu’il évoque l’événement contemporain. Alors que les sociétés ont changé, il retrouve les tergiversations et improvisations des autorités, les restrictions imposées et acceptées, le couvre-feu, la quarantaine, la pérennisation des mesures commandées par l’urgence, le poids des chiffres, le dévouement des soignants, les égoïsmes et les peurs, l’évolution des comportements, les effets inégalitaires sur la société, le jeu des médias, le retour longtemps attendu à une vie normale... L’auteur en appelle à la vigilance éthique et civique et à un travail de mémoire. Il dit aussi la nécessité de réformes car les pandémies ont des causes et peuvent revenir. La lutte contre les fléaux est à recommencer sans cesse.

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jeudi 22 septembre 2022

Nilufer Gole, Richard Rechtman, Sandra Laugier, Yves Cohen : Revendiquer l'espace public

 CNRS - Septembre 2022


Maïdan, Tahrir, Gezi, Occupy Walt Street, Nuit debout... Les mouvements des places qui ont émergé au cours des années 2010 dans différentes parties du monde ont rénové l'espace public et signalent une nouvelle manière de faire de la politique. À chaque fois, des individus de tout horizon se réunissent pour résister aux pouvoirs en place, proclamer leur présence sans mettre en avant de leader, partager des émotions, expérimenter " sur place " une nouvelle convivialité et célébrer leur diversité. Ces citoyens s'emparent des questions d'intérêt général afin de peser concrètement sur le bien commun. La démocratie semble réalisable, ici et maintenant.
Comment saisir la signification de ces mouvements ? Annoncent-ils véritablement une nouvelle ère politique ? Ou bien ne sont-ils que des épiphénomènes isolés ? Jusqu'ici, il se sont " naturellement " essoufflés, ou ont été étouffés par une violente répression. Ne représentent-ils qu'un rêve éphémère ? Rien n'est moins sûr. Les effets de certains perdurent même après leur extinction, comme dans le cas de Maïdan. Surtout, ils mettent en lumière une tendance de fond : la rencontre verticale désormais impossible entre une société hétérogène qui revendique un espace bien réel, et un pouvoir politique national renonçant à sa capacité d'action face aux problèmes d'ordre planétaire que sont la crise financière, la dévastation environnementale, l'expansion du terrorisme ou la pauvreté croissante.
L'aspiration portée par ces occupations de la place publique a encore de beaux jours devant elle.

Nilüfer Göle est sociologue, Richard Rechtman est anthropologue, Sandra Laugier est philosophe et Yves Cohen est historien.

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Laurent Van Eynde : Deja vu. Essai sur le retard de la création au cinéma

 Vrin - Septembre 2022


Ce livre explore quelques-unes des formes selon lesquelles la mélancolie devient moteur de l’acte de création artistique. Le cinéma hollywoodien, qui assume pleinement son statut d’art industriel, est le terrain choisi pour cette exploration. L’histoire du cinéma, brève pourtant, est l’une des plus discontinues qui soit, traversée de ruptures formelles, techniques et esthétiques. Ainsi, la création cinématographique est-elle tout particulièrement dépendante d’une historicité heurtée qui la confronte sans cesse au fait d’être dans un « après » – après une forme, un enjeu, une invention, un genre qui s’effacent mélancoliquement. Il s’agit donc de penser le cinéma comme lieu où la création s’assume comme recréation, dans la répétition d’une origine perdue et pourtant encore si prégnante. <br/>L’auteur analyse des films de William Dieterle, Alfred Hitchcock, Billy Wilder, Brian De Palma et enfin Damien Chazelle.

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Ghislain Casas : La dépolitisation du monde. Angélologie médiévale et modernité

 Vrin - Septembre 2022


La modernité – politique et scientifique – n’est pas née d’un geste de rupture avec le Moyen Âge. L’État et la science modernes peuvent en effet être envisagés comme les conséquences lointaines d’une contradiction logée au cœur de la théologie scolastique. Ce livre raconte l’histoire de cette double genèse en faisant remonter l’idée foucaldienne d’une « dégouvernementalisation du cosmos » du XVIIe au XIIIe siècle. Pour cela, il prend pour objet les débats qui ont animé l’angélologie médiévale au sujet des « anges-moteurs » et s’intéresse à la tentative échouée des Médiévaux pour accorder le concept théologico-politique de hiérarchie à la question cosmologique du mouvement des cieux. Cette étude ne cherche toutefois pas principalement à antidater de quelques siècles l’émergence de la modernité. Il s’agit de présenter les matériaux historiques indispensables à la compréhension du hiatus entre la politique et le monde, que notre époque cherche à surmonter sans y parvenir encore.

Ghislain Casas est agrégé et docteur en philosophie (EPHE-EHESS).

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Gérard Pommier : Mon aventure avec Lacan

 Galilée - Septembre 2022


"J’ai raconté d’abord comment cela s’est passé sur ce divan, alors qu’en même temps, debout et les pieds sur terre, se déroulait l’histoire de ceux qui écoutaient Lacan. Ma mémoire m’a guidé, avec la plasticité qu’elle imprime aux événements. Elle s’appuie sur des visages, des moments suspendus, des émotions la distorde et l’ordonne. Elle ne vaut pas plus que ça, et donc elle vaut beaucoup.
Quand je me suis assis devant le papier blanc, longtemps plus tard, j’ai d’abord noté ce que j’avais retenu de mon analyse – selon la luminosité des souvenirs les plus marquants. Puis, au fur et à mesure que je me les remémorais – même de petits fragments – dès qu’ils étaient couchés sur le papier, d’autres réminiscences émergèrent toujours plus nombreuses. Elles apparurent entre les lignes de ce que j’écrivais, selon les couleurs de mes stylos : bleu, vert, noir – beaucoup de rouge. Elles remontaient à la surface du papier blanc, comme du fond d’une pièce d’eau, à contrecourant du quotidien qui oublie le passé pour accueillir le présent.
Et puis mon aventure avec Lacan ne s’arrêta pas à l’heure de son décès. Elle continue jusqu’à aujourd’hui dans une sorte de monde parallèle. Il ne s’agit pas tant d’idées ou de réflexions théoriques, que d’images qui ne sont pas virtuelles : elles ont le visage, l’habit, le geste de l’homme au cigare torsadé. Par en dessous, par en dessus, par le travers et souvent vent debout, je continue de naviguer en me souvenant d’un style, d’une poésie, d’un geste plutôt que d’une pensée. Car pour moi du moins, si Lacan survit, c’est grâce à sa poésie de grand Aède au verbe étincelant, qui métamorphosa la pâle psychothérapie réglementée des héritiers de Freud en une pratique si inspirée que l’on peut à peine la qualifier de « clinique »." JP

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mercredi 21 septembre 2022

Stéphanie Cudré Mauroux et Marta Sábado Novau (éds.) : Correspondance de Georges Poulet et Jean-Pierre Richard

Slatkine - Septembre 2022


La correspondance Georges Poulet – Jean-Pierre Richard se déploie sur près de quarante ans. Bien plus que le seul témoignage d’une vive amitié intellectuelle, ces échanges racontent aussi une période clé de l’histoire littéraire en France, celle de la « nouvelle critique ». Ils constituent en outre un point de vue privilégié et nouveau pour la connaissance des œuvres de Poulet et Richard.
Le souhait de voir publier ces lettres remonte à 1981 lors de la parution de la correspondance entre Georges Poulet et Marcel Raymond. Poulet relit alors dans un même élan les lettres de son ami Jean-Pierre Richard, et les trouve magnifiques : « elles sont, lui écrit-il, non seulement dans leur rapport avec leur destinataire, mais en elles-mêmes, d’une richesse exceptionnelle. Elles vous font honneur, elles vous révèlent, et c’est à mes yeux, le motif essentiel de les publier. » Dans la lettre suivante, Georges Poulet exprime le désir « si ingénu ou déraisonnable » puisse-t-il sembler, « que dans un avenir mal déterminé, en quelque niche des histoires littéraires, réservée peut-être au développement et aux aléas de la “critique” dans la seconde moitié du XXe siècle, il nous soit alloué (près de quelques amis que nous n’avons même pas besoin de nommer) des places très voisines l’une de l’autre, où, en partie, grâce au témoignage de ces lettres, alors publiées, apparaîtrait plus évidemment ce qui nous unit. » Ce vœu est désormais exaucé.

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Jean-Paul Frick : Le Concept d'organisation chez Saint-Simon

 Classiques Garnier - Septembre 2022


À l'heure où certains responsables politiques invoquent avec légèreté une filiation avec Saint-Simon (1760-1825), l'ouvrage de Jean-Paul Frick s'avère être un texte rigoureux, indispensable pour saisir le contenu philosophique de l'oeuvre d'un des grands penseurs dits utopistes. C'est le coeur même de son système de pensée qui est mis à jour, au travers du concept d'organisation, partant des sciences naturelles pour aboutir à la définition de la science de l'homme. Apparaissent alors la signification de l'industrialisme saint-simonien, mais aussi une nouvelle définition du politique en rapport avec le républicanisme. C'est la possibilité́ d'une religion terrestre émancipatrice non contradictoire avec la science sociale qui est dégagée.

Jean-Paul Frick (1939-1991) a été professeur de philosophie à l'université de Nancy. Il a soutenu sa thèse consacrée à Saint-Simon à Sorbonne Université en 1981. Il a collaboré à la traduction des Principes de philosophie du droit de Hegel (Paris, 1982) et publié un ouvrage sur Comte : Auguste Comte ou la République positive (Nancy, 1991). Il est également l'auteur de plusieurs articles sur Comte, Condorcet, Saint-Simon et Say.

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Michel Agier : La peur des autres. Essai sur l'indésirabilité

 Rivages - Septembre 2022

La peur des autres – proches ou lointains – se transforme en repli sur soi, souvent en mépris, rejet. Plus encore, elle fonde des politiques. C’est ainsi que naît l’indésirable, image spectrale et effrayante de celle ou celui qui peut être chassé à la frontière, nationale ou urbaine, voire abandonné à la mort.
Il n’y a pas de compromis possible avec ces politiques de la peur et de la haine des autres. Une autre description du monde, un autre horizon des possibles et d’autres imaginaires sont nécessaires pour redonner à chacun et chacune le sens et le courage de la vie commune.

Michel Agier est anthropologue, directeur de recherches à l'Institut de Recherche pour le Développement et directeur d'études à l'EHESS. De 2005 à 2009, il a coordonné ASILES, un vaste de programme de recherches sur les réfugiés, migrants et "clandestins" dans le monde.

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mardi 20 septembre 2022

Étienne de la Boétie : Discours de la servitude volontaire (nouvelle édition, annotée et commentée)

 Klincksieck - Septembre 2022


Texte établi par Malcolm Smith, annoté par Malcolm Smith et Michel Magnien. Transcription par Charles Teste.

Avec des textes de Miguel Abensour, Arlette Jouanna, Francine Markovits et André Pessel, Pascal Quignard et James C. Scott

Penseur météorique, auteur d’une hypothèse aussi subversive que scandaleuse, Étienne de La Boétie est âgé de dix-huit ans lorsqu’il écrit un texte que son ami Montaigne intitulera plus tard Discours de la servitude volontaire et auquel les calvinistes donneront le titre régicide de Contre Un.

L’hypothèse de la « servitude volontaire » inaugure une des enquêtes les plus vertigineuses sur la domination puisqu’elle interroge le « vice monstrueux » conduisant les dominés à consentir à leur servitude, et même à combattre pour elle. Selon un mouvement d’analyse inconnu jusqu’alors, La Boétie questionne la capture dangereuse du désir par le nom d’Un et ouvre le passage du psychique au politique. Interrogation intempestive de notre rapport au politique, médiateur de la dimension d’énigme de la domination, le Discours de la servitude volontaire n’a jamais cessé d’ouvrir et de déplacer le périmètre de sa réception.

Le parti pris de cette édition est de croiser l’interprétation d’une historienne (Arlette Jouanna) avec celles d’un anthropologue (James C. Scott), d’un écrivain (Pascal Quignard) et de trois philosophes (Miguel Abensour, André Pessel et Francine Markovits) pour que l’entrée dans la lecture suive une découpe pluridisciplinaire, prometteuse de nouvelles lumières.

Table des matières

Notice éditoriale

Arlette Jouanna, Liberté et obéissance
André Pessel et Francine Markovits, L’ouvroir de la tyrannie

LE DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE
Manuscrit de Mesmes
Transcription

James C. Scott, Une part non négligeable de la résistance consiste à simuler la servitude volontaire. « Ce n’est quand même pas à toi que je vais apprendre ça, Étienne ! »

Pascal Quignard, Lettre sur La Boétie. Sur la dépendance passionnée de l’âme à sa parole

Miguel Abensour, Lettre et notes inédites sur La Boétie
Du bon usage de l’hypothèse de la servitude volontaire
Spinoza et l’épineuse question de la servitude volontaire


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Gilbert Hottois : La science-fiction. Une introduction historique et philosophique

 Vrin - Septembre 2022


« Pour Gilbert Hottois, la science-fiction nous aide à penser le futur en confrontant le lecteur à tous les avenirs imaginables. Pétrie de fantasmes et de spéculations transhumanistes, la science-fiction est un lieu idéal pour tester symboliquement les limites de l’humain. La grande science-fiction – de Stapledon à Egan, Banks ou Benford, en passant par Clarke, Lem et quelques autres – conduit de façon passionnante au seuil des singularités. Toutes les merveilles et toutes les abominations sont là, écrites : toutes les utopies, toutes les apocalypses, toutes les transfigurations et tous les anéantissements, tous les progrès et toutes les régressions… La rhétorique de la science-fiction dit que l’espèce humaine peut errer et s’autodétruire ou être victime d’un cataclysme cosmique, mais aussi poursuivre indéfiniment l’exploration et l’invention de soi-même et de l’univers. » (Jean-Noël Missa, préface)

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Guillaume Moussard : Histoires de calcul infinitésimal. De l'étude des courbes aux dérivées et aux intégrales

 Ellipses - Septembre 2022


Comment sont apparues, dans l’histoire, les notions de fonction, de dérivée ou encore d’intégrale, qui sont aujourd’hui à la base de tout enseignement élémentaire de l’analyse ? En déjouant nos représentations a priori, les neufs auteurs de ce livre, à la fois enseignants et chercheurs en histoire des mathématiques, donnent à voir au long de dix chapitres comment ces notions ont progressivement été élaborées et raffinées, du XVIIe siècle jusqu’au début du XXe siècle, de l’étude des courbes et des surfaces à la construction des théories de l’intégration.

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lundi 19 septembre 2022

Annabelle Bonnet : La barbe ne fait pas le philosophe. Les femmes et la philosophie en France (1880-1949)

 CNRS éditions - Septembre 2022


" Femme, être incomplet et condamné à une éternelle enfance, tu prétends t'élever à la philosophie ! Quel aveuglement est le tien ? " Les mots de Victor Cousin, personnage clé de l'institutionnalisation de la philosophie en France au XIXe siècle, donnent le ton. La IIIe République perpétue cette politique d'exclusion : tandis que la philosophie est élevée au rang de couronnement des études secondaires et de pratique culturelle républicaine par excellence, chargée de suppléer la religion dans l'organisation morale de la société, elle se trouve exclue par la loi des cours prodigués aux jeunes filles.
Qu'est-ce donc qu'être philosophe en France entre 1880 et 1949 ? C'est d'abord et avant tout porter une barbe : être un homme. Pourtant, Plutarque défiait déjà quiconque de mesurer la sagesse du penseur à la longueur de son poil... Cette situation n'est pas sans susciter des rébellions, des transgressions, parfois des travestissements – et, ainsi, des évolutions.
Mêlant combats individuels et collectifs, cette enquête novatrice révèle un pan de l'histoire des femmes aux XIXe et XXe siècles et fait ressortir une galerie de femmes philosophes qui s'affirment en dépit des obstacles : de Jenny d'Héricourt et Julie Favre jusqu'à Dina Dreyfus et Simone de Beauvoir, en passant par Jeanne Crouzet, Julie Hasdeu, Clémence Royer, Jeanne Baudry, Léontine Zanta, Alice Steriad,
Lucy Prenant, Hélène Metzger, Renée Déjean, Yvonne Picard,
Simone Weil ou Marguerite Buffard Flavien.

Sociologue et philosophe, Annabelle Bonnet est chercheuse associée au Centre d'études sociologiques et politiques Raymond Aron (EHESS).

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C.RIQUIER ET C.BOBANT (dir.) Donner lieu Conférences et débats sur la cosmologie phénoménologique de Renaud Barbaras

Les éditions des Compagnons d’humanité - Septembre 2022


Dans son dernier ouvrage, L’Appartenance. Vers une cosmologie phénoménologique, Renaud Barbaras propose de considérer, pour la première fois, l’appartenance au monde comme le sens d’être de tout étant, y compris des consciences auxquelles celui-là paraît. En conférant à l’appartenance le statut de fait primitif ou de phénomène originaire, l’auteur la comprend comme la modalité d’être véritable de la corporéité et non plus comme ce qui en procéderait : c’est, non pas parce que nous avons un corps que nous appartenons au monde mais, bien plutôt, dans la mesure où nous appartenons au monde que nous avons un corps. Une telle perspective ne saurait être sans retentissement sur le statut de ce monde dont tout étant fait partie. Il ne peut être le sol véritable de l’étant qu’en tant qu’il en est la source, cette puissance originaire dont tout mouvement procède, de sorte qu’il donne lieu à sa propre phénoménalisation. La philosophie de l’appartenance débouche donc sur une cosmologie phénoménologique pour laquelle la présence du monde dans l’étant est nécessairement présence du monde à l’étant. Ainsi, en envisageant l’appartenance d’une façon renouvelée, l’auteur produit vis-à-vis du dispositif mis en œuvre dans ses ouvrages précédents un déplacement à la fois infime et considérable. La radicalité et la systématicité de l’entreprise exigeaient bien tout un livre pour en parler, en déplier les nombreuses chicanes et donner à lire les échanges entre Renaud Barbaras et toute une génération de phénoménologues formée à son contact.

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