lundi 30 juin 2025

Catherine Courtet , Mireille Besson , Françoise Lavocat, François Lecercle (dir.) : Histoire(s) en mouvement

 Sorbonne presse - Juin 2025


En dessinant un espace où les points de vue se confrontent et coexistent, le théâtre permet une expérimentation infinie des comportements, des croyances et des émotions, des sentiments et des valeurs.
Grâce au dialogue entre la création théâtrale et la recherche en sciences humaines et sociales ainsi qu’en neurosciences cognitives, connaissances scientifiques et expérience sensible se conjuguent.
Ces rencontres ouvrent de nouveaux détours pour penser l’actualité, les identités, les colères ordinaires, les déchirures des dominations et des guerres, tout autant que les conditions de la justice et la possibilité d’un monde commun.

Issu des 11e Rencontres Recherche et Création organisées par l’Agence nationale de la recherche et le Festival d’Avignon, cet ouvrage a été coordonné par Catherine Courtet, responsable scientifique, Agence nationale de la recherche ; Mireille Besson, directrice de recherche, CNRS, Aix-Marseille Université ; Françoise Lavocat, professeure, université Sorbonne Nouvelle ; François Lecercle, professeur émérite, Sorbonne Université.
Avec les contributions de Baptiste Amann, Anne Bellon, Philippe Blache, Simon Bréan, Boris Charmatz, Séverine Chavrier, Robert Darnton, Alizée Delpierre, Daniel Gaxie, Évelyne Heyer, Laurent Papot, Tiago Rodrigues, Baudouin Woehl, Olivier Zunz.

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Jacques Wajnsztejn : L’achèvement du temps historique

 L'Harmattan - Juin 2025

La connaissance du passé, l’expérience du présent et la projection vers un futur, souvent données comme déterminant le temps historique, tendent aujourd’hui à être vidées de leur substance. Depuis les années 1980, la politique du capital s’applique à liquider toute possibilité de surgissement d’un événement, pris au sens fort de discontinuité historique. Le passé est lu et lissé au présent et le futur est privé de tout caractère utopique.
À travers une approche critique des moments politiques cruciaux des dernières décennies et de leurs diverses théorisations, l’auteur propose ici une élucidation des impasses auxquelles ont conduit, d’un côté, les idées dites post-modernes autour de la notion de fin de l’histoire, et de l’autre, l’abandon de l’analyse dialectique. Clarification susceptible de permettre de se projeter du présent vers l’avenir, y compris à travers les ruses de l’histoire.

Co-fondateur avec Jacques Guigou de la revue Temps critiques en 1989 et auteur de plusieurs ouvrages sur la société capitalisée, Jacques Wajnsztejn poursuit, avec d’autres, la lutte contre sa domination et pour la communauté humaine.

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Maren R. Niehoff : Philon d’Alexandrie. Une biographie intellectuelle

Brepols Publishers - Juin 2025

Philon est un philosophe juif hellénisé dont les œuvres forment l’un des corpus les mieux fournis qui nous soient parvenus de l’Antiquité. Pourtant sa personnalité et son évolution intellectuelle restent une énigme. Maren Niehoff offre la première biographie de Philon et suggère que son séjour à Rome en 38 EC marqua un tournant dans sa vie. Il y fut confronté non seulement à un nouveau cadre politique, mais aussi à un nouvel environnement culturel et philosophique.

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dimanche 29 juin 2025

Federico Leoni (dir.) : Explorer le "dividuel", repenser la matière

Vrin / Mimesis / Penn State University - Chiasmi International - Juin 2025


L’individu est-il nécessairement indivisible, ou bien peut-il y avoir une unité fragmentée? Le présent volume de Chiasmi, divisé en deux parties, s’intéresse tout d’abord à la question du « dividuel », notion en développement au sein de la pensée contemporaine. L’individu est une unité prétendument indivisible et close, mais il s’agit ici de le repenser de manière radicale : en effet, ne peut-il pas, lui aussi, être traversé par des divisions, et ainsi être multiple et hétéroclite? La seconde partie du volume est quant à elle centrée sur la philosophie de Merleau-Ponty, et plus particulièrement sur la notion de matière, que sa pensée n’a eu de cesse de réélaborer, mettant ainsi en lumière l’idée d’une matière active et animée. Les différentes contributions qui constituent ces deux axes cherchent à réinterroger nos perspectives ontologiques, et à explorer cette forme de stratification qui semble se dessiner, pour mieux saisir cette ontologie, unifiée par sa fragmentation.

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Timothée de Rauglaudre : La Grâce politique du monastère. Une utopie pour notre temps

 Seuil - Juin 2025


Dans notre monde capitaliste, où les régimes autoritaires se multiplient et les crises écologiques s’amplifient, cet essai propose d’envisager la vie dans les monastères comme une utopie en acte, riche d’enseignements politiques. Si les traditions monastiques naissent d’une « fuite du monde », elles ne lui sont pas pour autant hermétiques. Depuis les Pères et Mères du désert en Orient, puis saint Benoît de Nursie en Occident, elles témoignent même à travers les siècles qu’un mode alternatif d’existence est possible.
C’est à la recherche de ces expériences politiques que l’auteur est parti, au cours d’une enquête à la fois historique et contemporaine auprès d’hommes et de femmes de diverses communautés, du Tarn à l’Isère.
Que signifie, concrètement, mettre ses biens en commun et renoncer à la propriété privée ? Ou encore participer à l’exercice d’un pouvoir délibératif ? La sobriété écologique a-t-elle à apprendre des monastères ? Quelle valeur acquerrait le travail s’il était apprécié indépendamment de sa productivité, comme c’est le cas pour les moines et les moniales ? Quelles perspectives ouvre, dans le contexte de la « crise migratoire », l’hospitalité inconditionnelle qu’ils et elles offrent ?
Autant de pratiques que jamais l’auteur ne pose en modèles, mais dont il montre la fécondité et la puissance libératrice.

Timothée de Rauglaudre est journaliste indépendant, spécialisé dans les sujets à l'intersection du social et du religieux Il a notamment publié Premières de corvée (LGM, 2019), Dieu est amour (Flammarion, 2019) et Les Moissonneurs. Au coeur de la théologie de la libération (L'Escargot, 2022).

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Isabelle Garniron et Pierrick Brient (dir.) : La vérité du sujet

 MJW édition - Juin 2025


Le sujet de l’inconscient est ce sujet divisé entre savoir et vérité. Il veut savoir et ne veut pas savoir, pris entre ce qu’il désire et ce qu’il refoule, entre ce qu’il garde caché et ce qu’il espère découvrir pour mieux vivre avec son être. Il est ce sujet qui ne sait pas toujours ce qu’il dit et qui peut être surpris par ses lapsus, ses actes manqués, ses rêves, ses symptômes, dont la lecture peut lui rester énigmatique. Dans cette dialectique où tantôt sa vérité se laisse deviner, tantôt se dérobe, le refoulement est son allié. Et ce refoulement, nous le savons depuis Freud, est refoulement d’une vérité inavouable, inacceptable, douloureuse, voire insupportable. Il n’y a de vérité pour l’analyste que celle du sujet et elle ne peut être que singulière. Cet ouvrage recueille un ensemble de textes sur ce thème de la vérité du sujet. Ils furent soit prononcés lors de journées de l’École Freudienne, soit ont été le fruit d’un travail pour d’autres occasions au sein de cette École.

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Quentin Gailhac, Luz Ascarate, Circé Furtwängler : Actualités de l'esthétique phénoménologique

 Hermann - Juillet 2025


Cet ouvrage collectif est consacré à l'actualité de l'esthétique phénoménologique. La diversité des approches et la variété des objets susceptibles d’intéresser une esthétique phénoménologique ne doivent pas dissimuler l’unité de sa trajectoire historique, guidée par le désir de rendre compte d’une expérience d’un certain genre, non réductible à l’expérience ordinaire des objets du monde, au moyen d’une méthode qui a toujours tenté de s’approcher au plus près des phénomènes qu’elle appréhendait en donnant une place privilégiée au corps, au travail commun des facultés requises par la réception esthétique (imagination, sensation, perception, affection, etc.) ainsi qu’à l’historicité irréductible des phénomènes esthétiques. En ce sens, le déploiement d’une esthétique phénoménologique n’est pas séparable d’une réflexion sur les conditions de la sensibilité aux œuvres d’art, dans la mesure où cette sensibilité aux œuvres, sans se réduire à la simple épreuve d’une aisthesis, engage aussi un sens, et en fait une expérience aux coordonnées multiples.

Quentin Gailhac est maître de conférences en esthétique à l’université Paris Cité (CERILAC, URP 441).
Luz Ascarate est docteure en philosophie et sciences sociales de l'EHESS (Paris) et de la PUCP (Lima). Auteure de trois recueils de poèmes, elle dispense des cours de philosophie à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, à l'INSPÉ de Besançon et à l'université de Franche-Comté. Ses recherches portent sur la phénoménologie, la métaphysique, l'ontologie sociale, l'utopie et la possibilité.
Circé Furtwängler est professeure agrégée de philosophie et ATER à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (EXeCO, EA3563).

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Pierre-Yves Albrecht : La Montagne Anagogique. Première continuation du Mont Analogue

 Phi aurora - Juin 2025


En 1944, René Daumal meurt à 36 ans en pleine écriture du Mont Analogue. Le récit s'interrompt au milieu d'une phrase. On ne saura ce que l'auteur réservait à l'étonnante équipée partie en quête du Mont Analogue, une montagne mystérieuse au sommet inaccessible mais dont la base devait se trouver sur Terre. Ce roman spirituel inachevé devient un livre culte, réédité de nombreuses fois, et ayant inspiré nombre d'oeuvres (cinéma, musique, arts plastiques...) Cependant, très peu de suites ont été données sous forme littéraire ou d'essai. Pierre-Yves Albrecht, relié à la quête philosophique de Daumal et lui-même connaisseur de l'alpinisme (ayant vécu toute sa vie dans les Alpes), reprend l'aventure où elle en est restée dans La Montagne Anagogique et la poursuit sous une forme de récit philosophique.
Dans lequel on interroge l'ascension vers cette Montagne qui relie la Terre et le Ciel. Le texte navigue entre récit littéraire très imagé, sensible, et méditations philosophiques, métaphysiques, convoquant à la fois de grandes traditions spirituelles et les découvertes de la physique quantique. Ce livre est unique car très peu d'auteurs se sont essayés à poursuivre l'aventure devenue culte du Mont Analogue.
Pierre-Yves Albrecht réunit ici des décennies de réflexion philosophique, mais aussi de mise en pratique initiatique, afin de réaliser un texte unique en son genre, qui se base sur un récit foisonnant d'images et de sensibilité, imaginal, pour développer des thèses métaphysiques très puissantes. Il interroge notamment les notions de temps, d'espace, de causalité, et du pouvoir de l'imagination humaine lorsqu'elle sait être orientée dans une direction adéquate.
Le symbolisme spirituel de la Montagne et de l'ascension, que l'on retrouve dans de très nombreuses traditions, est bien sûr très présent et particulièrement inspirant.

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vendredi 27 juin 2025

Connexions n°122 - L'autonomie : enjeux sociaux et institutionnels

 Erès - Juin 2025


Il est fait référence à la notion d’autonomie dans de nombreuses disciplines mais elle est utilisée dans une telle variété de sens que le débat autour de ses enjeux s’avère difficile, tant au sein des disciplines que dans les échanges interdisciplinaires.
Depuis le tournant individualiste et néo-libéral des années 1980, l’idée d’autonomie s’est répandue dans le socius et a contribué à redéfinir les objectifs et les méthodes de l’action publique et des politiques sociales, devenant une notion cardinale. Mais de quelle autonomie parle-t-on ? Quelle conception de l’autonomie sous-tend les projets institutionnels dans ces différents domaines et organise la relation du travailleur/patient/usager/étudiant/citoyen avec les institutions ? Comment le sujet s’insère-t-il de manière « autonome » dans les liens d’affiliation et de transmission ? Quelle est l’autonomie des groupes de travail au sein des organisations ? Et qu’est-ce que l’autonomie des organisations productrices de biens ou de services par rapport au système social auquel elles appartiennent ? Des questions qui nous invitent aussi à examiner les rapports entre autonomie et indépendance et symétriquement entre dépendance et hétéronomie.

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Robert Boyle : Libre enquête sur la notion vulgairement reçue de nature. Sous la forme d'un Essai adressé à un ami (1686)

 Hermann - Juillet 2025


La Libre Enquête sur la notion vulgairement reçue de Nature sous la forme d'un Essai adressé à un ami (publiée en 1686) est un texte aussi fondateur que méconnu. Certes, Boyle est surtout connu comme physicien et moins comme théologien et philosophe; mais sa pensée constitue indéniablement l'un des maillons manquants entre les philosophies classiques (Descartes, Pascal, Leibniz, Malebranche et Spinoza) et la philosophie kantienne. D'une certaine manière, avec cet essai, l’entreprise de Boyle préfigure la philosophie critique dont le geste s'intéresse moins à la vérité d'un concept qu'à ses conditions de possibilité et à sa nécessité. C'est ici que cette Libre Enquête se révèle être un ouvrage important, inaugurant même, dans une certaine mesure, une voie nouvelle qui fait du langage un élément central dans l'analyse des notions, à commencer par celle de nature.

Robert Boyle (1627-1691) est un philosophe anglo-irlandais, chimiste, physicien et alchimiste.
Jean-Pierre Cléro (traducteur) est professeur émérite de philosophie à l’université de Rouen. Il est l’auteur de nombreux textes, parmi lesquels : Pour un fictionnalisme conséquent. Entretiens avec Patrice Vibert (2023), « S’il suffisait d’être enterré… ». Essai de philosophie du discours religieux (2022).

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Marie Hazmoune Malet : Acheminer l'oeuvre aujourd'hui

 Hermann - Juillet 2025


Bien que loquace, l’œuvre d'art ne veut rien dire. Elle ne manque de s’imposer à nous dans une configuration du contact sans l’accès et de délivrer sa vérité à même son refus de signifier. Elle élargit aujourd’hui un écart entre sa logique immanente et celle du sujet percevant qui cherche à la saisir. Cependant, l’esthétique censée contenir cet écart déborde du côté de la critique héritée de la modernité, désormais incompatible avec le contemporain. Cette esthétique refuse de regarder l’œuvre exister sous nos yeux, mais sans nous, si bien qu’elle recourt à d’autres moyens pour la dompter en la transformant en extension de l’éthique et de la politique.
Après un examen de ces apories contemporaines, l’ouvrage déploie une esthétique qui provient des œuvres elles-mêmes, qui interroge le discours par l’œuvre, le concept par la chose, l’idée par le réel, le sujet par l’objet. Le concept qui donne le titre de l’ouvrage implique d’acheminer de manière que l’œuvre s’achemine sans médiation. Ainsi se vérifie la possibilité d’un régime de perception qui acte en amont de tout contact avec l’œuvre le fait de reconnaître l’inconnaître. De Adorno à Meillassoux, de l’esthétique à la métaphysique, en passant par l’économie, cet examen s’appuie sur un corpus multi-médium ­– du son à l’image – pour démontrer qu’acheminer l’œuvre aujourd’hui implique d’accepter l’échec nécessaire de l’expérience comme la vérité même du contact. Et tant mieux.

Marie Hazmoune Malet est chercheure à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialisée en philosophie de la perception. Ses travaux se consacrent au développement d'une approche orientée-objet pour repenser le lien entre le sujet percevant et l'œuvre. Elle a également fondé la plateforme Echonomie dédiée au recensement des œuvres d’art contemporain.

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Marcello Vitali-Rosati : C'est la matière qui pense. Pour une philosophie de l'édition

Presses universitaires de Rouen et du Havre - Juin 2025


La matière n'est pas quelque chose d'inerte et passif. Et la pensée n'est pas le produit d'un sujet. À partir d'une approche néomatérialiste et posthumaniste, ce livre propose une théorie de l'édition qui permet de repenser ce qu'est un texte, mais aussi et plus fondamentalement ce qu'est un être humain.

Et si la pensée n’était pas une production des sujets humains, mais une émanation de la matière elle-même ? Ce livre remet en question notre conception traditionnelle de l’humain, en explorant comment le sens émerge des interactions matérielles, des formats, des outils, et des pratiques éditoriales. Oubliez l’idée d’une pensée immatérielle : l’auteur démontre que des presses d’imprimerie aux logiciels, en passant par les « mauvais cigares » et les algorithmes, c’est la matière qui est le véritable moteur du sens. Dans ce cadre, l’édition n’est plus une simple pratique, mais elle devient une théorie à part entière, un lieu où la matière révèle sa force de production du sens. Ce livre nous invite à reconsidérer le rôle des « petites mains » et des tâches apparemment triviales dans la production du savoir, car la pensée n’est jamais le fait d’un sujet, mais d’une multitude d’interactions. À l’ère des intelligences artificielles et des textes numériques, cette révolution conceptuelle est indispensable pour comprendre notre rapport au texte et au monde.

C'est la matière qui pense. Pour une philosophie de l'édition est le texte de la leçon inaugurale proposée par Marcello Vitali-Rosati dans le cadre de la Chaire d'excellence en édition numérique, dont il est titulaire à l'Université de Rouen-Normandie. Avec une préface de Margot Mellet, directrice de la collection "De code et de plomb", et une postface de Tony Gheeraert.

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jeudi 26 juin 2025

Myrtille Méricam-Bourdet (dir.) : Penser et écrire l'histoire à l'âge classique. Hommage à Catherine Volpilhac-Auger

 Honoré Champion - Mai 2025


Centrés sur la pensée des Lumières et tout particulièrement sur l’œuvre de Montesquieu, les travaux de Catherine Volpilhac-Auger ont proposé une approche fortement contextualisée et historicisée des textes et des idées. La présence de l’histoire au sein de la pensée du XVIIIe siècle, la façon dont on la pense, dont on se l’approprie, dont on l’écrit, en constitue une thématique structurante. Les études rassemblées dans ce volume proposent un vaste panorama sur la présence de l’histoire dans les écrits de l’âge classique. Elles envisagent aussi bien la constitution de « philosophies de l’histoire » dans des domaines variés que la mobilisation des références historiques dans des cadres sérieux ou fictionnels. Elles témoignent aussi des différentes méthodes de contextualisation de la production de l’âge classique par l’exploitation de sources diverses : bibliothèques réelles ou virtuelles, catalogues de libraires, gazettes, mémoires académiques…

Ont contribué à ce volume : Lorenzo Bianchi, Isabelle Brancourt, Denis De Casabianca, Flora Champy, Olivier Ferret, Aurélia Gaillard, Gianluigi Goggi, Marc Hersant, Eszter Kovács, Gérard Laudin, Laurence Macé, Justine Mangeant, Christophe Martin, Antony McKenna, Myrtille Méricam-bourdet, Rolando Minuti, Pierre-François Moreau, Gianluca Mori, Gianni Paganini, Olga Penke, Laetitia Perret, Michèle Rosellini, Maria Susana Seguin, Céline Spector, Philip Stewart, Christine Théré.

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Eberhard Gruber : Révolution républicaine. De la société hierarchisée à la nonhiérarchie sociale

 H Diffusion - Juillet 2925


Ce livre propose une interprétation poly-professionnelle de la division du travail qui remplace la coupure « riche/pauvre », emploi/chômage, assistanat/ exploitation à outrance - selon la Loi d’airain visant toujours le minimum vital de l’ouvrier. Cette soi-disant Loi sévit notamment en temps de crise. Le chômeur sous perfusion d’assistanat et disant « merci », en est le plus parfait exemple. Cette interprétation polyprofessionnelle car nonhiérarchisante comporte une critique du détournement « capitalistique » de la plus-value lequel se fait au détriment de tous les employés. Elle requiert en outre un raisonnement quant à sa « raison », au sens littéral de « proportion » (du latin ratio), de « bonne mesure » qui règle pour chaque chose ou aspect sa place à respecter.

Eberhard Gruber, philosophe, a publié entre autres ouvrages : Théorie sur la relation nonhiérarchique et pratique pédagogique, Munich, W.Fink Verlag, 1979 (en allemand) ; La Fin du chômage. Mobilité polyprofessionnelle pour tous, Hamburg, R. Krämer Verlag, 1997 (en all.) ; The Hyphen Between Judaïsm and Christianity, avec Jean-François Lyotard, New York, Humanity Books, 1999.
Il a fait paraître également des articles sur Marx, Heidegger, Derrida, Simone Weil, Michel Butor, Claude Simon, Pascal Quignard, Peter Handke ainsi que sur Valerio Adami .
Il a dirigé la section Philosophie du Dictionnaire Universel des Créatrices, Paris, Editions Des Femmes-Antoinette Fouque, 2013.

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Normand Baillargeon et Chantal Santerre : Bertrand Russell

 PUF - Juin 2025 - Que sais-je ?


Unanimement reconnu comme l'un des fondateurs de la logique mathématique moderne, Bertrand Russell (1872-1970) a contribué à faire naître la philosophie analytique, qui domine encore aujourd'hui dans le monde anglo-saxon. Philosophe des sciences donc, mais aussi philosophe politique et philosophe de l'éducation : Russell fut un penseur global de son temps dont certaines positions originales sont encore enseignées et débattues. En intellectuel engagé, il plaça l'éthique au coeur de ses réflexions jusqu'à prendre position durant la Première Guerre mondiale, la guerre du Vietnam ou encore à l'encontre de l'armement nucléaire. Normand Baillargeon et Chantal Santerre dressent dans cet ouvrage le portrait d'un intellectuel majeur du XXe siècle, prix Nobel de littérature en 1950, dont l'oeuvre et la vie tendirent vers un même but : mettre la connaissance au service de l'homme.

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Alain Vergnioux : Cinéma et mélancolie. Resnais, Godard, Fellini

 Hermann - Juin 2025


L’ouvrage se propose d’analyser les œuvres de trois réalisateurs, Alain Resnais, Jean-Luc Godard et Federico Fellini, sous l’angle de la mélancolie. Celle-ci imprègne leurs films au niveau de la narration, des situations qui pèsent sur les personnages – de la « fatigue de vivre » qui accable Michel Poiccard dans À bout de souffle au « dégoût de soi » qu’éprouve Marcello dans La Dolce Vita ; errances, vagabondage, vide intérieur, transformation spectrale du monde, évanouissement progressif des choses et des êtres dans Roma ou Muriel. Mais il s’agit aussi de montrer que dans ces films, la blessure et la douleur « mélancoliques » travaillent leurs modes d’écriture : travellings interminables, jeux de miroirs, fragmentation du récit, répétitions en boucle des situations, désespérées ou grotesques, dont l’univers du cirque et son folklore absurde offrent la métaphore.
La fracture serait alors au cœur des images ; elle gagne leurs agencements, leur fabrique, leurs entrecroisements contradictoires, labyrinthiques. La mélancolie d’un Godard, d’un Resnais, d’un Fellini serait celle d’un cinéma en exil à l’intérieur de lui-même, dans un espace où il se perd et tente sans cesse de se ressaisir.

Alain Vergnioux, agrégé et docteur en philosophie, est professeur émérite de l’Université de Caen-Normandie. Il est notamment l'auteur de : Les Lumières et l’éducation (2017) et De Robinson à Vendredi. Réécritures du mythe (2024).

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Jérôme de Gramont : Le destin de la phénoménologie. Atelier philosophique 2

 Hermann - Juin 2025


La phénoménologie aura recueilli au XXe siècle l’héritage d’un projet philosophique né avec la Grèce ancienne, un projet qu’elle aura tenté d’accomplir avec un rêve de présence (donc d’évidence) et un idéal de méthode (donc de rigueur). Pourtant très vite, dès l’œuvre de Husserl, l’entreprise phénoménologique se heurte aux limites des chantiers effectifs. Ce qui naît avec la maxime d’aller « droit aux choses mêmes » se continue avec un paradoxe : que le plus proche (le manifeste) devient le plus lointain (parce que la chose même se dérobe toujours) – ce qu’il est possible d’appeler « le destin de la phénoménologie ». Ce fut la grandeur de Husserl que d’y avoir fait face. Deux penseurs après lui témoigneront de ce même destin, et de la ruine d’un certain rêve, de présence ou d’originaire : Emmanuel Levinas et Paul Ricœur. Mais que la phénoménologie entre ainsi en crise, n’est-ce pas aussi le signe qu’elle ne cesse d’avoir à faire avec le plus difficile et nécessaire : ce qui excède la pensée (Dieu) ou ce qui l’obsède (le mal), et par là même de répondre à sa vocation ?

Jérôme de Gramont est philosophe et professeur à l’Institut catholique de Paris. Il a publié une dizaine d’ouvrages qui traitent notamment de la phénoménologie dans son rapport à la question du commencement et à la littérature. Il a récemment publié Le commencement à venir (2022) et L'évidence perdue. Atelier philosophique 1 (2023).

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Xavier Cauquil : La déconstruction européenne. Comprendre les fins de l’Union

 L'Harmattan - Juin 2025


Moyennant toujours plus d’Europe, l’Union européenne nous promet plus de sécurité, plus de prospérité, plus de justice et un avenir vert. Mais que cache cette promesse ? Que construit-on vraiment quand on élargit les frontières, qu’on multiplie les normes, qu’on décarbone et qu’on digitalise à tout-va ?
Ce livre lève le voile sur une mécanique peu discutée : celle d’une Union qui avance au nom du bien commun… mais suivant quels critères ? Et avec quelles conséquences pour les peuples qui la composent ?
Dans un style clair, incisif et accessible, Xavier Cauquil démonte pièce par pièce la logique à l’œuvre. Une lecture salutaire, pour penser l’Europe sans œillères — et redonner toute sa place au débat citoyen.

Docteur en philosophie de l’Université Paris-I-Sorbonne, auteur de plusieurs ouvrages universitaires d’économie politique, Xavier Cauquil invite à la réflexion grâce à des entretiens permettant à chacun de se déterminer quant au devenir souhaitable de l’Europe de l’Union.

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Jacques Pantaloni : Du Big Bang à l’humain. Balade au fil des émergences créatrices

 PU de Provence - Juin 2025


Le sujet du passage du Big Bang à l’humain a déjà été abondamment traité dans la littérature par de nombreux cosmologistes et philosophes des sciences. La démarche proposée par l’auteur, qu’exprime le sous-titre de son ouvrage « Balade au fil des émergences créatrices », renvoie à la question posée par Leibniz : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? ». Cet ouvrage propose une réflexion scientifiquement fermement établie, alliée à un sens de l’écriture et de la pédagogie qui donne du relief à cette fantastique histoire du cosmos, qui est aussi la nôtre. L’auteur choisit de présenter à un lectorat non spécialiste l’émergence de la matière, du temps et de la vie, et il emprunte pour cela un cheminement historique qui s’appuie sur les connaissances scientifiques les plus avancées. Ce livre apporte des réponses à des questions d’une complexité extrême, en les construisant petit à petit, en retraçant le fil des découvertes scientifiques. Cette balade, sur des échelles de temps infiniment grandes et petites, conduit le lecteur jusqu’à la vie telle que nous la percevons aujourd’hui. Cet ouvrage, formidable synthèse des apports et questions liés au passage du Big Bang à l’humain, intéressera tout autant un public averti possédant des connaissances en sciences physiques, chimiques et biologiques que tout lecteur souhaitant s’informer sur les secrets du monde merveilleux qui l’entoure et désireux de suivre une réflexion scientifique et philosophique passionnante.

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mercredi 25 juin 2025

Dix-huitième siècle 2025/1 n° 57 : Déboulonner les Lumières ?

 Société Française d'Étude du Dix-Huitième Siècle - Juin 2025


Après avoir été elles-mêmes iconoclastes et militantes, voici que les Lumières sont aujourd’hui l’objet d’une demande de désacralisation, de déconstruction, voire de décolonisation. L’appel se fait de plus en plus pressant et ni la recherche ni l’enseignement dix-huitiémistes n’y échappent. Comment penser ce moment critique qui, ces dernières années, semble transposer dans le domaine de l’histoire intellectuelle certaines controverses et les discussions polarisantes qui animent le champ politique, académique et culturel ? Si les Lumières n’en sont pas à leur premier procès, y a-t-il une spécifi cité au moment actuel ? Guidé par la volonté de faire dialoguer les thématiques, les perspectives et les points de vue parfois opposés, ce dossier propose une analyse des enjeux soulevés par ces questions. Entre déconstruction et réappropriation, il invite à repenser les Lumières non comme un monument intouchable, mais comme un corpus vivant, susceptible d’être lu et interprété à la lumière des débats contemporains.

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mardi 24 juin 2025

Jacques-Alain Miller (dir.) : Diagnostics sur mesure

Presses Psychanalytiques de Paris - Juin 2025



SOMMAIRE

Avant-propos

Déconstruction d’une psychose

Gil Caroz

Une maladie d’amour

Caroline Nissan

Un cas Caméléon

Laurent Dupont

Pragmatique contemporaine des diagnostics

Jean-Pierre Deffieux

Chacun à sa façon

Ligia Gorini

Une psychose normâle

Agnès Aflalo


AVANT-PROPOS

Les psychanalystes porteraient peu d’intérêt au diagnostic. La base de cette affirmation est que le diagnostic est dans son essence médical et que la psychanalyse n’est pas la médecine. Le diagnostic est de l’ordre du discours du maître qui classe, ordonne et juge, alors que la psychanalyse ressortit au discours de l’analyste qui met en jeu le désir, l’objet a et la jouissance, soit ce qui échappe à la détermination. Ce volume démontre que le discours analytique peut s’adosser au discours du maître pour le subvertir, le décompléter, mais il lui donne sa place.

Le plaisir « à faire de la nosographie », « le bonheur intellectuel » de nommer, propre au XIXe siècle, que Freud reconnaît comme étant à l’œuvre chez un Charcot, a diffusé hors de son champ d’origine pour concerner le grand public. La plupart des patients ne se présentent-ils pas avec un autodiagnostic trouvé sur Internet ? Une jeune fille me disait ainsi récemment : « J’ai des pensées intrusives. J’ai contrôlé sur les réseaux, il y a des groupes qui parlent de cela. C’est ce qui me fait souffrir. Sans cela je serais heureuse. Enfin, pas vraiment, car je vois toujours les choses de façon négative, mais c’est peut-être parce que je suis HPI. Cela entraîne des difficultés avec les autres. » Ce ne sont donc pas les diagnostics qui manquent. > lire la suite (Carole Dewambrechies-La Sagna)


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Makis Solomos : Pour une écologie de la musique et du son

 Presses du réel - Juin 2025


Ce livre explore les écologies de la musique et du son, inspiré par Félix Guattari, pour qui les destructions environnementales provoquées par le capitalisme vont de pair avec les dégradations des modes de vie et de sentir, et pour qui la position écosophique, combinant les divers registres écologiques, offre une perspective d'émancipation. Sont ainsi auscultées les relations au vivant, au mental et au social au regard de l'histoire de la musique comme des artivismes actuels, tout particulièrement dans les domaines de l'écologie acoustique, de la musique contemporaine et des arts sonores, à partir de figures artistiques telles que Hildegard Westerkamp, Agostino Di Scipio, Jean-Luc Hervé, Francisco López, Chris Watson ou Iannis Xenakis ainsi que de bien d'autres artistes actuels. Plusieurs débats théoriques et analytiques sont menés : sur la théorie des milieux sonores et les biopolitiques du son ; sur les compositions à base de paysages sonores, le field recording, l'écomusicologie et les créations de biotopes sonores ; sur l'écoute comme construction du commun, les processus de subjectivation et de capacitation ainsi que sur l'utilisation du son et de la musique à des fins de violence ; sur les fonctions sociales ou politiques de la musique et l'autonomie de l'art, sur les écoféminismes sonores ou sur la décroissance en musique.

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Molly Kao, Julien Prud'homme (dir.) : Faire preuve. Comment nos sociétés distinguent le vrai du faux

 PU de Montréal - Juillet 2025

"Faire preuve" explore les multiples dimensions de la notion de preuve à travers des prismes variés tels que la sociologie, la philosophie et les sciences humaines. Les auteurs, experts dans leurs domaines respectifs, interrogent les fondements de ce qui constitue une preuve fiable et les défis qui émergent dans les pratiques de recherche contemporaines. L'ouvrage aborde des questions cruciales sur la reproductibilité en science, l'utilisation des données numériques, et le rôle de l'expertise dans la sphère publique. Par une approche interdisciplinaire, il propose une réflexion sur la manière dont la preuve est construite, interprétée et mise en oeuvre dans divers domaines, offrant ainsi un éclairage essentiel sur des préoccupations sociétales actuelles. Ce livre est une ressource incontournable pour les chercheurs, étudiants et professionnels souhaitant approfondir leur compréhension des enjeux liés à la preuve dans un monde de plus en plus complexe et interconnecté.

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Ronald Dworkin : L'égalité et la vie bonne

 Hermann - Juillet 2025


Le juste et le bien sont-ils des concepts étanches l’un à l’autre ? Pouvons-nous établir ce que nous nous devons les uns aux autres dans une association civile (le juste) sans recourir à une conception de ce qu’est une vie bonne (le bien) ? C’est ce qu’affirment, depuis John Rawls, les philosophes qui affirment la neutralité éthique de la théorie politique libérale. Ronald Dworkin affirme au contraire que le juste et le bien sont inséparablement liés l’un à l’autre. Dans ce livre, issu de son œuvre Sovereign Virtue et traduit ici pour la première fois dans son intégralité, il propose une définition de la vie bonne : répondre adéquatement au défi posé à chacun par les circonstances dans lesquelles il se trouve. Or il montre qu’il est impossible d’apporter une telle réponse adéquate sans disposer d’une juste part des ressources sociales. Pour pouvoir bien vivre, il faut vivre dans une société juste.

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Aurore Mréjen : Introduction à Hannah Arendt

 La Découverte - Juillet 2025


Née en 1906 à Hanovre dans une famille juive, Hannah Arendt fuit l'Allemagne nazie en 1933 pour se réfugier à Paris avant d'émigrer aux États-Unis en 1938. Des Origines du totalitarisme (1951) à Eichmann à Jérusalem (1963), elle tente de comprendre le mal totalitaire et ce qu'elle appelle la fabrication de la superfluité humaine. Sa réflexion, toujours soucieuse de partir de l'événement et d'y rester liée, appréhende la destruction de l'humain tout en interrogeant l'expression de sa singularité, non seulement par l'action et la parole dans l'espace public, mais aussi à travers les activités de penser et de juger, révélatrices de la personne morale. Dans le contexte de rupture du fil de la tradition, Arendt examine les crises caractéristiques de la société moderne et l'évolution des activités humaines ayant conduit notamment à favoriser le travail et la consommation au détriment de l'action, qu'elle décrit comme incarnation de la liberté dans l'espace public. Cet ouvrage propose d'explorer les dimensions politique et morale de la pensée d'Arendt, qui demeure d'une grande actualité pour comprendre nos sociétés contemporaines.

Aurore Mréjen est ingénieure de recherche à l'université Paris Nanterre et chercheuse associée au laboratoire Sophiapol. Elle est l'autrice de La Figure de l'homme. Hannah Arendt et Emmanuel Lévinas (Palio, 2012) et de Arendt à la plage. La philosophie politique dans un transat (Dunod, 2023). Elle a codirigé le Cahier Arendt (avec Martine Leibovici, L'Herne, 2021).

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Laura Català Lorente (dir.) : Sexe et démocratie. De l'enjeu du consentement

Éditions de la Maison des sciences de l'homme - Mai 2025


Préface de Geneviève Fraisse

Longtemps perçu comme un « contretemps » des luttes sociales (Fraisse, 2020), le féminisme s’affirme désormais comme une force politique, intellectuelle et sociale majeure, devenant l’un des moteurs principaux des transformations globales. Aujourd’hui, un axe central et structurant du débat féministe se concentre autour de la notion essentielle de consentement, ou plus précisément de la capacité et du droit à consentir. Cette notion établit un pont entre les sphères publique et privée, entre féminisme et démocratie, participant à une redéfinition de cette dernière. Dans ce contexte, les limites et la légitimité de la liberté sont repositionnées, tandis que la question de l’égalité des droits est réinterrogée.

Un champ épistémologique du féminisme, malgré ses dissensions internes, apparaît donc indispensable. Ce champ, nécessairement multidisciplinaire et transversal, doit élucider le fonctionnement historique et social de la sexuation, évaluer son impact sur les rapports de pouvoir, et analyser ses implications dans le domaine de la démocratie. Le consentement, notamment sexuel, englobe des dimensions plus larges qui interrogent profondément nos choix de société : devons-nous privilégier l’égalité ou la liberté ?

Ce colloque international, organisé par la FMSH en mai de 2024, visait à recueillir des contributions éclairantes sur ces débats. Nous avons réuni un groupe d’expertes et de chercheuses dans une perspective transversale, créant des passerelles entre leurs domaines de recherche et la réflexion sur le consentement en tant qu’élément clé de notre démocratie. Les dissensions et désaccords au sein des débats féministes sur la liberté et les droits s’articulent particulièrement autour de deux questions fondamentales : la prostitution et la pornographie. Toutefois, d’autres enjeux cruciaux doivent être abordés pour envisager l’égalité des sexes et des genres dans une démocratie libérale. Quelle est la portée réelle de la libre volonté d’action et du consentement entre les sexes ? Quelles en sont les implications ?
Ce débat scientifique, transversal, multidisciplinaire et international rassemble des perspectives diverses et parfois contradictoires, afin d’approfondir la compréhension du consentement en tant que reflet de l’émancipation des femmes et de l’égalité des sexes dans une démocratie en constante évolution. Nous explorons les tensions et nuances encore en débat, tout en proposant des pistes pour dépasser les perspectives a priori incompatibles. L’objectif est de contribuer à une réflexion collective nécessaire pour progresser en tant que société.

Sommaire

Note des éditeurs

Préface — Geneviève Fraisse

Partie 1 : Consentement et démocratie. Cadre juridique et constitutionnel

Le débat sur la définition du viol en droit français : du consentement libéral au consentement situé — Frédérique Pollet Rouyer.

Éléments de réflexion sur le consentement dans les soins « gynécologiques » — Lucile Ruault

Partie 2 : L'intime. Ambigüités du consentement

Pourquoi céder n'est pas consentir — Clotilde Leguil

Consentement vicié et désir mutilant : le cercle vicieux de la « libération sexuelle» — Annie Ferrand

« Avoir envie de temps en temps ». Une analyse du consentement au sein de couples hétérosexuels — Emmanuelle Santelli

Désirer et consentir en hétérosexualité : À l'ère de #MeToo, quelle place les hommes font-ils au consentement, cet objet obscur des relations hétérosexuelles ? — Sophie Boissier

Partie 3 : Histoire culturelle. Mémoire et réflexion

Cornelia Bororquia, une victime espagnole du non-consentement au temps des Lumières — Juan Manuel Ibeas

Mémoire de fille, un récit autour du consentement — Lydia Vázquez

Partie 4 : Progrès social : démocratisation du savoir, néolibéralisme et émancipation

Les femmes peuvent-elles consentir à l'hétérosexualité ? — Jules Falquet

Consentement et pornographie : questionnement sur le réel et les représentations — Mélanie Jaoul

Politiser le consentement des hommes : ambiguïtés de l’idée d’une agentivité masculine de non-domination — Tanguy Grannis


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