vendredi 30 mai 2014

Alain de Libera : Où va la philosophie médiévale ?

 Fayard - 11 juin 2014


Où va la philosophie médiévale ? Elle va là où est la philosophie. Elle est là où va la philosophie. Elle est devenue médiévale, passé le Moyen Âge. Elle était seulement philosophie quand le Moyen Âge était encore saeculum modernorum, « siècle des Modernes », pour ceux qui y vivaient. Aujourd’hui, elle va là où doit aller celle ou celui qui veut relater, c’est-à-dire mettre en relation, son histoire. L’archéologie du sujet nous entraîne, en tout cas, dans l’espace comme dans le temps, du concile de Chalcédoine (451 ap. J.-C.) à la philosophie écossaise du xviiie siècle, à la philosophie autrichienne du xixe et pour finir, à la « déconstruction de la déconstruction » du troisième millénaire. Elle est un projet averroïste pour le post-postmodernisme.


Daniel Parrochia : La forme des crises : Logique et épistémologie


  • Editeur : Editions Champ Vallon - 30 mai 2014 - Collection : Milieux


Malgré l’accroissement massif de nos connaissances, y compris dans les domaines de la sécurité et de la fiabilité des systèmes, nous continuons de vivre aujourd’hui dans un monde changeant, qui connaît le risque, la menace et l’aléa – l’intensification des communications, mais aussi celle du «bruit». Au surplus, la complexité des sociétés technologiques avancées, le phénomène économique de la dernière «mondialisation», la situation internationale issue de la fin de la guerre froide et ses nombreux effets «pervers» (décomposition des blocs, multiplication des États, guerres périphériques…) nous amènent à devoir affronter désormais de façon assez régulière le surgissement de l’irrégulier, autrement dit, le phénomène des crises. Cet ouvrage, qui en analyse différentes formes (mutations métaphysiques, crises psychologiques, sociales, économiques, stratégiques, défaillances technologiques ou ruptures scientifiques), essaie aussi d’en construire des modèles, à la fois qualitatifs et quantitatifs. Il tente de relever ce nouveau défi posé à la rationalité, et qui la pousse à ses limites, sinon au paradoxe: repérer des «signaux faibles», prévoir l’imprévisible, gérer l’ingérable, maîtriser le chaos: en bref, construire – si c’est possible – une véritable «logique des crises».


Marc Richir : La naissance des dieux

Editions Sens & Tonka - 1 juin 2014


Cet ouvrage tente de saisir « sur le vif » la transformation, constitutive de la mythologie, que l’institution de l’État fait subir au matériau mythique préexistant. Il se place dans la suite des travaux anthropologiques de Claude Lévi-Strauss et de Pierre Clastres considérant les « sociétés contre l’État ». Il s’avère possible dans le cas grec de relever, chemin faisant, le travail de « mythologisation » qui s’effectue sur un matériau mythico-mythologique préexistant — qui va des «légendes» de fondation des cités grecques à l’élaboration proprement mythologique chez Hésiode. 
Un parcours souvent absent dans d’autres cultures (historiques ou ethnologiques) où la fixation écrite de ces « légendes », évidemment orales à l’origine, n’a pas eu lieu.

Auteur : Marc Richir
Marc Richir (1943-) est un philosophe belge. Physicien de formation, il s’oriente rapidement vers la philosophie et plus précisément vers la phénoménologie, dont il est aujourd’hui l’un des principaux représentants.
Durant sa première période d'activité philosophique, il participe à la création de la revue Textures. À la fin des années quatre-vingt, il devient directeur de la collection « Krisis », chez l'éditeur Jérôme Millon (Grenoble). Il publie alors un grand nombre de classiques de la philosophie et de la phénoménologie.
M. Richir a également été chercheur qualifié au F.N.R.S. (Belgique), professeur à l’Université libre de Bruxelles et chargé de cours à l’E.N.S de Fontenay.



mardi 27 mai 2014

Xavier Lucarno : Histoire désinvolte du situationnisme

Editeur : Sens & Tonka - 1 juin 2014

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Dans l’histoire des avant-gardes artistiques ou plastiques, l’ironie s’évapore comme l’éther, enivrant jusqu’à la perte de soi le faiseur d’histoires...
Une bande de copains se réunit et il en sort Dada, Bourkaki ou l’I.S. Ainsi se pose l’importance de tel ou tel mouvement, son poids du moment sur les événements de son époque et ensuite son importance rétrospectivement sur l’histoire de son temps. Les avant-gardes étaient des bijoux de sérendipité aux métamorphoses tranquillement intranquilles, colorées ou fades.
Mais la sclérose gagne vite les idées, parfois aidée par un foie « éponyme ». Ce qui manque à ceux devenus papables, c’est l’ironie et la légèreté des rencontres hasardées. Ainsi des gaz peu ragoûtants émanant jusqu’à l’écœurement, une petite brise fait du bien... Toulouse-la-Rose a commencé à ventiler le local. Ici, Xavier Lucarno fait entrer un peu d’air frais révélant les fragrances des Beaux-Esprits de l’avant-garde, si importante mais ayant tout renié de son impertinence.
R. Vaneigem a commis une désinvolte histoire du surréalisme. Voici, sous le masque de l’ironie, celle, désinvolte, de la « situationnite ».

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Gérald Bronner, Étienne Géhin : L'inquiétant principe de précaution

Editeur : PUF - Quadrige - 2e édition 4 juin 2014

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L'inquiétant principe de précaution ¤ Le principe de précaution et la façon dont nos contemporains entendent s'en servir est l'un des faits idéologiques majeurs de ce début de millénaire. Il est sur toutes les lèvres et l'on prétend l'appliquer sans cesse, à la lettre et à propos de tout... ¤ Cet essai, en se fondant sur de nombreux exemples (OGM, antennes-relais...), propose de mettre à nu les mécanismes intellectuels et les faits historiques qui ont conduit à faire imprudemment entrer dans le droit le principe de précaution. Il s'oppose à la pensée dominante qui croit voir dans ce nouvel impératif constitutionnel l'expression du bon sens, alors que son application maximaliste inspire des décisions et des actions déraisonnables. Préjudiciable à l'intérêt général, cette situation implique profondément nos démocraties telles qu'elles s'organisent et les rapports désormais conflictuels que l'opinion publique entretient avec la connaissance et ses médiateurs. Une telle idéologie, pas très éloignée d'une nouvelle forme de populisme, a un nom : le précautionnisme.

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Philippe Ariès : Le Temps de l'histoire

Editeur : Seuil; Édition : [2e éd.] 25 mai 2014

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Tout en conservant et en perfectionnant son outillage scientifique de recherche, l'Histoire se conçoit comme un dialogue où le présent n'est jamais absent. Elle abandonne cette indifférence que les maîtres d'autrefois s'efforçaient de lui imposer.L'historien d'aujourd'hui reconnaît sans honte qu'il appartient au monde moderne et qu'il travaille à sa manière à répondre aux inquiétudes - qu'il partage - de ses contemporains. Son optique du passé demeure liée à son présent - un présent qui n'est pas seulement une référence de méthode. Désormais, l'Histoire cesse d'être une science sereine et indifférente. Elle s'ouvre au souci contemporain dont elle devient une manière d'être dans le temps de l'homme moderne. A une civilisation qui élimine les différences, l'Histoire doit restituer le sens perdu des particularités."Philippe Ariès.Philippe Ariès (1914-1984) a écrit notamment L'Enfant et la vie familiale sous l'Ancien régime et L'Homme devant la mort. 

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vendredi 23 mai 2014

Au commencement la liberté. La religion de Kant réinventée par Fichte, Schelling et Tillich

Marc Boss

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Editeur : LABOR ET FIDES - Collection : Lieux théologiques - Mai 2014

Paul Tillich (1886-1965) est l’un des théologiens protestants les plus lus et les plus commentés, en raison de son souci constant de mettre en dialogue la culture moderne et le christianisme. Mais d’où proviennent donc les principes sur lesquels repose sa réflexion théologique et philosophique ? C’est l’enquête à laquelle s’attelle Marc Boss dans ce livre qui fera date. Il y montre comment Tillich combine les positions systématiques de Fichte et de Schelling pour concevoir une « ellipse à double foyer », permettant de déployer une philosophie de la religion qui ne ferait qu’un avec le système de la liberté, et d’accomplir ainsi l’une des intentions fondamentales du criticisme kantien. Cette enquête sur les sources de la pensée de Tillich est du coup aussi une contribution importante à l’interprétation de ces figures majeures de la philosophie que sont Fichte et Schelling. Elle met enfin en évidence un pan encore peu connu, même des spécialistes, de la réception de la philosophie allemande classique dans les premières décennies du XXe siècle.

Cités 2014 - N° 58 - La philosophie en France aujourd'hui (2)

Collectif

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PUF - Mai 2014

« Retour à la cité réelle et ouverture vers la cité possible »
Éditorial : Yves Charles Zarka
Après Derrida, les tâches de la philosophie
I Dossier : La Philosophie en France aujourd'hui (2)
Juliette Grange, De la philosophie française des sciences à la philosophie analytique « à la française »
Joseph Cohen, Après Levinas, l'éthique aujourd'hui
Otto Pfersmann, Après Michel Villey, la philosophie du droit aujourd'hui
Alain Vanier, Après Lacan, psychanalyse et philosophie
Paul-Laurent Assoun, Le logos philosophique à l'épreuve de la psychanalyse. Vérité et semblant
Bruno Pinchard, Portrait de M. Debord en « trésor national »
II Philosophie et transmission
Jean-François Mattéi, La tradition de la maîtrise (sur P. Aubenque, P. Magnard et alii)
Jean-Pierre Cléro, Maîtres et professeurs (sur D. Deleule, M. Malherbe et alii)
III Grandes voies philosophiques
Paul Audi, Présentation
Alain Badiou
Renaud Barbaras
Gérard Bensussan
Bernard Bourgeois
Jacques Bouveresse
Monique Canto-Sperber
Barbara Cassin
Jean-François Courtine
François Dagognet
Vincent Descombes
Marcel Gauchet
Jean Gayon
Pierre Guenancia
Dominique Lecourt
Jean-Luc Marion
Jean-François Mattéi
Jean-Luc Nancy
Jacques Rancière
Alain Renaut
Michel Serres
Yves Charles Zarka


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Je pense donc je jouis - Philosophie du cul

Sylvain Bosselet

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Max Milo - Essais Documents - Mai 2014

Dans leur recherche de la vérité et du bonheur, les philosophes classiques ont paradoxalement passé sous silence l'une des facettes les plus importantes de notre vie : le cul. Où les voyons-nous philosopher sur la masturbation, l'homosexualité, la prostitution, la sodomie, la pédophilie ou le sadomasochisme ?
Ils laissent ce sujet capital à l'opinion commune dans le pire des cas, à la science dans le meilleur. Celle-ci tâche de décrire et d'expliquer les faits, sans nous dire, en droit, comment nous devrions agir au lit en vue du bonheur...

Quels sont les présupposés philosophiques de telle ou telle activité sexuelle ? Sur quoi s'appuient nos jugements du pervers ou du normal, du bien ou du mal, du naturel ou de la contre nature, du légal ou de l'illégal en sexualité ?
Sur des exemples concrets, Sylvain Bosselet tâche de déconstruire les a priori qui entravent notre liberté et nuisent au bonheur sexuel. Il recherche des jalons pour une philosophie du cul, qui ébranlera vos fondements.

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Vivre de paysage ou L'impensé de la Raison

François Jullien

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Gallimard - Mai 2014

"En définissant le paysage comme "la partie d’un pays que la nature présente à un observateur", qu’avons-nous oublié ?
Car l'espace ouvert par le paysage est-il bien cette portion d’étendue qu’y découpe l’horizon? Car sommes-nous devant le paysage comme devant un "spectacle"? Et d’abord est-ce seulement par la vue qu’on peut y accéder – ou que signifie "regarder"?
En nommant le paysage "montagne(s)-eau(x)", la Chine, qui est la première civilisation à avoir pensé le paysage, nous sort puissamment de tels partis pris. Elle dit la corrélation du Haut et du Bas, de l’immobile et du mouvant, de ce qui a forme et de ce qui est sans forme, ou encore de ce qu’on voit et de ce qu’on entend... Dans ce champ tensionnel instauré par le paysage, le perceptif devient en même temps affectif ; et de ces formes qui sont aussi des flux se dégage une dimension d’"esprit" qui fait entrer en connivence.
Le paysage n’est plus affaire de "vue", mais du vivre.
Une invitation à remonter dans les choix impensés de la Raison ; ainsi qu’à reconsidérer notre implication plus originaire dans le monde."
François Jullien. 

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jeudi 22 mai 2014

Mes blagues, ma philosophie

Slavoj Zizek

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PUF - Mai 2014

Wittgenstein affirmait qu'un livre de philosophie pourrait être constitué entièrement de blagues.
Bonne nouvelle : voici le défi relevé. Mes blagues, ma philosophie rassemble les histoires drôles, les provocations ou les insultes qui parsèment les ouvrages de la star de la « pop philosophie », pimentées de quelques inédits. Autant de prétextes pour aborder certaines questions fondamentales qui ont trait à la philosophie, à la politique, à la psychanalyse, à la sexualité.
Et quelle est la mauvaise nouvelle ? Il n'y en a pas. Mais il y a là la quintessence de Zizek, politiquement tout à fait incorrect, ardent militant d'une philosophie décomplexée qui ne sépare pas le sérieux de l'humour. Ou comment comprendre la célèbre dialectique de Hegel à travers le non moins célèbre « Pas ce soir, chéri, j'ai la migraine... »

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mercredi 21 mai 2014

L'inhumain. Causeries sur le temps

Jean-François Lyotard

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KLINCKSIECK - Continents philosophique - Mai 2014

Recueil de « causeries » pour la plupart destinées à un large public. Quelques prolongements à l'idée de post-moderne. Les humains emportés dans le développement inhumain, qu'on n'ose plus appeler le progrès. La disparition d'une alternative humaine, politique et philosophique, à ce processus.

Seule possible encore, une résistance, appuyée sur l'autre inhumain : la dépossession de soi qui sommeille en chacun, son enfance indomptable. Banalité écrasante, médiatique, des néo-humanismes, qui, aujourd'hui, relèvent la tête.

Questions décisives : le temps, la mémoire, la matière. Comment la « vie administrée » (Adorno) les anéantit en les programmant. Comment les arts de la vue, du son et de la pensée en préservent la vérité paradoxale.

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Bergson et Freud

Brigitte Sitbon

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PUF - Collection : Philosophie Française contemporaine - Mai 2014

À travers les différents thèmes abordés le réel, la poésie, la pulsion de mort, l'interprétation, la télépathie, le rêve, l'inconscient ou le rire est ici interrogée la relation entre ces deux penseurs strictement contemporains du XXe siècle. L'exégèse textuelle recrée un dialogue qui n'a pas réellement existé entre eux. Elle l'inscrit dans un contexte épistémique très riche où se livre une bataille spéculative à l'origine d'une rupture majeure dans les sciences humaines, dont les retombées sont encore palpables aujourd'hui, se nouant autour de nombreux points théoriques liés à la naissance de la psychologie. La finalité revendiquée par celle-ci est ambivalente : à la fois se distinguer de la philosophie et de la médecine, et s'y rattacher. Dans cette optique, autant Bergson que Freud vont se trouver au centre d'un débat sur la « scientificité » de la science du psychique, revendiquant, à l'instar de T. Ribot ou P. Janet par exemple, le recours à l'expérimentation et aux thèses psychophysiologistes et psychophysiques.
La métaphysique de Bergson, comme la métapsychologie de Freud, ainsi désignée en 1896, seront redevables de ces théories, tout en s'en détachant pour aller vers l'idée d'inconscient, concept fondateur de la psychoanalyse freudienne.

L'éloquence tempérée du Bouddha. Souverainetés et dépossession de soi

Rada Ivekovic
 
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KLINCKSIECK - 7 mai 2014
 
Comment parler de « rhétorique » à propos de l'aire culturelle qui se nourrit de l'enseignement du Bouddha ? Comment user de cette expression tellement liée au duel verbal, à l'affrontement contradictoire, à la passion ostentatoire de la prise de parole par rapport à une civilisation qui privilégie la dépossession de soi, la distance sereine et la parole tempérée ?
C'est l'objet de ce livre. Rada Ivekovic invite le lecteur à suivre à la fois les chemins des grands textes sacrés du bouddhisme et une réflexion philosophique sur ce qu'impose à un esprit occidental, formé au conflit des positions et à la manipulation des consensus, une traversée du champ bouddhiste de la persuasion. Elle propose un itinéraire initiatique à travers ce qui, autrement pourrait se nommer la rhétorique « sans rhétorique » du Bouddha, conduisant le lecteur sur quatre véhicules d'interprétation : le paradoxe existentiel du sujet qui rompt avec notre conception occidentale de la résistance ; les exercices spirituels de dématérialisation ; l'impermanence qui fera refuser à Gandhi de vouloir le pouvoir ; la rhétorique du non-explicite.
Mais, faire ainsi surgir face à notre optique occidentale une optique qui dénie ce qui fonde même la rhétorique telle que nous la connaissons (la prise de position du sujet, la conviction d avoir raison, le triomphe d une opinion sur une autre) conduit l auteur à poser une question pourtant fondatrice de l éthique rhétorique grecque : comment vivre humainement? Rada Ivekovic propose donc de faire passer la leçon du Bouddha dans les débats actuels sur l avenir de notre espèce et suggère qu'accepter l enseignement éloquent du Bouddha et admettre la difficulté que nous avons à saisir le bien-fondé d une rhétorique sans rhétorique est peut-être la clef de notre sauvegarde.
 

Comment fonder la philosophie ? - L'idéalisme allemand et la question du principe premier

Gilles Marmasse, Alexander Schnell (dir.)
 
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CNRS Editions - 9 mai 2014
 
La question de la légitimation de la philosophie est l’un des fils conducteurs de l’idéalisme allemand. Dans la première génération des successeurs de Kant en effet, certains ont pour ambition explicite de reprendre ses résultats, mais d’une manière suffisamment justifiée pour répondre aux objections sceptiques. D’autres, en revanche, décident de s’installer dans le renoncement à la fondation systématique, accusant la raison discursive d’être incapable de saisir la vie et la liberté.
Quels sont, chez les auteurs de l’idéalisme allemand, les arguments qui plaident en faveur d’un fondement du discours philosophique ? Un tel principe est-il théorique ou pratique, inaugural ou terminal, intuitif ou discursif, tel qu’il adopte la forme d’une proposition singulière ou tel qu’il se confond avec le tout du discours ? En somme, l’enjeu est d’examiner, sous un point de vue nouveau, le thème de la raison dans l’idéalisme allemand.
La question est ici abordée dans une perspective historique autant que systématique. La variété et la richesse des études témoignent de la vitalité des recherches actuelles sur l’idéalisme allemand.
 
 
 

La révolte d'Epictète

Raconté par Yan Marchand et illustré par Donatien Mary

Les Petits Platons - Mai 2014

Épictète est né dans la servitude.
Il est boiteux, dort sur une paillasse,
et pourtant c’est l’homme le plus libre de Rome.
On le dit même plus heureux que l’Empereur...
L’auteur : Docteur en philosophie et formateur pour les enfants comme pour les adultes, Yan Marchand a toujours voulu que ce qui lui arrive, lui arrive. Et il n'a jamais été déçu. 
L’illustrateur : Ancien élève des Arts Décoratifs de Strasbourg, Donatien Mary exerce le métier d’illustrateur depuis bientôt sept ans. Précédé par Le Fantôme de Karl Marx (Les petits Platons, 2010), cet Épictète confirme son sérieux penchant pour un matérialisme corrosif.

L'affreuse doctrine. Matérialisme et crise des moeurs au temps de Diderot

Franck Salaün
 
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Date de parution : 23/04/14 - Editeur : Kimé
 
Notre époque croit à l’opinion publique, au libre arbitre, et à l’existence d’une relation de causalité entre les représentations et les comportements ; mais elle admet aussi l’inconséquence des individus. Ces façons d’envisager le rapport entre les croyances et les conduites doivent beaucoup aux débats du XVIIIe siècle sur les effets supposés des ouvrages philosophiques. À cet égard, le cas du matérialisme est exemplaire. Présenté par ses contempteurs comme un monstre, une affreuse doctrine, un attentat contre les autorités, il est accusé d’être la cause cachée de la corruption des mœurs. C’est la thèse de l’avocat général Joly de Fleury, qui dénonce, en 1760, l’existence d’une « société formée pour soutenir le matérialisme, pour détruire la religion, pour inspirer l’indépendance, et nourrir la corruption des mœurs ». De son côté, Rousseau s’inquiète de la tendance des penseurs de son temps à « matérialiser toutes les opérations de l’âme ». Cette situation est d’autant plus étonnante qu’au début du siècle le terme matérialisme était encore très rare. Que s’est-il passé ? Que cachent ces accusations ? D’après la Lettre au R. P. Berthier sur le matérialisme (1759), dont on trouvera ici le texte, accompagné d’une brève étude bibliographique par Claudette Fortuny, ces réactions excessives trahissent l’instrumentalisation de cette doctrine par différents groupes de pression. Mais les stratégies mises en œuvre par les champions de l’ordre établi et les avocats des différents courants du christianisme ont aussi pour effet de confirmer l’importance des questions agitées par ceux qu’ils nomment les philosophes, et qui ont en commun d’interroger le système de valeurs dominant, ouvrant ainsi la voie à une réforme de la société. Soupçonné d’être à la tête de ce groupe, Diderot avait déjà compris que les mœurs étaient précisément ce qu’il fallait penser.
Ce livre, sensiblement augmenté par rapport à la version parue sous le titre L’Ordre des mœurs (Kimé, 1996), révèle le rôle crucial joué par les disputes sur la nature des mœurs dans l’émergence du phénomène des Lumières. Il constitue aussi une contribution importante au débat actuel sur la formation des individus et de l’opinion publique.
 
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mardi 20 mai 2014

Actuel Marx n°55 : Franz FANON

Dirigé par Hourya BENTOUHAMI et Elsa DORLIN

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PUF - 2014/I
 
Philosophe et penseur politique majeur, auteur francophone, Fanon est curieusement peu discuté dans sa langue. Les études réunies ici veulent faire ressortir la force d’une philosophie qui s’est nourrie d’une confrontation avec l’existentialisme de Sartre et de Beauvoir, et d’une appropriation originale de Marx et de Freud. Elles soulignent la richesse des rapports de Fanon avec le marxisme, qu’il soit « orthodoxe » et soumis à la critique, ou qu’il soit puisé à d’autres sources, celles de l’existentialisme et des luttes du Tiers-Monde. Plus de quarante années après sa mort, son œuvre et ses prises de position restent une source de renouvellements philosophiques et politiques décisifs pour les débats de notre temps.
 
DOSSIER FANON
Judith BUTLER, Violence, non-violence : Sartre, à propos de Fanon 
Matthieu RENAULT, Le genre de la race : Fanon, lecteur de Beauvoir 
Lewis GORDON, Fanon, critique du « fétichisme méthodologique »
Nadia Yala KISUKIDI, Vie éthique et pensée de la libération. Lecture critique des usages senghoriens de Marx à partir de Fanon
Peter WORSLEY, Frantz Fanon et le lumpenprolétariat
Hourya BENTOUHAMI, De Gramsci à Fanon, un marxisme décentré 
INTERVENTIONS
Lilian TRUCHON, Luttes idéologiques et conscience de révolution chez Lénine
Philippe CORCUFF, Le Marx hérétique de Michel Henry : fulgurances et écueils d’une lecture philosophique Tony ANDREANI, 
La morale et l’éthique au regard du discours politique chinois
Fabrice FLIPO, Marxisme, lutte des classes et écologisme
 
EN DÉBAT
Gérard DUMÉNIL et Dominique LÉVY, À propos de La Grande Bifurcation. En finir avec le néolibéralisme 
 

samedi 17 mai 2014

Qu'est-ce qu'une vie bonne ?

Judith Butler

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Date de parution : 02/04/14 - Editeur : Payot - Collection : manuels payot
 
En 2012, au moment de recevoir le Prix Adorno, Judith Butler se demande s'il est possible de vivre une bonne vie dans une mauvaise vie. Que peut donc signifier mener une vie bonne, une vie vraie quand la plupart sont exposés dans leur chair à la vulnérabilité d'une mauvaise vie ? Comment penser la résistance de la vraie vie à la fausse ? Cette ancienne question de la philosophie morale prend un sens neuf si on la pose dans les conditions concrètes de nos existences.

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vendredi 16 mai 2014

Harry Potter. A l'école des sciences morales et politiques

Jean_Claude Milner
 
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PUF - Mai 2014
 
Roman d’éducation, saga au succès mondial, le récit potterien a pris deux formes, égales en dignité : les romans et les films. Les films, plus concis, facilitent l’analyse et permettent de tirer les leçons d’une œuvre qui parle à la fois de politique et de morale. L’accent sera mis sur eux.
Voldemort illustre ce qui arrive quand un mage se laisse fasciner par ses propres pouvoirs. Confrontés au Maître des Ténèbres, les sorciers doivent s’interroger sur ce qui l’a rendu possible et sur les moyens d’empêcher le retour d’une telle épreuve. La réponse politique commence par l’état de droit, tel que la philosophie classique l’a conçu. La réponse morale s’inspire des Anciens : celui qui agit injustement se fait d’abord du mal à lui-même. Son âme se brise son corps devient bestial. 
Le monde de la magie permet de comprendre la société capitaliste actuelle. Les références anciennes sont revivifiées par une interrogation moderne les sorciers ont des pouvoirs fondés sur un savoir des enchantements : quelle relation doit s’établir aujourd’hui entre savoirs et pouvoirs ? Quelle que soit la réponse, elle devra reposer sur un idéal incontournable : la tolérance.
 

mercredi 14 mai 2014

Sur le seuil du temps - Essais sur la photographie

Siegfried Kracauer

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Date de parution : 03/04/14  - Editeur : Maison des Sciences de l'Homme  - Collection : Philia

Parmi les intellectuels issus de la République de Weimar Siegfried Kracauer (1889-1966) apparaît aujourd'hui comme l'un des plus originaux. A la fois philosophe, romancier, essayiste, sociologue et historien, critique et théoricien du cinéma, il fut aussi un penseur pionnier de la photographie, technique de reproduction dans laquelle il voit s'instaurer un nouveau rapport du temps. Ce recueil rassemble les essais qu'il a consacrés au médium photographique puis la fin des années 1920 jusqu'à son exil américain.
Comme son ami Valter Benjamin, Kracauer fut un des premiers à saisir combien, face à la diffusion massive de la photographie dans les journaux illustrés, il fallait repenser la modernité mais aussi le cinéma et même l'histoire à travers ce médium.  

Le monde au XXIIe siècle - Utopies pour après-demain

Alexis Jenni (collectif)

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Date de parution : 09/04/14  - Editeur : PUF  - Collection : La Vie des Idées

 Louis-Sébastien Mercier dans L'An 2440, Jules Verne dans Paris au XXe siècle, George Orwell dans 1984 ont tenté d'imaginer le monde dans les décennies et les siècles à venir. D'autres, comme Fourier ou Cabet, ont tenté de concevoir, en des termes étonnamment précis, une société plus harmonieuse d'où l'exploitation et la souffrance seraient bannies. Ces écrivains et ces philosophes ont souvent été des visionnaires, anticipant le développement tentaculaire des métropoles et du trafic automobile, le règne de l'ordinateur, ou encore la société de surveillance.
Nombre d'utopies (le suffrage universel, l'abolition de l'esclavage, l'émancipation des femmes, le droit à l'éducation et à la protection sociale), qui souvent laissaient leurs contemporains incrédules, ont alimenté les aspirations démocratiques au cours des deux siècles passés. Ce qui continue d'éveiller notre intérêt, c'est l'effort d'anticipation, d'arrachement au présent, couplé à une inquiétude sur le monde tel qu'il va et à une volonté d'améliorer la condition humaine.
C'est, en d'autres termes, l'invention d'une utopie raisonnée. Unis par la volonté de s'affranchir du pessimisme et de la résignation qui brident l'imagination politique contemporaine, les textes de ce dossier sont de deux ordres : les uns anticipent le monde d'après-demain, les autres se présentent comme des récits rétrospectifs, écrits en 2112, des mobilisations qui se déploient sous nos yeux. Les utopies d'aujourd'hui constitueront sans doute la matière des livres d'histoire de demain.


lundi 12 mai 2014

Commenter et philosopher à la Renaissance - Tradition universitaire, tradition humaniste

Laurence Boulègue

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Date de parution : 10/04/14  - Editeur : PU du Septentrion  - Collection : Cahiers de philologie

Le texte philosophique est un objet à part entière du vaste projet humaniste de restauration de la culture antique qui s'épanouit à partir du XVe siècle en Italie et dans toute l’Europe. On ne saurait philosopher sans commenter. Si les trois grandes pratiques philologiques – éditer, traduire, commenter –, fondements de la démarche humaniste, restent les héritières des écoles anciennes et de l’université scolastique, le geste humaniste les renouvelle en apportant une rigueur méthodologique et une ouverture nouvelles. De l’institution universitaire aux nouveaux centres du savoir, la frontière est poreuse et le commentaire philosophique se révèle le lieu privilégié de la rencontre de courants divers. C’est de la dialectique qui s’établit entre différentes approches que témoigne le commentaire philosophique à la Renaissance plutôt que d’une pratique radicalement différente et opposée. Le commentaire traditionnel n’en est pas moins infléchi, et s’élabore une nouvelle façon de philosopher : l’élargissement du corpus, les apports de la philologie et d’autres disciplines, l’ouverture à de nouveaux courants insufflent à la pratique du commentaire philosophique une remarquable plasticité. Les études réunies dans le présent volume se proposent d’analyser la refondation humaniste de la philosophie antique par l’activité du commentaire tout au long des XVe et XVIe siècles.

La nature et les Grecs - Suivi de La clôture de la représentation

Erwin Schrödinger - Michel Bitbol

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Date de parution : 10/04/14 - Editeur : Belles Lettres  - Collection : L'âne d'or

Ce livre d'Erwin Schrödinger, co-créateur de la théorie quantique, porte sur les débuts de la science et de la philosophie grecque. Son objectif est de prendre un recul historique suffisant pour apercevoir la source de l'impasse dans laquelle la pensée moderne s'est engagée à son corps défendant. La crise d'intelligibilité de la physique contemporaine, en particulier, est rapportée à une occultation persistante de l'assise métaphysique léguée par la pensée grecque.
Elle est attribuée à son incapacité à interroger deux des principes les plus décisifs posés par les penseurs présocratiques : que la nature peut être pleinement capturée dans les filets de la raison, et que la seule connaissance valable est celle du "monde commun à tous" de l'objectivité. A force d'oublier qu'il s'agit là d'un héritage culturel et non pas d'un donné indiscutable, les scientifiques semblent condamnés à laisser proliférer les tensions "paradoxales" entre leurs présupposés devenus intouchables et leurs plus audacieuses avancées expérimentales ou formelles.
Schrödinger établit ainsi un dialogue, par dessus deux millénaires, entre les fondements et les fruits du rêve grec de l'épistémè. 



Derrida-Bergson - Sur l’immédiateté

Pierre-Alexandre Fradet

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Date de parution : 10/04/14  - Editeur : Hermann (Editions)  - Collection : Philosophie

Derrida et Bergson ne se sont jamais rencontrés, et l’oeuvre du premier ne réfère qu’avec circonspection à celle du second. Un dialogue entre eux n’en est pas moins possible, portant entre autres sur la délicate question du fondement de l’intuition. Une connaissance immédiate, non langagière, intégrale et certaine est-elle envisageable ? Le problème en est un de droit plutôt que de fait : quid juris ? À ce problème lourd d’implications épistémologiques, Derrida et Bergson ont répondu de façons distinctes : l’un a mis en doute la possibilité de l’intuition, l’autre a défendu les droits de la méthode intuitive.
Le présent ouvrage est le premier à serrer de près la relation entre ces deux philosophes, dont les pensées reflètent à elles seules certains des tournants qu’a connus le XXe siècle. Son objectif est triple : circonscrire étroitement l’objet du litige entre Derrida et Bergson, trop peu souligné par les commentateurs, et dont ce livre montre qu’il n’est pas annulé par un accord partiel ; tirer au clair les diverses raisons qui amènent l’un à s’en prendre à l’intuition, l’autre à embrasser la méthode intuitive ; établir que certains arguments de Bergson, bien qu’ils connaissent un regain d’intérêt et engagent la pensée dans des voies prometteuses, complémentaires de celles du réalisme spéculatif, semblent mériter un nouvel étayage.

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vendredi 9 mai 2014

Les peaux créatrices - Esthétique de la sécrétion

Stéphane Dumas
Jean-Luc Nancy (Préfacier), François Dagognet (Postfacier)

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Date de parution : 10/04/14 - Editeur : Klincksieck  - Collection : Esthétique

Ce livre vise à établir un dialogue entre la philosophie de l'art et la physiologie cutanée. La notion de "peau créatrice" est née d'une peau mythologique celle du satyre Marsyas écorché vif par Apollon à l'issue d'un duel musical. Elle permet d'opérer un retournement du physiologique à l'esthétique. Cet ouvrage procède par croisements de multiples récits de peaux de la mythologie grecque aux biotechnologies et par pliures effectuées dans l'histoire de l'art de l'art antique au "nanoart".
Il déroule des fils entrelacés en un riche matériau artistique où la peau offre des modèles pour penser le processus créateur en art, notamment comme un retournement de la peau et un échange de la peau retournée. Il aborde le cutané dans sa superficie, en tant que support d'image ou d'inscription, medium, motif pictural ou organe perceptif dimension féconde, notamment pour susciter des métaphores corporelles en tant que surface sur laquelle affleurent les symptômes venus des profondeurs.
Mais, au-delà de la seule dimension métaphorique, il plonge dans l'épaisseur de la peau en portant une attention particulière aux phénomènes ayant lieu à travers le tégument. Cette enquête sur la destinée artistique de l'enveloppe corporelle du satyre musicien pose les jalons d'une esthétique de la sécrétion et, plus largement, d'une esthétique de la liminalité des seuils et de leur négociation. Stéphane Dumas est plasticien et théoricien de l'art.
En tant que plasticien, il travaille sur la peau comme présence du corps fragmenté. Son travail a été montré dans divers pays. En tant que théoricien, il réfléchit sur les processus physiologiques ayant lieu à travers la peau comme paradigmes de l'acte créateur. Il a publié des articles dans plusieurs langues, notamment sur le rapport entre l'art et les neurosciences. Il a soutenu un doctorat d'arts plastiques et sciences de l'art en 2006 à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, où il est chercheur associé à l'Institut ACTE.
Il enseigne à l'ESAA Duperré, Paris. 

ETUDES LACANIENNES. Psychanalyse, Science, Philosophie

Didier Moulinier

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Les Contemporains favoris - Collection bleue / essais - Octobre 2013

Ce livre se penche sur les relations fondamentales mais « compliquées » que la psychanalyse entretient avec la philosophie et l’éthique, les sciences et la logique, les pratiques sociales ou encore l’éducation. Résolument, la psychanalyse est présentée ici comme un discours structuré et consistant, une théorie et une clinique du sujet originales, enfin une expérience thérapeutique construite et fortement pensée. Mais la psychanalyse fait souvent figure de parasite dans le champ des disciplines constituées où elle réinjecte le concept de Sujet, et de façon encore plus perturbante ceux de Jouissance et de Réel ; elle est en plus ou en trop, elle introduit le symptôme ou s’introduit elle-même comme symptôme… Il en va de même pour la théorie et l’œuvre de Lacan, toujours aussi étrangement occultées ou mésinterprétées, y compris par des philosophes « professionnels ». C’est pourquoi les relations pour le moins tendues entre discours philosophique et discours psychanalytique, par le truchement privilégié de Lacan, font ici l’objet de larges développements. Puis sont interrogées les conditions épistémologiques d’un dialogue entre les sciences et la psychanalyse, d’autant plus que celle-ci prétend opérer directement sur le « sujet de la science ». Bien entendu c’est dans sa clinique et sa pratique spécifique, par l’expérience du transfert mettant en acte l’inconscient que la psychanalyse se démarque de la science et affirme son style propre, non sans se départir d’une éthique rigoureuse. Enfin il est d’autres conséquences et d’autres implications de la psychanalyse dans les domaines de la politique, des pratiques sociales et même de l’enseignement. Concrètement, que peut la psychanalyse face à l’aplanissement et la déstructuration des discours qui s’effectuent chaque jour davantage au profit du seul discours capitaliste et sa rhétorique totalitaire ?



SOMMAIRE

I / La psychanalyse est-elle une dialectique ?
1. Dialectique et différence problématologique
2. Lacan et la dialectique
3. La belle âme et la loi du cœur : de la dialectique à l'analyse. Hegel, Freud, Lacan
4. Lacan (pas vraiment) avec Kojève

II / La métaphysique et son sujet
5. Lacan et le sujet de la métaphysique
6. Trait unaire et cogito

III / Discours philosophique et discours psychanalytique
7. Le savoir philosophique sous la guise de l'Autre (philosophie, psychanalyse et religion)
8. Discours philosophique et discours psychanalytique
9. Le discours psychanalytique et son sujet
10. Althusser et la Théorie de la Psychanalyse

IV / La science et le savoir du psychanalyste
11. Une science du symptôme
12. Le Sujet de la Science et le Sujet de la Psychanalyse
13. La cause lacanienne
14. Le (non-)savoir psychanalytique et la science
15. Une épistémologie de la psychanalyse est-elle possible ?
16. L’analyste et le désir de savoir
17. Le savoir du mythe et le savoir du psychanalyste

V / Logique et topologie lacaniennes
18. Logique lacanienne, logique du Sujet
19. Logique de l’Autre et logique sexuelle
20. La Topologie pour aborder le réel
21. Le Réel quantique et le Réel en psychanalyse

VI / De la linguistique à l’histoire
22. La linguistique au risque de la psychanalyse
23. Sémanalyse et narration
24. Psychanalyse et Histoire

VII / Une éthique de la transmission
25. Résistance et différance, analyse et déconstruction
26. L’éthique du dire de Daniel Sibony
27. Ethique de la parole

VIII / La clinique et l’expérience psychanalytiques
28. La Clinique psychanalytique et le discours de la Science
29. La pratique psychanalytique comme Règle, dispositif et mise en scène
30. L'expérience psychanalytique et le transfert
31. La question controversée d'une « technique psychanalytique »

IX / Implications politiques et pédagogiques
32. L’envers de la politique (psychanalyse, éthique et politique)
33. La formation des analystes comme modèle de lien social ?
34. Que peut la psychanalyse pour les pratiques sociales ?
35. Que peut la psychanalyse pour l’enseignement et la didactique de la philosophie ?


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Démocrite, Epicure, Lucrèce - La vérité du minuscule

Jean Salem

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Date de parution : 12/04/14 - Editeur : Belles Lettres  - Collection : Encre marine

Il y avait la sentence convenue en vertu de laquelle l'atomisme de Démocrite résulterait d'un simple "monnayage de l'être éléatique". Il y avait cette foule de monographies qui tendaient à "dématérialiser" l'atome démocritéen, à en faire tout ce qu'on voudra sauf un corpuscule. Jean Salem, prenant un parti contraire, s'est efforcé de présenter une interprétation matérialiste de cette pensée qu'il tient pour fondatrice du matérialisme philosophique.
Bien loin de se réduire à un surgeon quelque peu baroque de l'éléatisme parménidien, la philosophie des atomes prolonge et amplifie les spéculations d'Empédocle et d'Anaxagore, voire celles des premiers physiologues ioniens. Elle a partie liée, en outre, avec la préhistoire et l'histoire de sciences. Aussi, malgré quelques divergences de doctrine, Epicure, et son disciple romain Lucrèce n'ont-ils fait que prolonger l'extraordinaire intuition de leur devancier Démocrite.
C'est en partant de tels principes que Jean Salem donne, dans les textes qui sont ici réunis, un commentaire de la Lettre dans laquelle Epicure résume son éthique ; qu'il décrit la lutte que Lucrèce a menée contre la religion populaire ; qu'il tente de déterminer ce que sont, du point de vue des épicuriens, les conditions du plaisir pur. L'auteur brosse ensuite une rapide esquisse de ce que pourrait être une histoire de l'atomisme philosophique : Démocrite, Epicure, Lucrèce, mais aussi les Mottécallemîn, Nicolas d'Autrecourt, Gassendi, Boyle, Cudworth, Newton, Diderot, etc.
Il signale l'extrême intérêt du dogme touchant l'atomicité du temps, dogme que soutinrent plusieurs atomistes - grecs, romains, latins ou arabes. Jean Salem approuve enfin, dans l'étude qui clôt le présent recueil, ce qu'affirmait déjà l'antiquisant. Karl Marx : l'étrange théorie épicurienne de la déclinaison atomique possède au moins ce grand mérite qu'elle tente de "sauver", au sein même du matérialisme le plus radical, le fait incontestable de la liberté.

La philosophie d'après le cinéma - Une lecture de La projection du monde de Stanley Cavell

Hugo Clémot


Date de parution : 05/05/14  - Editeur : PU Rennes  - Collection : Aesthética
C’est autour de La Projection du monde, célèbre livre de Stanley Cavell (1971), que s’agrègent les réflexions de cet ouvrage. En lisant lentement et patiemment l’œuvre de l’écrivain, Hugo Clémot propose une lecture de sa pensée cinématographique et philosophique, éclairée par les sources wittgensteiniennes et par l’ensemble du travail de Cavell.
Il montre notamment comment l'existence même du cinéma bouleverse le rapport au monde du spectateur à partir du moment où il est projeté sur l'écran.

Sommaire
  • « Une autobiographie de compagnons »
  • « Vues et sons »
  • « Photographie et écran »
  • « Le public, l’acteur et la star »
  • « Types ; les Cycles constituent des Genres »
  • « Des idées sur l’origine »
  • « Baudelaire et les mythes du cinéma »
  • « Le Militaire et la Femme »
  • « Le Dandy »
  • « La fin des mythes »
  • « Le Médium et les Médias du cinéma »
  • « Le monde comme mortel : l’âge absolu et la jeunesse »
  • « Le monde comme totalité : la couleur »
  • « L’automatisme »
  • « Digression sur un aspect de la peinture moderniste »
  • « La monstration (exhibition) et l’autoréférence »
  • « La caméra sous-entendue (The Camera’s Implication) »
  • « Les affirmations de certaines techniques »
  • « Reconnaître le silence »
  •  
4e de couverture (Fichier pdf, 33 Ko)

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mardi 6 mai 2014

Le pacifisme et la révolution - Ecrits politiques 1914-1918

Bertrand Russell

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Date de parution : 12/04/14  - Editeur : Agone  - Collection : Banc d'essais

Traduit de l’anglais par Olivier Esteves & Claire Habart
Textes choisis et préfacés par Olivier Esteves & Jean-Jacques Rosat

« Mon projet – mille fois plus économique et humain que la façon dont on mène actuellement la guerre – est le suivant : que les grandes puissances de l’Europe s’accordent afin que les garçons, lorsqu’ils atteignent dix-huit ans, soient divisés puis parqués en trois classes distinctes, la première comprenant la moitié d’entre eux, les deux autres étant chacune composée d’un quart. La classe constituée d’une moitié de ces garçons sera exécutée, sans douleur, dans une chambre mortelle. Quant aux deux autres classes, les membres de la première seront privés d’un bras, d’une jambe, ou d’un œil, selon le bon vouloir du chirurgien ; les membres de la deuxième seront exposés jour et nuit à des bruits assourdissants, jusqu’à en provoquer une détresse nerveuse : folie, aphasie, cécité mentale ou surdité. Après quoi ils seront libérés et pourront former la population adulte de leur pays. » (Lettre au Times, 20 avril 1916)

Libéral dissident, Bertrand Russell évolue rapidement vers un socialisme non étatique et anti-autoritaire dont il se fait notamment l’écho devant des publics ouvriers, comme dans le cycle de conférences Political Ideals. Ce livre réunit quarante et un textes, tous inédits en ­français : conférences, articles de revue, éditoriaux et tracts, qui sont le reflet de ses idées et de son combat.

Bertrand Russell (1872–1970) a été le seul grand philosophe européen à s’opposer à la Première Guerre mondiale, du premier au dernier jour, par le discours et par l’action. Militant à plein temps avec les objecteurs de conscience, il est chassé de son université, interdit de séjour sur une partie du Royaume-Uni, et finalement emprisonné.



Raison et religion à l'époque des Lumières

Nicolas Grimaldi

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 Date de parution : 16/04/14 - Editeur : Berg International

Le christianisme et la philosophie des Lumières semblent constituer l'identité européenne. Singulier paradoxe : comment une culture s'exprimerait-elle par deux exigences si contradictoires ? Car la philosophie des Lumières ne s'est développée que comme une réaction de la raison contre la religion, de la tolérance contre l'intolérance, et de la liberté de pensée contre le fanatisme des croyances. Cependant la Convention a totalement renversé l'esprit des Lumières : où l'Inquisition avait eu ses bûchers, le Tribunal de Salut public a eu sa guillotine.
Comment la raison put-elle se renverser en son contraire ? C'est cette ambivalence et la tentation totalitaire de la raison que Nicolas Grimaldi étudie ici.

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Hermès N° 68 : L'Autre n'est pas une donnée - Altérités, corps et artefacts

Ce numéro est coordonné par Franck Renucci, Benoît Le Blanc et Samuel Lepastier, et supervisé par Pierre Fastrez et Geneviève Jacquinot-Delaunay.

http://www.decitre.fr/livres/hermes-n-68-l-autre-n-est-pas-une-donnee-9782271080745.html?utm_source=affilae&utm_medium=affiliation&utm_campaign=contemporainsfavoris#ae55 

CNRS Editions - Avril 2014
 
Au moment où vivant et artificiel convergent, les relations humaines prétendent se simplifier. L’Autre ne serait qu’une donnée. Pourtant, le problème reste entier : la communication bute toujours sur les difficultés de la rencontre car l’altérité est constitutive de la communication et de son horizon. Au début est l’incommunication. Altérités et singularités humaines ouvrent des espaces de négociation, de cohabitation et d’invention pour chacun : Cogitat ergo est. C’est dans la rupture et le discontinu que s’inscrivent l’émergence du nouveau et, souvent, la communication.
Aujourd’hui, la vision occidentale qui connecte corps et dispositifs en réseaux vise donc à établir une continuité entre cerveau et esprit, tandis que la science biologique produit de nouveaux artefacts. L’invisible « épaisseur organique » se transforme alors en « surfaces numériques » objectivables. Un être informationnel apparaît, prétendant tout savoir, tout dire et prédire. De pulsionnel et érotique, le corps devient objet et information, résolvant d’un coup l’épreuve et l’expérience de la communication.
La question traitée ici est celle de l’altérité à l’épreuve d’un être informationnel. Ce numéro d’Hermès ouvre de nouvelles perspectives pour les sciences de la communication. L’originalité est de mobiliser et de confronter des disciplines aux fondements parfois incommensurables : sciences cognitives, neurosciences, psychanalyse, sciences humaines et sociales. Loin d’une communication transparente, sans butée et sans Autre, la rencontre de ces disciplines montre une nouvelle fois que la communication humaine est sans mode d’emploi. Le corps, la relation à l’Autre manifestent obstinément des points de résistance. La communication s’invente toujours, au-delà des systèmes, des réseaux, des interactions.

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