mardi 31 décembre 2019

Jacques Steiwer : La Dialectique à l'épreuve du XXIè siècle

Editions Samsa - Décembre 2019


La dialectique est une méthode de raisonnement, mais aussi un schéma d'explication philosophique des mystères et des contradictions de l'être. Depuis les origines de la pensée grecque, les paradoxes de la connaissance ont stimulé l'homme à s'interroger pour expliquer le monde, pour comprendre l'Histoire et les événements qui s'y déroulent. Aujourd'hui, à travers une sorte de veulerie globale, le XXIe siècle serine qu'il n'y aurait plus d'Histoire. Avec l'informatique, la robotique, l'ingénierie financière et ses statistiques, on serait arrivé à un degré d'efficience berçant les béotiens dans l'abandon et les oligarques dans le cynisme. Il s'agit de désamorcer ces sornettes. Le devenir ne s'arrête pas aux portes de nos sociétés dites d'abondance. De puissantes tensions les traversent de part en part. Si la dialectique a un sens, c'est bien celui de se considérer comme impliquée dans une contradiction créative, appelée tôt ou tard à reformater le bouillonnement de l'être. Rien n'y est jamais immuable. Voilà pourquoi ce livre est de ceux que tout le monde devrait lire. Il nous permet de mieux comprendre le monde, de mieux nous situer en lui, en nous comprenant mieux et, ainsi, d'agir en conséquence. Il lie les perspectives historiques aux analyses conceptuelles, dans un langage philosophiques abordable pour tous.

Jacques Steiwer est né au Grand-duché de Luxembourg. Il a fait des études de philosophie à Paris, à la Sorbonne, où son référant était Paul Ricoeur, et au Collège de France, où il a suivi les cours de Maurice Merleau-Ponty. Après un doctorat d'Etat au Luxembourg, il fut nommé professeur successivement à plusieurs lycées de son pays, avant d'être détaché à l'Ecole européenne d'Uccle, à Bruxelles. En 1993 il fut nommé directeur de l'Ecole européenne de Varese, avant de créer, en 1999 celle d'Ixelles (Bruxelles III). Dès les années 60, Jacques Steiwer était engagé politiquement, éditant un journal critique (La Voix) et de nombreux articles de philosophie et de pédagogie. Il a bien connu le théoricien marxiste Ernest Mandel, avec qui il collaborait dans le cadre de l'Institut de Sociologie de l'ULB à Bruxelles. Outre ce livre, Jacques Steiwer a publié une dizaine d'ouvrages qui vont de l'essai philosophique au roman policier et à la satire politique.

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lundi 30 décembre 2019

Le Télémaque N° 56/2019 : Sage comme une image - Sagesse, agissement et images de l'enfance

P.U. de Caen - Décembre 2020


A partir d'un questionnement sur le sens de l'expression "sage comme une image" et son évolution, ce dossier déploie une triple réflexion sur la sagesse des enfants, leur assagissement et les images de l'enfance.

Sommaire

CHRONIQUE MORALE
NOTION
CORRESPONDANCE
DOSSIER : SAGE COMME UNE IMAGE
ETUDES
COMPTES RENDUS
SUMMARIES

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Sylvie Lopez-Jacob et Eric Delassus (dir.) : Il pleut sur la ville et je me souviens. Réflexions sur la mémoire

L'harmattan - Décembre 2019


La mémoire a ses formes, ses failles, ses stratégies. Elle est dans la main qui porte en creux le relief d'un visage, et dans le palais qui assigne des lieux aux souvenirs et un récit aux lieux. Intime ou monumentale, la mémoire a ses vices et ses vertues. On en réclame la persistance, on la condamne. C'est l'héritage dont se lestent nos vies qui est sans cesse remis en jeu. Et toujours il résonne dans les mots qui lui font écho.Les 9,10 et 11 avril 2018, dans l'amphithéâtre de l'Ecole Nationale Supérieure d'Art de Bourges, s'est tenu un colloque de philosophie sur le thème "Il pleut sur la ville et je me souviens".

Sylvie Lopez-Jacob est agrégée de philosophie et docteure en sémiologie du texte et de l'image. Elle enseigne au Lycée Marguerite de Navarre à l'Ecole nationale supérieure d'art de Bourges. Eric Delassus est professeur agrégé et docteur en philosophie. Il enseigne au Lycée Marguerite de Navarre de Bourges. Ses recherches portent plus particulièrement sur des questions d'éthique et les usages actuels de la philosophie de Spinoza. Liste des contributeurs : Laurent Aucher, Jean-François Babouin, Nathalie Blanchard, Eric Delassus, Justine Dela ssus, Jean Fourton, Clotilde Lamy, Sylvie Lopez-Jacob, Véronique Schmitt, Naïs Virenque.

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dimanche 29 décembre 2019

Johann Chapoutot : Libres d’obéir. Le management, du nazisme à aujourd'hui

Gallimard - Janvier 2020 - Essais


Reinhard Höhn (1904-2000) est l’archétype de l’intellectuel technocrate au service du IIIe Reich. Juriste, il se distingue par la radicalité de ses réflexions sur la progressive disparition de l’État au profit de la «communauté» définie par la race et son «espace vital». Brillant fonctionnaire de la SS – il termine la guerre comme Oberführer (général) –, il nourrit la réflexion nazie sur l’adaptation des institutions au Grand Reich à venir – quelles structures et quelles réformes? Revenu à la vie civile, il crée bientôt à Bad Harzburg un institut de formation au management qui accueille au fil des décennies l’élite économique et patronale de la République fédérale : quelque 600 000 cadres issus des principales sociétés allemandes, sans compter 100 000 inscrits en formation à distance, y ont appris, grâce à ses séminaires et à ses nombreux manuels à succès, la gestion des hommes. Ou plus exactement l’organisation hiérarchique du travail par définition d’objectifs, le producteur, pour y parvenir, demeurant libre de choisir les moyens à appliquer. Ce qui fut très exactement la politique du Reich pour se réarmer, affamer les populations slaves des territoires de l’Est, exterminer les Juifs.
Passé les années 1980, d’autres modèles prendront la relève (le japonais, par exemple, moins hiérarchisé). Mais le nazisme aura été un grand moment managérial et une des matrices du management moderne.

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samedi 28 décembre 2019

Anselm Jappe : Guy Debord

La découverte - Janvier 2019


Certaines époques ont montré qu'elles croyaient fortement à la puissance de la pensée critique. Notre époque, au contraire, a tenu ses penseurs, non sans raison, pour des gens totalement inoffensifs. Parmi les rares personnes considérées comme tout à fait inacceptables, on trouve assurément Guy Debord. Pendant longtemps, c'est la police qui s'est intéressée à lui, plutôt que les milieux intellectuels. Lorsque, malgré toutes sortes d'obstacles, sa pensée a fini par s'imposer, on a bien vite assisté à une autre forme d'occultation : la banalisation. Il existe peu d'auteurs contemporains dont les idées ont été utilisées de façon aussi déformée, et généralement sans même que l'on cite son nom.
Ce livre résume l'activité publique de Guy Debord, du lettrisme à la fondation de l'Internationale situationniste, des rencontres avec Henri Lefebvre et Socialisme ou Barbarie à Mai-68, de La Société du spectacle à ses films. Surtout, il veut préciser la place de Debord dans la pensée moderne : sa reprise des concepts marxiens les plus essentiels et les plus oubliés, son utilisation de Lukács, son importance pour une théorie critique aujourd'hui. Cet ouvrage prend au sérieux Debord lorsqu'il affirme avoir " écrit sciemment pour nuire à la société spectaculaire ".

Anselm Jappe est notamment l'auteur de Guy Debord (Via Valeriano 1995, Denoël 2001, La Découverte 2020), Les Aventures de la marchandise (Denoël, 2003, 2017), L'Avant-garde inacceptable (Lignes, 2004), Crédit à mort (Lignes, 2011) et La Société autophage (La Découverte, 2017, 2019).

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vendredi 27 décembre 2019

Thierry Marin : Les métaphysiques sacrificielles comme maintien de l'ordre cosmopolitique

L'harmattan - Décembre 2019


Il nous faut reconsidérer les métaphysiques successives comme l'articulation des moments de l'être, de l'apparaître, et de l'évaluation de leur rapport. Une métaphysique sacrificielle tend à enfermer ce rapport entre l'être et l'apparaître dans une grande pince divine de prévisibilité : l'être est destiné à l'homme prométhéen, et seul lui serait capable de faire apparaître un monde. Mais si l'on prend au sérieux l'hypothèse communiste que toutes les forces de vie sont des foyers d'apparaitre à égalité, alors cette pince devient une véritable police de maintien d'un ordre hiérarchique, incapable de penser les éclosions du nouveau. Les autres vies non humaines s'insurgent contre cette police et nos schèmes sacrificiels, pour nous restituer notre puissance d'agir : pour une extension, communiste et végétale, du domaine de l'agir en commun.

Thierry Marin, né en 1971, est docteur ès Lettres et Arts et agrégé de Lettres Classiques. Directeur de Programme au Collège International de Philosophie pour la période 2007-2013, il a dirigé un séminaire intitulé « La plante décapitée ».

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jeudi 26 décembre 2019

Audrey Benoit : Trouble dans la matière

Editions de la Sorbonne - Novembre 2019 - Philosophies pratiques


La différence sexuelle de l’homme et de la femme est-elle un fait physiologique ou un effet des normes sociales ? En 1990, dans Trouble dans le genre, Judith Butler soutient que la catégorie de « sexe » ne décrit pas la différence naturelle de l’homme et de la femme mais la produit, par la répétition des normes du genre que nos discours et nos pratiques sociales véhiculent sans cesse. Pour déconstruire ces catégories naturalisantes d’homme et de femme, Butler inscrit sa critique du sexisme dans une critique globale de l’hétéro-sexisme, c’est-à dire de l’injonction sociale à l’hétérosexualité obligatoire. Trouble dans la matière part du contexte polémique de la réception de Butler en France, dans les cercles où l’on reproche aux études de genre de semer le trouble dans la lutte des classes. L’ouvrage entreprend de mettre en lumière la dimension matérialiste de la thèse butlerienne de la construction discursive du sexe, mais aussi d’interroger, en retour, la fécondité de son analyse du pouvoir des mots pour la critique sociale d’inspiration marxiste. L’exploration de la postérité inédite de Marx qui se dessine entre Althusser et Foucault, au prisme de l’épistémologie de Canguilhem, fait de la construction du « sexe » le point de départ d’une réflexion générale sur la production de la réalité sociale par les discours qui la ressaisissent. L’ouvrage envisage ainsi de penser la matérialité discursive de l’existence sociale, c’est-à-dire la manière dont le discours, esquissant les contours des sujets et des objets qu’il nomme, les constitue socialement comme tels. Il vise, à partir du problème de la construction discursive du sexe, à proposer des éléments pour une épistémologie matérialiste qui considère le pouvoir du discours de produire et de transformer la réalité sociale, et non simplement de la décrire ou de la refléter.

Audrey Benoit est ancienne élève de l'ENS Ulm, agrégée et docteure en philosophie. Elle est chercheuse associée au Centre d'histoire des philosophies modernes de la Sorbonne (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Ses recherches en philosophie politique et sociale portent sur les questions féministes et sur la philosophie française contemporaine.

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Cyril Morana et Eric Oudin : Petite philosophie de l'Art, de Platon à Deleuze

Eyrolles - Novembre 2019


La collection "Petite philosophie des grandes idées" retrace, à travers la présentation d'une dizaine de penseurs majeurs, le destin d'un concept-clé.

Ainsi, ce livre raconte l'histoire de l'idée de l'art, de l'Antiquité à nos jours : chaque chapitre est consacré à la pensée d'un philosophe dont l'auteur dégage les lignes de force. Illustré de citations de référence et d'exemples d'oeuvres d'art, ce guide constitue une approche vivante et efficace de l'histoire de la pensée philosophique.
Platon : l'art rejeté
Aristote : l'art qui imite et purifie
Plotin : la beauté des arts
Diderot : l'art réaliste, vertueux et national
Burke : la beauté au pluriel
Kant : la beauté impure de l'art
Hegel : l'art comme manifestation de l'esprit
Nietzsche : la puissance de l'art
Bergson : ll'art comme perception délivrée
Alain : l'art dans tous les sens du terme
Merleau-Ponty : l'art sensible
Deleuze : l'art comme résistance

Préface d'André Comte-Sponville

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Éthique, politique, religions 2019 – 1, n° 14 : Levinas et le soin

Classiques Garnier - Décembre 2019


Y aurait-il un « malentendu éthique » à la base du recours à l’éthique de Levinas pour instaurer une philosophie radicale du soin ? Une éthique hyperbolique peut-elle venir en aide dans un champ qui met en jeu une telle subtilité et une telle singularité des acteurs et des situations ? Quelques « syntagmes conceptuels » déterminés par Levinas peuvent inspirer les pratiques. Nous en retenons cinq, avant d’évoquer la dialectique de la caresse et de la profanation qui caractérise le soin humain.

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lundi 23 décembre 2019

Cahiers critiques de philosophie nº 22 : Etienne Balibar et les singularisations de l'universel

Hermann - Décembre 2019


Fernando Tocora López : La neutralisation du jugement chez les juges
Valentin Normand : Nain et bossu, portail et serpent  : Nietzsche et la puissance esthétique pour une philosophie-artiste
Adriana Maria Arpini : A priori historique / a priori anthropologique. Notes pour un dialogue possible entre Michel Foucault et Arturo Roig
Susana Villavicencio : Balibar ou les universels au point nodal de la philosophie et de la politique
Étienne Balibar : Renouveau de l’anthropologie philosophique ?
Gustavo Chataignier : Balibar hégélien ? La coupure de l’universel
Paolo Quintili : La Proposition de l’égaliberté et les Universels d’aujourd’hui
Peg Birmingham : Arendt et Balibar sur le droit d’avoir des droits  : Nationalisme, Racisme, Universalité
Rada Ivekovi : L’universel/les universels et le féminin. Une médiatrice ressuscitée ?
Verónica Gago : Défier les universels  : une lecture située dans la proximité d’Étienne Balibar
Jacques Lezra : Malêtre  : de l’axiome de la traduction
Jacques Poulain : Entretien (1990). Propos recueillis par Thierry Briault
Belgacem Krissaane : De la sémantique à la pragmatique  : le tournant pragmatique de Habermas
Sultonov Sokiboy : Réfutation avicenienne de l’atomisme démocritéen

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Cités N° 80/2019 : L'intelligence artificielle a-t-elle un sens (moral) ?

PUF - Janvier 2019



Editorial par Yves Charles Zarka Pierre Saurel, L'intelligence artificielle et ses avatars : histoires d'un projet métaphysique ; Juliet Floyd, Turing et l'intelligence artificielle ; Stéphanie Lacour et Daniela Piana, Faites entrer les algorithmes ! Regards critiques sur les scénarii de la "justice prédictive" ; Vanessa Nurock, L'intelligence artificielle a-t-elle un genre ? ; François Berger et Michel Dojat, L'intelligence artificielle, mythes et réalités : le regard clinicien ; Audrey Azoulay, Entretien sur la politique et l'intelligence artificielle ; II – Vie politique : Christian Godin, Les mouvements sociaux en France ; III – Vie intellectuelle : G.
Simmel ou l'autre sociologie Yves Charles Zarka, La philosophie et le fondement de la sociologie Denis Thouard, L'individualisation dans la socialisation Patrick Watier, Confiance et société Erwan Dianteill, Simmel, Durkheim, Mauss : autour d'une controverse IV – Recensions

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Études Philosophiques 2019 n°4 : Physique et métaphysique dans la pensée allemande de Kant à Heidegger

PUF - Décembre 2019


Fanny Valeyre et Raphaël Authier : Présentation ; - François Ottmann : La construction métaphysique comme modélisation : Etude de la préface des Premiers principes métaphysiques de la science de la nature de Kant ; - Raphaël Authier : Critique de Newton et pensée de la temporalité (Hegel, Schelling) ; - Florian Rada : Une "métaphysique indicible" ? Remarques pour une situation du problème de l'espace chez Hegel ; - Alexandre Fillon : Evaluation des sciences de la nature, critique de la métaphysique chez Nietzsche ; - Fanny Valeyre : Physique, métaphysique dans la pensée de Heidegger de part et d'autre du tournant.

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dimanche 22 décembre 2019

Les Cahiers philosophiques de Strasbourg 46 | 2019 : Atmosphères. Philosophie, esthétique, architecture

Presses Universitaires de Strasbourg - Janvier 2020


"À la croisée des recherches sur l’espace humain et du développement récent des études sur les émotions, l’étude philosophique, esthétique, sociologique, ethnographique, architecturale et urbaine des atmosphères décrit et analyse la manière dont se nouent, dans l’expérience vécue, les propriétés des espaces et des objets, le contexte de la perception sensible, et l’état affectif du sujet sur ses deux versants, l’intime et le partagé. Atmosphère (de même que l’anglais atmosphere ou l’allemand Atmosphäre), d’abord une métaphore météorologique désignant ce qui entoure un corps central, mais aussi ce qui rayonne à partir des personnes ou des choses, ne dit pas exactement la même chose qu’ambiances, milieux, mood ou Stimmung, même si ces différents termes ouvrent sur des objets et des domaines théoriques qui se recoupent. L’espace, comme espace de la présence corporelle, de l’existence, de la perception chargée d’affect, est atmosphère. La mise en scène ou configuration d’atmosphères, loin de se limiter à la pratique artistique – qui elle-même déborde désormais largement les domaines classiques du théâtre, de l’architecture, du cinéma, pour s’étendre aux arts visuels et plastiques en tant qu’ils relèvent de logiques immersives –, est comme l’on sait devenue une activité omniprésente de la société marchande et médiale. Une marque distinctive des recherches récentes sur les atmosphères est leur pluridisciplinarité ; en conséquence, un enjeu méthodologique patent réside dans le fait de conceptualiser de manière ouverte les apports propres des différentes disciplines, et de pouvoir les croiser sans les affadir dans un creuset indifférenciant. (...)" Mildred Galland-Szymkowiak et Mickaël Labbé

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Cahiers de philosophie de l’université de Caen 56 | 2019 : Le concept de communauté

PU de Caen - Novembre 2019


Ce numéro des Cahiers de philosophie de l’université de Caen prend comme point de départ le concept de communauté élaboré par la sociologie allemande à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. L’opposition de la « communauté » et de la « société » posée par Ferdinand Tönnies et prolongée par Max Weber est devenue incontournable pour la philosophie politique. À partir d’elle, l’enquête sur les racines médiévales de la catégorie de communauté (la communitas et la communio chrétiennes) et l’étude de certains de ses usages contemporains montrent que la modernité se pense elle-même comme critique et crise du lien communautaire.

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Friedrich Nietzsche : Lettres d'Italie

Nous - Novembre 2019 - Via


Ce livre propose un choix de lettres de la correspondance de Nietzsche dans lesquelles il est question de l’Italie. écrites de différentes villes italiennes entre 1876 et 1889, elles font apparaître le philosophe sous un angle inattendu : voyageur, marcheur (« Je suis au moins huit heures par jour sur les chemins : c’est à ce prix que je supporte la vie »), « médecin et patient en une seule personne », homme qui aime le Sud, qui cherche et trouve l’endroit où le travail est enfin porté par une force vitale débordante.
Ce n’est qu’en Italie — aimée pour son climat, sa lumière, ses villes — que Nietzsche trouvera les conditions d’une vie désirable, conforme à « ce que nous sommes et ce que nous voulons ». Soit : « du calme, de la grandeur, du soleil ». C’est cette « grande trinité de la joie » qui le guidera dans ses errances, à la recherche d’« une nouvelle nourriture, un nouveau soleil, un nouvel avenir ». De Sorrente à Venise, où il fera de nombreux séjours et dont il appréciera la sereine beauté, puis Gênes, où il se construira l’existence la plus clandestine, jusqu’à Turin, ultime séjour paradoxal et tragique, moment de sa plus grande créativité et lieu de son effondrement.

« En toutes choses, je trouve qu’ici la vie vaut la peine d’être vécue. »

Choix et traduction de Florence Albrecht et Pierre Parlant
Préface de Pierre Parlant

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samedi 21 décembre 2019

Diego Fusaro : Marx idéaliste. Pour une lecture hérétique du matérialisme historique

Mimesis - Novembre 2019


Peut-on interpréter la pensée de Marx comme un ultime accomplissement de l'idéalisme allemand ? Dans cet essai, Diego Fusaro analyse l'ontologie marxienne au-delà des apparences et des lieux communs avancés par le marxisme classique, pour souligner les points de ressemblance - qui ne seraient pas immédiatement évidents - entre la pensée du philosophe allemand et la démarche classique de l'idéalisme. Ce qui en ressort, c'est le paradoxe d'un conflit : d'un coté, la volonté manifeste de Marx d'abandonner l'idéalisme hégélien, de l'autre, son évidente persistance à se situer sur ce terrain.

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Jean-Yves Cariou : Histoire des démarches scientifiques. De l’Antiquité au monde contemporain

Matériologiques - Décembre 2019


L'idée cruciale de démarche scientifique n’est pas univoque. Il devient alors nécessaire de parler des démarches scientifiques, de leur pluralité, de la versatilité des aspects jugés majeurs. Faire appel à l’histoire des sciences pour en dégager les caractéristiques, les fluctuations et les permanences s’impose ; c’est l’objectif de ce livre. La découverte décisive ou le génie surréel du savant sont souvent mis en avant dans les récits des avancées des sciences : « ils éblouissent, on croit qu’ils éclairent », pour reprendre une formule de Condillac. Le point d’arrivée masque fréquemment la voie suivie, dont on arase les sinuosités. La démarche scientifique semble dès lors relever d’une méthode linéaire et stabilisée. Ce livre explore les arcanes et les réticulations de ces conceptions.
Depuis l’Antiquité, de multiples « discours de la méthode » ont été élaborés par des scientifiques et philosophes soucieux de définir et baliser les trajectoires du savoir jugées fructueuses : Aristote, Bachelard, Bacon, Bernard, Comte, Descartes-, Hume, Kant, Kuhn, Mill, Newton, Popper, Whewell, sans oublier les réflexions méthodologiques remarquables d’auteurs antiques, médiévaux et plus contemporains moins connus, tels quel al-Farabi, Bunge, Carnéade, Faraday, Grosseteste… Cet ouvrage, abondamment documenté, les présente, les analyse et les compare, montre des filiations, des traditions, des revirements. Il permet de discerner les processus intellectuels à l’œuvre dans l’accès à la connaissance au cours de l’histoire de l’humanité ainsi que dans la recherche contemporaine, et quelles parts peuvent y prendre la déduction, l’induction, l’analogie, l’abduction, mais aussi les doutes, les errements, les révisions.
Cette traversée de l’histoire des démarches scientifiques se conclut par un bilan épistémologique interrogeant l’unité et la diversité de ces démarches, pour finalement en proposer une synthèse s’appuyant sur le concept de démarche hypothético-abductive.
S’adressant aux enseignants qui forment leurs élèves à la pensée scientifique, aux formateurs d’enseignants, aux étudiants en sciences, en histoire et en philosophie et plus largement à tous ceux qui s’intéressent à l’élaboration des connaissances scientifiques, ce livre, mêlant la fresque et le détail, est un précieux outil de compréhension.

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Jean-Marc Rouvière : Au-devant de soi. Esquisses vers une philosophie de l'anticipation

L'harmattan - Décembre 2019


Cet ouvrage décrit le phénomène de l'anticipation en recourant à la philosophie mais aussi à la peinture, la littérature et la poésie. La chose effective et la chose anticipée sont reliées par un certain rapport d'exemplarité : l'image créée d'une pierre a l'ambition de tendre vers une représentation adéquate de la pierre effective sous l'angle de l'objet bien qu'imparfaite sous celui de la chose. En se concrétisant, les attributs objectifs (forme, taille, poids) se chosifient, c'est-à-dire se particularisent et ne peuvent donc se retrouver identiques dans toutes les choses. Entre l'effectif et l'anticipé, il n'y a ni hétérogénéité radicale, ni amalgame. L'anticipation demeure fondée et possible du fait d'une certaine unité analogique dans l'imitation.

Jean-Marc Rouvière est un chercheur indépendant influencé tant par le courant de la phénoménologie que par les oeuvres de penseurs tels que Jean Paulhan ou Vladimir Jankélévitch.

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vendredi 20 décembre 2019

Ernst Jünger : Essais

Le livre de poche - Novembre 2019

Hostile très tôt au monde bourgeois, élève médiocre, fuguant à dix-huit ans pour rejoindre la Légion étrangère, héros couvert de décorations, Ernst Jünger (1895-1998) est un parfait autodidacte qui n’a effectué à l’université que de brèves études en zoologie. Boulimique de lecture depuis son enfance, nourri de Nietzsche et de Schopenhauer, il allie à une culture immense et diversifiée l’expérience traumatisante de la nouvelle guerre de matériel. Bien qu’il se considère modestement comme un « amateur », il a composé de nombreux essais éclairants sur la crise du monde moderne, l’usage des drogues ou encore l’entomologie. Nous avons privilégié ici les textes qui s’interrogent sur le triomphe de la technique, marqué par l’avènement de la figure du Travailleur : celle-ci commence par fasciner Jünger avant de l’inquiéter, dans sa méfiance envers l’État technocratique, hautement suspect eu égard à sa sensibilité libertaire et précocement écologiste.

Édition établie, présentée et annotée par Julien Hervier.

Ce volume contient :

Lettre de Sicile au bonhomme de la Lune / Le Travailleur / Sur la douleur / La Paix / Passage de la Ligne / Traité du rebelle / Le Mur du temps / Maxima-Minima / Sens et signification / Les Ciseaux.


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Odette Barbero et Dominique Chabert : Les Anges au portail du web. L'Ange entre Ciel et Terre, des religions au numerique

L'Harmattan - Décembre 2019


Si l'ange parcourt nos histoires, nos expressions populaires, nos mémoires, il peuple toujours notre imaginaire à l'ère du numérique. Les images de cet être pourtant invisible se multiplient : il est présent dans les religions traditionnelles, mais aussi dans les néo-spiritualités, l'esthétique du kitsch et les littératures de l'imaginaire. Mais cette diversité culturelle illustre une fonction principale, celle de médiation : les anges sont de puissants messagers entre ciel et terre. Ils ne pouvaient donc pas ne pas se saisir des technologies de l'information et de la communication.

Odette Barbero, docteur en philosophie, professeur associé à l'Université de technologie et de sciences appliquées libano-française de Tripoli. Dominique Chabert, docteur en sciences économiques, est maître de conférences à l'UFR de sciences économiques et de gestion de l'Université Lyon 2. Il est chercheur associé au laboratoire GATE (Groupe d'Analyse et de Théorie Economique) et professeur associé à l'Université Libano-Française.

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Karl Popper : Apprentissage et découverte. Écrits de jeunesse (Vienne 1925-1935)

Rue d'Ulm - Novembre 2019 - Versions françaises


Après la publication du Soi et son cerveau (Rue d’Ulm, oct. 2018), ce volume vient clore la publication des œuvres de Popper en langue française (à l’exception de textes datés consacrés quasi exclusivement à la physique quantique).
Les écrits de jeunesse montrent la genèse de l’œuvre poppérienne dans une Vienne éducatrice et matrice de savoirs neufs (réforme scolaire, néopsychologie, Cercle de Vienne) au sein d’un milieu cosmopolite progressiste, et l’environnement d’un penseur enthousiaste dans ses premières réalisations. Ils traitent aussi bien de la relation élève-enseignant que du processus de mémorisation, de l’idée de patrie que de l’« expérience vécue de la règle ».

Karl POPPER est né à Vienne en 1902 et mort à Kenley, près de Londres, en 1994. L’expression « rationalisme critique », par laquelle on a coutume de désigner sa philosophie, met parfaitement en lumière son trait essentiel : nos raisons ne sont pas des raisons de justifier, mais des raisons de critiquer, au mieux des raisons de préférer. Cette thèse, l’épistémologie de Popper (La Logique de la découverte scientifique, 1934, trad. fr. 1973, rééd. 2017) la met en avant, ainsi que sa philosophie politique (La Société ouverte et ses ennemis, 1945, trad. fr. partielle, 1979). Mais ni l’une ni l’autre ne sont sorties tout armées de l’esprit d’un homme fait : elles sont le fruit d’une enfance et d’une jeunesse étudiante et active au cœur de la capitale de la Mitteleuropa, Vienne.

Traducteur : Gilles CAMPAGNOLO, ancien élève de l’ENS Ulm, est directeur de recherches au CNRS. Philosophe et économiste de formation, il est reconnu pour son expertise sur l’École autrichienne et sur la diffusion du libéralisme. Il a publié Critiques de l’économie politique classique. Marx, Menger et l’École historique (PUF, 2004, trad. angl. Routledge, 2010) et édité les Recherches sur la méthode dans les sciences sociales et en économie politique en particulier de Carl Menger (éd. de l’EHESS, 2011). (Menger, premier critique de l’historicisme, inspira à ce titre le Popper de Misère de l’historicisme.)

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mercredi 18 décembre 2019

François Dingremont : L'Odyssée des plaisirs

Les Belles lettres - Décembre 2019


Autonome, inventif, persévérant, la tradition classique fait d’Ulysse un idéal d’humanité tourné tout entier vers l’accomplissement de sa mission et la perfection de soi. Mais cette lecture laisse dans l’ombre toute la « matière anthropologique » que l’Odyssée transforme en récit épique, à savoir l’attachement ambivalent de l’homme au plaisir.
Car l’Odyssée est bien l’épopée des plaisirs. La réussite d’Ulysse ne repose pas sur des choix rationnels guidés par la maîtrise de soi et des autres. Ulysse polutropos, complexe, insaisissable, parvient à ses fins parce qu’il s’appuie sur les effets que produisent ses récits ; il est efficace car il plaît et prend un plaisir immodéré à plaire.
Culturellement exceptionnelle, l’Odyssée contredit l’idée profondément ancrée dans la pensée occidentale selon laquelle le plaisir serait assimilé au seul souci de soi. Dans l’Odyssée, le plaisir peut provenir de l’insouciance dangereuse de l’oubli (les Sirènes), de l’obéissance aux recommandations (Circé), de la soumission à une épreuve (signes de reconnaissance de Pénélope), de la confusion physique et intellectuelle. Cette désorientation causée par le plaisir est potentiellement destructrice. Elle est aussi, pour Ulysse, la possibilité d’une intelligence augmentée, acquise dans la fréquentation d’êtres et de lieux qu’il ne maîtrise pas.
Anthropologiquement fécond, cet essai interroge le sens de l’efficacité dans un univers changeant et imprévisible. Il met en lumière différents aspects de la pensée classique délaissés par la tradition des Humanités, comme le lien entre intelligence et plaisir, le rapport à l’altérité, ou encore le désir de chacun de nous de ponctuer son existence de mots, de récits et de fiction.

Formé dans le domaine de l’Esthétique et de l’Anthropologie religieuse, François Dingremont est spécialiste des épopées grecques. Il a publié une quinzaine d’articles dans différentes revues et a été résident de l’Institut d’études avancées de Nantes en 2016-2017. Il co-anime le séminaire « Anthropologie Générale et Philosophie » de l’EHESS et est formateur à l’Institut National d’Expression Création et Art-Thérapie (INECAT).

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Revue Française d'Histoire des Idées Politiques 2019/2 (N° 50) : Le cœur politique à la Renaissance

L'harmattan - Décembre 2019


Page 9 à 10 : Lydwine Scordia - « Avant de commencer » | Page 11 à 29 : Franck Collard - Épanchement du cœur politique et mort du roi : le cas de Charles VII | Page 31 à 58 : Lydwine Scordia - « L’universelle araigne » (Louis XI) et l’amour lors des entrées royales du règne (1461-1483) | Page 59 à 75 : Miguel Raufast Chico - Émotion cérémonielle et réalité politique dans l’entrée d’Isabelle Ire de Castille à Barcelone (1481) | Page 77 à 98 : Lyse Roy - « Te presentant sans nulle difference, par vraye amour, la clef de tout mon cueur ». L’offrande du cœur dans les entrées royales françaises à la Renaissance | Page 99 à 120 : Michel Hébert - La grâce du don. Amour et liberté dans les concessions de subsides par les assemblées représentatives | Page 121 à 139 : Sylvie Quéré - L’amour du roi dans le discours des États de Languedoc au xve siècle | Page 141 à 162 : Laurent Hablot - « En Bon amouré », le partage de l’emblématique royale à la Renaissance | Page 163 à 195 : Gaëlle Demelemestre - Pouvoir royal et absolutisme dans la première modernité espagnole : lecture critique de la théorie politique de Diego de Covarrubias | Page 197 à 229 : Nicolas Sild - La construction de l’État, processus de sécularisation : retour sur une équation inadaptée au cas français.

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Emmanuel Kant : La Religion comprise dans les limites de la seule raison (Traduction inédite de Jean-Pierre Fussler)

GF - Novembre 2019


Dès sa parution en 1793, La Religion comprise dans les limites de la seule raison se heurte à la censure : Kant y critique les religions établies, auxquelles il reproche de verser dans la superstition au détriment de la morale. Il leur oppose la religion vraie, que cet ouvrage définit. Nous n’avons pas de devoirs envers Dieu, seulement à l’égard de nous-mêmes et des autres hommes, et les textes sacrés ne valent que parce qu’ils nous rendent attentifs à notre devoir.
Le catéchisme moral doit subordonner entièrement la religion à la raison pratique pure. Constatant que le mal est radical, Kant envisage la religion comme ce qui permet à l’humanité de progresser en la dotant d’une représentation sensible du bien. Cette dernière rend possible l’espérance de la vertu, qui soutient l’individu et l’encourage à s’accomplir en tant qu’être libre.
La présente traduction donne à lire avec nuance et exactitude cette pierre angulaire de la réflexion kantienne, où le philosophe, après avoir examiné ce que l’on peut savoir dans la Critique de la raison pure et ce que l’on doit faire dans la Critique de la raison pratique, s’attache à une troisième question : « Que sommes-nous autorisés à espérer ? »

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mardi 17 décembre 2019

Revue internationale de philosophie 2019/4 (n° 290) : Modernité des Règles pour la direction de l’esprit de René Descartes

Revue Internationale de Philosophie - Décembre 2019


Page 385 à 386 : Alain Séguy-Duclot - Présentation | Page 387 à 406 : Massimo Ferrari - Les Regulae et l’interprétation néokantienne | Page 407 à 430 : Dominique Pradelle - La réflexion heideggérienne sur les Regulae : de la méthode à la métaphysique | Page 431 à 448 : Édouard Mehl - Sagesse et recherche de la vérité dans le Traité des règles pour la direction de l’esprit | Page 449 à 467 : David Cunning - “Hyperbolic Doubt, Cognitive Garbage, and the Regulae” | Page 469 à 489 : Alain Séguy-Duclot - Les Règles au risque du relativisme.

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Revue de métaphysique et de morale 2019/4 (N° 104) : Plier le modèle au réel. Wittgenstein (Années de transition)

PUF - Décembre 2019


Page 317 à 322 : Antonia Soulez - Présentation | Page 323 à 337 : Noëlle Batt - Jeux de langage philosophiques. Jeux de langage poétiques. Wittgenstein et Ponge | Page 339 à 349 : Arild Utaker - Langage et réalité L’enjeu du « tournant grammatical » chez Wittgenstein | Page 351 à 361 : Pierre Cassou-Noguès - Le modèle de la carte : Wittgenstein, Deleuze et les neurosciences | Page 363 à 379 : Arley R. Moreno - Pragmatique de la relation/propriété interne : l’aspect | Page 381 à 394 : Antonia Soulez - Le philosophe sur le divan. La psychanalyse : modèle (scientifique) de méthode ou analogue (esthétique) de la philosophie ? | Page 395 à 419 : - Bulletin de philosophie ancienne 2019 | Page 421 à 437 : Lucie Lebreton - Nietzsche et « le principe de Pascal “il faut s’abêtir” » | Page 439 à 458 : - Recensions.

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Jean Baubérot, Philippe Portier, Jean-Paul Willaime (dir.) : La Sécularisation en question. Religions et laïcités au prisme des sciences sociales

Classiques Garnier - Décembre 2019 - Bibliothèque de science politique


Le Groupe sociétés, religions, laïcités est le plus grand laboratoire français dans le domaine des sciences sociales du religieux. Ce livre propose un bilan de ses apports sur les différents régimes de laïcité et univers religieux, et une réflexion épistémologique sur les sciences sociales du religieux.


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lundi 16 décembre 2019

Alessandra Luciano (dir.) : Islam des Lumières. Illuminisme spirituel du troisième millénaire

Mimesis - Novembre 2019


Si l’on veut définir en quelques mots ce que l’Islam des Lumières représente dans l’actualité, on pourrait surmonter l’embarras en affirmant qu’il s’agit d’une perspective visant à trouver des parcours de « sortie de la religion » en tant que système dogmatique et autoritaire, qui cependant se garde bien de faire cela en suivant les chemins traversés par l’Occident au cours des deux derniers siècles. Cette étiquette évocatrice, fascinante et en quelque sorte poétique, soulève des questions et en même temps semble indiquer des réponses précises : après avoir détruit la mythification-mystification qui pendant des siècles a justifié l’illusion de la présence de Dieu dans l’histoire et dans le destin humain, que reste-t-il ? Est-il possible de trouver d’autres narrations capables de donner un nouveau sens et des buts ultimes à notre expérience existentielle ? À partir de ces questions se construisent les parcours des intellectuels de l’Islam des Lumières, auxquels ce livre a l’intention de donner la parole, en essayant de mettre en évidence ce qui distingue leur réflexions des autres discours de reforme de l’islam qui, cependant, n’arrivent pas à remettre en question son appareil dogmatique et théologique.

Alessandra Luciano est sémioticienne, PhD en Sciences du langage et de la communication. Elle collabore avec le Centre Interdépartemental de Recherche sur la Communication et aussi avec l’Observatoire sur le Pluralisme Religieux de l’Université de Turin. Autrice de nombreux articles et traductions, elle a publié deux monographies consacrées à l’analyse sémiotique de textes mystiques et poétiques: Anime allo Specchio. Le Mirouer des simples ames de Marguerite Porete, 2011; L’extase de l’écriture. Emily L. de Marguerite Duras, 2013. En 2017, elle a dirigé la publication du volume Islam des Lumière. L’illuminismo spirituale del terzo millennio.

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Jacinto Lageira et Agnès Lontrade (dirs.) : Les valeurs esthétiques du don

Mimésis - Novembre 2019

Dans cet ouvrage collectif, des spécialistes de philosophie de l’art et d’esthétique, au lieu de se borner à critiquer le fonctionnement actuel du monde de l’art, nous proposent une pensée et une action s’appuyant sur un tout autre modèle : celui du don avec ses ambivalences. Au coeur de ces travaux, se situe le célèbre Essai sur le don (1924) de l’anthropologue Marcel Mauss. Les textes ici réunis cherchent à poursuivre la réflexion que le M.A.U.S.S. (Mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales) mène depuis 1981 dans d’autres domaines (sociologie, anthropologie, philosophie, droit, économie, etc.) en l’amenant sur le terrain de l’art contemporain, de son exposition et de ses pratiques. Peut-être une façon de remettre l’art et la création « les pieds sur terre » : ni envolée romantique dans le surhumain, ni absorption totale par le système du marché et des institutions artistiques.
Jacinto Lageira est professeur en philosophie de l’art et en esthétique à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et critique d’art. Parmi ses dernières publications : Jean-Marc Bustamante. Cristallisations (2012) ; Regard oblique. Essais sur la perception (2013) ; L’art comme Histoire. Un entrelacement de poétiques (2016).
Agnès Lontrade est maître de conférences habilitée à diriger des recherches en esthétique et philosophie de l’art à l’université de Paris 1 Panthéon- Sorbonne. Elle est l’auteure de l’ouvrage Le Plaisir esthétique. Naissance d’une notion (2004), codirectrice des collectifs Juger l’art ? (2009), La Critique : art et pratique (2016), ainsi que du numéro 28 de Figures de l’art, « Esthétique du don. De Marcel Mauss aux arts contemporains » (2015).

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Paul Amselek : De l'art de raconter n'importe quoi en philosophie

Dalloz - Décembre 2019 - Divers méthodes


Nos échanges discursifs connaissent un travers, particulièrement répandu aujourd’hui, étiqueté depuis Harry Frankfurt « bullshit » : il consiste à dire très sérieusement n’importe quoi, à « baratiner », à raconter des balivernes, des fumisteries, du « vent », sous couvert apparent de décrire ou d’expliquer des données du réel.
L’ouvrage de Paul Amselek se propose d’épingler ce travers plus spécialement en philosophie : il évoque, illustrés par quelques exemples, les cas de figures les plus typiques du « bullshit philosophique » (l’esquive, la fuite en avant, l’enfumage et le double langage), tel qu’il sévit en philosophie du droit et de l’éthique, mais aussi en philosophie de la science ; dans ce dernier domaine règne encore sans partage, à l’abri de tout esprit critique, un discours archaïque extravagant relatif à la démarche des savants et aux lois scientifiques, toujours conçues, sans qu’on en ait clairement conscience, sur le modèle des lois juridiques.
C’est, en même temps, l’occasion pour l’auteur d’apporter des éclairages nouveaux ou plus décapants sur quelques questions philosophiques cruciales (comme les jugements de valeur, la liberté des interprètes ou le problème classique de l’induction).

Paul Amselek est Professeur émérite à l'Université Panthéon-Assas (Paris II), ancien directeur du Centre de philosophie du droit de Paris II.

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