dimanche 14 décembre 2025

Ulrich Metende (dir.) : Écrire le corps, penser le vivant. Réflexions autour de la bioéconomie

 Classiques Garnier - Janvier 2026


La critique de la bioéconomie invite la réflexion philosophique à réinvestir la perspective de l'en-commun en posant les fondements d'une politique humaniste. Cette politique se matérialiserait par la primauté du consentement dans les rapports aux corps à partir d'une approche relationnelle au Tout-vivant. Cela débouche sur une double finalité : ré-enchanter le monde et ré-enchasser l'économie et le politique dans le social. Écrire le corps et penser le vivant aujourd'hui, consiste donc à se réapproprier de nouveaux outils théoriques et méthodologiques en vue d'une décolonisation de notre rapport aux corps, aux vivants, au genre et à la Terre.

Ulrich Metende est philosophe et universitaire. Il a été Gertrude F. Wheaters Fellow en études francophones à Indiana University Bloomington (USA). Il a notamment publié Du désir de vie. Essai sur une écologie de libération en postcolonie (Paris, 2024) et Critique de la bioéconomie. Essai sur le statut politique des corps et du vivant aux XXIe siècle (Paris, 2024).

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Accès à la psychanalyse, n°16 : L’objet, entre manque et jouissance

 Association de la cause freudienne Val de Loire Bretagne - Décembre 2025


De quelle façon la psychanalyse envisage-t-elle l’objet ? Quel rapport entretient-elle avec lui ?
Dès ses débuts, Freud note combien l’objet supposé satisfaire l’être parlant est d’emblée frappé d’un manque : cela en fait un objet toujours déjà perdu. Ce qui vient à la place rappelle la perte inaugurale tout en se faisant le lieu d’une jouissance… insatisfaisante.
Cette dysharmonie profonde, voire ce malaise, installe l’objet à une place essentielle de la subjectivité humaine. Aussi est-ce parce que l’être parlant fait l’expérience de ce manque fondamental qu’il va pouvoir s’affronter à la question du désir – l’objet perdu s’avère ainsi cause d’un désir, cause du désir.
Comment l’être parlant élabore-t-il sa propre réponse face à l’épreuve du manque ? La clinique de l’enfant est, à cet égard, particulièrement enseignante.
Une question se pose aujourd’hui : comment, dans ce monde saturé de gadgets prêts-à-combler qu’est notre modernité, la voie d’un désir peut-elle se frayer ?
Ce numéro d’Accès à la psychanalyse apporte quelques réponses qui rappellent la singularité contemporaine de l’approche analytique en la matière.

SOMMAIRE

Liminaire, Romain Aubé
Le mot du délégué régional, Benoît Delarue
Manque d’objet
Le manque selon la philosophie d’aujourd’hui, conversation avec Mazarine Pingeot
Le goût du manque, Lisa Toullec
L’ombre de rien, Dora Zaouch
Dysharmonie dans le rapport à l’objet, Romain Aubé
L’objet de l’amour et l’(a)mur, Emmanuelle Borgnis Desbordes
Une affaire d’objet a
Les deux faces de l’objet, Christelle Sandras
Destins de l’objet perdu, Danièle Olive
L’obscur objet du désir, Laure Naveau
Un regard dans la scène traumatique, Alexandre Gouthière
Chiharu Shiota : faire exister « l’absence », Marjolaine Mollé
Subversion analytique et objet a, Isabelle Buillit
L’enfant : entre objet et sujet
Le petit Hans : sa phobie, ses objets, conversation avec Jean-Louis Gault
L’énigme et les fictions du petit Hans, Éric Zuliani
L’enfant, objet du malentendu, Sylvie Mothiron
L’enfant et sa réponse, Adeline Suanez
Métamorphoses adolescentes, Nathalie Morinière
Modes de jouir
La civilisation, c’est l’égout, Dominique Carpentier
La substance d’un plus-de-jouir, Laëtitia Belle
Je suis un junkie, Lennig Le Touzo
L’appel du gadget, Sarah Camous-Marquis
La vie est-elle un objet comme un autre ?, Caroline Doucet

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Jean-Jacques Rousseau : La paix perpétuelle ?

 Vrin - Décembre 2025


Dans son Projet de paix perpétuelle, l’Abbé de Saint-Pierre appelait à former une « République européenne » qui garantisse la paix entre les États et les protège des agressions, tout en laissant à chacun la plénitude de sa souveraineté. Rousseau propose à la fois un « Extrait » afin d’argumenter au mieux en sa faveur, et un « Jugement » destiné à jauger le réalisme de son prédécesseur. Si le projet de confédération européenne suscite l’enthousiasme, sa réalisation demeure impossible dans l’Europe du XVIIIe siècle, dominée par les monarques. Il faut s’y résoudre : le principe de souveraineté les incite plutôt à « étendre leur domination au-dehors et la rendre plus absolue au-dedans ».

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Alexandra David-Néel : L'Inde mystique. Une Occidentale à la rencontre de Vedànta

 Plon - Novembre 2025


Introduction et notes de Françoise Bonardel

Lorsqu'elle part en Inde en 1911, Alexandra David-Neel a un but bien précis : récolter sur place les documents de première main lui permettant d'assoir sa carrière d'" orientaliste-reporter ", et de faire ainsi taire ceux des érudits qui jugeraient ses connaissances trop légères.
Forte du succès remporté par Le Modernisme bouddhiste, c'est cette fois-ci le Védanta –la philosophie religieuse de l'Inde – qu'Alexandra David-Neel ambitionne de présenter au public français et européen. Déplorant les vulgarisations hâtives et puériles qui en sont faites, c'est le Védanta authentique qu'elle s'en va recueillir, dans la ville sainte de Bénarès en particulier et de la bouche même des Hindous lettrés et des gourous qui aujourd'hui encore le pensent et le vivent.
On ne s'attardera pas sur les raisons qui ont conduit David-Neel à abandonner ce projet supplanté, dès son arrivée au Sikkim en avril 1912, par la rencontre avec le monde religieux tibétain et par l'attrait irrésistible des grands espaces himalayens. Ce qu'il reste dans plusieurs de ses Cahiers de ce livre inachevé mérite pourtant qu'on s'y intéresse, tant pour le regard porté par une bouddhiste militante sur " l'Inde mystique ", que pour les questions posées à ses interlocuteurs hindous sur la signification véritable des textes anciens qu'elle lit dans leur langue sacrée d'origine.
Précédé d'une Introduction substantielle permettant à un large public de se familiariser avec l'univers spirituel d'Alexandra David-Neel, le livre ainsi composé rappellera également que c'est en Inde, et non au Tibet, qu'a réellement débuté l'aventure qui allait donner sens à son existence et la rendre mondialement célèbre.

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vendredi 12 décembre 2025

Rémy Bertaux d'Orgeville : La question de Dieu dans l'oeuvre de Samuel Beckett

 Cerf - Décembre 2025


Et si Dieu hantait toute l'oeuvre de Beckett ― sans jamais s'y montrer tout à fait ? Longtemps cartée des études universitaires francophones, la question du rapport de Samuel Beckett à Dieu mérite d'être revisitée. Car derrière l'image d'un auteur de l'absurde ou du silence, se dessine une figure profondément travaillée par le mystère de la transcendance.Nourri par une éducation religieuse rigoureuse et de vastes lectures mystiques,Beckett explore dans ses textes une relation complexe, ambivalente, souventdouloureuse au divin. Il rejette tout dogme, toute croyance instituée, et pourtant,l'ombre de Dieu - un Dieu désanthropomorphisé, insaisissable - imprègne sesécrits.De l'Innommable aux Textes pour rien, en passant par les échos bibliquesdisséminés dans toute son oeuvre, cet essai révèle un Beckett fasciné par la figuredu Christ et les interrogations vertigineuses de l'Incarnation. Entre apophatisme,silence et attente, il se tient aux lisières du mystique, là où Dieu n'est jamaisnommé, mais toujours présent.Un regard inédit et éclairant sur l'un des écrivains les plus secrets du XXe siècle.

Rémy Bertaux d'Orgeville est né en 1965, professeur agrégé de Lettres Classiques, Docteur ès Lettres, enseigne en Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles depuis plus de 15 ans, en casses littéraires à la Réunion tout d'abord et depuis 2016 en prépa HEC au Lycée international de Valbonne-Sophia-Antipolis où il enseigne la Culture Générale.

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Lumières n°46 : Visions antiques, visions utopiques

 PU de Bordeaux - Décembre 2025


En croisant les fils de l'Antiquité et de l'utopie, ce numéro s’efforce de comprendre comment le XVIIIe siècle a tenté de penser voire de façonner le réel par le détour de la mise à distance. Du roman égyptien à Volney en passant par Wieland, Goethe ou encore Hölderlin, les œuvres qui y sont examinées mettent les modèles et les mythes antiques à l'épreuve des enjeux propres au siècle des Lumières. Qu'il s'agisse de fictions, de textes poétiques, d'études à visée scientifique ou encore d'oeuvres à portée éducative et politique, les études rassemblées dans le dossier fournissent un aperçu représentatif des dynamiques d'actualisation au XVIIIe siècle.

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Roland Vaschalde : Éclats de phénoménologie, suivi de Souvenirs de Michel Henry

 L'Harmattan - Décembre 2025


Ce recueil de textes s’attache à approfondir la lecture d’une des pensées majeures de l’histoire de la philosophie : la phénoménologie matérielle, ou philosophie de la vie, de Michel Henry. Il s’agit de poursuivre l’analyse de ses catégories fondamentales et d’ouvrir, à partir d’elles, de nouvelles perspectives d’étude sur des sujets rarement ou jamais abordés. Avec toujours comme objectif premier de penser dans sa radicalité le concept de vie comprise comme présence absolue, c’est-à-dire, aussi bien, comme unique réalité qui vaille.
Un rassemblement de souvenirs personnels et de documents inédits entend également projeter un éclairage complémentaire sur la personne comme sur l’œuvre de ce penseur essentiel, par ailleurs incontournable pour comprendre en profondeur les problèmes des sociétés contemporaines.

Roland Vaschalde a suivi une carrière de conservateur de bibliothèque après des études de philosophie à l’Université Paul Valéry de Montpellier, où il fut l’élève de Michel Henry, de qui il est ensuite resté très proche tout au long de sa vie, produisant sur lui ou avec lui de nombreux articles et entretiens. Ce livre est le quatrième qu’il consacre à cette figure majeure du courant phénoménologique qui a marqué l’histoire de la philosophie contemporaine.

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Louis Rouquayrol, Raphaël Authier (dir.) : Inventer la modernité. L'idéalisme allemand face à Descartes

 Classiques Garnier - Décembre 2025

Si Descartes est vu comme le fondateur de la modernité, c'est en partie à l'idéalisme allemand qu'on le doit : c'est dans ce contexte que Descartes est qualifié de « moderne » en un sens nouveau du terme. Cet ouvrage tente de comprendre pourquoi les idéalistes ont référé la modernité à la figure de Descartes, et de mettre en lumière la façon dont ils ont compris le fait d'être moderne et la période des temps modernes. Les auteurs interrogent à la fois les grands récits de la modernité philosophique, la figure de Descartes reconstruite par les idéalistes et le dialogue qu'ils engagent avec elle. On peut alors voir en quoi ce que nous appelons « le problème de la modernité » doit aux lectures de Descartes élaborées dans ce contexte.

Raphaël Authier est ancien élève de l'École normale supérieure, docteur en philosophie et maître de conférences à l'université de Strasbourg. Il est notamment l'auteur de Figures de l'histoire, formes du temps. Hegel, Schelling et l'élaboration d'un concept d'histoire (Paris, 2023).
Louis Rouquayrol est professeur agrégé et docteur en philosophie des universités Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Ca'Foscari de Venise. Il a édité le Traité des premières vérités de Claude Buffier (Paris, 2020). Il est l'auteur de Descartes et la culture des esprits (Paris, 2024) et de La Sagesse ordinaire. Descartes, philosophie pratique (Paris, 2025). Il est actuellement postdoctorant au CNRS.

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jeudi 11 décembre 2025

Emmanuel-Juste Duits, Renaud Evrard (dir.) : Face à l'invisible. Paranormal : du mythe à la réalité

 Kimé - Décembre 2025


L’invisible, mythe ou réalité ? Nombreux sont ceux qui affirment s’être confrontés directement aux perceptions extra-sensorielles, aux expériences de mort imminente ou encore aux ovnis. Que penser de tels récits, en particulier lorsqu’ils émanent d’Occidentaux se disant cartésiens ?
En France, une poignée de scientifiques étudient ces sujets d’une manière rigoureuse et réflexive. Ils représentent l’anthropologie, le folklore, la psychologie ou encore les sciences de la nature. Seize chercheurs se sont ainsi réunis pour réfléchir à la manière dont « l’invisible » traversait encore et toujours nos sociétés. Jamais n’avait été tentée une telle approche interdisciplinaire de ces sujets souvent cloisonnés.
Cet ouvrage, unique en son genre, extirpe le paranormal de ses marges habituelles et en fait un outil pour questionner la civilisation contemporaine. C’est une rencontre à partir de rencontres, animée par le désir de développer une culture commune pour penser certaines facettes méconnues de notre humanité. Une plongée inattendue aux confins du réel.

Avec les contributions de : Michel Boccara, François Brune, Evelyn Elsaesser, Renaud Évrard, Emmanuel-Juste Duits, Thibaut Gress, Yves Lignon, Jacques Louys, Bertrand Méheust, Paul-Louis Rabeyron, Thomas Rabeyron, Olivier Rimbault, Djohar Si Ahmed, Jacques Vallée, Mario Varvoglis.
Emmanuel-Juste Duits : Enseignant en philosophie et auteur de plusieurs essais. Renaud Évrard : Psychologue clinicien, Enseignant-chercheur en psychologie à l’Université de Lorraine, président de l’association AnHomalies.

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Jean-Luc Marion : Le phénomène et le donné

 PUF - Novembre 2025 - Quadrige 


Ce recueil regroupe les textes de Jean-Luc Marion relatifs à la phénoménologie du don. Sont réunis ici : Réduction et donation (1989) ; Étant donné (1998) ; De surcroît (2001) ; Reprise du donné (2016) ; et Figures de phénoménologie (Vrin, 2015). L'ensemble est accompagné de « Repères retrospectifs » rédigés à l'occasion de cette parution.

Professeur émérite à l’université de Chicago et de l’université Paris-Sorbonne, membre de l’Académie française, Jean-Luc Marion est l’un des plus grands philosophes aujourd’hui. D’abord spécialiste de Descartes, il s’intéresse à l’histoire de la métaphysique, à la phénoménologie du don et à la théologie chrétienne. Il propose une philosophie originale dans la tradition phénoménologique. Son œuvre, aussi importante que diverse, est largement traduite, diffusée et discutée (Gifford Lectures, prix Humboldt-Stiftung, prix Karl-Jaspers, prix Ratzinger, prix Prince-de-Monaco, etc.).

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Giorgio Grassi : La construction logique de l'architecture

Caryatide - Novembre 2025


Première traduction française du texte de 1967 de Giorgio Grassi, La construction logique de l'architecture est une prise de position forte en faveur d'une architecture pensée pour elle-même, à contre-courant des dérives expérimentales qui marquent aussi bien son époque que la nôtre. En s'appuyant sur l'histoire des traités et des théories architecturales depuis le XVIIe siècle, Grassi défend une discipline autonome, rigoureuse et responsable, capable de répondre aux enjeux du territoire et du phénomène urbain. Ce texte fondamental dessine les contours d'une architecture entendue comme une théorie pratique, où la construction devient l'expression la plus aboutie de la pensée.
« La théorie et l'expérience de l'architecture en tant que conscience analytique de l'architecture, c'est ce que ce texte souhaite illustrer selon certains aspects particuliers et essentiels. De fait, la caractéristique analytique de l'architecture peut être vue comme un aspect relatif au problème de la connaissance; elle peut être considérée comme un moyen de connaissance, sinon comme un principe de l'architecture, aussi bien comme son principe fondamental : à ce titre, l'analytique de l'architecture est intrinsèquement l'expression de sa structure logique. Dans ce texte, je m'efforce à déterminer une ligne méthodologique pour une théorie et une expérience de l'architecture dans le temps correspondant à cette acception et à ce choix. »
Giorgio Grassi

Publié pour la première fois en 1967, l'un des textes fondamentaux du débat architectural des années soixante et soixante-dix du XXe siècle, La construction logique de l'architecture paraît pour la première fois en édition française. Pour les éditions Caryatide, il s'agit d'une nouvelle étape importante dans leur travail de relance des classiques de la théorie de l'architecture. Se référant à la version actualisée par Giorgio Grassi lui-même en 2008, l'essai est accompagné de la présentation de cette édition, d'une introduction de Carlos Martí Arís (2008) et d'une postface de Giorgio Peghin (2025).

Giorgio Grassi (né en 1935 à Milan) est un architecte et universitaire italien. Diplômé en architecture du Politecnico de Milan en 1960, membre de la rédaction de la revue Casabella-Continuità dirigée par E. N. Rogers de 1961 à 1964, il a enseigné dans les facultés d'architecture de Milan, de Pescara, de Valence, de Lausanne et de Zurich. Depuis 1977, il est professeur titulaire de composition architecturale à la faculté d'architecture du Politecnico de Milan. Membre d'honneur du B.D.A. (Bund Deutscher Architekten), il a reçu en 1985 le « Premio de Arquitectura de la Comunidad Valenciana » et en 1992 la « Heinrich Tessenow Medaille in Gold » décernée par la Stiftung F.V.S. de Hambourg. Il a publié et édité de nombreux ouvrages.

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Georges Charbonneau et de Nicolas Borderes (dir.) : La présence cannabisée. Phénoménologie de l’expérience cannabique

 Le Cercle herméneutique - Décembre 2025


La psychopathologie phénoménologique (psychiatrie phénoménologue, Daseinsanalyse, anthropologie phénoméno-structurale) met de côté les causes et les motifs pour se pencher sur la présence au monde, à soi, à autrui, au temps et à l’espace dans l’expérience commune et dans des expériences particulières, telles qu’elles sont vécues par ceux qui les traversent. Nous proposons d’en suivre les indications pour explorer un état pathologique particulier, celui de l’imprégnation cannabique. Une imprégnation moyenne et continue qui correspond au syndrome amotivationnel, cet état bien défini qui caractérise la plupart des usages chroniques et soutenus du cannabis. Ce syndrome amotivationnel sert de témoin pour mieux comprendre l’effet du cannabis sous tous ses aspects, ceux de la consommation a minima, occasionnelle ou régulière, aussi bien que les usages extrêmes et les états de manque.
L’usage du THC (D-9-Tétrahydrocannabinol) modifie nos structures d’expérience, notre présence au monde. Il induit plus qu’une ivresse; il modifie durablement notre implication au monde. Nous pourrons ainsi comprendre la temporalité cannabique sous ses différents aspects (relation à l’instant, au passé et au futur, aux époques de notre existence), la spatialité cannabique, et son célèbre Planer, les modifications de la corporéité, de la sensorialité, de la conscience de soi, le rapport aux autres (intersubjectivité cannabique), aux évidences et aux évènements. Nous tenterons de définir l’imprégnation cannabique et ses rapports avec l’êtreensemble, et explorerons sa fonction supposée récréative, son éventuelle action anxiolytique (à distinguer d’une stressolyse). Nous analyserons le manque et proposerons une synthèse sur les rapports complexes entre cannabis et schizophrénie, telle qu’elle peut se formuler à partir de cinq praticiens psychiatres qui rencontrent quotidiennement l’usage du cannabis en psychiatrie.
Par cette étude sur un psychotrope non thérapeutique très répandu, plutôt sédatif, elle veut créer des repères et suggérer une méthode pour la compréhension des effets structuraux de nouvelles générations de psychotropes se déclarant « récréatifs » ou « distractifs ».

Ont participé à ce volume : J.-J. Alrivie, M. Billeci, N. Borderes, Ph. Cabestan, A. Chapy, G. Charbonneau, G. Di Petta, C. Gal, F. Landazuri, P. Leconte, Fr. Moreau, A. Payen de la Garanderie, S.&nbs

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mercredi 10 décembre 2025

Critique n°943 : L’année critique

 Minuit - Décembre 2025


Fidèle à sa vocation de « revue générale des publications françaises et étrangères », Critique propose ici une « revue » de l’année éditoriale 2025. Donnant un aperçu de la couleur du temps, ce numéro offre un portrait nécessairement partiel et partial – mais également intempestif – de ce que furent les grands moments de la vie des idées pendant les mois écoulés.

Sommaire

L’année critique
Marc CERISUELO : L’étrange cas du docteur Bayard
Peter SZENDY : De la photographie restreinte à la photographie générale. Wolfgang Tillmans au Centre Pompidou
Rien ne nous y préparait – tout nous y préparait
Anne LAFONT : L’esthétique sociale selon Wole Soyinka
Clélia ZERNIK : Le poète en enquêteur
Pierre VINCLAIR : Le Fantôme de saint Jérôme
Marielle MACE : « Des phrases pour la suite »
Clotilde THOURET : Déplacer les montagnes, ou reprendre pied dans la pente ?
Charles COUSTILLE : Au-dessus des disciplines
Gabrielle RADICA : La philosophe et les projets
Élie DURING : Bachelard, une vie invivable
Vincent DEBAENE : Symétriser Bougainville ?
Thierry HOQUET : Les Lumières entre chien et loup

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ALTER n°33, 2025 : Corps propre, corps impropre

 Alter - Décembre 2025


Le concept de « corps propre » fut parfois employé pour traduire le Leib allemand. Si cette traduction peut sembler indue, elle a pourtant le mérite de mettre l’accent sur la thèse selon laquelle le corps se donnerait au sujet sur le mode d’une appartenance immédiate et originaire – explicitement affirmée par Husserl dans les Méditations cartésiennes, et sous-tendue par certaines descriptions phénoménologiques du corps vécu. Le concept de « corps propre » fut pourtant mis en question par la philosophie contemporaine, de l’extérieur comme de l’intérieur de la phénoménologie, laissant apparaître par endroits les traces de tout ce qui, dans le corps, échappe au sentiment d’appartenance, ainsi qu’à la maîtrise et à la volonté. Afin de nommer cet envers du corps propre, il est possible de parler d’un « corps impropre » qui, pour être vécu par le sujet, ne se donne pas toujours – ni même peut-être d’abord – sur le mode de l’appartenance. Les contributions réunies dans ce dossier font le pari de repenser le Leib depuis la distinction du propre et de l’impropre – ouvrant le corpus phénoménologique à la philosophie sociale, à l’anthropologie, aux études de genre ou à la psychanalyse, et mettant ainsi à l’épreuve la fécondité critique et descriptive du concept de corps impropre.

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Marie SCHNITZLER, Marco MARTINIELLO et Bruno FRÈRE (dir.) : Penser les crises ou crises de la pensée ?

 PU de Liège - Décembre 2025


Les enjeux et interrogations autour du narratif récurrent de la crise ont poussé les chercheurs et chercheuses de la Faculté des Sciences Sociales de l’Université de Liège à interroger la pertinence de cette notion lors d’un séminaire au printemps 2021. Mobilisant chacun leur terrain et leur domaine de recherche respectifs, les membres de la faculté sont partis de la notion de crise pour voir ce qu’elle pouvait révéler soit dans une approche plus théorique, soit à partir de terrains empiriques. Ce nouvel ouvrage collectif cherche à penser les différentes dimensions de la notion de crise, d’en tester la pertinence et les limites, ainsi que d’en identifier l’intérêt heuristique, dans des contextes différents. Il ne s’agit pas ici de se demander comment les sciences sociales peuvent aider à implémenter de quelconques recettes pour solutionner les innombrables crises actuelles mais bien plutôt d’interroger l’usage récurent de la notion elle-même. Que dit-elle de l’ordre du monde dans lequel nous vivons et des dispositifs de pouvoir qui en dessinent les contours ? Quels sont les objets ou phénomènes sociaux qui aujourd’hui sont diagnostiqués « en crise » ? À l’heure où les experts rivalisent de plans divers de « sortie de crise », peut-être est-il temps d’interroger les représentations implicites que se font les un.e.s et les autres de ce qu’est une crise et de saisir les ressorts réels d’un imaginaire qui se plaît à la repérer a priori à peu près partout, tout le temps. Quelle lecture spécifique de l’histoire implique cet imaginaire de la crise dans laquelle nous sommes plongés ? Quels sont les rapports de force qui le sous-tendent ? Quelles sont les expertises et les réformes qu’il appelle ? Et surtout, à quel point celles-ci ne sont-elles pas simplement performatives, permettant de maintenir un certain ordre du monde ?

Marie SCHNITZLER est docteure en Sciences Politiques et Sociales. Elle travaille actuellement en tant que première logisticienne de recherche à la Faculté des Sciences Sociales de l’Université de Liège. Marco Martiniello (1960) est Directeur de Recherches au Fonds National de la Recherche Scientifique (F.R.S-FNRS) et Directeur honoraire du CEDEM (Centre d’Etudes de l’Ethnicité et des Migrations) à l’Université de Liège où Il enseigne la sociologie des migrations et des relations interethniques et du racisme. Il préside le Collège doctoral en sciences politiques et sociales dans la même université. Il est membre du Board of Directors du Réseau Européen de recherche IMISCOE. Bruno FRÈRE est sociologue et philosophe de formation, Il est actuellement directeur de recherches honoraire au F.R.S-FNRS, professeur à l’Université de Liège, directeur de l’Institut de Recherche en Sciences Sociales (IRSS) et membre du laboratoire PragmApolis.

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Tracés N° 47/2025 : Epreuves d'autorité

 ENS éditions - Novembre 2025


De quoi sont faites les relations entre employés et patrons, élèves et enseignants, accusés et juges, officiers et soldats du rang, enfants et parents, patients et soignants, gourou et fidèles, etc. ? Ce numéro propose de repartir de l’autorité, notion centrale et problématique de notre modernité politique, pour la penser comme une relation sociale. Elle se caractérise, par rapport à d’autres relations de pouvoir, par le fait d’être fondée sur des statuts de participation a priori asymétriques. En saisissant l’autorité comme un travail relationnel, une mise à l’épreuve et un ensemble d’expériences sensibles, les articles explorent les moments critiques qui construisent, stabilisent et mettent à l’épreuve les relations d’autorité, ainsi que les dispositifs matériels, spatiaux, langagiers et moraux qui les produisent et dans lesquels elles s’inscrivent.

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mardi 9 décembre 2025

Marco Araneda : Cliniques du handicap et subjectivation

 Erès - Janvier 2026


La subjectivation décrit le processus complexe à travers lequel un être humain, tout au long de la vie, s’approprie psychiquement les expériences qui le traversent et en même temps devient acteur de son vécu, de ses désirs et de ses choix.
Comment une personne en situation de handicap peut-elle se construire comme sujet alors qu’elle éprouve — de manière transitoire ou durable — un sentiment de dépossession de son corps, de sa pensée, ou encore de sa capacité à décider de sa vie ?
La notion de subjectivation met en avant l’hétérogénéité avec laquelle chacun doit composer dans sa vie psychique : pulsions, affects, pensées, lien à l’autre, expériences complexes. Elle renvoie aux efforts constants pour articuler ces éléments entre eux, sans céder à la tentation de s’en défendre ou de les évacuer. En cela, les auteurs montrent qu’elle ouvre une voie nouvelle pour saisir les processus à l’œuvre dans la vie psychique des sujets confrontés au handicap et pour questionner le rôle et la place des dispositifs cliniques et institutionnels.

Marco Araneda est psychologue clinicien, maître de conférences en psychopathologie et psychanalyse, université Paris Cité, chercheur au Centre de recherches en psychanalyse, médecine et société (CRPMS) et à l’Institut de la personne en médecine (ILPEM).

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Carl Schmitt, Hermann Heller : Du libéralisme autoritaire

La découverte - Octobre 2025


Le 23 novembre 1932, quelques semaines avant l'accession de Hitler au pouvoir, le philosophe Carl Schmitt prononce un discours devant le patronat allemand. Sur fond de crise économique, son titre annonce le programme : " État fort et économie saine ".
Mobilisant des " moyens de puissance inouïs ", le nouvel État fort, promet-il, ne tolérera plus l'" émergence en son sein de forces subversives ". Ce pouvoir autoritaire musellera les revendications sociales et verticalisera la présidence en arguant d'un " état d'urgence économique ".
Lorsqu'il lit ce texte de Schmitt, le juriste antifasciste Hermann Heller, son adversaire de toujours, ne saisit que trop bien de quoi il s'agit. Peu avant de prendre le chemin de l'exil (il mourra en Espagne l'année suivante), il laisse un court article qui compte parmi les plus clairvoyants de la période. Nous assistons là, analyse-t-il, à l'invention d'une nouvelle catégorie, un " libéralisme autoritaire ".
Ce recueil rassemble ces deux textes majeurs de la pensée politique, assortis d'une présentation qui éclaire les rapports méconnus entre Schmitt et les pères fondateurs du néolibéralisme.

Carl Schmitt (1888-1985), juriste et philosophe allemand rallié au nazisme en 1933, est notamment l'auteur de La Notion de politique (1932) et de Théorie du partisan (1963).
Hermann Heller (1891-1933), juriste et philosophe allemand, engagé à gauche sous la République de Weimar, fut l'un des principaux adversaires politiques et théoriques de Carl Schmitt.

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