mardi 18 décembre 2018

Ferhat Taylan : Concepts et rationalités. Héritages de l’épistémologie historique, de Meyerson à Foucault

Matériologiques - Décembre 2018


Si l’appellation et le projet d’épistémologie historique connaissent aujourd’hui un regain d’intérêt, ils suscitent aussi de vives critiques concernant le geste même d’historicisation de l’épistémologie, accusée d’entraîner une relativisation des connaissances scientifiques. Cet ouvrage propose de relire une séquence précise de l’épistémologie historique en France allant de Meyerson à Foucault, avec comme fil directeur la question de l’articulation des concepts et des rationalités. En effet, dès ses premières élaborations, l’épistémologie historique vise à éclairer non seulement l’émergence des concepts scientifiques, mais aussi des « mentalités » ou des « rationalités » plus larges qui les rendraient possibles. La question de savoir si ces rationalités doivent être étudiées à l’intérieur d’une logique exclusivement scientifique où les concepts ont leur propre normativité (comment le soutiennent Cavaillès et Bachelard), ou, au contraire, comme étant des modes de raisonnement, ou «ontologies», irréductibles aux seules sciences dans lesquelles émergent les concepts (ainsi que Meyerson, Metzger, et plus tard – d’une manière distincte – Foucault l’affirment), constitue­ une ligne de clivage dont cet ouvrage propose de mesurer la portée. Inscrire Foucault dans ce débat en indiquant les déplacements qu’il en propose permet de comprendre aussi la manière dont il hérite de la problématique canguilhemienne d’articulation des concepts biologiques aux rationalités politiques. Une telle enquête ne conduit pas à renoncer à la connaissance scientifique, mais à une meilleure compréhension de la manière dont elle forme ses concepts.

Introduction (page 3)
Chapitre 1 (page 13) Histoire des sciences, ontologie et anthropologie. Meyerson et Metzger
1] Le caractère ontologique de la science et le rôle de l’épistémologie chez Meyerson (p. 15)
2] Hélène Metzger : une « autre logique » pour l’histoire des sciences (p. 26)
Chapitre 2 (page 37) L’épistémologie des concepts scientifiques : Cavaillès, Bachelard, Canguilhem
1] Un programme commun ? (p. 37)
2] Bachelard. La mémoire de la raison (p. 45)
2.1] Le travail des concepts (p. 45)
2.2] Le constructivisme (p. 52)
3] Canguilhem. Concepts et polémique (p. 57)
3.1] La filiation des concepts (p. 58)
3.2] Politiques du concept (p. 69)
Chapitre 3 (page 81) Les déplacements foucaldiens de l’épistémologie historique
1] Du concept aux formations discursives (p. 83)
2] Du discours scientifique aux pratiques non discursives (p. 95)
3] Du problème à la problématisation(p. 109)
4] De la raison aux rationalités (p. 123)
4.1] « La porte tournante de la rationalité » : Aufklärung comme scène primitive (p. 124)
4.2] Ambivalences de la « rationalité ». Foucault, Weber et l’épistémologie historique (p. 128)
4.3] L’instance réfléchissante de la pratique : régimes de véridiction et régimes de rationalités (p. 135)
Conclusion (page 143) L’actualité de l’épistémologie historique

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