Port-Royal a marqué pour longtemps la culture biblique française, avec la fameuse Bible de Sacy, admirée par beaucoup pour la beauté de sa langue. Cette traduction de la Bible a déjà suscité des études, qui éclairent son contexte et ses enjeux, mais on manque encore d’une synthèse sur la manière dont l’herméneutique biblique était pratiquée dans le milieu intellectuel lié au monastère. Le colloque « Port-Royal et l’interprétation des Écritures » en propose une esquisse.
Deux axes on été privilégiés : d’une part, rendre compte des différents contextes où l’on trouve, à Port-Royal, une interprétation des Écritures, aussi bien sous forme de traduction que d’explication ; d’autre part, situer Port-Royal dans l’histoire longue de l’exégèse. Le rayonnement intellectuel de Port-Royal dans la société française arrive à un moment où le rapport à la Bible des chrétiens en général, et des catholiques en particulier, est en mutation profonde. La réflexion herméneutique de Port-Royal paraît assez libre : les autorités ecclésiales lui reprochent un défaut de catholicité, et Richard Simon, un défaut de scientificité. Mais cette réflexion n’est pas hors-sol. Elle revendique, outre un retour à l’Écriture, l’héritage des Pères de l’Église, dont l’oeuvre exégétique fondatrice est largement reconnue. Port-Royal s’inscrit ainsi dans le renouveau des études patristiques au XVIIe siècle.
Ce numéro des Chroniques de Port-Royal regroupe les actes du colloque organisé par la Société des amis de Port-Royal en octobre 2020, sous la direction scientifique d'Hubert Aupetit, Simon Icard et Elisabeth Vuillemin.
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