lundi 30 septembre 2024

Johan Faerber : Militer. Verbe sale de l'époque

 Autrement  - Septembre 2024 - Haut et fort


"Ne plus militer, c'est accepter de se taire." Verbe par excellence de la Révolution française qui en démilitarise l'usage, militer renvoie au combat s'attachant à faire prévaloir une idée, sinon une vision du monde. Si militer apparaît comme le verbe sale de l'époque, c'est qu'il signale la profonde crise démocratique que traverse la France. Employé couramment, il est aujourd'hui rattaché à une forme de radicalité. Accusations de terrorisme intellectuel, tentatives de dissolution de groupements militants : comment en est-on arrivé à une vision aussi négative de l'acte même de militer ? Dans cet essai incisif, à travers divers événements - criminalisation des militants écologistes à Sainte-Soline, disqualification des mouvements qui entendent lutter pour davantage de justice sociale et ontologique, dénigrement du discours de Justine Triet à Cannes, etc. -, Johan Faerber interroge les possibilités et les limites du militantisme social, politique et culturel.

Johan Faerber est docteur en littérature, critique et éditeur. Il est l'auteur de plusieurs essais, dont Après la littérature (PUF, 2018), Le grand écrivain, cette névrose nationale (Pauvert, 2021) et Parlez-vous le Parcoursup ? (Seuil, 2023). Co fondateur de Diacritik, il dirige à présent la revue culturelle Collateral avec Simona Crippa.

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Bruno Boidin (dir.) : Insoutenabilités : une perspective en économie politique

 Septentrion - Octobre 2024


L'insoutenabilité des modes de vie et de production sur de nombreux territoires est écologique (dépassement des limites planétaires), sociale (souffrance humaine et sociétale) et économique (impasse de la recherche de croissance à tout prix). L’économie politique des insoutenabilités propose des éclairages théoriques et pratiques originaux sur les causes et les solutions à mettre en œuvre. Elle s’éloigne du prêt-à-penser de l’économie dominante, établit des ponts entre disciplines, puise dans les expériences alternatives pour apporter des perspectives nouvelles. La remise en cause des modèles dominants passe d’abord par des conceptions fondées sur les besoins fondamentaux : valeur relationnelle plutôt que monétaire, écodéveloppement plutôt que soutenabilité faible, recherche des biens communs et d’une gouvernance transformatrice. Les différentes études présentées à partir de terrains variés montrent à la fois les voies de sortie de l’insoutenabilité et les importants défis à relever.

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Nicos Poulantzas : L'Etat, le pouvoir, le socialisme

 Amsterdam - Octobre 2024


« Le fondement de l’ossature matérielle de l’État et du pouvoir, c’est dans les rapports de production et la division sociale du travail qu’il faut le chercher, mais non au sens où on les entend habituellement… »

La réédition de L’État, le pouvoir, le socialisme, « classique » de la théorie politique dont la première édition remonte à 1978, s’inscrit dans les débats concernant les crises simultanées de l’Union européenne, du néolibéralisme et du capitalisme en général. Lire cet ouvrage aujourd’hui permet de comprendre que ces crises plongent leurs racines dans la structure des sociétés occidentales de l’après-guerre. Plus la crise économique s’approfondit, et plus le système devient autoritaire au plan politique. C’est ce que Poulantzas appelle l’« étatisme autoritaire », que l’on constate à présent au niveau européen, où des décisions affectant des millions de personnes sont prises hors de tout contrôle populaire. La seule alternative possible à ce système est le « socialisme démocratique », à savoir un socialisme qui dépasse le capitalisme sans pour autant sacrifier les libertés publiques.
Avec Michel Foucault, Gilles Deleuze, et Louis Althusser, auteurs dont il discute les thèses dans cet ouvrage, Nicos Poulantzas compte parmi les penseurs des années 1960-1970 dont le rayonnement international est aujourd’hui le plus important. Alors que l’édition de théories critiques françaises et étrangères a connu une grande vitalité depuis les années 2000, il était plus que temps de faire redécouvrir cet auteur majeur.

Nicos Poulantzas (1936-1979) est l’un des principaux théoriciens de l’État du XXe siècle. On lui doit notamment Pouvoir politique et classes sociales (Maspero, 1968) et Les Classes sociales dans le capitalisme d’aujourd’hui (Seuil, 1974).

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Chiara Collamati : Le passé qui vient. Essai sur la philosophie politique de Jean-Paul Sartre

Vrin - Septembre 2024


Partisan des luttes des travailleurs et des colonisés, lecteur critique de Marx, Sartre est devenu le symbole de l’intellectuel engagé. Mais malgré sa présence constante sur la scène politique du xxe siècle, il n’a jamais figuré à part entière parmi les philosophes politiques.
Cet ouvrage est porté par l’hypothèse qu’il existe bien chez Sartre une philosophie politique originale et qu’elle est indissociable de sa théorie du temps. Pour en saisir la portée conceptuelle, il faut se tourner vers les conceptions du passé élaborées dans la Critique de la raison dialectique, L’être et le néant et les manuscrits des années soixante autour de la question du normatif. Au centre de l’enquête : le rapport entre histoire et concepts, temporalité et politique, contingence et normativité. Et surtout une relecture du droit et de l’institution comme outils permettant à un groupe de pratiquer un lien de réciprocité, qui garantit à la fois la durée et l’ouverture de l’action collective.
Penser avec Sartre des pratiques collectives d’émancipation, capables de transformer politiquement le présent : cela demande de relativiser l’élan d’une praxis toujours prête à se projeter vers un avenir lointain et indéfini. Il s’agit plutôt d’en reconnaître l’ancrage dans un passé partagé, répété, susceptible d’être à chaque fois réouvert et réinstitué.

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samedi 28 septembre 2024

Darin Weinberg : On Addiction. Insights from History, Ethnography, and Critical Theory

Duke University Press - Septembre 2024


Mainstream addiction science sees addiction either as a biomedical disease that renders one incapable of self-control or as a voluntary practice engaged in freely. In On Addiction, Darin Weinberg shows how this dynamic is deeply influenced by a series of binaries (free will/determinism, mind/body, objectivity/subjectivity) that hinder our understanding of addiction. Here, he offers a new theorization of addiction in which he breaks down these contradictions and incompatibilities, calling into question the taken-for-granted distinction between the "biological" and the "social." To the extent that it is understood as a loss of self-control over one's behavior, addiction, Weinberg contends, requires a supple theoretical framework that provides for movements into and out of self-control, for the social and natural processes that influence these movements, for the historical contexts within which they occur, and for the ethical ramifications of taking them seriously. To create this framework, Weinberg brings together history, ethnography, and critical theory as well as the clinical and social sciences. In this way, Weinberg takes a more holistic approach to examining the fundamental nature and ethics of addiction.

Darin Weinberg is a Professor in the Department of Sociology at the University of Cambridge and a Professorial Fellow of King's College, Cambridge. He is the author of Contemporary Social Constructionism: Key Themes and Of Others Inside: Insanity, Addiction, and Belonging in America.

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Léonor Franc : Les crimes des gens ordinaires. Essai sur la violence ignorée

SKHEDIA - Septembre 2024


Le point de départ de ce livre est simple : il est mauvais de faire souffrir ou de laisser souffrir lorsqu'on peut l'éviter. Si le lecteur convient de cela, alors il sera convaincu que l'individu moyen commet régulièrement le mal, et non des moindres : esclavagisation, tortures, non-assistance à personnes en danger de mort... Comment en arriver à cette affirmation apparemment très excessive ? En utilisant les concepts d'injustice cachée, de violence indirecte, de passivité et de complicité. Cet essai de philosophie s'appuie sur les sciences comme la psychologie, les croise parfois avec la religion, pour examiner des questions cruciales et rarement posées. Ne pas agir contre une injustice, est-ce déjà la soutenir ? Le fait de ne pas être le seul à pouvoir sauver quelqu'un vient-il diminuer ma responsabilité ? Sans oublier la question qui fâche : un peuple est-il complice des crimes de ses dirigeants ? En évitant l'écrit moralisateur (puisque l'auteur lui-même ne prétend pas échapper à toutes les failles morales exposées), ce livre est un appel à devenir meilleur, autant qu'il nous est physiquement et psychologiquement possible.

Léonor Franc est agrégé de philosophie. Il a notamment publié, aux Editions Skhedia, les Ecrits pour les rares personnes qui tentent d'exister.

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Paul Dubouchet : Michel Villey. Aristote et Saint Thomas dans l'histoire de la pensée juridique

 L'Harmattan - Septembre 2024


Michel Villey a fait un travail de Titan, rendant accessible à tous l’apport d’Aristote et de Saint Thomas à la pensée juridique dans les grandes phases de son histoire – ce qui n’était pas une mince affaire ! Au bénéfice de cette prouesse, il n’a pas manqué d’égratigner la pensée juridique et philosophique lorsque celle-ci le méritait – ce qui est souvent le cas. C’est de cet itinéraire dont nous avons voulu rendre compte.

Paul Dubouchet, ex-maître de conférences à l’Université de Corse, a exploré la pensée juridique et l’a confrontée à la perspective de René Girard.

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Marc Belissa et Yannick Bosc : Découvrir Saint-Just

Les Editions sociales - Septembre 2024


Pour le grand public, Saint-Just reste « l'archange de la terreur », jeune, beau et impitoyable, le « fanatique austère et froid », l'exécutant zélé des volontés de Robespierre. Rompant avec ces mythes, forgés au XIXe siècle mais toujours vivaces, le présent ouvrage propose de revenir aux faits, aux textes. Il permet de (re)découvrir une figure majeure de la Révolution, dont l'action ardente s'appuie sur une pensée approfondie, originale et acérée. Car Saint-Just - député à la Convention, membre du Comité de Salut public, représentant en mission - est aussi un théoricien des institutions et de l'esprit républicain, chez qui attention aux réalités pratiques et projection utopique sont étroitement mêlées.

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Jon Birham : Le colonialisme et l'évolution des peuples. Suivi de La pensée senghorienne

 La Bruyère - Septembre 2024


L’évolution des peuples n’est pas seulement liée à des faits qui sont économiques, même si depuis des millénaires les échanges commerciaux ont toujours joué un rôle majeur dans cette évolution. S’égarer dans l’idéologie du profit, c’est se noyer dans l’ignorance avec le sentiment que les autres sont d’une moindre importance tant que je tire profit des richesses qu’ils possèdent

La pensée senghorienne met en lumière un monde d’universalité. C’est une philosophie qui nous apparaît par cette vie qui est mouvement et rythme, d’échange de valeurs morales, culturelles et intellectuelles entre les continents. S’inspirer de la pensée senghorienne, c’est établir ce lien qui nous paraît à tous utile dans les relations intercommunales et culturelles entre les peuples.

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Allan Bloom : La cité et son ombre. Essai sur la République de Platon

 Les Belles lettres - Septembre 2024


Comment bâtir une cité juste ? En mettant en lumière tout ce que requiert cet improbable projet, Platon fait apparaître les contradictions insoupçonnées dont l’animal humain est pétri dans son rapport à la politique. Dans La Cité et son ombre, Allan Bloom guide le lecteur dans les méandres du plus célèbre dialogue de Platon, La République, et l’éclaire sur les problèmes philosophiques soulevés par Socrate et ses interlocuteurs.
En nous invitant à relire ce texte à la lumière de ses propres interrogations sur le sens du dialogue, Allan Bloom ne propose pas un commentaire fermé sur lui-même. Bien au contraire : il jette sur les problèmes de notre modernité la lumière lointaine dont nous éclaire toujours, parfois à notre insu, l’un des fondateurs de la pensée occidentale.
Car Allan Bloom, ancien élève de Leo Strauss, sait bien que, dans le contexte politique international contemporain, l’espoir de sortir du chaos est suspendu à la clarification des visions du monde qui s’y affrontent confusément. En éclairant la cité de Platon, Allan Bloom fait sortir de l’ombre les questions majeures de notre temps.

Allan David Bloom (1930-1992) a enseigné la « pensée sociale » en Europe, au Canada et aux États-Unis. Outre la République de Platon, il a traduit l’Émile de Rousseau, et commenté des auteurs aussi différents que Shakespeare et Hegel. Deux de ses oeuvres ont déjà été publiées aux Belles Lettres – L’Âme désarmée et L’Amour et l’Amitié (2018) – et l’ont fait mieux connaître : il y développe une vive critique du relativisme actuel, et montre tout le profit que l’époque contemporaine.

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vendredi 27 septembre 2024

Maïmonide: La foi dans la raison

 Les Belles Lettres - Septembre 2024


Traduit par Laurent Cantagrel

Maïmonide a marqué de sa présence emblématique les trois cultures, arabes, juives et chrétiennes, qui ont cohabité en al‑Andalus il y a près d’un millénaire. Tout au long d’une vie d’exil forcé, il a étendu l’influence de son intellect dans les domaines du droit, de la philosophie et de la médecine.

Son recours à la pensée aristotélicienne pour structurer de nouveaux systèmes d’exploration intellectuelle a changé la manière dont la philosophie judéo-chrétienne était considérée. Thomas d’Aquin, Albertus Magnus, Vincent de Beauvais, Duns Scot, Pic de la Mirandole, tous ont reconnu Maïmonide comme l’un de leurs maîtres essentiels.

La foi profonde de Maïmonide dans la capacité de l’esprit humain à saisir ce qui semble insaisissable, et sa tentative d’enrichir le langage de la théologie avec ceux de la science, du droit et de la logique, peuvent peut-être nous aider à restaurer aujourd’hui le prestige perdu de l’acte intellectuel.

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Simone Weil : Philosophie. Les cours du Puy 1931-1932

Editions de l'éclat - Octobre 2024 - Philosophie imaginaire


D’après les notes prises par Yvette Argaud complétées par celles d’Elisabeth Chanel
établies et annotées par Elinore Darzi, Aviad Heifetz, Gabriël Maes
Préface d’Emmanuel Gabellieri

Agrégée de philosophie à l’âge de 22 ans, Simone Weil (1909-1943) obtient son premier poste en 1931, au Puy-en-Velay où elle enseigne au lycée de jeunes filles, en même temps qu’elle s’implique dans les luttes sociales et découvre la condition ouvrière. L’impact qu’elle eut sur ses élèves, de quelques années ses cadettes, fut considérable, tant du fait de son enseignement hors du commun que de ses comportements et ses engagements, qui lui valurent mille tracas avec son administration et les autorités de la ville qui tentèrent de se « débarrasser d’elle ». Soutenue par ses élèves, elle poursuivit ses cours, suivant à la lettre le programme académique, mais l’abordant à sa manière, plaçant au « centre de la philosophie » la question morale.
Deux élèves, Yvette Argaud et Elisabeth Chanel, prendront note méticuleusement de ces cours enthousiasmants et Simone relira ces notes qu’elle commentera partiellement à son tour. Ce sont ces cours qui sont publiés aujourd’hui, édités par Elinore Darzi, Aviad Heifetz et Gabriël Maes, sur la base des manuscrits retrouvés grâce à Emmanuel Gabellieri, qui préface le volume, et annotés et enrichis de plusieurs documents, dont les notes préparatoires de Simone Weil elle-même, et du témoignage de ses élèves sur celle qu’elles appelaient « la Simone », tout entière dévouée à son enseignement et à la transmission de sa vocation philosophique.
Qu’est-ce que la philosophie et que nous apporte-t-elle ? demande Simone Weil. « La philosophie est une science tout autre que les sciences ordinaires » et, paraphrasant Spinoza, elle aurait pu écrire : La récompense de la philosophie, c’est la philosophie elle-même, qui « met l’homme au centre de tout » et nous apprend « à bien user du langage ». Près d’un siècle plus tard, la leçon reste la même, pour toutes celles et ceux, élèves, enseignants et enseignantes, qui emprunteront le chemin de la philosophie.

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Aliocha Imhoff, Kantuta Quiros, Camille de Toledo : Les potentiels du temps (Philosophie de l'espoir, 1)

 Flammarion - Septembre 2024 - Champs essais


Entre recherche, art et politique, ce livre est une contribution à la bataille qui s'engage au début du XXIᵉ siècle pour reconstruire des futurs dans une époque hantée par des idéologies de fin du monde. Camille de Toledo a invité Aliocha Imhoff et Kantuta Quirós, deux théoriciens de l'art, à élaborer collectivement une pensée pour des temps ouverts, des "temps potentiels", afin de lutter contre cette "réalité" de la finitude, de la mélancolie, de l'absence d'espoir. Il manque à notre monde ce "principe d'expansion" que les auteurs cherchent à établir à toutes les échelles de nos existences, individuelles et collectives. Ce livre protéiforme - "trans" - nous invite à métamorphoser notre rapport au réel et au temps, à lire la réalité à partir de ses potentialités.

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Yannick Fassier : Le Soc. Matrice et Machines I

 Tarmac - Septembre 2024


" Ce livre est comme une toupie. Une toupie que je relance sans cesse jusqu’à l’étourdissement. Je centrifuge mes pensées. Je lance et ça revient de tous les côtés. Impacts. De front et par ricochet. Pensées sculptées au corps à corps. Membranes écartées jusqu’à l’os mental au cœur moelleux ― douceur et onctuosité de la certitude gorgée de vérités ―, la déchirure du tissu osseux se ressoude toujours plus dur.
À chaque essai, il faut donc jeter plus loin ― penser plus fort.
Ainsi ma vie.
J’éclate le centre. " Y.F.

L’ouvrage se compose de quinze Sympoïèses ainsi définies : « La Sympoïèse est ce qui se crée en commun mais surtout ce qui se tente. La nécessité de la contingence se dévoile dans la constance de ce jeu entre les parties pour la consistance. » De nombreux rhizomes et de nombreuses ramures accompagnent cette arborescence dont quelques Considérations bien (trop) actuelles et le philosophe, humble car lucide, forge poétiquement ses concepts sur son établi de terre et de ciel. C’est un cheminement souvent lyrique, voire métalyrique, soutenu par un désir de noétique, soit une « étude de la vie psychique dans sa composante intellectuelle (connaissance, pensée, représentation abstraite, conceptualisation) au regard de ses aspects affectifs et par opposition aux fonctions instrumentales cérébrales »
Dominique Boudou

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Mathilde Tahar : Du finalisme en biologie. Bergson et la théorie de l'évolution

 PUF - Octobre 2024


« L'oeil est fait pour voir », « seuls les plus adaptés survivent », « l'évolution est un progrès ». Autant d'affirmations qui assimilent implicitement le travail de la nature à celui d'un ingénieur. La biologie est la seule science qui, encore aujourd'hui, accorde une telle place au finalisme, banni depuis l'époque moderne en raison de son anthropomorphisme. N'est-ce là qu'une métaphore pédagogique ? Henri Bergson y voyait au contraire le symptôme de l'échec de la pensée mécaniste. En 1907, il écrit L'Évolution créatrice dans lequel, tout en défendant l'évolutionnisme, il en critique l'approche trop mécaniste. La théorie de l'évolution, telle qu'elle est formulée à son époque, est incapable de prendre en compte l'histoire et l'action créatrice des vivants ; elle est donc condamnée à attribuer tacitement à la nature des intentions et à se charger ainsi de présupposés lourds de métaphysique. Qu'en est-il aujourd'hui ? Le néodarwinisme échappe-t-il aux accusations bergsoniennes ? Peut-on comprendre l'évolution par-delà tout finalisme ? Mêlant histoire des sciences, philosophie et biologie contemporaine, cet ouvrage explore le rôle joué par le finalisme dans la biologie de l'évolution, en étudiant l'oeil de la coquille Saint-Jacques, les interactions du cloporte et les bagarres des hyènes, sur fond de philosophie bergsonienne.

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Pierre Rosanvallon : Les Institutions invisibles

 Seuil - Septembre 2024


Autorité, confiance, légitimité. Le sentiment spontané de leur centralité dans le fonctionnement des sociétés voisine avec le flou de leur caractérisation. En retraçant l’histoire longue de leur appréhension, ce livre propose de les comprendre comme des institutions invisibles. Institutions, car elles ont une fonction de production du commun et
d’inscription dans la durée des rapports économiques, sociaux et politiques. Mais invisibles, car elles ne sont pas définies par des règles et des statuts ni dotées d’une capacité de contrainte. Elles sont en effet constituées par la nature et la qualité des relations entre individus, ou entre individus et organisations. Autorité, confiance et légitimité s’entrelacent sur ce mode pour faire système.
Cette conceptualisation permet d’élargir le cadre d’analyse des sociétés contemporaines tout en l’inscrivant dans une histoire comparative renouvelée. Elle ouvre simultanément des perspectives pour agir en vue de surmonter la perplexité des intelligences et l’assèchement des imaginations qui nourrissent aujourd’hui le fatalisme résigné à l’ombre
duquel prospèrent les mirages populistes.

Pierre Rosanvallon est professeur émérite au Collège de France. De L’Âge de l’autogestion (1976) aux Épreuves de la vie (2021), il est l’auteur de nombreux ouvrages qui occupent une place majeure dans la théorie politique contemporaine, la réflexion sur la démocratie et la question sociale. Il a notamment fondé la République des idées et la Vie des idées.

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jeudi 26 septembre 2024

Jean-Claude Grulier : Hippocrate et la raison. La pensée n’est sérieuse que par le corps

 L'Harmattan - Septembre 2024


Les médecines qui ont précédé Hippocrate et les hippocratiques ont attribué aux maladies une origine surnaturelle, magique, divine. La médecine hippocratique a bouleversé cette perspective en donnant au corps toute son importance :
- Au corps observé, porteur de symptômes à partir desquels les maladies ont pu être identifiées.
- Au corps observant, car les perceptions (la vue par l’inspection, le tact par la palpation, l’ouïe par l’auscultation qui en est à son début, l’odorat, le goût) ont été les premiers outils d’un examen clinique qui, malgré les moyens modernes d’investigation, a gardé sa valeur.
- Au corps dans son environnement, et cette attention à l’écologie est quasi prophétique.
Le livre parcourt le chemin qui mène des médecines magiques et religieuses à la médecine rationnelle. Au-delà du champ médical, il peut nous inciter à réfléchir sur les rapports de la religion, de la philosophie et de la science et à l’univers philosophique et scientifique dans lequel cette médecine a pu naître.

Jean-Claude Grulier est médecin psychiatre, docteur en philosophie.

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Pierre Verschueren : Des savants aux chercheurs. Les sciences physiques comme métier (1945-1968)

 ENS éditions - Septembre 2024


Entre 1944 et 1968, le nombre de doctorats ès sciences physiques soutenu en France est multiplié par 20 : la Seconde Guerre mondiale, et l’explosion d’Hiroshima, ayant révélé toute leur puissance, ces disciplines sont à l’avant-garde de la massification et de l’intensification de l’activité scientifique et de la formation à la recherche qui s’affirme des années 1940 aux années 1960. En faisant le choix d’une approche globale tenant ensemble la recherche et l’enseignement supérieur, cet ouvrage propose une socio-histoire de la révolution, silencieuse mais réussie, qui s’opère alors dans les pratiques professionnelles des physiciens et des chimistes, jusqu’à se généraliser à toutes les disciplines. Comment les femmes et les hommes de sciences, considérés et se considérant dans leur majorité comme des savants au sortir de la Seconde Guerre mondiale, changent-ils de métier et deviennent-ils progressivement, mais massivement, des chercheurs ? Comment les universités et les grandes écoles ont-elles affronté et rendu possible ce nouveau régime de production des faits scientifiques comme des élites scientifiques ?

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François Dosse : Michel Serres. La joie de savoir

 Plon - Septembre 2024


Après trois années d'enquête, la première biographie de Michel Serres, philosophe populaire et inclassable, penseur de la rencontre des sciences et de la philosophie
Des rives de la Garonne au professorat à Stanford, ce livre raconte le parcours sinueux d'un philosophe animé par une débordante joie de savoir. Né d'un père dragueur de graviers, passé par l'École navale puis par l'ENS, Michel Serres a connu une trajectoire de vie étonnante, dont François Dosse rend compte ici avec toute l'érudition et le style qu'on lui connaît.
Disciple de Georges Canguilhem avant d'en être critique, ami de Jacques Derrida, proche puis opposé à Michel Foucault, Serres a tracé son chemin à l'écart, et parfois contre le structuralisme alors en vogue. Lui qui a hérité de Leibniz son ambition encyclopédique a toujours voulu déplacer les lignes, explorer les continents du savoir, accueillir la modernité sous toutes ses formes.
Au fil des pages, on découvre le caractère extraordinairement précurseur de sa pensée. Philosophe de l'information, de la communication, de l'écologie avant l'heure, Serres a théorisé la nature comme sujet de droit et porté une vision transdisciplinaire de l'histoire des sciences. Orateur brillant, conteur, il laisse derrière lui une centaine d'oeuvres, dont la série des Hermès et Le Contrat naturel, héritage d'un penseur hors les murs, qui aimait la marche, l'alpinisme et le grand large.

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Juan Pablo Lucchelli : Introduction à l’objet a de Lacan

 PU de Rennes - Septembre 2024


L'objet a est le concept le plus original de l'oeuvre de Lacan. Mais peu d'ouvrages ont été écrits sur ce point précis de la théorie et de la pratique psychanalytiques. Le lecteur aura ainsi entre ses mains un des premiers livres consacrés à cette invention lacanienne qui, à certains égards, condense à lui seul la pensée et l'originalité de Lacan. Le présent essai présente de manière progressive les outils conceptuels de l'oeuvre du psychanalyste français, en suivant pas à pas l'émergence de cet « objet des objets », comme le désigne son inventeur. Cette notion, qui apparaît aussi comme une nécessité théorique, est déjà en germe dans les premiers séminaires du psychanalyste avec l'hypothèse de la prééminence du symbolique, et l'on peut en suivre le développement dans les textes qui traitent de la cure analytique, jusque dans le dernier enseignement de Lacan. Un tel parcours remet en lumière la portée de la révolution freudienne qui depuis plus d'un siècle conduit l'homme moderne dans les méandres de son rapport aliéné au désir, mais lui ouvre aussi les voies de son devenir en tant que vivant.

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Tracés, n°45/2023-2 : « L'origine des inégalités » : résurgences et réappropriations d'un grand récit

 ENS éditions - Novembre 2024


Ce numéro 45 de la revue Tracés questionne le retour contemporain du topos rousseauiste de « l'origine des inégalités ». À la charnière des champs académique et non-académique, de grands récits se multiplient aujourd'hui sur les tables des libraires, avec comme promesse de résumer en quelques centaines de pages l’ensemble de l’histoire humaine, parfois depuis la préhistoire. Les problèmes du présent (exploitation et lutte des classes, racisme, patriarcat, spécisme, organisation écocidaire des sociétés humaines…) se trouvent réinscrits dans un temps long jalonné de quelques tournants décisifs, qui paraissent rejouer les mêmes actes : la révolution néolithique, avec l’apparition de l’État, l’accumulation de la richesse et la domestication des plantes et des animaux ; la révolution moderne, elle-même plurielle (révolutions scientifiques, politiques, économiques) et scène d’émergence de l’État-nation, du capitalisme, du colonialisme, etc. Avec ces grands récits, de nouveaux problèmes surgissent. A-t-on affaire à de nouvelles philosophies de l’histoire qui ne disent pas leur nom et quelle valeur scientifique accorder à ces vastes reconstructions historiques ? Quels rapports entretiennent-ils aux données issues de l’archéologie, de l’histoire, de l’anthropologie et de la sociologie, et quels présupposés théoriques animent ces explications dont la prétention est nécessairement transdisciplinaire?

À travers trois articles, deux entretiens et une note de lecture, ce volume montre comment les enquêtes empiriques complexifient ces explications linéaires et englobantes. Si ces grands récits ont une fonction heuristique pour la recherche, c’est peut-être d’abord négativement, parce qu’ils obligent les chercheurs à retravailler et à préciser leurs catégories d’analyse et leurs cadres théoriques. En mêlant les approches de l’archéologie, de l’anthropologie, de l’histoire, de la sociologie et de la philosophie, ce numéro de Tracés aide à appréhender ce que signifie, pour notre temps, « l’origine des inégalités ».

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Leszek Brogowski, Gwénola Druel, Anna Szyjkowska-Piotrowska (dirs.) : L'insaisissable du visage: Envoûtement esthétique et regard éthique

Presses universitaires de Rennes - Octobre 2024


Le visage n’est pas une donnée naturelle. Il est bien souvent une construction historique, sociale et politique. Sa polyvalence reflète nombre de tensions conceptuelles qui ont fondé la conception même de l’être humain : la relation du corps et de l’âme, de l’intérieur et de l’extérieur, de l’artificiel et du naturel. Mais aujourd’hui, il est pris dans de nouvelles tensions suscitées par de nouvelles pratiques allant de la chirurgie esthétique à la greffe du visage, des selfies aux contrôles au faciès, du piercing à la décoloration de la peau et au changement de la couleur des yeux, de la reconnaissance faciale des individus à la prétention de l’intelligence artificielle à connaître les émotions. Ces nouveaux phénomènes ne ressuscitent-ils pas les vieux démons de la science occulte de la physiognomonie, les phantasmes de la transparence du visage par rapport au for intérieur de l’individu, les stéréotypes du visage promus par l’eugénisme et par diverses formes du racisme? Quelle politique du visage envisager alors dans la situation où la construction du visage semble échapper à l’art pour subir les assauts de l’industrie, de la science, du marketing, des nouvelles technologies, de la politique sécuritaire? Le risque n’est-il pas de réduire le visage au seul champ du visible, là où il le dépasse et demeure insaisissable. Dans un regard croisé entre art et psychanalyse, entre envoûtement esthétique et regard éthique, l’ouvrage explore cet insaisissable du visage afin de le laisser à son essentielle irréductibilité.

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mercredi 25 septembre 2024

Nicola Perullo : Épistoenologie. Le vin comme philosophie

Mimesis- Septembre 2024


On peut philosopher à tout propos et avec tout. Ce livre propose de philosopher avec le vin, où le «â€‰avec » – «â€‰ensemble », mais aussi «â€‰par » le vin – ouvre à la conscience (cum-scientia), à l’éveil, à la compassion, à la connivence et à la communication. En remettant en question la manière conventionnelle et moderne d’apprécier le vin, basée sur l’analyse sensorielle et la segmentation, à l’imitation de la méthode scientifique analytique, une voie alternative est proposée qui emprunte les chemins d’un relationnalisme radical. Le vin devient ainsi le paradigme d’une expérience relationnelle comme regard biaisé, une perception haptique en sympathie avec le monde dans lequel nous sommes immergés. Cette approche sensibilise ainsi l’attention et l’écoute, renforce l’imagination, éduque la perception dans un sens créatif et nous rend responsables des choix que nous faisons.

Nicola Perullo est un philosophe et universitaire italien. Professeur titulaire d’esthétique à l’université des sciences gastronomiques de Pollenzo, il est l’auteur de nombreux ouvrages et essais sur l’esthétique de la perception, la philosophie de l’alimentation et la théorie du goût. Cette traduction française, dans une édition mise à jour et augmentée, fait suite au succès dans le monde anglophone deEpistenology. Wine as experience (Columbia University Press).

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Enrico Panai : L'Éthique de l'intelligence artificielle expliquée à mon fils

 Mimesis - Septembre 2024


Un essai comme un roman. Un dialogue animé entre un père, éthicien de l’IA, et son fils, curieux et passionné. Un soir, à la maison, tout en préparant de délicieuses pâtes, le père et le fils explorent ensemble les thèmes de la confiance et des risques dans le domaine de l’IA, réfléchissant sur la profession à la fois ancienne et innovante d’éthicien. Leur échange est enrichi par l’intervention d’un oncle excentrique, dont l’éloquence étrange et l’approche zen ouvrent de nouvelles perspectives sur la morale. Tous les ingrédients sont réunis, dans un bon équilibre, afin de rendre possible la compréhension des enjeux de l’éthique de l’AI. Et surtout, pour comprendre que la philosophie ne cherche pas à réduire l’incertitude avec des solutions universelles, mais plutôt à naviguer dans cette zone grise, en prenant en compte l’incertitude, sans chercher à la détruire artificiellement.

Enrico Panai est un éthicien de l’IA et un spécialiste de l’interaction de l’information. Il enseigne l’éthique de l’IA entre Milan et Paris, travaille comme éthicien pour de grandes sociétés européennes, est membre du Comité français de normalisation de l’IA et président de l’Association des éthiciens de l’IA.

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Victor Béguin : Fonder la philosophie. Essai sur le système hégélien

 Hermann - Septembre 2024


Cet ouvrage propose une interprétation d'ensemble du système hégélien qui consiste à comprendre ce dernier comme une procédure de justification, par la philosophie, de la validité de son propre discours. Cette interprétation entend éclairer d'un jour nouveau les grandes articulations du système, ainsi que certaines des grandes questions interprétatives qu'il a pu soulever. Pour proposer des vues nouvelles sur quelques débats interprétatifs classiques, l'ouvrage situe Hegel dans le contexte de la philosophie allemande de son temps, et éclaire systématiquement les textes publiés, aussi célèbres qu’énigmatiques, par les passages parallèles qu’offrent les cours et certains brouillons récemment édités.

Victor Béguin est historien de la philosophie allemande. Agrégé et docteur en philosophie, il enseigne à l’ENS de Paris et est membre de l’UMR 8547 Pays Germaniques. Il est également chercheur associé au laboratoire MAPP (Université de Poitiers) et secrétaire du Bulletin de littérature hégélienne (Archives de philosophie).

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Francine Saillant (dir.) : À visage humain. Art et santé mentale

 GOrg éd. - Septembre 2024


D’abord une exposition-parcours, ce livre offre une exploration croisée et approfondie des liens entre la santé mentale, la psychiatrie, les neurosciences et l’art. Il émerge d’une initiative axée sur l’ouverture et la collaboration entre ces divers domaines, dans un monde où les frontières semblent rigides, et invite à repenser les pratiques en psychiatrie et à embrasser un humanisme où l’art et les neurosciences sont pleinement intégrés. En encourageant un dialogue fécond entre les artistes, les praticiens et les chercheurs, les auteurs ouvrent ici de nouvelles voies pour mieux appréhender la complexité de l’expérience humaine et donner un nouvel essor aux pratiques et aux politiques dans le domaine de la santé mentale.

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Michel Collot : La face sensible de la Terre. Paysage et écologie

 Le Pommier - Septembre 2024


Longtemps, on a brossé le portrait du paysage sous les traits d'un simple décor se détachant à l'arrière-plan des faits et gestes des êtres humains. Pourtant, loin de s'y cantonner, il a peu à peu été placé, par la philosophie, la géographie, la littérature, la peinture ou encore la musique, au coeur de la scène, et décrit comme relevant de la « chair du monde ». Dans cet essai, Michel Collot montre quels liens vivants et intimes se nouent entre l'homme et la nature au sein du paysage, véritable face sensible de la Terre. De Reclus à Merleau-Ponty, de Rousseau à Rodenbach et Henri Raynal, de Schubert à Eisenstein, du Lorrain à Nicolas de Staël, il convoque les grandes oeuvres qui ont contribué à transformer en profondeur l'expérience et l'expression du paysage. Loin de conforter la vision anthropocentrique qui a conduit à la dégradation de nos milieux, ce nouveau point de vue n'est plus égocentré mais écocentré. Le paysage se révèle ainsi non seulement comme un environnement naturel à préserver mais aussi comme un bien social et culturel à faire fructifier.

Michel Collot est professeur émérite à l'université Sorbonne-Nouvelle. Spécialiste de la poésie française contemporaine et des représentations du paysage, il les étudie dans une perspective interdisciplinaire et en dialogue avec l'écopoétique. Il est notamment l'auteur, aux Éditions Corti, d'Un nouveau sentiment de la nature (2022).

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Georges Sebbag : Humains, trop d'humains ? Avis à la population

 Tinbad - Septembre 2024


Comme toutes les espèces vivantes, l’humanité tend à se conserver et à proliférer. Mais ayant réussi à mettre la main sur les phénomènes naturels, elle a pu prononcer des arrêts de vie ou de mort sur les autres espèces. L’espèce humaine est devenue le parasite suprême qui vampirise tout ce qui végète, vit et meurt à la surface du globe. Mais nous autres, individus du grand nombre, succombons à notre tour sous notre propre nombre et sous une avalanche d’images. Nous avons beau nous jeter dans la mêlée, nous ne résistons pas à l’accumulation des corps, au vrombissement des images, au gonflement des phrases, au tournoiement des idées, au fracas des durées, à la vitesse des chiffres, au harcèlement des perdants, au rétrécissement du champ visuel, à la manipulation du vivant, à la transgression publicitaire, aux sondages instantanés, au lotissement du paysage, à l’affaissement des convictions. Nous sommes déconfits. C’est moins la comptabilité des nouveau-nés et des cadavres qui nous terrifie que notre incapacité à fixer les ombres et les nombres.

Georges Sebbag est né à Marrakech (Maroc) en 1942. Écrivain, docteur en philosophie, commissaire d'exposition, il a participé au groupe surréaliste (1964-1969), contribué à plusieurs revues (Critique,L'Archibras, Cause commune, artpress, Le Débat, La Revue des revues, La Revue des Deux Mondes, Mélusine, Les Cahiers de Tinbad, etc.) et à de nombreux catalogues d'exposition en France, Espagne, Canaries, Portugal, Japon, Allemagne, etc.

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