Gustave Courbet
Édition établie et présentée par Roger Bruyeron
Septembre 2011 – Hermann – 20 €
Contrairement à une légende tenace – en grande partie entretenue par le peintre lui-même – Courbet ne fut ni un esprit fruste et fier de son manque de culture ni un homme incapable de comprendre les débats théoriques qui ont animé son époque, et pas seulement dans le domaine de la peinture.
Ce dont témoignent ces Cahiers conservés dans les archives du Musée national de l’Éducation de Saint-Aignan, c’est que l’élève Courbet a bien reçu, de bon ou de mauvais gré, une culture classique complète (littérature, langues anciennes, le latin surtout, etc.) qui s’est achevée avec le cours de philosophie.
Pendant l’année scolaire 1837-1838, Courbet a écouté le cours de Charles Bénard, jeune agrégé de philosophie, disciple de Victor Cousin, a pris des notes et les a complétées après le cours, comme le lui demandait son professeur. Même si cela ne fut pas de son goût, Courbet a été initié à la philosophie par la pensée éclectique qui régnait alors. Et si la pensée de Courbet s’est orientée bien différemment par la suite, nous pensons que ces leçons ont au moins permis, au peintre comme à l’homme, de comprendre les débats de son temps, voire d’y participer pleinement.
La publication de ces textes, outre qu’elle enrichira la perception que nous pouvons avoir du peintre en dépassant l’image que l’histoire en donne ordinairement, suscitera, nous l’espérons, la curiosité et l’intérêt de ceux pour qui l’enseignement de la philosophie doit achever la formation des élèves dans la classe terminale : ils verront que l’esprit du programme de 1832 n’est pas très éloigné de celui de 2003, dernière réforme en date. Ils y trouveront matière à conforter leur conviction : la nécessité d’un tel enseignement, à ce moment-là de leurs études, pour les futurs étudiants de l’enseignement supérieur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire