En 1841 paraît un livre anonyme intitulé La Trompette du Jugement dernier contre Hegel l’athée et l’antichrist. Sa cible : la philosophie hégélienne, accusée de propager un esprit de subversion contre la religion et les institutions. Œuvre d’un dévot ou canular destiné à tromper l’œil du censeur ? Stirner, Bakounine, Engels s’enthousiasment pour ce brûlot qui livre les clefs d’une lecture radicale de Hegel. Bientôt, des noms circulent : il serait l’œuvre impie d’un célèbre théologien, Bruno Bauer, et de son disciple encore inconnu, un étudiant nommé… Karl Marx.
Dans l’essai qui accompagne la republication de ce pamphlet, Nicolas Dessaux démontre qu’il s’agit bien du premier livre publié de Marx. C’est l’ancrage dans la philosophie hégélienne qui donne toute sa puissance révolutionnaire à la théorie marxienne, inspirant non seulement sa critique de la religion mais aussi sa critique du capitalisme en tant que religion. Et l’on redécouvre ainsi un Marx humaniste, dialecticien, critique de l’aliénation, aux antipodes de l’image pétrifiée qu’en a donné le marxisme orthodoxe.
Un texte indispensable pour connaître les prémisses philosophiques de la pensée marxienne.
Nicolas Dessaux fait partie de ceux qui ne conçoivent pas la réflexion philosophique indépendamment de l’action révolutionnaire. Militant politique et syndical, il a notamment publié Résistances irakiennes. Contre l’occupation, l’islamisme et le capitalisme (L’échappée, 2006).
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