Editions Nouvelles du Champ Lacanien - Novembre 2024
Cette étude s’appuie sur des données historiques et sur des éléments cliniques contemporains. Elle prend sa source dans une première thèse intitulée "La parole intérieure", celle de Victor Egger publiée en 1881, qui considère le discours intérieur comme le phénomène psychique le plus important de l’existence de l'être parlant et le moins étudié. Jusqu’à présent, la psychanalyse s’est peu intéressée à ce phénomène tant il est banal et commun.
La première partie, "Études du discours intérieur", propose des allers-retours entre la thèse d’Egger et diverses recherches, certaines récentes et menées dans une approche neurolinguistique, d’autres de la fin du dix-neuvième siècle. Le recours à un terme générique, endophasie, contribue à sous-entendre que le discours intérieur pourrait être rangé sous ce mot, mais aussi être réduit à une pure activité cérébrale. Il semble important de s’attarder sur ces conceptions neurologiques naissantes, même si elles ne revêtent pas une grande valeur au regard de la psychanalyse, étant donné qu'elles mettent en évidence des conceptions déjà très opposées du phénomène étudié. Le choix en faveur du vocable discours intérieur, au lieu d’endophasie, rend plus net l'abîme qui sépare la psychanalyse des sciences neuropsychologiques actuelles. Quand ces dernières veulent prouver l’utilité du discours intérieur pour éclairer le fonctionnement du cerveau, la psychanalyse interroge les étrangetés du ça parle à l’aide de l’hypothèse de l’inconscient.
La deuxième partie, "Discours intérieur et psychopathologie de la vie ordinaire", mène une exploration systématique de divers phénomènes cliniques. L’abord psychanalytique du discours intérieur permet en effet d’éclairer selon une même logique des phénomènes aussi disparates que l’oubli, le refoulement, les problématiques liées à l’assignation sexuelle et au phénomène d’emprise, sans oublier les diverses manifestations du surmoi, en passant par l’inspiration créatrice.
La dernière partie, "Discours intérieur et psychanalyse", tout en restant ancrée dans la clinique, propose les prémisses de fondements théoriques du discours intérieur. Grâce à l’enseignement de Lacan, il s’agit en effet de rendre raison de ce « ça parle dans l’au-delà intérieur » de tout sujet mais aussi des voix hallucinées que Lacan conçoit comme un élément autonome coupé du monologue intérieur.
L’enjeu de cet essai est de démontrer ce que le concept d’inconscient doit au discours intérieur et d’ouvrir ainsi quelques perspectives cliniques plus larges, en particulier sur le fantasme.
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