jeudi 31 octobre 2019

Georges Simmel : La parure et autres essais

Éditions de la Maison des sciences de l'homme - Septembre 2019


La socialisation s'accomplit aussi, et peut-être même avant tout, sous des formes discrètes. Dans les treize essais que réunit ce volume, la curiosité de Simmel s’applique à des manifestations en apparence superficielles de la vie sociale, situées aux confins de la psychologie et que la sociologie traditionnelle pourrait être tentée de rejeter comme trop marginales.
Les éditeurs ont délibérement choisi de juxtaposer des études de psychologie sociale et des essais d’esthétique afin de rendre compte du renouveau qu’ont représenté en sociologie les analyses de Simmel lorsqu’entre 1906 et 1908 il s’est éloigné du néo-kantisme et a élaboré, en dehors de toute visée systématique, la matière de son œuvre maîtresse : Sociologie. Etudes sur les formes de socialisation.

SOMMAIRE :

Introduction
1. Georg Simmel, essayisme et culture philosophique
2. « Entre oui et non » : Simmel, philosophe de l'âme moderne
3. La vie et l'événement. Simmel et le lyrisme
Psychologie de la discrétion
La gratitude
La fidélité
La société a deux
Psychologie de la parure
La lettre
Le problème du style
Venise
Les ruines
Du réalisme dans l'art
Sur la troisième dimension en art
Contribution à la philosophie de l’acteur
Sur la caricature
Origine des textes traduits

acheter ce livre

Belko Ouologuem : La philosophie de Confucius

L'harmattan - Octobre 2019 - Pour comprendre


Comment restaurer un ordre sociopolitique stable, prospère et harmonieux dans une société où les moeurs sont en dégénérescence et les institutions politiques en faillite ? Quelle forme de gouvernance peut incarner la réalisation d'une telle mission ? Quel type d'homme faut-il pour conduire une telle entreprise qui paraît utopique au commun des mortels ? De quelles ressources dispose-t-il pour éviter la déchéance morale ? Telles sont les préoccupations majeures de Confucius. Pour lui, l'homme est essentiellement responsable de la presque totalité des tragédies humaines et c'est par lui qu'il peut y avoir des solutions. Il propose un idéal d'homme à la fois ordinaire et moral, le junzi, comme remède à la mauvaise gouvernance qui produit crises et décadence.

Belko Ouologuem, né le 19 août 1974 à Ségou (Mali), est Docteur en philosophie chinoise de l'Université de Fudan à Shanghai et professeur de philosophie à l'Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako. Il dispense aussi des cours de philosophie antique à l'École Normale Supérieure de Bamako et de philosophie d'Aristote à l'Université Catholique de Bamako.

acheter ce livre

Elisabeth Dufourcq : L'Invention de la loi naturelle

Cerf - Octobre 2019


On dit que la nature est en danger. Que notre nature humaine est menacée. Que nos démocraties périclitent.
Aurions-nous transgressé une " loi naturelle " sans laquelle tout ce qui vit se dénature ? Sur fond de catastrophe, des philosophes d'apocalypse nous assurent que oui. Mais quel contenu donnent-ils à cette loi naturelle qui, sous couvert d'intuition universelle, fut si souvent instrumentalisée par les puissants ? La question est d'autant plus actuelle que l'informatisation des normes nous englue dans un monde fabriqué.
Pour enrichir ce débat, Élisabeth Dufourcq en explore les origines antiques et les reconstructions médiévales, en terre d'islam comme en chrétienté. Elle retraduit du latin des textes oubliés qui, dès les origines, plaidaient en faveur d'un esprit de recherche plus que de certitude. Un esprit d'observation plus que de scolastique. Une sympathie qui nous engage et conduit à ce naturel qui nous appelle depuis la nuit des temps.

Docteur en sciences politiques, ancien membre du Comité consultatif national d'éthique et secrétaire d'État à la Recherche, Élisabeth Dufourcq enseigne aujourd'hui une introduction à l'histoire des sciences à l'Institut catholique de Paris.

acheter ce livre

mercredi 30 octobre 2019

Jean Baechler : Modèles d'humanité. Humanisme et mondialisation

Hermann - Octobre 2019


Autrefois, chaque civilisation imposait son propre modèle de l'homme accompli, parfois très différent d'une culture à l'autre : de l'honnête homme de la France du XVIIe siècle au self-made man des Etats-Unis du XX° siècle, en passant par l'idéal du sage confucéen de la Chine ancestrale, les différents modèles ne manquent pas. Une question semble toutefois se poser aujourd'hui : la mondialisation impose-t-elle un modèle unique de ce que devrait être l'homme accompli ? Et y a-t-il une légitimité à faire prévaloir certains modèles par rapport à d'autres ? A travers cette enquête sur l'humanisme à l'âge de la société mondialisée, c'est toute une réflexion sur le relativisme culturel ainsi que sur les richesses et les valeurs culturelles qui s'ouvre.

Jean Baechler est professeur émérite de l'université Paris-Sorbonne et membre de l'Institut.

acheter ce livre

Claude Le Manchec : Kleist contre Kant

Furor - Octobre 2019



Devant la porte de la ville, je me demandai pourquoi la voûte ne s’écroulait pas puisqu’elle n’avait rien pour la soutenir. Je me répondis que c’était parce que toutes les pierres à la fois veulent tomber. Ma réponse me consola en me donnant cet espoir : je saurais également me maintenir si tout venait à me laisser sombrer.
Heinrich von Kleist (Lettre à Wilhelmine, le 25 novembre 1800)

Chez Kleist, l’invention du roman, la construction des personnages, le nouement des intrigues, les formes des dénouements, plus ou moins impossibles, relancent un procès permanent. Les accusateurs sont partout. La défense est difficile ou risquée. La vraisemblance de ce que l’on appelait naguère des « caractères » est constamment menacée par des embûches, des obstacles invisibles ou colossaux, des renoncements et des aveuglements. Hombourg, Kohlhaas, la marquise d’O. expriment la « splendeur du sentiment », c’est-à-dire des manières d’agir et de réagir « selon le cœur ». Ils se battent aussi contre l’arrogance des puissants, de tous les importants sans importance.
Dans ce combat, Kleist n’attend aucun secours des philosophes. Il a conçu son œuvre pour contester l’apparence raisonnable des mondes environnants, mais sans postuler une nouvelle reconstruction. Les maximes de Kant ont compté et comptent encore dans l’idée que l’on se fait de nos pensées personnelles et désassujetties. L’objectivité, les lois scientifiques, les fonctions de vérité, la logique sont-elles neutres et éternelles ou dépendent-elles de la vision du monde des hommes de savoir ? Les actes romanesques des personnages de Kleist parlent de la fin du monde unifié ; leurs rôles fictifs conservent en eux les mystères ou les énigmes de cette désunion. Kleist n’entre jamais dans la discussion philosophique de son époque, il oppose aux leçons de morale, aux palabres de toutes sortes que suscitent les directeurs de conscience, le dialogue non édifiant que portent son livre, son drame, son roman et toute sa prose poétique.

Claude Le Manchec est l’auteur d’études critiques, d’essais littéraires et biographiques, sur Franz Kafka, Anton Tchekhov, Primo Levi, Herman Melville.

acheter ce livre

Aristote : Métaphysique. Livre Alpha

PUF - Octobre 2019 - Quadrige


Métaphysique. Alpha, est le premier des quatorze livres d'Aristote réunis sous le titre de Métaphysique par le péripatéticien Andronicus de Rhodes au Ier siècle avant J.-C. Il est à redécouvrir dans cette traduction inédite de Jean-François Pradeau, véritable événement éditorial et philosophique. "Tous les hommes désirent par nature connaître." écrit Aristote en ouverture de cette oeuvre fondatrice qui se présente comme une introduction générale à l'étude de la science qu'il nomme "la philosophie première". Aristote s'attache à définir et hiérarchiser les différents domaines de la connaissance : le savoir empirique, la capacité technique et la science. La connaissance première pour Aristote est celle de la sagesse car les spéculations philosophiques, qui ont pour origines l'étonnement et l'admiration et sont à elles-mêmes leur propre fin, constituent la seule science véritablement libre. Ce texte constitue également la toute première histoire de la philosophie occidentale, de Thalès à Platon.

acheter ce livre

mardi 29 octobre 2019

Romantisme 2019/3 (n° 185) : L’idée indo-européenne

Armand Colin - Octobre 2019


Page 5 à 13 : Aurélien Aramini, Arnaud Macé - Introduction | Page 14 à 25 : Jean-Paul Demoule - La question indo-européenne : un défi toujours actuel pour les sciences humaines et sociales. Entretien réalisé par Aurélien Aramini et Arnaud Macé | Page 26 à 37 : Gildas Salmon - Savoirs orientalistes et savoirs brahmaniques : une généalogie indo-européenne de la grammaire comparée | Page 38 à 53 : Julie Ramos - L’art indo-européen d’Aloys Schreiber et Joseph Görres : un point aveugle du romantisme allemand ? | Page 54 à 63 : Aurélien Aramini - La philologie révolutionnaire d’Eugène Burnouf | Page 64 à 73 : Frédéric Brahami - La généalogie du genre humain. Quinet et la « renaissance orientale » | Page 74 à 84 : Tomasz Szymański - Mickiewicz, les Slaves et l’« hypothèse indo-européenne » | Page 85 à 95 : Edward Castleton - Pierre-Joseph Proudhon et l’histoire mondiale des peuples : diversité des langues et perfectibilité humaine | Page 96 à 105 : Arnaud Macé - Renan et Fustel : le comparatisme indo-européen et la science des origines | Page 106 à 107 : - Bibliographie sélective | Page 108 à 121 : Alessandra Marangoni - Laforgue et le Sacré-Cœur | Page 122 à 136 : Nicolas Duriau - D’une homosexualité fin-de-siècle : le voyage d’Achille Essebac parmi les clichés de l’Italie. Regards sur Partenza… vers la Beauté ! (1898) | Page 142 à 159 : - Comptes rendus.

acheter ce livre

Hermès, La Revue 2019/2 (n° 84) : Les incommunications

CNRS Editions - Octobre 2019


Page 9 à 12 : Franck Renucci, Thierry Paquot - Introduction générale : incommunications et autres acommunications | Page 13 à 14 : - Sélection bibliographique | Page 17 à 27 : Thierry Paquot - Malaise dans la communication. Petit lexique des mots de l’incommunication et de l’acommunication | Page 28 à 30 : Jean-Michel Besnier - L’incommunication comme résistance | Page 31 à 37 : Pierre-Antoine Chardel - La communication et ses écarts. Réflexions sur les limites de l’idéalisme technologique | Page 38 à 44 : Éric Dacheux - Deux sources cosmopolites des réflexions sur l’incommunication : Vilem Flusser et René-Jean Ravault | Page 45 à 51 : Mylène Hardy - Les limbes de la communication humaine. L’apport chinois d’une réinterprétation de l’incommunication | Page 52 à 56 : Michaël Oustinoff - Le langage est l’instrument du malentendu | Page 57 à 63 : Céline Bryon-Portet - Une incommunication fondatrice et ambivalente : le cas de la franc-maçonnerie | Page 64 à 69 : Chris Younès - Ménager des terrains d’entente dans la fabrique territoriale | Page 71 à 79 : François Ansermet - Les malentendus de l’origine | Page 80 à 82 : Stéphane Amato - Le surhandicap de situations d’incommunication | Page 83 à 88 : Ariane Giacobino - Incommunication et épigénétique | Page 89 à 92 : David Galli - Le pharmaphone | Page 93 à 94 : Costas Bekas - Watson debater: conversation with a machine | Page 95 à 97 : Caroline Dubois, Jean Marc Salotti, Dominique Seminel, Nicolas Simonazzi - Le chatbot : un outil de la relation aux clients | Page 98 à 103 : Francis Jauréguiberry - Désir et pratiques de déconnexion | Page 104 à 110 : Agnès Giard - Affects électroniques au Japon. Les systèmes de rencontre par machines interposées | Page 111 à 117 : Elianne Ivo Barroso, Pedro de Alencar - Violences policières au Brésil : quand les images témoignent… | Page 118 à 122 : Joseph R. Moukarzel - L’univers numérique et l’architecture du virtuel : une scénographie de l’utopique | Page 123 à 126 : Angelina Toursel, Philippe Useille - Le journalisme immersif, nouvelle forme d’incommunication ? | Page 127 à 133 : Alexandra Saemmer - Le parler fransais des Gilles et John. Enquête sur les crypto-langages militants au sein des plateformes | Page 134 à 139 : Brigitte Juanals - Les changements climatiques, une question incommunicable dans l’espace public ? Vers une communication écologique | Page 140 à 145 : Cédric Villani - Communication humaine et masse d’information | Page 147 à 150 : Béatrice Bonhomme - Androgyne mon amour | Page 151 à 158 : Jean Caune - L’incommunication, moteur de la dynamique théâtrale | Page 159 à 163 : Macha Makeïeff, Hervé Castanet - Une conversation : « Dire ce qui est incertain dans le monde, ou communiquer l’incommunicable » | Page 164 à 168 : Céline Fribourg - Éditer des livres d’art | Page 169 à 174 : Bernard Lamizet - Esthétique de l’incommunication | Page 175 à 178 : Anne-Cécile Lenoël - Incommunication : design et médiation | Page 179 à 186 : David Le Breton - Rires et malentendus | Page 187 à 193 : Véronique Nahoum-Grappe - « Je t’aime ! » Faut-il y croire ? | Page 194 à 199 : Pascal Robert - Incommunication et ironie de l’objet chez Hergé | Page 200 à 205 : Dominique Wolton - Communication, incommunication et acommunication | Page 207 à 215 : Michel Mathien - Pour une humanité solidaire. L’écologie de la communication projetée par Moles comme perspective actuelle | Page 217 à 228 : Brigitte Chapelain - Lectures | Page 229 à 234 : Béatrice Bonhomme - Marie-Claire Bancquart (1932-2019) | Page 235 à 238 : Alexandre Tran - Aziz Chouaki (1951-2019) | Page 239 à 247 : Thierry Paquot - Paul Virilio (1932-2018).

acheter ce livre

Pouvoirs 2019/3 (N° 170) : L’intelligence artificielle

Le Seuil - Octobre 2019


Page 5 à 18 : Cédric Villani - Les enjeux politiques de l’intelligence artificielle | Page 19 à 32 : Luc Ferry - À quoi bon vivre deux cents ans ? L’hypothèse transhumaniste | Page 33 à 41 : Philippe Askenazy, Francis Bach - IA et emploi : une menace artificielle | Page 43 à 58 : Bruno Deffains - Le monde du droit face à la transformation numérique | Page 59 à 69 : Valère Ndior - Éthique et conscience des robots | Page 71 à 81 : Jean-Gabriel Ganascia - Peut-on contenir l’intelligence artificielle ? | Page 83 à 93 : Louis Gautier - La guerre augmentée ? | Page 95 à 103 : Francis Donnat - L’intelligence artificielle, un danger pour la vie privée ? | Page 105 à 118 : Laurent Alexandre - IA et éducation | Page 119 à 130 : Paul-Adrien Hyppolite - Le business de l’IA : perspectives et enjeux pour l’économie | Page 131 à 142 : Charles Thibout - La compétition mondiale de l’intelligence artificielle | Page 143 à 152 : Philippe Velilla - Les élections israéliennes du 9 avril 2019 : entre « affaires », vote ethnique et réseaux sociaux | Page 153 à 169 : Pierre Astié, Dominique Breillat, Céline Lageot - Repères étrangers | Page 171 à 206 : Jean Gicquel, Jean-Éric Gicquel - Chronique constitutionnelle française.

acheter ce livre

lundi 28 octobre 2019

Gérad Macé : Et je vous offre le néant

Gallimard - Octobre 2019 - Collection Blanche


« Comment présenter Sade au lecteur de bonne foi?
Comment le persuader que l’érotisme, malgré tant de scènes de débauche, est loin de résumer l’homme ou l’œuvre?
Comment faire un portrait de Sade qui n’édulcore rien, mais ne recommence pas le procès?
Comment, enfin, lire Sade pour ce qu’il est? Un auteur prolifique, à l’insatiable curiosité, qui connaît du monde tout ce qu’on peut connaître à son époque, jusqu’en Afrique et en Océanie. Qui a interrogé la nature humaine à partir de sa propre expérience, et de son imagination sans limites. Et surtout, qui a comparé passionnément les croyances, les coutumes de tous les peuples, sans préjugés.
Alliant à une sexualité qui n’est plus tournée vers la procréation un athéisme radical et la volonté d’en finir avec les tyrans, Sade s’aventure sur les territoires des ethnographes et des anthropologues, dont il est le précurseur en héritier des Lumières.
C’est ce que j’ai voulu montrer en faisant le récit de ma lecture. » Gérard Macé.

acheter ce livre

Jonathan Israel : Idées révolutionnaires. Une histoire intellectuelle de la Révolution française

Coédition Buchet-Chastel - Octobre 2019


La Révolution française fut aussi une révolution des idées. En sapant les bases de l’Ancien Régime, les Lumières ont fondé la vie politique moderne. De la Déclaration des droits de l’homme (1789) à la prise du pouvoir de Napoléon Bonaparte (1799), en passant par la journée du 10 août 1792, les événements dramatiques se succèdent à un rythme exténuant. Faisant revivre les débats qui se déroulent dans les assemblées, au sein des clubs, des sociétés et dans une profusion de journaux ou de libelles,Jonathan Israel distingue trois courants de pensée : les Lumières radicales, les Lumières modérées et la mouvance populiste. La tendance « radicale » se bat pour une démocratie sans restriction, fondée sur l’universalisme et la laïcité. La deuxième – « modérée » – est plus conservatrice. Elle entend préserver la monarchie et s’inspire notamment de l’Angleterre. Le dernier courant, le populisme autoritaire, prend forme au cours de la Révolution et n’a pas d’antécédent. Incarné par Robespierre, ce mouvementse réclame du peuple et de Jean-Jacques Rousseau. Il impose la Terreur, corrompant les principes mêmes des Droits de l’homme. Avec verve et un rare talent de polémiste, Jonathan Israel bouscule l’histoire de la démocratie. Il rappelle à quel point la Révolution française fut novatrice en la matière, malgré la violence qui l’accompagna – et sur laquelle il ouvre une réflexion originale. On entend ici les voix d’une foule d’acteurs, plongeant le lecteur au coeur des événements en France, en Europe, au Proche-Orient et dans le monde atlantique. L’onde de choc s’étend aujourd’hui encore…

Jonathan Israel (né en 1946), professeur émérite d’histoire moderne à l’Institute for Advanced Study (Princeton), a consacré l’essentiel de ses travaux à l’histoire des Lumières. De cette monumentale réflexion, seuls deux volumes ont été jusqu’à présent traduits en français : Les Lumières radicales. La Philosophie, Spinoza et la naissance de la modernité (1650-1750) (Amsterdam, 2005) ; Une révolution des esprits. Les Lumières radicales et les origines intellectuelles de la démocratie moderne (Agone, 2017).

acheter ce livre

Thibault Barrier : Le Temps de l’admiration ou la première des passions à l'âge classique

Classiques Garnier - Septembre 2019 - Les Anciens et les Modernes


Suivant le fil directeur du temps, cet ouvrage met au jour la manière dont l’admiration est devenue un problème philosophique central à l’âge classique et examine les différentes conceptions dont elle fait l’objet chez les principaux penseurs de la seconde moitié du XVIIe siècle.


acheter ce livre

samedi 26 octobre 2019

Le Télémaque 2019/1 (N° 55) : Temps et éducation

Presses universitaires de Caen - Octobre 2019


S’appuyant sur la philosophie, la didactique et la psychanalyse, ce dossier présente une approche critique de la place symbolique du temps en éducation au regard d’enjeux contemporains (accélération, remplissage, ou, à l’inverse, abolition du temps de l’enfance). Le temps structure l’éducation, du geste éducatif à la forme scolaire, du temps du développement à la créativité du présent : il s’agit dès lors de s’interroger sur une autre pensée et une autre pratique du temps en éducation, à l’école ou hors de l’école, cherchant à donner ou redonner à l’enfant puissance sur son propre temps.

Page 7 à 8 : Alain Vergnioux - Ouverture | Page 9 à 19 : Éric Dubreucq - Pierre-Joseph Proudhon, Idée générale de la révolution au XIXe siècle et De la Capacité politique des classes ouvrières | Page 21 à 34 : Camille Roelens - Bienveillance | Page 35 à 40 : Bérengère Kolly, Henri Louis Go - Présentation | Page 41 à 53 : Éric Dubreucq - Le temps de l’enfance | Page 55 à 65 : Pascal Sévérac - Le présent, entre devenir et événement. Réflexion sur le développement de l’enfant à partir de Vygotski | Page 67 à 78 : Henri Louis Go - L’enfance et le temps saccagé | Page 79 à 92 : Bérengère Kolly - Éloge de la répétition | Page 93 à 112 : Gérard Sensevy - Forme scolaire et temps didactique | Page 113 à 122 : Norbert Bon - Les trois temps de l’œdipe : une histoire ancienne ? | Page 123 à 136 : Sébastien-Akira Alix - L’éducation traditionnelle : émergence d’une catégorie polémique aux États-Unis | Page 137 à 150 : Marie Agostini - La question de la transmission de la vertu dans le Premier Alcibiade de Platon | Page 151 à 168 : Gabriela Patiño-Lakatos - Sérendipité, abduction et métaphore. Les figures de la pensée dans la trouvaille scientifique | Page 169 à 178 : Christophe Miqueu, Jessica Borotto - Comptes rendus.

acheter ce livre

D. Mite Colceriu et D. Măriucuța : Une Archéologie des émotions. De Saint Augustin à William James

Editura Universității din București - Octobre 2019


Cet ouvrage représente le résultat du travail de deux années (2016-2018) du Groupe de recherche sur les émotions (GRE), matérialisé dans des ateliers thématiques organisés périodiquement au CEREFREA (Centre Régional Francophone de Recherches Avancées en Sciences Sociales) avec la participation des membres du GRE – Diana Mite Colceriu, chargée de cours, Département de Français, Université de Bucarest et chercheur associé du CEREFREA, Daniela Măriucuța – chercheur associé du CEREFREA, Radu Toma, professeur, Département de Français, Université de Bucarest et directeur d’études au CEREFREA), étudiants en Master, doctorants et post-doctorants de l’Université de Bucarest. L'Archéologie des émotions contient des textes bilingues de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle (saint Augustin, saint Thomas d'Aquin, Descartes, Kant, Darwin et William James) accompagnés d'études introductives à l'aide desquels on peut facilement dégager une diacronie du vocabulaire affectif ainsi que les changements paradigmatiques de l'histoire européenne.

acheter ce livre

Philippe Dagen : Primitivismes. Une invention moderne

Gallimard - Octobre 2019


Alors que l'histoire des cultures est en cours de réécriture et ne peut plus être réduite à Ia chronique des avant-gardes occidentales, une notion demeure à l'abri des révisions critiques : primitivisme. Primitif est devenu, dans le dernier tiers du XIXe siècle, une obsession de la pensée occidentale. Quant à primitivisme, son usage est courant en histoire de I'art depuis un siècle. Il est donc plus que temps de mettre à nu ce que l'un et l'autre renferment de sous-entendus et de stéréotypes.
À l'origine de cet examen critique, deux constats. D'une part, le colonialisme s'avère la condition nécessaire du développement de l'ethnologie, de l'anthropologie et des musées : sans colonies, pas une de ces immenses collections africaines et océaniennes que les puissances européennes accumulent à Berlin, Bruxelles, Londres ou Paris – tout en dénigrant systématiquement la supposée grossièreté d'objets produits par des peuples que l'on prétend inférieurs.
D'autre part, ces «sauvages» ne sont pas les seuls primitifs qui intéressent les sciences humaines du temps : il y a aussi les enfants, les fous, les préhistoriques et les rustiques. Tous ont en commun, pour des raisons diverses, d'incarner l'inverse de l'homme moderne, urbain, savant, industrialisé.
Il apparaît dès lors que les primitivismes, loin de n'être qu'affaires de formes et de styles, expriment en peintures, sculptures et gravures des protestations politiques contre le monde des révolutions industrielles et techniques ; et qu'ils vont donc de pair avec des tentatives de réforme de ce quotidien moderne : pour la liberté des corps contre l'ordre moral bourgeois, pour la vie dans la nature loin des métropoles et des usines, pour la singularité de l'individu contre l'uniformité imposée par la société.

acheter ce livre

Stéphane Toussaint : La liberté d'esprit. Fonction et condition des intellectuels humanistes

Les belles lettres  - Septembre 2019


La lutte pour la liberté spirituelle donne sa signification à l’humanité, affirmait en 1944 le grand sociologue de la culture Alfred Weber.
Approfondissant un tel postulat, cette recherche consacrée à la liberté d’esprit emprunte ses exemples à certains intellectuels humanistes anciens et modernes, de Marsile Ficin à Erwin Panofsky et au-delà, tout en s’interrogeant sur les conditions d’une pensée libre aujourd’hui.

Ancien élève de l’École Normale Supérieure (Ulm), Stéphane Toussaint est directeur de recherches au CNRS. Philosophe, spécialiste de la Renaissance italienne et historien de l’humanisme, il préside la Société Marsile Ficin (www.ficino.it) et dirige la revue internationale Accademia.

Table des matières

Introduction

Première partie. Fonction des intellectuels humanistes
1. Libre, intellectuel et humaniste
2. Voluntas libera in homine
3. Vir humanissimus
4. Humanité, culture et méchanceté
5. « Petite prostituée de toute la pensée… » 
6. Les ondes de la mémoire
7. L’esprit étoilé
8. Les voix des livres
9. Symboles et métamorphoses du temps humain
10. Le travail de l’esprit et nous

Seconde partie. Condition des intellectuels humanistes
11. Le loisir de la réflexion
12. Les morphologies du marché
13. La chouette et le charbon
14. Économophobie contre névrose économique
15. Homo duplex ou l’intellectuel pourfendu
16. Mais à quoi sert Michel-Ange ? 
17. Les générations du sacrifice
18. La science et le « sociétal » 
19. La torche de Prométhée
20. Pour conclure

Appendice
Notes
Index des Auteurs

acheter ce livre

Cités 2019/3 (N° 79) : Politisation de la cause animale

PUF - Octobre 2019


Au carrefour entre écologie politique, éthique animale et certains courants féministes, la politisation de la cause animale ou véganisme politique fait actuellement l'objet d'un emballement médiatique sans précédent, alors même que la question de l'exploitation animale (dont celle de leur mise à mort) remonte à l'Antiquité. Les oppositions semblent radicales, au-delà de tout dialogue possible. Il s'agit donc de fournir des outils conceptuels pour penser les différentes théories et les différents courants à l'origine de cette pensée et permettre ainsi de débattre plus sereinement. C'est en incorporant des préoccupations issues de l'éthique environnementale et de la justice sociale que le véganisme politique marque le passage d'un niveau éthique à un niveau politique.

acheter ce livre

vendredi 25 octobre 2019

Jean Baudrillard : Entretiens

PUF - Octobre 2019 - Perspectives critiques


Jean Baudrillard n’était pas que le penseur virtuose et sensuel de la séduction et de la disparition, du fatal et du viral, de la simulation et de l’hyper-réalité. Il était aussi un formidable orateur, déployant avec gourmandise et acuité, face à tous les publics, les interprétations les plus déconcertantes et les analyses les plus provocantes sur les sujets à propos desquels on l’interrogeait.
Des traces de ce génie de la parole, les innombrables interviews qu’il a données pour les journaux, magazines et revues du monde entier constituent peut-être le corpus le plus précieux, le plus vivant, le plus en prise avec la double actualité du monde et du penseur. C’est une sélection de ces entretiens, couvrant la durée entière de sa carrière, que l’on trouvera réunis pour la première fois dans le présent volume, rappelant ainsi à chacun combien, plus que jamais, Baudrillard nous manque

SOMMAIRE 

Préface, par Laurent de Sutter

La transgression est-elle un mode d'action politique? (1968)

Histoires de voir (1982)

Les séductions de Baudrillard (1983)

Le maniérisme d'un monde sans manières (1983)

La puissance de la réversibilité qui existe dans le fatal (1983)

Le cristal se venge (1983)

Est-ce qu'une image n'est pas fondamentalement immorale ? (1984)

Montand, Coluche, Le Pen : même combat (1984)

Catastrophique, mais pas grave (1984-1985)

L'Amérique comme fiction (1986)

L'apathie des masses (1987)

Tant pis pour la Patagonie (1990)

L'écriture m'a toujours donné du plaisir (1991)

Cette bière n'est pas une bière (1991)

Paysage sublunaire et atonal (1991)

Cover Story (1993)

Une ultime réaction vitale (1994)

Facticité et séduction (1994)

Vivisecter les années 1990 (1996)

La commedia dell'arte (1996)

Viral et métaleptique (1992)

Baudrillard décode Matrix (2003)

Le photoreportage en son miroir (2003)

Le meurtre de la réalité (2006)

L'antidote au mondial est du côté du singulier (2008)

Sources des entretiens

acheter ce livre

jeudi 24 octobre 2019

Michaël Bar-Zvi : Philosophie de l'antisémitisme (nouvelle éd.). Suivi de Que signifie haïr les Juifs au XXIe siècle ? par P.A. Taguieff

Provinciales - Octobre 2019


Écrire une philosophie de l'antisémitisme au-delà de la tentation politique impose à un Juif de notre terrible siècle un défi sans pareil. La présence du phénomène est telle que les philosophes eux-mêmes n'ont pas su toujours résister aux captieuses questions, ni même aux promesses de lumière. Le Juif n'est plus Satan dans l'obscurité, mais la nuit elle-même. De Dreyfus à la dictature des pétrocraties, Jacob devenu Israël par sa victoire sur l'Ange ne parvient pas à maîtriser son diable?: l'antisémitisme. Sans quitter jamais l'esprit de l'homme moderne, il devient système, aventure horrible ou parole. Nulle philosophie n'est possible aujourd'hui hors des limites tracées par les expériences totalitaires. L'holocauste assure la continuité à l'ère de l'inflation et des ordinateurs. Comme si les grands chiffres de la ""crise""avaient conçu à l'avance une théorie du charnier et de la tyrannie dans laquelle la haine doit trouver son «compte». Économie de la persécution diraient nos actuels sophistes. Pourquoi porter préjudice à l'histoire de quelques erreurs de calcul?? Si l'antisémitisme n'est qu'un des visages de la bêtise, de l'hybris ou de la bestialité, comment expliquer l'odieux itinéraire qui mène la nation juive de l'émancipation à Auschwitz, à travers le siècle du pacifisme et de l'ennui?? Combien de temps nous faudra-t-il pour raconter à nos enfants que l'idée du bonheur a conduit le peuple à la nuque raide du Sanhédrin de Bonaparte aux Viatlags?

acheter ce livre

Jean-Jacques Kupiec : Et si le vivant était anarchique ?

Actes Sud - Octobre 2019


Une révolution est nécessaire dans les sciences du vivant. La génétique – fondamentalement déterministe –, ne tient pas la route face à la somme des données expérimentales démontrant que le hasard est omniprésent dans le vivant, y compris dans le fonctionnement des « gènes ». La génétique, que ce soit dans sa version forte (un gène détermine un caractère d’un être vivant) ou dans sa version adoucie appelée « épigénétique » (le déterminisme du gène est tempéré par d’autres facteurs dont l’environnement), est ainsi ébranlée dans son fondement : le désordre règne là où était censé régner un programme. Mais plutôt qu’abandonner cette théorie erronée, les biologistes pratiquent un double discours qui consiste à osciller en permanence entre les deux versions de la génétique (forte et adoucie), ce qui a pour effet de la transformer en une idéologie infaillible. Pour sortir de cette impasse, il est temps d’accepter la part anarchique du vivant, c’est-à-dire la variation aléatoire qui en est la propriété première et d’en tirer les conséquences. Il n’existe aucun ordre biologique intrinsèque qui déterminerait la vie. Les êtres vivants ne sont pas des sociétés centralisées de cellules obéissant aux ordres du génome ou de l’environnement, mais des communautés de cellules anarchistes, libres et actrices de leur destin, grâce au hasard qu’elles utilisent à leur profit. Ni gène, ni environnement, une nouvelle voie s’ouvre ici à la recherche biologique.

acheter ce livre

Joël Gayraud : L'Homme sans horizon. Matériaux pour l'utopie nouvelle

Libertalia - Octobre 2019


Questionnant les grandes théories critiques (Marx, Ernst Bloch, Guy Debord), s'appuyant sur l'anthropologie, poussant des incursions du côté de la philosophie (Aristote, Agamben, Simondon), invoquant après les romantiques et les surréalistes la fonction vitale de l'imagination créatrice, L'Homme sans horizon dessine les lignes de fuite qui permettent de rouvrir un horizon utopique. Au-delà de l'utopie libérale, aujourd'hui épuisée, de l'utopie sociale qui a été défigurée par les régimes totalitaires, la seule issue possible est de reprendre et faire triompher le rêve ancestral de société sans classe ni Etat. Aujourd'hui où la survie de l'espèce est en jeu, c'est cette espérance qu'il s'agit de réaliser sous peine de voir l'humanité s'effondrer dans la barbarie.

Joël Gayraud est traducteur du latin (Ovide, Erasme) et de l'italien (Leopardi, Pavese, Agamben). Philosophe de l'utopie, naguère cofondateur de la revue Tiqqun, il a publié La Paupière auriculaire (Corti, 2018) et La Peau de l'ombre (Corti, 2004). Ami du poète Pierre Peuchmaurd, il a préfacé la réédition de Plus vivants que jamais (Libertalia, 2018).

acheter ce livre

mercredi 23 octobre 2019

Pierre Vesperini : La Philosophie antique. Essai d'histoire

Fayard - Octobre 2019 - L'épreuve de l'histoire


Chacun croit savoir, pour l’avoir appris à l’école, ce qu’était la philosophie antique : la naissance de la Raison, avec la critique du mythe et de la religion ; l’invention de l’éthique, avec le « souci de soi » et les « exercices spirituels » ; et bien sûr une galerie de bustes blancs vénérables : Socrate, Platon, Aristote, etc.
Pierre Vesperini propose de mettre en suspens ce « grand récit », et d’aller directement aux sources, en leur posant une question simple : qu’appelait-on philosophia dans l’Antiquité ? Tout d’un coup, le musée laisse place à un territoire luxuriant de couleurs et d’histoires, où le familier retrouve son étrangeté, où l’inconnu fait son entrée.
L’histoire ici, loin de s’opposer à la philosophie, la déplace. Car en proposant une reconstitution de l’expérience antique de la philosophia, du « temps des sages » à la christianisation, l’auteur invite aussi à prendre conscience de ce qui a été perdu, pour inventer d’autres façons de concevoir le savoir et la pensée.

acheter ce livre

Régis Meyran et Miguel Benasayag : La tyrannie des algorithmes

Textuel - Octobre 2019


Miguel Benasayag nous alerte sur le risque majeur que font peser les algorithmes sur nos démocraties : les big data sont en train de décider des orientations du monde et c'est au quotidien que la vie collective est insidieusement "prise en charge" par les machines. En conséquence de l'effondrement au XXe siècle du mythe fondateur qui voyait en la raison humaine le garant du bien, les élites ont délégué le pouvoir de décision aux robots et calculateurs. C'est cette servitude, signe de notre entrée dans une ère post-démocratique, que dénonce Miguel Benasayag. Loin du clivage entre technophiles et technophobes, il démontre ici comment la résistance à la colonisation de l'humain par la machine doit passer par une recherche d'hybridation. Il ne s'agit ni de refuser l'intelligence artificielle ni de se laisser dominer par elle, mais d'appréhender les conséquences politiques et démocratiques de cette nouvelle forme de domination. Un plaidoyer pour repenser la conflictualité nécessaire à la démocratie, au carrefour de la science, de la philosophie et de la politique.

acheter ce livre

Gilles Boudinet : Un art de l'enfance. Lyotard et l'éducation

Hermann - Octobre 2019


La Condition postmoderne, que Jean-François Lyotard publie en 1979, est très prémonitoire des mutations actuelles qui affectent l’éducation. La fin des « grands récits » qui légitimaient auparavant la production et la transmission du savoir invite à chercher ce qui reste désormais pour donner sens à l’éducation. C’est aussi à ceci que répond l’œuvre lyotardienne : l’état d’enfance, la faiblesse de celui qui ne sait pas encore et qui n’a pour seul recours que la propre faiblesse des langages. Cette double faiblesse articule « l’in-humain », résistance à une inhumanité productiviste qui dénie l’enfance et réduit les langages à une efficience communicationnelle du plus bas niveau. Rappeler cet état d’enfance, condition de la pensée et de l’apprentissage : tel est ce dont témoignent les arts, l’écriture littéraire ou philosophique, et tel pourrait être ce que toute éducation ne saurait oublier.

Gilles Boudinet est professeur en sciences de l'éducation à l'université Lumière-Lyon 2. Il est l'auteur de travaux sur la philosophie de l'éducation et de la culture, l'esthétique, l'éducation artistique et musicale.

acheter ce livre

mardi 22 octobre 2019

Angela Giovanna Palermo : Logique juridique et logique probabiliste à l'âge moderne. Perspectives pour une philosophie du langage

Mimesis - Octobre 2019


Ce livre audacieux est surtout l'invitation à une réflexion sur la logique de l'action et l'art de convaincre. Il étudie la façon dont des préoccupations pratiques ont conduit au développement, à côté de la logique classique et déductive, d'une logique confrontée à ses applications, dans le domaine du droit en particulier. Le texte relève de l'histoire de la logique et de la philosophie du langage en se concentrant sur la période moderne, celle de la constitution du concept contemporain de probabilité. La thèse essentielle de cet ouvrage est que le lien qu'elle entretient avec l'action est essentiel à la logique. En insistant sur le rôle de la jurisprudence, mais aussi de l'éloquence et de la rhétorique - celle des avocats et des juges, des philosophes et des théologiens - l'auteure parvient à ouvrir des perspectives de réflexion originales.

Angela G. Palermo est chercheuse associée au laboratoire « Logique de l'agir » de l'Université de Besançon et professeure de Philosophie au lycée. Autrice de plusieurs publications internationales, elle est aussi co-autrice, pour nos éditions, de Psicoanalisi immaginaria di Frida Kahlo, prix Nabokov 2016.

acheter ce livre

Marilena Vlad : Damascius et l’ineffable. Récit de l’impossible discours

Vrin - Octobre 2019 - Histoire des doctrines de l’antiquité classique


Cet ouvrage part d’une question simple dans son énoncé et pourtant complexe dans sa solution : c’est la question du principe unique et absolu du tout. Pourquoi et comment en parler? En quoi résident sa nécessité, son importance et son sens pour la pensée? Cette question trouve une réponse radicale à la fin de la tradition néoplatonicienne, notamment chez Damascius, dans son Traité des premiers principes. Bien que ce problème ait toujours été présent sous le calame des philosophes héritiers de Platon (à commencer par Plotin), ce n’est qu’à la fin de cette tradition – et dans sa phase éminemment critique – que le principe premier a été abordé frontalement, par l’entremise du doute radical, afin d’en acquérir une certitude ultime et d’identifier sa présence subtile dans la réalité, ainsi que dans la pensée elle-même.

Marilena Vlad est docteur de l’École Pratique des Hautes Études. Chercheuse à l’Institut de philosophie « Al. Dragomir » de Bucarest, elle a traduit en roumain Damascius, Plotin et Pseudo-Denys l’Aréopagite

acheter ce livre

Alain Patrick Olivier, Maiwenn Roudaut, Hans-Christoph Schmidt am Busch (dir.) : Nouvelles perspectives pour la reconnaissance. Lectures et enquêtes

Ecole Normale Supérieure - Octobre 2019 - La croisée des chemins


Cet ouvrage offre un état des lieux des théories de la reconnaissance aujourd'hui et une contribution à penser de nouvelles perspectives, en intégrant une discussion relative au paradigme de la reconnaissance et aux différents cadres théoriques susceptibles d'être mis en oeuvre, d'une part, et en cherchant à mesurer la pertinence et la fécondité des théories de la reconnaissance et leur potentiel critique dans différents domaines des sciences humaines, d'autre part. Ce modèle théorique issu de la philosophie allemande (de l'idéalisme allemand et de la Théorie critique) se trouve discuté en particulier dans les domaines de la politique, du droit, de l'économie, des études féministes ainsi que dans les théories du travail, et nous envisageons leur application à de nouveaux domaines tels que l'éducation ou l'art. Le concept de reconnaissance est alors appréhendé non seulement du point de vue de sa consistance épistémologique et du point de vue de l'histoire des idées, mais également comme un concept opératoire dans des études de cas ou des situations empiriques. L'ouvrage s'adresse aux lecteurs et aux lectrices désirant réfléchir sur l'actualité des théories de la reconnaissance en philosophie sociale et dans le domaine de la théorie critique à partir des perspectives ouvertes par la recherche internationale. 

Avec les contributions de Louis Carré, Marc Chatellier, Pauline Clochec, Catherine Colliot-Thélène, Simon Derpmann, Estelle Ferrarese, Guillaume Fondu, Florent Guénard, Axel Honneth, Pauline Juvenez, Alain Kerlan, Samia Langar, Alexandre Léger, Soraya Nour Sckell, Alain Patrick Olivier, Michael Quante, Gérard Raulet, Emmanuel Renault, Maiwenn Roudaut, Hans-Christoph Schmidt am Busch, Claudia Wirsing.

acheter ce livre

lundi 21 octobre 2019

Jean-Michel Wavelet : Gaston Bachelard, l'inattendu. Les chemins d'une volonté

Editions L'Harmattan - Septembre 2019 - Biographies XIXe-XXe siècle


Comment Bachelard, fils d'un cordonnier, professeur de physique et chimie, a-t-il pu devenir cet humaniste aussi savant que philosophe, aussi penseur que poète ? Il n'a pas emprunté les chemins balisés, ceux des élites universitaires et culturelles. Il a contrarié les pronostics et les conventions. Il s'est adjugé contre vents et marées le droit de penser par lui-même en bousculant les frontières des savoirs et de la culture et en dérangeant les us et coutumes établis.

Jean-Michel Wavelet est IA-IPR à Nancy. Né à Soissons, il a exercé à Amiens et à Laon en qualité d'instituteur puis d'inspecteur. Titulaire d'un DEA de philosophie, il a publié notamment chez L'Harmattan Une école pour chacun et Libérons l'avenir de l'école en explorant la question des parcours de formation et leur dimension créatrice.

acheter ce livre

Écrits spirituels du Moyen Âge (éd. C. Giraud, Bibliothèque de la Pléiade)

Gallimard - Octobre 2019 - La Pléiade



Sommaire
Les classiques de la spiritualité (XIe-XIIe siècle) : Anselme de Cantorbéry, Prières et méditations - Pseudo-Bernard de Clairvaux, Les Méditations - Pseudo-Augustin, Les SoliloquesL’école du cloître (XIIe siècle) : Hugues de Saint-Victor, Les Arrhes de l’âme- Guillaume de Saint-Thierry, Lettres aux frères du Mont-Dieu - Bernard de Clairvaux, Deux Sermons sur le Cantique des cantiques - Richard de Saint-Victor, Les Quatre degrés de la violente charité - Guigues II le Chartreux, Lettre sur la vie contemplative(L’Échelle des moines). Une spiritualité pour tous (XIIIe-XVe siècle) : Bonaventure, La Triple voie ; L’Arbre de vie - Thomas d’Aquin [La Passion du Christ], Somme de théologie, IIIe partie, questions 46-49 - Henri Suso, L’Horloge de la sagesse - Jean Gerson, La Théologie mystique d’un point de vue pratiqueL’âge de la «Devotio moderna» (XVe siècle) : Thomas a Kempis, Imitation du Christ - Denys le Chartreux, Comment s’enflammer pour l’amour divin - Jean Mombaer, Échelle abrégée de la Passion de Jésus-ChristLa Roseraie des exercices spirituels et des saintes méditations, 4e distinction, titre 16, chap. 3.
Anselme de Cantorbéry : «Je tendais vers Dieu et je suis tombé sur moi-même!» En propageant par l'écrit différents exercices – lecture, méditation, prière, contemplation –, des clercs ont inventé la spiritualité comme un art de l'intériorité, une manière de reconnaître la présence d'une transcendance dans l'intimité humaine. À la fin du XIe siècle, la spiritualité est à l'origine d'un genre littéraire, la «méditation». Au XIIe, siècle de l'éveil de la conscience et de l'intériorisation, elle devient une technique spirituelle. Du XIIIe au XVe, c'est une tradition proposée au plus grand nombre ; les textes spirituels atteignent des laïcs, hommes et femmes.
Inséparable de l'essor d'une civilisation du livre, le développement de la spiritualité fait du texte le moyen privilégié pour comprendre le monde extérieur et se déchiffrer soi-même. Depuis les méditations fondatrices d'Anselme (XIe s.) jusqu'à la simplicité de l'Imitation du Christ (XVe s.) en passant par l'incendie d'amour de Bonaventure (XIIIe s.), sont ici réunis les écrits les plus diffusés au Moyen Âge. Même s'ils ne relèvent pas de la mystique entendue comme une science de l'âme constituée en discours autonome (qui sera la mystique de l'âge moderne), ils peuvent être à bon droit qualifiés de mystiques.
Quant à leurs auteurs, ils ont en partage la prose d'art latine et une sensibilité littéraire. Pour eux, écrire est en soi un exercice spirituel. Aussi leur prose se lit-elle souvent comme de la poésie. Qu'en faire aujourd'hui? Entre une lecture dans la foi et celle du «développement personnel» (qui est une spiritualité sans Dieu), libre à chacun de mesurer la distance qui nous sépare de ces œuvres, de reconnaître la proximité qu'elles entretiennent avec notre culture, et de se poser les questions qu'elles soulèvent et qui sont toujours les nôtres.
Édition et trad. du latin par Cédric Giraud
acheter ce livre