vendredi 29 janvier 2021

F. Jedrzejewski, F. Martinez, N. Périn (dir.) : Pascal Quignard, l’écriture et sa spéculation

Lambert-Lucas - Janvier 2021 - Le discours philosophiques


Des Petits Traités jusqu’au Dernier Royaume, le lecteur de Pascal Quignard, pour peu qu’il soit conquis par la beauté des phrases, ne peut manquer d’être saisi par la dimension extraordinairement théorique de l’horizon qu’elles composent.
En rupture avec la philosophie et toute construction en système, la pensée de celui qui est aussi l’auteur d’une Rhétorique spéculative, s’appuyant sur la vitalité de la langue et sur la méditation de cette vitalité, n’est théorique, cependant, qu’en se nouant à sa propre écriture. Pensée qui spécule à mesure qu’elle s’écrit.
Les contributeurs de ce volume, philosophes, littéraires, traducteurs, se sont essayés, chacun depuis un lieu dont l’œuvre de Quignard vient troubler le partage, à rendre compte de cette singulière écriture, et de sa spéculation.
Prolongeant leur travail à partir du mot même qui l’a initié, celui de spéculation, Pascal Quignard, dans un texte intitulé Esse in speculis, nous offre ici une méditation étymologique de son sens. Speculum, nous rappelle-t-il, c’est d’abord en latin la petite tour où un guetteur se maintient à l’affût :
« Être à l’affût, c’est très différent de réfléchir.
Spéculer, c’est très différent de penser. »

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