Sous la direction de Gilbert Vincent
Parution : 2008
Edition : Presses universitaires de Strasbourg
Prix : 22 €
Un romantisme dévoyé nous incite trop souvent à concevoir la culture comme un tout, chaque nation ayant la sienne, seule à même de socialiser les individus et d'en faire des membres dévoués. L'idéologie nationaliste s’est emparée de cette représentation, qui sert à disqualifier les non conformistes et à alimenter la peur et le rejet des étrangers. L’idée de culture peut-elle résister à l’utilisation qu’en a faite un différentialisme soi-disant culturel, surtout fertile en exclusivisme et en xénophobie ? Existe-t-il d’autres usages de la culture, des usages réellement « cultivés », qui nous permettent d’échapper à la fois aux entreprises d’inculcation idéologique et aux tentations d’un élitisme de parade ?
Face à de telles questions, les auteurs ont tenté, dans cet ouvrage, de redéfinir le rôle de la culture – rôle d’échangeur symbolique –, à partir du langage et non de la langue ; à partir, surtout, du modèle de la traduction, donc à partir des pratiques de dépaysement, de décentrement et de générosité indispensables en toute traduction. Ils se sont efforcés d’analyser les ambiguïtés des idées connexes de « politique culturelle » et d’ « exception culturelle ». Ils ont surtout tenu à souligner le caractère novateur de la notion de « droits culturels », à une époque où le phénomène de globalisation semble vouer à l’insignifiance la référence à l’universel, où l’homogénéisation publicitaire et médiatique des besoins nous fait perdre le goût des singularités. Or, comment oublier que ce sont elles qui font la richesse du monde, et qu’une culture n’est authentique que pour autant qu’elle forme en chacun le désir et la capacité de partager cette richesse symbolique, qui croît dans le partage ?
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