dimanche 28 février 2021

Paul Audi : Je ne vois que ce que je regarde. Proximité du tableau, 1

 Galilée - Février 2021


"Si elle n’était qu’une affaire d’image, de signes ou de représentation, si elle n’avait pas intrinsèquement partie liée avec la liberté humaine, avec la libération même de cette liberté, sans doute la peinture n’aurait-elle pas pris l’importance qu’elle possède, depuis une certaine date, aux yeux de l’humanité. Cette date est celle de l’invention du tableau, qui donne à l’acte de peindre toute sa modernité. Mais de quelle liberté s’agit-il ? Voici la réponse qui est exposée et discutée ici : la liberté qui se libère devant le tableau est celle du regard – un regard qui n’est pas là pour voir mais pour garder et sauvegarder le miraculeux de la présence. Un regard que le tableau a surtout la tâche de faire naître dans tous les yeux qui s’efforceraient de lui faire face." PA

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Gaston Bachelard : Le matérialisme rationnel

PUF - Février 2021 - Quadrige 


Dernier ouvrage d'épistémologie de Gaston Bachelard, Le Matérialisme rationnel (1953) étudie la chimie, définie comme la science des transformations et des créations matérielles. Il commence par interroger les conditions d'émergence de cette science, en soulignant la rupture qu'elle a dû opérer avec l'alchimie et la cosmologie, où Bachelard décèle le jeu de l'imaginaire et les symboles de l'inconscient. À travers une lecture philosophique passionnée des traités scientifiques, il pose ensuite de manière remarquablement précise la question des relations entre chimie contemporaine et physique nucléaire. Il y voit une rencontre historique entre deux rationalismes régionaux et cherche à préciser les termes de l'unification de ces deux traditions théoriques et expérimentales. Il montre enfin que la nouvelle ontologie de l'énergie qui émerge au croisement de ces deux disciplines déborde de toutes parts les catégories philosophiques traditionnelles. Cet ouvrage est présenté dans une nouvelle édition critique comportant une présentation, des notes explicatives, une table analytique, un index et une bibliographie.

Edition établie par Lucie Fabry

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Salif Coly : Kant : la paix dans et en dehors des limites géographiques des États

 L'Harmattan - Février 2021


Ce livre se penche sur le pacifisme de Kant, dont l'auteur essaie d'exposer les principes fondés sur une anthropologie qui intègre les qualités ainsi que les défauts de la nature humaine. Il se présente aux yeux de l'auteur comme un moyen de poser le débat sur la question de la paix dans et en dehors des limites des Etats, pour d'abord comprendre puis interpréter la nature des relations entre les individus d'un côté et les Etats de l'autre. L'ouvrage propose aussi une appréciation objective des solutions proposées par Kant dans le sens de l'établissement de la paix.

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Hugues Dufour : Le langage intégral. Théorie esthétique des nouvelles technologies

 L'Harmattan - Février 2021


Comment les nouvelles technologies peuvent-elles inspirer les artistes d'aujourd'hui ? Il ne s'agit pas seulement de créer sur de nouveaux supports, mais de comprendre l'essence des technologies numériques, pour s'en inspirer et bousculer les catégories de ce que nous appelons encore art. C'est l'analyse des relations qui existent entre différents langages qui mettra en évidence une nouvelle manière de mêler réel et imaginaire. Jusqu'à présent, nous n'avons considéré que la fusion des langages dans l'opéra, le cinéma ou la chanson. Si elle promet d'élargir le champ expressif, elle montre aussi ses limites. Il nous faut donc imaginer son opposé, la fission des langages : la confrontation expressive des langages artistiques et technologiques devrait être au coeur d'une révolution culturelle encore à venir. Les chemins esthétiques qui y mènent restent à défricher. En étudiant les modalités qui intensifient les langages, une théorie esthétique générale et prospective se dessine.

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samedi 27 février 2021

Carlo Levi : Peur de la liberté

 Editions La Tempête - Février 2021


Sur la plage de La Baule en 1939, alors que les divisions blindées allemandes gèrent les plaines polonaises et se préparent à envahir la France, l'auteur, âgé de 37 ans, tente de fixer son regard sur la crise de la culture européenne et de s'interroger sur les raisons qui ont motivé une civilisation entière à un résultat si catastrophique. Levi soumet à une critique implacable la religion (qui transforme le sacré en sacrifice), l'État (idole sociale, de laquelle la politique occidentale ne peut se libérer), la guerre, le sang, la masse, l'amour et l'art. Carlo Levi est un écrivain, médecin, peintre et journaliste italien, auteur du célèbre roman autobiographique Le Christ s'est arrêté à Eboli.

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vendredi 26 février 2021

Bertrand Dosne : Platonisme mathématique et naturalisme

 L'Harmattan - Février 2021


Le platonisme mathématique est la philosophie spontanée de toute personne pratiquant les mathématiques : les objets mathématiques nous apparaissent doués de propriétés absolues et éternelles, et semblent peupler un monde idéel et abstrait. Mais si ce monde platonicien est indépendant, séparé du monde réel et sensible, comment notre esprit accède-t-il aux concepts et vérités mathématiques ? Un mouvement philosophique, le naturalisme, permet d'approcher cette question en s'appuyant sur les données fournies par les sciences. Peut-on alors espérer naturaliser le platonisme mathématique ? En examinant la proposition de naturalisation de la compréhension mathématique développée par le physicien et mathématicien britannique Roger Penrose, prix Nobel de physique 2020, et à la lumière des résultats obtenus en neurosciences cognitives portant sur l'activité mathématique du cerveau, nous tenterons de cerner les enjeux, les écueils et les possibilités d'une telle démarche.

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Hélène Leblanc : Penser le signe à l'Age classique

 Vrin - Février 2021


Le XVIIe siècle représente un moment charnière dans l'histoire de la théorie du signe. Ainsi la division signe formel/signe instrumental, qui apparaît à cette époque au sein de la scolastique tardive, se révèle-t-elle structurante pour la pensée sémiotique moderne. L'auteur retrace les multiples translationes signorum depuis l'apparition de la division et sa large diffusion par Couto jusqu'à l'effacement du signe formel face au retour en force du signe instrumental - pendant moderne du signe augustinien - chez Bayle, Gassendi et Hobbes, en passant par Poinsot, Descartes, Spinoza, Bacon, Locke et Port-Royal. Il s'avère alors que, loin d'être un simple retour, c'est toute la perspective qui change : au cours du XVIIe siècle, l'accent se déplace en effet d'un modèle linguistico-psychologique à un modèle physico-épistémologique.

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Olivier Massin et Kevin Mulligan : Décrire La psychologie de Franz Brentano

Vrin - Février 2021 - Analyse et philosophie


L’enseignement viennois de Brentano (de 1874 à 1895) a façonné les philosophies exactes du XXe siècle, au travers de ses élèves Husserl, Meinong, Twardowski, Stumpf, Ehrenfels ou Marty. Si la théorie de l’intentionnalité, l’ontologie et la logique de Brentano ont fait l’objet de discussions approfondies, son anatomie d’une grande variété d’actes mentaux – choisir, haïr, juger, percevoir, préférer, remarquer, savoir, sentir, souffrir, toucher, voir – demeure encore trop ignorée. Ce livre est consacré à cette analyse descriptive minutieuse et foisonnante. Outre son intérêt historique, celle-ci permet de renouveler bon nombre de débats contemporains en philosophie des émotions, en épistémologie, en philosophie du langage, ainsi qu’en philosophie de l’esprit.

Olivier Massin est professeur ordinaire de philosophie à l’Université de Neuchâtel.
Kevin Mulligan est professeur ordinaire de philosophie à l’Università della Svizzera italiana et directeur de recherche à l’Istituto di studi filosofici, Lugano.

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Proclus : Commentaire sur le Parménide de Platon. Livre VII

 Les Belles lettres - Février 2021


Ce volume, septième et dernier, du commentaire de Proclus sur le Parménide de Platon contient le commentaire de la fin de la première hypothèse, dans laquelle Parménide démontre que l’hypothèse de l’existence de l’Un implique un certain nombre de négations, dont la dernière est la négation de l’existence de l’Un elle-même. Chef-d’œuvre de la métaphysique et de la théologie de l’Antiquité tardive, le commentaire de Proclus, et en particulier la fin de la première hypothèse, démontre la transcendance absolue de l’Un qui ne peut être le sujet d’aucun discours. Toute connaissance du Premier, qu’elle soit sensible ou intellective, cède la place à une sorte d’union mystique qui se réalise dans le silence.

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jeudi 25 février 2021

Martin Mees : Nerval ou la pensée du poétique. Essai de philosophie à l’œuvre

 Classiques Garnier - Février 2021


Cet essai sur Gérard de Nerval prend comme fil conducteur la question de la poétisation pour interroger tant le sens de la création que le rapport de l’art à la vie dans le romantisme. Entre philosophie et littérature, ce livre met en lumière la pensée poétique qui se tisse au sein de l’écriture nervalienne.

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mardi 23 février 2021

Archives de Philosophie 2021/1 (Tome 84) : Bacon et les formes de l’expérience

 Centre Sèvres - Février 2021


Page 5 à 6 : Éditorial | Page 7 à 15 : Claire Crignon et Sandrine Parageau - Bacon et les formes de l’expérience. Nouvelles lectures | Page 17 à 31 : Guido Giglioni, Élise Trogrlic, Claire Crignon et Sandrine Parageau - Lire, penser, vivre | Page 33 à 49 : Luc Peterschmitt - Bacon et le cercle de l’expérience | Page 51 à 72 : François Pépin - La fabrication de l’or dans la Sylva Sylvarum et le Novum Organum | Page 73 à 91 : Sandrine Parageau - Bacon, Boyle et l’écriture de l’histoire naturelle | Page 93 à 113 : Claire Crignon - Peut-on faire une histoire naturelle de l’air ? | Page 115 à 131 : Matthieu Amat - Le Nietzsche de Georg Simmel | Page 133 à 144 : Emmanuel Salanskis - « Anti-Darwin » | Page 145 à 152 : Claire Crignon et Laurent Gallois - Notes de lecture | Page 155 à 223 : Bulletin cartésien L.

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Joseph Cohen et Raphael Zagury-Orly : L'Adversaire privilégié

 Galilée - Février 2021


La pensée de Heidegger est indissociable de l’histoire de la philosophie. Elle ne saurait se comprendre autrement que comme une « répétition » de la question du sens de l’être demeurée occultée depuis Aristote jusqu’à Nietzsche. Répéter l’histoire de la philosophie ne signifie nullement réitérer la manière dont cette histoire s’est déployée, mais lui donner une orientation déterminée : la rappeler à sa vérité initiale. C’est ainsi que son œuvre est marquée par les alliances et les ruptures entre le destin de la Grèce et l’appel de l’alémanité, entre l’« impensé » de la métaphysique et l’éclosion de la vérité de l’être. Or, c’est dans ce geste que nous voyons proliférer un antijudaïsme et un antisémitisme animés par deux modalités de dénégation distinctes mais intimement liées : la forclusion et l’« auto-annihilation » du judaïsme. En ce sens, l’antijudaïsme et l’antisémitisme s’inscrivent à même l’extension de la pensée de l’être.

Nous voyons en Heidegger un adversaire privilégié : nous engageons une lecture interne des suppositions et des conséquences de sa pensée de l’histoire tout en proposant d’autres pistes de réflexion face à la singularité de l’autre et de l’événement historique. Il ne s’agira plus de comprendre ceux-ci au sein d’une histoire de la vérité de l’être, mais d’orienter la philosophie vers un questionnement hyper-critique. Celui-ci se mesure chaque fois singulièrement à ce qui, au cœur du présent, nous reviendrait et nous adviendrait des événements passés et à-venir dans l’histoire. Notre recherche entend ainsi autoriser une pensée philosophique où chaque événement historique commanderait une singulière justice et une responsabilité sans réserve au nom de ceux qui sont déjà morts et devant ceux qui ne sont pas encore nés, pas encore présents ni vivants, victimes ou non de l’histoire qui vient.

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Jacques Rancière : Les mots et les torts. Dialogue avec Javier Bassas

La fabrique - Février 2021 


En dialoguant avec le jeune philosophe espagnol – et traducteur de ses ouvrages – Javier Bassas, Jacques Rancière explicite et illustre une idée qui est au cœur de tout son travail : les mots ne sont pas, comme on le dit souvent, les ombres auxquelles s’oppose la réalité solide des choses. Les mots sont eux-mêmes des réalités dont l’action construit ou subvertit un ordre du monde. En politique, le combat des opprimés a constam- ment emprunté aux maîtres leurs mots et détourné le sens de ces mots pour briser le consensus, c’est-à-dire le rapport établi entre les choses et les mots qui compose le paysage sensible de la domination. Cette puissance des mots qui défait un ordre établi en subver- tissant le paysage normal du visible, Jacques Rancière la montre encore à l’œuvre dans les mouvements démocratiques récents depuis la révolution de jasmin tunisienne jusqu’aux mouvements d’occupation des places. Rendre compte de cette puissance des mots dans les combats de l’émancipation implique toute une conception de l’écriture. En répondant aux questions acérées de son interlocuteur, Jacques Rancière revient, pour l’expli- citer, sur une autre thèse qui soutient tout son travail : l’écriture n’est pas l’illustration de la pensée. Elle est un travail de la pensée qui défait le tissu consensuel des rapports entre le perceptible et le pensable. L’écri- ture a été pour lui le moyen de faire sauter les barrières qui excluent ou hiérarchisent : séparation des compétences disciplinaires et, plus radicalement encore, séparation entre ceux qui pensent et ceux qui sont tout au plus des objets de pensée. Dans l’écriture philoso- phique comme dans les processus d’émanci- pation politiques, il s’agit de construire des plans d’égalité en détruisant les barrières qui enferment les humains, leur expérience et leur pensée dans des mondes séparés. C’est ainsi tout un discours de la méthode égalitaire que Jacques Rancière développe dans ce dialogue et que Javier Bassas l’amène à préciser en confrontant ses analyses à d’autres entreprises théoriques : marxisme althussérien, phénoménologie ou déconstruction derridienne.

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Pauline Nadrigny, Wilfried Laforge, Cyril Crignon (dir.) : L'écho du réel

 Mimesis - Février 2021


Cet ouvrage se propose d'examiner comment le réel émerge dans l'art et la création sonore contemporains – ou comment ils y basculent. Lorsqu'elles relèvent moins de la création que de la capture, lorsqu'elles accueillent le concret sans apparence de médiation, à quoi les oeuvres nous donnent-elles donc accès ? Field recording, renouveaux du ready-made, vie des formes cinématographiques entre arts sonores, arts visuels, design et cinéma, il semble que la théorie comme la pratique des arts accompagnent une certaine fortune du réalisme dans le paysage philosophique contemporain. Il s'agira de montrer que les arts viennent y puiser concepts et méthodes et, réciproquement, que le champ des pratiques artistiques constitue une pierre de touche pour de nombreux philosophes se réclamant du réalisme aujourd'hui.

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lundi 22 février 2021

Gérard Pelé : Critique de la raison impure. Platon et Artaud

 L'Harmattan - Février 2021


La Critique de la raison impure rapproche deux auteurs, deux oeuvres, a priori inconciliables : Le Banquet de Platon et Pour en finir avec le jugement de dieu d'Antonin Artaud. On ne peut bien sûr pas savoir si Platon a vraiment douté de ses propres thèses, mais il a probablement eu conscience de l'impasse de la métaphysique. Pour sa part, Antonin Artaud ne semble pas avoir douté des siennes, ne saisissant jamais le réel qu'en le reconstruisant, qu'en le recomposant, par la manipulation de prélèvements soigneusement choisis. C'est sur cette base qu'il était possible de réunir Platon et Antonin Artaud, avec la thématique du scandale : s'il est camouflé dans Le Banquet, Platon n'affichait pas moins de défiance envers « dieu » qu'Artaud dans son émission radiophonique interdite d'antenne en 1948.

Gérard Pelé est Professeur émérite des Universités. Il enseigne à l'ENS Louis-Lumière et poursuit son activité de chercheur au sein de l'Institut ACTE et de l'École Doctorale de l'École des Arts de la Sorbonne.

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Jean Herold Paul : La pensée kantienne de la physique. L'universalité historique de la théorie kantienne de l'expérience

 L'harmattan - Février 2021


Alors que les récits de la genèse de la théorie de la relativité, de la physique quantique et de la philosophie de la logique mathématique se sont contentés trop souvent d'une lecture poppérienne pour sceller le sort de Newton et de Kant, cet ouvrage parvient à démarquer la conception kantienne de l'espace et du temps de la conception newtonienne de l'espace et du temps. En rappelant la signification critique de la congruence des analogies kantiennes et des lois newtoniennes, il montre que ce qui fait la validité de la théorie newtonienne, c'est moins le fait qu'elle soit la théorie physique la plus prouvée expérimentalement que le fait qu'elle se soumette à la juridiction transcendantale des jugements synthétiques a priori. Il souligne ainsi le rôle recteur des jugements synthétiques a priori dans les propositions mathématiques de la physique et dans la formalisation logico-mathématique des théories scientifiques. Il restaure donc le rôle fondamental de la critique kantienne au coeur même de la créativité scientifique, en faisant valoir l'universalité du principe kantien de la possibilité de l'expérience.

Ancien élève de l'ENS de Port-au-Prince, Jean Herold Paul est poète et docteur en philosophie de l'Université de Paris 8. Il a enseigné à l'Université Paris 8, à l'ENS de Port-au-Prince et à l'Université Antilles-Guyane.

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Arno Münster : Habermas, l'européen cosmopolite et historien de la pensée post-métaphysique

 L'Harmattan - Février 2021


En s'opposant aux nationalistes et souverainistes, Jürgen Habermas, disciple d'Adorno et fondateur de la « seconde génération » de l'École de Francfort, a enrichi les débats de la philosophie politique contemporaine par ses contributions et réflexions sur l'Europe et l'idée européenne. Dans ces écrits, il esquisse non seulement l'utopie concrète d'une Europe d'États post-nationaux, reliés entre eux par une Constitution européenne garantissant les libertés, la justice et l'État de droit, mais il plaide aussi pour une « conscience européenne ». Il s'agit de remplacer l'État-nation traditionnel républicain, devenu « obsolète », par une Union européenne entendue comme union d'États « post-nationaux ». Simultanément, Habermas se fait l'avocat d'un renouveau de la démocratie, de plus en plus menacée par les populismes et les régressions constatées dans les pays néolibéraux. Rationaliste et cosmopolite, inspiré par Kant, Habermas s'intéresse enfin à la tension permanente entre foi et savoir dans un âge post-métaphysique.

Arno Münster, philosophe franco-allemand, est maître de conférences honoraire de philosophie à l'université de Picardie Jules Verne d'Amiens. Il a enseigné aux universités de Rio de Janeiro, de Rome, de Paris VII et Paris VIII ainsi qu'au CNRS et au Collège International de Philosophie. Comme spécialiste de la pensée allemande moderne et contemporaine, il est l'auteur d'ouvrages consacrés à Nietzsche, Sartre, Gorz, Camus et Ernst Bloch.

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Lydie Rekow-Fond : Roger Ackling. Où point l'invisible

De l'incidence éditeur - Décembre 2020


Roger Ackling (1947-2014) exprime la radicalité de sa démarche par ces mots : « I am always making the same piece. » Depuis ses débuts, il n’emploie qu’un seul outil, une loupe, et un unique médium, le soleil. En dépit de la diversité des supports, des fragments d’objets en bois trouvés dans le paysage, la simplicité de son vocabulaire et la rigueur de son protocole sont restées constantes. Le travail avec la loupe (« forme-geste » par excellence) invente une écriture muette qui raconte le passage du temps en silence : « Each burnt dot is a moment – a now, joining up into a line. » Au plus près des œuvres et des intentions de l’artiste, cette étude s’appuie sur l’examen de documents et d’écrits non publiés, sur l’expérience et la fréquentation de l’artiste, suivi dans ses projets de création et d’exposition. À la mesure de la lente élaboration des œuvres, suivant un parcours temporel, l’analyse expose les temps de cheminement successifs, du fragment de bois trouvé (banal rebut) à l’avènement de l’objet d’art de pleine intensité, visant l’absolu. Elle met en lumière le rapport de l’artiste à la philosophie zen, au primitivisme, au Land Art, au Minimalisme et à la phénoménologie. L’œuvre de Roger Ackling est ici appréhendé comme une incitation à voir au-delà des seuls objets de contemplation, à anticiper un devenir autre de la forme, à penser le rapport intime à l’objet d’art et à l’envisager comme la manifestation de l’invisible.

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vendredi 19 février 2021

Bruno Haas : Le beau et ses traductions. Les quatre définitions du beau dans l'Hippias Majeur de Platon

 Editions de la Sorbonne - Février 2021


Le terme « prépon » (πρέπον) ne signifie pas seulement le convenable, mais encore la brillance – Homère l'emploie, par exemple, pour dire d'Hector qu'il « brillait » parmi les guerriers troyens (« ho d'éprepe kai dia pantôn », Iliade, XII, 104). « Prépein » (Πρέπειν) se dit ici d'un héros qui parmi ses semblables se distingue, sans doute parce qu'il convient plus qu'eux à la fonction guerrière, mais surtout parce qu'il est plus éclatant. C'est la nuance métaphorique qu'il faut saisir ici. Leconte de l'Isle traduit : « Il les surpassait tous. » Mais la prééminence d'Hector n'est pas une question de taille : Hector est plus considérable que les autres, il est splendide. Selon la première définition de Socrate, le beau serait donc l'éclat d'une splendeur exubérante ; et cette traduction, voire cette interprétation, change le sens du Hippias majeur du tout au tout. La convenance concerne la bonne proportion, l'harmonie, comme Chauvet et Saisset le soulignent, en bons classicistes français du XIXe siècle. Cette définition de la beauté peut éventuellement avoir un sens dans le contexte de l'art français du XVIIe siècle et de son académie où l'on apprenait les canons de proportion simplifiés des Italiens du XVIe siècle, mais elle n'a aucun rapport avec les discussions de l'académie platonicienne.

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Till Düppe : Histoire de la pensée économique d'Aristote à Marx

 PU de Montréal - Février 2021


Notre héritage culturel regorge d’idées à propos de l’économie et, aujourd’hui encore, les débats font rage sur le rôle et les mérites respectifs de l’argent et de la richesse, sur la justice et l’égalité des échanges, sur l’importance du travail, l’inéluctabilité de la pauvreté. On n’en finit pas de se questionner sur la nature du monde capitaliste, sur le pouvoir du système mondial, sur l’avenir de la croissance économique - ou sur la pertinence même du concept de croissance. Comment les grands penseurs, d’Aristote à David Ricardo et à Karl Marx, ont-ils abordé ces idées ? Cet ouvrage - une analyse croisée entre économie et philosophie - veut donner au lecteur contemporain un accès à la pensée de ces auteurs. Cette riche introduction est une contribution importante à la vulgarisation et à la transmission des idées en histoire de la pensée économique et donne à tous l’occasion de réfléchir à notre sens commun économique. Elle offre notamment aux économistes les outils pour élaborer une conscience historique et un « intellectualisme » loin de toute technocratie.

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Jean-Marc Ferry : Métaphysiques. Le sens commun au défi du réel

 Cerf - Février 2021

Vie extraterrestre, expériences de mort imminente ?... Pluralité des mondes ? La vraie philosophie, parce qu'elle demeure ouverte à toutes les questions, toutes les possibilités, n'est jamais très éloignée de la science-fiction. Qu'est-ce que la physique contemporaine nous apprend sur l'espace et sur le temps ? Que faire des vérités dites " contre-intuitives " qui heurtent le sens commun, mais qui résistent et s'appuient tout de même sur le réel ?
Un enjeu direct est de procurer à l'entendement un horizon d'intelligibilité. Peut-être y va-t-il même d'une libération de l'esprit face aux assignations de l'espace et du temps : de l'espace qui impose à nos corps un lieu juxtaposé, du temps qui de nos existences ne fait qu'un moment.
Réunir ce qui est séparé, montrer ce qui est caché à nos yeux : voilà le défi de Jean-Marc Ferry qui enquête sur les forces de la vie autant que sur l'énigme de la mort.

Philosophe, Jean-Marc Ferry, est auteur d'une trentaine d'ouvrages dont Les Puissances de l'expérience, Les Grammaires de l'intelligence, La Religion réflexive, La Raison et la foi, Qu'est-ce que le réel ? 

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Frédéric Nef et Sophie Berlioz : La nature du social. De quoi le social est-il fait ?

 Le Bord de l'eau - Février 2021


Cet ouvrage expose une conception de l’ontologie sociale, branche de la philosophie qui analyse les structures profondes de la réalité sociale et des problèmes centraux comme les liens entre le monde social et le monde physique. Mais il apporte aussi des éclairages sur la nature de la dynamique des groupes sociaux.
Il interroge le mode d’existence de deux composantes de la réalité sociale : les objets sociaux et les groupes. Les premiers comprennent tous les objets dont la fonction et le statut sont reconnus par un groupe social donné (objets culturels, religieux, institutionnels ou politiques). Les seconds sont appréhendés comme des agents collectifs, par nature irréductibles aux membres qui le composent.
Introduction aux concepts et aux problèmes fondamentaux de l’ontologie sociale, il s’adresse à tous ceux et à toutes celles qui engagent une conception du social dans leurs réflexions et travaux : sociologues, philosophes des institutions, historiens, etc. Plus largement, il s’adresse à un public intéressé par l’élaboration d’une définition du social.
Ce livre constitue une introduction à l’ontologie sociale comme discipline de recherche en sciences sociales. Il vise à la fois à introduire l’histoire, les différentes conceptions et les grands problèmes auxquels l’ontologie s’attache et à appliquer la manière dont ces grandes conceptions peuvent servir pour mieux comprendre la nature et le fonctionnement des groupes sociaux et des institutions.

Frédéric Nef est un philosophe français, travaillant sur la logique et sur les questions de la métaphysique. Membre de l’Institut Nicod et directeur d’études à l’E.H.E.S.S., il a dirigé plus d’une vingtaine de thèses. Il est l’auteur avec Pierre Livet du livre Les êtres sociaux. Processus et virtualité (éditions Hermann 2009).
Sophie Berlioz est docteur en philosophie (E.H.E.S.S., Institut Nicod) et consultante en entreprise sur les questions de négociation et dialogue social. Ses recherches portent sur l’ontologie sociale, en particulier sur le statut et le pouvoir des institutions sur les actions et le mode d’existence des groupes.

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Joël Gaubert : Malaise dans la démocratie contemporaine. Que faire du populisme ?

 Kimé - Février 2021


La référence au populisme semble bien, en ce début de XXIe siècle, redoubler de fait et se faire de plus en plus accusatrice en droit dans le cadre des sociétés démocratiques désenchantées de notre temps. Une telle peur du loup populiste provient-elle d’un corps étranger qui menacerait de s’introduire, de l’extérieur, dans la bergerie démocratique ? Ou ne tient-elle pas, bien plutôt, à l’essence même de la démocratie et, plus particulièrement, à la crise de la représentation en politique qui sévit actuellement dans nos démocraties tiraillées entre les modèles représentatif, participatif et délibératif ? Si le populisme est bien « l'ennemi public numéro un », comme cela paraît être définitivement acquis pour la science et l'action politiques démocratiques, ne faut-il pas l'exclure de la cité voire l'excommunier de l'humanité ? S'il s'avérait, cependant, que le chef d'inculpation politique de populisme relève assez souvent d'un anathème idéologique anti-populaire, ne faudrait-il pas envisager d'accorder quelque place au populisme dans la refondation républicaine de la démocratie qui s'impose de plus en plus aujourd'hui ? Joël Gaubert a enseigné la philosophie, il est notamment le traducteur de plusieurs ouvrages d’Ernst Cassirer.

Joël Gaubert a enseigné la philosophie, il est notamment le traducteur de plusieurs ouvrages d’Ernst Cassirer.

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Philippe Danino : Philosophie du problème

CNRS Editions - Février 2021


Les problèmes que nous rencontrons relèvent de registres les plus variés : individuel ou collectif, théorique ou matériel. Qu’ils nous « tombent dessus » au quotidien ou qu’ils soient élaborés par un scientifique, ils révèlent les limites de notre compréhension, de notre savoir ou de notre savoir-faire. Mais ces obstacles attestent en même temps, en la stimulant, notre capacité à nous interroger et à mobiliser nos ressources.
La philosophie n’a nullement le monopole du problème. Mais l’activité de produire et d’examiner des problèmes lui est consubstantielle. Il s’agit dans cet ouvrage d’instruire une spécificité du problème philosophique. Cette caractérisation conduit Philippe Danino à interroger la pertinence d’une histoire de la philosophie conçue à l’aune de l’idée même de problème.
Enquêter sur la nature du problème philosophique, autrement dit questionner le questionnement, c’est rencontrer l’exigence fondamentale de la philosophie. Aussi cette dernière manquerait en quelque sorte à elle-même si elle ne s’interrogeait sur ce qu’elle fait en interrogeant, si elle ne tâchait d’éclairer les ressorts et la signification du questionnement humain.
Une invitation à produire une pensée capable de se mobiliser elle-même contre les fallacieuses adhésions et à se donner un devoir de patience. « Dépayser la pensée », selon le mot de l’auteur.

Philippe Danino, agrégé et docteur en philosophie, est membre associé du CHPMS (Centre d’Histoire des Philosophies Modernes de la Sorbonne, EA 1451) de l’Université Paris 1–Panthéon-Sorbonne

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mardi 16 février 2021

Romain Descendre et Jean-Claude Zancarini (éd.) : La France d'Antonio Gramsci

 ENS Editions - Février 2021


Cet ouvrage propose une analyse inédite de la place et de la fonction de l'histoire, de la politique et de la culture françaises dans la formation et la réflexion d’Antonio Gramsci. Gramsci pense la France, son histoire, sa politique et sa culture, mais son intention vise bien au-delà. La France lui sert à penser l’Italie et sa place dans un « monde grand et terrible », bouleversé par la Grande Guerre, la révolution russe, l’émergence des fascismes, les débuts de l’hégémonie des États-Unis. Constitué d’allers et retours permanents entre la France, point de comparaison plus que modèle, l’Italie et le monde, ce volume examine à partir des textes – au premier rang desquels les Cahiers de prison – certains de ses concepts les plus importants, à l’instar du jacobinisme ou du national-populaire et plusieurs de ses thématiques historiques, des Lumières à la Révolution française. Le livre explore aussi le volet politique et culturel de la pensée de Gramsci, lorsqu’il s’intéresse à l’Action française et à la pensée de Charles Maurras, au coup d’État manqué du général Boulanger ou aux épisodes de l’affaire Dreyfus. Mais en définitive, c’est bien toujours une double perspective, indissociablement européenne et internationaliste, qui est sous-jacente à cette « France de Gramsci ».

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Jean-Michel Besnier : Les théories de la connaissance

 PUF - Février 2021 - Que sais-je ?


Élaborer une théorie de la connaissance, c'est s'attacher à démonter les mécanismes producteurs du savoir, identifier les présupposés théoriques et les implications métaphysiques qui en règlent l'exercice. C'est aussi interroger les dimensions métaphysiques et éthiques que révèle tout acte de connaître. Jean-Michel Besnier nous présente et nous explique les modèles épistémologiques qui rendent compte de l'acquisition des connaissances. Il situe l'apport contemporain des sciences cognitives dans le sillage des conceptions philosophiques traditionnelles.

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Alexandre Declos et Claudine Tiercelin (dir.) : La métaphysique du temps. Perspectives contemporaines

Collège de France - Février 2021


Qui ne s’est un jour demandé ce qu’est vraiment le temps ? Quelle est sa réalité ? Quelles propriétés lui reconnaître ? Nous avons l'impression que le temps passe ou s’écoule. Mais cela correspond-il à sa nature réelle ? Comment rendre compte des distinctions entre passé, présent, futur ? Les enseignements des sciences contredisent-ils notre conception ordinaire du temps ?
Ces interrogations, aussi anciennes que la philosophie elle-même, ont fait l’objet d’un examen renouvelé dans la métaphysique contemporaine. Sans prétendre à l'exhaustivité, les contributions réunies dans ce volume entendent offrir un guide des questions les plus disputées, aujourd'hui, en ce domaine.


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dimanche 14 février 2021

Buata B. Malela & Hans Färnlöf (dir.) : Position(s) du sujet francophone

Éditions du Cerf - Février 2021 - Cerf Patrimoines


La question du sujet est un vaste continent tant de fois exploré par les sciences humaines, mais bien moins par le prisme des études littéraires francophones. Or cet ouvrage propose d’interroger la manière dont le questionnement du sujet en tant que position(s) s’articule et prend sens dans les productions littéraires francophones. Cette ligne de force se double encore par l’exposition d’un corpus francophone qui se positionne, lui aussi, par rapport à la littérature de la France hexagonale. Les réflexions amenées par l’ensemble des contributions de ce collectif mettent en évidence le sujet politique tout aussi bien que le sujet philosophique. C’est ce sujet multiple et ses rapports toujours pluriels avec la subjectivité et l’Autre, avec sa propre conscience et la liberté, avec l’Histoire et la vie présente, qu’explore ce collectif.

Contributeurs-trices : Lambros Couloubaritsis, Paul Aron, Simona Jişa, Patrice Forget, Cynthia Parfait, Nao Sasaki, Michaël Vauthier, Florence Lhote, Hans Färnlöf et Buata Malela

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Jean-Philippe Pierron : Je est un nous. Enquête philosophique sur nos interdépendances avec le vivant

 Actes Sud - Février 2021


Pour répondre à la question « qui suis-je », nous ne cessons de raconter des histoires.

Et parmi celles-ci, il y a nos liens à un animal, un arbre, une rivière ou des matières. Dire je, c’est exprimer combien nous sommes reliés à la nature par d’innombrables capillarités secrètes. Jean-Philippe Pierron mène l’enquête auprès de philosophes et penseurs de l’écologie. Souvent, la rencontre d’un animal ou d’un paysage a été le catalyseur de leur engagement, comme si une brèche poétique et sensible s’était ouverte en eux, permettant une nouvelle manière de se penser, d’agir et de sentir, comme si elle avait inauguré un style d’engagement, vivant humain parmi les vivants. Partant de ces constats, il invite chacun à faire retour poétiquement sur sa propre expérience, mettant au jour la dimension écobiographique de sa vie.

Il interroge les conditions sociales et culturelles qui empêchent d’ordinaire de les évoquer, y trouvant une des raisons de la crise de nos liens avec la nature. Cet ouvrage travaille à l’expression des prémisses d’une transformation radicale, en vue de relations plus équilibrées et vivantes avec la nature.

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Gérard Peylet : L'Intime en question aujourd'hui

 Edilivre - Septembre 2020


L’intime est une dimension importante de la vie humaine. Quelles seraient les conséquences de sa disparition ? En ces temps de crise sanitaire, la question devient encore plus aiguë.
L’intime est une catégorie de pensée difficile à cerner. C’est ce qui est « plus intérieur à moi que ce que j’ai de plus intérieur », selon la définition qu’en donne Augustin dans ses Confessions. L’intime peut être à la fois le plus essentiel et le plus secret, se dérobant aux autres, et aussi ce qui nous associe le plus profondément à l’autre et porte au partage avec lui.
Aujourd’hui, l’intime se trouve au centre d’une contradiction. Incontestablement il est lié à la modernité et cependant le monde actuel est une menace pour l’intime alors que jamais il n’a été, à l’heure de la mondialisation, aussi nécessaire.

Gérard Peylet, professeur émérite à l’université de Bordeaux Montaigne est spécialiste de littérature moderne et contemporaine. Il est président de l’ARDUA (association régionale des diplômés d’Aquitaine) qui remet chaque année son grand prix littéraire dans les salons de la mairie de Bordeaux, et président de l’ARAL (association régionale des amis du Limousin).

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Revue de philosophie économique 2020/1 (Vol. 21) : Normes et normativité en économie

 Vrin - Février 2021


Normes et normativité en économie
Antoinette Baujard, Judith Favereau, Charles Girard

Inequalities, social justice and the web of social interactions
Marc Fleurbaey

The distributive liberal social contract as definite norm of communicative action: A characterization through the Nash social welfare function
Jean Mercier-Ythier

Notes on economics imperialism and norms of scientific inquiry
Uskali Mäki

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