samedi 30 septembre 2017

Pierre Montebello : Deleuze, esthétiques - la honte d'être un homme

Les Presses du réel - Septembre 2017


Pierre Montebello met en lumière les positions esthétiques de Gilles Deleuze et les rapports entre philosophie, arts visuels, musique, cinéma et littérature dans la pensée deleuzienne.
Peut-être l'art n'a pas d'autre raison : élargir l'homme, le dilater, le décentrer, le connecter à un plan large, infiniment large, faire passer le souffle du cosmos en lui. C'est pourquoi l'art opère par devenirs qui sont des devenirs indiscernables, imperceptibles, impersonnels. De quel art ne pourrait-on dire : il m'a fait passer dans un plan plus large, comme une marée, un océan, un ciel, un infini, par affects, par percepts, par sons ? Ou encore, il a créé un monde plus large que moi, il a fait monde, il a si bien éliminé tout ce qui bloque, tout ce qui immobilise, tout ce qui est mort, qu'il a créé une ligne abstraite qui épouse undevenir-monde, devenir de personne, devenir de tout le monde.

Professeur de philosophie moderne et contemporaine à l'Université de Toulouse le Mirail, Pierre Montebello a publié de nombreux ouvrages sur Maine de Biran, Friedrich Nietzsche, Félix Ravaisson, Gabriel Tarde, Henri Bergson et Gilles Deleuze.

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Santiago Espinosa : Traité des apparences

Encre Marine - Septembre 2017


"Le grand maître des apparences, Baltasar Gracián, dit que ce qui ne se voit pas est comme s’il n’était pas. Il n’a sans doute pas livré là, peut-être par prudence, le fond de sa pensée : ce qui ne se perçoit pas n’existe pas. Telle est la thèse en tout cas du présent Traité." Clément Rosset

Santiago Espinosa (Mexico, 1978) est docteur en philosophie et traducteur. Ses travaux ont comme centre d'intérêt le rapport entre musique, littérature et philosophie. Il a publié chez Encre marine Voir et entendre, critique de la perception imaginative (2016), préfacé par Clément Rosset.

TABLE DES MATIÈRES

Prélude 

I. Esthétique de l’apparence 

1. Chauvet. – 2. L’oeuvre et son double. – 3. Le hasard créateur. – 4. La belle apparence. Vérité et mensonge au sens intra-esthétique. – 5. L’apparence, l’apparition, l’apparaître. – Épilogue : la joie esthétique.

II. Politique de l’apparence 

1. Les infortunes de la vertu moralisante. – 2. Les vertus du paraître. – 3. La force du discours. Le roi et son portrait. 

III. Expression et illusion 

1. L’apparence et le bon sens. – 2. Monde apparent et mondes vrais. – 3. Expressionnisme transitif, illusion transcendante. – 4. Expressionnisme intransitif, illusion immanente. – 5. L’inexpressive réalité. – Coda. Langage et réalité. 

Finale. Narcisse ou l’apparence. Les simulacres de l’amour


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François Jullien : Dé-coïncidence. D'où viennent l'art et l'existence

Grasset - Septembre 2017


On voudrait croire que, quand les choses en viennent enfin à s’accorder, c’est là le bonheur…
Or, c’est précisément quand les choses se recoupent complètement et coïncident que cette adéquation, en se stabilisant, se stérilise.
La coïncidence est la mort. C’est par dé-coïncidence qu’advient l’essor.
Dieu lui-même dé-coïncide d’avec soi, en mourant sur la Croix, pour promouvoir la vie vivante. Dans la faille de la dé-coïncidence une initiative est à nouveau possible se déployant en liberté.
Or, comme l’Âge classique a fait de l’adéquation la définition même de la vérité, ou de la coïncidence avec la Nature le grand précepte de l’art comme de la morale, il est revenu à la modernité de rompre avec ce confort de la pensée.
François Jullien fait jouer ici le concept de « dé-coïncidence » dans la Bible, la peinture, la littérature, la philosophie, pour montrer comment il est à la source de l’art et de l’existence.

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vendredi 29 septembre 2017

Arthur Dony : Leibniz et Jean-Sébastien Bach. Métaphysique et pensée musicale à l'âge baroque

Presses Universitaires de Liège - Septembre 2017


La musique occupe une place singulière au sein de la philosophie de G.W. Leibniz (1646-1716). Si les développements que ce dernier y consacre sont peu nombreux et dispersés à travers son oeuvre, ils n'en dessinent pas moins les contours d'une philosophie de la musique aussi pénétrante que méconnue. Celle-ci apparait tout à la fois comme l'expression et le modèle privilégié de sa métaphysique générale, dont la portée esthétique reste largement à explorer. Une oeuvre en particulier, cependant, semble avoir déjà donné corps à cette esthétique musicale. Cette oeuvre est celle de Jean-Sébastien Bach (1685-1750), dont l'écriture contrapuntique manifeste plus que toute autre une parenté structurelle avec la philosophie de Leibniz. A scruter l'architecture complexe de ses compositions, on peut y déceler comme un miroir de l'univers leibnizien, une expression sensible des principes mêmes de l'harmonie universelle. Au vu du contexte intellectuel dans lequel évoluait J.-S. Bach, cette parenté n'est du reste pas sans fondement historique. Il n'est ici que de mentionner l'implication du Cantor dans la société philosophique dirigée par Lorenz Mizler (1711-1778), élève de Wolff et héritier de Leibniz, à laquelle il dédia plusieurs de ses oeuvres les plus hautement formelles, dont la dernière, inachevée, devait être L'Art de la fugue. A travers l'étude de la conception leibnizienne de la musique, envisagée dans son rapport à la pensée musicale de J.-S. Bach, cet ouvrage explore les relations entre métaphysique et musique à la lumière du concept d'harmonie comme "unité dans la diversité". Par le biais d'une enquête comparative, de nature à la fois structurelle et historique, il a pour ambition de montrer comment les concepts de Leibniz peuvent éclairer de façon inédite la musique de J.-S. Bach, et comment celle-ci permet, en retour, de mettre sous un jour nouveau la doctrine leibnizienne de l'harmonie - laquelle trouve en Bach une postérité insoupçonnée.

Arthur DONY est doctorant en philosophie à l'Université de Liège. Il a publié plusieurs articles sur la métaphysique de Leibniz ainsi que sur la philosophie contemporaine. Dans le cadre de ses recherches sur la métaphysique des relations, il a été Recognised Student à la Faculté de Philosophie de l'Université d'Oxford. Il est également organiste.

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Les cahiers de la MSHE n° 30 : Une imagination républicaine. François-Vincent Raspail (1794-1878)

Les cahiers de la MSHE - Octobre 2017 - Archives de l'imaginaire social


Longtemps décrite comme de simple vulgarisation, l’œuvre de François-Vincent Raspail (1794-1878) mérite aujourd’hui un nouvel examen. Il doit être conduit en portant attention à la multiplicité des expressions de cette œuvre – chimie, économie, médecine, agronomie, météorologie, pensée politique et sociale – ; et en tentant d’en signaler la portée créative ainsi que sa volonté d’en diffuser les lumières au plus grand nombre afin de lui permettre de participer aux progrès en cours. Il s’agit aussi de mettre en exergue le développement de cette réflexion avec une inscription souvent décisive de Raspail dans les événements de son temps, de la révolution de 1830 jusqu’à la Troisième République.

Sommaire

Introduction
Jonathan Barbier et Ludovic Frobert

« Raspail ». Grand dictionnaire universel du xixe siècle de Pierre Larousse
Jonathan Barbier et Ludovic Frobert 

Chapitre 1. Raspail et la science populaire
Bernadette Bensaude-Vincent

Chapitre 2. Raspail, Orfila et les cercles vicieux de l’expertise
José Ramón Bertomeu Sánchez

Chapitre 3. Principes pour une réappropriation globale de la santé au xixe siècle. Les combats de Raspail contre la médecine de son temps
Hervé Guillemain 

Chapitre 4. Les spécialités à base de camphre de Raspail
Nicolas Sueur 

Raspail en images
Jonathan Barbier et Ludovic Frobert 

Chapitre 5. Contre les poisons industriels. La voix dissonante de Raspail
Thomas Le Roux

Chapitre 6. Raspail et la défense des savoirs ouvriers et artisanaux sous la monarchie de Juillet
François Jarrige

Chapitre 7. Un candidat « impossible ». La construction de la candidature Raspail à l’élection présidentielle de décembre 1848
Samuel Hayat 

Chapitre 8. François-Vincent Raspail, un éducateur républicain
Jonathan Barbier 

Chapitre 9. Les lunettes de M. Raspail. Les Almanachs de l’Ami du peuple, 1849-1850
Ludovic Frobert

Chapitre 10. Alfred Naquet et François-Vincent Raspail : destins croisés de deux républicains vauclusiens
Christophe Portalez 

Chapitre 11. François-Vincent Raspail figé dans la pierre
Dawn Dodds 

Bibliographie des œuvres de François-Vincent Raspail

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Agone n° 61 : Démytifier la raison

Agone - Septembre 2017


Coordination : Jean-Matthias Fleury & Jean-Jacques Rosat 

Une première tentative de reconstruire la raison, considérée comme base permettant de revendiquer l’égalité et de combattre l’injustice 
Dans beaucoup de milieux intellectuels, y compris à gauche et à l’extrême gauche, la raison est aujourd’hui traitée comme une ennemie. Instrument au service de l’État et du Capital, des polices, des bureaucraties et des technocraties, de la Science qui ne serait que technoscience, de l’Occident et de l’impérialisme, elle signifierait contrôle des corps et des esprits, exclusion et enfermement, écrasement des identités et des différences, ethnocentrisme et colonialisme, productivisme et destruction de la nature et de la Terre... 
Certes, la raison et l’universel ont servi de paravents à toutes sortes d’horreurs et d’oppressions. Mais les irrationalismes politiques et religieux en ont « justifié » bien d’autres. Et comment dénoncer l’injustice, revendiquer l’égalité et le respect des différences, comprendre la place de l’espèce humaine au milieu des autres et sur la Terre, sans s’appuyer sur la raison ? Pas une Raison supérieure, surplombante et totalisante, censée justifier l’ordre établi ou le cours de l’histoire. Mais la raison commune qui est en chacun, cette capacité de demander pourquoi et comment, de chercher ce qui est vrai et ce qui est mieux. 
Ce dossier veut ouvrir quelques pistes pour contribuer à l’immense projet de reconstruire la raison, notamment à travers une réévaluation critique de l’idée de « progrès » dans un dialogue avec Jacques Bouveresse, une analyse des modes de pensée irrationnels voire religieux dans l’extrême gauche française, une réflexion sur l’héritage des Lumières à partir de la dichotomie entre Lumières radicales et modérées mise en évidence par les travaux de Jonathan Israel, ou encore une confrontation avec le rationalisme mal connu de Hayek, aussi puissant philosophiquement que discutable dans ses principes et ses conséquences. 

Sommaire 

Éditorial : Quelle raison garder ? – 1. _Constellations_ : radicalités irrationnelles. Des jeunes révolutionnaires aux anciens réactionnaires (Jean-Luc Chappey) – 2. Quand les Lumières radicales appelaient à la révolte anticoloniale. Diderot et l’_Histoire des deux Indes_ (Jean-Jacques Rosat) – 3. Pour une rationalité écologique. Entretien avec Jacques Bouveresse autour de son livre _Le Mythe moderne du progrès_ – 4. Lire Hayek sérieusement. Le néo-libéralisme, entre rationalisme modéré et conservatisme (Jean-Matthias Fleury) – 5. Hypothèses pour une raison sobre (Jean-Jacques Rosat) – Rubrique “Entretiens” : “On leur fait savoir qu’on les observe, nous aussi” : l’observation juridique aux États-Unis. Entretien avec Jessica Woods (Fraçois Buton, CLémence Fourton et Clément Petitjean) – Rubrique “Histoire radicale” : “Ose être comme Daniel ! Le syndicat des cuisiniers français”, par Wilf McCartney (présenté par Boris Mellow)

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jeudi 28 septembre 2017

Louis Frouart : Pascal. Coeur, corps, esprit

Domuni Press - Septembre 2017


« Voir est un privilège de génie ; il aperçut des structures, des rapports, des proportions, des figurations, là où un autre ne fait qu'aligner péniblement des concepts. Il voit et il fait voir. » Ces mots de Hans Urs von Balthasar introduisent avec justesse cet ouvrage consacré aux trois « ordres » de Pascal. Devant la masse confuse des fragments que Pascal laissa à sa mort, le lecteur se sent souvent perdu. La pensée des trois ordres (corps, esprit, coeur), aide à saisir le mouvement de la pensée de ce grand auteur. Les Pensées s'éclairent alors de manière étonnante.

Louis Frouart est professeur de philosophie. Il enseigne à Lyon.

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Marta Krol : Pour un modèle linguistique de la fiction. Essai de sémantique intégrée

Septentrion; Édition - Septembre 2017 - Collection : Philosophie & linguistique


Élucider l'énigme de la fiction langagière en déterminant ses véritables attributs - après avoir écarté de fausses croyances - telle est l'impulsion de ce livre. Une définition nouvelle de la fiction, en termes de l'expérience testimoniale et substitutive que le texte dispense au lecteur, a permis de formuler un ensemble de critères linguistiques discriminants. S'ensuit un modèle prédictif de textes fictionnels fondé sur une sémantique descriptive et cognitive.Chemin faisant, à la faveur d'éclairages anthropologique, philosophique et psychanalytique, se profile une théorie sémiotique de la représentation.

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Harry Frankfurt : De l'inégalité

Markus Haller éditions - Septembre 2017


L’inégalité économique est souvent considérée comme le problème social principal des sociétés contemporaines. Pourtant, peu nombreux sont ceux qui affirmeraient que l’inégalité soit pire que la pauvreté. Les pauvres souffrent parce qu’ils n’ont pas assez – et non pas parce que les autres ont plus qu’eux, ou trop. Comment se fait-il alors que beaucoup de contemporains se préoccupent davantage de l’inégalité que de la pauvreté ? Selon Harry Frankfurt, ce sont surtout les idées fausses sur la justice sociale qui nourrissent la pensée égalitariste. Nous avons une obligation morale d’abolir la pauvreté. Par contre, la réduction des inégalités ne peut être une finalité en soi. Ceux qui le pensent s’aveuglent face aux nécessités requises pour que chacun puisse mener une vie décente et être respecté par autrui. La stratégie de l’égalitarisme est défendable seulement si elle est un moyen adéquat pour promouvoir autre chose que l’égalité. Quand l’abolition de la pauvreté est visée, l’égalitarisme n’est pas automatiquement requis. Par ses arguments, Frankfurt remet en question de nombreuses idées reçues sur le rapport entre le confort matériel et une vie satisfaisante. S’il nous invite à revoir nos priorités, ce n’est pas un appel à l’indifférence, mais au contraire un plaidoyer pour un engagement social sensé.

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mercredi 27 septembre 2017

Yvan Elissalde : La Culture proprement dite

Baudelaire - Septembre 2017


Qu'est-ce que la culture ? Si la question mérite d'être reposée, vingt-cinq siècles après Platon, c'est que son sens est en passe de se perdre par dissolution. Les usages actuellement intempérants du terme en attestent en effet : on appelle « culture », aujourd'hui, à peu près n'importe quoi, jusqu'au ridicule d'expressions telles que « culture d'entreprise », « culture de la violence » ou « culture chimpanzé ». Ce livre voudrait s'inscrire en faux contre de tels abus, issus par dérivation populaire du triomphe des sciences humaines qui ont réussi à imposer dans les esprits le « culturel » en lieu et place du « cultivé ». Au lieu de ne voir dans la « culture » que la moindre coutume collective marqueuse d'identité sociale, voire l'habitude individuelle la plus insignifiante, le lecteur est invité à en retrouver le sens universel (l'accomplissement passionné de l'esprit humain), lequel se dissimule sous un vocable galvaudé, en commençant par le commencement : une définition critique et raisonnée de la culture, à titre de prélude à toute discussion ultérieure.

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Ray Brassier : Le néant déchaîné. Lumières et extinction

PUF - Septembre 2017 - MétaphysiqueS


Traduit de l'anglais par Antoine Daures.
Il y a plus d'un siècle, Nietzsche désignait le nihilisme comme la catastrophe cognitive produite lorsque la volonté de vérité désigne la « vérité » elle-même comme l'ultime mensonge. Le « nihilisme » est ainsi le nom d'un paradoxe : si la vérité est un mensonge, alors dire la vérité à propos du mensonge de la vérité est aussi un mensonge. Et si la crise du nihilisme est une conséquence de notre allégeance à la vérité, alors le dépassement du nihilisme exige la destitution de la vérité au nom de la vie. Rien n'a donc plus de sens, de valeur, d'importance. L'existence n'a plus aucune signification. Mais si rien n'a d'importance, alors quelle importance de le dire ?
Cet ouvrage propose de résoudre véridiquement le problème du nihilisme en soutenant qu'il importe de savoir que rien n'importe. Cela produit une différence dans la pensée en tant que telle sinon dans tout le reste. Ainsi, c'est la vérité du nihilisme qui est fondamentalement en question dans cet ouvrage. Penser quelque chose de vrai produit un genre nouveau de différence, une différence qui diffère de toutes les autres différences. Et de façon assez surprenante, cela produit une différence dans ce que la pensée peut faire.

Ray Brassier, né en 1965, est un philosophe britannique, aujourd'hui professeur à l'université américaine de Beyrouth. Son livre Nihil Unbound. Enlightenment and Extinction a originellement été publié en 2007 aux éditions Palgrave Macmillan. Il a notamment traduit en anglais Alain Badiou et Quentin Meillassoux. Il est l'un des chefs de file du très en vogue « réalisme spéculatif » en philosophie.

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Nicolas Bourriaud : L'exforme. Art, idéologie et rejet

PUF - Septembre 2017 - Collection : Perspectives critiques


Huit ans après la parution de son dernier livre, Nicolas Bourriaud brise son silence avec L'Exforme, une méditation étonnante sur notre condition à l'âge de la multiplication des déchets déchets du capitalisme, de la consommation, de l'industrialisation, des rêves nucléaires. Comment apprendre à vivre dans un monde de déchets ? Pour Nicolas Bourriaud, la réponse est claire : un tel apprentissage ne peut se penser sans le secours des oeuvres de l'art d'aujourd'hui - oeuvres qui ont fait du déchet leur préoccupation, leur constitution ou leur forme même. Ce dont nous avons besoin, c'est d'inventer des formes de vie qui soient des « exformes », qui acceptent de se confronter au fait qu'elles sont elles-mêmes en train de se transformer en déchets. Inspiré par les écrits de Karl Marx, Walter Benjamin et surtout Louis Althusser, Nicolas Bourriaud propose donc une ronde à l'intérieur d'une nouvelle « fantasmagorie du capital » : la ronde de ce qui est rejeté, et qui, d'être rejeté, ne cesse de faire retour et de réclamer sa place. À la fois panorama remarquable de l'art contemporain, méditation puissante sur la condition politique d'aujourd'hui, et essai de définir les coordonnées existentielles du présent, L'Exforme est un livre majeur.

Nicolas Bourriaud est une des figures majeures de l'art contemporain mondial. Il dirige La Panacée, à Montpellier. Parmi ses derniers livres parus : Formes de vie (Denoël, 1999), Postproduction (Les Presses du Réel, 2002), ou Radicant (Denoël, 2009).

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lundi 25 septembre 2017

Marie-Odile Goulet-Cazé : Le cynisme, une philosophie antique

Vrin - Juillet 2017 - Textes et traditions


Les dix-huit études, dont deux inédites, rassemblées dans le présent ouvrage sont le résultat de quarante années de recherche sur le cynisme ancien. Elles complètent les trois monographies que l’auteur a consacrées à ce mouvement : L’ascèse cynique(1986), Les Kynika du stoïcisme (2003), Cynisme et christianisme dans l’Antiquité (2014), et les deux ouvrages collectifs qu’elle a codirigés sur le sujet : Le cynisme ancien et ses prolongements, avec Richard Goulet en 1993, et The Cynics. The Cynic Movement in Antiquity and its Legacy, avec Robert Bracht Branham en 1996.
C’est l’ensemble du cynisme comme tradition philosophique influente et contestée, de ses origines à la fin de l’Antiquité, qu’un éclairage tout à la fois philologique, historique, prosopographique et philosophique tente de mettre en perspective dans le cadre de la société antique et de restituer dans sa cohérence, tout en le mettant en relation avec les autres mouvements de pensée contemporains.
La documentation est immense et très dispersée, les points d’interrogation sont nombreux. Qui a lancé ce mouvement? Pourquoi a-t-on voulu lui refuser le statut d’hairesis philosophique et le réduire à un mode de vie? Comment rendre compte des traits scandaleux de la fameuse République de Diogène qui aurait inspiré les premiers Stoïciens? Quels points de rapprochement et quels points d’opposition ont déterminé les relations tumultueuses et complexes que le cynisme a entretenues avec le stoïcisme et avec le christianisme?
De ces études il ressort que le cynisme, refusant toute dogmatique et se revendiquant comme une philosophie des actes, apparaît comme la grande philosophie populaire de l’Antiquité.

Marie-Odile Goulet-Cazé est directrice de recherche émérite au CNRS. Elle a travaillé sur le cynisme, le stoïcisme et le néoplatonisme anciens.

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Christian Ruby : Devenir spectateur ?

De l'Attribut - Septembre 2017


Qu est-ce qu'un spectateur ? Naît-on spectateur ? Quel spectateur devient-on face à une oeuvre d'art ou un spectacle ? Catégorisé dans les études, sollicité par les publicitaires, compté par les subventionneurs, le spectateur est resté trop longtemps un objet de pensée secondaire. Auteur de plusieurs ouvrages sur un sujet dont il est l un des penseurs les plus accomplis, Christian Ruby établit ici une théorie du spectateur, philosophique et politique. Il déconstruit le préjugé selon lequel on serait spectateur « par nature ». Le concept lui-même est d ailleurs daté et contextualisé : l'Occident moderne et contemporain ; cette figure est absente des cultures extra-européennes ou a été importée sous la colonisation. Comment l'oeuvre me fait-elle spectateur et quel spectateur veux-je devenir?

Philosophe, formateur de médiateurs culturels, Christian Ruby est l'auteur de nombreux ouvrages, dont un Abécédaire des arts et de la culture (dernièrement, chez le même éditeur) et plusieurs essais sur le concept de spectateur. Il a notamment travaillé sur l'oeuvre de Jacques Rancière, co-dirige la revue Raison présente et collabore régulièrement aux sites Le Spectateur européen et Nonfiction.

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André Hirt : Chantier Faustus. Thomas Mann et le roman de l’époque

Kimé - Septembre 2017


La culture est-elle devenue folle et la musique est-elle coupable ? Dans Le Docteur Faustus, ce roman rédigé pendant l’exil en Californie entre 1943 et 1947, Thomas Mann rapporte la biographie d’un compositeur imaginaire, Adrian Leverkühn, qui, pour se doter du pouvoir de la création et opérer une percée supérieure dans le domaine de l’art, accepte un Pacte avec le Diable. À la vérité, ce Pacte fut déjà réellement conclu par la culture (la Kultur) et la musique allemandes depuis l’origine et il aboutit à la catastrophe nazie. Face à cette folie et à cette contradiction de la culture qui se manifeste comme barbarie, c’est alors toute la civilisation européenne qui est ébranlée.
Il fallait donc étudier l’Allemagne et les Allemands pour dégager l’identité ambiguë de la musique ; il fallait reconsidérer la figure de Nietzsche, un des modèles pour le personnage d’Adrian, afin d’évaluer la responsabilité de la pensée dans la catastrophe ; il fallait, en somme, avec Thomas Mann qui devient dans ce roman, à une hauteur insoupçonnée, philosophe, penseur et, avec l’aide et le conseil d’Adorno, musicologue, faire d’une part l’état des lieux en matière de culture et de civilisation, de génie et de création, et d’autre part ouvrir le « Chantier Faustus », ce programme de pensée qui est encore et plus que jamais le nôtre.
Si ce Chantier n’a pas vraiment évolué depuis la parution du roman, c’est qu’il nous met en demeure de trouver, grâce à la lucidité de Thomas Mann, à celle de quelques autres aussi qui sont convoqués ici (dont Valéry qui écrit au même moment un Mon Faust), une solution aux apories si paradoxales et à vif de l’Histoire avec l’espoir d’entrevoir, peut-être, dans le son qui s’éloigne d’un violoncelle, une « clarté dans la nuit ».

André Hirt enseigne la Philosophie en khâgne au Lycée Faidherbe de Lille. Il a publié de nombreux ouvrages aux éditions Kimé, entre autres sur Glenn Gould, Baudelaire, Descartes, Kleist, Karl Kraus, Robert Musil et Philippe Lacoue-Labarthe.

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dimanche 24 septembre 2017

Arnaud Tomès et Philippe Caumières : Pour l'autonomie. La pensée politique de Castoriadis

L'Echappée - Septembre 2017


Venu du marxisme, dont il a constaté très tôt les impasses, Cornelius Castoriadis a voulu réinventer la révolution. Selon lui, la modernité voit s’affronter deux projets de société : celui d’une maîtrise rationnelle du réel et celui d’une autonomie de toutes et de tous. Le premier a donné des résultats désastreux en engendrant le règne de la technique et de l’économie. Le second reste encore à construire pour qu’advienne une société vraiment démocratique dans laquelle le peuple se gouverne lui-même, se passant de toute classe dirigeante.
Castoriadis a mis en lumière les origines de ce projet d’autonomie qui remontent à la Grèce antique. Il en a analysé les expressions modernes, de la révolution russe de 1917 aux révoltes des années 1960. Mais surtout, il en a examiné les conditions pour que se développe une politique émancipatrice aujourd’hui : auto-organisation des luttes, pratique de l’égalité et sens des limites.
Ce projet d’autonomie n’est pas un programme clés en main. Il est un imaginaire autant qu’une expérience. Il est un horizon, celui d’une société consciente du fait que le pouvoir est l’affaire de tous. C’est cette réflexion multiforme et souvent complexe que présente et questionne ce livre qui offre pour la première fois une synthèse claire, accessible et percutante de la pensée politique de Castoriadis.

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Edouard Schaelchli : Ellul l'intraitable

Lemieux Editeur - Septembre 2017


Se plonger dans ­l'oeuvre et la vie de Jacques Ellul, c'est emprunter mille chemins : aborder le résistant et le Juste, le ­compagnon de route de la décroissance, le porteur ­d'une ambition critique radicale qui impressionnèrent Bernanos et Debord, mais aussi le protestant ­converti et ­s'inventant un christianisme très particulier, le " rhinocéros intellectuel " qui fonce sur tout ce qui bouge, le pessimiste résolu dans une société qui veut le Bien à tout prix. Mais aussi le duo intellectuel et virtuose formé avec Bernard Charbonneau et celui, théologien, formé avec Jean Bosc. Edouard Schalchli campe (et discute) le portrait – surtout pas ­l'hagiographie – de ­l'un des philosophes les plus impressionnants du XXe siècle. Et surtout ­s'interroge : ­comment être ellulien après Jacques Ellul ?

Edouard Schaelchli (né en 1964) a été enseignant puis berger avant de se lancer dans une thèse sur la pensée politique de Giono. Membre de la Société internationale des amis de Jacques Ellul, militant de la décroissance, il envisage de déserter à nouveau.

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Nicholas Carr : Remplacer l'humain. Critique de l'automatisation de la société

L'Echappée - Septembre 2017 - Collection : Pour en finir avec


Les systèmes automatisés ont envahi notre quotidien via les applications pour smartphone, les GPS, les objets connectés, les robots ou drones domestiques – et bientôt les voitures sans conducteur. Chaque jour plus innovantes, ces technologies se proposent de soulager notre esprit, de nous épargner des efforts inutiles et de supprimer frictions et ralentissements dans nos vies.
Censés alléger le travail des ouvriers et accroître les gains de productivité, l'automatisation a été introduite dans les manufactures pendant la révolution industrielle. Grâce à l'irrésistible essor de la robotique et de l'informatique, elle n’a cessé de se développer, d’abord dans l’industrie puis dans tous les domaines : aviation, finance, architecture, design, ressources humaines, médecine, justice, enseignement...
En s’appuyant sur des exemples concrets et des études scientifiques diverses, Nicholas Carr démontre que notre dépendance accrue aux systèmes automatisés n'est pas sans danger. En faisant de moins en moins appel à nos sens, à notre expérience et à nos facultés intellectuelles, nous risquons de perdre notre autonomie, nos savoir-faire et notre pouvoir de décision. C'est pourquoi il est urgent de nous opposer à l’automatisation intégrale de la société et de remettre en question le primat de la technologie sur l’humain.

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samedi 23 septembre 2017

Hannah Arendt : Humanité et terreur

Payot - Septembre 2017


Le charisme de Hitler ; l'art de terroriser les populations ; la responsabilité politique ; la destruction de la culture allemande ; le nationalisme et le fascisme ; l'"espace vide" dans lequel nous a laissés la Grande Guerre ; la pensée totalitaire ; la manière dont certains journalistes, historiens ou poètes, sont les gardiens de la vérité des faits : ce nouveau recueil de la grande philosophe, dont certains textes sont inédits en français, complète La Philosophie de l'existence et manifeste, à chaque page, ce qui l'anima toute sa vie : la passion de comprendre.

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Éric Hoppenot, Michel Olivier et Joëlle Hansel (dirs.) : Totalité et infini. Une oeuvre de ruptures

Editions Manucius - Septembre 2017 - Collection : Les Aldes


Totalité et infini (1961), œuvre majeure d’Emmanuel Levinas, est l’exposé de l’éthique de l’altérité qui a fait de lui l’une des figures les plus marquantes de la philosophie du XXe siècle. Dans la trace de lectures multiples (Husserl, Heidegger, Descartes, Platon ou encore Rosenzweig), il y déploie une philosophie éthique qui se départit de tout fondement ontologique. Si Totalité et infini est bien une «œuvre de ruptures», c’est qu’elle se donne pour projet de rompre avec l’histoire de la philosophie qui donne le primat au même et à la totalité. Penser l’existence, l’advenue au monde et sa signification, à partir de la présence d’autrui, tel est l’ambitieux projet d’Emmanuel Levinas. Ne plus inscrire le «Je» comme fondement de la pensée, tel est son geste révolutionnaire.
La relance du motif fondamental de l’«il y a», les gestes de rupture avec la figure de la totalité et certaines traditions de la phénoménologie, de l’épistémologie, voire de la philosophie analytique, l’actualité de l’œuvre et l’apport pratique de Totalité et infini à l’interprétation du monde contemporain (justice, politique, éducation), le dialogue entre Totalité et infini et des pensées qui ont nourri ou qui ont croisé certains motifs de la pensée de Levinas – Henri Bergson, René Girard, Maurice Blanchot: tels sont les enjeux explorés dans ce livre.

Avec les contributions de : Flora Bastiani, Benoît Chantre, Hugues Choplin, François Coppens, Pascal Delhom, Corinne Enaudeau, Arnaud François, Miguel García Baró, Georges Hansel, Joëlle Hansel, éric Hoppenot, Malgorzata Kowalska, Yasuhiko Murakami, Michel Olivier, Jean-François Rey, Jean-Michel Salanskis.

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vendredi 22 septembre 2017

Peter Trawny : Heidegger, une introduction critique

Le Seuil - Septembre 2017


C'est à Peter Trawny que nous devons la publication internationale de Heidegger et l'antisémitisme, où il commentait et mettait en perspective certains passages des Cahiers noirs. Documentant rigoureusement ces passages désastreux, il lançait un débat mondial sur la nécessité d'une réinterprétation d'ensemble de la pensée de Heidegger, qui est loin d'être clos.

Pour autant, Trawny se refuse à en conclure que Heidegger devrait cesser d'être considéré comme un philosophe, et lu entièrement au prisme de cette imprégnation par l'antisémitisme, dont son œuvre publiée ne portait jusqu'alors pas trace. L'auteur d'Être et temps doit continuer d'être lu et commenté en tant que tel. C'est ce qu'entreprend cette " introduction critique " à sa pensée, par celui qui a édité une dizaine des derniers volumes des Œuvres complètes en allemand et qui est sans doute un de ses meilleurs connaisseurs " de l'intérieur ". L'intérêt, pour le lecteur français, est d'autant plus grand qu'un certain nombre de ces volumes encore non traduits, avant même les Cahiers noirs et leur millier de pages, contiennent un matériau philosophique et parfois politique très dense et complexe, qui est largement en attente de sa réception en France.

Le livre s'articule autour de quatre grandes thématiques qui ont occupé le travail de Heidegger : " la facticité de la vie ", " le sens de l'être ", " l'histoire de l'être ", enfin " l'essence de la technique ". Un dernier moment, conclusif, détaille quelques " effets " et influences de cette pensée, dont on mesure aujourd'hui le degré d'égarement politique, mais qui reste un monument de la philosophie du XXe siècle, auquel il faut se confronter.

Spécialiste de la philosophie de Heidegger, Peter Trawny (né en 1964) préside l'Institut Martin Heidegger de l'Université de Wuppertal. On lui doit, outre ses travaux académiques, d'avoir dirigé la publication des Cahiers noirs. Son ouvrage Heidegger et l'antisémitisme a été publié au Seuil en 2014.

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jeudi 21 septembre 2017

Bruno Giuliani : Le bonheur avec Spinoza. L'Ethique reformulée pour notre temps

Almora - Septembre 2017


Spinoza est peut-être le plus grand philosophe de l′Occident, mais il est si difficile à lire que très peu arrivent à le comprendre. 
Voici son Éthique rendue enfin accessible à tous dans une version simplifiée et modernisée enrichie de précieuses explications et de nombreux exemples. 
Reformulant l′Éthique dans le sens des sagesses non-duelles, Bruno Giuliani met en lumière l′intuition la plus révolutionnaire de l′oeuvre, souvent incomprise de ses lecteurs, à savoir que le véritable sens de Dieu - c′est-à-dire la nature - est en réalité la Vie. Accompagnant le lecteur tout au long de l′ascension spirituelle qui va de la souffrance de l′ignorant à la liberté du sage, il montre comment se libérer des illusions de la morale et s′éveiller à la grâce de l′amour par la seule compréhension de la vérité. 
L′Éthique apparaît alors clairement pour ce qu′elle est : une extraordinaire pédagogie du bonheur dont la méthode est la thérapie de l′affectivité par l′éveil de notre intuition. Plus nous comprenons nos affects comme des expressions nécessaires de la Vie, plus nos passions se transforment en vertus et plus nous devenons libres, aimants et heureux, jusqu′à la plus haute béatitude. 
Une invitation magistrale à éveiller notre coeur à l′unique source du bonheur - et au sens même de l′existence : la culture de la joie. 

Professeur agrégé et docteur en philosophie de Nice Sophia Antipolis, Bruno Giuliani a enseigné pendant vingt ans en lycée et à l'université tout en animant de nombreux ateliers philo pour enfants et adultes. 
Il est aujourd'hui l'un des directeurs pédagogiques de la Fondation SEVE (Savoir Être et Vivre Ensemble), créée par Frédéric Lenoir, qu a pour mission de soutenir les projets qui, à travers la réflexion philosophique, la pratique de l'attention, l'activité ludique ou artistique œuvrent pour mieux préparer les enfants et les jeunes à devenir des citoyens confiants, actifs et respectueux du vivant​ : http://fondationseve.org

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Nicolas Poirier : Canetti. Les métamorphoses contre la puissance

Michalon Editeur - Octobre 2017


Romancier, dramaturge, anthropologue, essayiste et moraliste, prix Nobel de littérature en 1981, Elias Canetti est un écrivain inclassable, rétif aux dogmes comme aux idéologies, qui a tout fait pour ne pas s'ériger en maître. Hostile aux systèmes de pensée à vocation totalisante, la pensée de Canetti peut sembler, à première vue, assez déroutante, tant il est difficile d'en identifier la forme unitaire qui lui confère d'emblée sa signification. Pourtant, si ses motifs sont indéniablement pluriels, l'oeuvre de Canetti n'en reste pas moins portée par le souci de donner tout son sens à la possibilité pour les hommes de résister, en se jouant notamment des identités figées, à un pouvoir ayant besoin d'infliger la mort pour s'exercer.
Le livre de Nicolas Poirier privilégie l'aspect plus directement politique de l'oeuvre de Canetti : à partir principalement de l'anthropologie de la culture élaborée par Canetti dans "Masse et puissance", son unique ouvrage théorique, il se donne pour objet de faire ressortir les thématiques et problématiques saillantes de la réflexion menée par Canetti concernant notamment le pouvoir et son lien avec la mort, mais aussi plus largement la capacité humaine de faire communauté sans succomber aux pathologies qui enferment l'homme dans une identité qu'il prétend exclusive.

Docteur en science politique, Nicolas Poirier est enseignant et chercheur en philosophie, rattaché au laboratoire Sophiapol de l'université Paris-Ouest Nanterre-La Défense. Il a notamment publié L'ontologie politique de Castoriadis en 2011 aux éditions Payot.

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Thomas Seguin : Politiques de la vie. La Nature au prisme du social

Editions L'Harmattan - Juillet 2017 - Collection : Logiques sociales


La définition de la nature de la vie, ainsi que de sa physionomie, est, en quelque sorte, l'objet même du politique et de sa décision. Si une société sait comprendre et respecter la vie en elle-même, elle saura établir un rapport compréhensif et équilibré avec les entités naturelles. La vie prise ainsi dans sa saisie intégrale induit l'élaboration d'une physique sociale qui pense les conditions de l'harmonie sociale ainsi que celles d'une société vivante.

INTRODUCTION
Sociologie et biologie
La crise écologique
L'anthropologie politique
L'ORIGINE, L’ÉTAT DE NATURE ET LA COMMUNAUTÉ
L'immun de l'identité 
La souveraineté comme pulsion
L'étranger et la différence
TEMPS, RYTHMES ET ADAPTATIONS
Biopolitique négative
La rationalité économique
L'homo oeconomicus
Biopolitique positive 
Physiologie sociale
Dispositif anthropologique 
Accommodation réciproque
Métronomie
LA VIE ET LA MORT, ENTRE LE CLOS ET L'OUVERT
Le maintien de l'énergie
L'espace libre de l'imagination
L'ouverture continue du symbolique
La pensée et le corps
Le rôle des passions
L'AFFECT, LA MÉMOIRE ET LE RÉCIT
Ontologie et politique
L'affect comme fondation
Le travail de la représentation
L'anamnèse de la mémoire
LE DÉSIR, LES CHAMPS ET LA PRODUCTION
La nature du champs social
Les régimes d'organisation
La philosophie de l'émancipation
LA CORPORÉITÉ, FRAGMENTS DE PHYSIQUE SOCIALE
Le sujet et le milieu
L'éthique du rapport : la valence écologique
Puissance d'agir et citoyenneté
L'organisation énergétique des corps
De l'individu au groupe : les résonances
CONCLUSION
Parcours socio-constructiviste
Politique écologique
Perspectives de développement

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mardi 19 septembre 2017

Sylvie Lindeperg et Ania Szczepanska : A qui appartiennent les images ?

Msh Paris - Septembre 2017 - Collection : Interventions


Dans nos sociétés « iconophages », l'attrait pour les archives audiovisuelles s'accroît, menaçant parfois l'intégrité des images qui façonnent notre mémoire et nos imaginaires du passé. Leur importance est cruciale et pourtant elles ne bénéficient pas d un statut équivalent à celui des archives écrites ; elles ne profitent pas non plus pleinement des protections accordées aux oeuvres d'art. Parallèlement, la révolution numérique modifie en profondeur les conditions d'accès, de circulation et de reproduction des images, posant de constants défis aux institutions chargées d'en assurer la conservation et la communication. Ainsi, les usages des images d'archives soulèvent des questions politiques et éthiques tandis que leurs coûts freinent l'expérimentation de formes plus innovantes d'écriture de l'histoire dans le cadre de dispositifs pédagogiques et scientifiques. Parce qu'elles sont entrelacées, ces questions nécessitent une réflexion de fond associant historiens, juristes, philosophes, conservateurs, cinéastes, producteurs... Le présent ouvrage se propose d'amorcer ce dialogue nécessaire en dépliant les questions liées à la conservation, à l interprétation, à la circulation et aux usages des images d archives.

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Marie José Mondzain : Confiscation. Des mots, des images et du temps

Les Liens qui libèrent - Septembre 2017


Ne faut-il pas rendre au terme « radicalité » sa beauté virulente et son énergie politique ? Tout est fait aujourd'hui pour identifier la radicalité aux gestes les plus meurtriers et aux opinions les plus asservies. La voici réduite à ne désigner que les convictions doctrinales et les stratégies d'endoctrinement. La radicalité, au contraire, fait appel au courage des ruptures constructives et à l'imagination la plus créatrice. La véritable urgence est bien pour nous celle du combat contre la confiscation des mots, celle des images, et du temps. Les mots les plus menacés sont ceux que la langue du flux mondial de la communication verbale et iconique fait peu à peu disparaître après leur avoir fait subir torsion sur torsion afin de les plier à la loi du marché. Peu à peu c'est la capacité d'agir qui est anéantie par ces confiscations mêmes, qui veulent anéantir toute énergie transformatrice. Si ces propositions font penser que je crois dans la force révolutionnaire de la radicalité, on ne s'y trompe- ra pas, à condition de consentir à ce que la révolution ne peut exister qu'au présent. La lutte n'est et ne sera jamais finale, car c'est à chaque instant que nous sommes tenus d'être les hôtes de l'étrange et de l'étranger pour faire advenir ce qu'on nous demande justement de ne plus attendre et même de repousser. La radicalité n'est pas un programme, c'est, la figure de notre accueil face à tout ce qui arrive et ainsi continue de nous arriver.

Marie José Mondzain est philosophe, directrice émérite au CNRS, spécialiste du rapport à l'image. Son travail se prolonge dans le champ politique. Elle a publié entre autres Image, icône, économie... (Seuil), Le commerce des regards (Seuil), Homo spectator (Bayard) ou Qu'est-ce que tu vois ? (Gallimard).

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vendredi 15 septembre 2017

Jean-Noël Duhot : L'énigme platonicienne

Kimé - Septembre 2017


La question platonicienne est traversée par une énigme qui défie les interprètes depuis les travaux de Léon Robin, qui datent de plus d'un siècle. Platon a-t-il élaboré une doctrine, ou sa pensée est-elle tout entière contenue dans les dialogues ? Autrement dit, y a-t-il un enseignement secret de Platon qui n'apparaîtrait pas dans son oeuvre écrite ? Le témoignage des doxographes, à commencer par Aristote, laisse entendre que Platon a bien enseigné une doctrine, mais comment expliquer le silence des dialogues ? Analysant l'étrange passage du Timée qui s'articule sur la gamme pythagoricienne, J.-J. Duhot, qui a aussi été musicien professionnel, en a décrypté la clef, qui avait échappé à tous les interprètes : le Même code l'octave, soit le rapport 2, et l'Autre code la quinte, soit le rapport 3/2. Cette clef, indiscutable en elle-même, comme le démontre J.-J. Duhot, permet d'établir la grille de lecture qui éclaire toutes les obscurités du passage. On a donc là une double équivalence, entre métaphysique (Même et Autre), acoustique (octave et quinte), et mathématiques (construction arithmétique de la gamme). J.-J. Duhot montre que c'est la matrice sur laquelle Platon construit son oeuvre et met en place le postulat de mathématicité du monde, qui sera la base de toute la science moderne, à partir de Galilée. La gamme du Timée offre un modèle mathématique, la division de 2 en produits de facteurs dans un système logarithmique, qui résout (métaphoriquement) les problèmes de l'un et du multiple. On voit ainsi apparaître un « cycle éléatique » dans lequel, au fil des dialogues, Parménide, Théétète, Sophiste et Politique, se met en place une véritable doctrine platonicienne. Doctrine secrète qui s'offre au lecteur qui sait en décrypter le code.

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Alain Deneault : Le Totalitarisme pervers. D’une multinationale au pouvoir

Rue de l'échiquier - Septembre 2017


















Peut-on parler de « totalitarisme » quand il s’agit de nommer le pouvoir des multinationales tel qu’il s’est construit et imposé depuis le début du XXe siècle ?
Alors que la pratique politique moderne voudrait que les sujets d’une collectivité obéissent aux lois, non aux puissants, on assiste à un renversement pervers : ce sont les multinationales, aujourd’hui, qui soumettent la délibération des assemblées politiques à d’autres « lois », leurs lois, qu’elles s’assurent de rendre efficaces : la « loi » du marché, la « loi » de la concurrence, la « loi » universelle de l’offre et de la demande.
Ce livre étudie la façon dont les pétrolières, imitées en cela par des multinationales d’autres secteurs, se constituent telles des autorités souveraines de nature privée. L’entreprise Total est en la matière un cas d’école. Se présenter comme la « huitième des Sept Soeurs », en référence aux majors du pétrole, et se dire « total » pour bien marquer cette prétention, c’était, au milieu du XXe siècle, chercher à s’imposer à son tour dans un ordre où les sociétés multinationales se développaient indépendamment des États qui les avaient créées, à la manière d’un Frankenstein.

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Joel Kaye : Histoire de l'équilibre (1250-1375). L’apparition d’un nouveau modèle d’équilibre et son impact sur la pensée

Les Belles Lettres - Septembre 2017


Les mouvements du monde peuvent-ils se régler d’eux-mêmes et produire leur propre stabilité bien équilibrée ? Les choses s’arrangent-elles toutes seules ?
Ce rêve de toujours, constamment mis en déroute et retrouvé, a connu en Occident latin, pendant plus d’un siècle, (1250-1375) une vogue intense et a même produit un modèle unitaire et ambitieux qui affectait la pensée économique scolastique, la doctrine politique, le savoir médical et la philosophie naturelle. Les penseurs les plus aigus et les plus novateurs de l’époque ont montré le fonctionnement et surtout les immenses possibilités offertes par ce modèle, qui a entraîné de capitales orientations nouvelles. 
C’est ce qu’a découvert Joel Kaye dans ce très grand livre, qui réussit à être fort lisible et d’une érudition ébouriffante et qui nous fait saisir les séductions encore actuelles de ce beau mirage. 
Ce livre a été couronné en 2017 par la médaille Haskins (Medieval Academy of America) et a obtenu le prix Jacques Barzun (American Philosophical Society).(2016-12-21)

Joel Kaye est professeur au département d’histoire de Barnard College, à l’université Columbia de New York. Parmi ses dernières publications, Economy and Nature in the Fourteenth Century: Money, Market Exchange, and the Emergence of Scientific Thought (Cambridge University Press, 1998).

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