lundi 31 octobre 2016

Isabelle Queval : Philosophie de l'effort

Editions Cécile Defaut - Octobre 2016


Comment penser l'effort aujourd'hui ? Le thème peut sembler à la fois banal et faussement suranné. Banal, d'une part, parce que l'effort est, pour paraphraser Descartes, « la chose du monde la mieux partagée ». Depuis toujours, nous sommes enjoints à « faire des efforts », dans des domaines très variés de l'existence, pour apprendre à marcher ou faire du vélo, à l'école, dans nos relations avec autrui puis, plus tard, pour mener à bien des études et une vie professionnelle, trouver le bonheur dans notre vie privée et surmonter les « coups durs » qui sont le lot de chacun. Banal aussi, parce que, tel un marronnier des propos de comptoir, le thème est dans l'actualité, lorsqu'il s'agit de déplorer le « manque d'efforts » des « jeunes générations » ou la perte du « goût de l'effort », à l'école notamment. Ainsi, l'effort serait requis partout, et pourtant perdu, omniprésent dans les discours et si difficile à définir, si difficile à saisir aussi dans les actes. De quoi parle-t-on, de l'effort physique, démonstratif, ou de l'effort intellectuel, intériorisé, impalpable, mais dont les neurosciences visent à montrer la teneur somatique ?

Isabelle Queval est enseignante-chercheure à l'université de Paris Descartes et au CERLIS. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages dont S'accomplir ou se dépasser, essai sur le sport contemporain (Gallimard, 2004).

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Zhaoyuan Qi : Le socratisme en Chine et la recherche comparative entre la philosophie morale de Socrate et celle de Confucius

Presses Universitaires de Limoges et du Limousin - Octobre 2016


Quelle est la place du socratisme en Chine depuis le tournant du XXe siècle ? Quelles peuvent être les relations que la philosophie morale de Socrate et celle de Confucius entretiennent ? Cet ouvrage tente d’apporter un éclairage sur ces interrogations.
Après avoir brièvement présenté les échanges littéraires et culturels sino-occidentaux dont le socratisme en Chine fait partie, l’auteur propose une étude, sous un angle historique, de quatre éléments essentiels à la création d’un lien : l’introduction, la traduction, la réception, l’influence, laquelle joue un rôle primordial.
Le lecteur trouvera ensuite une étude comparative des philosophies morales de Socrate et de Confucius à travers les notions clefs de leurs doctrines, le Bien et le ren, ainsi qu’une présentation des contextes historiques où sont nés le socratisme et le confucianisme. Puis seront explorés de manière approfondie l’essence et le point de départ de leurs philosophies morales ainsi que la voie pour accéder à l’humanité et à la vertu que ces deux maîtres se sont efforcés de suivre toute leur vie.

TABLE DES MATIÈRES

- Préface (Jean-Pierre Levet)
- Introduction
PARTIE I LES PENSÉES DE SOCRATE EN CHINE
- Chapitre I. Les échanges entre la Chine et l’Occident(du IIesiècle au début du XXe siècle)
- Chapitre II. L’introduction et la traduction des pensées socratiques en Chine
- Chapitre III. La réception
- Chapitre IV. L’influence
PARTIE II LA COMPARAISON ENTRE LA PHILOSOPHIE MORALE DE SOCRATE ET CELLE DE CONFUCIUS
- Chapitre I. Les contextes historiques
- Chapitre II. La comparaison entre le ren et le Bien
- Conclusion
- Bibliographie
ANNEXES
- ANNEXE 1 La Généalogie de Confucius
- ANNEXE 2 La Chronologie chinoise
- ANNEXE 3 La vie de Confucius
- ANNEXE 4 La chronologie de l’époque classique de la Grèce antique (499 – 336 avant J.-C.)
- ANNEXE 5

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Jean-Luc Marion : De surcroît

PUF - Octobre 2016 - Quadrige Essais Débats


Les phénomènes apparaissent-ils toujours selon la calme adéquation en eux de l'intuition avec la signification, voire, plus souvent, avec un déficit d'intuition ? Ou bien certains les phénomènes saturés n'apparaissent-ils pas plutôt grâce au surcroît irrépressible de l'intuition sur tous les concepts et toutes les significations que l'on voudrait leur assigner ?
Cette question avait surgi du principe « Autant de réduction, autant de donation » (dans Réduction et donation. Recherches sur Husserl, Heidegger et la phénoménologie, 1989) et conduit à dégager la donation, telle qu'elle déplie ce qui se donne et ce qui se montre (avec Étant donné. Essai d'une phénoménologie de la donation, 1997).
Reste, une fois ces acquis répétés, à étudier en eux-mêmes chacun des quatre types de phénomènes saturés : l'événement (saturé selon la quantité), l'idole ou tableau (saturé selon la qualité), la chair (saturée selon la relation) et enfin l'icône ou visage d'autrui (saturé selon la modalité). Il devient alors pensable d'étudier leur combinaison dans ce qu'on doit thématiser comme un phénomène saturé à la puissance, un paradoxe des paradoxes le phénomène de révélation. En l'occurrence, il s'agit de comprendre (contre une féconde critique de J. Derrida) les trois moments de la théologie mystique (affirmation, négation, hyperbole) non seulement comme l'accomplissement d'un phénomène saturé exemplaire, mais encore comme la répétition de toute phénoménalité de l'excès.
De surcroît donc. Parce qu'il s'agit de l'excès du donné qui se montre. Parce qu'il s'agit aussi de l'exposer une nouvelle fois.

Ancien élève de l'École normale supérieure, Jean-Luc Marion est professeur de métaphysique à l'Université Paris-Sorbonne et professeur à l'Université de Chicago. Auteur d'une oeuvre philosophique importante, il a été élu à l'Académie française.

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vendredi 28 octobre 2016

Baptiste Mélès : Les classifications des systèmes philosophiques

Librairie Philosophique Vrin - Octobre 2016 - Collection : Mathesis


Kant, Hegel, Cousin, Renouvier et Vuillemin ont partagé l'ambition de construire une classification de la totalité des systèmes philosophiques possibles, aussi bien passés que futurs. D'où viennent leurs critères classificatoires et comment sont-ils combinés ?
Pour le savoir, Baptiste Mélès dégage la forme mathématique de chaque classification et montre en quoi chacune de ces constructions dérive du système même de son auteur. Un philosophe cohérent ne comprend des autres philosophes que ce que son propre système lui permet de penser. Les relations entre systèmes ne sont ainsi pas moins passibles d'une analyse structurale que les systèmes eux mêmes.

Chargé de recherche au CNRS, Baptiste Mélès travaille sur les interactions entre les formes de rationalité de la philosophie et des sciences formelles – logique, mathématiques et informatique.

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David Hume : Abrégé du Traité de la nature humaine (nouvelle traduction)

Allia - Octobre 2016


"Ce livre me semble suffisamment singulier et nouveau pour réclamer l’attention du public ; particulièrement s’il s’avère, comme l’auteur paraît le suggérer, que l’adoption de sa philosophie obligerait à modifier de fond en comble la plus grande part de nos sciences."
Considéré aujourd’hui comme une œuvre majeure dans l’histoire de la pensée, le Traité de la nature humaine passa inaperçu au moment de sa parution en 1739. David Hume le dit tombé “mort né des presses” et tient sa forme pour responsable de son échec. Qu’à cela ne tienne, il en rédige sous couvert d’anonymat un Abrégé qu’il destine à la critique. Prêt à défendre coûte que coûte ses idées nouvelles, il y clarifie non seulement son Traité mais en dégage en quelques pages les questions centrales : la nature des idées, le lien de causalité et la question du libre-arbitre. Surtout, il y traite de manière originale et approfondie de la notion de croyance. 
Paru en 1740, il n’est remis à la disposition du public qu’en 1938. Si l’histoire démentira l’insuccès du Traité, l’Abrégé du Traité de la nature humaine est un texte clé pour en saisir l’ampleur et la modernité.

Suivi de Lettre d'un gentleman à son ami d'Édimbourg.

Traduit de l'anglais par Guillaume Coqui.

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samedi 22 octobre 2016

Louis Althusser : Les vaches noires. Interview imaginaire

PUF - Septembre 2016 - Collection : Perspectives critiques


Poursuivant le travail d'édition des manuscrits inédits de Louis Althusser, entamé avec succès par Initiation à la philosophie pour les non-philosophes et Être marxiste en philosophie, tous deux traduits dans plus de dix langues, les Presses universitaires de France publient Les Vaches noires, une auto-interview polémique rédigée en 1976, dans laquelle le philosophe revient sur sa relation chahutée avec le Parti communiste français, dont il fut longtemps un pilier intellectuel, quoique contesté. Mêlant considérations théoriques, polémiques politiques, observations de coulisses et confessions personnelles, cette réflexion sur les suites à donner aux 22e congrès du Parti communiste français est l'un des textes les plus singuliers d'Althusser et aussi, à de très nombreux égards, un de ceux dans lesquels il se met le plus à nu. À la fois critique sévère du Parti et défense inconditionnelle des idéaux qui y président, c'est surtout un texte qui dresse un programme d'une actualité surprenante quant à l organisation de la lutte révolutionnaire au moment de son reflux. Tout ensemble document historique, politique, philosophique et biographique, Les Vaches noires mettent en pièces l'image, encore tenace, d'un Althusser dogmatique, pour restituer toute la souplesse, la complexité et l'inquiétude de sa pensée celle d'un marxiste pour temps de crise, à l'instar du nôtre.

Louis Althusser fut un des plus grands penseurs de la seconde moitié du vingtième siècle. Son oeuvre continue à nourrir les mouvements de gauche dans le monde entier. De lui, les Presses universitaires de France ont publié Montesquieu, la politique et l'histoire (1959), Lire « Le Capital » (1965), Sur la reproduction (1995), Solitude de Machiavel (1998), Initiation à la philosophie pour les non-philosophes (2014) et Être marxiste en philosophie (2015).

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vendredi 21 octobre 2016

François Loiret : La question du monde

Editions Kimé - Octobre 2016 - Collection : Philosophie en cours


De quoi la question du monde est-elle au fond la question ? Quatre axes, qui ne prétendent pas à l’exhaustivité, permettent d’approcher la réponse à cette question, en l’envisageant à partir des textes d’Aristote, Thomas d’Aquin, Descartes, Malebranche, Adam Smith, Kant et Heidegger. Le premier axe est celui du monde comme sphère, le second celui du gouvernement du monde, le troisième celui de la représentation et le quatrième celui de l’existence. Ces quatre axes ne sont pas hiérarchisés et articulés comme si un destin métaphysique devait nous mener du premier au dernier, comme si les tard venus avaient le privilège de mieux voir que leurs devanciers . Ils reposent librement les uns à côté des autres. Certes, le parcours suivi nous mène d’un monde sans dehors impensable sans la présence d’un dieu à un monde sans dehors et sans Dieu comme si une boucle se refermait, mais cette fermeture n’est qu’apparente. Loin des approches pluralistes et immanentistes qui reposent souvent sur une confusion du monde et de l’univers, il s’agit ici de montrer que la question du monde si elle est bien une question cosmologique, une question anthropologique, une question ontologique et une question politique est aussi, dès la philosophie grecque, une question théologique. Il importe en effet de prendre en compte la théologie interne aux textes philosophiques et non de la traiter comme un supplément passé de date. En ce sens la réponse à la question : de quoi la question du monde est-elle la question ? est loin d’être univoque. Il n’en reste pas moins que la question du monde invite à poser le problème de la mondanisation de notre présence, problème généralement évacué en notre temps, mais qui est au cœur des textes de la tradition.

François Loiret, professeur agrégé de philosophie en classes préparatoires littéraires, a publié Volonté et infini chez Duns Scot, Kimé, 2003; Duns Scot, La cause du vouloir suivi de l’Objet de la jouissance, traduction, Belles Lettres, 2009.

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Ernst Bloch : Rêve diurne, station debout et utopie concrète. Ernst Bloch en dialogue

Nouvelles Editions Lignes - Octobre 2016


Long entretien inédit en français avec l’auteur du Principe Espérance, l’un des grands livres de pensée du XXe siècle, réalisé en 1974, soit trois ans avant sa mort. Où Ernst Bloch revient dans le détail sur son itinéraire intellectuel et politique.

Sur son enfance, passée dans un milieu familial modeste, acculturé ; sur la formation de sa pensée, ensuite : Schopenhauer, pour commencer, puis Schelling, et, simultanément, Luxemburg, Marx et Engels (premières lectures politiques) ; Hegel enfin.

Bloch évoque ensuite ceux grâce auxquels cette formation s’est affinée : Simmel, puis Lukács avec qui il se lia d’amitié. Amitié qu’il eut aussi, après 1918 et son premier livre, L’Esprit de l’utopie, pour Benjamin, Kracauer, Adorno, Klemperer, Weill et Brecht, dont il fait autant de portraits vivants et beaux.

Les rapports du communisme au nazisme y sont longuement évoqués, qui occupèrent une place importante dans sa vie politique, et les concepts de ses livres principaux clairement explicités : d’Héritage de ce temps à l’œuvre maîtresse, Le Principe Espérance.

La biographie, dans cet entretien, n’est jamais distincte de l’analyse ; elles s’entremêlent. Rêve diurne, station debout et utopie concrète constitue en quelque sorte une autobiographie intellectuelle, vivante, passionnante.

Ouvrage traduit, présenté et annoté par Arno Münster. Auteur d’une biographie d’Ernst Bloch (L’Utopie concrète d’Ernst Bloch. 
Une biographie, Kimé, 2001), Arno Münster a fait paraître chez Lignes : André Gorz ou Le socialisme difficile(2008) et Pour un socialisme vert (2012).

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Nicolas Delforge et Matthias Dörries (dirs.) : Limites de la créativité. Normes, sciences et arts

Editions Kimé - Octobre 2016 - Philosophie en cours


François Jacob, biologiste français et Prix Nobel, a souligné dans les années 1970 que les sciences, les technologies et leur cortège expérimental font intervenir « un jeu des possibles » et constituent pour cette raison « une machine à fabriquer de l’avenir ». Autrement dit, les activités scientifiques, médicales ou encore artistiques exigent que soient instaurés des dispositifs qui à la fois concrétisent et contrôlent la génération de connaissances nouvelles et de pratiques originales. Ce livre vise à explorer les articulations multiples entre les activités créatives et leurs limites constitutives. Les articles posent la question des limites de la créativité à partir de perspectives philosophiques et sociologiques tout en se référant à des études de cas qui sont à l’interface entre sciences, arts et normes sociotechniques. Le livre est le résultat d’une recherche sur la créativité menée à l’IRIST (Institut de Recherches Interdisciplinaires sur les Sciences et la Technologie) à l’Université de Strasbourg.

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Jean-Jacques Wunenburger : Esthétique de la transfiguration

Cerf - Octobre 2016 - Essais


L’esthétique occidentale est dominée par le paradigme de l’imitation, issu de Platon et d’Aristote, souvent réduit à une interprétation stéréotypée. Mais loin d’être une simple copie, l’oeuvre d’art transforme son référent, par la création visuelle et le verbe langagier, en lui conférant une profondeur nouvelle touchant à l’invisible.
Comment repenser alors l’expérience esthétique des arts ? C’est à un nouveau paradigme qu’appelle ici Jean-Jacques Wunenburger : celui de « Pâques esthétiques », propre à la théologie chrétienne de la transfiguration, pour laquelle l’image visible du Dieu doit mourir à soi pour renaître dans un espace visionnaire, celui du corps de gloire.
Libéré de sa source religieuse, ce paradigme permet de mieux comprendre le statut des images comme des tentatives de transfigurer le visible. L’expérience esthétique reposerait donc sur des oeuvres considérées comme des réalités imaginales et le regard porté sur elles relèverait d’une conversion du regard, non réductible à une
reconnaissance perceptive.
Ainsi « l’esthétique de la transfiguration » propose une autre lecture de l’expérience esthétique mais prétend aussi éclairer par son effacement la crise actuelle de l’art.

Professeur de philosophie à l’université Jean-Moulin Lyon 3, Jean-Jacques Wunenburger préside l’association Gaston Bachelard et le Centre de recherches internationales sur l’imaginaire. Il a consacré de nombreux ouvrages à l’image, à l’imagination et à l’imaginaire dans leurs relations avec la rationalité. Entre autres : La vie des images (2002) ; Philosophie des images (1997), L’imaginaire (2016).

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Alain Laurent : L'Autre Individualisme. Une anthologie

Les Belles Lettres - Octobre 2016 - Penseurs de la liberté


Un cliché amplement répandu veut désormais que l'individualisme ne puisse qu'être égoïsme, repli sur soi, narcissisme irresponsable ou produit du matérialisme consumériste. Et qu'en conséquence il soit la cause de presque tous les maux qui accablent notre société. Contre ce coup de force lexical idéologiquement orienté, cet ouvrage entend rappeler et établir l'existence d'un autre individualisme tel que par exemple l'ont pensé et défendu K. Popper et J.-F. Revel. Autant choix existentiel personnel que philosophie morale et sociale, il a valeur de déclaration d'indépendance individuelle, promeut la singularité d'individus souverains sur eux-mêmes tout disposés à coopérer volontairement sur la base de cette reconnaissance réciproque. Et prend sens en s'opposant au conformisme, au paternalisme et à toutes les formes possibles de collectivisme.
C'est cet individualisme bien compris et polyphonique qu on découvrira ici en cheminant en compagnie bien sûr de Stirner, Nietzsche, G. Palante et Ayn Rand. Mais aussi et entre autres de B. Constant, Emerson, O. Wilde, Alain, Ortega y Gasset, Hayek ou Zinovev. Et même de Kierkegaard, Tocqueville et Jaurès sans oublier des auteurs moins connus, des non-alignés et les surprenants anarcho-individualistes américains puis français des siècles derniers.
Et si, dans l'actuel contexte de rhétorique anti-individualiste massive, ce « grand récit » redonnait goût à une liberté individuelle plus altière, responsable et partagée ?

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mardi 18 octobre 2016

Fabrice Jambois : Deleuze et la mort. Chemins dans l'anti-Oedipe

Editions L'Harmattan - Octobre 2016 - Ouverture philosophique


Cet essai aborde la théorie de l'inconscient élaborée par Deleuze et Guattari en 1972 dans L'Anti-Œdipe. Il met en évidence le rôle central de la pulsion de mort dans ce livre emblématique des « philosophies du désir » des années 70 : l'ensemble de la métapsychologie reconstruite par Deleuze, dans un dialogue constant avec les théoriciens de la psychanalyse, gravite en effet autour de l' idée de mort, déclinée en une constellation de concepts déterminés, et renvoie à des opérations dialectiques discrètes et à une forme de hégélianisme encrypté. La notion de corps sans organes, corps métamorphique indissociable d'une puissance d'affirmation et d'adaptation autant que « modèle de la mort », condense les ambiguïtés d'une pensée philosophique, irréductible à un simple vitalisme, qui se propose de répertorier les moyens de relancer l'économie libidinale. La schizo-analyse esquissée dans le premier tome de Capitalisme et schizophrénie a pour finalité de permettre à chacun de se constituer en un « schizophrène artificiel » capable de s'extraire des impasses de la névrose et d'activer sa puissance de désirer, c'est-à-dire capable de cesser d'être un « cadavre dévoreur d'images». 

Fabrice Jambois est agrégé de philosophie et docteur en philosophie. Il a soutenu en 2013 sa thèse de doctorat à l'université Toulouse II Jean Jaurès, sous la direction de Jean-Christophe Goddard, Hégélianisme et schizo-analyse : l'idée de mort et la formation de la psychiatrie matérialiste dans la philosophie de Gilles Deleuze. Le présent ouvrage en est une version remaniée.

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Giordano Bruno : Oeuvres complètes : Tome 3, De la cause, du principe, et de l'Un

Les Belles Lettres - Octobre 2016


" De même que dans l'art, les formes varient à l'infini (si cela est possible), c'est toujours une même matière qui persiste sous elles ― la forme de l'arbre, par exemple, étant suivie de celle du tronc, puis de celle de la troupe, de la planche, du siège, de l'escabeau, de la caisse, du peigne, et ainsi de suite, cependant que l'être du bois persiste toujours ―, il n'en va pas autrement dans la nature, où, les formes changeant à l'infini et se succédant l'une l'autre, la matière reste toujours la même […] Ce qui était semence devient herbe, et que ce qui était herbe devient épi, ce qui était épi devient pain, ce qui était pain devient chyle, chyle sang, le sang semence, la semence embryon, l'embryon homme, l'homme cadavre, le cadavre terre, la terre pierre ou autre chose, et ainsi de suite, pour en arriver à revêtir toutes les choses naturelles. " (GB)

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Frédéric Nef : L’Anti-Hume. De la logique des relations à la métaphysique des connexions

Vrin - Octobre 2016 - Problèmes & Controverses


Cet ouvrage complète L’objet quelconque (1998) et Les propriétés des choses (2006), et il mène à son terme une recherche qui, traitant des liens qui existent ou subsistent entre les objets et les propriétés, s’efforce d’établir la consistance et la cohérence ultime de la réalité physique et mentale.
À cette fin, le concept classique de relation, omniprésent en logique, ne paraît pas pouvoir remplir un rôle métaphysique. De Nicolas de Cues à Gustav Bergman en passant par Baumgarten, c’est la connexion, le nexus, qui remplit cette fonction. Il convient donc de suspendre localement l’empire de la relation et de décrire de la manière la plus fine possible les propriétés formelles et ontologiques de la connexion, afin de comprendre comment la réalité est quelque chose d’uni.
Cette description passe par une discussion de la causalité, entendue à travers sa critique humienne, qui en rejette l’essence connective et conduit à l’atomisme métaphysique, à un univers fait de points sans dépendance les uns vis-à-vis des autres. Cet atomisme métaphysique doit être écarté si nous voulons comprendre comment la réalité est quelque chose d’uni et de connecté. Quant à l’atomisme métaphysique de Russell qui tend vers un monisme, c’est-à-dire vers un idéalisme radical, affirmant l’unité absolue de ce qui existe, ou même l’existence unique d’un absolu, il n’apparaît pas, quoiqu’il soit utile d’en examiner la force réelle, qu’une métaphysique de la connexion y conduise nécessairement.

Frédéric Nef, ancien directeur d’étude à l’EHESS, est membre de l’Institut Jean-Nicod. Il est l’auteur de nombreux livres et articles dans le domaine de la sémantique, de la logique et de l’ontologie.

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lundi 17 octobre 2016

Danielle Cohen-Lévinas, Marc de Launay, Gérald Sfez (dirs.) : Leo Strauss, judaïsme et philosophie

Beauchesne Editions - Octobre 2016 - Le grenier à sel


Leo Strauss (1899-1973) a inscrit sa pensée dans l'héritage de la tradition grecque, mais également dans celui de la tradition biblique. Se rapportant au judaïsme comme à une révélation de la Loi (pour laquelle la dimension de la foi est secondaire), il fait retour à une pensée juive (Pourquoi nous restons juifs) et tente de prolonger la réflexion de Maïmonide dans les conditions nouvelles des temps présents. Il s'oppose ainsi à sa rénovation par l'approche phénoménologique de Franz Rosenzweig comme à la pensée de Martin Buber, tout en se tenant à distance de la réflexion sur le mysticisme juif de Gershom Scholem avec lequel il dialogue. Cet ouvrage interroge la manière dont Strauss pense les relations de corrélation et de conflit entre philosophie et judaïsme. En quoi la réflexion sur la Loi, dont il poursuit l'élaboration dans la lignée de la pensée médiévale et à contre-courant de la modernité des Lumières, représente- t-elle un approfondissement de la pensée juive et jette-t-elle une lumière crue sur la situation du judaïsme dans le monde ? Quels sont les termes du débat avec les penseurs contemporains du judaïsme avec lesquels il est en relation ? Quelles sont aujourd'hui les possibilités et les limites d'une telle réflexion pour la vitalité du judaïsme et de la philosophie ? Les études présentes ouvrent des voies différentes, voire divergentes, essentiellement heuristiques, sur les possibilités et les limites de la réflexion straussienne pour la vitalité du judaïsme et de la philosophie. Elles s'accompagnent de la parution d'un texte inédit en français : «La situation religieuse actuelle» (1930), qui représente un moment décisif de la réflexion de Strauss sur la question. Ont contribué à ce volume : Danielle Cohen-Levinas, Bruno Karsenti, Marc de Launay, Jean-Claude Monod, Géraldine roux, Gérald Sfez, Heinz Wismann.

Les coordonnateurs : Danielle Cohen-Levinas est professeur à l'université Paris IV-Sorbonne. Fondatrice du Centre d'esthétique, de musique et philosophie contemporaine et du Collège des études juives et de philosophie contemporaine, elle est chercheur associé aux Archives Husserl. Marc de Launay est directeur de recherche au CNRS (Archives Husserl de Paris ENS Ulm). Ses travaux portent essentiellement sur la philosophie allemande dont il est également traducteur. Gérald Sfez, professeur de khâgne classique (philosophie), est spécialiste de philosophie politique classique.

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Alain Cambier (éd.) : Le corps sans limites

Presses Universitaires du Septentrion - Octobre 2016 -  Les nouveaux rendez-vous d'Archimède


Corps-esprit ou corps-machine, corps biologique ou corps social, autant d'objets aux contours flous. Le corps est de fait sujet de réflexions philosophique, scientifique ou religieuse depuis l’Antiquité, dont la question centrale reste : quelles sont les limites du corps ?
Cet ouvrage collectif a pour objectif d’apporter une contribution multidisciplinaire sur le savoir du corps : ses facultés et son étendue, ses modèles et représentations. À travers des textes rédigés par des chercheurs, praticiens, philosophes, sont abordées de manière critique les questions relatives aux relations émergentes entre corps et esprit, à la possibilité de l’intelligence artificielle, à la portée des fabrication, augmentation ou réparation du corps, et aux constructions sociales des images du corps et leurs utilisations.
Il apparaît que le corps est, peut-être, sans limites. Les avancées technologiques, scientifiques et médicales permettent et promettent de multiples et toujours plus nombreuses modifications et extensions du corps, tandis que robots et cerveaux artificiels sont de plus en plus sophistiqués et capables. Malgré l’avancée de nos connaissances, il n’apparaît pas de délimitation nette entre corps et esprit, conscience et pensée. Une frontière semble alors infranchissable : celle de notre capacité à élaborer de toutes pièces un corps pensant par soi, à soi.


Table des matières

Avant-propos
Par Jean-Philippe Cassar
Introduction. Le savoir du corps : un champ en extension
Par Alain Cambier


I.
Penser le corps au-delà du dualisme
Corps et esprit : une question de point de vue
Par Marc Parmentier
Corps, âme et esprit dans les monothéismes
Par Simon Icard
Corps imaginés, corps imaginaires
Par Gilles Boëtsch


II.
Enjeux éthiques de l'exploitation du corps
La psychomotricité : un soin à la jonction du corps et de l'esprit ?
Par Bernard Meurin
Une politique de mise à disposition des corps : le principe du consentement présumé et le don d'organes
Par Michel Castra
 
III.
Les promesses technologiques et leurs limites
Une seule intelligence ?
Par Jean-Paul Delahaye
Corps, « soi » et autrui : approche en robotique développementale
Par Peter Ford Dominey et Grégoire Pointeau
Vers un cerveau artificiel ? Une question neurophilosophique
Par Philippe Gallois


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Gérard Lebrun : Pascal. Tours, détours et retournements

Editions Beauchesne - Octobre 2016 - Collection : Le grenier à sel


Présenté par Francis Wolff

Pionnier de la mathématique du hasard, de la méthode expérimentale en physique ou de l'herméneutique biblique. Et puis catholique fervent au bord de l'hérésie mais épistémologue de l'axiomatique ; philosophe tragique de l'existence humaine mais pamphlétaire comique… Y a-t-il un point où convergent toutes ces facettes de Blaise Pascal ? C'est la recherche à laquelle se livre cet ouvrage posthume (inédit en français) de Gérard Lebrun, grand historien de la philosophie allemande qu'on n'attendait pas sur ce terrain… On y découvrira les méandres d'une argumentation qu'on ne saurait résumer à une étiquette (" dialectique ") ainsi que les spirales d'une pensée qu'on ne peut réduire à quelques clichés (" irrationalisme ", " fidéisme "). Les routes escarpées par où nous conduit Lebrun nous réservent au moins une surprise, celle de voir surgir notre modernité là où on l'attendait le moins : à l'ombre du " Dieu caché " de Port-Royal. 

Gérard Lebrun (1930-1999), a partagé sa vie de professeur de philosophie entre l'université d'Aix en Provence et celle de São Paulo (Brésil). Vénéré de ses étudiants pour ses cours qui étaient préparés comme des oeuvres d'art, il est surtout connu pour ses travaux d'histoire de la philosophie allemande : Kant et la fin de la métaphysique (" Le livre de poche "), La Patience du concept : essai sur le discours hégélien (Gallimard), L'Envers de la dialectique : Hegel à la lumière de Nietzsche (Seuil) et Kant sans kantisme (Fayard).

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Guillaume Fagniez et Sylvain Camilleri (dirs.) : Dilthey et l'Histoire

Vrin - Octobre 2016 - Annales de l'Institut de philosophie et de sciences morales


Wilhelm Dilthey (1833-1911) est l'un des grands précurseurs de l'herméneutique et de la phénoménologie du XXe siècle. Mais il est aussi l'auteur d'une oeuvre originale, qui se déploie tout entière à partir de la détermination de l'homme comme "être historique". Son oeuvre entend d'abord réaliser le programme d'une "critique de la raison historique" : réflexion sur les conditions du savoir historique, elle est en quête d'un fondement autonome des sciences de l'esprit. Elle tente également - et plus décisivement - de tirer toutes les conséquences de l'historicité de l'homme à l'horizon d'une "philosophie de la vie". A égale distance d'un historicisme sceptique et d'une philosophie dogmatique de l'histoire, la pensée de Dilthey recherche une articulation originale des rapports entre histoire et philosophie. Au coeur de cette dernière se trouve une anthropologie historique dont les voies tant herméneutiques que critiques sont aujourd'hui à redécouvrir.

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Jonathan Crary : Techniques de l'observateur. Vision et modernité au XIXe siècle

Dehors - Octobre 2016


De quand date la naissance de l'observateur moderne ?
L'histoire culturelle et la théorie de l'art ont souvent identifié deux points d'origine : la révolution picturale des années 1860 et l'invention de la photographie quelques décennies plus tôt. Pour Jonathan Crary, c'est au tournant du XIXe siècle que s'opère,non pas une mutation de l'imagerie, mais une transformation de la subjectivité, lorsque la figure de l'observateur investit le champ esthétique, la médecine et la philosophie. Bien que vieille de deux siècles, cette discrète révolution dans la culture visuelle occidentale est encore la nôtre. Elle accompagne l'essor de la société disciplinaire tout en préparant l'avènement de la société du spectacle - ainsi que de leurs prolongements actuels. En relisant Michel Foucault, Guy Debord et les penseurs critiques de la modernité, Crary nous invite à un voyage intellectuel érudit et provoquant parmi les arts et les savoirs qui l'ont construite. Techniques de l'observateur opère un retour aux sources historiques de notre attention visuelle et de ses enjeux subjectifs et politiques.

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Frédéric Lordon : Les affects de la politique

Seuil - Octobre 2016 - Collection : Débats


Pourquoi certaines injustices conduisent-elles à des révoltes quand d'autres sont subies passivement ? Comment expliquer que la contestation s'empare d'une partie du corps social sans que personne n'ait pu l'anticiper ? Qu'est-ce qui maintient le peuple tranquille ou, au contraire, le met en mouvement ? Après "Nuit debout" et les manifestations sociales qui ont émaillé 2016, ces questions prennent un relief particulier. Pour Frédéric Lordon, ce ne sont pas les "idées" qui mettent les individus en mouvement, mais les affects. Même lorsqu'un groupe étaie sa révolte sur une théorie, cette théorie puise son énergie à la source de passions comme l'indignation, la crainte ou l'espérance. En s'appuyant sur la théorie des affects de Spinoza, Frédéric Lordon propose une interprétation tout à fait originale de l'idéologie (qui installe les peuples dans la servitude volontaire) et de la contestation (où l'équilibre affectif est rompu, rendant intolérable ce qui était jusque-là toléré). Car la politique est un art d'affecter. "Ce que je m'apprête à faire, cette décision que je vais prendre, qu'est-ce que ça va leur faire ?", voici la question au principe de toute pratique politique : persuader, convaincre, c'est affecter. En s'appuyant sur des situations politiques récentes et connues, ce livre analyse quelques-uns des procédés de cet art, non sans montrer tout ce qui le grève d'aléas... et de possibles ratages. Car les hommes politiques, sociologiquement séparés de la population, n'ont qu'une connaissance lacunaire des complexions passionnelles de ceux à qui ils s'adressent et, en réalité, ignorent presque tout de ce qui "leur fait quelque chose". Ce livre stimulant déploie une théorie concrète des affects politiques et montre que c'est par un usage des passions, autant que par un exercice de la raison, que l'on a une chance de transformer ce monde.

Directeur de recherche au CNRS, Frédéric Lordon est notamment l'auteur de Jusqu'à quand ? Pour en finir avec les crises financières (2008), Capitalisme, désir et servitude (2010), D'un retournement l'autre (2011) et La Société des affects (2013).

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dimanche 16 octobre 2016

Vincent Bontems et Roland Lehoucq : Les Idées noires de la physique

Les Belles Lettres - Octobre 2016


Ciel noir, corps noir, trou noir, matière noire et énergie noire : pourquoi les physiciens éprouvent-ils le besoin de noircir certaines de leurs idées ?

Loin d'être anecdotique, cette interrogation permet de traverser l'histoire de la physique et d'en soulever une bonne part des enjeux actuels. L'énigme du ciel noir a préoccupé les astronomes pendant des siècles ; l'étude du rayonnement du corps noir est à l origine de la révolution quantique ; le trou noir est une singularité cosmique fascinante ; la matière noire et l'énergie noire sont des hypothèses mystérieuses de la cosmologie contemporaine. À partir de leurs disciplines respectives, l'astrophysicien Roland Lehoucq et le philosophe des sciences Vincent Bontems éclairent tour à tour la signification du qualificatif « noir » pour chacune de ces idées. Il ne s'agit donc pas d'un livre de vulgarisation classique, mais d'un dialogue où se répondent la signification scientifique de la couleur noire et la rêverie sur les métaphores ténébreuses. Dans le sillage de Gaston Bachelard, qui fut le premier à pratiquer ainsi en parallèle l'épistémologie et la psychanalyse de l'imaginaire, ces deux chercheurs proposent de manière complice une excursion dans les méandres de la recherche en alternant les éclairages critiques et émerveillés pour en dissiper l'obscurité. Les idées noires de la physique s y révèlent instructives et inspirantes.

Vincent Bontems, ancien élève de l'ENS Ulm est philosophe, il travaille dans un laboratoire de recherche du CEA. On lui doit les entretiens avec Bernard Stiegler, parus en 2008 (Economie de l'hypermatériel et psychopouvoir).
Roland Lehoucq, agrégé de physique et ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, est astrophysicien au CEA, spécialisé dans la topologie cosmique. Il a récemment publié, aux éditions Le Pommier, Mission Caladan(avec Claude Ecken, 2010), Calendriers, miroirs du ciel et des cultures (avec Gilles Cappe, Nathan Desdouits, Hélène Gaillard, David Wilgenbus, 2009), et Le Soleil, notre étoile (2009).

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Christian Godin : Le grand bestiaire de la philosophie

Cerf - Octobre 2016


Soixante-huit animaux figurent dans ce zoo conceptuel. Ils permettront au lecteur de visiter ou de revisiter vingt-cinq siècles de philosophie.
Car pour réfléchir au bonheur, à la violence, à la société, ou à l’immortalité, les philosophes ont inventé des images.
Parmi elles, les animaux sont en bonne place.
Échappés des fables et des bestiaires, le cheval et la fourmi, l’araignée et la baleine, en passant par la tortue et l’âne ont pu illustrer, symboliser, évoquer les plus difficiles questions, à commencer par la vérité et l’erreur, l’âme et le corps, le sentiment et l’instinct.
Vaste comme le monde, la philosophie ne pouvait ignorer cet autre monde – peut-être à son image.
Un livre pour tous les amis des bêtes et de la sagesse.

Né en 1949, longtemps professeur de philosophie, Christian Godin est l’auteur d’une oeuvre forte qui compte, entre autres, La Fin de l’humanité, La Haine de la nature, La Démoralisation ainsi qu’un ouvrage destiné au grand public, La Philosophie pour les nuls.

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Thibaut Gress : Balades philosophiques. Premiers parcours. XXè siècle

Ipagine - Octobre 2016


Bien des philosophes français du XXème siècle ont acquis une certaine notoriété auprès du grand public : songeons par exemple à Sartre, Bergson, Deleuze, Foucault ou encore Levinas. Ces grands noms, souvent mobilisés dans les discussions de tous ordres, témoignent de la vitalité de la vie intellectuelle en France au siècle dernier. Mais le XXème siècle ne fut pas que français et Paris accueillit, comme si souvent, tout ce que le monde connaissait de bouillonnement intellectuel et philosophique : c’est ainsi que nous écouterons aux côtés de Jan Patočka les conférences de Husserl à la Sorbonne, les discussions deHeidegger chez Jean Beaufret, pour ce premier parcours, autour des phénoménologues et épistémologues…
Chaque lieu visité dans ce premier parcours sera l’occasion d’une présentation de leur oeuvre sous une forme synthétique et accessible.

Ancien élève de l’École Normale Supérieure (Lyon), agrégé et docteur en Philosophie, Thibaut Gress enseigne à l’Université ainsi qu’au lycée. Il a publié quatre ouvrages sur Descartes, une introduction à la philosophie de Kant, ainsi qu’une étude consacrée à la signification philosophique de la peinture dans la Renaissance italienne.

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vendredi 14 octobre 2016

Michaël Foessel et Louis Lourme (dir.) : Cosmopolitisme et démocratie

PUF - Octobre 2016 - Collection : La Vie des Idées


Depuis les années 1990, la notion de cosmopolitisme est devenue un objet d'analyse privilégié pour la philosophie politique. Les réseaux de solidarité transnationale, les problèmes liés aux risques globaux et le développement des modalités de gouvernance supranationale ont donné une pertinence nouvelle au concept de citoyenneté mondiale. Aujourd'hui, la perspective cosmopolitique ne désigne plus seulement une façon de se représenter en tant qu'individu dans le monde, mais aussi une manière de concevoir la politique au-delà de la sphère nationale. Dans le cadre des débats autour d'une possible démocratisation du pouvoir à l'échelle supranationale, le cosmopolitisme propose des réponses originales, qui n'échappent pas à certaines critiques radicales. Cet ouvrage analyse cette perspective et ces critiques.

Ce livre est présenté par Michaël Fœssel, professeur de philosophie à l’École polytechnique. Membre de la direction de la revue Esprit, il dirige avec Jean-Claude Monod, depuis 2014, la collection « L’Ordre philosophique » aux éditions du Seuil. Il a notamment publié Le temps de la consolation (Seuil, 2015).

Ce livre est coordoné par Louis Lourme, docteur en philosophie politique et chercheur associé au sein du laboratoire SPH (Sciences, philosophie, humanités) de l’Université Bordeaux-Montaigne. Il a notamment publié Le nouvel âge de la citoyenneté mondiale (Puf, 2014).

Ont contribué à cet ouvrage Étienne Balibar, Michaël Fœssel, Jean-Marc Ferry et Louis Lourme.

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Céline Spector : Eloges de l'injustice. La philosophie face à la déraison

Seuil - Octobre 2016 - L'ordre philosophique


Malgré son ambition, la philosophie politique n'est jamais parvenue à prouver qu'il est rationnel (bon, avantageux pour l'individu autant que pour la collectivité) d'être juste. Ce livre entend évoquer les " personnages conceptuels " ou les " figures " théâtrales mises en scène par les philosophes eux-mêmes afin de mettre à l'épreuve leur théorie de la justice : de tels personnages viennent contredire le discours rationnel du philosophe, et souvent l'accuser d'idéalisme. Cette thèse philosophique s'accompagne d'une thèse sur le présent : la théorie politique contemporaine dominante tend depuis les années 1970 à réduire la figure du " mal " politique, en l'assimilant, sous couvert de théorie du choix rationnel, au " passager clandestin ", qui ne contribue pas à la coopération sociale à la mesure de ce qu'il profite. Or un tel choix est pour le moins contestable, dans la mesure où il laisse dans l'ombre des figures plus " extrêmes " du mal politique : le nazi, le criminel de guerre, le terroriste. A cet égard, la philosophie politique moderne, quoique décidément rationaliste, a mieux cerné le risque que fait courir à la philosophie elle-même l'" Insensé " ou le " raisonneur violent ". Face au risque d'irénisme encouru par la théorie politique, sociale et morale contemporaine, dont le monde semble parfois peuplé de " zombies raisonnables ", il nous faut restituer le rôle de l'expérience tragique au cœur de la philosophie politique.

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Dorian Astor et Alain Jugnon (dirs.) : Pourquoi nous sommes nietzschéens

LES IMPRESSIONS NOUVELLES EDITIONS - Octobre 2016 - Collection : Réflexions faites


En octobre 1991, il y a un quart de siècle, Pourquoi nous ne sommes pas nietzschéens paraissait chez Grasset. Quelques philosophes français se targuaient de ne pas l'être, ou de ne plus l'être, enfin : de ne plus vouloir le devenir, jamais. Nous voulons promettre ici le contraire : nous aurons à devenir nietzschéens car le temps présent nous impose cette réévaluation. Une telle promesse se réalise dans cet ouvrage collectif en interpellant en sujets nietzschéens les penseurs contemporains qui ont accepté cet enjeu, de par leurs lectures de l'oeuvre de Nietzsche, à partir de l'inscription de leur propre oeuvre dans ce que nous nommons un nietzschéisme pour le présent. Nous avions en effet une question : que promettons-nous aujourd'hui au nom de Nietzsche, parce que nous le lisons, parce que nous ne pouvons pas ne pas le lire ?

Ce livre dévoile et développe les pensées et les écritures dont nous avons grandement besoin aujourd'hui pour en finir avec tous les nihilismes du mécontemporain.

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Christiane Chauviré : Comprendre l'art. L'esthétique de Wittgenstein

Kimé - Octobre 2016


La philosophie de l'art de Wittgenstein est délibérément provocatrice, et concerne d'ailleurs une élite faite d'amateurs avertis, de mélomanes ou de professionnels : "Le sujet (l'Esthétique) est très vaste et tout à fait mal compris, autant que je puisse le voir". Il s'agit d'abord de dissiper les fausses évidences, de démystifier le "jugement de goût", ou la psychologie expérimentale relative à l'expérience esthétique, mais aussi le trouble induit par les images inscrites dans notre langage qui nous portent à philosopher : ainsi du platonisme vers lequel nous poussent les substantifs comme "beauté". Wittgenstein nous propose une enquête grammaticale sur les mots de l'art, et substitue au platonisme des théories esthétiques une conception démystifiée où comprendre l'art veut dire entendre un thème musical - comme (une valse, une marche) ou voir un tableau comme - (un tableau de genre ou une nature morte), conception issue d'une philosophie des aspects.

Christiane Chauviré est professeur honoraire de l'Université de Paris 1 Sorbonne. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages sur Wittgenstein et Peirce.

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jeudi 13 octobre 2016

Marie Goupy : L'état d'exception ou l'impuissance autoritaire de l'Etat à l'époque du libéralisme

CNRS - Octobre 2016 - Collection : PHI.POL.HIS.


Comment l’état d’exception s’est-il imposé dans la pensée contemporaine ? Pourquoi une notion dont la valeur théorique est aussi contestée, non sans lien avec l’ombre de Carl Schmitt dont elle ne parvient guère à se détacher, est-elle aussi présente dans le champ politique ? Le sentiment largement partagé de subir des crises à répétition, sinon de vivre une situation de crise permanente suffit-il à l’expliquer ?

Marie Goupy tente de répondre à ces questions en revenant sur l’émergence de la notion d’état d’exception dans le contexte de l’entre-deux guerres.

En partant de l’étude des « usages » des pouvoirs de crise en France et en Allemagne durant cette période, et en suivant la construction du concept d’état d’exception par Carl Schmitt, ce livre interroge la signification de la place grandissante occupée par les pouvoirs exceptionnels, à un moment où l’idée d’une impuissance du politique se formule. En explorant l’équivoque de la pensée de Carl Schmitt, tout comme les réponses fascisantes qu’il prétend apporter à cette impuissance du politique, le livre invite à réfléchir aux écueils du processus de « dépolitisation », auquel on peut associer le libéralisme.

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Alain Vaillant : La civilisation du rire

CNRS - Octobre 2016 - Collection : PHI.POL.HIS.


Le rire est à la mode. Mais sait-on vraiment de quoi l’on parle ?

Il y a mille formes du rire ; et autant de manières d’en parler, selon qu’on est philosophe, écrivain, artiste, psychologue, historien. Le premier objectif de cet ouvrage est d’en offrir un panorama complet et synthétique.

Mais il prend surtout le pari de l’unité fondamentale du rire, et défend une thèse originale : dans tous les cas, le rire naît chez l’homme face à l’irruption d’une menace potentielle qu’il décide de ne pas redouter, comme si un écran invisible l’en séparait. S’instituant spectateur du monde, il prend conscience de sa liberté, même précaire, au sein de la nature ou de la société. Le rire serait-il alors la matrice de toute civilisation ?

Cette donnée anthropologique explique l’importance capitale du rire, le large éventail de ses mécanismes comiques et, en particulier, son affinité mystérieuse avec l’émotion esthétique. Quant à notre actuelle culture médiatique, on sait bien qu’elle a transformé le monde en un spectacle universel : très logiquement, le rire lui est devenu indispensable. L’âge post-industriel a donc parachevé la vocation primitive du rire humain : la boucle est bouclée. Provisoirement.

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mercredi 12 octobre 2016

Thibaut Gress et Paul Mirault : La philosophie au risque de l'intelligence extraterrestre

Librairie Philosophique Vrin - Octobre 2016 - Collection : Pour demain


Peut-on introduire la question des intelligences extraterrestres en philosophie de manière rigoureuse? Le présent ouvrage fait le pari d’une réponse positive. S’appuyant sur l’histoire de la philosophie, il propose de démontrer la légitimité philosophique d’une telle interrogation. Loin d’être rarissimes, les considérations consacrées aux intelligences extraterrestres apparaissent depuis les Présocratiques et s’étendent jusqu’à Husserl, Bergson et Lewis en passant par Thomas d’Aquin, Descartes, Leibniz et Kant pour ne citer que les plus célèbres. Nous invitons le lecteur à une sorte d’introduction à l’histoire de la philosophie à travers ce thème peu courant, revisitant les questions métaphysiques et cosmologiques et proposant une nouvelle interprétation du sens de la moralité kantienne à partir de l’identité des êtres raisonnables. Pour n’être pas quantitativement majeur dans les écrits philosophiques, le thème de l’intelligence extraterrestre n’en a pas moins sa place légitime dans la réflexion rationnelle. Il constitue peut-être même une des problématiques les plus impérieuses de notre avenir proche.

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Claudia Serban : Phénoménologie de la possibilité. Husserl et Heidegger

PUF - Octobre 2016 - Collection : Epiméthée


On se propose ici de caractériser les projets philosophiques de Husserl et de Heidegger comme des essais d’une phénoménologie de la possibilité. Il s’agit, ce faisant, de démontrer la pertinence d’un concept phénoménologique de possibilité, qui ne se confond ni avec le concept métaphysique ni avec le concept modal, et d’en dégager les marques distinctives. Il apparaît ainsi que, dans ses percées inaugurales, la phénoménologie non seulement renverse le primat traditionnel de l’effectif sur le possible, mais accomplit le dépassement de leur opposition statique, pour mettre au jour leur coappartenance et leur coengendrement dynamique. Si donc, pour la phénoménologie, « plus haut que l’effectivité se tient la possibilité » – selon le mot célèbre de Heidegger –, c’est dans la mesure où elle découvre l’entrelacement de l’effectif et du possible à même le réel et en fait une donnée primordiale, pour déterminer le réel lui-même à partir de la prégnance du possible.

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