mardi 31 octobre 2017

Jonathan Sperber : Karl Marx, homme du XIXè siècle

PIRANHA - Octobre 2017


Pendant presque un siècle, Karl Marx a été pris en otage par les -ismes, interprété de manière erronée dans les écrits d'Engels et par les visées totalitaires de Lénine et de Staline. En opposition avec l'image traditionnelle que l'on se fait du personnage, Jonathan Sperber démontre que Marx est plus à rapprocher de Robespierre que des communistes du XXe siècle. S'appuyant sur les archives complètes de Marx et Engels enfin accessibles, il juxtapose le portrait de l'homme dans sa vie privée et celui de l'homme public qui aida à fomenter les révolutions de 1848-1849 et dont les écrits incendiaires enflammèrent les milieux dissidents européens. Il restitue ainsi son parcours dans le contexte du XIXe siècle. À l'instar du Hitler de Kershaw, ce Karl Marx est le portrait définitif d'un personnage historique emblématique.

Jonathan Sperber est professeur d'histoire à l'université du Missouri, spécialiste de l'histoire sociale et politique de l'Europe au XIXe siècle. Il est l'auteur de nombreux livres consacrés à cette période et en particulier à l'histoire de l'Allemagne.

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Arnaud François : La philosophie d'Emile Zola. « Faire de la vie »

Hermann - Novembre 2017


« Faire de la vie » est une expression zolienne aussi fréquente qu’intringante : qu’est-ce qu’une telle « vie » qui est susceptible d’être « faite » (en un sens qui n’est pas encore celui de la fécondation in vitro ou du clonage), qui accepte d’être désignée ainsi au partitif et n’est manifestement ni (seulement) celle du vivant individuel, ni (seulement) celle de l’existence consciente ? Une pensée de la vie est là, et qui, révélant sa consistance et sa variété à travers les romans zoliens qui lui sont consacrés, aboutit finalement, chez le Zola de l’engagement dreyfusard devenu proche du socialisme, à une pensée du travail. C’est dans cette pensée de la vie, dans cette pensée du travail et dans leur articulation que le présent ouvrage entend faire apparaître une authentique « philosophie d’Émile Zola ».

Arnaud François est professeur de philosophie à l’université de Poitiers. Spécialiste de Bergson, Schopenhauer et Nietzsche, ses recherches portent sur la question de la vie, notamment dans ses relations avec celles de la santé et du travail.

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Pierre Bourdieu : Anthropologie économique. Cours au Collège de France 1992-1993

Raisons d'Agir/Seuil - Novembre 2017 - Cours &Travaux

Le cinquième volume des cours de Pierre Bourdieu au Collège de France, dans lequel celui-ci expose les fondements de son anthropologie économique. 
La révolution qui conduit de l’économie du don caractéristique de la plupart des sociétés précapitalistes à l’économie du donnant-donnant des sociétés modernes s’est-elle étendue à tous les domaines de l’existence, comme le supposent tacitement ceux qui prétendent appliquer à toutes les pratiques le modèle de l’arbitrage entre coûts et intérêts (à l’éducation ou encore au mariage, par exemple, conçu comme échange économique de services de production et de reproduction) ? Et s’est-elle réalisée complètement au sein même de la sphère la plus strictement fondée sur la tautologie constituante « business is business » ? 
Dégageant les présupposés de l’anthropologie imaginaire propre à la théorie économique dans sa définition dominante, Pierre Bourdieu pose ici l’exigence d’une autre théorie, qui rompt avec l’idée de choix individuels libres de toute contrainte et substitue à la notion de marché pur et parfait celle de champ économique structuré par des rapports de force et des luttes symboliques.

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lundi 30 octobre 2017

Alexander Federau : Pour une philosophie de l'Anthropocène

PUF - Octobre 2017 - Collection : L'écologie en questions


La pression que les activités humaines font peser sur le Système Terre s'accroît si vite que les sciences de la Terre annoncent l'entrée dans une nouvelle époque géologique. L'Anthropocène, âge de l'homme, est ainsi le temps où les effets conjugués de la consommation, de la technologie et de la démographie deviennent la force géologique dominante.
Au croisement des temps géologique et historique, le récit que propose l'Anthropocène est controversé. Sommes-nous les héros de cette nouvelle époque ? Ou les bâtisseurs d'un nouvel âge de pierre, avec une planète de plus en plus hostile et un accès raréfié aux ressources ? Finalement, qui est cet homme que mettent en scène les discours sur l'Anthropocène ?
En montrant que nous arrivons au terme d'un long parcours, celui de la modernité, cet ouvrage ouvre une réflexion philosophique sur un monde où l'entrelacs nature-société est devenu inextricable.

Alexander Federau est docteur en philosophie et en sciences de l'environnement. Également titulaire d'une maîtrise de physique, il est actuellement collaborateur scientifique à l'université de Lausanne.

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Christian Sommer : Mythologie de l'événement. Heidegger avec Hölderlin

PUF - Octobre 2017 - Collection : Epiméthée


Cette étude formule l'hypothèse critique d'une opération de remythologisation par une réactualisation théologico-politique de la tragédie chez Heidegger. Cette opération ne saurait simplement coïncider avec une revalorisation « irrationnelle » du mythe, car elle procède d'abord d'une mise en question, non moins problématique, de la dualité supposée entre muthos et logos pour culminer dans ce qu'une note des années 1950 appellera la « mytho-logie de l'événement ». La réélaboration de la notion de mythe s'accomplit à partir du poème de Hölderlin qui doit préfigurer les dieux de l' « autre commencement » post-judéo-chrétien, selon le projet spéculatif d'une « religion » censée relier le peuple à ses dieux nouveaux via l'être comme événement. L'hypothèse d'une remythologisation théologico-politique doit ainsi permettre d'éclairer non seulement le rôle matriciel de Hölderlin pour la pensée de l'être, mais aussi le surinvestissement illusoire du national-socialisme censé donner lieu au « peuple de Hölderlin ». Pour interroger cette réactualisation théologico-politique du mythe, l'étude se concentre sur les cours que Heidegger consacra à Hölderlin, tout en sollicitant l'intégralité du corpus des années 1933-1945, c'est-à-dire les cours fribourgeois, les traités inédits rédigés dans le sillage des Contributions (Beiträge) et les Cahiers noirs (Schwarze Hefte).

Christian Sommer est chercheur aux Archives Husserl de Paris (CNRS/ENS). Il est notamment l'auteur de Heidegger, Aristote, Luther. Les sources aristotéliciennes et néo-testamentaires d'Être et temps (Puf, 2005), et de Heidegger 1933. Le programme platonicien du Discours de rectorat (Hermann, 2013).

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Franck Jedrzejewski et Diogo Sardinha (dirs.) : La Philosophie et l'archive. Un dialogue international

L'harmattan - Octobre 2017


Pour l'utilisateur s'intéresser à l'archive c'est souvent redonner à tout événement du passé un plus haut degré d'actualité que l'événement avait au moment où il a eu lieu. L'histoire des minorités, des femmes ou autre ont acquis de nouvelles significations par la considération des archives. Aujourd'hui l'archive, un amas de documents, fournit des modes de lecture propres à changer radicalement le rapport des chercheurs aux faits avec lesquels ils sont confrontés.

Frank Jedrzejewski, ancien vice-président du Collège International de Philosophie, y dirige des recherches sur la théorie des catégories et l'ontologie plate. Diogo Sardinha, ancien président du Collège International de Philosophie, y a dirigé un programme sur la violence en politique.

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dimanche 29 octobre 2017

Gilbert Hottois : Philosophie et idéologies trans/posthumanistes

Vrin - Octobre 2017 - Collection : Pour demain


Jusqu’ici, c’est principalement outre-Manche et outre-Atlantique que des philosophes se sont efforcés d’élaborer la nébuleuse trans/posthumaniste en un discours cohérent argumenté prenant en charge des questions indispensables à notre temps et fécond pour l’avenir. Le transhumanisme n’est pas la pensée d’un seul. Ses idées s’expriment à partir de nombreux champs disciplinaires : médecins, ingénieurs, entrepreneurs, biologistes, philosophes, théologiens, informaticiens, roboticiens, etc. En même temps, il ouvre la voie pour une approche intégrée, unifiée, d’idées autrement éparses et morcelées : de la métaphysique à l’éthique et au politique en passant par des analyses relatives à l’épistémologie, à l’anthropologie, à l’esthétique, aux philosophies de la technique, du langage et de la religion. Est propre au transhumanisme l’accentuation des technologies matérielles qui invitent à repenser l’anthropologie philosophique sous l’angle de la technique. Prendre au sérieux le transhumanisme invite à se méfier également de sa rhétorique technolâtre, prophétique ou commerciale, et des procès faciles et répétés qui lui sont adressés. Loin du court-termisme idéologique et utopiste, le trans/posthumanisme renvoie à la temporalité de l’Évolution ainsi qu’à celle de la science elle-même, empirique, laborieuse, provisoire, invitant à un transhumanisme prudent, patient, persévérant et modeste.

Membre de l’Académie Royale de Belgique et de l’Institut International de Philosophie, G. Hottois est professeur émérite de l’Université Libre de Bruxelles.

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Hilary Putnam : La triple corde

Vrin - Octobre 2017 - Collection : Analyse et philosophie


Quelle relation y a-t-il entre nos perceptions et la réalité? Entre notre corps et notre esprit? Dans La triple corde, Hilary Putnam (1926-2016) s’efforce de répondre à ces questions, renouvelant le traitement habituel des rapports entre le corps, l’esprit et le monde, qui, selon lui, forment une « corde à trois fils » ou une « triple corde ». La première partie de cet ouvrage examine la relation entre l’esprit et le monde, à travers la question de la perception, mais aussi celle de la vérité. La deuxième porte sur la relation entre le corps et l’esprit. Putnam revient principalement sur les positions les plus contemporaines (Jaegwon Kim), mais mobilise aussi les classiques. Enfin, la troisième partie est constituée de deux postfaces qui reviennent l’une sur le thème de la causalité (dont la causalité mentale) et l’autre sur la perception.
L’ouvrage contribue ainsi à la dissolution des problèmes classiques de l’accès de l’esprit à la réalité et de son articulation avec le corps. Mais il ouvre surtout la voie à l’idée que l’esprit est un « ensemble de capacités impliquant le monde et d’activités dans lesquelles nous nous engageons ».

Hilary Putnam est un des grands philosophes américains du XXe siècle. Sa pensée s’est développée et renouvelée de manière permanente sur des terrains aussi divers que la philosophie de la logique et des mathématiques, la philosophie de l’esprit, le réalisme, l’éthique et la religion.
Traduit par Raphaël Erhsam, Pierre Fasula, Sabine Plaud et Jeanne-Marie Roux.

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Stéphane Sangral : Des dalles posées sur rien

Galilée - Octobre 2017


« Qu’est-ce que le Je ?
Ce qui marche, déséquilibré, sur des dalles fragilement posées sur des dalles solidement posées sur leur déséquilibre.
Ce livre s’enfoncera vers la définition du Je, vers le centre irradiant du mystère d’être. Et il n’y trouvera rien. Et, pire, il trouvera le Rien, sous les traits de la mort, et même sous les ratures du Néant. Alors il s’enfoncera plus loin, dans la vacuité divine, et tentera de faire de la vacuité du Je rien – encore rien… – de moins qu’un dieu.
Qu’est-ce que le Je ?
Ce qui peut-être marchera, divinement, sur des dalles posées sur rien.
Et qu’est-ce que le « Qu’est-ce que le Je ? » ?
Une métaquestion qui dérisoirement tentera de remplacer la métaphysique. »
Stéphane Sangral

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vendredi 27 octobre 2017

Marc Muller : Relire L'homme machine de Julien de la Mettrie

Édition : Nuvis - Octobre 2017 - Collection : Adverso Flumine


L'homme ne serait donc qu'une machine ! Non seulement son corps ne serait qu'une mécanique biologique, mais son esprit lui-même ne serait qu'un phénomène d'ordre matériel... Reléguée au rang de chimère idéologique toute hypothèse d'une conscience immatérielle invitant à des considérations religieuses ou métaphysique (survie de l'âme, libre-arbitre...) ! Cette thèse courageuse et avant-gardiste , émise en 1748 par La Mettrie, médecin et philosophe français, avait a priori tout pour séduire les penseurs des Lumières, alors en pleine contestation du magistère spirituel et moral de l Eglise et relais philosophiques de la révolution empirique et rationnelle du newtonisme. Ce fut pourtant le rejet, la condamnation et l'ostracisme général, de Voltaire aux Encyclopédistes ; et l'auteur dut s'exiler ! Pourquoi une telle attitude ? De quoi les Lumières ont-elles eu peur ? En quoi la thèse de La Mettrie contrevenaient-elles à un non-dit intime de leurs discours ? En rejetant le Dieu judéo-chrétien omniprésent dans le monde d'antan et législateur de la vie des hommes, les Lumières n'avaient-elles pas, en réalité, effectué un transfert de sacralité et de transcendance vers autre chose ? Vers l'Esprit humain, la Raison cartésienne restant ainsi prisonniers du paradigme idéaliste de la métaphysique platonicienne?... Marc Muller se propose, au travers d une relecture de l'oeuvre de La Mettrie et plus particulièrement de L'Homme-Machine, de rechercher la clef de ce rejet apparemment paradoxal de la part des penseurs des Lumières et de leurs héritiers. Car, bien au-delà de la question analytique de la matérialité de l esprit (res cogitans), La Mettrie nous invite à penser ce qui peut fonder l'être humain en tant que simple « homme-machine » et défendre une morale sociale immanente qui ne reposerait pas sur des dogmes métaphysiques et idéalistes remise en cause du magistère moral des « intellectuels » qui s'avéra insupportable aux Penseurs des Lumières...

Marc Muller, né en 1978, est ancien élève de l'Ecole polytechnique et vice-Président du groupe X-Philosophie. Il a publié plusieurs essais sur le droit naturel, le libéralisme, le totalitarisme, Nietzche et Albert Camus.

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Miguel Benasayag : La singularité du vivant

Le Pommier - Octobre 2017 - Manifeste


L'époque qu'il nous est donné de vivre, à nous, les hommes et les femmes, mais aussi aux animaux et aux paysages, est exaltante autant qu inquiétante. Après celles du langage et de l'écriture, une troisième révolution est en cours. Depuis les domaines du digital ou de la
biologie moléculaire, on nous annonce que tous les mécanismes biologiques pourraient enfin être révélés ; l'immortalité serait à portée de main. Bientôt, on se débarrassera de nos corps encombrants et malades, simples agrégats d'information, au profit d'une vie meilleure, post- organique, où tout serait calculable, prévisible, maîtrisable. Le temps serait venu, ni plus ni moins, de se passer du monde réel et du vivant lui-même, désormais réductible à ses composants, à une mécanique. Mais ce réductionnisme forcené n'est-il pas dangereux pour la vie elle-même, pour nos cultures, pour nos rythmes ?
Contre cette frénésie du vivant augmenté, et cette perte de sens qui nous menace, Miguel Benasayag invite à déployer une interface entre le digital et la vie réelle. Le modèle organique proposé ici, le « Mamotreto », se veut ainsi une contribution dans la production nécessaire d'un nouveau paradigme penser une technique qui prenne en compte la singularité du vivant, son unité, et cohabite pleinement avec lui.

Philosophe et psychanalyste, Miguel Benasayag anime le collectif « Malgré tout ». Il est l'auteur de nombreux ouvrages, notamment Cerveau augmenté, homme diminué (La Découverte, 2016).

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Jacques Le Montagner : Apprendre à philosopher en terminale. Le pari de l'accompagnement

Chronique sociale - Octobre 2017


Traditionnellement, l'institution centre la formation des enseignants de philosophie sur l'approfondissement des contenus à transmettre aux élèves dans une logique quasi exclusive d'enseignement. Sans nier l'apport précieux de ce volet de la formation, l'auteur fait ici l'hypothèse que le développement d'une didactique professionnelle centrée sur l'appropriation d'une posture d'accompagnement visant l'apprentissage du philosopher des élèves peut être, dans l'optique du baccalauréat, une option prometteuse.
Comment définir et comprendre l'accompagnement du philosopher ? Quels dispositifs de formation sont susceptibles de favoriser la construction progressive de cette posture ? Dans quelle mesure la formation initiale et continue actuelle des professeurs de philosophie pourrait-elle être orientée vers cette appropriation ? Sur quels référents théoriques, quels outils, quels dispositifs s'appuyer pour optimiser cette transformation ?
Quatre hypothèses majeures conduisent ainsi la réflexion dans ce sens. La maîtrise des processus psychiques, la conscientisation en zone de développement proche, le travail collaboratif et l'intervention de la volonté contribueraient en synergie à favoriser l'appropriation du philosopher. Ces quatre hypothèses, en lien étroit avec la théorisation développée par Lev Vygotski sur les fonctions psychiques, sont donc mises à l'épreuve lors de la présentation et lors de l'analyse de situations dites médiatisantes, favorisant le travail des élèves à partir d'outils-instruments psychologiques.
Cet ouvrage s'adresse aux enseignants à la recherche d'une posture d'accompagnement prenant en compte la diversité des élèves et leurs difficultés dans une logique de différenciation des apprentissages. Il s'adresse également aux responsables de formation et à l'institution dans la perspective d'une rénovation de la formation des enseignants de philosophie.

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jeudi 26 octobre 2017

Olivier Huot-Beaulieu : La négativité en litige. Heidegger, Hegel et l'origine de la négation dialectique

Presses universitaires de Rennes - Octobre 2017 - Collection : Philosophica


Tout au long de son chemin de pensée, Heidegger a nourri une patiente explication avec Hegel, qu’il considérait comme son plus coriace adversaire. Or il s’avère que le litige qui les oppose concerne au premier chef le statut et l’origine de la négativité – problème qui s’impose, selon l’aveu même de Heidegger, à titre d’« unique pensée d’une pensée qui pose la question de l’être ». Partant du constat d’une affinité indéniable entre les deux penseurs quant au rôle insigne qui doit revenir à la négation en philosophie, cette étude entend percer à jour les motifs de la constante fin de non-recevoir que Heidegger oppose pourtant à la méthode dialectique de son prédécesseur. C’est qu’il dispute à Hegel un concept de négation qu’il juge plus originaire que son contrepoids dialectique, négation qui doit se faire l’écho de l’abyssal néant qui avoisine l’être. Dans son irréductible retrait, l’être se refuserait ainsi à toute résorption synthétique au sein d’un système totalisant, préservant ainsi pour la pensée un éventail de possibilités insoupçonnées. Mais Heidegger parvient-il, en définitive, à se libérer de l’embarras dialectique qui semble coller à sa pensée et qui exige de lui un constant effort de distanciation ?

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Philosophie Antique n°17 : Platon et la politique

Septentrion - Octobre 2017


La réflexion politique de Platon n'en finit pas de susciter les débats, de Popper à Badiou en passant par Foucault ou Rancière. Dans ce volume, on cherche à comprendre les positions et analyses politiques de Platon dans leur contexte mais aussi du point de vue des débats contemporains. Comment Platon s’inspire-t-il de la politique de son temps comme la conception homérique du chef comme «pasteur d’hommes» ou les pratiques de colonisation grecques ? Peut-on défendre le «communisme» platonicien contre les critiques d’Aristote ? Comment la cité platonicienne se construit-elle par l’exclusion d’hommes «incurables» ?

Édité par Thomas Benatouïl, Jean-Baptiste Gourinat, Michel Narcy

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Catherine Buhbinder : Enseigner la philosophie et la citoyenneté à partir d'ateliers créatifs

Chronique Sociale - Octobre 2017


La démarche philosophique se développe depuis plusieurs années aux différents niveaux du système scolaire et au sein de la cité. 
Par ailleurs, l'enseignement de la philosophie se renouvelle dans la manière d'être proposée aux élèves en s'appuyant notamment sur les méthodes actives. 
L'auteure propose un ensemble de réflexions pour situer les enjeux d'un cours de philosophie et d'éducation à la citoyenneté en précisant notamment ses spécificités par rapport à l'enseignement du fait religieux. 
Elle présente un ensemble cohérent de cours, à destination d'adolescents de 15 à 18 ans répartis sur trois ans. Ces activités s'appuient sur des ateliers créatifs dont les différentes ressources sont illustrées par des productions d'élèves.

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mercredi 25 octobre 2017

Francis Wolff : Trois utopies contemporaines

Fayard - Octobre 2017 - Collection : Histoire de la Pensée


Nous avons perdu les deux repères qui permettaient autrefois de nous définir entre les dieux et les bêtes. Nous ne savons plus qui nous sommes, nous autres humains. De nouvelles utopies en naissent. D’un côté, le post-humanisme prétend nier notre animalité et faire de nous des dieux promis à l’immortalité par les vertus de la technique. D’un autre côté, l’animalisme veut faire de nous des animaux comme les autres et inviter les autres animaux à faire partie de notre communauté morale.
Alors forgeons une nouvelle utopie à notre mesure. Ne cherchons plus à nier les frontières naturelles — celles qui nous séparent des dieux ou des animaux — et défendons un humanisme conséquent, c’est-à-dire un cosmopolitisme sans frontières.

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Georg Simmel : Intuition de la vie

Payot - Octobre 2017


Certains des plus beaux textes de la philosophie (du "Ménon" de Platon à "Mes mille et une nuits" de Ruwen Ogien) ont été écrits à l'approche de la mort. Ce livre ultime de Georg Simmel ne fait pas exception. Atteint d'un cancer, le grand philosophe et sociologue allemand, mort en 1918, se penche avec intensité sur les frontières de la vie et sur le destin. Inédit en français, "Le Problème de la vie" a suscité l'admiration de philosophes comme Heidegger, Jankélévitch ou Bergson.

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Michaël Foessel : L'avenir de la liberté de Rousseau à Hegel

PUF - Octobre 2017 - Collection : Une histoire personnelle


De 1750 à 1830, l'Europe traverse une époque d'intenses bouleversements politiques et sociaux. Entre ces deux dates, la Révolution française éclate comme un coup de tonnerre qui met à l'ordre du jour l'émancipation historique de l'humanité. Elle constitue un événement total : pour la première fois, la liberté devient, à la place de Dieu ou de la nature, le principal objet de la pensée, puisque la souveraineté du peuple et l'autonomie deviennent les horizons de la philosophie.
De Rousseau, qui élève la liberté au rang de toute légitimité, à Hegel et aux idéalistes allemands pour qui l'esprit est liberté, en passant par Kant qui consacre le droit inaliénable des peuples à disposer d'eux-mêmes et fait de la liberté l'absolu à l'échelle de la finitude humaine, cet ouvrage revient sur les théories qui ont marqué cette période et continuent d'influencer notre histoire démocratique.

Michaël Foessel, né en 1974, est ancien élève de l'École normale supérieure de Fontenay / Saint-Cloud, agrégé et docteur en philosophie. Professeur à l'École polytechnique, il est spécialiste de philosophie allemande et de philosophie morale et politique.

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mardi 24 octobre 2017

Henri Suso : L'Horloge de la Sagesse

Les Belles lettres - Octobre 2017


Ouvrage le plus lu d’Henri Suso, L’Horloge de la Sagesse a connu un succès analogue à L’imitation de Jésus-Christ. Mais, ce livre, paradoxalement, n’était plus accessible en français, d’où l’intérêt de cette nouvelle traduction. 
Ainsi pourra-t-on voir comment Henri Suso, ce disciple de maître Eckhart, propose un chemin spirituel, axé sur l’imitation du Christ dans sa Passion, dont L’horloge marque les différentes heures dans la journée. Avec cet ouvrage, qui reprend en latin le Petit Livre de la Sagesse éternelle, Suso se présente comme le Serviteur de la Sagesse éternelle et prépare déjà le tournant de la mystique rhénane à la Devotio moderna. 
Pour la première fois, L’Horloge de la Sagesse est publié avec l’essentiel de l’iconographie qui lui a été consacrée, non seulement dans le manuscrit de Bruxelles, mais aussi dans nombre d’autres manuscrits, qui en scandent les différentes étapes.

Traduit par Marie-Anne Vannier

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Jérôme Perrier : Alain ou la démocratie de l'individu

Les Belles lettres - Octobre 2017


Cette première synthèse intégrale de la pensée politique d’Émile Chartier (1868-1951, plus connu sous le pseudonyme d’Alain) se propose, à nouveaux frais et de manière soigneusement contextualisée, de redonner à Alain la place majeure et singulière qui lui revient dans l’histoire récente des idées : celle d’un penseur citoyen, d’un libéral de gauche compagnon de route du radicalisme, dont l’anti-étatisme, l’individualisme démocratique et le rationalisme laïque entrent en résonance profonde avec les préoccupations contemporaines. 
Jérôme Perrier entend ainsi rendre justice à cet insatiable chroniqueur, dont l’oeuvre a pâti d’avoir été disséminée en plusieurs milliers de « Propos » dans la presse de son époque. Contre le cliché de « philosophe pour classes terminales » qu’on a parfois cru devoir lui accoler en raison de son style sans jargon, il campe un Alain à la fois clair et profond, soucieux d’être compréhensible par tous, qui s’inscrit aussi dans la tradition des moralistes français allant de Montaigne à Camus.

Jérôme Perrier, agrégé et docteur en histoire, a enseigné à Sciences Po Paris et à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.

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Stéphane Floccari : Nietzsche et le nouvel an

Encre Marine - Octobre 2017


Quand point l’année nouvelle, chacun se soumet au cérémonial des voeux, interminables et impersonnels (la sacro-sainte triade santé-bonheur-réussite !), auquel se greffe la tragi-comédie des grandes résolutions dans une cascade déprimante de ne plus dont rien ou presque ne subsiste quelques jours après. S’y ajoutent les rituels et les folklores qui, sous toutes les latitudes et dans toutes les cultures humaines, leur font écho. Chacun s’y prête à chaque fois (cette répétition donne le vertige) avec un enthousiasme qui décroît en général au fil des ans.
Et si, à l’heure d’entrebâiller la porte de Janvier, qui restera close un an encore, il devenait urgent et même vital de lever les yeux du compte à rebours universel pour passer du trompe-l’oeil de la carte de voeux et de la vraie-fausse résolution au rendez-vous enfin pris avec soi-même ? Et si dire oui, faire oui à la manière nietzschéenne, c’était simple comme le Nouvel An ?
Telle est l’invitation philosophique que ce livre, écrit dans une langue volontairement accessible au plus grand nombre sans rien céder sur le fond de la pensée, adresse à toutes celles et à tous ceux qui souhaitent ne pas laisser filer indéfiniment, année après année, l’occasion de devenir ce qu’ils sont.

Né en 1973 en banlieue parisienne, Stéphane Floccari est agrégé de philosophie. Il enseigne au lycée Marcelin Berthelot, à Saint-Maur-des-Fossés, dans le Val-de-Marne.

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lundi 23 octobre 2017

Gweltaz Guyomarc'h et Fabienne Baghdassarian (dir.) : Réceptions de la théologie aristotélicienne. D'Aristote à Michel d'Ephèse

Peeters Publishers - Septembre 2017 - Collection : Aristote. Traductions et Etudes


La conception aristotélicienne des principes divins est parcourue de tensions épistémologiques, archéologiques et proprement théologiques, qui constituent à la fois un défi pour Aristote lui-même et un ensemble de problèmes qu’il lègue à la tradition, qu’elle se revendique de lui, ou se fasse critique à son égard. Restituée au mouvement de la tradition, aux vicissitudes de ses relectures, la théologie aristotélicienne voit s’actualiser les potentialités qu’elle portait en son sein, et qu’Aristote lui-même, déjà, commençait d’explorer. 
Ce volume, sans prétendre à l’exhaustivité, souhaite, par la diversité de ses contributions, donner à lire quelques-unes de ces actualisations, qu’elles soient exégétiques ou polémiques, et tracer quelques linéaments de leurs effets historiques.

Sous la direction de : Gweltaz Guyomarc'h, Fabienne Baghdassarian

Contributeurs : Michel Crubellier, Fabienne Baghdassarian, David Lefebvre, Jean-Joël Duhot, Clara Auvray-Assayas, Alexandra Michalewski, Riccardo Chiaradonna, Gweltaz Guyomarc’h, Sylvain Roux, Elisa Coda, Pantelis Golitsis 

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Cités 2017, n° 71 : L'Europe, quel avenir ?

PUF - Octobre 2017


L’Union européenne est à la croisée des chemins : entre implosion et refondation. Il s’agit, dans ce numéro de Cités, de revenir sur ses principes constitutif pour déterminer à quelle conditions elle peut retrouver la perspective d’un avenir, qui ne peut aller sans le soutien des peuples et des citoyens européens.

Sommaire

Après le Brexit. L'Union européenne a-t-elle un avenir?

Éditorial par Yves Charles Zarka

I – DOSSIER : APRES LE BREXIT, L’UNION EUROPÉENNE A-T-ELLE UN AVENIR ?
Yves Charles Zarka, Présentation
Thierry Chopin, Après le Brexit : Vers une « Europe à 3 vitesses » ?
Alain Laquièze, Après le Brexit, la refondation de l’Europe ?
Vivien Schmidt, Inventer un nouvel avenir pour l’Union européenne.
Hans Vorländer, Au-delà de la crise permanente : retour à un nouveau pragmatisme ? Vers un nouveau souffle aux idées centrales de l’intégration européenne
Pascal Perrineau, L’Europe au miroir du national-populisme

II – VIE POLITIQUE
Pascal Perrineau, La recomposition post-électorale de la vie politique française

III – VIE INTELLECTUELLE 
Didier mineur, Qu’y a-t-il de neuf dans la pensée politique ?

IV – RECENSIONS


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Alessandro Bertinetto : Pensée des sons. Thèmes de philosophie de la musique

Delatour - Septembre 2017


Capable de séduire notre sensibilité comme de stimuler notre activité intellectuelle, la musique offre à la philosophie un terrain particulièrement riche, tant elle encourage l’exercice de la réflexion. Le philosophe Alessandro Bertinetto réfléchit dans ce livre sur certains des principaux thèmes de l’esthétique de la musique.
Qu’est-ce que la musique ? Est-elle le seul art employant les sons ? Quel est son rapport aux autres arts ? Est-elle un pur jeu de sensations sonores, ou est-elle au contraire capable de servir la communication de contenus et de significations ? Peut-on parler de représentation ou de narration musicales ? En quel sens peut-on dire qu’un morceau de musique est joyeux, triste, mélancolique, provocateur ? La musique possède-t-elle une dimension morale ?
Les réponses que les meilleures théories actuelles proposent à ces questions, et à bien d’autres, sont discutées et critiquées dans ce livre, confrontées les unes aux autres. Les échanges nés de la fréquentation des arguments des philosophes inciteront le lecteur à leur proposer à son tour des solutions argumentées, qui pourront s’appuyer sur ses propres expériences en matière de pratique et/ou d’écoute de la musique.

Traduit de l'italien par Julien Labia et Ellen Moysan

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dimanche 22 octobre 2017

Pascale Tabet : Amour et donation chez Jean-Luc Marion. Une phénoménologie de l'excès

L'Harmattan - Octobre 2017 - Ouverture philosophique


La phénoménologie de Jean-Luc Marion est intuitive et pré-réflexive, elle s'inscrit au cœur de la saturation et effectue un élargissement du champ de la phénoménalité. Elle explicite ici le phénomène érotique décrit par le penseur de la phénoménalité saturée. Cette tonalité affective fondamentale de l'existence est en effet aussi le phénomène-limite qui révèle un excès de sens et d'épreuve, débordant et surabondant toute représentation opérée par une conscience intentionnelle et réflexive. L'amour ne saurait être compris qu'à partir d'une phénoménologie radicale de la donation excessive.

Pascale Tabet, docteure en philosophie de l'Université de Caen-Normandie (UNICAEN), est spécialisée en phénoménologie contemporaine. Elle enseigne à l'Université Libanaise et dans d'autres universités privées du Liban. Elle a écrit plusieurq articles culturels et philosophiques dans des quotidiens libanais et régionaux.

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Raison publique - 2017/1 - N° 21 - Ce que politique veut dire

PUR - Octobre 2017


Page 11 à 17 : Federico Tarragoni - Introduction | Page 19 à 34 : Haud Guéguen - Philosophie sociale et philosophie politique | Page 35 à 48 : Federico Tarragoni - Qu’est-ce qu’on démocratise exactement dans la « démocratisation de la culture » ? | Page 49 à 62 : Noémie Villacèque - « Voyez-vous cela, vous autres ? ». À Athènes, le regard en public | Page 63 à 73 : Michael Löwy - Franz Kafka et l’anarchisme | Page 75 à 85 : Anne-Emmanuelle Demartini - Lacenaire, aux frontières du crime politique (1835-1836) | Page 87 à 96 : Nelly Wolf - Roman et démocratie : contrat, fiction, diction | Page 97 à 111 : Emmanuel Fureix - L’iconoclasme, un objet d’histoire politique ? Souveraineté et recharge révolutionnaire, 1830-1831 | Page 113 à 152 : Marlène Jouan - Politique du deuil : entre reconnaissance et invisibilisation | Page 155 à 174 : Laurent de Briey - Une théorie politique et faillibiliste de la tolérance | Page 175 à 183 : Bertrand Guillarme - Démocratie et consentement sexuels | Page 185 à 196 : Sylvie Taussig - Le roman selon Hans Blumenberg | Page 197 à 215 : Étienne Tassin - Philosophie /et/ politique de la migration | Page 217 à 227 : Jean-Baptiste Mathieu - La vie morale au miroir du gangster | Page 229 à 246 : Jean-Fabien Spitz - Quel avenir pour l’Etat providence ? Une leçon américaine | Page 247 à 265 : Catherine Coquio - L’épreuve du monde et l’unité du monde. Achille Mbembe, entre Carl Schmitt et Frantz Fanon.

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Nouvelle revue d’esthétique - 2017/1 - n° 19 - Étienne Souriau

PUF - Octobre 2017



Page 5 à 12 : Dominique Chateau - Présentation | Page 13 à 21 : Richard Conte - La poïétique d’Étienne Souriau | Page 23 à 31 : Filippo Domenicali - La vie comme œuvre d’art | Page 33 à 41 : Dominique Chateau - Étienne Souriau : une ontologie singulière | Page 43 à 53 : Renaud-Selim Sanli - L’abaliété et le problème de la connaissance du singulier : les procédés romanesques | Page 55 à 63 : Jacinto Lageira - L’inachevé en soi | Page 65 à 75 : Patricia Touboul - Étienne Souriau ou la gloire de l’esthétique | Page 77 à 84 : Aline Wiame - La philosophie de l’instauration d’Étienne Souriau est-elle une esthétique ? | Page 85 à 96 : Lætitia Basselier - Étienne Souriau et la danse, rencontres (manquées ?) | Page 97 à 105 : Isabelle Barbéris - La machine à jouer d’Étienne Souriau ou le théâtre comme art de philosopher | Page 107 à 125 : Isabelle Rieusset-Lemarié - Des arts décoratifs au cinéma : incidences heuristiques du contour, de l’ornement et de l’arabesque dans l’esthétique d’Étienne Souriau | Page 127 à 139 : Fabien Le Tinnier - Étienne Souriau filmologue : histoire de sa pensée ontologique du cinéma parmi les arts (corpus, inédits, archives) | Page 141 à 150 : Michaël Hayat - Onto-esthétique instaurative, multi-réalisme du fantomal et fictions filmiques | Page 151 à 196 : Filippo Domenicali, Fabien Le Tinnier - Étienne SOURIAU : Fragments pour une biographie intellectuelle | Page 197 à 211 : Dominique Chateau, Filippo Domenicali, Fabien Le Tinnier - Bibliographie exhaustive des travaux d’Étienne Souriau (1892-1979) | Page 213 à 223 : - Dossier iconographique.

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samedi 21 octobre 2017

Jean-Renaud Seba et Guillaume Lejeune : Hegel, une pensée de l’objectivité

Kimé - Octobre 2017


Ce que la postérité a retenu de Georg Wilhelm Friedrich Hegel tient en une formule simple et cependant énigmatique : Hegel aurait prétendu achever la métaphysique en instituant un « idéalisme absolu », qui ne serait autre que l’expression éhontée d’un subjectivisme sans limite. Or, dans son œuvre publiée (pour ne rien dire de ses cours), Hegel consacre des développements très détaillés à l’objectivité et à la connaissance empirique. Cela est vrai de la Logique, de la Philosophie de la Nature et de la Philosophie de l’Esprit. Il s’en suit une série de questions. Que signifie l’expression « objectivité de la pensée » chez Hegel ? S’agit-il de l’objectivité visée par la pensée ou de la réalité objective de la pensée elle-même ? Le génitif est-il objectif ou subjectif ? Et s’il était à la fois l’un et l’autre ? A partir de ces questions, il s’agit de comprendre l’idéalisme hégélien dans son rapport au monde et d’interroger son actualité. Tels sont les enjeux qui sont au centre de ce recueil, qui réunit les contributions de spécialistes internationalement reconnus.

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Orazio Irrera et Salvo Vaccaro (dirs.) : La pensée politique de Foucault

Kimé - Octobre 2017


Loin d’être considérée comme une simple notion appartenant au vocabulaire de la théorie politique, l’idée foucaldienne de la politique renvoie plutôt à une attitude généalogique fournissant un diagnostic du présent et restituant des relations complexes et contingentes qui nouent des domaines de savoir, des types de normativité et des formes de subjectivité. Par ce biais cette idée touche tout un ensemble de questions qui ont été cruciales pour l’itinéraire intellectuel de Foucault. En premier lieu celles de la gouvernementalité et de la biopolitique, des savoirs et des pouvoirs qui les constituent, des pressions normalisantes avec leurs effets spécifiques d’assujettissement, mais aussi des résistances et des contre-conduites que la gouvernementalité et la biopolitique rencontrent et produisent dans leur exercice. Au cœur de l’idée foucaldienne de la politique on retrouve même la notion de conduite considérée dans sa duplicité constitutive : à la fois manière de conduire les hommes en structurant leur champ d’action éventuel, mais aussi manière de se conduire de la part des hommes conçus comme des sujets libres. Ce qui par ailleurs ne peut pas être disjoint de la question d’une histoire politique de la vérité, ce qui vise à problématiser les manières dont, de l’Antiquité gréco-romaine jusqu’au néolibéralisme de nos jours, les rapports de forces qui traversent les sociétés occidentales se sont historiquement imbriqués avec des régimes de vérité afin de gouverner la vie et l’existence des hommes. Ainsi le domaine de la politique croise également le projet d’une généalogie de l’obligation de dire-vrai sur soi-même, un foyer de réflexion où, dans les années 1980, Foucault a tenté de recadrer nombre de ses analyses, des expertises médico-légales à l’aveu, du souci de soi à la parrêsia. Quoi qu’il en soit, d’après Foucault la politique reste toujours marquée par une conflictualité qui donne lieu à des champs d’agonismes incessants, dans l’immanence desquels cette série souvent dispersée des points de non-acceptation du pouvoir peut aussi se composer politiquement par le biais de formes inédites d’existence qui excédent tout ordre discursif ou normatif et sont en mesure de remettre en question l’évidence et la nécessité du tout pouvoir.

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Frédéric Neyrat : Echapper à l'horreur

Nouvelles Ligne - Octobre 2017


Comment échapper à l’horreur ? C’est la question que pose Frédéric Neyrat, dans ce court livre qui propose une théorie générale de l’horreur et son contrepoison philosophique. L’auteur commence par dresser le constat suivant : terreur et frayeur règnent aujourd’hui sans partage dans le domaine politique (recul de la démocratie), environnemental (changements climatiques), international (terrorisme islamique), économique et social (effets délétères de la dérégulation néo-libérale). Cependant, quel est le point commun entre tous ces phénomènes, pourquoi génèrent-ils un sentiment d’horreur ?
À cette question, l’auteur répond par la thèse suivante : l’horreur est ce qui se répète. Car l’horreur n’a qu’un seul message, elle dit et répète : je reviendrai, encore et encore, continûment la mort succèdera à la mort, le génocide au génocide. Dès lors, comment s’opposer à l’horreur ? Frédéric Neyrat répond ainsi : si l’horreur est ce qui se répète, alors faire cesser l’horreur exige d’interrompre la répétition. A la réitération de l’horreur, l’auteur oppose les « interruptions merveilleuses » qui éloignent, ne serait-ce qu’un temps, la menace d’une épouvante sans fin.
Dans la première partie de cet ouvrage, l’auteur montre que si l’horreur s’avère toujours possible, le merveilleux est une figure de l’impossible. 
La seconde partie étudie neuf de ces figures : l’amour, la beauté, le poème, le bien, la folie, le sauvage, l’extra-terrestrialité, le rêve, et l’éveil.
La troisième partie interroge la logique de l’interruption révolutionnaire, montrant que la politique radicale à venir aura deux enjeux : empêcher que le futur ne soit qu’un objet d’épouvante, c’est-à-dire désactiver les possibles désastreux, et reprendre les promesses d’émancipation qui ont été laissées en plan, c’est-à-dire exiger l’impossible.
Convoquant littérature et poésie (Baudelaire, Beckett, Breton, Conrad, Ellis, Lovecraft, Lukács, Oppen, Reverdy), cinéma d’horreur (Argento, Carpenter, Lynch), cinéma de science-fiction (Spielberg), et philosophie (Adorno, Arendt, Benjamin, Badiou, Descartes, Kant, Schmitt, Tronti), ce « court traité des interruptions merveilleuses » est l’antidote aux peurs qui nous empêchent de croire au bien, à la beauté, et à la justice.

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vendredi 20 octobre 2017

Georg Henrik von Wright : Expliquer et comprendre

Editions d'Ithaque - Octobre 2017


Parmi les controverses sur la nature de l’explication dans les sciences, et notamment dans les sciences humaines, Expliquer & Comprendre fait incontestablement figure de classique. Largement inspiré de Wittgenstein, Georg Henrik Von Wright propose un examen minutieux de la notion de causalité, telle qu’elle se trouve mobilisée à la fois dans les sciences de la nature et dans les sciences de l’esprit, l’histoire et les sciences sociales. Contre l’idéal d’unité des sciences, défendu par le positivisme logique, Von Wright confronte tradition analytique et tradition herméneutique, et consacre son enquête à l’explication causale et aux lois de la nature, aux notions de téléologie, de finalité et d’intention. Il identifie à la fois l’existence d’explications causales authentiques en histoire et dans les sciences sociales, et des explications quasi-causales en histoire, en s’appuyant sur certains épisodes historiques précis. Il souligne l’importance des normes pour les pratiques humaines, et, pour finir, aborde la question de la liberté humaine face au déterminisme de l’histoire.

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Archives de Philosophie 2017/4 (Tome 80) : L’enfance dans l’Antiquité

Centre de Sèvres - Octobre 2017


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