dimanche 31 mai 2020

Jean-René Peggary : L'aube d'une pensée américaine. L'individu chez H.D. Thoreau

Domuni press - Mai 2020


Henry David Thoreau (1817-1862), philosophe et poète américain du XIXe siècle, a orienté sa pensée sur des thèmes qui interpellent vivement notre monde contemporain. Attaché à la promotion de la liberté et de la création individuelle, critique de la vie sociale et de la pensée de masse, il n´en a pas moins été défenseur de causes opprimées, en théorie comme en action. Proche de la nature, il n´a cessé d´en affirmer les bénéfices pour l´homme, si on fait l´effort de mieux la connaître, de communier avec elle et la respecter. Attentif à la richesse de la vie intérieure, il a cherché un équilibre entre sa réflexion personnelle, les échanges intellectuels avec sa communauté, l´importance de la vie pratique, en vue d´un éveil collectif et d´une éthique partagée. Autant d´éléments de méditation pour notre temps.

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samedi 30 mai 2020

Bernadin Sèdjro Boko : Phénoménologie de la filiation

Spinelle éditions - Mai 2020


La phénoménologie de la filiation part d’une observation simple mais paradoxale : « Les fils ne savent plus qu’ils sont des fils ». L’occultation de la condition de Fils coïncide avec la genèse même de cette condition. La phénoménologie matérielle a tenté de questionner cette genèse à travers son objet qu’est la Vie. Car l’oubli de la Vie est l’oubli de la condition de Fils. Pour décrire phénoménologiquement la Vie, la phénoménologie matérielle s’appuie sur le concept de l’auto-affection. L’auto-affection se déploie grâce aux deux tonalités fondamentales de la Vie : la joie et la souffrance. Dans notre texte, nous proposons une nouvelle approche de la phénoménologie de la Vie. Cette approche, basée sur la phénoménologie matérielle, tente de définir l’ego comme « un Fils, un Fils de la Vie, c’est-à-dire de Dieu » (Michel Henry, CMV, p. 170). C’est pourquoi la phénoménologie de la Vie devient, pour nous, une phénoménologie de la filiation. La phénoménologie de la filiation tente de mettre en exergue la nature filiale du Christ et bien sûr de chaque vivant. En partant de l’expérience phénoménologique du Christ, expérience basée sur l’écoute des paroles du Christ, l’ego parvient à surmonter le double oubli de la Vie et de la filiation. L’ego découvre donc qu’il est fils dans le Fils. La description phénoménologique de notre inclusion filiale passe par une ecclésiologie philosophique. L’ecclésiologie philosophique permet donc de comprendre davantage notre condition filiale.

Dr Bernadin Sèdjro BOKO, religieux capucin, est titulaire d’un doctorat d’état en philosophie de l’université de Poitiers et d’un master en théologie option éthique de Domuni universitas. Il est Directeur des études à l’Institut de philosophie et du franciscanisme de l’ordre des frères mineurs capucins au Benin et enseignant de philosophie au grand séminaire de Djimè.

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Frédéric Lelong : Descartes et la question de la civilité. La philosophie de l'honnête homme

Champion - Mai 2020 - Travaux de philosophie


La philosophie de Descartes est souvent associée à l’image d’une rationalité ascétique, fondée sur un exercice solitaire de la pensée, et hostile par principe aux passions humaines comme au sens commun. Cette image d’une rationalité hautaine, qui n’aurait rien à voir avec la tradition humaniste issue de la Renaissance, est celle que le présent ouvrage entend remettre en question. L’œuvre de Descartes s’y trouve éclairée par la problématique humaniste de la civilité et par son effort pour définir un moyen terme vertueux entre une censure ascétique de la nature humaine et un abandon à la spontanéité aveugle de la sensibilité. Dégager la perspective d’une « civilité de la raison cartésienne », c’est aussi s’efforcer de construire pour l’humanisme un fondement métaphysique et rationnel, lié tout à la fois à l’idée théologique d’une « bonne nature » et à une description phénoménologique de notre expérience du monde. Aussi s’agit-il de restituer non pas seulement le dessin doctrinal et argumentatif de la philosophie de Descartes, mais également la couleur et la vitalité associées aux tonalités éthiques et affectives d’une écriture à travers laquelle seule se délivre la conception cartésienne de la subjectivité.

Frédéric Lelong, agrégé de philosophie, est docteur des universités de Paris I et de Neuchâtel. Il enseigne actuellement en lycée dans l’académie de Créteil. Il est l’auteur d’études sur l’humanisme de la Renaissance, sur Descartes et sur la lecture qu’en propose la phénoménologie contemporaine.

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Sigila 2020/1 (N° 45) : L'invisible - o invisível

Gris-France - Juin 2020


Page 13 à 15 : - Ouverture : Manuel : Lisboa ainda / Lisbonne encore | Page 17 : - Cimetiere anglais de Lisbonne | Page 19 à 29 : Sébastien Rozeaux - Les Letras Pátrias au Brésil, une littérature du blanchiment ? | Page 31 à 44 : Agnès Levécot - L’invisible femme-lionne : une allégorie de la peur selon Mia Couto | Page 45 à 54 : Mehdi Ayachi - Dire l’invisible pour réformer le croire : de la « science des secrets » aux « sciences modernes » au Sultanat d’Oman | Page 55 à 59 : Mathilde Ayoub - L’invisible collection | Page 60 à 61 : Rui Chafes - Quando digo que a arte… / Lorsque je dis que l’art… | Page 63 à 73 : Pierre Dubrunquez - Voyez-vous ! | Page 75 à 85 : Sylvie Chokron - Voir l’invisible | Page 87 à 101 : Christophe Loyer - La vie amoureuse des mots | Page 102 à 105 : Michel Deguy - Coronation / Coronação | Page 107 à 116 : António Vieira - Propos sur Le Visible et l’invisible de Maurice Merleau-Ponty | Page 117 à 128 : Diane Luttway - La fragilité, un invisible absolu ? | Page 129 : Philippe Lançon - Il y a eu encore des balles… | Page 131 à 142 : Betty Rojtman - « Car nul ne peut me voir et vivre » (Exode, 33, 20) | Page 143 à 153 : Hugues Didier - Satan, Prince de l’Invisible | Page 155 : Gonçalo M. Tavares - O que vemos… | Page 157 à 166 : Boris Gralak, Sébastien Guenneau - Invisibilité et transparence | Page 167 à 177 : Laurence Motoret - Invisibles vampires | Page 179 à 188 : Marie-Claire Busnel - Du fœtus à la personne, l’invisible lien (Entretien avec Isabelle Baladier-Bloch) | Page 209 à 220 : - Lectures.

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vendredi 29 mai 2020

H.S. Becker : Faire preuve. Des faits aux théories

La Découverte - Juin 2020 -  Grands Repères Guides


Après de nombreuses années de pratique du métier, Howard S. Becker livre, avec le style qui a fait son succès, les leçons tirées de son expérience de sociologue. Empiriques au même titre que les sciences de la nature, les sciences sociales ne progressent que par la qualité de l’articulation entre des « idées » (ou théories) et des « données », toujours produites par des procédés de fabrication à analyser.
La distinction, qui structure la profession, entre recherches « qualitatives » et « quantitatives » ne change rien à l’exigence de fournir des « preuves » solides, capables de résister au doute pour convaincre collègues et adversaires. La nécessité d’une analyse critique des données est ici démontrée à la lumière d’une gamme étendue de recherches, des plus collectives et objectivantes, comme les recensements de la population, aux plus personnelles, comme les observations ethnologiques, en passant par toutes les formes intermédiaires de la division du travail entre concepteurs des recherches et personnes chargées de la collecte des données.
Cette réflexion sur les conditions pratiques de l’observation s’adresse aussi bien aux professionnels des enquêtes, aux chercheurs en sciences sociales qu’à l’étudiant devant réaliser son premier mémoire de recherche.

Howard S. Becker, sociologue américain, est spécialiste de la sociologie de l’éducation, de la déviance et de l’art. Il s’inscrit dans la tradition de la sociologie de Chicago : le travail de terrain et l’interactionnisme. Son œuvre désormais connue en France à l’égal de celle d’Erving Goffman se caractérise par l’extrême clarté de son écriture et la diversité des domaines qu’elle embrasse. Il est l’auteur de nombreux articles et livres dont Outsiders (1963, tr. fr. 1985), Le Travail sociologique (1970, tr. fr. 2006), Les Mondes de l’art (1982, tr. fr. 1988) et Les Ficelles du métier (1988, tr. fr. 2002, La Découverte, « Grands Repères/Guides »).

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Chimères 2020/1 (N° 96) : Devenir-étranger.e.s

Eres - Juillet 2020


Page 7 à 12 : Annie Benveniste, Marie-Dominique Garnier, Monique Selim - Ritournelles de l’étranger.e | Page 13 à 20 : Monique Selim - Faire profession d’étranger : anthropologue | Page 21 à 35 : Luce Irigaray, Marie-Dominique Garnier - Étrangère à quoi ? Ou à qui ? | Page 36 à 52 : Olivier Douville - Demande d’asile, refuge : destins d’une position « traumatique » de l’étranger | Page 53 à 62 : Mohamed Mebtoul, Monique Selim - Assumer sa double étrangeté : devenir sociologue de la santé en Algérie | Page 63 à 70 : Wenjing Guo, Annie Benveniste - Naître comme étrangère en Chine | Page 71 à 78 : Annie Benveniste - Les nouvelles signalétiques de l’étranger.e | Page 79 à 91 : Flore Garcin-Marrou - Le masque noir au théâtre est-il un attribut raciste ? | Page 92 à 103 : Mara Montanaro - La frontière comme forme de résistance chez Gloria Anzaldúa | Page 104 à 114 : Nadia Setti - « Devenir étranger.e », pharmakon d’une pensée radicale ? | Page 115 à 126 : Manola Antonioli - Hospitalité et cosmopolitisme | Page 127 à 134 : Christiane Vollaire - Des lignes de clivage | Page 135 à 138 : Miléna Kartowski-Aïach - Les cerfs-volants sont en berne à Athènes | Page 139 à 150 : Gaëlla Loiseau - L’irrésistible étrangeté des gens du voyage | Page 151 à 162 : Olga L. González - « Je vis ici, mais je ne compte plus les années » | Page 163 à 169 : Ecem Hasircioğlu - Femmes turques à Strasbourg | Page 170 à 178 : Julie Lavialle-Prélois - Les femmes dans le processus d’épuration ethnique des Arakanais musulmans en Birmanie | Page 179 à 185 : Amastane Yacine - La fabrique de l’aliéné ou les modes de production d’une étrangeté multisituée | Page 186 à 199 : Maël Le Garrec - Deleuze et Guattari : le délire parle toujours de race | Page 200 à 211 : Romain Pasquer Brochard - Gide et l’inattendu de la rencontre : désir et altérité dans L’Immoraliste | Page 212 à 223 : Nibras Chehayed - Vers un nihilisme olfactif : La Mort est une corvée | Page 224 à 227 : David Querrien - Devenir étranger | Page 228 à 250 : - Lu, vu, entendu.

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Aliocha Wald-Lasowski : Les cinq secrets de James Bond. Philosophie de l'agent-espion

Max Milo è Mai 2020 - Voix libres


Qui est vraiment James Bond ? Le plus célèbre des héros du cinéma d'espionnage a-t-il encore des secrets ? Tel est le défi : percer le mystère et révéler, à travers une enquête philoscopique, les cinq secrets du fidèle agent de sa Majesté. A l'aide d'un viseur, qui aiguise le regard et offre un œil neuf, c'est toute la saga de 007 qu'il s'agit de redécouvrir et de décrypter.
De James Bond contre Docteur No en 1962 à Mourir peut attendre en 2020, la série de 25 films singuliers offre action, suspense et aventure, mais aussi un ensemble d'échos et de renvois. Sous la fresque spectaculaire, l'auteur dévoile une logique souterraine des films, et le livre dessine un paysage insoupçonné, pour voir autrement le plus célèbre des agents secrets.

Professeur des universités, Aliocha Wald Lasowski enseigne la philosophie politique à Sciences-Po Lille, en cycle Master PPE " philosophie, politique, économie ".
Spécialiste d'André Gide, de Jean-Paul Sartre et d'Edouard Glissant, il écrit également sur la musique (Le jeu des ritournelles, Gallimard, 2017), la peinture (Dialogue avec Alain Badiou sur l'Art et sur Pierre Soulages, Cercle d'art, 2019) et le cinéma.
Sa réflexion personnelle explore une esthétique des rythmes et une pensée du tempo.Auteur de quinze livres, il est aussi journaliste : chroniqueur sur France-Culture de l'émission Avis critique, il participe à L'Express aux pages " Idées ".

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jeudi 28 mai 2020

Giordano Bruno : Le sceau des sceaux

Librairie Philosophique Vrin - Mai 2020 - Pétrarque


Le Sceau des sceaux (1583) est la partie theorique d'un traite de mnemotechnique, l'Explicatio triginta sigillorum (Explication des trente sceaux). Il ne propose pas a proprement parler un apercu de l'art de la memoire lui-meme, mais plutot une theorie de l'activite de pensee centree sur la memoire et la puissance de figuration de l'esprit. Bruno se fonde pour cela sur la definition platonicienne de la reminiscence en vertu de laquelle il y a souvenir toutes les fois que percevant une chose quelconque, on en concoit une autre, aussi bien que sur la formule d'Aristote selon laquelle intelliger, c'est reflechir sur les images: a l'oppose d'une conception anhistorique et decontextualise des processus cognitifs, Bruno propose de comprendre ces formules comme les temoignages de pratique mnemoniques codifiees. La memoire ne regarde pas seulement la conservation des traces du passe; elle devient ainsi un principe d'organisation a la fois du sens interne et de l'ame en totalite. C'est encore a partir d'une theorie du signe et de l'image bien differente de celle de la tradition augustinienne, que Bruno peut rapporter la problematique de la memoire aux debats relatifs a la conjonction intellectuelle, associant etroitement la theorie averroiste de l'intellection a la conception neoplatonicienne qui assimile les oeuvres de l'intelligence a celle de la nature. Le Sigillus sigillorum propose encore une rapide presentation des deductions de l'art de Lulle interpretees comme un instrument d'invention.

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Ariel Colonomos : Un prix à la vie. Le défi politique de la juste mesure

PUF - Mai 2020


Quel est le prix d'une vie ? Bien loin de n'être qu'une métaphore, cette expression renvoie à des questions qui sont au coeur de notre conception du politique. Le prix d'une vie correspond à son équivalent matériel, qu'il soit monétaire ou constitué par d'autres biens, des intérêts économiques ou politiques, des conquêtes militaires. Tout se paie et s'échange, et la conversion se fait dans les deux sens : des vies sont rapportées à des biens matériels et des biens matériels sont obtenus au prix de nombreuses vies. L'État n'est pas le seul à attribuer une valeur aux vies humaines. C'est également le cas du marché, mais aussi, en raison de la solidarité entre ses membres, de toutes les communautés auxquelles les individus appartiennent. Cet ouvrage décrit avec minutie les équivalences matérielles des vies humaines en ayant pour ligne de mire une réflexion sur leur caractère juste ou injuste. Poser la question du juste prix de la vie, c'est encourager la préservation des existences, mais c'est aussi risquer de trouver certains compromis trop coûteux. L'égalité en droit des vies humaines ne signifie pas que les moyens pour les sauver ou les protéger soient et doivent être identiques. La tension est profonde entre les exigences de l'humanisme et les contraintes du matérialisme. Quelles contreparties céder pour sauver ou protéger des vies, et combien faut-il de vies pour gagner une guerre ?

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Daniel Innerarity : Una filosofia de la crisis del coronavirus (en espagnol)

Galaxia Gutenberg, S.L. - Mai 2020 - Rústica Ensayo


Según su etimología, una pandemia es una enfermedad infecciosa que afecta a todos, mientras que una epidemia tendría un área geográficamente limitada. Podríamos decir que nuestros instrumentos de gobierno están diseñados para gestionar epidemias y no pandemias, en tanto que son instituciones locales y no globales. De ahí la primera sensación de impotencia frente a un fenómeno que exige una mayor integración política de la humanidad, en la línea de fortalecer las instituciones transnacionales o la gobernanza global y, en general, una transición hacia formas de inteligencia cooperativa, claramente insuficientes en el mundo en el que vivimos. La definición de democracia apunta a que todos los afectados por una decisión deben poder participar en ella, a que debe coincidir la comunidad de los afectados con la de quienes deciden. En este sentido, la crisis del coronavirus sería un acontecimiento pandemocrático, como todos los riesgos globales. Se da la paradoja de que un riesgo que nos iguala a todos revela al mismo tiempo lo desiguales que somos, provoca otras desigualdades y pone a prueba nuestras democracias. De todo ello se habla en este libro, una reflexión filosófica de urgencia realizada en un momento excepcional de nuestra historia.

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Frédéric Spinhirny : Naître et s'engager au monde. Pour une philosophie de la naissance

Payot & Rivages - Mai 2019


Naître, est-ce forcément une bonne nouvelle ? Ne sommes-nous pas déjà trop nombreux ? Peut-on vraiment donner naissance dans un monde en ruine ? Sans compter le désir parfois contrarié d’enfant. Mettre un nouvel être au monde aujourd’hui ne va plus de soi. Nombreux sont celles et ceux qui remettent en question leur projet d’enfant. C’est que chaque nouveau-né dérange : le couple, le quotidien, mais aussi la communauté et l’environnement qui l’accueillent. Autrefois considéré comme miraculeux et spontané, cet acte est désormais soumis à une logique de contrôle. D’un côté, il est déterminé, mécanisé et médicalisé. De l’autre, la fatalité climatique assombrit tout projet tourné vers l’avenir. Impensé par une philosophie obsédée par la mort, il est urgent d’interroger et de dessiner les contours de cet acte qu’est naître et s’engager au monde afin de répondre aux défis de l’anthropocène.

Frédéric Spinhirny, philosophe, est directeur adjoint à l'hôpital universitaire Necker-Enfants malades et intervient régulièrement auprès des professionnels de la santé (sages-femmes, médecins, cadres de santé).

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Gaston Bachelard : Le nouvel esprit scientifique (édition de Vincent Bontems)

PUF - Mai 2020 - Quadrige


« Saisir la pensée scientifique contemporaine dans sa dialectique et en montrer ainsi la nouveauté essentielle, tel est le but philosophique de ce petit livre. » Cette phrase de Gaston Bachelard donne l'ambition du projet. En prenant pour modèle la révolution axiomatique des géométries non-euclidiennes, Bachelard démontre dans cet ouvrage publié pour la première fois en 1934 la nouveauté des théories physiques contemporaines - théorie de la relativité restreinte et générale et mécanique quantique. Celles-ci ont modifié les bases du savoir et rompu avec les représentations classiques. Bachelard en induit la nécessité de réviser en profondeur nos conceptions métaphysiques et les images qui s'y rattachent. Il analyse ainsi comment la relativité einsteinienne transforme les notions de temps et d'espace et la microphysique périme la notion de « chose ». À la lumière de ses analyses, la méthode scientifique apparaît comme « non-cartésienne », c'est-à-dire qu'elle ne s'appuie plus sur un fondement absolu et des idées simples mais consiste, au contraire, à réviser constamment ses hypothèses pour mieux épouser la complexité des phénomènes.

Travailleur infatigable et pédagogue exceptionnel, Gaston Bachelard (1884-1962) a produit une oeuvre en épistémologie de la physique et de la chimie qui compte parmi les plus importantes du XX siècle, ainsi que de multiples études de l’imaginaire littéraire qui sont appréciées dans le monde entier. Vincent Bontems est philosophe de formation et chercheur au CEA. Il y travaille sur l’épistémologie de la physique, la philosophie des techniques et de l’innovation, et la psychanalyse de l’imaginaire scientifique. Il est l’auteur de Bachelard (Les Belles Lettres, 2010).

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Jean Lombard : Philosophie de la démarche éthique. Anti-manuel d'éthique pour l'ère des néo-valeurs

Editions L'Harmattan - Mai 2020


Éthique est devenu un signifiant maître : adjectif ou substantif, il a envahi le discours contemporain, où il n'est question que de valeurs, de respect et de prise en compte de l'humain, surtout là où ils font défaut. Une véritable prolifération normative déferle sous ce nom, des droits de l'homme à l'environnement. Dans le même temps, on assiste à l'émergence de néo-valeurs, comme la transparence, le partage, l'exemplarité, le vivre-ensemble, qui déstructurent le champ des valeurs et préfigurent un monde sans éthique, à l'entière dévotion de l'ordre établi. Un anti-manuel se doit de protéger l'éthique tant de sa dégradation en système de règles et de consignes que de sa chosification en moralisme vague.

Jean Lombard, ancien élève de l'École Normale Supérieure de Saint-Cloud est inspecteur d'Académie et docteur d'État.

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mercredi 27 mai 2020

Marion Bourbon : Penser l’individu. Genèse stoïcienne de la subjectivité

Brepols Publishers - Mars 2020


Une genèse de la conception stoïcienne de l’individuation

Par quel prodige une philosophie matérialiste et naturaliste qui posait tout à la fois l’unité du continuum cosmique et l’existence du destin a-t-elle pu donner naissance à une conception forte de l’individu, et de cet individu singulier qu’est le sujet humain? Tel est le paradoxe que nous cherchons ici à éclairer. Sur près de cinq siècles, le stoïcisme construit en effet une conception unifiée de l’individu, depuis sa forme commune à tous les vivants jusqu’à la spécificité radicale de l’individuation humaine, celle de la subjectivité. C’est cette genèse dans laquelle le passage du stoïcisme à Rome a joué un rôle décisif que nous nous attachons à reconstruire.

Docteure en philosophie, Marion Bourbon enseigne actuellement la philosophie en lycée. Ses recherches portent sur l’histoire des problématisations de l’individualité et de la subjectivité et sur la manière dont elles peuvent aujourd’hui éclairer les enjeux des conceptions contemporaines et cliniques du subjectif.

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mardi 26 mai 2020

Simon Calenge : Les logiques herméneutiques. Hans Lipps, Georg Misch, Josef König, Martin Heidegger

Presses Universitaires du Septentrion - Septembre 2019


La connaissance est une forme de vie, relative à la situation contingente de celui qui la produit. La logique herméneutique étudie cette relativité, non pour la dénoncer, mais pour y voir au contraire la source de la véritable valeur qui s'attache à la connaissance. Cette étude fut menée au début du XXe siècle par Hans Lipps, Georg Misch, Josef König et Martin Heidegger.
Si la logique classique tente de comprendre comment le langage peut décrire l’expérience dont il parle, et appelle « signification » et « vérité » cette relation de description, la logique herméneutique élargit la recherche logique, en examinant non seulement comment on doit parler de l’expérience, mais également comment l’expérience nous fait parler. Ainsi déploie-t-elle un relativisme optimiste, en découvrant la source du sens (logos) de nos paroles et de nos connaissances dans l’interprétation que chacun fait de la situation dans laquelle il vit.

Préface

Christian Sommer
Introduction. Le titre « logique herméneutique »

Première partie. L'expérience

Chapitre 1. Le refus d’une théorisation de l’expérience
Chapitre 2. Phénoménologie de l’expérience ordinaire (Lipps)
Chapitre 3. L’herméneutique des attitudes primitives et la réflexivité (Misch)
Chapitre 4. Bien parler de l’expérience (Josef König)
Chapitre 5. Débat sur l’analytique du Dasein (Heidegger)

Deuxième partie. Les problèmes du langage

Chapitre 1. Le mot juste
Chapitre 2. La pragmatique
Chapitre 3. Les vicissitudes du nom

Conclusion générale. La logique herméneutique, une fondation de la logique ?

Notices biographiques
Liste des abréviations
Bibliographie générale

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lundi 25 mai 2020

Jean-Baptiste Bilger : Chamfort ou La subversion de la morale

Les éditions du Cerf - 28 mai 2020


On pourrait lire Chamfort comme on lirait un compte Twitter. Son recueil de Maximes et pensées, le seul de ses ouvrages passé à la postérité, est une mine de bons mots, de traits d’esprit, de phrases frappées en médailles, qui ne sont pas beaucoup plus longues que 280 caractères…
Ce livre, qui tient à la fois de l’essai et du portrait, se propose de relire la vie et l’oeuvre de cet écrivain au parcours singulier, correspondant de Voltaire, ami de Beaumarchais et Diderot. Alors qu’il était, pendant les années 1770, l’archétype de l’homme de lettres d’Ancien Régime, pensionné par le roi, s’illustrant dans les genres classiques, il se métamorphose, à la fin des années 1780, en un écrivain révolutionnaire, rejetant l’académisme pour redonner à la littérature sa dimension politique, et n’hésitant pas à prêter sa plume à des hommes aussi influents que Sieyès ou Talleyrand, et surtout Mirabeau dont il fut tout à la fois l’ami intime et l’éminence grise.
Traversant la Révolution, le plus immoraliste des moralistes français, maître du fragment et de la maxime, aura été le précurseur de Nietzsche, Cioran et Camus qui en faisait « l’apôtre de la sainteté désespérée ». Un portait éblouissant pour redécouvrir un contemporain inattendu.

Agrégé de Lettres classiques, Jean-Baptiste Bilger enseigne la littérature en classes préparatoires au lycée Lakanal à Sceaux. Chamfort, ou La subversion de la morale est son premier livre.

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dimanche 24 mai 2020

Jacques Batieno : Karl Popper et la philosophie politique et morale de son temps

L'Harmattan - Mai 2020


On ne saurait réduire la dimension politique et morale du rationalisme critique uniquement à son opposition à Platon, Hegel et Marx. Cette attitude limiterait la pensée de Karl Popper à son ouvrage La société ouverte et ses ennemis. Cette étude propose de considérer l'oeuvre du philosophe autrichien pour elle-même, dans son ensemble, ainsi qu'au cours d'une approche comparée entre le rationalisme critique et d'autres modèles théoriques. Sont alors convoquées les philosophies politiques, sociales et morales de Hayek et Rawls, et l'éthique de la discussion d'Apel et Habermas. En définitive, il s'agit de mettre au jour une philosophie pratique chez Karl Popper.

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Filipe Ceppas, Gustavo Chataignier, Louise Ferté (dir.) : 50 ans de déconstruction. Vitalité et pertinence de l'œuvre de Derrida

L'Harmattan - Mai 2020


Cinquante ans après la publication de trois ouvrages majeurs de Jacques Derrida, quelle est la vitalité et la pertinence de son oeuvre aujourd'hui ? Les études ici rassemblées interrogent le Collège International de Philosophie (et le rôle des institutions dans la pensée), la spectralité, l'écriture, l'éducation, le toucher et le témoignage, mais aussi des thèmes et concepts moins attendus, comme la chance, le végétal, la police et la poésie du poète brésilien Carlos Drummond de Andrade. Il s'agit d'un exercice philosophique de la différance, hantise d'une écriture qui déborde toute date, éphéméride ou commémoration.

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Heliana de Barros Conde Rodrigues : Michel Foucault au Brésil. Présence, effets, résonances

L'harmattan - Avril 2020


L'ouvrage enquête sur les cinq visites de Michel Foucault au Brésil, entre 1965 et 1976. Le philosophe visita alors São Paulo, Rio de Janeiro, Belo Horizonte, Salvador, Recife et Belém. Michel Foucault a laissé une trace profonde dans le Brésil de la dictature militaire. Les objectifs de cette recherche comprennent une audiographie de la présence du Foucault-corps au Brésil, ainsi qu'une analyse critique de la primauté conférée à quelques procédures, catégories, problématiques et concepts foucaldiens par les intellectuels et militants brésiliens.

Heliana de Barros Conde Rodrigues est professeur et chercheuse à l'Université de l'État de Rio de Janeiro (UERJ) où elle mène de front des activités au sein des cours de premier cycle de psychologie et de deuxième et troisième cycles (master et doctorat) en politiques publiques et formation humaine.

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samedi 23 mai 2020

Jean-Pierre Longre : Richesses de l'incertitude. Queneau et Cioran

lBack herald press - juin 2020


Bizarre. Lorsque je lis Cioran, je pense souvent à Queneau, et lorsque je lis Queneau, je pense parfois à Cioran. Il s’agit peut-être là d’un phénomène tout simple : pour un familier de Queneau, le risque est de laisser son esprit en être occupé même lorsqu’il lit d’autres auteurs ; pour un familier aussi de la littérature d’origine roumaine, préoccupé entre autres par Cioran, le risque est de laisser à celui-ci le champ un peu trop libre dans des lectures diverses, notamment queniennes… Bref, il me fallait tenter d’élucider la question pour mieux m’en débarrasser, en naviguant entre Exercices de style et Exercices d’admiration.

Jean-Pierre Longre, universitaire et critique, a enseigné la littérature du XXe siècle à l’Université Jean Moulin de Lyon. Collaborateur de diverses revues, il a participé à la publication des romans de Queneau dans la Bibliothèque de la Pléiade, et est l’auteur de plusieurs études sur des écrivains contemporains. Entre autres : Raymond Queneau en scènes (Presses Universitaires de Limoges, 2005) ; Une belle voyageuse. Regard sur la littérature française d’origine roumaine (éditions Calliopées, 2013). Il a aussi publié des nouvelles en revues (Brèves, Le Persil).

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vendredi 22 mai 2020

Lambert Dousson : « …la plus grande œuvre d’art pour le cosmos tout entier ». Stockhausen et le 11 septembre. Essai sur la musique et la violence

Editions MF - Mai 2020 -Répercussions


« La plus grande oeuvre d’art pour le cosmos tout entier ». C’est en ces termes que le compositeur allemand d’avant-garde Karlheinz Stockhausen (1928–2007) a qualifié l’attaque terroriste contre le World Trade Center le 11 septembre 2001. Au-delà de sa portée morale, cet essai philosophique montre la double vérité, artistique et politique, que renferme cette déclaration. La première a pour nom propre « malentendu », la seconde « sublime ». Le malentendu connecte les propos du compositeur à son esthétique et sa métaphysique : il questionne l’essence et la puissance de la musique.
Qu’est-ce qui fait art ? Qu’est-ce qui fait œuvre ? Que sont un matériau, un acte, une forme artistiques ? Comment une expérience vécue peut-elle constituer un matériau pour l’art, et devenir l’objet d’une écoute ? Et lorsque cette expérience est l’expériencede la violence, de l’horreur, de la guerre ? Quelle action, voire quelle violence la musique peut-elle exercer ? « Sublime » désigne pour sa part le type de rationalité esthétique qui définit la politique du 11 septembre. Car au-delà de l’abîme qui sépare politiquement une bande de criminels fanatiques et une démocratie libérale, c’est une même logique esthétique que partagent un chef d’État s’adressant à la nation américaine comme s’il était le héros d’une superproduction hollywoodienne, un chef terroriste qui se maquille comme un présentateur-vedette de journal télévisé pour revendiquer un attentat, et un compositeur qui a vu une œuvre d’art dans un crime terroriste conçu pour ressembler à un film hollywoodien diffusé à la télévision.
Cette logique révèle qu’esthétisation de la politique et marchandisation de la culture sont les deux faces d’un même phénomène qui affecte nos sociétés. Essai critique sur la violence de la musique et la musique de la violence, à l’intersection de la théorie politique et de la théorie esthétique, ce livre analyse les rapports entre art et terreur, technologie et culture, et considère la musique comme un objet de connaissance autant qu’une source de savoir sur notre monde.

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jeudi 21 mai 2020

S. Bauer, C. Larsonneur, H. Machinal, A. Regnauld (dir.), Subjectivités numériques et posthumain S. Bauer, C. Larsonneur, H. Machinal, A. Regnauld (dir.) : Subjectivités numériques et posthumain

Presses Universitaires Rennes - Mars 2020 - Interférences


Comment penser l’humain quand toutes sortes d’objets connectés, du téléphone à la montre, se donnent comme des prothèses, voire des doubles de nous-mêmes (augmented self) ? De quelle autonomie dispose un sujet quand toutes nos traces numériques – tant celles que nous avons laissées volontairement que celles qui ont été collectées à notre insu – sont inventoriées et archivées quasi automatiquement (quantified self) ? L’approche proposée dans ce livre est fondamentalement interdisciplinaire car les questionnements relatifs aux devenirs de l’humain et à la définition de son identité que déclenche le posthumain sont universels.

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Eric Trémault : Structure et sensation. Une critique de la psychologie de la forme

Vrin - Mai 2020


La psychologie de la forme (Gestalt Psychologie), qui connait son apogée a Berlin dans l'entre-deux guerres, présente d'abord, à rebours des idées recues, l'exemple d'une méthode introspective qui a réussi, puisque l'ensemble des faits empiriques qu'elle a établis restent valables aujourd'hui. Elle a aussi intégré ces faits en une philosophie naturaliste et holiste, ou les sensations notamment sont réduites a des structures de conscience. C'est ce holisme (terme trop vague) qu'il s'agit d'expliciter et de discuter ici. Il a fortement marque des philosophes comme Cassirer ou Merleau-Ponty, et converge encore avec les tentatives contemporaines pour supprimer les qualia .

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Nicolas d'Andrès : Socrate néoplatonicien. Une science de l'amour dans le Commentaire de Proclus au Premier Alcibiade

Vrin - Mai 2020


Dans son commentaire sur le Premier Alcibiade, Proclus (412-485) célèbre la figure de Socrate comme guide vers la connaissance de soi. A travers une interprétation originale du prologue du dialogue, le philosophe néoplatonicien propose un portrait exemplaire de cet amant divin: son art érotique consiste a aborder son aime au moment opportun et a éveiller en lui le désir de la connaissance. Sa sollicitude est décrite dans les termes d'une imitation de la providence, son daimon est un dieu. Parfaite image du Bien, Socrate est le modèle du maitre qui s'est assimile au divin et peut conduire les âames moins avancées vers le savoir. L'art érotique implique aussi une connaissance de l'amour (Eros), envisage dans sa dimension cosmologique et théologique, a partir des Oracles chaldaiques, comme lien universel. Le diadoque de l'Ecole d'Athènes vise bel et bien ici, au Ve siècle après Jésus-Christ, a redonner ses titres de noblesse a l'Eros et a la figure de Socrate. Cette étude propose une analyse inédite de l'érotique et de l'amour, ainsi que du discours socratique entre rhétorique et dialectique, dans le commentaire sur le Premier Alcibiade. Elle fournit aussi des repères solides sur la tradition exégétique du Banquet et du Phèdre dans le néoplatonisme post-plotinien.

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mercredi 20 mai 2020

Matthieu Amat et Simon Merle : Le Seigneur des anneaux. Une aventure philosophique

Ellipses - Mai 2020


Pourquoi admirons-nous les Elfes ? Qu’est-ce qui fait la grandeur des Hobbits ? De quoi l’anneau est-il le symbole ? Que voit-on dans le miroir de Galadriel ? Des questions, parmi d’autres, auquel cet ouvrage essaie de répondre, en croisant l’œuvre de Tolkien avec des textes de philosophes. Ce faisant, les auteurs ne prétendent pas établir une philosophie globale du Seigneur des anneaux, mais montrent comment on peut philosopher à partir des objets de la Terre du Milieu. Sous la forme de brefs essais, ils invitent le lecteur à poursuivre l’aventure littéraire par une petite aventure philosophique.

Agrégé et docteur en philosophie, Matthieu Amat enseigne et poursuit ses recherches en philosophie de la culture à l’Université de Lausanne.
Agrégé de philosophie, Simon Merle est professeur en lycée général.

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La règle du jeu n°71 : La dépression : mal du siècle ?

Grasset - Mai 2020


De quoi la dépression est-elle le signal ? Que nous dit-elle du monde ? Car nous pouvons partir d’une seule certitude : la dépression est désormais une épidémie mondiale. Épidémie aveugle, impalpable, sans contagion manifeste ni provenance identifiable – mais qui en est d’autant plus redoutable, elle qui touche un Français sur cinq, et 300 millions de personnes dans le monde.
Est-elle une maladie comme les autres, avec ses diagnostics et ses traitements ? Ou le symptôme d’un malaise plus large, touchant à l’organisation même de notre société ?
Nous invite-t-elle surtout à repenser le suicide ? Car tel est son visage ultime, qui frappe 800 000 personnes chaque année dans le monde – mais qui est lui-même plus ancien que la dépression. Cette dernière serait-elle une maladie mortelle, à l’image de bien d’autres pathologies ? Y a-t-il, en ce cas, une médecine du suicide ?
La dépression est-elle le mal du siècle ? Et si oui, quelles conclusions en tirer ? Est-ce à dire qu’elle est le visage d’une souffrance coextensive à notre époque ? Ou qu’elle est le nouveau nom donné à une maladie anhistorique - à une seule et même maladie qui, parce qu’elle serait ineffable, traverserait les siècles en changeant à chaque fois d’appellation ? La dépression serait-elle alors la réincarnation moderne d’un mal que nous avons connu à travers les mots d’asthénie, d’ennui, de spleen et de mélancolie ?
Nécessité, donc, d’un double travail : d’une photographie de nos souffrances contemporaines, et d’une archéologie du mal-être.

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dimanche 17 mai 2020

Savoir/Agir 2020/1 (N° 51) : varia

Editions du Croquant - Mai 2020


Page 7 à 14 : Le collectif des revues en lutte - Sciences en danger, revues en lutte | Page 15 à 22 : Maxime Quijoux, Arnaud Saint-Martin - Start-up : avènement d’un mot d’ordre | Page 23 à 32 : Erwan Lamy - Les politiques françaises de « startupisation » de la science | Page 33 à 40 : Antoine Gouritin - Légitimité de la critique et critique de la légitimité entrepreneuriale | Page 41 à 49 : Olivia Chambard - Tous « startupeurs » ? | Page 51 à 58 : Jean Frances, Stéphane Le Lay - Docteurs, Pitches et ascenseurs | Page 59 à 67 : Gaëtan Flocco, Mélanie Guyonvarch - Modifier le vivant pour sauver la planète ? | Page 69 à 77 : Samir Bedreddine - Des grandes entreprises et des start-up | Page 79 à 86 : Arnaud Saint-Martin - Note sur les « penseurs » de la Silicon Valley | Page 87 à 94 : Anonyme - Marche ou crève | Page 95 à 104 : Gaëla Keryell - Un licenciement collectif dans une université finlandaise | Page 105 à 109 : Annie Collovald - Chirac après Chirac ? | Page 111 à 115 : Gérard Mauger - En quête de « respectabilité » | Page 117 à 123 : Gérard Mauger - Des Gilets jaunes aux syndicalistes en grève.

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Hartmut Rosa : Rendre le monde indisponible

La découverte - Février 2020


Dominer le monde, exploiter ses ressources, en planifier le cours… Le projet culturel de notre modernité semble parvenu à son point d’aboutissement : la science, la technique, l’économie, l’organisation sociale et politique ont rendu les êtres et les choses disponibles de manière permanente et illimitée.
Mais alors que toutes les expériences et les richesses potentielles de l’existence gisent à notre portée, elles se dérobent soudain à nous. Le monde se referme mystérieusement ; il devient illisible et muet. Le désastre écologique montre que la conquête de notre environnement façonne un milieu hostile. Le surgissement de crises erratiques révèle l’inanité d’une volonté de contrôle débouchant sur un chaos généralisé. Et, à mesure que les promesses d’épanouissement se muent en injonctions de réussite et nos désirs en cycles infinis de frustrations, la maîtrise de nos propres vies nous échappe.
S’il en est ainsi, suggère Hartmut Rosa, c’est que le fait de disposer à notre guise de la nature, des personnes et de la beauté qui nous entourent nous prive de toute résonance avec elles. Telle est la contradiction fondamentale dans laquelle nous nous débattons. Pour la résoudre, cet essai ne nous engage pas à nous réfugier dans une posture contemplative, mais à réinventer notre relation au monde.

Né en 1965, Hartmut Rosa, sociologue et philosophe, est professeur à l’université Friedrich Schiller de Iéna et directeur du Max-Weber-Kolleg à Erfurt,en Allemagne. Il est notamment l'auteur à La Découverte d’Accélération (2013), de Résonance (2018).

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Jeanyves Guérin : Voies et voix de la révolte chez Albert Camus

Honoré Champion - Mai 2020 - Littérature de notre siècle


Après les révolutions de velours en 1989 et le printemps arabe en 2013, les révoltes des sociétés civiles qui se sont multipliées en 2019 ont abattu ou ébranlé des dictatures, d’Algérie à Hong Kong, confortant une grande idée de Camus.
Cet ouvrage, qui fait diptyque avec celui publié en 2013 – Albert Camus, littérature et politique (Honoré Champion) – propose de nouvelles analyses politiques de L’Homme révolté, de Caligula, de La Peste, et plus largement d’une œuvre en prise sur son époque et qui éclaire la nôtre. Un état des traductions et des représentations des pièces et une bibliographie critique montrent que sa fortune est aujourd’hui mondiale.

Jeanyves Guérin est professeur émérite de littérature française à la Sorbonne nouvelle.

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Nathalie Heinich : La cadre-analyse d’Erving Goffman. Une aventure structuraliste

CNRS éditions - Mars 2020

Erving Goffman (1922-1982) compte parmi les grands sociologues de langue anglaise. Asile, Stigmates, La mise en scène de la vie quotidienne, ses ouvrages les plus connus, prennent pour objet l’interaction dans l’expérience ordinaire. Les cadres de l’expérience (1974) s’attache également aux situations les plus banales, mais dans une problématique différente : celle de la structure de l’expérience de la vie sociale, analysée à travers les principes d’organisation qui nous permettent de définir une situation, c’est-à-dire de répondre à la question « Que se passe-t-il ? ». Ces principes sont ce que Goffman nomme des « cadres », grâce auxquels l’individu peut reconnaître un événement puis adapter sa conduite. Cadres naturels, sociaux, primaires, transformés, en forme de modes ou de fabrication : leur agencement obéit à une véritable grammaire, que nous maîtrisons plus ou moins sans en avoir conscience.
Après avoir présenté en détail ce modèle, Nathalie Heinich analyse les réactions qu’il a suscitées dans la sociologie américaine, puis elle le met à l’épreuve de plusieurs exemples : un film de Truffaut, le Pont-Neuf de Christo, la corrida, le canular en art, l’édification contemporaine d’un château médiéval… Ce livre propose ainsi la première présentation en français d’un ouvrage largement méconnu dû à un sociologue majeur.


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