On pourrait lire Chamfort comme on lirait un compte Twitter. Son recueil de Maximes et pensées, le seul de ses ouvrages passé à la postérité, est une mine de bons mots, de traits d’esprit, de phrases frappées en médailles, qui ne sont pas beaucoup plus longues que 280 caractères…
Ce livre, qui tient à la fois de l’essai et du portrait, se propose de relire la vie et l’oeuvre de cet écrivain au parcours singulier, correspondant de Voltaire, ami de Beaumarchais et Diderot. Alors qu’il était, pendant les années 1770, l’archétype de l’homme de lettres d’Ancien Régime, pensionné par le roi, s’illustrant dans les genres classiques, il se métamorphose, à la fin des années 1780, en un écrivain révolutionnaire, rejetant l’académisme pour redonner à la littérature sa dimension politique, et n’hésitant pas à prêter sa plume à des hommes aussi influents que Sieyès ou Talleyrand, et surtout Mirabeau dont il fut tout à la fois l’ami intime et l’éminence grise.
Traversant la Révolution, le plus immoraliste des moralistes français, maître du fragment et de la maxime, aura été le précurseur de Nietzsche, Cioran et Camus qui en faisait « l’apôtre de la sainteté désespérée ». Un portait éblouissant pour redécouvrir un contemporain inattendu.
Agrégé de Lettres classiques, Jean-Baptiste Bilger enseigne la littérature en classes préparatoires au lycée Lakanal à Sceaux. Chamfort, ou La subversion de la morale est son premier livre.
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