samedi 8 novembre 2025

Fernando de Amorim : Du vivant à l'existant ( Lucille Mihoubi coord.)

RPH éditions - Octobre 2025

De la philosophie à la biologie, en passant par l'évolutionnisme et les sciences naturelles, Fernando de Amorim, psychanalyste, retrace la naissance et le développement du discours scientifique. A partir de la lecture de nombreux auteurs, parmi lesquels Aristote, Charles Darwin ou les biologistes Jacques Monod et Francois Jacob, au fil du présent ouvrage, il nous en propose une lecture articulée à la psychanalyse.
En s'appuyant sur des textes fondateurs pour la science, l'auteur délimite les contours de la biologie et de la psychanalyse. Il identifie leurs méthodes de travail, leurs implications, repère leurs points de dissension mais également ceux à partir desquels ces deux sciences peuvent se rencontrer, notamment en tant quelles proposent des interprétations symboliques du Réel.
La biologie étudie la vie. La psychanalyse, elle, étudie le désir et invite le psychanalysant, puis le sujet sorti de psychanalyse, puis le sujet barré le psychanalyste, à la construction, relative à chacune de ces trois positions, de sa subjectivité, de sa responsabilité de conduire aussi sa destinée, puis de son existence. Ainsi, la biologie est science du vivant, la ou la psychanalyse est science de existant.
L'auteur s'attache a distinguer vie et existence, ce qu'il matérialise par l'élaboration d'une hiérarchisation des positions de l'être, à partir de laquelle nous assistons à l'affinage de sa théorisation.

Fernando de Amorim, psychanalyste, développe et revisite les concepts et les techniques freudo-lacaniens. Il est l'auteur de Le transfert dans la clinique psychanalytique des malades organiques (2000), Cartographie de la clinique avec le malade organique, corporel et psychique à l'usage des médecins, psychistes et psychanalystes en institution et en ville (2004), Projet pour une psychanalyse scientifique (2015). Le Manuel de psychanalyse du RPH-Ecole de psychanalyse a vu le jour sous sa direction (2023).
Il enseigne et transmet la psychanalyse au sein de l'école du RPH. Il a créé la Consultation Publique de Psychanalyse (CPP), puis le Service d'Ecoute Téléphonique d'Urgence (SETU ?).

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Giorgio Agamben : L'Irréalisable. Pour une politique de l'ontologie

 Seuil - Novembre 2025 - L'Ordre philosophique

"Nous sommes tellement habitués à distinguer le possible et le réel, l’existence et l’essence, que nous ne comprenons plus que ces distinctions sont le résultat d’un long et difficile processus qui a conduit à scinder l’être, la « chose », de la pensée, en deux fragments tout à la fois opposés et étroitement imbriqués.
L’hypothèse de ce livre est que la machine ontologico-politique de l’Occident se fonde précisément sur cette scission de la « chose », sans laquelle ni la science ni la politique ne seraient possibles. Si nous n’étions pas capables de cesser de nous concentrer exclusivement sur ce qui existe immédiatement (comme semblent le faire les animaux), pour penser et définir l’essence, la science et la technologie occidentales n’auraient certainement pas connu le développement qui les caractérise. Et si la dimension de la possibilité venait à disparaître entièrement, on ne saurait plus faire ni plans ni projets. La puissance incomparable de l’Occident trouve dans cette machine ontologique un de ses présupposés les plus essentiels.
À travers une patiente enquête généalogique, ce livre reconstruit la naissance de cette scission qui est au fondement de la chose de la pensée ainsi que le processus de ses articulations ultérieures dans la philosophie et la politique de l’Occident." G. A.

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Marc-Aurèle : Pensées pour moi-même. Suivi du Manuel d'Epictète et du Tableau de Cébès (Mario Meunier trad.)

 Classiques Garnier - Novembre 2025


Au IIe siècle, l'Empire romain est à son apogée mais les guerres restent constantes aux frontières. Au milieu des urgences du temps et des obligations qui lui incombent, Marc-Aurèle, figure du philosophe-roi, se livre à un examen de son action et de sa personne. Il ne s'agit ni d'un journal ni d'une oeuvre de propagande, mais des méditations intimes d'un homme qui, par-delà sa propre puissance, réaffirme sans cesse sa petitesse et sa finitude pour se préserver de la haine, du mépris ou de l'orgueil et discipliner son âme face aux troubles. Offrant un document précieux pour la connaissance du stoïcisme impérial, Marc-Aurèle accomplit l'idéal des pensées hellénistiques : une sagesse trouve sa valeur en s'incarnant dans une conduite.

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Bruno Py (dir.), Bernard Andrieu (dir.), Clotilde Bricot (contributrice) : La pudeur, notion moderne ou concept obsolète ? Naturisme, exhibitionnisme, voyeurisme : regards croisés juridiques et philosophiques

 Kairos - Novembre 2025


Dès lors que des êtres humains s’observent, se montrent ou se touchent, il est question de pudeur. Ni les machines, ni les animaux n’ont de pudeur, laquelle est le produit d’une conscience. La pudeur est un sentiment, une gêne, une timidité, qui est liée au dévoilement du corps. Le mot pudeur a longtemps figuré dans le code pénal, au titre des infractions d’outrage à la pudeur et d’attentat à la pudeur. L’outrage visait à sanctionner des spectacles choquant pour la pudeur du public, alors que l’attentat punissait des actes de contacts sexuels imposés. Le nouveau Code pénal a écarté le mot et substantiellement modifié les incriminations. Au-delà de l’évolution de la sémantique, la disparition du terme de pudeur procède du même mouvement sociétal qui a rendu obsolète la notion de bonnes mœurs. Il faut néanmoins s’interroger sur la légitimité de cet effacement. Peut-on faire abstraction de toute référence à une norme autre que le respect de la liberté individuelle ? Parfois revendiquée, souvent assumée, forcément subjective, la pudeur varie selon les individus, les situations et les contextes. Cet ouvrage étudie autant la pudeur de la nudité voilée, ou dévoilée que le ressenti de la pudeur blessée, voire outragée. « La pudeur est née avec l’invention du vêtement. » (Mark Twain, En suivant l’équateur, 1897)

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Tim Ingold : Argent sous la lune

 Fario - Octobre 2025


Argent : bien qu’une multitude d’objets diffusent le même éclat, la même blancheur, depuis les astres jusqu’aux poissons, c’est au métal que revient la charge de porter ce nom, ce générique argent. Et le minerais issu des profondeurs de la terre est à la croisée de deux chemins, celui de la matière et celui de la lumière.
L’un des paradoxes du visible est que si la lumière rend visible les objets du monde, elle-même, dans sa constitution physique ondulatoire, nous ne la voyons jamais. Et pourtant l’expérience de la luminosité ― ses éclats, ses fulgurances, ses scintillements ― nous est constante, et irremplaçable. Loin d’être un simple rayon, nous reliant à sa lointaine source solaire ou lunaire, la lumière éclaire notre conscience du monde, elle baigne notre vision tout autant qu’elle se projette sur notre rétine. Elle est une familiarité avec le monde, une manière dont il use pour nous toucher et dont nous usons pour lui répondre. C’est dans nos propres yeux qu’elle brille. Mais le monde moderne a fait de la vision un sens objectivant, nous éloignant toujours plus des foyers de notre expérience.
Si la lumière des choses leur est propre, que nous révèle l’éclat de blancheur ou de cendre dont nous dotons l’argent ? Comment cette lumière se distingue-t-elle de celle de l’or, à laquelle elle ne s’oppose pas mais dont elle se distingue profondément ?
À travers l’expérience historique et anthropologique des qualités lumineuses du métal, depuis les intuitions des alchimistes et jusqu’à sa propre expérience des paysages de Laponie sous la lune, en passant par l’étude du travail de l’artiste contemporain Richard Wright, Tim Ingold propose ici, sur un mode parfois discrètement poétique, une magnifique étude de cette matière à laquelle nos sociétés ont voué un culte que l’on dirait de plus en plus mortifère.
Comme s’il s’agissait de sauver ce qu’il reste de lumière.

« La lumière jaillit du corps du saint comme le tronc d'arbre s'élève de la terre. C'est la lumière de la flamme, et la voir, c'est voir avec elle. […] En effet, la réduction de la lumière à des rayons, et du monde aux entités que ces rayons nous révèlent, est la conséquence du même mouvement d'objectivation, qui atteint son apogée dans la modernité, et qui sépare la lumière, en tant que radiation, des choses sur lesquelles elle se pose. Nous considérons souvent la vision comme un sens objectivant : chaque fois que nous utilisons nos yeux pour voir, ils nous révèleraient un monde extérieur, détaché de notre moi subjectif, où chaque chose serait à sa place et visible d'un seul coup d'œil. En vérité, ce n'est pas la vision qui objective le monde, mais l’annexion de la vision par le projet moderne d'objectivation qui l'a privée de l'expérience de la lumière. Comment alors la faire renaître ?» T.I.

Tim Ingold est anthropologue, il est professeur émérite à l’université d’Aberdeen, en Écosse, et a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels sont traduits en français :
Correspondances : accompagner le vivant, Actes Sud, 2024 ;
Syrinx, avec Joséphine Michel, Fario 2024 ;
Machiavel chez les babouins, Asinamali, 2021 ;
Faire : anthropologie, archéologie, art et architecture, Éditions Dehors, 2019 ;
Le dédale et le labyrinthe : la marche et l'éduction de l'attention, ESAAA, 2015 ;
Marcher avec les dragons, Zones sensibles, 2013 ;
Une brève histoire des lignes, Zones sensibles, 2011 ;
Il est proche de l’anthropologue Philippe Descola, avec qui il a publié : Être au monde. Quelle expérience commune ? Presses universitaires de Lyon, 2014.

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Jean-Claude Passeron : Un itinéraire de sociologue

EHESS éditions, 2025 - Octobre 2025


Présentation de Jean-Louis Fabiani

Depuis les années 1960, Jean-Claude Passeron a bâti une œuvre monumentale et complexe : des enquêtes empiriques menées avec Pierre Bourdieu sur la scolarisation de l’éducation, lues et commentées dans le monde entier, aux réflexions sur l’épistémologie des sciences sociales envisagées comme sciences historiques, en passant par la création de revues et de centres de recherche. Rétif à l’emploi de la première personne, il a toujours fait preuve d’une discrétion sur sa vie personnelle, dont il se départit dans ces textes de mémoire.
Véritable autobiographie sous forme d’entretiens, où raison et expérience vécue ne font qu’un, ce livre met au jour les aspérités et les joies d’une trajectoire hors du commun, celle d’un homme dont le travail et l’engagement ont marqué plusieurs générations de sociologues, en France et au-delà.

Sommaire

Avant-propos
Chapitre premier. Conversations sur la philosophie et la sociologie
Chapitre 2. Pour une phénoménologie de l'expérience esthétique
Chapitre 3. Du Métier de sociologue (1968) au Raisonnement sociologique (1998)

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vendredi 7 novembre 2025

Marine Fauché : Les médecins de la terre. Une enquête philosophique dans le champ de la conservation de la nature

 EUD - Novembre 2025


Il s’agit d’une enquête en philosophie de terrain dans le champ de la conservation de la nature, dans la région Occitanie. Des choix d’action relatifs à des espèces protégées, des tentatives de migrations assistées, des façons contrastées de gérer les milieux et des programmes d’observation au long cours des effets des changements globaux, y sont mis en dialogue avec le corpus de la philosophie de l’environnement et de l’histoire de la philosophie. À travers différents cas d’étude, l’enquête retrace les questionnements et les partis pris éthiques de gestionnaires, écologues, botanistes, chercheuses et chercheurs du champ qui, chacun et chacune à leur manière, cherche à suivre l’invitation du forestier et pionnier de la philosophie environnementale américain Aldo Leopold qui enjoignait ses contemporains à se faire les « médecins de la terre ».

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Boèce : La Consolation de la philosophie

 Classiques Garnier - Novembre 2025


Dans la prison où il croupit, accusé d'avoir voulu renverser Théodoric le Grand, Boèce (VIe siècle) n'implore pas la clémence du maître de Rome. Il sait qu'il n'échappera pas à son sort. Alors que l'Occident latin se transforme et que les rois cherchent à se défaire de l'étreinte toujours inquiète des empereurs, Boèce représente une survivance de la culture classique. C'est dans la philosophie qu'il espère trouver la force d'affronter l'épreuve qui le guette, une philosophie du syncrétisme rêvant de réconcilier Platon, Aristote et le christianisme. La Renaissance se souviendra de ce testament philosophique, mélange de poèmes et de prose. À bien des égards, Boèce incarne en Europe le passage de l'Antiquité au Moyen-Âge.

Édition bilingue latin-français

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Jean-Baptiste Brenet: Qu'est-ce que la philosophie ?

 Rivages - Novembre 2025


La tradition veut que l’acte de philosopher soit comparé à la vision. Or Aristote dit deux choses qui sont trop négligées : premièrement, que voir, c’est non seulement saisir le visible, mais aussi, paradoxalement, l’invisible, le non-visible ; deuxièmement, que voir, c’est voir des couleurs, de jour mais aussi de nuit, le phosphorescent. Dès lors quelles sont les implications pour la philosophie ? Que veut dire philosopher si c’est appréhender ce qu’on ne voit pas, ce qu’on ne peut voir, ou bien ce qui, dans le noir, luit ?

Jean-Baptiste Brenet est philosophe, professeur à l’université Paris I-Sorbonne. Spécialiste de la pensée arabe et de son legs au monde latin, ses essais sont traduits en plusieurs langues.

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Xi Zhu : L'invariable milieu, commenté par section et par phrase. Zhongyong zhangju

 Les Belles lettres - Novembre 2025


Attribué à Kong Ji (Zisi, ca. 483-402 avant notre ère), petit-fils de Confucius, L’Invariable Milieu (Zhongyong) constitue à l’origine un des chapitres du Traité des Rites, au même titre que la Grande Étude, avant de devenir un ouvrage à part entière.
Un millénaire et demi après sa rédaction, le texte fut commenté et divisé selon trente-trois sections par le philosophe néoconfucéen Zhu Xi (1130-1200), sous le titre L’Invariable Milieu commenté par section et par phrase (Zhongyong zhangju), avant d’être intégré au sein des Quatre Livres : Entretiens de Confucius, Mencius, Grande Étude, Invariable Milieu.
Les commentaires de Zhu Xi à ces quatre ouvrages furent promus au rang d’orthodoxie à partir du XIVe siècle ; ils ont fait autorité dans le recrutement des élites et constitué la base du savoir lettré jusqu’à l’orée du XXe siècle en Chine, mais aussi en Corée et au Japon. Les notions et les concepts qu’ils contiennent n’ont cessé pendant des siècles de nourrir les discussions au sein du confucianisme philosophique et politique. En Europe, Leibniz s’est penché sur ce texte fondateur de la tradition philosophique chinoise.
Le commentaire par Zhu Xi d’un texte classique chinois est traduit et présenté ici pour la première fois en français dans sa forme originale.

Zhu Xi (1130-1200), philosophe et lettré né au Fujian, est le principal représentant du renouveau de la pensée confucéenne sous la dynastie Song (960-1279), après un millénaire de présence du bouddhisme en Chine. Il est l’auteur d’une oeuvre spéculative et intellectuelle considérable qui lui a valu d’être comparé à Thomas d’Aquin. Ses commentaires des Quatre Livres (Entretiens de Confucius, Mencius, La Grande Étude, L’Invariable Milieu) ont constitué la base du savoir lettré jusqu’au début du XXe siècle. Il connaît aujourd’hui un retour en grâce spectaculaire après un rejet de près d’un siècle en Chine continentale.

Roger Darrobers (traduction) a enseigné la langue et la civilisation chinoises à l’Université Paris-Nanterre. Il est l’auteur de Zhu et la synthèse confucéenne (2016) et de Zhu Xi, Éléments de philosophie confucéenne (2021). En collaboration avec Guillaume Dutournier, il a traduit et présenté : Zhu Xi, Lu Jiuyuan, Une controverse lettrée. Correspondance philosophique sur le Taiji (Les Belles Lettres, 2012). Aux Belles Lettres, il a également publié de Zhu Xi, Mémoire scellé sur la situation de l’empire (2013) et de Kang Youwei, Manifeste à l’empereur adressé par les candidats au doctorat (2016).

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jeudi 6 novembre 2025

Emmanuel Charreau : Présences de La Boétie. Passés, présents et inactualité du Discours de la servitude volontaire

 Université de Bruxelles - Novembre 2025


D'hier à aujourd'hui, cet ouvrage collectif vise à documenter et à interroger ces différentes présences de La Boétie. Il offre tout d'abord une anthologie de commentaires méconnus, du XVIIIe au XXe siècle. Du curé Meslier à Léon Tolstoï, en passant par John Adams, Louis Blanc ou Léon Bourgeois, l'oeuvre résonne ainsi avec une multiplicité de réflexions politiques (révolution, démocratie, question sociale), parfois étonnamment novatrices (féminisme, défense du vivant, science-fiction). L'ouvrage réunit également des travaux contemporains, dont un inédit du philosophe Claude Lefort et un texte méconnu de la philosophe Françoise Collin. Dans leur diversité, ces réflexions interrogent, avec La Boétie, les transformations des rapports entre domination et liberté au sein de nos sociétés.

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Gabriel Clamens : La philosophie de Clément Rosset

 L'Harmattan - Novembre 2025


Cet essai se propose d’analyser l’intégralité de la pensée de Rosset à partir de la problématique d’une joie tragique.
Il est divisé en trois parties, la première concernant les écrits de jeunesse où Rosset laïcise, pour ainsi dire, ou fait de la pensée de Schopenhauer une pensée non-métaphysique ; la seconde porte sur les écrits dits artificialistes où Rosset réalise une pensée du hasard et de la matière telle qu’elle offre une expérience primordiale du tragique ; la dernière, sur les écrits de maturité où Rosset exploite l’idée d’une pensée réaliste fondée sur un réel tautologique, identique à lui-même, sans double, singulier, donc irreprésentable.

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Stéphane Floccari : Bibliothèque idéale de Nietzsche

 Les Belles lettres - Novembre 2025


Bâtie pour briser en deux l’histoire de l’humanité, l’oeuvre de Nietzsche s’est imposée comme l’une des plus marquantes et des plus explosives de la tradition philosophique, malgré sa falsification par sa soeur Élisabeth, sa récupération idéologique sous le nazisme et sa réduction à des philosophèmes souvent mal compris, tels que la mort de Dieu, le surhomme, la volonté de puissance ou l’éternel retour.
Il était indispensable d’offrir à chacun ― lecteur averti comme curieux ― un chemin aussi panoramique qu’éclairant pour découvrir, interpréter et approfondir cette oeuvre d’une puissance de subversion intacte et d’une beauté inactuelle.
Conçu par un spécialiste reconnu de sa pensée, qui lui a consacré plus de trois décennies de recherches, ce volume rassemble, pour la première fois, une sélection des textes les plus significatifs de Nietzsche, proposés dans une traduction originale et présentés selon un ordre à la fois thématique et chronologique.
Toutes les grandes questions y trouvent leur place : l’être et la vérité, le bien et le mal, la faute et la justice, le beau et le tragique, l’art et la musique, Dieu et l’État, mais aussi l’amour, l’amitié, la santé, la maladie, la mort, le voyage ou la sexualité.
À travers ces pages se dessine un Nietzsche multiple, à la fois destructeur et créateur, critique et visionnaire, attentif aux « choses les plus proches » comme aux horizons les plus vertigineux.
Une véritable bibliothèque idéale de Nietzsche, pour entrer dans le coeur vivant d’une pensée qui n’a cessé de déranger, d’inspirer et de libérer.

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Marie-Françoise Plissart, Jacques Derrida : Droit de regards

 Impressions Nouvelles - Novembre 2025


Fin du siècle dernier. Dans des décors princiers, dont les ruines sont devenues des théâtres fragiles, des femmes s’aiment, se poursuivent et se perdent.
Dans les parcs, au bout des couloirs et sous les lustres fanés, des scènes troublantes s’entrecroisent. Autant d’énigmes que chaque regard – le vôtre – peut résoudre – ou pas.
Droit de regards se lit comme de la poésie : littéralement et dans tous les sens.
Droit de regards a été publié pour la première fois en 1985, aux Éditions de Minuit. Le roman-photo est suivi d’une lecture de Jacques Derrida, qui en prolonge les multiples ramifications.

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Daniel Lesueur : Nietzchéenne (éd. Nelly Sanchez)

 Champion - Octobre 2025


En 1908 paraît Nietzschéenne. Ce titre est sans doute le plus célèbre roman écrit par Daniel Lesueur (Jeanne Loiseau pour l’état civil, 1854-1921), figure emblématique de la littérature féminine du début du XXe siècle et de la cause des femmes. Et c’est de la condition féminine dont il est question dans cette intrigue, à travers le destin de Jocelyne Monestier, jeune femme mise au ban de la Société parce qu’elle fut compromise par un maître-chanteur. Sous couvert de relater l’histoire de cette héroïne généreuse, victime de l’ignorance dans laquelle on confine les jeunes filles, c’est la manière dont elle s’est approprié la philosophie nietzschéenne qui est au cœur du roman. Les écrits du philosophe d’outre-Rhin l’aident en effet à tenir bon face aux préjugés dont elle est victime et à dominer son amour pour Robert Clérieux, jeune industriel, marié et père de famille.
Ce roman est exceptionnel à plus d’un titre : si Daniel Lesueur y montre comment la pensée de Nietzsche peut aider à l’émancipation féminine, elle y illustre également une nouvelle conception du roman populaire. Daniel Lesueur ne fut pas seulement romancière, journaliste féministe et philanthrope, elle réfléchit à faire de son écriture un moyen de diffuser ses idées au plus grand nombre.

Nelly Sanchez est chargée de cours à l’université FLSH de Limoges. Ayant soutenu sa thèse sur les Images de l’homme dans les oeuvres romanesque de Rachilde et de Colette (1884-1939), elle poursuit ses recherches sur le narratif et l’épistolaire féminins. Ses travaux portent notamment sur l’intertextualité dans les romans féminins ainsi que sur l’influence du naturalisme.

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Sébastien Denis : Neo. Un transhumain dans The Matrix

Les Impressions Nouvelles - Novembre 2025


Neo est l’un des personnages les plus populaires du cinéma contemporain, et la série des films Matrix est l’une des plus discutées chez les cinéphiles comme dans le monde académique. Neo agit comme un opérateur théorique mêlant les références à Platon ou Baudrillard dans le champ de la philosophie, à Alice ou Nemo dans celui de la littérature, ou encore à Jésus ou Bouddha dans celui des religions. Neo, c’est « the one », l’élu, un sauveur soutenu par une vaste communauté de fans et utilisé par des Églises en tous genres comme un appât pour attirer les jeunes vers la religion.
Mais derrière toutes ces lectures possibles, Neo est aussi, comme le propose ce livre, un transhumain qui réussit à battre la « mauvaise » tech (l’agent Smith), et à dialoguer avec la « bonne » tech, donnant ainsi du crédit aux discours transhumanistes issus de la Silicon Valley comme de la scientologie. Neo est donc un personnage de synthèse, à la fois prophétie auto-réalisatrice et incarnation problématique du monde transhumain qu’appellent de leurs vœux les Wachowski, progressistes et transgenres. Mais, signe de son ambivalence fondamentale, ce personnage est retourné à leur avantage par de nombreux libertariens et conspirationnistes, au premier rang desquels Donald Trump ou Elon Musk, qui l’utilisent comme symbole de la puissance de la volonté individuelle, capitaliste et technophile face à la crise du « système ».

Sébastien Denis est Professeur en Histoire, cinéma et médias à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Il travaille entre autres sur le cinéma de propagande, le cinéma d’animation et les relations entre cinéma et arts plastiques.

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mercredi 5 novembre 2025

Savoirs et clinique n°33 : Les sœurs, les amies. Psychanalyse des petites filles

 Erès - Novembre 2025


Dans la psychanalyse, on a plus parlé des frères que des sœurs : Dans Totem et Tabou (Freud, 1913), la rivalité mortelle des fils du père de la horde primitive les conduit à tuer le père pour se partager ses femmes et y renoncer finalement pour coexister dans un ordre phallique et policé. Il n’y est pas question des sœurs qui font partie des femmes ainsi possédées. Lacan a souligné l’invidia du complexe fraternel ou d’intrusion, notamment de l’aîné vis-à-vis du cadet, et on peut supposer que cela concerne aussi les filles.
Mais existe-t-il une théorie spécifique de la sororité, distincte de celle de la rivalité ou de l’invidia ? Certes, on peut s’appuyer sur l’idée du « pas-tout » phallique de la féminité chez Lacan pour en déduire des spécificités de celle-ci et de l’amitié féminine. Des féministes, refusant la référence au phallus, proposent d’autres abords dont nous souhaitons débattre : se passer des hommes en révélant l’homosexualité refoulée de chacune ; la référence accentuée à la maternité ; la généralisation de l’identification hystérique...

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Jean Duns Scot : Question sur la métaphysique. Volime III, Livre VII

 PUF - Novembre 2025 - Epiméthée


Les Questions sur la métaphysique de Duns Scot (XIVe siècle) forment l'un des plus importants traités de métaphysique en Occident. Dans cet original commentaire par questions, Duns Scot dépasse le projet encore contradictoire d'Aristote et fait de la métaphysique une science. En une série d'analyses à la fois libres et minutieuses, il n'hésite pas à critiquer Aristote et à l'harmoniser avec la philosophie arabe et la théologie chrétienne. Pour la première fois dans l'histoire, la métaphysique devient une science transcendantale, portant sur un unique concept d'être et incluant toutes choses, y compris Dieu. Il était nécessaire d'en donner une édition légèrement amendée, et une traduction française rigoureuse. Cette édition en quatre volumes est bilingue (latin-français), avec des notes minimales et un bref commentaire synthétique pour chaque question. Le volume III comprend les questions sur le livre VII (Sur la substance et les accidents).

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