lundi 27 février 2012

Philosophie animale française

Revue Philosophie n° 112



2012 - Ed. de Minuit - 10 €

Sous le titre de philosophie animale, il faut entendre une discipline philosophique d’origine anglo-saxonne dont la réflexion est centrée sur la responsabilité éthique des hommes à l’égard des animaux. Or, s’il n’existe pas vraiment de « philosophie animale française » – les travaux français sur l’animalité s’étant développés dans des perspectives très diverses sans souci d’unification –, certains philosophes français majeurs du XXe siècle ont cependant contribué au renouvellement de la réflexion sur l’animalité. L’ambition de ce numéro est d’en mettre en lumière quelques aspects centraux.
Il s’ouvre sur un entretien accordé par Levinas à des étudiants américains de l’université de Warwick. La réflexion sur l’animalité y est engagée par une question simple : si ce qu’entend Levinas par visage n’est pas la figure humaine perçue, mais est autorité et imploration, faut-il accorder le visage à l’animal ? Avons-nous des obligations à son égard ? Dans l’affirmative, qu’est-ce qui distingue le visage animal de l’humain ? Levinas y répond également aux objections derridiennes, récusant l’idée que sa philosophie soit prioritairement orientée sur le judaïsme et réaffirmant la pérennité de la philosophie grecque.
Sous le titre sibyllin « Apprivoiser la profusion sauvage des choses existantes », Clare Palmer propose une application du concept foucaldien de pouvoir aux relations entre homme et animal ; pensé comme une organisation réticulaire non susceptible d’être possédée par un individu, il suscite une microphysique du pouvoir. Dans ce cadre, Foucault oppose les relations de pouvoir à celles de domination : là où les premières sont instables et réservent une possibilité de résistance, les secondes impliquent l’élimination de toute forme de résistance. De ces deux concepts, lequel est adéquat pour penser les relations entre hommes et animaux ?
Dans « Les deux corps sacrifiés de l’animal », Patrick Llored tente de montrer que la déconstruction derridienne est une philosophie qui, à la fois, réfléchit sur l’animal et se réfléchit en lui, et que la présence massive de figures animales confère leur sens premier aux concepts centraux de différance, trace, supplément, pharmakon. Dans cette perspective, l’auteur montre comment le sacrifice (notamment carnivore) de l’animal possède une fonction cardinale dans le procès par lequel l’homme s’auto-assigne une subjectivité qui le distingue de l’animal, et comment la distinction entre l’homme comme être vivant politique et l’animal comme être vivant a-politique se situe à l’origine de l’État moderne.
Enfin, Brian Massumi, traducteur de Deleuze en anglais, propose dans « Ceci n’est pas une morsure » une réflexion sur l’animalité et l’abstraction chez Deleuze et Guattari. Il y introduit le concept de sur-normalité afin de repenser l’instinct animal et désigner la dynamique de déformation et de transformation qui caractérise certains comportements animaux étudiés par Tinbergen ; loin, en effet, que cet instinct obéisseà des lois absolument rigides, il possède une part d’imprévisibilité et une dimension ludique que l’auteur tâche de penser en mobilisant des concepts empruntés à Deleuze et Guattari, ainsi qu’à R. Ruyer.
D. P.

Sommaire

EMMANUEL LEVINAS
Le paradoxe de la moralité (entretien)

CLARE PALMER
« Apprivoiser la profusion sauvage des choses existantes » ? Une étude sur Foucault, le pouvoir et les relations
homme-animal

PATRICK LLORED
Les deux corps sacrifiés de l’animal. Réflexions sur le concept de zoopolitique dans la philosophie de Derrida

BRIAN MASSUMI
Ceci n’est pas une morsure.
Animalité et abstraction chez Deleuze et Guattari

vendredi 24 février 2012

ADVERSUS HEIDEGGER. Dérapages de la pensée sur un chemin forestier

Oriane d'Ontalgie




Février 2012 - L'unebévue 2012 / n°978 - 10 €

Heidegger a parcouru un "chemin de pensée" allant par un "tournant" de Husserl à Hölderlin en passant par "l'Être", "le Temps" et la "Vérité", "la Différence ontologique", le Dasein et l'Ereignis, mais aussi "le peuple" et "l'État".
L'étude rigoureuse du tracé de ce chemin, considéré ici à la loupe, conduit à voir que l'apologie gnoséologique de la haine, la nazification de la "Différence ontologique", l'enrôlement de Hölderlin, la sécularisation de Kierkegaard, et autres dérapages, sont subordonnés à la déification de "l'Être", qui est le tour de bonneteau dominant l'oeuvre de Heideggger et qui fait de "l'Être" un Dieu pour athée incohérent.
Ce chemin conduit-il à un temple grec, à un château de cartes, ou bien à un plus sinistre théâtre d'ombres dont le régisseur a fini par se prendre au spectacle jusqu'à y croire lui-même ?







jeudi 23 février 2012

La Force du social. Enquête philosophique sur la sociologie des pratiques de Pierre Bourdieu

Claude Gautier


Février 2012 - Cerf - Coll. Passages 

Qu'il s'agisse de poser les principes d'une nouvelle épistémologie des pratiques de connaissance, d'une nouvelle sociologie des pratiques ordinaires, la posture critique de Pierre Bourdieu implique des décisions théoriques et s'adosse à une ontologie du social qu'il importe de décrire et de mettre au jour préalablement. Raison pour laquelle notre enquête sera philosophique. 

Si de nombreux travaux récents sur l'œuvre de Pierre Bourdieu ont mis en avant des proximités importantes avec certains aspects de la philosophie contemporaine du langage et de la phénoménologie, il a paru éclairant, pour l'interprétation de concepts comme ceux d'habitus et de disposition, de rapprocher méthodologiquement la sociologie des pratiques de quelques lectures pragmatistes de l'expérience et de l'action. 

On sera alors en mesure de comprendre l'importance d'un retour à l'héritage durkheimien qui, infléchi par une lecture critique et subtile de l'anthropologie structurale, donne aux concepts de force et de contrainte une nouvelle opérativité et une fécondité heuristique de premier plan. Les descriptions sociologiques du monde social peuvent alors rendre compte de l'existence de rapports de confrontation et de domination. Penser sociologiquement la force du social revient donc à prendre au sérieux ce qui fait l'historicité du monde social des pratiques qui est un monde des sens communs. 

On espère, pour finir, et contre des détracteurs prévenus et enclins aux reconstructions mythologiques, convaincre le lecteur que cette vision du monde social, pour être désenchantée et marquée au coin d'une lucidité inquiète, n'en est pas moins soucieuse de rendre aux agents qui habitent le monde, une capacité effective, pratique, à produire les principes d'intelligibilité de leurs conduites et de leurs expériences.

Les airs de famille. Une philosophie des affinités

François Noudelmann



Février 2011 - Gallimard - Collection blanche - 19,50 €

Les ressemblances de famille s'attachent à des motifs saugrenus : la forme d'un nez, un grain de beauté, une allure décidée, mais aussi un tempérament sexuel ou une maladie héréditaire. Relier des êtres qui se ressemblent – l'enfant à ses parents, l'animal à sa race – confirme l'ordre du monde. Chacun trouve sa place dans le déroulé des filiations.

Mais parfois des formes louches dérogent aux apparentements naturels. L'imagination des femmes enceintes fut souvent alléguée pour expliquer ces bizarreries. Plus rigoureuses, les sciences du vivant s'employèrent à trouver la raison généalogique permettant de distinguer entre les semblables. Le siècle de Darwin, féru de typologies, inventa des familles d'oreilles et de crânes pour décrypter les physionomies saines ou criminelles.

La codification des types est cependant menacée par l'extension infinie des airs de famille qui suggèrent un vertige : n'importe qui peut ressembler à n'importe quoi! Aux portraits-robots ils opposent le flou photographique des visages. Wittgenstein s'en inspira pour modifier toute la grammaire des parentés.

Lorsque ces airs sont aussi entêtants que des musiques, ils deviennent des affinités. Ce mot ancien désigne des échanges subtils entre des sujets, selon le milieu et l'occasion. Réactualisé par les sites de rencontres, il se réduit aujourd'hui à l'assortiment des mêmes goûts. Mais les affinités, au contraire, composent avec le dissemblable. Leurs voisinages magnétiques effrayèrent Kant et Goethe. Insidieuses ou fulgurantes, les affinités transportent une puissance de désaffinité.

mardi 21 février 2012

Libido sciendi : le savant, le désir, la femme

Caroline De Mulder


Février 2012 - Seuil - "Science ouverte" - 18 €

Si le lien entre désir de connaître ( libido sciendi ) et désir érotique ( libido sentiendi ) se trouve déjà suggéré dans les Écritures, il devient explicite à partir de la Renaissance et joue un rôle crucial dans la configuration de la science moderne. Il s’agit ici de conter l’histoire de cette relation entre le savant, être désirant, et la femme, image de la Nature ? en suivant son évolution dans la littérature, mais aussi dans l’art et le cinéma.

C’est toujours le désir qui pousse le savant à vouloir connaître, qu’il soit inventeur de machines amoureuses, eunuque de la science régnant sur un harem de Vénus anatomiques, ou homme au scalpel en quête de cobayes consentantes. Désir érotique, désir de pouvoir aussi, car la femme reste indésirée dans ce cercle du savoir.

À une époque où la Nature fait plus que jamais les frais de notre mode de vie et où le silicone injectable a la part belle, cet essai montre à l’évidence que la recherche scientifique n’a pas pour seule source le projet de connaissance rationnelle : elle a partie liée avec une histoire du désir et du sentiment.


Note préparatoires à "L'essence de la manifestation" : la subjectivité

Revue internationale Michel Henry n°3 - 2012


Mars 2012 - Presses universitaires de Louvain - 28 €

À l'occasion du dixième anniversaire de la mort du philosophe français, le Fonds Michel Henry de l'Université de Louvain consacre le troisième numéro de sa Revue Internationale à la question de la subjectivité, et offre au lecteur près de quatre cent feuillets de notes préparatoires à son œuvre maîtresse de 1963, L'essence de la manifestation. En des temps de déconstruction généralisée de toute « philosophie du sujet », Michel Henry notait pour lui-même : « Nous avons encore cette tâche, si paradoxal que cela puisse paraître : découvrir la subjectivité ». Mais quelle figure de la subjectivité reste-t-il donc à « découvrir », en quoi cette découverte résiste-t-elle à ses mises en question successives et comment situer un tel projet dans l'espace de la tradition phénoménologique dont M. Henry n'aura jamais cessé de se revendiquer et dont il est aujourd'hui considéré comme l'un des principaux représentants ? Autant de questions que ces textes jusqu’ici inédits — en révélant l’arrière-fond, parfois surprenant, d’une pensée souvent considérée à tort comme dogmatique et monolithique — permettent de reposer, et dont il s’agit d’évaluer la portée, les enjeux, et finalement l’actualité.

ÉDITORIAL
par Jean LECLERCQ

 DOSSIER THÉMATIQUE
 NOTES PRÉPARATOIRES À L'ESSENCE DE LA MANIFESTATION :
 LA SUBJECTIVITÉ

 Grégori JEAN
 Présentation : La subjectivité, la vie, la mort

 Michel HENRY
 Notes préparatoires à L'essence de la manifestation : « La subjectivité »

 I. L'unité de l’ego
 II. L’ipséité
 III. L’individu
 IV. L’âme et le corps
 V. Connaissance de soi et mauvaise foi
 VI. La liberté
 VII. Subjectivité et connaissance
 VIII. Le temps
 IX. L’ego et le temps
 X. La subjectivité
 XI. Le Cogito
 XII. Subjectivité et néant

 Grégori JEAN
 Apparat critique

lundi 13 février 2012

Essais VI: Les Lumières des positivistes

Jacques Bouveresse


Février 2012 - Agone - "Banc d'essais" - 23 €

Ce sixième volume des Essais de Jacques Bouveresse est consacré aux philosophes du Cercle de Vienne (1924-1936). Par sa proximité avec les bouleversements de la science contemporaine (naissance de la logique moderne, théorie de la relativité, psychologie expérimentale), par l’articulation nouvelle qu’il propose entre les pouvoirs de la raison et les enseignements de l’expérience, par son insertion dans la modernité culturelle et dans le mouvement d’émancipation sociale et politique, le positivisme (ou empirisme) logique est, dans la philosophie européenne du XXe siècle, le courant qui a porté le plus loin l’héritage des Lumières. Les cinq essais réunis dans le présent volume ont été écrits entre 1971 et 2011. On y trouvera à la fois une présentation claire des concepts centraux des positivistes logiques, un éclairage neuf (nourri de la recherche historique la plus récente) sur le contexte culturel et politique de la formation de leurs idées (notamment celles de Rudolf Carnap), et une évaluation philosophique de quelques-unes de leurs thèses et de leurs enjeux.

vendredi 10 février 2012

Cahiers critiques de philosophie n°11 : L’Afrique postmoderne

Coordonné par Irma Julienne Angue Medoux



Février 2011 - Hermann Ed. - 19 €

Autorité et pouvoir en Afrique « postmoderne » par Anatole Fogou
Postmodernité, philosophie « africaine », philosophie « occidentale » par Léopold Mfouakouet
L’Universalisme différentialiste et les risques du nihilisme en politique par Landry P. R. Ndounou
La postmodernité : un concept en devenir en Afrique par Jean-Rodrigue-Elisée Eyene Mba.
Le paradoxe politique et la diversité culturelle en Afrique par Léon Matangila

mardi 7 février 2012

Causes, probabilités, inférences

Isabelle Drouet


Février 2011 - Vuibert - 19 €

Définir la causalité figure sur l'agenda des philosophes depuis l'Antiquité et, en même temps, mettre au jour les relations de causes à effets est un des buts principaux de l'investigation scientifique. Cet intérêt philosophique pour la notion de causalité a engendré une multitude de travaux et d’analyses dont il est difficile d’avoir une vision globale et claire. De plus, alors que les méthodes utilisées dans les sciences empiriques semblent sans cesse améliorées, l’analyse philosophique se développe sans prendre en compte les évolutions de la méthodologie scientifique. Le but de cet ouvrage est de faire le point sur l’ensemble des théories de la causalité, en mettant l’accent sur les théories probabilistes de la causalité, qui ont joué un rôle moteur dans le renouveau de cette branche de la philosophie des sciences. L’auteur vise également à reconnecter l’analyse philosophique avec les méthodes et instruments effectivement utilisés aujourd’hui dans le champ des sciences exactes et sociales.

lundi 6 février 2012

La fascination de la planète.L'éthique de la diversité

Sous la direction de Soraya Nour Sckell et Damien Ehrhardt


Berlin, Duncker & Humblot, 2012 - 78 €

La diversité de la nature et des réalisations humaines est devenue une valeur incontestable des sciences naturelles, humaines et sociales. La diversité de la planète fascine. Elle nous invite aussi à repenser une éthique de la diversité, suite à l'accroissement des menaces sur la biodiversité, à l'uniformisation de la production des biens culturels et à l'hostilité à l'égard de celui qui est perçu comme "différent" de la part d'un "nous" majoritaire qui se considère comme homogène. Cette éthique de la diversité ne vise pas à "préserver" la diversité, mais à la construire, la produire, la réinventer de manière permanente et créative. Ainsi, la diversité n'est pas comprise comme la différence par rapport à un élément commun. Elle relève de la multiplicité et de la variété naturelle ou humaine, dans laquelle nous vivons en rapport avec tous et avec tout. En somme, il s'agit de la responsabilité qui nous incombe de nous désidentifier, de nous différencier, de nous diversifier nous-mêmes, tout en prenant conscience, au sein de ce processus, de notre relation indissoluble avec tous les autres êtres naturels et humains.

Cet ouvrage international réunit des auteurs issus de diverses disciplines, comme la philosophie, la musicologie, la psychologie, les sciences politiques, le droit, la biologie, la physique, la chimie et les nanosciences. Nourri des idées d'Apel, de Bourdieu, de Cassirer, de Darwin, de Deleuze, de Dworkin, de Foucault, de Freud, d'A. von Humboldt, de W. von Humboldt, d'Habermas, de Herder, d'Husserl, de Jonas, de Kandinsky, de Kant, de Levinas, de Lévi-Strauss, de Luhmann, de Marcuse, de Messiaen, de Musil, de Rawls et de Tönnies, cet ouvrage développe une éthique de la diversité dans le champ socio-politique, dans celui des sciences et des arts (et plus précisément dans les domaines des langues, de la littérature, de la musique, de la philosophie et du langage scientifique) et dans celui de la nature.


dimanche 5 février 2012

L'Un au-delà de l'Être

Archives de Philosophie — Tome 75, numéro 1 : printemps — janvier-mars 2012


Pourquoi publier un tel dossier maintenant dans les Archives ?
— Parce que l’Un fait entrer dans la culture grecque, ceci sur un vieux problème qui occupe l’humanité depuis le début, celui de son unité aux prises contradictoires avec la multiplicité de ses états et constats de vie, pour ne pas dire d’actions, 
— Parce que l’Un, chez Plotin, est une des voies de traitement de ce problème, alors même qu’il est le grand absent des études plotiniennes françaises depuis les travaux de J.-M. Narbonne,
— Parce que l’Un est une véritable épreuve pour la constitution d’un discours rationnel qui porte sur lui, alors que, dans le passage d’une théologie négative – habituellement liée à l’Un – à une théologie positive, se joue véritablement le passage de notre expérience intérieure de la liberté vers la liberté divine, se noue l’accès, pour l’âme humaine, à ce que signifie pour elle, d’être libre : et être libre selon une unité avec laquelle le chemin de la philosophie de Plotin lui offre de renouer.

Jérôme LAURENTAvant-propos : « La merveille, c'est l'Un » (VI, 9 [9], 5, 30)
Laurent LAVAUDLa métaphore de la liberté. Liberté humaine et liberté divine chez Plotin
Alexandra MICHALEWSKILe premier de Numénius et l'Un de Plotin
Sylvain ROUXTranscendance et relation. Plotin et l'antinomie du principe
Jean-Marc NARBONNEL'Un, modèle de la pensée religieuse de Bergson
 * * * 
Eléonore DISPERSYNL'adversaire de Dieu dans la Philosophie de la révélation. Esquisse d'une satanologie schellingienne
Thierry GONTIERPrudence et sagesse chez Montaigne
 * * * 
Comptes rendusSCHELLING, Correspondance (J.-C. Lemaitre) — Stephan SOULIÉ, Les philosophes en République (M. Bourdeau) — Céline EHRWEIN-NIHAN, Hannah Arendt. Une pensée de la crise (V. Albanel) — Wilhelm DILTHEY, Briefwechsel. Bd. 1 : 1852-1882 (J. Grondin) — Anne-Isabelle BOUTON dir., "Une tradition sceptique : la réception des Academica de Cicéron dans l'Antiquité" (I. Bochet) — Etienne BIMBENET, L'animal que je ne suis plus (E. Charmetant) — Maurice KRIEGEL dir., Gerschom Scholem. Cahier de l'Herne (G. Petitdemange) — Xavier SABATIER, Les formes du réalisme mathématique (F. Patras)
Bulletin cartésien XLI

Cahiers philosophiques n°128 : Du cosmopolitisme

1er trimestre 2012



La mondialisation de fait, économique et informationnelle, ne suffit pas à faire un monde, a fortiori un monde humanisé, civilisé, respectueux de la multitude des habitats et des cultures. Sans en minorer l’importance, l’émergence d’un sentiment cosmopolite en divers lieux de la planète peine à contenir les effets sociaux et écologiques de l’ouverture internationale. Les institutions politiques et juridiques semblent en retard sur les flux économiques et les mouvements démocratiques qui fleurissent en divers points du monde, et prennent encore souvent la forme d’une aspiration étatique nationale, très rarement d’une coopération traversant ou déplaçant les frontières.
Que pensons-nous aujourd’hui sous le nom de cosmopolitisme ? En quel sens est-ce, ou non, une fin politique et comment agir au nom d’une telle fin ?

vendredi 3 février 2012

Politique, esthétique, féminisme. Mélanges en l’honneur de Sonia Dayan-Herzbrun

Revue TUMULTES n° 37, 2011/2


Editions Kimé

Ces mélanges retracent les étapes du long parcours intellectuel et politique de la sociologue Sonia Dayan-Herzbrun. Ils reflètent la diversité de ses centres d’intérêt, depuis ses premiers travaux sur Ferdinand Lassalle et le mouvement ouvrier jusqu’à ses recherches sur la pensée postcoloniale et soulignent une mobilisation intellectuelle permanente contre toutes les formes de domination. Mais pour Sonia Dayan-Herzbrun, décrypter la domination ne suffit pas ; ces écrits rendent hommage à une chercheuse qui sait aussi débusquer les marges de liberté, de créativité et de résistance des dominés, ce dont témoignent plusieurs numéros de la revue Tumultes qu’elle a fondée en 1992. Les articles réunis dans ce numéro reprennent pour une part les communications faites à un colloque organisé en juin 2010 en son honneur ; ils invitent à lire et à comprendre les multiples facettes de sa pensée, comme une œuvre en mouvement dans l’attente de nouvelles aventures intellectuelles.

mercredi 1 février 2012

Montaigne et la philosophie du plaisir. Pour une lecture épicurienne des Essais

Rafal Krazek



Janvier 2012 - Classiques Garnier, coll. "Essais philosophiques sur Montaigne et son temps" - 36 €

Le scepticisme de Montaigne a jusqu’à présent dominé le débat sur la portée philosophique des Essais. C’est pourtant le concept épicurien du plaisir qui oriente la pensée philosophique tout entière de Montaigne. En tant que force motrice principale régissant les actions humaines, le plaisir constitue en effet la seule mesure des choses, le tamis par lequel doit passer tout contenu existentiel, quelle que soit sa nature: religieuse, philosophique ou passionnelle.