mardi 30 octobre 2012

Exercices spirituels. Leçons de la philosophie antique

Xavier Pavie


 Novembre 2012 - Les Belles Lettres - 25 €

Toute la philosophie antique est exercice spirituel, c'est-à-dire une pratique destinée à transformer, en soi-même ou chez les autres, la manière de vivre, de voir les choses. C'est à la fois un discours, qu'il soit intérieur ou extérieur, et une mise en œuvre pratique. C'est ainsi que Pierre Hadot (1922-2010) a représenté la philosophie antique, comme une discipline destinée à aider l’homme à mieux-vivre.
Les trois grandes Écoles de l’Antiquité (épicurisme, stoïcisme, cynisme) ont développé techniques et méthodes pour parvenir à ce mieux-vivre. Toutes ont mis en exergue l’homme et sa sérénité, l’homme au sein d’une harmonie lui permettant de vivre avec la conscience que la vie est courte et que le temps à vivre est incertain.

Cet ouvrage poursuit les travaux de Pierre Hadot, comme ceux de Michel Foucault, sur cette notion d’exercice spirituel. Toutefois si l’expression arrive pour Hadot en conclusion de ses recherches, elle est ici le point de départ. Ce livre commence par définir ce qu’est un exercice spirituel. Quelle est cette notion, cette expression, qui est aussi une pratique dans l’antiquité ? Il analyse en détail l'expression en s'interrogeant sur les théories et les mises en oeuvre qui peuvent s'y référer dans l'antiquité: de l'ascèse à la méditation, de la conversion à la maîtrise de soi ou encore le travail de l'âme. Enfin, ce ouvrage questionne également la continuité des exercices spirituels des Anciens, leurs reprises à l'aube du christianisme, mais également par les philosophies de la Renaissance (Montaigne), des époques classique, moderne (Descartes) et par celle des Lumières (Shaftesbury, Kant, Rousseau).

Xavier Pavie est docteur en philosophie, chercheur-associé au sein de l'IREPH (Institut de recherches philosophiques) de l'université Paris-Ouest. Il est directeur de l'Institut ISIS de l'ESSEC Business school où il est également enseignant.

lundi 22 octobre 2012

Les Temps Modernes n°669-670 : "Derrida. L'événement déconstruction"

Sous la direction de Joseph Cohen et de Raphael Zagury-Orly


  Juillet-octobre 2012 - Gallimard - 28 €

Sommaire

Joseph Cohen et Raphael Zagury-Orly
Avant-propos
Claude Lanzmann
Salut éternel à Jacques Derrida    
Jacques Derrida
La déconstruction et l’autre. Un entretien de Richard Kearney
Jacques Derrida         
La mélancolie d’Abraham. Un entretien de Michal Ben-Naftali
Hadrien Laroche
Court traité de la décision en deux pages
Annabel Herzog
Monolinguisme et Optimisme : Derrida, Candide et la culture
François Raffoul
Chez lui chez l’autre
Jacques Rancière
La démocratie est-elle à venir ?
Michael Naas
Au commencement, le souffle… La genèse de la déconstruction
Stéphane Habib
Aux commencements
René Major
L’enfance (sans origine) de la déconstruction
Félix Heidenreich
Comment dire « nous » ?
Gérard Bensussan
La bête est sans pourquoi
Orietta Ombrosi
Non seulement un chien. Les bestiaires de Levinas et Derrida
John D. Caputo
Dieu, peut-être
Martin Hägglund
L’athéisme radical de Derrida
Avital Ronell
L’impossible Monsieur Bébé, cette déconstruction incessante
Andrew Haas
Not a notion what I meant : l’autre métaphysique
Timothey Mooney
Des motivations naturalistes et humanistes de la déconstruction
Jean Grondin
Le dialogue toujours différé de Derrida et Gadamer
Jacques Derrida et Hans-Georg Gadamer   
Correspondance
Joseph Cohen et Raphael Zagury-Orly
Déconstruire jusqu'à la résistance

mercredi 17 octobre 2012

Controverse Dialogue sur la politique et la philosophie de notre temps

Alain Badiou, Jean-Claude Milner. Animé par Philippe Petit


 Octobre 2012 - Seuil - 18,50 €

Ils sont issus de la même génération. Alain Badiou est né en 1937 à Rabat, Jean-Claude Milner en 1941 à Paris. Ils ont tous les deux traversé les « années rouges » à la fin des années 1960. Mais s’ils furent l’un et l’autre maoïstes, le premier fixait toute son attention sur la Chine quand l’autre s’en détournait déjà.
Cette polémique originaire sur le destin du gauchisme s’est nourrie au fil des années de nouvelles et profondes divergences à propos du rôle de la philosophie et de la politique. Qu’ils évoquent l’ère des révolutions, et en particulier la Commune et la Révolution culturelle chinoise, qu’ils se penchent sur les grands massacres de l’histoire, qu’ils discutent de l’infini, de l’universel, du « nom juif », de l’antisémitisme, de la violence, du rôle des intellectuels, du progrès, du capitalisme, de la gauche ou de l’Europe, le scepticisme théorique de Jean-Claude Milner se heurte constamment à la passion doctrinale d’Alain Badiou. L’amoureux de Lucrèce se frotte à la cuirasse de l’héritier de Platon. Les arguments minimalistes de Jean-Claude Milner croisent les propositions maximalistes d’Alain Badiou sans jamais s’y dissoudre. Et ce débat hors normes débouche finalement sur de nouvelles interrogations.
Car il n’est, sans doute, de meilleur remède à l’écrasante puissance de la raison médiatique que la reprise inlassable des grandes disputes de l’esprit.



mardi 16 octobre 2012

La transcendance comme problème phénoménologique. Lecture de Merleau-Ponty et Patočka

Emre Şan

  
2012 - Milan, Mimesis, collection “L’oeil et l’esprit - 24,70 €

L'ambition de cet essai est de montrer que la transcendance constitue un problème de fond pour toute la tradition phénoménologique. Nous nous proposons de mettre en lumière la spécificité de ce concept en tant que « concept opératoire » qui agit dans tous les textes de Merleau-Ponty et Patočka, sans qu’il y fasse pourtant l’objet d’une réflexion spécifique, et qui joue un rôle décisif pour la question de l’apparaître. Présente partout mais difficilement repérable, la notion de transcendance inaugure en fait un nouveau « mode de pensée » contre le « positivisme phénoménologique » : c’est elle qui délivre l’essence de la chose, ou du « quelque chose », et qui permet d’aborder ensuite l’ensemble des phénomènes. Ce n’est pourtant pas une notion qui serait parfaitement connue au préalable et qu’on appliquerait ensuite à la conscience, à la chose, à autrui ou au monde. L’élucidation véritable de cette notion ne peut en effet que s’effectuer autrement; nous entendons établir que c’est précisément à partir de la question de l’apparition qu’elle prend tout son sens.





Aliénation et émancipation

Lucien Sève


Septembre 2012 - Éditions La Dispute - 22 €

Avec la crise profonde du capitalisme, Marx est en plein retour, et particulièrement son concept-clef d’aliénation. Dans ce recueil de textes, le philosophe Lucien Sève propose une étude précise et une réactualisation de ce concept, en prise sur les enjeux théoriques et politiques contemporains, dans la perspective de l’émancipation collective et du dépassement du capitalisme.
Cet ouvrage propose une lecture inédite de Marx en montrant, nombreux textes à l’appui, que l’idée d’aliénation, centrale dans les Manuscrits de 1844, texte de jeunesse auquel s’arrêtent la plupart des commentateurs contemporains, non seulement ne disparaît pas du Capital mais y acquiert une tout autre portée. Au-delà de la dénonciation des souffrances de l’individu au travail, elle met en examen les logiques de base du capitalisme : faute d’appropriation collective, les productions humaines de tous ordres se convertissent en puissances sociales incontrôlables et écrasantes, menant le genre humain à sa perte. Avec Marx, l’auteur montre que travailler à surmonter cette aliénation est la tâche cruciale de notre temps, qu’il ne peut y avoir émancipation sociale sans émancipation de chaque individu, qu’on ne préservera pas la planète Terre sans sauvegarder le genre humain de la déshumanisation capitaliste.
« Urgence de communisme », texte inédit constituant la première moitié de l’ouvrage, affirme fortement la conséquence politique de ces analyses : le dépassement effectif du monde capitaliste aliénant exige d’inventer en pensée et en acte ce communisme radicalement émancipateur que visait Marx.


 

Penser entre les langues

Heinz Wismann


Septembre 2012 - Albin Michel - 22 €

« Tous les hommes vastes et profonds de ce siècle aspirèrent au fond, dans le secret travail de leur âme, à préparer cette synthèse nouvelle et voulurent incarner, par anticipation, l'Européen de l'avenir », écrit Nietzsche en 1885. C'est à cette tâche qu'Heinz Wismann s'est consacré en interrogeant les traditions intellectuelles qui, dans leurs différences et leurs contradictions, constituent la culture philosophique et scientifique contemporaine. Au centre de ses activités de passeur entre l'Allemagne et la France : l'analyse des mécanismes par lesquels une tradition se sédimente et tout à la fois innove. La conception des rapports entre les langues en est le terrain d'exercice privilégié, car ce qui se joue entre elles modifie leur structure syntaxique. En déployant son enquête à l'intérieur d'un triangle allemand-français-grec, il met en lumière différentes hypothèses de sens, chaque fois portées par une autre manière de parler. Ainsi découvrons-nous comment certains auteurs majeurs ont dit dans leur langue autre chose que ce qu'elle dit communément : ils inventent une langue dans leur langue. D'Homère à Benjamin, de Platon à Kant, de la philologie à la musique, de la langue au texte, c'est ce tissage de la pensée qu'Heinz Wismann évoque avec un savoir et un talent exceptionnels.


lundi 15 octobre 2012

Formes, systèmes et milieux techniques après Simondon

 Daniel Parrochia et Valentina Tirloni (ed.)


Septembre 2012 - J. André éditeur - Collection : Thériaka, remèdes & rationalités - 32 €

La réflexion sur l'histoire et la philosophie des techniques en France est ancienne : elle prend sa source dans la tradition cartésienne et s'est développée, après l'intérêt porté à l'artisanat par les encyclopédistes du siècle des Lumières, tout au long du XIXe siècle, en liaison évidente avec l'avènement des machines et de la grande industrie. Au XXe siècle, avec la complexité grandissante des problèmes posés par la technique, cette réflexion s'est beaucoup diversifiée, au point de faire apparaître différents courants de pensée, probablement plus complémentaires qu'antagonistes. Les rapports de la science à la technique (Canguilhem), la compréhension du phénomène technique comme système (Gille), l'étude des automates (Beaune) ou des réseaux (Chazal, Mathias, Parrochia), s'inscrivent aujourd'hui, qu'on le veuille ou non, au sein d'une société qui, à la lumière des effets - positifs ou négatifs - engendrés par la technique ou, en tout cas, certains de ces usages, ne cesse de réfléchir, et parfois de mettre profondément en cause, les décisions et les choix qui ont engagé l'Occident dans la voie du développement technologique. 
Ont contribué à cet ouvrage : Jean-Claude Beaune, Vincent Bontemps, Gérard Chazal, Robert Damien, Éric Guichard, Pierre Lamard, Yves-Claude Lequin, Pascal Maire, Paul Mathias, Odile N’Guyen, Daniel Parrochia, Frank Perret-Gentil, Frédéric Ricquebourg, Alain-Marc Rieu, Martine Robert, Jean-Christophe Thalabard, Valentina Tirloni, Mathieu Triclot, Franck Varenne,

dimanche 14 octobre 2012

De la torture

Jeremy Bentham


Octobre 2012 - Allia - 6,20 €

"La grande objection contre la Torture : son efficacité.
Ce qui forme la cause principale de l'antipathie qui semble si généralement prévaloir, auprès des représentants les plus pondérés de l'humanité, contre cet instrument de gouvernement – et ce n'est sans doute pas une raison à mépriser –, il semble que ce ne soit en fin de compte rien d'autre que sa force extrême, et son extrême efficacité. Elle est à la pharmacie politique ce que le mercure et l'antimoine sont à la pharmacie au sens médical du terme. Cette efficacité est si grande, que par son aide, quelques faibles lumières seront d'ordinaire suffisantes pour permettre au magistrat de dénouer par lui-même les fils les plus finement entremêlés d'un projet criminel, qu'il ait été ou non mis à exécution. Avec cette arme, il peut extorquer l'information à la personne qui la possède certainement : sans elle, le voilà contraint d'aller la mendier, sans garantie de succès, auprès de personnes qui, en supposant même qu’elles soient aussi disposées que possible à la partager, ne la possèdent peut-être pas."
Après avoir révolutionné le système pénitentiaire en donnant naissance au panoptique, ce modèle de prison circulaire permettant une surveillance omnisciente et permanente des détenus, le père de l'utilitarisme et philosophe libéraliste Jeremy Bentham s'attaque, dans ces deux manuscrits inédits en français, à la problématique de la torture. Récusant d'emblée la pratique destinée au passage à l'aveu du présumé coupable, l'auteur se penche sur celle qu'il conviendrait de réhabiliter pour son pouvoir persuasif. La "contrainte" douloureuse, si elle est brève mais suffisamment aiguë recouvrirait sa fonction première, à savoir faire avouer le nom de complices éventuels. Qu'en serait-il d’ailleurs d'une torture idéale qui, sous sa menace, offrirait le résultat escompté sans aller juqu'à en user ? Terrifier efficacement, tel est ce que défend Bentham. Bien que rédigés entre 1770 et 1790, ces deux textes sont là une preuve que la philosophie anglaise des Lumières peut s'avérer éclairante vis-à-vis de certaines pratiques encore actuelles
Traduit de l'anglais par Guillaume Coqui.



dimanche 7 octobre 2012

Individu premier. Cinématographie de Bernard Stiegler

Alain Jugnon


20 Octobre 2012  -Editions de l'Attente - Collection Philox

Ce livre, qui est une individuation en acte et une construction personnelle, veut remercier la technique et la pensée qui sont à l'œuvre dans nos vies (ainsi que leur cinéma) : Bernard Stiegler, le philosophe, depuis qu'il est sorti de prison, dans de nombreux livres publiés et qui resteront, passe à l'acte qu'il nous faut, pour, tels des poissons volants, nous donner le droit de combattre avec le poison et le remède psychique et social qui nous font. Ce livre veut enfin mettre à l'honneur le matérialisme de Bernard Stiegler, le seul matérialisme qui vaut pour enfin philosopher et aimer, selon la guerre de nos esprits.





Dieu n'a que faire de l'être. Introduction à l'oeuvre de Jean-Luc Marion

Stéphane Vinolo

  

31 octobre 2012 - Germina, collection "Les clés de la philo" - 15,90 €

La philosophie de Jean-Luc Marion est phénoménologique. A ce titre, elle décrit et interroge les manifestations phénoménales qui tissent notre condition. Mais le point de vue suivi est radical : il pousse philosophie et phénoménologie au coeur de la manifestation des choses, au lieu de leur déconcertante donation. Les phénomènes se donnent sans se soumetre au sujet qui les reçoit, et sous la forme d'un don sans limite. Ainsi de l'événement, de l'idole, de l'icône et de la chair, phénomènes exemplaires de la donation, telle que la pense Marion.
   Il n'est pas étonnant dès lors que cette phénoménologie se confronte à une certaine théologie. En mettant au jour le carcatère conceptuel et idôlatrique du Dieu de la métaphysique, Marion nous aide à penser un Dieu d'amour totalement délié du problème de l'être. L'amour en effet est don et donation purs. Il se donne antérieurement à l'être, voire en son absence.
   Sur le chemin de cette philosophie, nous croisons les objets techniques, la peinture, l'invisibilité, le don, la caresse, la confession, la prière... A chaque fois, il s'agit de décrire ce qui nous dépasse et par conséquent nous appelle.
 
   Né en 1976, docteur en philosophie, Stéphane Vinolo enseigne dans le département de Languages and Cross-Cultural Studies de Regent's College à Londres. Auteur de plusieurs livres consacrés à la philosophie française, il est membre du Regent's Center for Transnational Studies.


 

vendredi 5 octobre 2012

Hegel au présent. Une relève de la métaphysique?

Sous la direction de J.F. Kervégan et B. Mabille


 Octobre 2012 - CNRS Editions - 28 €

Quel rapport Hegel entretient-il avec la métaphysique ? Cette question engage un jugement quant à la nature des convictions fondamentales sur lesquelles repose sa philosophie : alors qu’elle a longtemps été louée (ou vilipendée) en tant que métaphysique spéculative, des approches récentes s’estiment en mesure de contourner ce problème. Les arguments hégéliens semblent alors pouvoir être reconstruits et évalués indépendamment des convictions métaphysiques professées par leur auteur ; la « conscience de soi métaphysique » de Hegel ferait en quelque sorte écran au potentiel rationnel et normatif de cette pensée. D’autres lectures actuelles résistent à une telle façon de voir : dissocier les analyses hégéliennes de leur arrière-plan métaphysique serait les priver de ce qu’elles ont de plus tranchant, les ramener au niveau de ce que Hegel nommait la pensée d’entendement. À vouloir actualiser sa philosophie, ne la condamne-t-on pas à l’insignifiance ?
Ce débat, au coeur du commentaire hégélien actuel, s’est développé au mois de juin 2009 à l’Université de Poitiers et à la Sorbonne, lors d’un colloque international qui a réuni au total plus de vingt contributeurs comptant parmi les commentateurs les plus réputés de Hegel. Ce volume contient les textes qui y ont été présentés. Il constitue une pièce majeure de la discussion contemporaine autour de cette philosophie et montre combien Hegel est plus que jamais présent.

jeudi 4 octobre 2012

Les matérialismes et la chimie. Perspectives philosophiques, historiques et scientifiques

François Pépin, Laurent Boiteau, François Henn, Bernard Joly, Joachim Schummer, Luc Peterschmitt, Jean-Pierre Llored


 Octobre 2012 - Editions matériologiques - "Collection "Sciences & Philosophie"  - 18  €

La chimie a longtemps été délaissée par la philosophie et l’histoire des sciences. Elle offre pourtant de riches perspectives, en particulier pour la réflexion sur le matérialisme. Elle peut tout d’abord servir de ressource pour argumenter une thèse matérialiste, comme le montre son usage par plusieurs penseurs matérialistes classiques (Gassendi, Diderot, d’Holbach). N’est-elle pas par excellence un savoir se prêtant à des analyses matérialistes, voire une science développant par son étude de la matière une sorte de matérialisme spontané ? Pourtant, elle a aussi pu être exploitée par des adversaires du matérialisme, devenant un terrain d’affrontement philosophique.
Mais son rôle le plus intéressant semble la manière dont la chimie rénove le questionnement matérialiste. Loin d’être une simple source de résultats exploitables, la chimie permet un nouveau rapport à la matière, plus opérationnel et pratique. L’accent sur la matière, ses forces et ses qualités est d’ailleurs un trait non trivial du matérialisme chimique. Le matérialisme peut-il par la chimie (re)devenir une philosophie de la matière ? Y a-t-il un matérialisme spécifiquement chimique ? La chimie invite la réflexion philosophique à prendre en considération les cultures expérimentales et pratiques, l’effort théorique mais aussi l’imaginaire développés au sein du travail de la matière.
Ce livre collectif s’intéressera aux questions originales que la chimie fait naître, en articulant la philosophie, l’histoire des sciences (de l’alchimie au XXIe siècle) et un état des lieux sur certains travaux de la science contemporaine.
 

mardi 25 septembre 2012

ALLIAGE n°70 : L'imaginaire dans la découverte

n°70 - Juiillet 2012 - 18 €


Le rôle de l'imaginaire dans la découverte. Regards croisés sur les sciences et les arts. Par Sylvie Catellin et Xavier Hautbois (premières lignes)

" Dans l'usage courant, l'imaginaire est défini comme le produit de l'imagination ; est imaginaire ce qui est irréel, fictif. En Occident, une longue tradition a séparé la connaissance scientifique et l'imagination, celle-ci étant considérée comme un facteur d'erreur et de fausseté. Le rationalisme et le positivisme l'on exclue des procédures intellectuelles légitimes. Au XXe siècle, pour Bachelard, l'imagination était un obstacle épistémologique et la science devait se défaire de la puissance imaginative pour atteindre une rationalité abstraite. D'un côté, la conceptualisation dans la science, de l'autre, la rêverie et la poésie, deux versants supposés contradictoires du psychisme humain. Aux yeux de nombreux scientifiques cependant, la découverte s'appuie sur l'imagination. Poincaré et Hadamard ont montré que l'imaginaire et l'inconscient jouent un rôle important dans l'invention mathématique. Einstein écrivait qu'il pensait d'abord en images, pour ne citer que quelques exemples parmi les plus célèbres. Plus récemment, l'historien des sciences Gérald Holton a montré, dans son livre L'imagination scientifique (1981), comment l'imaginaire des scientifiques détermine leur représentation de l'objet étudié, donc leur méthode et leurs résultats. Il nomme "thêmata" les éléments thématiques non réfutables, parfois inconscients, qui stimulent le travail du chercheur et peuvent déterminer une orientation ou une polarisation au sein d'une communauté scientifique. L'imaginaire participe de l'élaboration du savoir tout autant qu'il lui fait obstacle, et en ce sens, il est constitutif de la science. "


Sommaire




Qu’est-ce que le cosmopolitisme ?

Louis Lourme


Septembre 2012 - Vrin - " Chemins Philosophiques" - 9,50 € 

Le cosmopolitisme est une idée ancienne, presque aussi ancienne que la philosophie elle-même. Toutefois, le fait de se dire « citoyen du monde » ne désigne pas exactement la même chose selon les époques et selon les auteurs. L’objet de cet ouvrage est donc double : d’une part, clarifier ce que signifie cette formule au milieu de ses différents emplois; d’autre part, rendre compte de son actualité particulière, à la fois sur le plan politique et sur le plan moral. Un citoyen du monde est-il « citoyen » au même titre qu’on peut l’être d’un État? La perspective cosmopolitique n’est-elle pas une voie qui acquiert aujourd’hui une pertinence nouvelle? 

lundi 24 septembre 2012

Lectures de Wittgenstein

Sous la direction de Christiane Chauviré et Sabine Plaud



Septembre 2012 - Ellipses - "Lecture de" - 27,40 €

Longtemps tenu pour un auteur ésotérique, Wittgenstein est aujourd’hui une référence centrale dans la vie intellectuelle, et il ne s’agit plus d’un simple effet de mode. Son oeuvre est présente dans le paysage international, non seulement en philosophie, mais aussi en sciences humaines et sociales : la sociologie, l’anthropologie, la philosophie du droit et de l’économie s’en inspirent. Elle a largement débordé le monde anglophone, où elle façonne une partie de la réflexion depuis plus d’un demisiècle. Pourtant, l’appréhension philosophique de cette oeuvre est loin d’être univoque, puisque l’on a assisté, depuis la mort de Wittgenstein en 1951, à une série de lectures divergentes de ses textes, dont les plus prégnantes méritent d’être ici expliquées. Les points de vue sur Wittgenstein se sont par ailleurs multipliés : d’abord lu dans les années 1950-1960 comme philosophe avant tout logicien, en fonction du Tractatus et dans le sillage de ses maîtres Frege et Russell, comme mystique ou comme philosophe du langage, au vu de sa « seconde » philosophie, il apparaît ensuite comme l’auteur d’une oeuvre complexe et multidimensionnelle touchant à des questions de philosophie générale (expérience, signification, réalité, etc.). Le présent ouvrage se donne pour tâche de cartographier ce réseau complexe qu’est la philosophie de Wittgenstein, d’abord en présentant les grands textes et les thèmes majeurs qui ont jalonné son parcours philosophique, puis en introduisant aux différentes lectures qui en ont été proposées dans la tradition interprétative.

mercredi 19 septembre 2012

La psychologie des philosophes

Frédéric Fruteau de Laclos


Septembre 2012 - PUF - Collection "Philosophie française contemporaine" - 29 €

Il est temps de redécouvrir certaines tentatives qui ont su mettre en valeur les potentialités théoriques de la psychologie, la science humaine la moins célébrée par les philosophes. 
Décrire la psychologie des philosophes, ce n’est pas fouiller dans leur vie pour exhiber leurs petits secrets. C’est plutôt constater qu’entre les deux extrêmes d’une métaphysique de la durée et d’une anthropologie de l’homme grec, une lignée de penseurs initialement formés à la philosophie a fourni une contribution décisive à l’histoire de la psychologie. C’est exhumer des entreprises originales aussi méconnues que la psychologie historique, objective, comparée d’Ignace Meyerson, ou la psychologie sociale génétique de Philippe Malrieu, ressaisies dans leurs relations concrètes. Mais c’est aussi prendre conscience que nombre de grandes figures de la philosophie française ont croisé la route de ces psychologues au point de retrouver, sans toujours le dire, leur méthode, leur objet ou leurs concepts – comme l’ont fait Jean-Paul Sartre et Michel Foucault. C’est enfin se rendre compte que, par-delà l’opposition des structuralistes à la psychologie et en marge des développements des sciences cognitives, il y a place dans la pensée contemporaine pour ces hybridations « psycho-philosophiques ».

mardi 18 septembre 2012

Nietzsche par delà les antinomies

Monique Dixsaut


Septembre 2012 - Librairie philosophique J. Vrin - Bibliothèque d'histoire de la philosophie – 14 €

« On sait ce que j'exige du philosophe : de se placer par-delà le bien et le mal, – de placer au-dessous de lui l'illusion du jugement moral. » Se situer par-delà bien et mal, ce n’est pas adopter une posture immorale ou amorale, c’est comprendre qu’au principe de toute antinomie se trouve une croyance à des valeurs dont la valeur éternelle et sacrée est garantie par son opposition à des contraires tenus pour être absolument mauvais. Le but de ce livre est de montrer comment Nietzsche s’y prend pour refuser l’alternative « morale » du pour et du contre et guérir la pensée de ces oppositions populaires « sur lesquelles les métaphysiciens ont apposé leur sceau », par exemple historique / éternel, expliquer / interpréter, être /devenir, réalité /apparence, volonté de vie /volonté de vérité. Dans la mesure où les falsifications et les mensonges dont ces couples procèdent sont des mensonges utiles et des falsifications nécessaires et non pas des erreurs, il ne suffit pas d’en prendre conscience pour les rectifier, il faut inventer les moyens d’en sortir, multiplier les perspectives et penser dynamiquement en termes de forces, de devenirs, d’advenirs. Dépasser ou surmonter, laisser derrière soi ou au-dessous de soi : il n’y a pas qu’une seule façon de se situer « par-delà ». Mais chacune est l’exploration d’un dangereux peut-être.

dimanche 9 septembre 2012

Kulturkritik et philosophie thérapeutique chez le jeune Nietzsche

Martine Béland



Août 2012 - Presses Universitaires de Montrél - Collection « Pensée allemande et européenne » - 31 €

Dans la Grèce ancienne, on considérait la philosophie comme un remède aux maux de l'âme, comme une thérapeutique permettant à l'individu d'atteindre l'indépendance et la tranquillité d'esprit par la connaissance de soi. Il n'est pas étonnant de retrouver des échos de cette pensée sous la plume du jeune philologue Friedrich Nietzsche. Dans ses premiers écrits, Nietzsche, alors professeur à l'Université de Bâle, donne à cette préoccupation thérapeutique la forme de la Kulturkritik : le philosophe est un médecin qui lutte contre la maladie de la civilisation, en s'en prenant à la fois aux causes et aux manifestations du mal. Cette entreprise l'amène à critiquer les postures caractéristiques du moderne : l'optimisme théorique, l'esprit scientifique, le relativisme historique, l'esthétique de l'imitation, la dignité accordée au travail.

Martine Béland retrace les formes de la Kulturkritik en la rattachant au projet philosophique de Nietzsche d'entre 1869 et 1976. une époque essentielle pour comprendre la genèse de la pensée nietzschéenne.


« Les Techniques du corps » de Marcel Mauss. Dossier critique

Jean-François BERT


Septembre 2012 - Publications de la Sorbonne - 22 €

La communication sur les « Techniques du corps » que Marcel Mauss a donné en 1934 devant la Société Française de Psychologie est devenu un classique des sciences sociales, et au-delà de toute la littérature et de la réflexion contemporaines concernant le corps. Travaillant à partir des archives de Mauss (et notamment du manuscrit original du texte en question, dont on donne ici quelques extraits en fac-similé), Jean-François Bert a pour ambition de retrouver la pratique intellectuelle derrière la théorie.
Mais il s'agit également de comprendre comment se diffuse cette théorie, comme elle est reçue, comment elle est transformée par sa réception même. Voici pourquoi il présente dans ce livre un dossier de réception rassemblant des textes, souvent passionnants et peu connus, qui, depuis André Leroi-Gourhan jusqu'à Georges Vigarello, en passant par Cohen et Gurevitch, font de ce concept des techniques du corps la notion clef que l'on connaît aujourd'hui.

mercredi 5 septembre 2012

L'Homme en contexte. Essai de philosophie morale

Mark HUNYADI


Août 2012 - Les Éditions du Cerf - Humanités - 22 €

Alors que de notre naissance à notre mort, nous sommes immergés dans notre contexte, celui-ci reste le grand oublié des théories morales. Aux yeux de la philosophie, le contexte a toujours été inessentiel : il a même toujours été ce dont les grands principes devaient être épurés, s'ils devaient prétendre à une quelconque validité. Or, la contextualité est notre première condition. Si donc, pour établir une théorie morale, nous ne voulons pas partir de principes abstraits mais de l'expérience des acteurs, c'est de cette contextualité qu'il faut commencer.
Ainsi, on voit que l'oubli du contexte par la théorie morale apporte simultanément l'oubli de l'expérience morale, telle qu'elle est vécue par les acteurs eux-mêmes. Car le contexte est la première source de leur expérience morale, pour laquelle il constitue d'abord un pôle de confiance. Mais les acteurs peuvent aussi critiquer le contexte. L'originalité du contextualisme défendu par Mark Hunyadi est de montrer que les acteurs trouvent dans leur contexte même toutes les ressources pour le critiquer, en totalité ou en partie.
Les critères de la critique sont toujours déjà là. « Le contexte donne tout, y compris la puissance de le critiquer. » Voilà une leçon difficile à entendre pour des oreilles érodées par 2 500 ans de platonico-kantisme, c'est-à-dire d'épuration éthique voulant se préserver de toute contamination contextuelle. Telle est pourtant la leçon, aux conséquences de vaste portée, de L'Homme en contexte.

Théorie, réalité, modèle. Epistémologie des théories et des modèles face au réalisme dans les sciences

Franck Varenne


Août 2012 - Editions Matériologiques - Collection “Science & Philosophie” - 13 €

Les théories scientifiques sont-elles vraies ? Nous donnent-elles une juste représentation de la réalité ? Ou bien ne sont-elles que des fictions commodes permettant uniquement la prédiction et le calcul ? Et qu’en est-il des modèles ? C’est toute la question du réalisme scientifique. Dans cet ouvrage, Franck Varenne pose la question du réalisme scientifique, essentiellement dans sa forme contemporaine, et ce jusqu’aux années 1980. Il s’est donné pour cela la contrainte de focaliser l’attention sur ce que devenaient sa formulation et les réponses diverses qu’on a pu lui apporter en réaction spécifique à l’évolution parallèle qu’ont subie les notions de théories et surtout de modèles dans les sciences, à la même époque. Même si, bien sûr, on ne peut pas attribuer le considérable essor des modèles au XXe siècle au projet qu’auraient eu les scientifiques de régler cette question, en grande partie philosophique, du réalisme – car les modèles scientifiques ont bien d’autres fonctions et ils proviennent de bien d’autres demandes techniques, cognitives et sociales –, son choix épistémologique a consisté à suivre la littérature contemporaine désormais classique, tant scientifique que philosophique, sur les théories puis sur les modèles afin d’une part, d’en rapporter l’évolution générale, mais, d’autre part aussi, afin de l’interroger de proche en proche, et systématiquement, sur ce qu’elle entend à chaque fois réévaluer ou remettre en débat au moyen de cette question persistante du réalisme et de la réalité en science. Au-delà de l’enquête historique, cette étude se révèle donc également comparative. Elle présente l’intérêt de mettre en évidence des similitudes de forme remarquables (identités, symétries, inversions, déplacements) entre des séquences argumentatives produites par des auteurs différents, dans des contextes distincts, au sujet de cette capacité qu’aurait – ou non – la science à rendre véritablement compte de la réalité.

Ainsi, via l’analyse épistémologique historique et comparative qu’en propose Franck Varenne, la question cruciale de la médiation du réel par nos outils conceptuels ou expérientiels reçoit dans ce livre l’éclairage d’auteurs contemporains dont les conceptions sont, pour certaines encore, méconnues du lecteur non anglophone : Peter Achinstein, Max Black, Ludwig Boltzmann, Nancy Cartwright, Pierre Duhem, Ian Hacking, Mary Hesse, Evelyn Fox Keller, Imre Lakatos, Ernst Mach, Ernest Nagel, Henri Poincaré, Willard V.O. Quine, Bas van Fraassen, etc.

lundi 3 septembre 2012

Autour d'Althusser : Pour un matérialisme aléatoire

Annie Ibrahim (dir.)


Septembre 2012 - Le Temps des Cerises - "Matière à pensées - 18 €

Etienne Balibar, Olivier Bloch, Jean-Claude Bourdin, Isabelle Garo, Alain Gigandet, Pascale Gillot, Annie Ibrahim, Irène Pereira et André Tosel se penchent dans cet ouvrage sur les problèmes et les perpectives induites par le matérialisme althusserien. " Jamais un coup de dés n'abolira le hasard ". Althusser fait un bref commentaire de cette célèbre sentence mallarméenne dans un texte de 1982 - Le courant souterrain du matérialisme de la rencontre. II y conclut que l'histoire n'est que la révocation permanente du fait accompli par le "fait à accomplir" sans qu'on sache à l'avance ni jamais, ni où, ni comment. Affaire de jeu de dés à jeter sur la table vide... Ainsi est déterminée une position en philosophie et en politique, assiette inédite qui en appelle à l'aléatoire et se donne comme un " chantier " ouvert à nos explorations. De fait, les catégories du sujet, de l'aliénation, de la dialectique, de l'idéologie, sont bradées ou ébranlées au profit du processus hasardeux et de la vicissitude des formes. Pourtant, ni le primat de la lutte des classes ni la thèse de la matérialité objective du monde ne sont sacrifiés au nouvel horizon de la conjoncture. Il se peut qu'il y ait deux voies du matérialisme, aussi légitimes l'une que l'autre - matérialisme de la nécessité et matérialisme de la rencontre. Gageons que ce dernier puisse faire que les éléments vivants d'un ensemble politique " s'accrochent " entre eux et au tout de telle sorte que ce qui est vrai en théorie le soit aussi en pratique.

Lectures contemporaines de Spinoza

(dir.) Claude Cohen-Boulakia, Mireille Delbraccio et Pierre-François Moreau


Septembre 2012 - PUPS - 23 €

Quarante ans après la grande rupture marquée par les commentaires classiques de Sylvain Zac, Martial Gueroult, de Gilles Deleuze et d’Alexandre Matheron, ce volume fait le point sur les nouvelles approches de l’œuvre de Spinoza : de nouvelles lectures sont apparues, de nouvelles méthodes ont été éprouvées, des rapprochements inédits avec la littérature, les sciences sociales, le droit, l’économie ou la politique ont permis de déchiffrer la philosophie de Spinoza autrement.

Jusqu’au milieu des années soixante, l’écho de la philosophie de Spinoza se trouvait divisé entre, d’une part, une réputation de difficulté et d’opacité et, d’autre part, une figure support de légende et semblait n’avoir guère de rapport avec, par exemple, le développement contemporain des sciences humaines. Pourtant, au sein même de celles-ci, certains pouvaient s’en inspirer silencieusement, de même que certains écrivains le mentionnaient ou le faisaient apparaître dans leurs œuvres ; mais cette inspiration et ces apparitions ne faisaient pas l’objet d’une reprise problématique du côté des philosophes.

Il importe donc de rendre au spinozisme sa spécificité et sa rigueur en tant que philosophie, et de mesurer sa capacité à étendre son questionnement hors du champ proprement philosophique. La recherche tend à actualiser Spinoza : prendre au sérieux son intérêt pour les sciences de la nature, de la vie et de la société – et réciproquement découvrir l’intérêt que peut présenter pour ces disciplines la lecture de Spinoza. Autrement dit : à la fois interroger Spinoza sur son rapport à ces matériaux, et prendre en vue ce que l’état actuel de ces pratiques ou ces disciplines peut gagner à une confrontation avec le spinozisme. En somme : Spinoza à l’intérieur et à l’extérieur du spinozisme.

mercredi 29 août 2012

24 heures chrono. Le choix du mal

Jean-Baptiste Jeangène Vilmer



Août 2012 - PUF - Hors-collection - 12 €

En 24 heures toujours, Jack Bauer, agent anti-terroriste, doit faire face aux pires menaces : bombes nucléaires, armes biologiques, gaz innervant, guerre mondiale. Dans huit saisons, huit « journées en enfer » sur fond de conspirations au plus haut niveau, ses méthodes sont contestables, son efficacité redoutable. 24 heures chrono est un casse-tête moral qui produit plus d’un dilemme par heure. Une série sur la sécurité nationale, mais surtout une tragédie sur le sacrifice – des autres et de soi. Et une réflexion profonde sur le choix du mal.
Êtes-vous prêt à vous salir les mains ? Quel prix accepteriez-vous de payer pour sauver des milliers de personnes ? Le moment venu, aurez-vous même le temps de vous poser ces questions ? Cet ouvrage le fait pour vous.

Super-Héros et Philo

Simon Merle 



Septembre 2012 - Bréal - 18 €

Le monde des Super-héros est brutal, coloré, fantaisiste... Nous sommes tous, quelque soit notre âge, fascinés et pris dans la toile de ces récits imaginaires. Mais pourquoi y voir matière à réflexions philosophiques ? Les Super-héros, malgré leurs super-pouvoirs, sont vulnérables et sont le reflet à peine déformé de l espèce humaine. À travers leur double identité, ils incarnent à la fois l humain, avec toutes ses faiblesses, et une perfection physique et morale, qui tend vers le surhumain. Ils sont un miroir grossissant dans lequel nous pouvons contempler notre condition et nous interroger : qui sommes-nous ? Quel est notre devoir ? Que peut-on espérer ? Le détour par la fiction est parfois nécessaire pour faire tomber le masque et affronter les problèmes qui nous préoccupent dans la réalité. Ainsi, à travers l exemplarité du super-héros, c est finalement notre humanité que nous essayons de comprendre et notre monde que nous survolons.

Simon Merle : Double identité : professeur certifié de philosophie en lycée technique et général ; Super-pouvoirs : conceptualisation, argumentation et synthèse ; Costume : pantalon et chemise ; Exploits notables : Super Héros et philo est son premier fait héroïque.

Montaigne, philosophe méditerranéen

Giovanni Dotoli



Juillet 2012 - Hermann, « Vertige de la langue » - 28 €

Dans les « Essais », tout se tient sous le signe de la relativité, de la prudence et d’une philosophie méditerranéenne de l’art de vivre. Montaigne se comporte en quelque sorte comme la Méditerranée elle-même : il applique la théorie du brassage, de l’union, de la pluralité des rencontres, du croisement des civilisations.
Un autre regard sur Montaigne ? L’auteur essaie de le donner, en sachant que ce grand philosophe pense « toujours ailleurs », et qu’il ne se laissera jamais enfermer dans un système précis.

lundi 27 août 2012

Husserl. La science des phénomènes

Antoine Grandjean et Laurent Perreau (dir.)


Septembre 2012 - CNRS Editions - 25 €

Edmund Husserl (1859-1938) a fondé une discipline nouvelle, la phénoménologie, où il développe une analyse descriptive des actes de la conscience intentionnelle (perception, imagination, souvenir, conscience d' autrui, etc.).
Avec le premier livre des Idées directrices pour une phénoménologie pure et une philosophie phénoménologique (1913), Husserl définit la phénoménologie transcendantale comme « science des phénomènes ». Il expose la méthodologie de la pratique phénoménologique et conçoit un ambitieux programme de recherche : la description des actes de conscience doit permettre de révéler les structures essentielles de la subjectivité transcendantale. Ce faisant, Husserl ne crée pas seulement une nouvelle discipline philosophique. Il ouvre aussi la voie à une ambitieuse « refondation » des sciences empiriques et réaffirme la nécessité d 'un certain rationalisme, tout à la fois théorique et éthique.

Cet ouvrage explicite et interroge ce projet d 'une « science des phénomènes », en examinant un à un chacun des paragraphes des Idées directrices. Commentaire de cette oeuvre majeure, il constitue aussi une introduction à l 'oeuvre d' Edmund Husserl et à la phénoménologie elle-même.

dimanche 26 août 2012

Gilles Deleuze, peut-être

Le Groupe de la Riponne


A paraître : Octobre 2012 - Van Dieren Editeur

Textes de Francesco Gre­go­rio, Chris­t­ian Inder­muhle, Maxime Lau­rent, Thierry Laus, Hugues Poltier, Arno Renken, Vladimir Skri­van, Antonin Wiser, Math­ias Clivaz.

Qua­trième de cou­ver­ture, libre­ment adapté d’un texte de Brecht.

C’est la guerre. Dans une cel­lule où croupis­sent des érudits enchaînés, un fan­tassin du savoir scri­bouille au bic sur un mur : VIVE DELEUZE ! C’est inscrit dans la cel­lule som­bre, à peine vis­i­ble, en let­tres mon­strueuses. Quand les gar­di­ens s’en rendirent compte, ils dépêchèrent un pein­tre qui, avec un long pinceau, passa les let­tres menaçantes à la chaux vive. Comme il n’avait fait que suivre le tracé des let­tres, on voy­ait main­tenant en haut de la cel­lule, dess­iné à la chaux, VIVE DELEUZE ! Ensuite un sec­ond pein­tre recou­vrit au rouleau toute l’inscription, qui dis­parut quelques heures. Mais au petit matin, lorsque la chaux sécha, l’inscription réap­parut par dessous : VIVE DELEUZE ! Alors les gar­di­ens mandèrent un maçon pour qu’il s’attaquât à l’inscription. Il gratta, let­tre par let­tre, une heure durant, et quand il eut fini, on voy­ait, main­tenant privée de couleur mais pro­fondé­ment gravée dans la pierre, l’increvable inscription :

VIVE DELEUZE !

Un gar­dien se mit alors à beu­gler : « Abattez-moi donc ce mur ! »



samedi 18 août 2012

Le Cinéma avant après

Pierre-Damien Huyghe



Juin 2012 - De l'incidence éditeur - 19 euros

Agencer des séquences de manière à faire d’un film l’espace d’un récit et faire du cinéma, est-ce tout à fait la même chose ? Telle est l’étrange question dont ce livre entreprend de justifier les raisons et les enjeux. Il ne s’agit pas par là de constituer une théorie générale de l’art cinématographique, encore moins une histoire de cet art. S’appuyant sur un certain nombre de données théoriques et philosophiques d’une part, sur quelques cas de films d’autre part, l’ouvrage établit que le cinéma, pour des raisons techniques majeures liées aux propriétés des appareils d’enregistrement sans lesquels il n’existerait pas, n’a jamais eu lieu qu’à l’écart d’attendus majeurs de la culture et de la philosophie. Repérer cet écart, c’est comprendre pourquoi tant de plans ont été des opérateurs sensibles aptes à configurer une forme d’expérience des choses et du monde. Des qualités de cette aptitude, le livre fait l’étude et l’éloge. Sont-elles encore, ces qualités, tout à fait d’actualité ? Rien n’est moins sûr. L’économie de l’audio-visuel qui s’est développée depuis la télévision et que le numérique accentue à sa façon attend à l’évidence des films en nombre. Mais cette attente ne va pas sans une paradoxale reprise en main de la puissance rythmique singulière des appareils d’enregistrement.

jeudi 16 août 2012

Temps, rythmes, mesures - Figures du temps dans les sciences et les arts

Laurence Dahan-Gaida


Septembre 2012 - Hermann - 35

À la fois omniprésent et incernable, le temps est une dimension omniprésente de nos existences, indissociable de notre rapport au cosmos, à la vie biologique, à la conscience mais aussi à l’histoire, à la culture et à la société. Parce qu’elle est au confluent de plusieurs champs d’expérience et de réflexion, la question du temps offre une passerelle privilégiée pour croiser des approches rarement invitées à se rencontrer : celles des sciences d’un côté (physique, biologie, médecine, cosmologie), celles des arts de l’autre (littérature, cinéma, arts plastiques, musique, théâtre). 
Au-delà des questions qui touchent à la réorganisation des partages cognitifs et disciplinaires (entre sciences et arts), l’objectif de cet ouvrage est de montrer la fécondité des transferts épistémologiques entre ces deux domaines. D’un côté, les sciences constituent un réservoir inépuisable pour les arts, auxquels elles proposent une multiplicité de modèles du temps opérant à différentes échelles : temporalités non linéaires, réversibles, cycliques ou emboîtées, qui peuvent être dynamisées par des bifurcations, des catastrophes ou des phénomènes d’émergence imprévisibles. 
De l’autre, les arts sont un lieu privilégié de modélisation, d’exposition et de mise à l’épreuve de modèles temporels, qui tantôt croisent la rationalité dominante (sciences, historiographie), tantôt en réactivent des dimensions occultées (mythe, rite, etc.). Frayant à la fois dans l’imaginaire et le rationnel, ces représentations du temps permettent d’exhiber la complexité d’un phénomène qui ne peut être appréhendé que dans l’entre-deux des savoirs et des arts.


mercredi 1 août 2012

Les fausses démonstrations de l'existence de Dieu

Jean-Jacques Samueli



Juin 2012 - Ellipses - 22 €

Les théologiens des religions monothéistes ont développé depuis longtemps divers arguments qui démontrent, prétendent-ils, l'existence de Dieu, à savoir : des arguments fondés sur des témoignages : leurs livres sacrés, les miracles, voire les expériences mystiques ; des arguments dits de théologie naturelle fondés sur la nature du monde et la nature présumée de leur Dieu ; les arguments classiques appelés arguments ontologique, cosmologique et téléologique ; les arguments moraux ou divers, comme le pari de Pascal. 
La faiblesse et la non-validité de ces arguments sont bien connues depuis les travaux de Kant, Hume et de nombreux autres philosophes. Mais, à partir de ces arguments, certains philosophes ont cependant prétendu, jadis, avoir développé des démonstrations mathématiques de l'existence de Dieu. D'autres croient même, de nos jours, avoir montré qu'une approche probabiliste indique qu'un Dieu peut exister. 
Le but du présent ouvrage est de mettre en évidence le fait que toutes les démonstrations de l'existence de Dieu, y compris celles dites mathématiques ou probabilistes, sont fausses.

La nostalgie de l'individuel - Essai sur le rationalisme pratique de G. G. Granger

Philippe Lacour


Juin 2012 - Vrin - "Mathesis" - 28 €

Introducteur en France de Wittgenstein et Peirce, "passeur" décisif d'auteurs comme Russell et Carnap, Gilles-Gaston Granger puise à de nombreuses sources étrangères pour renouveler la tradition française de l'épistémologie historique, héritée de Bachelard et de Cavaillès. Avocat critique de la formalisation, compagnon de route vigilant du structuralisme, c'est aussi un observateur attentif des sciences humaines du XXe siècle. 
Mais, plus encore qu'une épistémologie comparative. son oeuvre constitue une ambitieuse métaphysique du singulier et une très originale reformulation de la rationalité pratique. Sa réflexion conjoint en effet engagement ontologique et souci critique au service d'une philosophie transcendantale de l'expérience concrète. Existentialisme atypique, cette pensée dialectique des formes symboliques fait de la rationalité un labeur inachevé. 
Parce que le grain de la réalité n'est pas donné, mais conquis à l'issue d'un long détour objectivant, la philosophie prend la forme opératoire d'une herméneutique rigoureuse. La nostalgie de l'individuel désigne le mouvement intime de ce rationalisme de la médiation minutieuse. Cette étude. qui s'appuie sur l'intégralité de l'ouvre publiée de Gilles-Gaston Granger, en souligne pour la première fois l'originalité dans la pensée française du XXe siècle.

Claude Levi-Strauss et ses contemporains

Pierre Guenancia et jean-Pierre Sylvestre (dir.)


Août 2012 - PUF - 32 €

L’oeuvre de Claude Lévi-Strauss a déjà fait l’objet de nombreuses présentations. Le but de cet ouvrage collectif n’est pas de reprendre les grandes orientations de la pensée du père de l’anthropologie structurale, mais de revenir sur l’influence qu’elles ont exercée ou les discussions et controverses qu’elles ont suscitées auprès d’un certain nombre de représentants majeurs de la philosophie et des sciences sociales de l’époque contemporaine (Bourdieu, Braudel, Caillois, Descola, Douglas, Dumont, Durand, Godelier, Héritier, Leach, Mauss, Merleau- Ponty, Needham, Ricoeur, Sartre, Wittgenstein…). 
Il est aussi l’occasion d’interroger les positions de Claude Lévi-Strauss à l’égard de quelques préoccupations essentielles de notre temps : la psychanalyse, le rapport à la nature, la diversité culturelle et la signification de l’art.

Figures de l'immanence. Pour une lecture philosophique du yi king

François Jullien


Août 2012 - Points - 9 €

Le Yi king est un livre déconcertant. Il est né du tracé de deux marques simples, un trait continu et un trait discontinu, expression de la polarité du réel, et à partir desquelles s’est développé un ensemble de commentaires qu’on connaît sous le nom de Classique du changement. En s’appuyant sur celui de Wang Fuzhi, grand penseur chinois du XVIIe siècle, François Jullien montre les effets de cohérence que crée le texte ainsi constitué, et la logique qui l’ordonne : celle de l’immanence. 
Car le Yi king prétend rendre le monde intelligible sans la médiation du mythe ou du discours. L’auteur cherche à soustraire le Yi king aux regards que son mystère a rendus suspicieux, tout en évitant l’écueil des fantasmes idéologiques que projette l’Occident, pour en faire un outil philosophique.

mardi 24 juillet 2012

Cahiers Philosophiques n°130 : Foucault, une politique de la vérité

3ème trimestre 2012


> pour accéder directement au site de la revue 

Le Courage de la vérité est le dernier cours prononcé par Foucault au Collège de France durant l’année 1984. Celui-ci ne détermine pas le sens ultime de l’œuvre du philosophe pas plus qu’il ne déploie une totalisation unifiée de son parcours théorique. La parrêsia– le dire vrai ou le francparler – en est le fil conducteur et l’occasion de reprendre et déplacer, une fois encore, la question des rapports entre politique et vérité, de repenser une « politique de la vérité ».

L’association déroutante de ces deux termes s’inscrit dans une réflexion sur le gouvernement de soi et des autres, sur les implications politiques de nos manières de vivre. L’éthique du parrésiaste, celui qui dit vrai au mépris des convenances, participe d’un souci de soi dont les effets sont politiques dans la mesure où ses paroles manifestent une vérité qui n’est pas celle du pouvoir dominant et qui le met en crise.


Dossier: Foucault, une politique de la vérité
  • N. Chouchan, éditorial, pp.4-6. [version pdf]
  • J. Terrel, “De la critique de la volonté de vérité au courage de la vérité”, pp. 7-28.
  • Frédéric Rambeau, “La critique, un dire vrai”, pp. 29-38. [version pdf]
  • Jean-Claude Vuillemin, “Réflexions sur l’épistémè foucaldienne”, pp. 39-50.
  • Julien Cavagnis, “Michel Foucault et le soulèvement iranien de 1978 : retour sur la notion de « spiritualité politique”, pp. 51-71.
  • Mathieu Potte-Bonneville, “Les corps de Michel Foucault”, pp. 72-94.
Etudes
  • Arnaud Rosset, “Un autre regard sur les visions du monde modernes”, pp. 95-111.
Situations
  • “Foucault est un personnage extraordinaire”, Entretien avec le collectif théâtral F71, par Pierre Lauret, pp. 112-126. [version pdf]





mardi 17 juillet 2012

Les années d'apprentissage philosophique. Études fichtéennes (1795-96)

Novalis


Juillet 2012 - Presses Universitaires du Septentrion | Opuscules - 20 €

L'importance de Friedrich von Hardenberg alias « Novalis » (1772-1801) dans l'histoire de la littérature allemande et européenne est bien connue. En revanche, on ignore encore trop souvent que le poète romantique fût également philosophe. Lecteur passionné et subversif des grands penseurs de son temps (Kant, Fichte, Schelling, Reinhold, Jacobi, Schiller), Novalis se livre dans les Études fichtéennes (jamais parues de son vivant) à une interrogation de fond sur la philosophie transcendantale élaborée par ses maîtres, et en particulier par Kant et Fichte. D’une extraordinaire puissance spéculative, d’une précocité inouïe (l’auteur est un jeune homme de vingt-trois ans), Novalis fait se succéder à une vitesse vertigineuse, dans ces carnets totalisant 667 fragments, autant d’intuitions fulgurantes, de mécompréhensions et de transformations conceptuelles délibérées qui restent toutes à interpréter. La question essentielle de ces pages se présente rapidement comme celle de la manifestation. C’est plus précisément le thème de l’imagination, et par suite de l’image ou de l’apparence de l’être, c’est-à-dire de la perspective, qui se déplie nerveusement dans les fragments. Étroitement relié au problème du langage comme acte créateur, il apparaît dans le désordre, voire comme désordre. Car les méditations de Novalis ne suivent volontairement aucun protocole : pensées en acte à l’état pur, elles ne se soucient que de leur propre devenir, et tandis qu’elles affrontent jusqu’au non-sens, c’est à dessein qu’elle ne s’achèvent pas et qu’elles remettent en cause nos cadres de pensée hérités.

mercredi 11 juillet 2012

Oeuvres de jeunesse de Descartes (1616-1631)

René Descartes



Mai 2012 - PUF - "Epiméthée" - 35 €

Il s’agit d’une édition de fragments (titres et extraits de traités entrepris ou simplement projetés) et de commencements d’œuvres de Descartes qui nous sont parvenus par des sources variées mais parfaitement fiables, et dont Descartes lui-même a fait mention à un moment ou à un autre dans sa Correspondance ou dans le Discours de la méthode, mais qui n’ont jamais été pris en considération pour eux-mêmes. 
Nous avons réuni ces textes, nous les avons traduits quand ils étaient en latin ou en néerlandais – tout en plaçant les originaux en regard –, présentés, datés et annotés historiquement et philosophiquement. Nous insistons sur la Licence en droit (placard découvert en 1987), l’Étude du bon sens, dont nous restituons l’objet et l’ensemble des fragments non identifiés jusqu’ici, et La recherche de la vérité, pour la première fois traduite en français à partir de sa version néerlandaise et datée de façon sûre. 
Ces textes ainsi réunis et datés présentent pour la première fois un Descartes inédit, travaillant en philosophe, et non seulement en savant, dans les deux décennies qui précèdent le Discours de la méthode.

Capitalisme, travail et émancipation chez Marx

Richard Sobel


Juin 2012 - PU du Septentrion - "L'économie retrouvée" - 14 €

L'oeuvre de Marx est construite autour d'un triptyque "travailliste" - anthropologie générale, socio-économie historique et utopie sociale - dont il s'agit de montrer la puissance, la pertinence et l'actualité. Même si la centralité du travail ne s'institue et ne semble valoir que pour le seul monde moderne, il ne saurait y avoir de société qui n'ait fait, d'une manière ou d'une autre, l'expérience du travail comme forme essentielle de la condition humaine. 
Si la philosophie du travail définit fondamentalement l'être humain, il revient à la socio-économie des modes de production - en particulier le capitalisme où règne la "loi de la valeur" - de montrer que, dans l'histoire, le travail a toujours été l'objet de multiples aliénations qui obèrent la vérité anthropologique dont il est universellement porteur. Seule une société émancipée de toutes les formes de domination pesant sur le travail permettra à chacun de ses membres de s'épanouir pleinement. 
On peut bien sir discuter tel ou tel point du "travaillisme" marxien, à commencer par l'utopie communiste. Mais tant que notre horizon social restera dominé par le capitalisme, cette approche constituera une ressource incontournable pour comprendre le présent, le subvertir et dégager une perspective d'émancipation.

lundi 2 juillet 2012

La nuit de Gethsémani. Essai sur la philosophie de Pascal

Léon Chestov


Septembre 2012 (à paraître) - Editions de l'Eclat - 8 €

Présentation de l'éditeur

La nuit de Gethsémani, Pierre s’endormit et ne put prévenir le Christ de l’arrivée des soldats. Depuis, nous dit Pascal, «Jésus est à l’agonie jusqu’à la fin du monde : il ne faut pas dormir pendant ce temps-là ». C’est le point de départ de l’essai de Chestov, qui, à son tour, nous enjoint de rester éveillés pour qu’une nouvelle nuit de Gethsémani, pour l’homme, ne se reproduise pas; pour que l’homme ne se voie pas condamné à l’agonie jusqu’à la fin du monde, parce qu’il n’aura pas veillé sur sa liberté première que lui octroie la connaissance de ses propres limites.

Dans la lignée d’un Nietzsche ou d’un Kierkegaard, Léon Chestov (1886-1938) est un philosophe inclassable, « avec Dieu, sans maître », « dévastateur de la raison », qui a profondément marqué la pensée européenne à partir des années 1920 — si profondément qu’on l’aura oublié quelque temps, malgré les nombreuses traductions françaises, mais qu’il resurgit régulièrement, et encore récemment avec la réédition de ses œuvres les plus importantes aux éditions Le Bruit du temps.

samedi 30 juin 2012

Du sensible à l'œuvre. Esthétiques de Merleau-Ponty

Emmanuel AlloaAdnen Jdey (ed.)



Juin 2012 - La Lettre volée - 17 €

Plusieurs générations de chercheurs internationaux interrogent l'esthétique de Merleau-Ponty suivant deux axes : d'une part, le dialogue constant et passionné avec des arts (peinture, littérature, cinéma) et ses protagonistes (Cézanne, Proust, Claude Simon) qui est à l'origine de l'esthétique de Merleau-Ponty, et dans d'autre part, l'impact de la pensée merleau-pontienne sur les arts, depuis le Minimal Art américain en passant par le Body Art et la danse contemporaine.
Tandis que certaines contributions s'intéressent, en s'appuyant sur les inédits, au rapport jusqu'ici moins étudié que Merleau-Ponty entretenait avec la musique, mais aussi avec la photographie, d'autres contributions jaugent l'héritage merleau-pontien dans des arts sur lesquels il n'a pas lui-même écrit (la danse, l'architecture ou le théâtre). Ce volume propose donc une première synthèse générale du rapport de Merleau-Ponty aux arts, tout en en indiquant les lignes de fuite et les horizons qui en font aujourd'hui, à la veille du cinquantenaire de la mort, toute l'actualité.

mercredi 27 juin 2012

L'expérience religieuse : approches empiriques, enjeux philosophiques

Anthony Feneuil (dir.)


Juin 2012 - Beauchesne - 29 €

Ce livre constitue la proposition d’une philosophie des sciences des religions.
Cela doit s’entendre en deux sens. D’abord au sens d’une épistémologie des sciences des religions : quels sont les problèmes de méthode, de définition des concepts scientifiques qui se posent spécifiquement pour l’étude des religions, et cela dans les différents champs disciplinaires ? Ensuite, au sens d’une philosophie de la religion : comment le développement des sciences des religions influe-t-il sur les théories philosophiques de la religion ? Ces deux aspects indissociables sont traités dans un dialogue interdisciplinaire. Philosophes, historiens, sociologues, théologiens ou encore spécialistes de sciences cognitives dialoguent et confrontent leurs conceptions de l’expérience religieuse, pour introduire aux différentes approches de la religion par l’expérience.
Il s’agit de faire émerger des problèmes transversaux : comment aborder scientifiquement l’expérience religieuse sans en perdre l’épaisseur propre ? Peut-on en rendre compte sans la justifier ou la réduire ?Au centre de la recherche du livre, l’idée que la religion, comme objet de sciences empiriques, oblige à une réflexion philosophique approfondie sur l’idée même d’approche empirique, c’est-à-dire sur le concept d’expérience.