Octobre 2012 - Seuil - 18,50 €
Ils sont issus de la même génération.
Alain Badiou est né en 1937 à Rabat, Jean-Claude Milner en 1941 à Paris.
Ils ont tous les deux traversé les « années rouges » à la fin des
années 1960. Mais s’ils furent l’un et l’autre maoïstes, le premier
fixait toute son attention sur la Chine quand l’autre s’en détournait
déjà.
Cette polémique originaire sur
le destin du gauchisme s’est nourrie au fil des années de nouvelles et
profondes divergences à propos du rôle de la philosophie et de la
politique. Qu’ils évoquent l’ère des révolutions, et en particulier la
Commune et la Révolution culturelle chinoise, qu’ils se penchent sur les
grands massacres de l’histoire, qu’ils discutent de l’infini, de
l’universel, du « nom juif », de l’antisémitisme, de la violence, du
rôle des intellectuels, du progrès, du capitalisme, de la gauche ou de
l’Europe, le scepticisme théorique de Jean-Claude Milner se heurte
constamment à la passion doctrinale d’Alain Badiou. L’amoureux de
Lucrèce se frotte à la cuirasse de l’héritier de Platon. Les arguments
minimalistes de Jean-Claude Milner croisent les propositions
maximalistes d’Alain Badiou sans jamais s’y dissoudre. Et ce débat hors
normes débouche finalement sur de nouvelles interrogations.
Car
il n’est, sans doute, de meilleur remède à l’écrasante puissance de la
raison médiatique que la reprise inlassable des grandes disputes de
l’esprit.
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